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23 avril 2024 2 23 /04 /avril /2024 10:54

Bonjour les amis,

Aujourd'hui 23 Avril on célèbre la saint Jordi dans toute la Catalogne. Saint Jordi (« saint Georges ») est le patron de la Catalogne depuis le XVe siècle. Vous en saurez un peu plus sur cette fête grâce aux deux liens ci-dessous.

Donc il est de tradition en Catalogne mais aussi dans le reste de l'Espagne d'offrir en ce jour un livre à un proche, à une personne qu'on estime...

Toutes les traditions ne sont pas forcément à respecter au pied de la lettre mais celle-ci n'est  est plutôt pas mal et je m'y plie moi-même de très bon gré. Je serais presque tenté de dire que c'est une tradition de "salubrité publique"...salubrité mentale bien sûr...

Quel est le livre que j'ai offert cette année?

Il date de 2019 mais je le trouve complètement d'actualité et je le partage sans réserves.

Vous trouverez une présentation ci-dessous du livre d' Amin Maalouf LE NAUFRAGE DES CIVILISATIONS que j'ai offert à une personne que j'estime dans une traduction espagnole intitulée EL NAUFRAGIO DE LAS CIVILIZACIONES.

Notez au passage que mon cadeau est doublement pertinent car Maalouf est un grand connaisseur du Moyen et du Proche-Orient et que c'est justement dans cette région du monde que Saint Jordi s'est rendu célèbre par ses exploits.

Sur ce, je vous souhaite une excellente journée de Saint Jordi à toutes et à tous...et de bonnes lectures !

Comment célèbre-t-on la fête de Saint Jordi en Catalogne ?
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11 avril 2024 4 11 /04 /avril /2024 13:21

Bonjour les amis,

Pour sortir un peu de notre actualité terriblement tragique et pour me changer complètement les idées, j'ai lu  cette semaine le dernier Dicker, et bien m'en a pris.

 

"Un animal sauvage" ou quand Dicker nous propose un polar assez étourdissant...

Voici le résumé de l'éditeur :
Braquage à Genève, 2 juillet 2022, deux malfaiteurs sont sur le point de dévaliser une grande bijouterie de Genève. Mais ce braquage est loin d'être un banal fait divers...
Vingt jours plus tôt, dans une banlieue cossue des rives du lac Léman, Sophie Braun s'apprête à fêter ses quarante ans. La vie lui sourit. Elle habite avec sa famille dans une magnifique villa bordée par la forêt. Mais son monde idyllique commence à vaciller.
Son mari est empêtré dans ses petits arrangements.
Son voisin, un policier pourtant réputé irréprochable, est fasciné par elle jusqu'à l'obsession et l'épie dans sa vie la plus intime.
Et un mystérieux rôdeur lui offre, le jour de son anniversaire, un cadeau qui va la bouleverser.
Il faudra de nombreux allers-retours dans le passé, loin de Genève, pour remonter à l'origine de cette intrigue diabolique dont personne ne sortira indemne. Pas même le lecteur.

Je vous mets en lien une brève critique (assez proche de ce que j'ai ressenti moi-même) à laquelle j'ajouterai certains commentaires personnels.

Alors on pourra disserter des heures pour savoir si ce livre c'est de la littérature ou si ce n'en est pas, mais là n'est pas le problème. Pour moi Joël Dicker, tout comme Stephen King, a l'art (qui n'est pas donné à tout le monde) à la fois de camper des personnages qui m'intéressent et aussi de m'accrocher de la première page jusqu'à la dernière.

Les dialogues bien écrits, et souvent pleins d'humour, donnent beaucoup de vie au récit.

La narration est réellement menée avec virtuosité grâce à une construction qui alterne constamment le présent avec des retours en arrière à différentes époques.

Franchement, d'habitude je n'aime pas trop les auteurs qui recourent de manière trop systématique aux flash-backs mais Dicker est un peu mon exception à la règle car sa construction narrative est soignée de manière absolument impeccable et on n'est jamais perdus dans le récit. Une construction en forme de labyrinthe vertigineux, de faux-semblants, pour une histoire dans laquelle tous les protagonistes sont à la fois sincères et souvent menteurs aussi.

Je salue la prouesse.

Impossible pour le lecteur de savoir comment tout ça va se terminer car le rythme et les rebondissements sont maintenus jusqu'à la dernière page.

Et quand je suis arrivé à la fin du roman et que j'ai refermé le livre ça a été avec la sensation délicieuse et la mine réjouie de quelqu'un qui s'est fait embarquer sur plus de 400 pages dans un récit assez étourdissant.

