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3 mars 2017 5 03 /03 /mars /2017 16:15

Bonjour les amis,

Après avoir vu LA LA LAND que j' ai beaucoup aimé, c' est très logiquement que j' ai voulu voir aussi MOONLIGHT qui lui a raflé l' oscar du meilleur film.

http://alea-jacta-est.ex-posteur.over-blog.com/2017/02/la-la-land.html

Vous connaissez tous la mini polémique politiquement incorrecte qui sous-entendrait que l' attribution de l' Oscar par l' académie était une forme de compenser le palmarès de l' année antérieure jugé " trop blanc" au goût de certains.

Alors ? MOONLIGHT méritait-il davantage le prix que LA LA LAND ?

La question mérite d' être posée, et le moins qu' on puisse dire c' est qu' il est difficile de trancher de manière immédiate entre deux films qui appartiennent à des catégories si différentes.Drame social cruel d' un côté, comédie musicale de l' autre.

Alors, parlons un peu de MOONLIGHT qui est une comédie dramatique qui montre les difficultés de Chiron,  un jeune afro-américain vivant dans un quartier marginal, dont la mère est droguée et qui est davantage attiré par les garçons que par les filles.

 

 

Les film se présente en trois tableaux successifs qui correspondent à 3 âges de Chiron ( enfance, adolescence et âge adulte) interprétés par 3 acteurs différents ( bons interprètes tous les trois mais le dernier est le plus impressionnant).

Le film nous raconte avec sensibilité les déboires du jeune Chiron, et la vraie difficulté d' être noir dans un quartier populaire d' une part, et de surplus, d' être marginalisé dans sa propre communauté ( disons qu' il y a un gros sous- problème dans le problème...comme dirait un prof de maths).

Toute cette problématique douloureuse et cruelle est bien relatée dans le film mais n' est pas exempte de nombreux clichés:

- l' enfant silencieux, taciturne presque muet ( impossible de faire plus court en dialogues)

- la peinture sociale du milieu des dealers: le portrait est très juste,réaliste, authentique,sans en rajouter...mais moi je me suis dit que bon nombre d' afro américains doivent aussi saturer de cette image stéréotypée qu' on projette d' eux.

- le mentor dealer charismatique qui montre à Chiron le chemin de la vérité et de la liberté

-  la mère droguée incapable d' assurer une éducation normale à son fils

- les camarades de classe qui harcèlent Chiron de manière très violente, etc...

Le film n' est pas exempt de longueurs bien inutiles non plus.

Je suis désolé mais tout ce que raconte MOONLIGHT est finalement assez rebattu, et la seule originalité du récit proviendra de l' homosexualité du héros qui ne peut exprimer ses émotions intimes dans le monde hyper machiste des habitants des quartiers populaires de Miami.

Le réalisateur nous sert un dernier chapitre qui récompense le spectateur patient.La métamorphose du héros est troublante.Là, on se prend une claque !

On sent la tension émotionnelle et sexuelle que Chiron porte en lui de manière puissante et contenue.Il en émane un véritable magnétisme.Le personnage métamorphosé qu' il est devenu nous trouble vraiment...Un Chiron inquiétant, étonnament honnête, qui ne se la joue pas et qui n' a pas peur de montrer ( malgré sa présence physique imposante) son côté le plus fragile et vulnérable.Les dernières scènes sont psychologiquement intenses...Elles m' ont fait penser aux westerns-spaghetti de Sergio Leone et à ces scènes interminables où tout se passe dans les yeux.La caméra de Jenkins n' arrête pas de faire des allers et venues entre le regard de Chiron et celui de son copain pendant à peu près 20 minutes.

Je n' en dirai pas plus...Le scénario pourrait se résumer en 4 lignes...Et franchement, même si je suis d' accord pour dire que MOONLIGHT possède d' indéniables qualités, je dois ajouter que je me suis pas mal ennuyé quand même... que pendant les 2 premiers chapitres j' ai pas eu grand chose à me mettre sous la dent.Je n' ai pas succombé au charme de la scène initiatique du mentor apprenant Chiron à nager, par exemple...

Alors, de là  à  donner à MOONLIGHT l' Oscar du meilleur film, il y a un pas que je n' aurais jamais franchi.

MOONLIGHT aurait t' il bénéficié d' une discrimination positive inconsciente de la part du jury ? Le doute est plus que permis....

