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15 août 2024 4 15 /08 /août /2024 18:22

Bonjour les amis,

Cette semaine je suis tombé tout à fait par hasard sur le témoignage d'un journaliste sportif, un témoignage tragique et bouleversant (sur un drame dont je ne savais rien) et que vous pourrez écouter sur le lien ci-dessous. Ça ne prend que 2 minutes...

Alors, bien évidemment, ce témoignage de Patrick Montel sur des faits qui remontent à 2012 m'a glacé le sang et puis cette histoire terrible a continué de tourner dans mon esprit pendant quelques jours.

Hier je suis allé lire la fiche wikipedia de Saamiya mise en lien ci-dessous, et là, je me suis mieux rendu compte des incroyables difficultés qu'elle a dû surmonter pour tenter de vivre ses rêves, des difficultés liées à la guerre et aussi à la présence de terroristes du Djihad qui contrôlaient son camp de réfugiés et qui l'empêchaient de s'entraîner.

 

D'habitude, face à une destinée terriblement injuste et cruelle, je m'insurge, je m'indigne mais l'histoire de Saamiya me plonge aussi dans un état de triste accablement moral, avec un sentiment de honte d'appartenir au genre humain. Il y a sans doute trop de coupables dans ce drame qui démontre aussi que nous vivons des temps barbares.

Par ailleurs, comment ne pas rappeller que des Saamiya il y en a à peu près tous les jours qui meurent dans ce grand cimetière marin qu'est devenue la Méditerranée.

Une mer Méditerranée qui noie les rêves des migrants de manière silencieuse.

Le constat est triste et sans appel: on ne peut plus rien faire pour Saamiya.

Les croyants prieront pour son âme mais les autres ne peuvent que pleurer amèrement. Rien ne peut nous consoler dans cette histoire, rien...

La seule chose qu'on peut faire c'est de raconter cette destinée, et de la partager, comme l'ont fait les 2 auteurs dont je vous mets les liens ci-dessous.

Un dernier point : on pourrait se dire que Saamiya était une athlète qui n'a pas eu de chance, qu'elle était née au mauvais moment, au mauvais endroit, et c'est vrai....sauf que des mauvais moments et des mauvais endroits il va malheureusement y en avoir de plus en plus avec la crise climatique, et ça c'est vrai aussi...

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28 juin 2022 2 28 /06 /juin /2022 06:09

Bonjour les amis,

 le 24 juin dernier, plus de 1 500 personnes, originaires en majorité du Soudan, ont tenté de rejoindre l'enclave autonome espagnole de Melilla au nord du Maroc, une enclave membre de l’Union européenne.

Au moins 23 personnes sont mortes asphyxiées, écrasées ou des suites de leurs blessures, d’après des sources officielles − tandis que plusieurs ONG humanitaires évoquent un bilan plus lourd − et plusieurs dizaines de blessés, dans ce qui constitue “la tentative de franchissement de la valla [le nom de la barrière frontalière à Melilla] la plus meurtrière de l’histoire”, déplore El País. Cent trente-trois migrants sont parvenus à franchir la frontière et sont retenus dans un centre de séjour temporaire à Melilla, selon le journal.

 

 

 

 

 

Alors, lire cette information est une chose, mais voir certaines images du résultat de l'intervention musclée de la gendarmerie marocaine en est une autre.

Les gendarmes ont fait usage de jets de gaz lacrymogènes et de coups de matraques qui ont provoqué des mouvements de foules, des écrasements et des étouffements chez les migrants...Regardez plutôt.

En Espagne beaucoup de critiques se sont élévées, notamment contre les déclarations du chef du gouvernement Pedro Sánchez, et je vous invite à lire le résumé de la situation diplomatique dans cet article du COURRIER INTERNATIONAL.

Déclarations complices de Pedro Sánchez suite à un rapprochement de son pays avec le Maroc obtenu au prix de concessions très discutables contre les droits du peuple Sahraui.

Du côté marocain le régime s'empresse d'enterrer les morts sans la moindre autopsie.

Tout est lamentable dans cette affaire qui met en lumière plusieurs violations du droit international. L'agence de l'ONU pour les réfugiés (ACNUR) regrette profondément les faits mais l'organisation internationale n'envisage pas l'envoi d'une commission d'enquête sur ce qui ressemble beaucoup à un massacre qui aurait pu être évité.

