messe

Publié le 14 Avril 2025

Bonjour les amis,

Le festival de musique sacrée de Rafol d'Almunia (sud-est de l'Espagne) s'est terminé hier soir avec un concert dédié au compositeur anglais Will Todd, né en 1970. Au programme il y avait, entre autres, son MASS IN BLUE, une messe qui contenait les 7 mouvements traditionnels de toute messe mais composée dans un style jazz. Le texte est conservé en latin et donc, Todd fait swinguer cette langue.

MASS IN BLUE est une oeuvre très riche, dense, qui parcourt de nombreux styles bien différenciés de l'univers musical du jazz.

Je ne suis pas (loin s'en faut) un spécialiste de ce genre musical et je préfère vous livrer une traduction  de l'anglais des explications assez détaillées faites par l'éditeur discographique de Will Todd.

Écrite en 2003 en réponse à une commande de David Temple et du Hertfordshire Chorus, et créée initialement sous le titre Jazz Mass, la Mass in Blue de Will Todd est un brillant mélange de grooves jazz entraînants et d'écriture chorale claire et puissante, sur laquelle le piano solo et la voix de soprano solo tissent et se fondent dans une délicieuse tapisserie sonore. L'œuvre reflète non seulement l'amour du compositeur pour le jazz et son admiration pour les interprètes de jazz, mais aussi sa propre expérience d'improvisateur. Elle permet également à Todd d'exploiter ses vastes talents choraux, qu'il déploie avec tant d'efficacité dans des œuvres telles que les oratorios The Burning Road (op. 10) et Saint Cuthbert (op. 7) ou l'écriture chorale de son opéra The Blackened Man. C'est une œuvre pleine d'assurance, écrite par un compositeur qui comprend et s'adapte au langage du jazz, utilisant librement la séquence blues de 12 mesures (fondamentale dans le développement du jazz) ainsi que des processus harmoniques plus complexes.

Le Kyrie s'ouvre sur une cadence énergique pour la section trio, qui s'inscrit dans le premier tempo de l'œuvre. C'est là que se fait entendre la première entrée vocale, un thème bluesy rappelant les negro spirituals, parfaitement adapté au texte « Kyrie eleison » (« Seigneur, aie pitié »). Progressivement, d'autres lignes rejoignent la mélodie initiale jusqu'à ce que le chœur au complet chante. Passant à la sous-dominante (si bémol), le chœur s'extasie sur « Christe eleison » (« Christ, aie pitié »). À mesure que la musique s'atténue, la soprano entre dans une mélodie mélancolique, aux accents fortement improvisés, qui se construit sur le retour de la tonalité originale de fa mineur. La musique du « Kyrie eleison » initial est reprise, le soliste s'imbriquant autour des lignes vocales dans une démonstration de virtuosité. Le mouvement ralentit et se termine sur un accord de fa mineur onzième envoûtant.

Le Gloria est lancé par une fanfare de cuivres qui ponctue tout le mouvement. Dès l'entrée du chœur, une rythmique entraînante s'installe, la section des cuivres apportant une couleur particulière. Dans la section centrale du Gloria, une mesure pulsée à 5/8 s'installe, qui monte progressivement jusqu'à une récapitulation du matériau d'ouverture concluant le mouvement.

Le Credo met en scène la soprano dans un blues coloré de 12 mesures en 12/8. L'atmosphère gospel est forte, le chœur reprenant les paroles du soliste et fredonnant une douce harmonie d'accompagnement. Toujours en trois sections, la première partie blues cède la place à une section plus sombre au « Crucifixus », et après « Et sepultus est » (« et il fut enterré »), un solo de piano entraîne l'orchestre dans une représentation éclatante du moment de la résurrection. Le « Et resurrexit » est réglé avec un swing rapide et brûlant qui finit par revenir au 12/8 alors que le mouvement se construit vers un point culminant palpitant.

Comme le Gloria, le Sanctus est écrit pour chœur et orchestre sans soliste. C'est une belle ballade lente, initialement jouée au piano, où les instruments à vent, notamment le saxophone soprano, sont mis à l'honneur. Ce mouvement offre un moment de tranquillité et de réflexion bienvenu après l'énergie des trois mouvements précédents.

Le Benedictus débute par un solo de contrebasse, sur lequel le chœur chante un thème qui se construit à partir des basses jusqu'aux autres voix. Cette musique est progressivement envahie par un nouveau rythme plus entraînant, et la voix solo reprend sa place dans la texture. Ce riff funky prend peu à peu le dessus, et la musique émerge dans une puissante section « Hosanna », avec des cuivres percutants et une sonorité chorale jubilatoire.

