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21 mars 2017 2 21 /03 /mars /2017 17:50

Bonjour les amis,

En 1967 j' avais 9 ans et je me souviens très bien d' une belle chanson de Michel Fugain dont les paroles m' avaient marquées. 

Il s' agit de JE N' AURAIS PAS LE TEMPS. 

 

Alors, quand on a 9 ans la question du temps qui file entre les doigts n' est pas à l' ordre du jour: on a toute la vie devant soi.

Mais quand on arrive à mon âge, il n' en va plus de même.

On sait qu' on ne pourra pas tout voir, ni tout découvrir.Pour tout dire ça ne me dérange absolument pas car mes yeux ont déjà admiré de telles merveilles qu' il ne m' est pas difficile d' imaginer celles que je n' ai pas vues.Je ne ressens aucune frustration de ne pouvoir tout voir.

Le problème du manque de temps ne se pose pas pour moi pour les voyages comme pour le protagoniste de la chanson qui se désespère de ne pouvoir  courir et contempler tout l' univers.

Pour moi, le problème du temps commence à se poser cruellement pour la lecture.

Si je fais un état des lieux,je me dis que j' ai déjà lu beaucoup d' auteurs mais pas le millième de ce j' aimerais lire, notamment en littérature,romans,romans policiers, essais historiques , essais philosophiques,poésie, divulgation scientifique, essais économiques, etc...

J' ai les yeux plus gros que le ventre.

Que faire ? Comment gérer le temps qui reste en sachant que je n' arriverai pas à tout lire ?

Quand j' étais jeune et que je lisais un livre  que finalement je trouvais décevant j' allais jusqu' au bout quand même, mais aujourd' hui c' est terminé.Cette vie est trop courte et il y a tant d' auteurs intéressants que je ne peux perdre mon temps avec ceux qui ne le sont pas vraiment...

Pareil pour les auteurs qui manquent d' originalité.Dès qu' un roman ou un essai me fait penser à un autre,ou tombe dans les lieux communs, je laisse vite tomber.

Il faut que je trouve rapidement ce que Rabelais appelait la substantifique moelle.

Donc je suis devenu un lecteur impatient.

Or c' est un travers dangereux aussi car il faut se prendre le temps de lire calmement et avec patience certaines pages qui le méritent.S' imprégner avec plaisir de l' univers de certains auteurs.Ne pas tout lire dans l' urgence !

Du coup,j' ai une vitesse de lecture en dents de scie.J' accélère avec certains textes et je m' oblige à me freiner sur d' autres, en me disant que ce qui compte ce n' est pas la quantité mais la qualité.

 

 

 

 

Les yeux plus gros que le ventre...

Toujours est-il que mon problème de base n' est pas résolu car les livres s' empilent sur mon bureau en attendant que j' ai un moment pour les lire.Certains attendent 6 mois, un an, deux ans...et d' autres sont finalement rangés dans la bibliothèque sans avoir été lus, pour " y faire beau"...

Avant-hier je suis resté quelques heures dans l' indécision entre 2 ouvrages qui m' attendent depuis longtemps..

Que fais-je ? Que vais-je lire en premier ?

L' énorme essai de 640 pages de Naomi Klein sur l' avenir de notre planète face à la catastrophe climatique et les possibles solutions qui s' offrent à nous pour en minorer les effets tant qu' il est encore temps ?

Les yeux plus gros que le ventre...

Ou alors,dans un registre qui n' a rien à voir, lire un pavé romanesque de 716 pages intitulé LE GANG DES RÊVES de Luca di Fulvio ?

Les yeux plus gros que le ventre...

En fait, je n' ai pas vraiment choisi mais j' ai finalement commencé LE GANG DES RÊVES dont les premières lignes sont prometteuses:une histoire d' émigrés italiens arrivant en Amérique au début du siècle dernier.Une sorte de  IL ETAIT UNE FOIS L' AMERIQUE littéraire...Et je vais sans doute me prendre le temps de ne pas le lire trop vite.

A suivre donc....Je ferai un billet sur ce roman s' il tient ses promesses.

En attendant, le bouquin de Naomi Klein, et quelques dizaines d' autres m' attendent patiemment sur ma table de chevet.

Je terminerai sur une note humoristique du film AMADEUS quand Mozart essaie plusieurs perruques et ne sait laquelle choisir  car elles lui plaisent toutes.

Il s'exclame: " Pourquoi n' ai je pas trois têtes? " avec son rire haut-perché si particulier...

Et bien, je me sens un peu comme lui...Pourquoi n' ai-je pas 3 ou 4 têtes pour lire en même temps des ouvrages d' histoire, d' économie, de science. de littérature, etc....etc...

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6 mars 2017 1 06 /03 /mars /2017 08:16

Bonjour les amis,

Je viens de finir un énorme pavé de près de 800 pages de Philipp Meyer intitulé LE FILS, et  j' ai trouvé une excellente critique que je vous invite à lire ci-dessous:

 

 

Audrey Chaix a pratiquement tout dit, et je me contenterai d' y ajouter juste quelques commentaires personnels.

