Bonjour les amis,
Nous sommes à la veiile d' une consultation importante et dans quelques jours l' Ecosse décidera si elle se séparera "à l' amiable" du Royaume-uni ou pas. D' autres régions de l' Europe comme les Flandres, et surtout la Catalogne suivent avec beaucoup d' attention l' organisation de ce référendum, avec une énorme envie d' embrayer le pas des écossais.Il y a une forte tension en Espagne où les autorités régionales catalanes veulent déjà organiser un référendum pour le 9 Novembre qui déciderait de la volonté du peuple catalan de rester, ou non, au sein de l' Espagne.
La première réflexion qui vient à l' esprit c' est que ce type e consultation est forcément faussé par des arguments d' ordre économique.Ce n' est quand même pas par hasard que ce sont des régions dites " riches" qui veulent se séparer du reste de leur communauté nationale.Par ailleurs organiser un référendum en temps de crise c' est nécessairement donner un avantage sérieux au camp séparatiste.
Le gouvernement régional catalan qui est déjà entré en campagne alors que la consultation n' est pour l' instant pas adoptée ( car anticonstitutionnelle) a fait savoir à sa population qu' en cas d' indépendance la nouvelle nation aurait un taux de chômage ramené à 10% en se basant sur les résultats du voisin basque ( ce qui est un argument plus que discutable).
Il y aussi dans ces attitudes l' illusion entretenue que la crise sera plus facilement surmontable si la région gère elle-même ses propres intérêts alors que la crise économique est globale,d' abord dûe à la nature du libéralisme, de la dette, à la création de l' Euro et au fonctionnement même des instances financières de l' UE.
Curieusement les partis qui se déclarent pour l' indépendance affichent une grande europhilie...ils sont convaincus qu' une Europe des régions sera plus efficace qu' une Europe des Etats-nations.
La chancelière Angela Merkel soutient officiellement, sans aucune faille,la position des Etats membres qui s' opposent au morcellement de leur pays, en brandissant la menace que tout nouvel Etat devra faire la queue pour entrer dans le club,que ça prendra de longues années et qu' il perdra dans l' immédiat tous les avantages( subventions) dont il bénéficiait.
La position de l' Allemagne n' est donc pas criticable et apparemment loyale vis-à-vis des Etats membres,mais malgré tout, rien ne m' empêchera de penser que l' éclatement des partenaires en micro-états est une bonne nouvelle pour la chancelière et ne peut que renforcer l' hégémonie actuelle de l' Allemagne.
La recette est vieille comme le Monde et toujours aussi efficace : " Diviser pour mieux régner"
Qui peut croire qu' une Europe Kosovarisée aura plus de poids pour freiner les exigences Merkeliennes que l' actuelle UE ?
Il y a beaucoup de fausse naïveté dans la position des indépendantistes mais malgré tout force est de constater que le discours " passe"...Je dirais même plus : il y a autour de ce thème comme une euphorie, une énorme attente au sein des populations.J' ai l' impression qu' en Catalogne on n' aura pas la paix sociale tant que ce référendum ne sera pas organisé, ce qui m' amène à penser que malheureusement les indépendantistes ont déjà gagné la première manche. " pas de paix sociale sans ce reférendum".C' est devenu, non pas un objet de négociation, mais un préalable à toute négociation...Rajoy a laissé pourrir une situation qu' il est incapable de gérer avec habileté maintenant.
La France jacobine et l' Allemagne réunifiée sont à mille lieux de ces problèmes et c' est tant mieux pour elles...mais pour moi qui vit en Espagne c' est une très mauvaise nouvelle, et pour l' Europe en général cette dérive a de quoi inquiéter...