L'Union europénne qui aide le Maroc à travers la concession de fonds d'investissements pourrait également faire pression auprès des autorités de Rabat pour exiger des explications.

Maroc: au moins 23 morts et des dizaines de blessés à la frontière de Melilla...

Enfin il faut rappeller que justement cette semaine a lieu à Madrid le sommet de l'OTAN et que les autorités espagnoles vont profiter de ces incidents tragiques pour impliquer l'organisation et lui demander de se porter garante de la protection de la frontière de Ceuta-Melilla.

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21 février 2016 7 21 /02 /février /2016 20:40

Bonjour les amis,

ma fille a été obligée de lire un roman français pour se présenter à un examen de l' école officielle de langues.

Un court roman de Philippe Claudel intitulé " La petite fille de Monsieur Linh".

J' ai jeté un bref coup d' oeil sur le début du texte et, dans un premier temps, je n' ai eu aucune envie de continuer et de lire ce livre.

Ma fille l' a lu et n' a pas aimé.

Ma mère qui n' est pas une grande lectrice l' a lu elle aussi et m' a dit qu' elle a été bouleversée.

Alors, du coup, et bien que le thème ne m' attirait pas, et comme le livre n' était pas très épais, je l' ai lu moi-aussi...

Voici une belle présentation que j' ai trouvé sur le site critiques libres.

http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/9302


Monsieur Linh a quitté un pays en guerre, un village en ruine et ravagé pour un ailleurs autrement plus étrange. Une ville, immense, bondée de gens qui vont et viennent, où l'on parle une langue différente de la sienne. Qu'importe pour ce vieil homme, il a auprès de lui sa petite fille, Sang Diû. Un bébé de quelques semaines qu'il a sauvé, après la mort de ses propres parents, dont le fils de Monsieur Linh. Homme seul et égaré, il s'est réfugié dans un dortoir avec d'autres exilés mais il ne s'intègre pas auprès d'eux. C'est en se baladant dans les rues de la ville qu'il fait la connaissance d'un homme, gros et imposant, Monsieur Bark. Entre eux deux, une bienveillante relation s'établit...

L'histoire de Monsieur Linh entraîne le lecteur d'entrée de jeu ! C'est la magie des mots, du style de Philippe Claudel, c'est la puissance d'une histoire sans tralala. Tout passe par l'émotion et la pureté. C'est ouah ! Au coeur du roman, la personnalité de Monsieur Linh est lumineuse, bien qu'étant un être marqué et désamparé. Pourtant cet homme est d'une grande noblesse, sa petite fille nichée dans le creux de ses bras, calme et silencieuse et on souhaite au vieillard des jours meilleurs. L'auteur, fidèle à ses proses écorchées, n'en reste pas là... et c'e
st un "ravissement" qui laisse sans voix !

La petite fille de Monsieur Linh...

Je ne peux pas en dire plus sans révéler un élément important de l' histoire, alors j' ajouterai simplement que le personnage m' a complètement habité.

J' ai vécu , senti ,et respiré avec lui. J' ai partagé ses angoisses , ses préoccupations,ses joies et espérances, page après page.

Ce roman parle du déracinement des réfugiés bien sûr, mais aussi de l' amitié et de la communication qui ne passe pas que par les mots...Il m' a fait la même sensation qu' un autre roman très fort intitulé Le Bizarre Incident du chien pendant la nuit où tout est vécu à travers les yeux du protagoniste.

L' auteur nous raconte ce que son héros perçoit, et le lecteur imagine ce qui se passe...

Quand j' ai refermé la dernière page, j' ai été aussi bouleversé que ma maman, frappé par l' abnégation, la dignité et la noblesse du héros.

Je n' oublierai jamais Monsieur Linh et sa petite fille.

Bonne fin de soirée les amis

PS: Voici ce que dit un des intervenants du site critiques libres.

Je finirai cette critique par une phrase tirée de la chanson de Michel Berger, Mademoiselle Chang, qui m’est venue à l’esprit après avoir refermé ce livre si intense et bouleversant car elle correspond en tous points à ce que doit ressentir Monsieur Linh : « Loin de ses origines, de son histoire, Elle cherche à perdre la mémoire. Loin de la mousson et du ciel bleu noir, Dans un monde qui n'a rien à voir, Déracinée par le hasard... »

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24 septembre 2015 4 24 /09 /septembre /2015 04:58

Bonjour les amis,

Ce billet est la suite de mon article intitulé " L' espoir....toujours l' espoir".