 

 

 

 

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8 mars 2024 5 08 /03 /mars /2024 15:31

Bonjour les amis,

En cette journée internationale du droit des femmes je tiens à préciser que lorsque j'écris "Bonjour les amis" ça inclut bien évidemment les femmes (conformément aux règles de notre grammaire) et qu'il n'est point nécessaire de faire appel à une quelconque écriture inclusive qui enlaidit notre belle langue et qui la rend lourde, laide et illisible.

Si vous lisez régulièrement mon blog vous savez que je vénère les femmes tous les jours et pas seulement le 8 Mars. Elles apportent tellement de beauté, d'équilibre et d'harmonie dans ma vie et je leur dois tant que je ne me perdrai pas mon temps aujourd'hui à répéter ce que j'écris à longueur d'année.

Non. Aujourd'hui je voudrais juste attirer votre attention sur un livre que j'ai adoré, celui d'Eugénie Bastié intitulé ADIEU MADEMOISELLE: la défaite des femmes.

La défaite des femmes...

Voici la présentation de l'éditeur.

Abolir la prostitution, mais autoriser la GPA. Supprimer la différence des genres, mais exiger l'égalité des fonctions. Réclamer l'abolition de la maternité, mais accepter l'imposition du voile. Se proclamer progressiste, mais enchaîner la condition féminine au Marché... Soixante-dix ans après Simone de Beauvoir, Eugénie Bastié dévoile ici, d'une plume enlevée et implacable, la misère du néoféminisme contemporain. L'égalité des droits est actée, le contrôle de la fécondité acquis, le système de la parité rendu obligatoire. Mais les nouvelles ayatollettes entendent poursuivre sans fin le combat, et lutter sans relâche pour un monde déjà advenu. Quitte, pour exister, à promouvoir les pires cauchemars d'Orwell, jusqu'à en oublier les véritables menaces qui pèsent sur le corps féminin. Des laboratoires de la Silicon Valley aux plateaux de l'Eurovision, du tapage des Femen au déni de Cologne, des colloques queer et trans aux réseaux sociaux de la délation, de l'invasion des ministères à la désertion des banlieues, cette enquête intellectuelle sans précédent montre comment, sous prétexte de militantisme, l'idéologie postmoderne travaille à la défaite des femmes. Et, plus largement, à la disparition d'une humanité partagée. Un livre décisif.

Eugénie Bastié

Eugénie Bastié

Voici ce que dit Fklevesque sur la fiche babelio du livre:

"Un ouvrage très bien écrit et qui sort des sentiers battus dans la mesure où il repose sur une analyse objective sans se soucier de la bienpensance du XXIème siècle. Eugénie Bastié étudie la condition féminine et la place du "féminin" à travers les époques et dans ses multiples dimensions (évolution de la langue, introduction du primat du genre, négation des corps, maternité, avortement, GPA, etc...).

Elle y présente le combat féministe et le courant néoféministe qui l'a balayé pour aboutir à un constat: "La révolution féministe n'a pas abouti à un monde plus féminin, mais à un monde plus uniforme. Un monde où les différences sont soit avilies par la double marchandisation de la publicité et de la pornographie, soit effacées par le double puritanisme du genre et de l'islamisme. L'homme, lui aussi, est victime de ce processus infernal. Non la société ne se féminise pas. Non la société ne se masculinise pas. La société s'appauvrit de la différence des sexe".
Ce livre est une véritable bouffée d'air pur qui, dans notre société en décomposition,met en valeur la nécessaire reconnaissance de la complémentarité hommes-femmes et cela sur un fondement profondément humain et "naturel". Considérant que "si la féminité et la masculinité sont des caractéristiques de la personne, au même titre que l'origine sociale, l'appartenance familiale qui ne saurait pour autant la définir. Car l'homme et la femme sont libres. Et c'est dans leur différence que s'exprime cette liberté. A nous de préserver cet équilibre de la chair, contre les vents contraires du relativisme".

Cet ouvrage m'a mis beaucoup de baume au coeur dans sa présentation de la femme, être libre qui dispose d'un merveilleux privilège que l'homme n'aura jamais: celui de répéter la Vie sur des bases biologiques. Femme qui, dès lors, mérite le plus grand respect de la part de l'homme.

Ce livre ne se lit pas, il se dévore avec avidité."