 

L'Agnus Dei naît des échos mourants de l'« Hosanna » avec une ballade soprano envoûtante accompagnée au piano. Dans le maestoso émouvant qui suit, on retrouve les thèmes principaux de l'œuvre sur des fanfares de trompettes aiguës et des accords de trombone puissants. Une fois de plus, l'harmonie blues puissante de 12 mesures soutient la texture. Une entrée en force du chœur, culminant en une douce section en la mineur, où des lignes chorales complexes se tissent sur une structure d'accords simple et répétée. Après une nouvelle montée en puissance, cette fois avec le chœur, la musique revient au thème initial de la ballade, la soprano étant maintenant accompagnée par un chœur et des cuivres discrets. Ce mouvement substantiel est plus que magnifique : douloureux, plaintif, un appel à la miséricorde et une prière pour la paix. Traditionnellement, la messe se termine ici, mais, dans un autre coup de maître dramatique, Will Todd laisse les altos suspendus à un mi doux après le dernier accord de l'Agnus Dei. L'attente grandit tandis que les sopranos récapitulent doucement le thème du Credo. La musique monte progressivement avec l'entrée du soliste, puis celle des ténors et des basses. Soudain, le rythme entraînant à 12/8 du Credo propulse la musique tandis que le chœur chante « Et expecto resurrectionem » (« Nous attendons la résurrection »), et la musique revient à la tonalité initiale, en fa mineur. Les accords finaux emphatiques de l'œuvre laissent l'auditeur non pas dans une contemplation silencieuse, mais propulsé dans la louange et la foi. Credo ! Amen !

Passons à l'écoute maintenant. Notez que l'Agnus Dei final est vraiment assez époustouflant. 

Voici les moments où apparaissent sur la vidéo chacun des 7 mouvements de cette messe.

0:12 - Kyrie
6:59 - Gloria
10:40 - Credo
20:49 - Sanctus
26:55 - Benedictus
32:00 - Agnus Dei

https://www.youtube.com/watch?v=2zYjXRJcAVE

C'est le choeur de la Rectoria qui a interprété hier soir cette oeuvre magistrale. J'en ai été assez ébloui et je félicite l'ensemble du choeur, tous les musicos qui étaient très en forme, Jaime Morell le chef d'orchestre très énergique et enfin la soliste Eva Olivencia pour sa prestation incandescente qui nous a coupé le souffle...Littéralement !

Choeur de la Rectoria sous la direction de Jaime Morell

Choeur de la Rectoria sous la direction de Jaime Morell

Si vous êtes abonnés à facebook, voici deux extraits du concert d'hier.

PS: Eva Olivencia n'apparaît malheureusement pas dans les extraits du concert d'hier soir donc je me permets de vous présenter sa voix sur le lien ci-dessous.

https://www.youtube.com/watch?v=7V3vKbkNnd8

Voir les commentaires

Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #Musique sacrée, #Chant, #Choeur, #Jazz, #Eva Olivencia, #Messe, #latin, #Chorale

Repost0

Publié le 7 Juin 2024

Bonjour les amis,

Je vous ai tenu au courant depuis le mois de janvier de la préparation  de la messe de L'Homme armé de Karl Jenkins, une oeuvre qui sera donnée dimanche prochain à l'Eglise de Pedreguer dans le Sud-Est de l'Espagne.

Messe de l'homme armé de Jenkins...Très bonnes sensations à J-2

Samedi dernier nous avons fait notre première répétition générale avec tous les choristes, musiciens et solistes qui interviendront.

Les sensations ont été excellentes, notamment grâce la présence de l'orchestre bien sûr. La brillance des trompettes, les explosions des percussions mais aussi les moments instrumentaux de grande douceur, parfois féériques et magiques...

J'ai découvert pour la première fois la voix de Lola Ribes (contralto) et j'ai été émerveillé par la qualité et par la profondeur de son timbre. Je suis allé la voir à la fin de la répétition pour lui exprimer mon admiration et mon enthousiasme. Enthousiasme  par ailleurs partagé car Lola m'a dit avec un énorme accent de sincérité qu'elle a ressenti de grosses sensations avec la chorale.