Rappelez vous. J' y racontais l' histoire de Yazan venu de Syrie et qui explicait au reporter espagnol Gonzo qu' il voulait reprendre ses études et jouer au Real Madrid.

Il se trouve que Gonzo est allé cette semaine retrouver Yazan qui est arrivé à destination chez son cousin Ahmed en Allemagne.

On voit sur la vidéo ci-dessous son trajet commencé il y a plus d' un mois:

Syrie ( Damas) -Turquie-Grèce-Macédoine-Serbie- Hongrie-Autriche-Allemagne où il a pu enfin se regrouper avec d' autres membres de sa famille à Sarrebrück.

Les parents de Yazan payèrent pour l' envoyer seul avec des voisins sans pouvoir l' accompagner, et ce, pour deux motifs.Primo , ils n' avaient pas assez d' argent pour eux-mêmes, secondo, ils pensaient que le fait que Yazan soit mineur faciliterait l' acceptation de sa demande d' asile ( première minute du clip vidéo).

Yazan raconte un épisode profondément abject lors de son passage en Hongrie qui n' est pas sans rappeller les heures les plus sombres de notre humanité lors de la seconde guerre mondiale.

Je vous traduis ce qu' il raconte en anglais:

Une fois en Hongrie Yazan et son groupe de réfugiés prirent un taxi pour les amener à Budapest.Celui-ci leur demanda 500 euros et les emmena.Une fois à destination, et après avoir empoché les 500 euros, le taxi appella la police.Yazan raconte les moments les plus durs de sa détention en anglais.De quelle manière la police hongroise a battu durement une des femmes.Puis la déportation dans un camp dans des conditions abjectes et atroces ( à partir de 1 minute 30 secondes, on entend Yasan raconter son histoire en anglais avec les sous-titres espagnols)

Ma petite histoire ne vous rappelle rien mes amis ?

Mais oui...celle des passeurs de juifs qui empochaient l' argent et qui ensuite les livraient aux allemands...

De nombreux hongrois nous refont les même saloperies que celles que firent les pires ordures durant la 2 ème guerre mondiale.

Les mêmes causes reproduisent les mêmes effets...Comment ne pas penser qu' il existe un MAL ABSOLU dont l' humanité n' arrive pas à se défaire ? Pourtant ça fait 2000 ans qu' on nous explique que Judas s' est suicidé après avoir vendu le Christ pour trente pièces.

Que vous dire de plus si ce n' est pour ajouter, comme disait Frédéric Dard, que je suis é-coeu-ré...

Le pire c' est que je ne suis même pas surpris par la monstruosité de certains de mes congénères pour qui j' ai moins de considération que pour des cloportes.

Il n' y aura malheureusement pas de justice divine pour punir tous ceux qui se sont fait de la tune sur le dos des réfugiés.Si le bon Dieu me demandait mon avis ( à moi qui n' ait pas une âme d' inquisiteur), mon verdict serait sans appel: " Qu' ils aillent rôtir dans les flammes de l' enfer pendant au moins une paire de décennies ..." Comme disait l' archevêquel Desmond Tutu: " They can go to hell ! "

Il n' y aura pas de justice humaine non plus, ni de procès de Nuremberg, pour condamner ceux qui ont fait ça.J' espère qu' un jour Yazan sera suffisemment grand pour retourner en Hongrie et désigner au vu et au su de tous le visage de celui qui les a donné...et que pour une dernière fois il pourra juste lui cracher son mépris à la figure !

Comment ne pas penser à cette scène mythique de LA TRAVERSEE DE PARIS quand Gabin exaspéré balance à un groupe de concitoyens:

" Mais vous n' avez pas honte d' exister !!! "

Quand l' un d' entre eux essaie de lui répondre, on sent que Gabin excédé est sur le point de faire un malheur et il l' arrête en lui disant " TAIS-TOI....TAIS-TOI !!! "

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9 septembre 2015 3 09 /09 /septembre /2015 09:43

Bonjour les amis,

Vous vous souvenez tous de cette chanson de Graeme Allwright.Qui a tué davy Moore ?