Finalement l' erreur historique de Warren Beatty annonçant l' attribution du prix à LA LA LAND n' est peut-être pas si une si grosse erreur que ça !

Rendez-vous dans 20 ans pour faire les comptes et savoir qui se souviendra de MOONLIGHT et qui se souviendra de LA LA LAND.Je prends les paris...

 

Moonlight...un film oscarisé, mais un film surcoté.
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commentaires

R
Beaucoup de critiques élogieuses pour ce film :<br /> <br /> http://www.allocine.fr/film/fichefilm-242054/critiques/presse/<br /> <br /> Je ne l'ai pas vu, mais si un film génère l'ennui, c'est tout de même gênant... un oscar qui a une dimension politique ?<br /> <br /> Belle soirée, AJE
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A
Franchement Rosemar, tous les déboires du jeune Chiron, même s' ils sont réalistes et authentiques, génèrent un ennui très profond par le caractère très prévisible de tout ce qui se passe à l' écran.Idem avec le harcèlement scolaire: ça existe bien sûr mais l' oeuvre de Jenkins ne fait pas preuve de beaucoup d' originalité ( on est à la limite d' une sitcom dramatique...une sitcom très bien interprétée évidemment).<br /> C' est dans la 3 ème partie que le personnage prend une véritable envergure et que j' ai commencé à être scotché ! Mais là encore, il y a des longueurs.Jenkins en fait des tonnes ( je le compare à Sergio Leone et ses plans fixes sur les yeux).Le film finit quand ça commençait à être vraiment intéressant.D' ailleurs le critique que j' ai mis en lien fait une remarque très pertinente:<br /> "Résultat : à force d’être maintenue à l’état d’eau frémissante, cette chronique de l’effacement retient en otage toutes les énergies tragiques de son intrigue, comme si le film craignait lui-même, comme son personnage, de se laisser cerner complètement."<br /> <br /> Est-ce un Oscar a dimension politique ? Je ne sais...à dimension sociétale, assurément !<br /> Enfin, par rapport au thème de la discrimination positive dont aurait bénéficié Jenkins, je ne mets en aucun cas en doute la bonne foi des membres du jury.Simplement, il y a une forme de pression qui s' exerce sur eux de manière inconsciente.Ce serait bien de primer ceci plutôt que cela...Les blacks se sont plaint l' année dernière, et tout le monde en vient à penser qu' oscariser un film Black ce serait parfait pour équilibrer la balance, sauf que ce film-ci ne mérite peut-être pas un Oscar...pas plus que NAISSANCE D' UNE NATION complètement raté à cause de la 2 ème partie ( la 1 ère partie n' était pas si mal).<br /> Bonne fin de soirée l' amie
F
Beaucoup de films qui ont obtenu l'Oscar se révèle avec le temps assez médiocre, surtout si on les compare avec d'autres films sortis la même année.<br /> Je n'ai pas vu ce film mais la bande -annonce m'a donné le sentiment qu'il ne se passait pas grand chose dans ce film, et surtout qu'il utilisait tous les clichés pour plaire à un certain public.<br /> Et puis tu n'es pas le seul à ne pas avoir été convaincu par ce film, je connais d'autres amateurs de cinéma qui ont moyennement appréciés.<br /> Bonne soirée l'ami.
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A
Là c' est clairement le fait que MOONLIGHT soit oscarisé qui m' a poussé à le voir.A postériori j' ai été surpris que la critique nationale et internationale soit aussi unanime ( sur allociné il n' y en a que deux qui émettent de sérieux bémols).Pourtant mon instinct ne me trompe pas souvent, et là, j' ai trouvé qu' il y a une grosse part de bluff et d' arnaque dans ce film-ci, ou alors de déjà vu.<br /> Heureusement, dans la 3 ème partie , on se réveille un peu car le personnage de Chiron acquiert d' un seul coup une dimension complexe, puissante, mystérieuse, trouble et inquiétante.Moi, si j' avais dû faire ce film -là j' aurais dédié 10 minutes aux 2 premières parties et je me serais éclaté sur la 3 ème...<br /> Bonne fin de soirée l' ami<br /> PS: va le voir quand même...pour le dernier volet de l' histoire.L' acteur (Trevant Rhodes dont j' ai mis la photo) impressionne et nous subjugue.Sa composition est complexe et intéressante.Un vrai personnage marquant !Toute la force du film est en lui...ce qu' on voit avant ne sert qu' à l' amener