Tout est bien en place donc et, à J-2, ce sont déjà mille projections mentales qui défilent dans mon esprit, à l'image de ce clip vidéo qui illustre l'une des pièces que nous chanterons.

https://www.youtube.com/watch?v=bN99HDvf-xQ

Il nous reste une dernière répétition générale demain matin, et je suis en ce moment (comme chantait France Gall) dans un "drôle d'état" de fébrilité.

Le concert habite et investit mon esprit et ce délicieux sentiment euphorique ira crescendo jusque dimanche soir. Ce bonheur, ce sentiment intense, cette euphorie, c'est un privilège d'artiste, un privilège que ressent même le simple choriste que je suis.

J'ai vraiment du mal à penser à autre chose que ce concert.

Je connais maintenant l'oeuvre par coeur et je ne me répète plus les chansons en entier. C'est inutile. Je me concentre sur l'essentiel. Je me repasse simplement les passages délicats, ceux qui requièrent de la concentration et une grande précision...

Le but et l'objectif sont maintenant d'être en communion parfaite avec mes camarades choristes et de vivre pleinement cette merveilleuse expérience collective unique sans en perdre une seule miette.

Toutes les places sont pratiquement vendues à l'heure où j'écris ces lignes et il est très probable que nous chanterons à guichets fermés. Ça fait évidemment très plaisir de savoir que le public a répondu présent et que l'église sera pleine.

En attendant ce moment si ardemment désiré, il me reste encore 48 heures à savourer pleinement et qui font complètement partie de l'énorme plaisir qu'on prend à participer à ce genre d'événement.

PS:  J'écris ce post-scriptum le 9 Juin au matin...Le jour J est arrivé. Il ne reste plus que quelques heures maintenant avant le grand moment tant attendu. Toutes les places sont vendues et nous jouerons donc à guichets fermés.

Voici quelques photos de notre dernière répétition d'hier...

Messe de l'homme armé de Jenkins...Très bonnes sensations à J-2
Messe de l'homme armé de Jenkins...Très bonnes sensations à J-2
Messe de l'homme armé de Jenkins...Très bonnes sensations à J-2
Messe de l'homme armé de Jenkins...Très bonnes sensations à J-2

Voir les commentaires

Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #Musique, #Messe, #Chorale, #Karl Jenkins, #Messe de l'homme armé, #Choeur, #Chant

Repost0

Publié le 14 Janvier 2024

Bonjour les amis,

J'ai commencé l'année 2024 avec une bonne nouvelle pour moi car je ferai partie des quelques 130 choristes qui chanteront le 9 juin prochain la messe de l'homme armé de Karl Jenkins dans l'église de Pedreguer dans le sud-est de l'Espagne.

Ma mine réjouie le premier jour où je suis rentré à la maison avec le livret de cette messe...je me régale d'avance...

Ma mine réjouie le premier jour où je suis rentré à la maison avec le livret de cette messe...je me régale d'avance...

Le choix de l'église de Pedreguer tient au fait que cette ville possède une orgue allemande Grenzig exceptionnelle qui date de 1997 et qui a été parfaitement restaurée il y a quelques années de cela grâce à une donation de la fondation privée Rolser.

Vous pouvez entendre la sonorité de cet instrument qui fait partie du catalogue des meilleurs orgues d'Espagne  à 1 min 37 secondes sur le lien ci-dessous.

 

https://www.youtube.com/watch?v=yVbnjFD8NS4

Pour cette messe contemporaine très particulière nous serons accompagnés par un orchestre complet, avec notamment des trompettes qui apporteront de la brillance sonore.

Hier c'était la première répétition de 6 des 13 parties de cette messe.

Parmi ces 6 pièces il y avait le SANCTUS.

Le voici sur le lien ci-dessous dirigé par Sir Karl Jenkins en personne.

https://www.youtube.com/watch?v=Z8VlZOg9iv4

Voici le texte original latin, commun à toutes les messes:

Sanctus, Sanctus, Sanctus
Dominus Deus Sabaoth,
Pleni sunt caeli et terra gloria tua.
Hosanna in excelsis.

 

Voici la version française du texte latin:

Saint, saint, saint
Le Seigneur, Dieu de l'Univers
Le Ciel et la terre sont remplis de ta Gloire
Hosanna au plus haut des Cieux !