Qui est responsable et pourquoi est-il mort ?

C' était une très bonne adaptation française d' une chanson de Dylan.A la fin du texte, on se rendait compte que finalement tout le monde ( ou presque) était coupable.

Aujourd' hui quand on se pose le même genre de question au sujet du drame syrien on n' a d' abord le sentiment d'un imbroglio inextricable.Une petite synthèse s' impose sur l' évolution du conflit depuis le printemps arabe de 2011.

Il y a plusieurs acteurs intérieurs:

- forces loyalistes

- forces rebelles elles-mêmes scindées en 2 mouvements dont l' un qui est kurde

- forces islamistes radicales scindées également en plusieurs mouvances

Et acteurs extérieurs:

- Les Etats-Unis et l' Europe qui ont appuyé les rebelles et pris le risque de destabiliser Bachar El Assad sans en mesurer vraiment tous les risques

- La Russie et la Chine qui soutiennent fidèlement le régime d'un allié historique

- Les pays voisins qui pour l' essentiel aident les forces radicales islamistes

Voici un document didactique qui explque tout en 5 minutes.Regardez-le, il en vaut la peine.

Ce qui est frappant sur ces 4 dernières années ce sont les louvoiements dangereux des américains et des européens.En effet, on a vu Obama soutenir les rebelles,brandir la menace d' une intervention et finalement faire marche arrière sous la pression des russes.On a vu la France proposer une intervention pour stopper le conflit mais qui s' est retrouvée toute seule abandonnée par les britanniques et les allemands.L' Europe, fidèle à elle-même, a démontré une fois de plus sa complète incapacité à définir une politique étrangère commune ( ça devient sa marque de fabrique depuis le conflit yougoslave...c' en est presque rassurant).

Donc on se retrouve en 2015, quatre ans plus tard, 250 000 morts plus tard, avec une situation humanitaire dramatique, et John Kerry , ainsi que de très nombreux diplomates européens comme le ministre espagnol Margallo, qui disent qu' il faut reprendre les négociations avec Bachar El Assad.

Sans vouloir faire de l' humour noir il semblerait que le dirigeant syrien soit redevenu notre interlocuteur privilégié pour la saison 2015-2016...

A la lumière des 4 dernières années,il devient évident que les principaux acteurs occidentaux ont commis des erreurs d' appréciation dramatiques.Je ne sais pas si Obama et quelques autres dorment bien la nuit...s' ils se considèrent avoir été à la hauteur de la situation.

Vous pourrez me répondre que c' est très facile de critiquer après coup, une fois qu' on connait toutes les conséquences de certaines décisions mais avouez, chers amis, que toutes les initiatives prises nous ont amené au pire des scénarios possibles.

On a envie de dire à l' ensemble de nos dirigeants: "Plus incompétent tu meurs..."

Lino Ventura disait dans l' armée des ombres: " Bande de jean-foutres..."

Quant à la question " Qui a tué Davy Moore ?" , ou plutôt dans le cas présent, Qui a tué le petit Aylan ? on sera tous bien d' accord pour affirmer que la réponse concerne pas mal de monde, notamment parmi ceux qui, en ce moment,s' érigent en donneurs de leçons...

Comme on ne peut pas remonter le temps et effacer les erreurs dramatiques du passé, j' espère bien évidemment que le chemin de la négociation apportera des débuts de solutions ( probablement armées) dans une zone où la situation est devenue infiniment plus compliquée qu' à l' époque du début du conflit.

PS: En marge de ce billet j' aimerais vous montrer un document SURRÉALISTE que je pourrais intituler de la manière suivante.

" Les cons ça ose tout...et les salauds aussi "

Il s' agit d' une reporter hongroise qui couvre la fuite de réfugiés syriens poursuivis par la police.

Elle fait un croc-en-jambe et fait tomber un père qui tente de s' enfuir avec sa fille dans les bras...Plus tard elle file des coups de pied à une réfugiée fuyarde...Hallucinant non, ce qui se passe en Hongrie ?

Même les reporters tapent sur les réfugiés...

Face à l' afflux de réactions indignées dans le monde, la reporter qui n' a pas été en mesure de justifier ses actes a été virée...Ouf ! Je n' aurais pas été autrement surpris si le premier ministre hongrois lui avait remis une médaille...