Juste ajouter à cet avis de lecteur que ce livre qui TIRE À BOULETS ROUGES sur les néoféministes très hargneuses et assez incohérentes m'a fait à moi aussi un bien fou: une vraie bouffée d'air pur dans notre univers woke et beurk.

Je vous laisse avec un article du Figaro consacré à ce livre et je vous souhaite une bonne fête, les amies...

VIVE LES FEMMES...

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4 mars 2024 1 04 /03 /mars /2024 12:54

Bonjour les amis,

J'avais applaudi sur mon blog, il y a quelques semaines de cela, le premier film nord-américain anti-woke de Denys Arcand intitulé TESTAMENT en soulignant qu'il serait temps que les états-uniens produisent eux aussi un premier film qui s'attaque aux méfaits du wokisme.

C'est maintenant chose faite avec  AMERICAN FICTION, film de Cord Jefferson sélectionné pour les Oscars, qui est une adaptation du roman EFFACEMENT de Percival Everett.

Voici le synopsis suivi de la bande annonce.

Thelonious "Monk" Ellison, professeur d'anglais, écrit un roman satirique sous un pseudonyme, dans le but de dénoncer les hypocrisies de l'industrie de l'édition.

https://www.youtube.com/watch?v=9MY6KFvjnds

Ce qui m'a surpris dans ce film c'est le mélange des genres car il y a à la fois la satire et l'humour grinçant qui y sont très présents, mais tout cela est aussi immergé dans un drame familial grave et profond qui ne prête pas du tout à sourire et auquel il faut ajouter une rencontre entre Monk et Coraline qui nous plonge par ailleurs dans une tendre comédie romantique.

C'est Monk qui, par son attitude décalée et par son humour fin, provoque les situations drôlatiques, voire parfois complètement désopilantes. C'est aussi Monk qui, en tant que noir, en a plus que ras-le-bol d'être enfermé dans un personnage de supposée victime du racisme des blancs. Il doit affronter des blancs antiracistes très wokistes qui en font trop et qui se sentent constamment en dette vis-à-vis de lui. Mais ces mêmes blancs le cantonnent aussi dans un rôle et lui demandent de produire une culture black héritée des ghettos et du rap, une culture pleine de clichés et de stéréotypes, car c'est ça qui se vend et que les gens attendent de lui...Monk, éxaspéré, finit par un écrire un pastiche de roman "noir", une oeuvre à prendre au 2ème degré mais qui rencontre un succès au 1er degré, ce qui sera à l'origine de situations assez drôles et de quiproquos.

Voici ce qu'on peut lire dans le magazine PREMIÈRE:

American Fiction parvient aussi à toucher lors de séquences familiales qui sonnent juste, et qui offrent un exemple crédible de ce que dénonce justement son héros, avec sa vie "normale" et pourtant compliquée : sa mère malade, son frère rejeté depuis son coming-out, ses problèmes d'argent, mais aussi cette pointe d'espoir donnée par des exemples positifs tels que la fidèle Lorraine (Myra Lucretia Taylor), toujours présente pour soutenir ses proches.

Trouver l'équilibre entre ce besoin de dénonciation légitime et l'envie de proposer un portrait réaliste d'un homme noir américain sans qu'il ne soit question de drogues ou de bavures policières est assez périlleux, et par endroits, American Fiction souffre de quelques lourdeurs tant il tient à réunir tous ses messages en un seul film, mais l'idée de fond est assez forte et bien abordée pour marquer les esprits.

Une impression plutôt mitigée donc.

Je me dois d'ajouter que le cinéma de Cord Jefferson reste toujours très élégant et sait toucher le coeur du spectateur, malgré certaines lourdeurs pointées du doigt à juste titre dans l'article de PREMIERE que j'ai mis en lien ci-dessous.

A noter également un très beau casting avec des acteurs que je ne connais pas vraiment mais qui apportent tous beaucoup de chaleur humaine et de réalisme social à ce film. J'ai par ailleurs particulièrement apprécié la romance entre Monk et Coraline qui est interprétée avec beaucoup de justesse et de charme par Erika Alexander.

Coraline (Erika Alexander) et Monk (Jeffrey Wright)

Coraline (Erika Alexander) et Monk (Jeffrey Wright)

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11 février 2024 7 11 /02 /février /2024 10:51

Bonjour les amis,

Bien qu'étant abonné à Netflix je regarde très peu les productions qu'offrent cette plateforme, mais je dois reconnaître que presqu'à chaque fois que je l'ai fait je n'ai pas été déçu.