Le texte de SANCTUS correspond aux paroles que les anges prononcent à propos de Dieu dans la Bible (Ésaïe 6 : 3). Extrait:

"Des séraphins se tenaient au-dessus de lui; ils avaient chacun six ailes; deux dont ils se couvraient la face, deux dont ils se couvraient les pieds, et deux dont ils se servaient pour voler. Ils criaient l'un à l'autre, et disaient: Saint, saint, saint est l'Eternel des armées! toute la terre est pleine de sa gloire! Les portes furent ébranlées dans leurs fondements par la voix qui retentissait, et la maison se remplit de fumée.…"

La pièce composée par Karl Jenkins quant à elle progresse comme une marche, de manière militaire, comme une armée menaçante...

Et pour nous, les chanteurs, la progression dramatique est palpable, notamment avec les "forte" sur les "Hosanna in excelsis". Plus on avance et plus on se sent habité, investi. Je prends beaucoup de plaisir à prononcer de manière incantatoire les "Pleni sunt caeli et terra gloria tua", comme si j'étais possédé....notamment à partir de 4 minutes 30 secondes sur la vidéo.

Cette première répétition a été très jouissive. C'est une chose que d'apprendre une oeuvre patiemment tout seul chez soi, et c'en est une autre que de partager ce qu'on a appris avec plus de 100 collègues. Ça décoiffe !...littéralement !...On attrape la chair de poule. On s'épate nous-même, surpris par la puissance collective sonore que nous imposons...On se regarde avec son voisin d'un air de dire:

" Eh mec ! C'est nous qui venons de faire ça ! "

PS: A la fin de la vidéo du Sanctus on voit des images de Yasser Arafat...Qu'il est loin ce temps !...Qu'il est loin le rêve de paix et d'entente !...😰😰😭

Plus que jamais la messe de l'homme armé est une oeuvre d'actualité qui envoie au monde entier un message de paix auquel il ne faut pas renoncer...que ce soit en Ukraine ou au Moyen-Orient.

Première répétition de la messe de l'homme armé de Karl Jenkins...

Voir les commentaires

Repost0

Publié le 31 Décembre 2023

Bonjour les amis,

Cette année 2023 a été particulièrement cruelle avec deux guerres sanglantes qui nous rappellent que le Monde ne se plie pas à nos simples désirs de Paix.

Le Diable, s'il existe, a plus d'un tour dans son sac et le pire cadeau que nous pourrions lui faire serait  de rester indifférent au sort terrible et inhumain que subissent des millions de personnes à l'heure où j'écris ces lignes.

 

J'aimerais remercier mes chers lecteurs pour leur fidélité, pour leurs apports enrichissants, et pour me donner envie de continuer de partager avec eux mes joies, mes peines, mes interrogations, mes émotions et surtout mes découvertes.

Ces découvertes qui font que la vie reste pour moi un perpétuel émerveillement que je continue de savourer avec les mêmes yeux qu'un enfant.

Je vous souhaite, chers lecteurs, une bonne année 2024 pleine d'amours partagés et de bonheur.

Le bonheur avec un grand B échappe à toute recette mais il en existe pour les "petits bonheurs".

Le rital que je suis aussi  vous livre l'une des siennes.

Voici une de mes équations de "petits bonheurs" :

Spaghettis + Tomates + basilic = le paradis n'est pas bien loin...

Si vous y ajoutez quelques grammes de parmesan fraîchement râpé vous êtes aux portes du Nirvana...

 

Mes voeux à l'italienne...

Vous vous demandez peut-être pourquoi je parle de spaghettis tout d'un coup. Et bien, figurez-vous que je me suis rendu compte en 2023 que cet aliment avait sur moi une vertu thérapeutique: celle de me mettre de bonne humeur, de me faire voir le verre (de bon vin rouge) à moitié plein et de me faire oublier, au moins durant quelques instants, les petits tracas de la vie quotidienne.

Je n'ai pas encore besoin de la sérotonine de Michel Houellebecq: un simple plat de bonnes pâtes accompagné de ma sauce bolognaise est généralement suffisant. Qu'il en soit ainsi pour toujours !

J'espère que vous avez, vous aussi, votre aliment ou votre plat préféré qui ont cette vertu.

Je commence l'année 2024 sous de bons auspices. Je viens de recevoir un mail confirmant que je suis sélectionné pour faire partie de la chorale qui interprétera le 9 juin 2024 à 19 heures 30 la MESSE DE L'HOMME ARMÉ de Karl Jenkins.

Encore un cadeau de la Vie qui pour moi n'a pas de prix.