PS n º2: On me fait savoir que la vidéo des agressions commises par la reporter hongroise est bloquée en France.Je la remets donc sur le lien ci-dessous et vous pouvez la voir sur cet article de Rue 89.

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8 septembre 2015 2 08 /09 /septembre /2015 09:15

Bonjour les amis,

Hier c' était la reprise du programme EL INTERMEDIO sur la chaîne espagnole SEXTA.Leur reporter Gonzo avait fait un magnifique travail sur l' odyssée des réfugiés syriens en allant les voir en Macédoine, en Serbie, lors du passage en Hongrie...voir aussi les heureux élus arrivés à la gare de Vienne.

L' émission nous proposait une plongée dans le quotidien de toutes ces familles brisées qui essaient de fuir l' enfer et de se recomposer de l' autre côté de la Méditerranée.Parmi les interviews les plus frappantes de Gonzo il y a une mère qui a fait la traversée sur un bateau en plastique avec ses deux enfants pour aller retrouver son mari ( à 43 minutes sur la vidéo...soyez patient avec la pub obligatoire).Elle raconte en anglais son quotidien heureux en Syrie avant la guerre.puis les bombes, sa maison par terre ( down), les explications données aux enfants pour justifier l' exil ( on va aller voir papa), la traversée très dangereuse,les conditions extrêmement difficiles une fois arrivés sur notre continent,etc...Elle garde un beau visage lisse. Son expression reste douce et digne malgré l' inhumanité de tout ce qu' elle a vécu.

L' espoir, toujours l' espoir...

Plus tard dans le reportage Gonzo est à Belgrade et interviewe un enfant.Il lui demande s' il a eu peur et celui-ci lui répond que la traversée en bateau était effrayante.Gonzo lui demande un petit secret " As-tu pleuré ? " et l' enfant lui répond spontanément que plusieurs fois sur le bateau... ( à 48 minutes).

Et puis au moment de se dire au revoir l' enfant qui sait que Gonzo est espagnol lui dit avec un grand sourire qu' il aimerait jouer au Real de Madrid et qu' il est un fan de Cristiano Ronaldo ( 51 min).

Et là, on se dit que les enfants ont une force extraordinaire, qu' ils ne sont pas enclin au pessimisme et à la dépression, qu' ils sont la vie, la force et l' espoir.

Voila un gosse qui vient de traverser mille dangers et qui est encore dans une situation plus que précaire mais qui n' a rien perdu de ses rêves: jouer au Réal à côté de champions comme Ronaldo...Là c' est trop fort.J' avais envie de le prendre dans mes bras et de l' embrasser.

L' humanité a encore une chance tant qu' elle respecte les rêves d' enfants.

Les dirigeants commencent enfin à prendre la mesure du drame.On voit fleurir un peu partout en Europe des WELCOME REFUGEES.Rajoy, tout comme de nombreux responsables étrangers, s' est dit traumatisé par les images d' exodes...Pour une fois, et sans faire d' angélisme, je ne doute pas de son émotion même s' il a été particulièrement insensible au sort des clandestins qui essayaient de passer la frontière de Ceuta et Melilla et à fait installer ces fameux barbelés concertinas avec des lames de rasoir.

Je me dis qu' on va peut-être s' attaquer au problème d' une autre manière en privilégiant d' abord l' urgence humanitaire.

En 68 Sartre disait aux ouvriers: " Ne desespère pas Billancourt" alors que la vie était un doux fleuve tranquille comparé aux nombreux drames qui secouent notre planète maintenant.

En 2015 on va essayer de ne pas desespérer de nos concitoyens et de notre humanité...Les ONG s' organisent activement et les responsables ressentent dans l' opinion publique un feed back qui permettra s' ils le désirent d' entreprendre une vraie politique de main tendue.

Voila, j' aimerais terminer ce billet en disant que la photo du petit Aylan était importante.Elle était une dramatique remise de pendules à l' heure pour tous ceux qui étaient restés insensibles.

L' image de ce jeune syrien fan de Ronaldo aussi est importante.Un enfant dans un camp de réfugiés qui dit avec un grand sourire:

" J' aimerais jouer au foot et être un grand champion"

Ne tuons pas les rêves de nos enfants...