Alors la grande particularité de ce roman qui se passe au Texas c' est de remettre en perspective l' histoire de cette partie du monde.Nous avons tous une vision de la colonisation qui a commencé au XVI ème siècle et durant laquelle l' homme blanc a chassé les natifs qui formaient une communauté d' une vingtaine de millions d' habitants.

Ce qu' on perd de vue c' est que la guerre va durer pendant près de 350 ans...Et dans ces conflits on oublie les mexicains.Or au Texas les luttes entre les blancs, les mexicains et les indiens de différentes tribus seront incessantes.

Blancs contre les mexicains, mexicains contre indiens, et indiens contre les blancs pendant plus de 3 siècles.Sans oublier blancs contre blancs puisqu' il y aura la guerre de sécession.Je simplifie le récit car quand je dis indiens il faut parler des différentes tribus rivales ( même si le livre s' attarde plus sur celles des comanches)

Evidemment, avec un tel passé si sanglant, si marqué par le recours systématique à la violence, et à l' usage des armes, on peut comprendre que le Texas soit une terre particulière où l' origine familiale de chacun pèse sur l' approche qu' il a de se voisins.Chaque dynastie a sa propre histoire ( généralement violente), vue de son côté.Chez les blancs il y a les éleveurs, les producteurs de coton, et ensuite il y aura le pétrole qui va enrichir nombre d' entre eux...et cela durera jusqu' aujourd' hui.

Le fondateur de la dynastie Mc Cullough a été enlevé par les comanches et il vivra trois ans dans leur communauté.C' est la partie qui pour moi est la plus passionnante du récit car Philipp Meyer s' est documenté de manière très détaillée sur les us et coutumes des indiens.On apprend tout dans son livre.C' est bourré d' informations.Comment cuisiner toutes les parties comestibles du bison, comment préparer les peaux, comment réaliser un arc.Quelles sont les coutumes sexuelles et affectives entre les comanches qui ont  des relations assez libres avec les filles tant qu' elles ne sont pas encore mariées ( par ailleurs ce sont souvent elles qui prennent les initiatives...) .Comment les comanches traitaient leurs prisonniers quand ils décidaient de les garder, et comment ils les éxécutaient dans le cas contraire.On y apprend aussi comment s' organisait la vie sociale dans les tribus, comment et en fonction de quoi ils planifiaient leurs transhumances.Le livre nous en apprend beaucoup sur leurs systèmes de valeurs ( la fameuse bravoure indienne, par exemple),et aussi sur leur sens de l' humour ...

Le récit est d' une extraordinaire violence mais sans complaisance et Philipp Meyer essaie de le raconter de la manière la plus honnête possible, c' est à dire avec la sensibilité des personnages de l' époque ( et pas avec notre sensibilité à nous, ses lecteurs).

Elli Mc Cullough est parfois très brutal mais on a de l' empathie pour lui car on se resitue dans le contexte qui est le sien,et ses réactions sont justifiées par une certaine forme de bon sens et d' instinct de survie.Le roman de ce point de vue fait penser à la première scène hyper violente du film LE REVENANT.Elli est un personnage hybride car, même s' il retourne dans le monde des blancs il garde beaucoup d' amour et de respect pour sa communauté comanche d' adoption.Il garde un goût insatiable pour la nature et la liberté.

L' histoire se passe sur 5 générations avec 3 narrateurs.

C' est un livre assez torrentiel, avec plein de personnages toujours décrits avec précision et réalisme comme si Meyer avait voulu y mettre tout le Texas.

Quand on referme la dernière page, on n' a plus la même perception de cet Etat.On comprend mieux pourquoi les texans sont et resteront toujours un peu à part.

Philpp Meyer

Philpp Meyer

 

 

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15 janvier 2017 7 15 /01 /janvier /2017 17:20

Bonjour les amis,

Cet article est la suite de celui que j' avais consacré au film " Mademoiselle " de Park Chan-Wook.

Alors, comme vous le savez si vous avez lu mon premier article, ce film m' a tellement emballé que je me suis procuré le roman de Sarah Waters pour me replonger au coeur des relations troubles et tendues entre la maîtresse et la servante.

Il faut quand même préciser que si le début de l' histoire du film est assez fidèle à celui du roman dans la première partie, il n' en va plus du tout de même par la suite.

Dans le roman de Sarah Waters,l'intrigue se complique avec plein de rebondissements, de révélations et des personnages complètement secondaires qui font leur réapparition et dont on apprend par la suite qu' ils sont à l' origine de toute l' histoire. Complots, enlèvements, trahisons, etc...

Cela tient à la fois du feuilleton populaire dans la tradition des Mystères de Paris d' Eugène Sue auquel Sarah Waters a adjoint des éléments littéraires plus modernes ( amours saphiques, psychologie trouble et bien travaillée de la maîtresse, etc...).Un pavé de plus de 700 pages bien serrées...

 

Mais, malgré les qualités indéniables du récit de Waters, il faut bien reconnaître que le roman souvent triste et terne n'atteint JAMAIS la dimension éblouissante, et onirique du film.

D'habitude c'est le contraire qui se produit, à savoir que des chefs-d' oeuvres de la littérature donnent lieu à des adaptations cinématographiques très médiocres, mais dans le cas présent, l'adaptation filmée s'envole très haut et laisse loin derrière l' oeuvre originale qui fait finalement pâle figure à côté.