C'est encore le cas cette fois-ci avec le film LE MONDE APRÈS NOUS que j'ai visionné hier soir.

Voici le synopsis.

Une famille qui rêvait d'une pause dans une luxueuse maison de location plonge en plein chaos après une cyberattaque qui neutralise tout appareil – et l'irruption de deux inconnus.

Voici la bande-annonce.

J'ai regardé le film sur le conseil de mon neveu et sans même voir la bande-annonce, en ne sachant pratiquement rien, et bien m'en a pris car je me suis complètement identifié aux protagonistes de cette histoire qui se demandent souvent si ce qu'il leur arrive est réel ou le fruit de leur imagination.

Donc je ne dirai rien moi non plus car moins vous en saurez et mieux ça vaudra.

J'aimerais simplement faire quelques remarques qui ne dévoilent rien.

Il n'y a pas dans ce film une débauche d'effets spéciaux car ce qui se passe dans l'esprit des personnages est plus important que les phénomènes étranges auxquels ils assistent.

J'ai aimé l'évolution psychologique des protagonistes de ce huis-clos angoissant. Les dialogues sont vraiment de qualité et servis par d'excellents acteurs.

La qualité des interprétations est pour beaucoup dans le grand plaisir un peu frissonant qu'on ressent à regarder ce film.

Par ailleurs l'histoire est pleine de métaphores, parfois poétiques, parfois inquiétantes, qui laissent une certaine liberté d'interprétation au spectateur.

Et puis il y a un aspect de ce film qui m'a vraiment touché. Rosie, la petite fille du couple formée par Amanda (Julia Roberts) et Clay (Ethan Hawke) est très en peine car, à cause des graves événements qu'elle est en train de de vivre, elle ne peut voir le dernier épisode de FRIENDS, la série à succès des années 90. 

On touche là l'une des clés importantes du monde des enfants: leur nécessité d'avoir accès même dans les pires circonstances à un monde-refuge dans lequel ils se sentent bien, dans lequel l'univers et le cosmos sont bien ordonnés de manière rassurante et qui font sens.

Archie, le grand frère de la petite Rosie explique à sa soeur que le monde bisounours de FRIENDS n'a jamais existé et il se trompe. Ce monde existe dans l'esprit de sa soeur et celle-ci en a besoin.

Je terminerai en vous disant que le film est adapté du roman du même nom signé Rumaan Alam en 2020, et qu'il a été produit par, tenez-vous bien,...le couple Obama !

PS: Je vous conseille de ne pas lire les deux liens que j'ai joints ci-dessous si vous n'avez pas vu le film car, et je me répète, moins vous en saurez et mieux ça vaudra.

 

LE MONDE APRÈS NOUS...un thriller délicieusement angoissant
Archie (Charlie Evans) et Rosie (Farrah Mackenzie): les deux enfants du couple formé par Amanda et Clay.

Archie (Charlie Evans) et Rosie (Farrah Mackenzie): les deux enfants du couple formé par Amanda et Clay.

GH (Mahershala Ali) et sa fille Ruth (Myha'la Herrold), Amanda (Julia Roberts) et Clay (Ethan Hawke)

GH (Mahershala Ali) et sa fille Ruth (Myha'la Herrold), Amanda (Julia Roberts) et Clay (Ethan Hawke)

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6 février 2024 2 06 /02 /février /2024 08:19

Bonjour les amis,

La Cancel Culture et le phénomène Woke venus d'Outre-Atlantique agissent comme une nouvelle inquisition utilisant des moyens de censure plus modernes et plus pervers que ceux des fous de Dieu qui jetaient certains livres au bûcher au XV ème siècle.

Au XXI ème siècle, au lieu de brûler les textes en place publique, on opte pour les vider de leur substance au mépris du grand travail artistique réalisé par leurs auteurs qui, pour la plupart, ne sont plus de ce monde et ne peuvent donc protester.

Si vous n'êtes pas encore au courant de cette nouvelle pratique barbare pratiquée par les "sensivity readers" je vous invite à lire l'article ci-dessous.

A noter que chez nous Tania de Montaigne a dénoncé ces dérives de la bien-pensance dans un roman intitulé SENSIBILITÉS.

Ces "lecteurs en sensibilités" qui corrigent les écrivains...