Bonne année à vous tous et, à mon tour de vous souhaiter pleins de cadeaux pour 2024.

Voir les commentaires

Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #Voeux, #Musique, #Messe, #Chorale, #Italie, #spaghettis, #Karl Jenkins

Repost0

Publié le 10 Août 2022

Bonjour les amis,

le 3 août 2019 nous étions allés avec mon groupe choral polyphonique CADENZA chanter une messe à Alacalá de la Jovada, une petite localité espagnole de l'arrière-pays valencien.

Je vous en avais parlé dans ce petit billet.

Depuis il y a eu la pandémie, une interruption de 2 ans, et cette année nous y sommes retournés pour chanter la messe de la sainte patronne de la localité.

Je vous mets en lien deux extraits de la messe sur notre page facebook:

D'abord THE LORD BLESS YOU AND KEEP YOU de John Rutter.

https://www.facebook.com/GRUP-POLIF%C3%92NIC-CADENZA-650865398435680/videos/1047459715942829

Et ensuite un extrait de l' ALLELUYA de Haendel.

https://www.facebook.com/650865398435680/videos/1719563235058878

On voit bien sur ces deux liens facebook que l'église est très petite et que nous sommes un peu entassés à droite de l'autel. Ceci étant dit, nous nous entendions très bien entre nous (très important pour le chant choral que les 4 cordes s'écoutent bien) et par ailleurs, vu la petite taille du lieu, nous percevions parfaitement aussi ce qu'entendait le public. Nous étions en parfaite prise directe avec nos auditeurs. Finalement, chanter dans une petite église peut se révéler assez savoureux et provoquer un plaisir quasi charnel !

Comme d'habitude, après la messe, nous attendait dans un petit restaurant en plein air près de la piscine municipale d' Alacalá, la traditionnelle paella de rigueur...car n'oubliez pas, chers amis, que la paella n'est pas espagnole, elle est valencienne! Le vrai savoir-faire est chez nous !

Chanter dans une petite église...
Chanter dans une petite église...

Le 16 août prochain nous irons chanter une messe à l'église de la Asunción de Denia en l'honneur de Saint Roch (qui, par ailleurs, était de Montpellier). C'est une église bien plus grande que celle d' Alcalá et dont le grand orgue vient d'être restauré.

Le choeur se situera en hauteur dans la partie antérieure de l'église (tout en haut du narthex), et de là, c'est plus difficile de savoir ce que le public entend en bas.

Il n'y a pas de retour. On sait ce qu'on chante mais on ne peut pas apprécier directement le rendu sonore pour les auditeurs de ce que nous produisons.

Souvent dans ces cas-là, à la fin de la messe, il nous arrive de poser aux amis qui sont dans le public des questions qui doivent leur paraître naïves, des questions du genre:

" Ça a été ? C'était bon? On entendait bien? Le son était équilibré ?"

 

Evidemment, pendant les répétitions, il y a toujours quelqu'un en bas de l'église pour nous donner des indications mais c'est quand même bizarre ce manque de retour. J'y ajouterai que quand l'église est grande il y a carrément un écho qui se produit donc le son nous revient mais avec un temps de retard, ce qui ne fait qu'accroître une fausse sensation de cacophonie pour nous, mais pas pour les auditeurs.

Par ailleurs, quand on chante juste à côté d'un grand orgue traditionnel, on a l'impression que celui-ci bouffe littéralement tout l'espace sonore. On peut même avoir la tentation de chanter plus fort (trop fort) pour compenser l'effet produit par l'orgue qui semble nous dévorer parfois, comme un ogre sonore.

On a l'impression qu'on ne nous entend plus mais cette impression est partiellement fausse.

Jeudi dernier je suis allé faire une répétition  dans cette église de Denia. J'ai tout de suite noté un déséquilibre entre le volume de l'orgue et celui de notre choeur. J'avais demandé à l'organiste si elle pouvait baisser un peu le volume de l'orgue mais elle m'a répondu que non, en tout cas, pas sur cet instrument-là.

Parfois, sur certains instruments, l'organiste peut régler le volume en ouvrant ou en fermant un certain nombre de tuyaux mais ce n'était pas le cas de l'instrument de cette église-là. Il fallait faire jeu égal avec son volume imposant et puis basta !