Park Chan-Wook a eu la très bonne idée de retravailler l'histoire et de la resserrer autour du quatuor formé par la maîtresse, la servante, l'oncle pervers et l'amant escroc.

On ne se perd pas en péripéties inutiles, et tout se centre bien autour des relations fausses et ambigües entre ces quatre personnages.

Par ailleurs, l'esthétique grandiose et raffinée de son film, la profonde sensualité de certaines scènes donnent à son oeuvre un caractère flamboyant, onirique, un souffle qui est sans commune mesure avec celui de l'oeuvre originale. Le film apporte davantage de beauté, de poésie, d' imagination et de rêve.

Park Chan-Wook me fait penser à ces grands compositeurs comme Mozart ou Rossini qui ont écrit des chefs-d' oeuvres, des opéras éblouissants, en s'inspirant de livrets qui, à la base, étaient très moyens.

Le roman original de Waters est un bon feuilleton, plutôt bien écrit, tandis que l'adaptation filmée est une oeuvre ambitieuse et sublime, de grande envergure, et qui marque profondément les esprits.

En fait, en lisant le roman je me suis rendu compte à quel point le film de Chan-Wook est un pur chef-d'oeuvre. C'est un véritable opéra !

La façon avec laquelle Park Chan-Wook a transcendé et sublimé un roman est suffisemment rare pour être soulignée et pour réattirer votre attention sur son film, sans doute le meilleur de 2016.

 

" Mademoiselle" de Park Chan-Wook...ou quand le cinéma sublime et transcende l' art romanesque
" Mademoiselle" de Park Chan-Wook...ou quand le cinéma sublime et transcende l' art romanesque
" Mademoiselle" de Park Chan-Wook...ou quand le cinéma sublime et transcende l' art romanesque
" Mademoiselle" de Park Chan-Wook...ou quand le cinéma sublime et transcende l' art romanesque

PS nº 1 .

Alors, des adaptations supérieures à l' original il y en a eu d' autres au cinéma, dont une que j' adore.

Charlie et la chocolaterie.

Cette fois-ci c' est Tim Burton qui à partir d' un beau conte de Noël de Roald Dahl a tiré un film plein d' inventivité et de richesses esthétiques.Là, encore le film va bien plus loin que le simple roman.Il le transcende complètement...C' est magique, génial, drôle, raffraichissant, très kitsch et flamboyant !

" Mademoiselle" de Park Chan-Wook...ou quand le cinéma sublime et transcende l' art romanesque

PS nº 2.

Juste pour rire, j'aurais une proposition à faire à Park Chan-Wook .

Qu'il nous fasse une suite un peu trash des aventures de Blanche-Neige et les 7 nains de Walt Disney.

Ça pourrait ressembler à ça....lol !

" Mademoiselle" de Park Chan-Wook...ou quand le cinéma sublime et transcende l' art romanesque
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25 décembre 2016 7 25 /12 /décembre /2016 11:14

Bonjour les amis,

Devinez ce que j' ai trouvé ce matin dans mes petits souliers ?

Les oeuvres complètes de Bob Dylan dans leur version originale anglaise accompagnée de leur traduction...

Alors, moi j' ai vraiment été bien sage cette année et là, je me sens quand même bien récompensé !

Merci Papa Noel !

Vraiment intelligent ce Père Noël !

Alors , je ne sais pas qui a dit que Dylan n' avait pas de vraie oeuvre littéraire derrière lui, mais moi je peux vous dire que le livre que je tiens entre les mains contient près de 1300 pages et  pèse plus d' un kilo et demi...

PS: Il y a quand même un petit mystère dans cette affaire.

Je me demande bien comment le Père Noël a fait pour savoir que j' aime lire les textes dans les 2 versions en même temps, en version originale et accompagnés de leur traduction...Peut-être qu' il a espionné ma bibliothèque ? ou alors mon blog ?

Notons que cette fois-ci il me pousse à aller encore plus loin car je lirai d' abord le texte anglais, puis sa traduction puis j' irai sur youtube écouter la chanson de vive voix...1,2 et 3 !!!

PS nº 2: 

Il y avait dans mes petits souliers également  UNE COLÈRE NOIRE de Ta-Nehesi Coates dont je ne sais à peu près rien...à suivre donc...Une découverte que je ferai grâce à ce Père Noel qui est toujours autant capable de me surprendre malgré son grand âge !

En tout cas, cette année, mon père Noél à moi était définitivement américain ( Santa Claus comme on dit là-bas...)

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7 novembre 2016 1 07 /11 /novembre /2016 17:22

Bonjour les amis,

J' ai lu il y a quelques semaines LE LIVRE DES BALTIMORE de Joël Dicker qui est la suite de LA VERITÉ SUR L' AFFAIRE HARRY QUEBERT que j' avais bien aimé.

C' est toujours difficile pour un auteur qui vient de remporter un grand succès planétaire de revenir avec le même héros, car forcément, il est attendu au tournant et ce n' est pas simple de répondre à l' attente du public.

Le livre des Baltimore reprend le héros du livre précédent Marcus Goldman avant l' enquête sur l' affaire Harry Québert.