L' espoir, toujours l' espoir...

PS: à L' Hatem qui comprend les sous-titres espagnols.

Je te conseille de voir le reportage qui commence à 34 minutes dans son intégralité , notamment l' histoire de cet étudiant ( 45 min) qui dit à des dirigeants comme le premier ministre hongrois: " On est des êtres humains qui ont fui la mort...Ne nous envoyez pas vers une autre mort".

Par ailleurs tous ceux qui comprennent l' anglais peuvent regarder l' ensemble du reportage ( notez au passage le bon niveau d' anglais même chez les enfants syriens )

L' espoir, toujours l' espoir...

PS nº 2: EL INTERMEDIO est un programme d' humour et qui traite de sujets graves. Gonzo qui est galicien répond en riant à l' enfant qu' il y a un meilleur joueur que Ronaldo au Celta de Vigo et qui s' appelle Nolito.Le présentateur qui est sur le plateau fait une private joke et charrie Gonzo ( qui est vraiment fan de Nolito) et lui dit qu' il n' y connait rien au foot et qu' il devrait avoir honte de profiter de l' ignorance du jeune syrien...

Précisons que l' enfant a expliqué préalablement à Gonzo qu' il voulait aller à l' université (et oui...y' a pas que le foot dans la vie)

PS nº 3: Tous mes amis qui sont allés en Syrie avant la guerre me disent avoir été frappés par la gentillesse, l' éducation et les qualités d' hospitalité du peuple syrien...ces qualités transparaissent aussi dans ce reportage.

PS nº 4: Certains de mes lecteurs me trouveront bien mièvre ces temps-ci, brassant des évidences et tirant un peu trop sur la corde facile des bons sentiments au sujet d' une situation que vous connaissez tous déjà. Mais ce billet touche aussi un thème qui me tient à coeur ( la souffrance des enfants ) et je ne pouvais laisser passer sans réagir l' interview si spontanée de ce gamin adorable qui m' a fait l' effet d' un électrochoc émotionnel...

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5 septembre 2015 6 05 /09 /septembre /2015 06:56

Bonjour les amis,

Face à la crise des réfugiés syriens et à l' urgence humanitaire, la société espagnole s' organise en marge du gouvernement pour accueillir un certain nombre d entre eux.

La société espagnole s' organise en marge du gouvernement pour accueillir les réfugiés de guerre

Madrid propose un plan d' accueil doté de 10 millions d' euros, Valencia demande aux banques de céder des logements vides aux demandeurs d' asile.Mais il y aussi de nombreuses initiatives municipales et régionales à Barcelone, Bilbao, Terrassa,Saragosse, Oviedo,Cadix, Cordoba,Palma de Mallorque, Las Palmas des îles Canaries.

Je précise que l' Espagne est un pays avec un taux de chômage de 25% et une forte proportion de sa population est en situation de précarité ou de risque de précarité économique.

Enfin le gouvernement de Mariano Rajoy a changé de fusil d' épaule dernièrement et a fait savoir, par la voix de son ministre Margallo, qu' il était prêt à accueillir le nombre de réfugiés assigné par la communauté européenne.

Dans la majorité des cas les offres municipales d' accueil proviennent de villes dont les maires sont nouvellement élus et issus des plate-formes citoyennes, comme c' est le cas de Manuela Carmena à Madrid ou d' Ada Colau à Barcelone.

Pourtant une voix s' est élevée pour émettre de sérieuses critiques face à cette vague d' initiatives locales pleines de bonnes intentions.Il s' agit de Cristina CIFUENTES, la présidente de droite ( PP ) récemment élue de la région de Madrid.

Elle a accusé toutes ces municipalités de pratiquer une politique démagogique, de vouloir transformer les villes en cités de réfugiés, de faire de la surenchère pour savoir qui pourrait s' attribuer la plus belle médaille du mérite.

Elle a dit que le drame des réfugiés est terrible, que les images sont poignantes, mais que la solution passait par une politique d' Etat et de l' Union Européenne.

Inutile de vous dire que cette phrase de Cifuentes a généré de vives polémiques et qu' elle s' est faite incendier sur les réseaux sociaux.

Pour une fois, je vais mettre une pierre dans le jardin de Cristina qui est l' une des dirigeantes de droite les plus subtiles et intelligentes du moment et qui me paraît être aussi une femme de coeur.