 Quand je suis rentré chez moi après notre répétition je me suis rendu compte que j'avais forcé la voix, que celle-ci était un peu cassée. Sans m'en rendre compte j'avais essayé de compenser l'omniprésence de l'orgue. Je retiens la leçon. Le 16 août je ne commettrai pas la même erreur. J'utiliserai davantage la technique vocale, la sustentation de la voix par le diaphragme, et j'éviterai de forcer au niveau de la gorge. En fait, il faut toujours éviter de forcer au niveau de la gorge...c'est le B-A-BA...

Voir les commentaires

Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #Messe, #Chorale, #Choeur, #John Rutter, #Haendel, #paella, #Musique

Repost0

Publié le 15 Septembre 2019

Bonjour les amis,

En faisant des recherches d'oeuvres chorales de musique sacrée je viens de découvrir que Joseph Haydn avait eu un frère cadet qui avait composé également. Il s'agit de Johann Michael Haydn (1737-1806).

Michael a été lui-aussi un grand compositeur qui a laissé plus de 800 oeuvres.

Je vous propose d'écouter aujourd'hui un extrait de sa messe pour Sainte Thérèse d'Avila.

C' est un  graduel, un hymne, intitulé "Petite et accipietis" ... une petite merveille assez mozartienne.

Je vous mets le texte en latin tiré de l'évangile selon Saint Luc : c' est un extrait du sermon du Christ sur la montagne.

Communio - sine alleluia
Petite et accipietis                                     Demandez et vous recevrez
quaerite et invenietis,                                cherchez et vous trouverez   
pulsate et aperietur vobis.                         frappez et l'on vous ouvrira.
Omnis enim qui petit accipit,                     Quiconque en effet demande, reçoit,
et qui quaerit invenit,                                 et qui cherche trouve 
pulsanti aperietur.                                       et à qui frappe on ouvrira.

Ecoutons maintenant la version complète avec orchestre.

Et puis cette belle version accompagnée au piano.

 

Alors j'étais complètement ignorant de l'existence de ce frère de Joseph Haydn mais par contre je savais que Sainte Thérèse d'Avila avait consigné dans son autobiographie une expérience extatique, la visitation d'un ange, qui pourrait (involontairement) figurer parmi les pages les plus chaudes de la littérature érotique.

Lisez cet extrait. A chacun de se faire une idée et de décider si mon esprit est bien mal placé...

 

« Tandis que j’étais en cet état, il plut au Seigneur de me favoriser à différentes reprises de la vision suivante. Je voyais près de moi, du côté gauche, un ange sous une forme corporelle. … Il n’était pas grand, mais petit et extrêmement beau. A son visage enflammé, il paraissait être des plus élevés parmi ceux qui semblent tout embrasés d’amour. Ce sont apparemment ceux qu’on appelle Chérubins, car ils ne me disent pas leurs noms. Mais il y a dans le ciel, je le vois clairement, une si grande différence de certains anges à d’autres, et de ceux-ci à ceux-là, que je ne saurais l’exprimer. Je voyais donc l’ange qui tenait à la main un long dard en or, dont l’extrémité en fer portait, je crois, un peu de feu. Il me semblait qu’il le plongeait parfois au travers de mon cœur et l’enfonçait jusqu’aux entrailles. En le retirant, on aurait dit que ce fer les emportait avec lui et me laissait tout entière embrasée d’un immense amour de Dieu. La douleur était si vive qu’elle me faisait pousser ces gémissements dont j’ai parlé. Mais la suavité causée par ce tourment incomparable est si excessive que l’âme ne peut en désirer la fin, ni se contenter de rien en dehors de Dieu. Ce n’est pas une souffrance corporelle. Elle est spirituelle. Le corps cependant ne laisse pas d’y participer quelque peu, et même beaucoup. C’est un échange d’amour si suave entre Dieu et l’âme, que je supplie le Seigneur de daigner dans sa bonté en favoriser ceux qui n’ajouteraient pas foi à ma parole. Les jours que durait cette faveur, j’étais comme hors de moi. J’aurais voulu ne rien voir et ne point parler, mais savourer mon tourment, car il était pour moi une gloire au-dessus de toutes les gloires d’ici-bas. » 

 

Sculpture du Bernin représentant l'extase de Sainte Thérèse ( Eglise Santa Maria della Vittoria à Rome)

Sculpture du Bernin représentant l'extase de Sainte Thérèse ( Eglise Santa Maria della Vittoria à Rome)

Ce moment d'extase mystique de Sainte Thérèse...

Ce moment d'extase mystique de Sainte Thérèse...