Cette fois-ci Marcus nous fait plonger dans son enfance, et nous parle notamment de ses relations avec ses cousins de Baltimore avec qui il passera chaque année des vacances merveilleuses.Les Goldman de Baltimore sont des wonderful people à qui la vie sourit tout le temps. Ils sont l' archétype de la réussite à l' américaine.Pendant tout le livre on sent une admiration profonde de Marcus pour ses cousins , et pour leurs parents qui sont pratiquement mythifiés et idéalisés.En contrepoint de cette vision idyllique Marcus porte un regard cruel sur ses propres parents qu' il trouve médiocres et conventionnels, très middle-class.

On sait dès les premières lignes du roman que ses cousins bien-aimés de Baltimore vont être frappés par un grand Drame avec un D majuscule.

Le roman se passe constamment avec des allers et venues sur 3 temps différents (le temps de la jeunesse, le temps précédent le Drame et le temps après le Drame).Il faudra aller jusqu' au bout du roman pour connaître avec exactitude la nature du Drame en question.

Le récit est très bien mené.L'intérêt se maintient malgré l' épaisseur du roman de plus de 475 pages. Dicker est capable de faire évoluer psychologiquement ses personnages dans le temps...de la petite enfance, à l' adolescence jusqu' au début de la vie adulte.

Ce livre est aussi une forme de témoignage de Marcus sur la perte de son innocence suite à certaines révélations provoquées par le Drame.Une certaine tristesse , mélancolie et nostalgie s' en dégagent.

Nous avons tous connus dans notre famille des parents que nous admirions beaucoup étant enfants, et puis sur lesquels nous avons jeté un regard un peu plus contrasté et réaliste avec le temps.

J' ai aimé aussi dans cette saga familiale les nombreux portraits de personnages attachants, bien différenciés et bien caractérisés.Et puis, il y a aussi toutes les trajectoires humaines des protagonistes qui mènent de leur petite enfance durant laquelle ils rêvent beaucoup et forment des projets jusqu' à arriver à ce qu' ils seront vraiment.

Ces glissements successifs qui feront que leur vie se transformera sans qu' il ne s' en rendent compte en destin.

Il y a tout ça dans ce roman sans prétentions qui arrive finalement à atteindre son objectif car nous vivons, espérons et souffrons avec ses personnages...

Beigbeder dit de ce roman que ce n' est pas de la littérature mais plutôt du story telling.

Sa critique est acceptable dans le sens ou la psychologie des nombreux personnages est parfois un peu sommaire.Ils sont souvent trop parfaits, trop formidables...Marcus est écrivain, et on sous.-entend que c' est le meilleur de sa génération...il est amoureux de son amie devenue chanteuse, et bien c' est la plus grande chanteuse du moment...ça fait sourire un peu mais ça ne gêne pas vraiment.

Il y a dans le livre beaucoup de coïncidences trop belles pour être vraies,mais encore une fois on se laisse mener tambour battant dans un enchaînement implacable d' évènements et on ne s' arrête pas à ces considérations.

Moralité: c' est du story telling d' accord mais du story telling de qualité, bien construit et bien raconté.Les personnages de Dicker acquièrent peu à peu une vraie consistance...Ils m' ont accompagné...J' écris ce petit article plus d' un mois après avoir lu le livre et les protagonistes sont encore bien présents dans mon esprit...un peu comme ces films qui laissent des rémanences après les avoir vu.

Alors ne boudons pas notre plaisir.Je crois que ceux qui ont aimé le premier tome apprécieront ce deuxième opus.Bien évidemment je conseille à tout lecteur qui n' aurait rien lu de Dicker de commencer avec l' affaire Harry Québert:

Si vous voulez en savoir plus sur Le livre des Baltimore, je vous engage à lire des critiques assez différentes et différenciés sur ce lien ci-dessous.

 

 

 

 

Le livre des Baltimore peut agacer parfois mais il n' est jamais ennuyeux, ni prétentieux...

Alors ? T' as lu le  dernier Dicker ?
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6 novembre 2016 7 06 /11 /novembre /2016 08:53

Bonjour les amis,

Je viens de découvrir ( avec un certain retard ) un auteur espagnol que je ne connaissais pas  à travers son dernier livre et best-seller, intitulé CICATRICE.

Alors, pour vous mettre dans le bain, je vous traduis les toutes premières lignes du roman.

Ça commence comme ça:

IRINA:

La jeune fille ne sentit aucune douleur quand le clou lui entailla le visage, en dessous de l' oeil gauche

SIMON:

Ma première erreur fût de tomber amoureux d' elle.

Ma deuxième erreur fût de ne rien lui demander au sujet de cette cicatrice.

La mauvaise nouvelle, c' est que je suis sur le point de commettre la troisième erreur qui va être bien pire que les deux premières...

Voilà une belle entrée en matière comme je les aime.On est tout de suite projeté dans la problématique du héros dès les premières lignes.

Que vous dire de plus ?

C' est une histoire qui va mêler Simon un jeune anti-héros américain un peu asocial mais petit génie de l' informatique qui a à sa charge la garde et protection de son frère atteint d' une maladie mentale avec Irina, une belle russe dont Simon tombe amoureux via le net et qu' il fait venir aux Etats-Unis.Simon, après des années de galère, est sur le point de devenir millionnaire grâce à une application informatique qui intéresse une grande société de software.