Effectivement, face à un tel problème qui peut mettre en cause certains équilibres sociaux fragiles, c' est au gouvernement d' évaluer le nombre de réfugiés que le pays peut accepter.

Si toutes les villes commencent à faire des offres en ordre dispersé il peut se générer une forme de chaos.Les municipalités ne disposent pas de toutes les données économiques et sociales pour mesurer l' impact d' un afflux brutal de populations.

En un mot, ce n' est pas la mission des municipalités que de se mettre en première ligne pour tenter de résoudre et d' affronter une crise humanitaire internationale.

Reprenons les choses dans l' ordre.Il faut que ce soit le gouvernement qui étudie les possibilités d' accueil de chaque région, et ensuite que chaque président de région voie ces mêmes possibilités avec les municipalités...

Je considère donc que ce qui se produit en Espagne est sans doute très louable dans l'esprit, mais ne me paraìt pas très " normal", ni orthodoxe.

Ceci dit, et pour équilibrer le débat, il faut reconnaître qui si le gouvernement avait saisi le taureau par les cornes un peu plus tôt, il n' aurait pas obligé les municipalités à se mettre en avant et à prendre des initiatives.

Qu' on le veuille ou pas, les municipalités sont beaucoup plus proches des citoyens et donc on peut considérer que ces offres d' accueil locales sont la réponse citoyenne à un gouvernement qui réajuste le tir aujourd' hui mais qui a trop traîné les pieds...

Cette réponse des municipalités est aussi une manière de dire à l' éxécutif:

" Vous avez plus de marge que vous ne le croyez.Nous voulons être davantage solidaires..."

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3 septembre 2015 4 03 /09 /septembre /2015 21:01

Bonjour les amis,

L' actualité de tout le mois d' août a été particulièrement atroce et insupportable.C' est à peine si j' osais regarder le journal télévisé.Le drame des réfugiés partout en Europe.Un vrai cauchemar.

Et puis il y a eu ce camion abandonné en Hongrie avec 70 victimes mortes asphixiées.

D' un seul coup je ne pouvais m' empêcher de repenser à Auschwitz, la salle des douches, le zyklon B.

Je me disais que nous revivions les heures les plus sombres de l' humanité depuis la 2 ème guerre mondiale, à la différence près que cette fois-ci nous n' étions plus directement impliqués dans ce théâtre des horreurs.Ça concerne nos voisins de l' autre côté de la Méditerranée venus mourir chez nous ou à nos portes.

Nous sommes tous témoins de l' impassibilité avec laquelle les autorités nationales du continent européen traitent ce problème.Prochaine réunion européenne le 14 Septembre alors que la situation est extraordinairement dramatique pour des dizaines de milliers de personnes.

Et puis , il y a eu la photo du petit Aylan Kurdi.Là, mon sang s' est gelé...Un terrible électrochoc.

L' image de ce petit bout de chou de trois ans rejeté sur la plage comme une vulgaire épave n' est pas prête de s' effacer de ma mémoire.Elle provoque une douleur immense, une nausée et une honte aussi d' appartenir au genre humain.

Une vérité s' impose.

Nous sommes tous responsables.Nous n' avons pas fait pression sur nos gouvernants.Nous ne nous sommes pas manifestés massivement dans les rues de Londres, Madrid, Paris, Milan ou Berlin pour exiger que cette situation cesse, pour que la communauté européenne agisse de manière rapide, efficace et solidaire alors que nous en avons les moyens.

Nous sommes maudits.Personne n' a le nez propre...ces crimes pèseront longtemps sur nos consciences.

Nous avons préféré continuer frivolement nos petites vacances sans nous impliquer pour sauver nos frères humains....Nous n' avons pas fait pression sur nos gouvernants pour qu' ils mettent en oeuvre des moyens à la mesure du drame humanitaire qui se déroule sous nos yeux.

Que ça nous plaise ou non, nous nous sommes comportés d une manière terriblement égoiste et indifférente.Nos dirigeants ne font que refléter notre propre nature.

Honte sur nous tous

PS: je n' ai pas ressenti le besoin de mettre aucune photo car vous les avez toutes vues.Celle du petit Aylan me fait trop honte et restera définitivement gravée dans ma mémoire...

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