 Alors Michael Haydn avait-il en tête la sculpture du Bernin et le texte autobiographique de Sainte Thérèse au moment de composer ce "Petite et Accipietis" ? ...Absolument rien ne le confirme, mais rien n'interdit de le penser non plus. 

Le texte du sermon est suffisamment ambigu pour que les deux interprétations soient possibles....

Pour ma part je ne peux que confirmer une seule chose : Petite et accipietis est très jouissif... 😁

Voir les commentaires

Repost0

Publié le 17 Juillet 2019

Bonjour les amis,

Cette année pour la messe de Saint Isidore  à Vergel nous avons préparé un nouveau programme avec la messe brève de Léo Delibes (1836-1891).

Cette messe a été composée originalement pour 2 voix et orgue. Il existe aussi des orchestrations pour 3 voix comme celle que nous allons interpréter avec notre chorale.

Parmi les plus belles pièces de cette messe il y a, entre autres, le GLORIA.

Ce GLORIA est constitué de 5 parties bien distinctes, avec changements de rythmes et aussi de tonalités.

Ecoutez, ça commence sur la vidéo ci-dessous à partir de 2 minutes 50 secondes.

-  à 2 minutes 50 secondes le GLORIA très énergique

-  à 4 minutes 01 seconde GRATIAS AGIMUS 2 ème partie plus lente

-  à 5 min 25 secondes le QUI TOLLIS

-  à 7 min 03 secondes le QUO NIAM similaire à la première partie 

-  à 7 minutes 30 secondes CUM SANCTO SPIRITU la dernière partie en fugue que j'adore.

 

 

 

Alors il existe aussi d' autres orchestrations plus étoffées avec des cuivres, comme celle-ci

Voici la première version avec duo de chanteuses....

GLORIA à partir de 2 min 25 sec....DUO à partir de 3 min 37 secondes

Sur ce je vous laisse les amis. J' ai fait un court billet sur ce GLORIA que j' aime beaucoup et notamment cette fin en fugue que j'adore, mais vous pouvez découvrir sur ces liens le reste de cette magnifique messe au cas où vous ne la connaîtriez pas.

Voir les commentaires

Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #Musique, #Musique classique, #Choeur, #Chorale, #Messe, #Leo Delibes

Repost0

Publié le 25 Septembre 2016

Bonjour les amis,

Nous avons repris les répétitions chorales la semaine dernière, et notre directrice de chant nous a remis entre les mains LA PEREGRINACIÓN ( le pèlerinage), une partition du compositeur argentin Ariel Ramirez , extraite d' une oeuvre intitulée NAVIDAD NUESTRA ( Notre Noël).

Les sopranos se sont mises à chantonner les premières lignes mélodiques de cet air de Noël, et là, surprise, surprise...

Ecoutez vous-mêmes à quoi ça ressemble...

Très vite, et dès les premières notes, je me rends compte que je connais depuis longtemps cet air-là.

Et oui, ça avait été repris dans les années 60 par Gilles Dreu sous le titre d' Alouette.

Après coup, et en y réfléchissant un peu, je trouvais assez évident qu' une telle musique avec des contretemps et des battements si particuliers ne pouvait qu' avoir été écrite par un sud-américain....

Voici le début du texte original espagnol avec sa traduction française

A la huella, a la huella
Sur la route, la route
Jose y maria
Joseph et Marie
Por las pampas heladas
Sur les plaines glacées
Cardos y ortigas.
Chardons et orties.

Voici la reprise de Gilles Dreu

Pierre Delanöé avait réécrit un texte qui n' avait plus rien à voir avec le chant de Noël Argentin mais qui est resté bien gravé dans mon esprit

Du coup, même quand je lis le texte original espagnol et que je chante cette chanson en l' honneur de l' enfant Jésus, de la Sainte Vierge et de Saint Joseph, quelque part, dans ma tête , il y a une alouette qui continue de voler très haut dans le ciel...

L' interprétation de Gilles Dreu, je l' ai trop entendue quand j' étais môme.Elle est restée gravée dans mon ADN...

Depuis, je me suis amusé à faire des recherches sur le web, et j' ai trouvé plein de versions, dont celle-ci à la guitare que j' aime bien...toute en sensibilité...Le mec la fait parler sa guitare...

Au piano aussi, c' est pas mal...Normal...ça a été composé au piano ce morceau-là...

Et puis, je suis tombé sur un musicien qui propose une belle variation sur le thème.Notez que c' est lui qui joue de la caisse, de la basse et de la guitare sur son clip...pas mal, ce qu' il fait...j' aime...