Les ennuis commencent pour Simon, notamment avec un meurtre qui le touche de très près et qui l' affecte...

Pendant que notre héros essaie de comprendre ce qui lui arrive, l' auteur nous conte d' autres épisodes antérieurs qui se sont déroulés en Russie et aussi en Afghanistan.On se doute, tout au long du bouquin que ces évènements ont une relation avec les déboires de Simon mais sans vraiment tout capter.

Ce que j' ai vraiment aimé dans ce livre c' est la façon bien rythmée qu' a Gomez-Jurado de nous raconter une histoire sans temps morts.C' est du bon polar à l' anglo-saxonne, bien construit.

Contrairement à beaucoup de romans policiers le lecteur en sait plus que le héros qui,ici, ignore tout des épisodes russes et afghans.

Tout l' art de l' auteur est de nous en dire plus que ce que sait Simon mais finalement le lecteur n' arrive pas à juger et à savoir si celui-ci prend de bonnes initiatives ou non...

Comme dans de nombreux bons polars , il y a aussi une dimension tragique et inéluctable.On sent que le destin de certains personnages va être irrémédiablement guidé par leur passion, et non par leur raison.

Gomez-Jurado est écrivain mais c' est aussi un journaliste et ça se sent dans son écriture car les péripéties qui se déroulent aux Etats-Unis, en Russie et les épisodes de guerre en Afghanistan sont décrits avec précision et de manière très réaliste.

On sent qu' il a bâti son histoire en utilisant de nombreux faits réels. D' ailleurs à la fin du bouquin  il nous livre en post-face le nom de certains personnages réels qui l' ont inspiré.

La fin du roman amène bien, et sans entourloupes, les réponses que le lecteur attendait et arrive à échapper à une issue trop conventionnelle.

J' étais ravi...complètement ravi...

 

Couverture du livre original qui, à mon avis ne tardera pas à être traduit en français

Couverture du livre original qui, à mon avis ne tardera pas à être traduit en français

Photo de Gomez-Jurado

Photo de Gomez-Jurado

J' étais tellement ravi que j' ai tout de suite repris cet auteur à zéro en commençant la lecture de son premier roman, L' ESPION DE DIEU

Encore une fois l' auteur m' a accroché dès les premières pages.

Je ne vais pas vous en raconter trop car je n' en suis qu' au tout début, mais je vais juste vous dire qu' il s' agit d' une espèce de SILENCE DES AGNEAUX mais au Vatican avec un personnage inquiétant qui nous fait plonger au coeur des ténèbres et du Mal...Ça parle de pédophilie, de centre médical américain de traitements pour prêtres déviants,avec une galerie de personnages très intéressants, notamment l' enquêtrice italienne, assistée par un colonel en retraite de l' US air force qui est également prêtre !

Même si l' histoire semble conventionnelle il y a l' art de la narration de l' auteur et la qualité des dialogues.La justesse psychologique aussi ...tout y est...pour l' instant je le lis avec beaucoup de plaisir et de délectation.

Voici une critique de ce roman.

Le polar se porte donc bien outre-pyrénées, et Juan Gomez-Jurado est le digne successeur d' auteurs comme Manuel Vasquez Montalban ( et son personnage fétiche le détective catalan Pepe Carvahlo) et Lorenzo Silva ( avec son couple  d' enquêteurs de la Garde civile Bevilacqua et Chamorro ).

Ces deux derniers  auteurs nous proposaient des personnages bien ancrés dans la réalité politique et sociale espagnole ( un peu comme Maigret l' était pour pour la France) tandis qu' avec Gomez-Jurado, on a affaire à une nouvelle génération de jeunes auteurs qui écrivent des histoires à l' américaine qui n' ont rien à envier à leurs illustres modèles anglo-saxons.

CICATRICE est bien meilleur, par exemple, que le roman anglais LA FILLE DU TRAIN de Paula Hawkins dont on a fait grand bruit et qui, après un bon début très alléchant, se révèle finalement bien décevant à la lecture ( NB: il parait que le film adapté du livre qui vient de sortir sur les écrans est assez moyen-moyen...je vous en reparlerai dès que je l' aurai vu).

PS: j' ai pratiquement tout lu de Lorenzo Silva qui est un grand auteur mais malheureusement ses livres n' ont pas été traduits en français...et il y en a au moins un qui a reçu le prix Planeta et qui mériterait une traduction pour tous ceux qui s' intéressent à l' Espagne d' aujourd' hui. Il s' agit de La marca del meridiano qui propose. à travers une enquête de Bevilacqua, une vraie réflexion sur la corruption qui mine le pays.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Lorenzo_Silva

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21 juillet 2016 4 21 /07 /juillet /2016 07:31

Bonjour les amis,

Je viens de terminer la dernière page du roman de François Roux" Le bonheur national brut", un long roman de 660 pages qui m' aura accompagné tendrement sous la chaleur écrasante de ce mois de juillet.

Voici un résumé rédigé par Alma, l' un des intervenants sur le site Critiques libres.

Ils sont quatre, Philippe, Tanguy, Benoît et Paul : quatre copains de classe de terminale d’un lycée breton quand s’ouvre le roman, le 10 mai 1981, jour de l’élection de François Mitterrand. Ils ont 18 ans, une vie nouvelle s’offre à eux. François Roux les suit d’abord de 1981 à 1984 dans leur vie d’étudiant à Rennes ou à Paris pour 3 d’entre eux, dans la vie professionnelle pour celui qui a échoué au bac. On les retrouve ensuite 25 ans plus tard, adultes bien installés dans la vie, jusqu’au 12 mai 2012, jour de l’élection de François Hollande.

Un roman à la construction rigoureuse où se croisent des chapitres, toujours datés, qui relatent tour à tour un moment ou une rencontre-clé d’un des 4 protagonistes.

D’abord roman d’apprentissage, dans lequel chaque personnage cherche sa voie, fait des rencontres déterminantes, il devient dans sa 2e partie roman social, reflet des mécanismes de la vie politique, économique, artistique et culturelle de notre époque . En effet Rodolphe devient député de gauche, Tanguy responsable commercial d’un grand groupe international, Benoît, photographe de renommée mondiale, et Paul – le narrateur - comédien.

Si le roman y gagne en densité, il y perd, à mon sens, en humanité. Nos mousquetaires deviennent des stéréotypes chargés de représenter la puissance mais aussi les failles, les erreurs et les abus du milieu où ils évoluent. En endossant les préjugés, les codes sociaux et les codes langagiers de leur classe sociale, il arrive qu’ils en deviennent caricaturaux. S’ils sont attachants dans leur jeunesse, par la vérité de leurs élans, de leur fougue et de leur désir de réaliser leurs rêves, ils apparaissent, ensuite, au temps de leur maturité, comme des acteurs chargés d’incarner un rôle, celui de l’être pris au piège de son milieu. « Bientôt, Rodolphe serait empêtré dans les rouages du monde politique, Tanguy dans ceux de l’entreprise, Benoit et moi dans ceux de l’art et de la culture. »

Le roman n’en reste pas moins le portrait d’une gén
ération, de ceux qui ont eu 18 ans en 1981 « les fossoyeurs des Trente Glorieuses, les enfants de la crise, du chômage, de la surconsommation, de la mondialisation, de la croissance molle, de l'argent roi soudain devenu argent fou,…..mais avant, tout les enfants du doute et de l'incertitude. » Le portrait d’une génération pour laquelle le bonheur matériel était l’indice de la réussite d’une vie et qui découvre, désabusée à 50 ans qu’elle s’est trompée « Et si le bonheur était la plus grosse arnaque de ce siècle et de tous ceux qui l'ont précédé ? Et si le souci d'atteindre le bonheur était précisément la chose qui nous faisait le plus souffrir ? »

Miroir parfois cruel de notre société, cette chronique douce–amère du parcours professionnel et sentimental d’un quartet d’amis que la vie sépare mais qui se retrouvent toujours pour fêter un succès ou pour se réconforter dans le malheur est d’une lecture agréable et facile.

Le bonheur national brut:30 ans de notre vie...

Dans un premer temps ce livre m' a fait replonger avec bonheur dans l' ambiance de la France du 10 mai 1981.Je vivais à Paris à cette époque là, et François Roux sait merveilleusement nous faire revivre ces moments pleins d' espoir, de naïveté et d' enthousiasme.

L' auteur nous offre un portrait sociologique très large de la France de ces années-là grâce à ses 4 personnages dont nous suivons les itinéraires en parallèle.

Il nous fait pénetrer dans des cadres sociaux bien précis et bien différenciés: le monde du travail.,la France rurale,la petite bourgeoisie de Province, la gauche caviar,la grande bourgeoisie parisienne ( avec dans le livre, à un moment donné, un brillant exposé assez drôle de ce qui différencie la grande de la petite bourgeoisie).Tout cela est décrit avec beaucoup de réalisme, de précision et d' humour aussi...Le monde de l' Art, de la pub, du marketing n' échappent pas à son scalpel corrosif...

J' ai beaucoup aimé dans ce roman dense les personnages secondaires qui gravitent autour de nos 4 héros.Des caractères bien travaillés, fruits d' un sens aigu de l' observation de l' auteur, qui donnent du corps et de la consistance au récit.

Contrairement à ce que pense Alma je trouve la seconde partie du roman dans laquelle on retrouve nos héros 30 ans plus tard sans doute la plus intéressante, la plus jubilatoire.

Même si la critique sociale et la dénonciation des pertes de valeurs de notre société y sont bien traitées, l' auteur garde toujours une certaine tendresse pour ses personnages dont la moralité ne se pervertit pas , et dont on sent qu' ils sont pris eux-aussi dans des rouages qui les dépassent.

On pense à une certaine phrase qui est restée célèbre: " Responsable mais pas coupable...".

Notons qu' il y a aussi des petits romans dans le roman.En effet François Roux va jusqu' au bout de ses personnages.Rodolphe est député socialiste, et l' auteur imagine une entrevue complètement écrite pour un grand Journal.

Tanguy doit lancer un grand parfum et on assiste au déploiement détaillé de toute la stratégie publicitaire extrêmement coûteuse.

Paul est dramaturge et l' auteur imagine le contenu d' une de ses oeuvres et nous livre une scène complète, etc...J' ai aimé cette façon de nous faire vivre pleinement ses personnages en entrant dans le détail, et en ne se contentant pas seulement de les survoler...