Quant à nous, il se trouve que dans le centre culturel où nous répétons il y a dans un autre local près du nôtre des guitaristes qui se rencontrent toutes les semaines pour jouer ensemble, alors ce serait peut-être l' occasion de leur demander de nous accompagner .. .pour faire un truc dans ce genre-là...

A suivre donc....

PS: complètement hors-sujet, j' en profite pour vous soumettre une petite devinette un peu idiote mais qui m' avait bien fait rigoler quand même:

Connaissez-vous la différence entre une alouette et la vérole ?

<

<

<

<

Tic-tac....tic-tac....

<

<

<

<

Je vous laisse réfléchir quelques instants

<

<

<

<

tic-tac...tic-tac....

<

<

<

<

Réponse: Avez-vous déjà essayé d' attraper une alouette ?...-)

PS nº2: Toujours hors-sujet.je profite de ce papier pour dénoncer le fait que nos instituteurs nous ont appris, du temps de notre jeunesse, une chanson politiquement très incorrecte ( et complètement impensable de nos jours) dans laquelle le protagoniste n' arrêtait pas de torturer un pauvre volatile jusqu' à le laisser complètement déplumé.Combien d' enfants sadiques ont-ils été influencés par cette chanson ? Nul ne le sait...Combien d' Hannibal Lecter, et de serial killers ont commencé leur carrière criminelle en fredonnant " Alouette, gentille alouette....alouette, je te plumerai...." ?

Voir les commentaires

Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #Chants de Noël, #Musique, #folklore, #Argentine, #Messe, #Choeur, #Humour

Repost0

Publié le 15 Août 2016

Bonjour les amis,

Cette année nous avons chanté en ce 14 août une messe en honneur à Saint Isidore durant les fêtes patronales de mon village voisin.

San Isidro labrador est l' un des plus célébres saints espagnols car il était laboureur, et bien évidemment, son métier, chargé de symboles, promouvait les valeurs du monde chrétien,le travail, l' abnégation et aussi de respect de la Terre.

Durant cette messe les festeros et les festeras viennent à l' Eglise en costumes traditionnels. Par ailleurs, comme saint Isidore était un laboureur, à la fin de la messe il y a une offrande de fruits de la Terre que les enfants répartssent dans les rues du village après que le prêtre les ait bénis.

Notre messe en honneur à Saint Isidore le laboureur
Notre messe en honneur à Saint Isidore le laboureur
Notre messe en honneur à Saint Isidore le laboureur
Notre messe en honneur à Saint Isidore le laboureur
Notre messe en honneur à Saint Isidore le laboureur
Notre messe en honneur à Saint Isidore le laboureur

Au programme de notre messe il y avait Bach, Mozart, Vivaldi,et la messe brève de Gounod.

Silvia a interprété un AVE MARIA qui a a littéralement transporté et ému toute l' assistance.Certains paroissiens ne pouvaient s' empêcher de se retourner vers le narthex ( avant-nef) pour voir d' où sortait cette voix divine qui emplissait tout l' espace.

Notre messe en honneur à Saint Isidore le laboureur

Et puis nous avons chanté aussi un Alleluya qui date de l' époque baroque,l' alleluyah de PURCELL.

Une pièce extrêmement brève qui est aussi un petit bijou qui recèle de magnifiques harmonies pour le choeur qu' on peut apprécier sur ce premier enregistrement de qualité.

Alors, nous on l' a chanté accompagné à l' orgue et sur un tempo plus vif comme c' est indiqué sur la partition originale.Même un peu plus vif que sur le lien ci-dessous.

Avec Purcell on est à l' époque du baroque, et pas du lyrique...

Si vous ne pouvez visualiser la vidéo pour des problèmes de droits vous pouvez aller directement la voir et l' écouter sur le lien youtube suivant.

https://www.youtube.com/watch?v=hLjqTvkiuyM

Voilà ! Notre saison chorale est terminée.

Et puis, comme dans les bonnes histoires d' Astérix, nous nous sommes tous retrouvés ensemble près de la plage pour aller manger 2 paellas comme celle-ci, faite au feu de bois...

Notre messe en honneur à Saint Isidore le laboureur

Au programme, repas, boissons et chants bien sûr.

Voir les commentaires

Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #messe, #Fetes patronales, #Espagne, #traditions, #musique, #purcell

Repost0