Il y a l' évolution des 4 protagonistes qui est intéressante mais aussi celle des personnages secondaires comme la mêre de Paul qui changera radicalement de vie dès le décès de son mari et qui va se désinhiber de manière drôle et touchante....

Le personnage qui m' a le plus séduit dans ce roman n' est pas l' un des 4 amis mais Alice, fille d' un homme d' affaire véreux qui épousera Rodolphe le député socialiste ( qui ressemble par bien des traits à notre actuel premier ministre Manuel Valls).

Alice est une enfant chérie du système, qui se doute bien que la richesse de son papa n' est pas tout à fait nette, mais qui sait provoquer autour d' elle des évènements et des rencontres.Elle est extrèmement positive, va vers le coeur des gens et se désintéresse de leur bord politique.Elle a énormément d' empathie pour ses congénères.Elle déniche de grands artistes, les fait connaitre en organisant des expos.C' est un personnage positif, généreux, subtil, drôle et fascinant...Alice n' est pas belle, au sens habituel du terme, mais elle a énormément de fraîcheur et de charme. Elle est bourrée d' intelligence émotionnelle.Sa gentillesse sincère et son tact spontanée désarment ses possibles adversaires.

Voici comment j' imagine le sourire bienveillant d' Alice

Le bonheur national brut:30 ans de notre vie...

Il y a aussi dans ce livre un peu de Claude Sautet, du " Vincent, François, Paul et les autres" mais version 2015.D' ailleurs je m' étonne qu' aucun cinéaste ne se soit emparé de ce beau roman pour en extraire un scénario...Il pourrait même en faire 2 films.

1 .Les années 80

2. Les années 2010

Ou alors une série télévisée en 12 chapitres, ça ne serait pas mal aussi..

Je terminerai en vous disant que le livre n' est jamais ennuyeux.On est parfois agacé par le nombrilisme. l' égoïsme ou le manichéisme de certains personnages secondaires,mais on reste happé par le récit, toujours désireux de savoir ce qu' il va advenir de nos héros.

La fin a un petit goût amer mais ne tombe pas dans une noirceur excessive.Les temps ont définitivement changé.Chacun fait ce qu' il peut, avec plus ou moins de bonheur...

François Roux

François Roux

Le bonheur national brut:30 ans de notre vie...
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21 février 2016 7 21 /02 /février /2016 20:40

Bonjour les amis,

ma fille a été obligée de lire un roman français pour se présenter à un examen de l' école officielle de langues.

Un court roman de Philippe Claudel intitulé " La petite fille de Monsieur Linh".

J' ai jeté un bref coup d' oeil sur le début du texte et, dans un premier temps, je n' ai eu aucune envie de continuer et de lire ce livre.

Ma fille l' a lu et n' a pas aimé.

Ma mère qui n' est pas une grande lectrice l' a lu elle aussi et m' a dit qu' elle a été bouleversée.

Alors, du coup, et bien que le thème ne m' attirait pas, et comme le livre n' était pas très épais, je l' ai lu moi-aussi...

Voici une belle présentation que j' ai trouvé sur le site critiques libres.

http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/9302


Monsieur Linh a quitté un pays en guerre, un village en ruine et ravagé pour un ailleurs autrement plus étrange. Une ville, immense, bondée de gens qui vont et viennent, où l'on parle une langue différente de la sienne. Qu'importe pour ce vieil homme, il a auprès de lui sa petite fille, Sang Diû. Un bébé de quelques semaines qu'il a sauvé, après la mort de ses propres parents, dont le fils de Monsieur Linh. Homme seul et égaré, il s'est réfugié dans un dortoir avec d'autres exilés mais il ne s'intègre pas auprès d'eux. C'est en se baladant dans les rues de la ville qu'il fait la connaissance d'un homme, gros et imposant, Monsieur Bark. Entre eux deux, une bienveillante relation s'établit...

L'histoire de Monsieur Linh entraîne le lecteur d'entrée de jeu ! C'est la magie des mots, du style de Philippe Claudel, c'est la puissance d'une histoire sans tralala. Tout passe par l'émotion et la pureté. C'est ouah ! Au coeur du roman, la personnalité de Monsieur Linh est lumineuse, bien qu'étant un être marqué et désamparé. Pourtant cet homme est d'une grande noblesse, sa petite fille nichée dans le creux de ses bras, calme et silencieuse et on souhaite au vieillard des jours meilleurs. L'auteur, fidèle à ses proses écorchées, n'en reste pas là... et c'e
st un "ravissement" qui laisse sans voix !

La petite fille de Monsieur Linh...

Je ne peux pas en dire plus sans révéler un élément important de l' histoire, alors j' ajouterai simplement que le personnage m' a complètement habité.

J' ai vécu , senti ,et respiré avec lui. J' ai partagé ses angoisses , ses préoccupations,ses joies et espérances, page après page.

Ce roman parle du déracinement des réfugiés bien sûr, mais aussi de l' amitié et de la communication qui ne passe pas que par les mots...Il m' a fait la même sensation qu' un autre roman très fort intitulé Le Bizarre Incident du chien pendant la nuit où tout est vécu à travers les yeux du protagoniste.

L' auteur nous raconte ce que son héros perçoit, et le lecteur imagine ce qui se passe...

Quand j' ai refermé la dernière page, j' ai été aussi bouleversé que ma maman, frappé par l' abnégation, la dignité et la noblesse du héros.

Je n' oublierai jamais Monsieur Linh et sa petite fille.

Bonne fin de soirée les amis

PS: Voici ce que dit un des intervenants du site critiques libres.

Je finirai cette critique par une phrase tirée de la chanson de Michel Berger, Mademoiselle Chang, qui m’est venue à l’esprit après avoir refermé ce livre si intense et bouleversant car elle correspond en tous points à ce que doit ressentir Monsieur Linh : « Loin de ses origines, de son histoire, Elle cherche à perdre la mémoire. Loin de la mousson et du ciel bleu noir, Dans un monde qui n'a rien à voir, Déracinée par le hasard... »

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30 août 2015 7 30 /08 /août /2015 21:20

Bonjour les amis,

Je fais partie de ceux qui ont lu ( ou plutôt dévoré) avec avidité la trilogie Millénium de Stieg Larsson composée des trois titres suivants:

1. Les hommes qui n' aimaient pas les femmes

2. La fille qui rêvait d' un bidon d' essence et d' une allumette

3. La reine dans le palais des courants d' air

Pourquoi je ne lirai pas MILLENIUM 4

J' avais été littéralement happé par les aventures très hard et parfois glauques de l' héroine post-punk, la hackeuse Lisbeth Salander, et du journaliste d' investigation Mickael Blomkvist.La trame de la trilogie est construite avec beaucoup d' habileté et les informations fournies au lecteur y sont savamment distillées en forme de cercles concentriques qui complètent, de chapitre en chapitre, puis de livre en livre, un tableau de plus en plus large.A chaque page on en apprend davantage mais il faudra attendre la dernière pour avoir une vision panoramique globale.Cette trilogie rédigée en forme de page-turner est un véritable tour de force narratif qui tient le lecteur en haleine de bout en bout.Je crois bien que c' est la seule fois de ma vie que j' ai lu toute une trilogie d' affilée.

Ensuite j' ai vu les 3 adaptations filmées, des productions impeccables,très fidèles à l' esprit du texte et interprétées magistralement par des acteurs suédois.

Larsson décédé en 2004 n' a malheureusement pas pu profiter de l' engouement planétaire pour sa trilogie qui a été publiée après sa mort ni du succès cinématographique des adaptations.

Pourquoi je ne lirai pas MILLENIUM 4

Les éditeurs face au triomphe planétaire de la série et à l' énorme manne financière tombée du ciel n' ont pas résisté à l' envie de continuer la trilogie mème si son créateur est décédé.

Ils se sont retrouvés un peu comme des fabricants de boissons qui auraient découvert le Coca-Cola mais qui ne peuvent plus distribuer un produit que réclame la planète toute entière...

Ils ont donc recherché un écrivain ( un nègre?) qui ait assez de talent pour écrire une suite.

Cette décision s' est prise contre l' opinion et la volonté de la compagne de Larsson qui n' a aucun droit sur la succession de l' oeuvre étant donné qu' elle n' était pas mariée à l' auteur ( voir le lien wiki ci-dessus).

Reste que l' on peut s' interroger sur la moralité de l' entreprise.

D' un côté, on peut se dire que Larsson a créé deux archétypes de héros à partir desquels on pourrait construire de nombreuses nouvelles aventures qui feront le régal des fans.

Mais de l' autre , on se dit que seul Larsson avait le génie de créer des trames aussi denses, savamment imbriquées l' une dans l' autre, élaborées avec de superbes rebondissements, mêlant aussi un contenu politique et social fort.

Pour ma part, et sans vouloir jouer les fines bouches, je considère qu' essayer de prolonger son oeuvre c' est forcément la trahir.

Finalement c' est David Lagercrantz qui s' est attelé à la tâche et qui nous propose aujourd' hui ce quatrième opus que vous trouverez dans toutes vos librairies.Voici sur le lien ci-dessous la critique de LIBÉ ( que je n' ai lu qu' en diagonale et à moitié car au fond elle ne m' intéresse pas vraiment).

Pour ma part , je ne lirai pas ce livre.Pour moi MILLENIUM restera définitivement une trilogie géniale, et basta.Ce ne sera jamais une tétralogie.Mais bien évidemment chacun fait comme il veut et je comprendrai les fans qui ne résisteront pas à la tentation de lire ce quatrième tome.

Je terminerai en vous disant que j' ai eu la mauvaise idée il y a quelques années de lire une suite du PARRAIN de Mario Puzo, écrite par un autre auteur dont je préfère oublier le nom.C' était tellement nul que je ne suis même pas allé jusqu' au bout...

Curieusement, je suis moins intransigeant lorsqu' il s' agit d' envisager la suite d' un film à succès avec un nouveau réalisateur.

Par exemple j' ai beaucoup aimé le premier Exorciste réalisé par William Friedkin, mais aussi le second fait sous la direction de John Boormann qui, tout en étant très différent du premier, possède une esthétique et un travail sur les couleurs qui m' ont littéralement subjugué et envoûté.

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