Résumé du livre de Tania de Montaigne:
Un écrivain est sauvagement poignardé. Son crime ? Avoir heurté les sensibilités.
Immédiatement, une salariée de Feel Good, maison d'édition à la pointe du progrès, décide de tout mettre en œuvre pour qu'une telle tragédie ne se reproduise jamais.
La méthode est simple et radicale : effacer certains mots des manuscrits, pour que plus personne ne soit heurté dans sa sensibilité. Corriger, couper, remplacer. Que chacun se sente heureux et calme. Les écrivains s'interrogent, luttent, mais le marché et les actionnaires applaudissent, les lectrices et les lecteurs adorent.
Pourtant, chaque jour apporte son lot de violence, de haine, de racisme, d'incompréhension. Ces maux n'ont-ils pas été eux aussi effacés par la société ?

Vous pourrez également écouter Tania de Montaigne s'exprimer sur ce sujet dans cette interview à France Culture.

Pour ma part je trouve cette nouvelle forme de censure tellement dangereuse, toxique, ridicule et grotesque que je ne perdrai pas mon temps à la vilipender en enfonçant des portes ouvertes.

Que resterait-il de la littérature si elle ne dérangeait ou ne heurtait personne?

Tout auteur qui a voulu faire progresser l'esprit de son temps a forcément, à un moment ou à un autre, dérangé l'ordre établi. Quand Molière se moquait de certains travers de sa société il le faisait nécessairement aux dépens de certaines personnes ou groupes sociaux.

Je me limiterai donc à vous livrer ma blague du jour qui consiste à  détourner de manière facétieuse une photo-montage que j'ai trouvée sur les réseaux sociaux.

Voici donc, sur la photo ci-dessous,  ce qui se passerait si on livrait certains chefs d'oeuvre de la littérature universelle aux ciseaux des sensivity readers...🤣

Ces "lecteurs en sensibilités" qui corrigent les écrivains...

PS: Vous noterez au passage que les sensivity readers en voulant réparer une injustice en commettent une autre car les chats n'ont pas les moyens de se défendre s'ils s'estiment offensés...🤣🤦

PS nº 2: J'ai oublié de préciser dans mon billet que les wokistes ne sont pas à une incohérence près et qu'ils pratiquent sans vergogne le 2 poids 2 mesures car ils s'arrogent le droit de taper sans réserves sur le mâle blanc, hétérosexuel, et de morale chrétienne...3 "Péchés Capitaux" qu'ils veulent lui faire expier et recracher par la gorge !

PS nº 3. Voici ci-dessous une vraie photo d'un vrai roman de Dostoeïevski qui n'est pas encore tombé aux mains des wokistes et qui porte un titre de circonstances: HUMILIÉS ET OFFENSÉS.

Voici le résumé:

Le premier grand roman de Dostoïevski est sans doute l'un des plus destructeurs qu'il ait écrits. C'est bien un sentiment de malaise et d'amertume qui naît de cette histoire dans laquelle le narrateur, un romancier phtisique et solitaire, aime désespérément une jeune fille qui succombe au charme d'un freluquet ; une histoire qui met en scène deux malédictions paternelles pour deux femmes qui ont fauté ; une histoire au bout de laquelle seuls les monstres seront récompensés.

Malgré la noirceur des personnages, le lecteur ne pourra qu'être saisi par la force juvénile du lyrisme, par la joie pure du romancier qui s'abandonne à une intrigue sentimentale, relevée à tout instant par l'ironie la plus fine.

Ces "lecteurs en sensibilités" qui corrigent les écrivains...
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24 janvier 2024 3 24 /01 /janvier /2024 11:32

Bonjour les amis,

J'ai fini cette semaine la lecture du livre d'Amin Maalouf intitué LE NAUFRAGE DES CIVILISATIONS, un essai en tout point passionnant qui m'en a beaucoup appris sur notre histoire contemporaine.

Quand Amin Maalouf met en perspective l'état de notre monde...

Voici un commentaire qui m'a paru très pertinent d'Apoapo sur la fiche babelio du livre qui présente mieux le contenu de cet essai que la présentation de l'éditeur. 

Encore une fois, et plus que jamais, Amin Maalouf assume sa place de conscience morale de notre époque. Cet essai, avant d'être une sonnette d'alarme prédisant les multiples menaces de naufrage qu'encourt l'humanité avec ses civilisations plurielles, est d'abord un livre d'Histoire du XXe siècle, ou plus exactement des cent dernières années. Il possède une thèse qu'il démontre avec brio : c'est bien la fin du monde levantin, et de ce creuset d'humanisme qu'il a incarné et alimenté, qui nous a précipité dans la tempête ; non que le système politique (ottoman ou en général impérial) fût idéal, mais parce que la situation anthropologique qu'il avait permis contenait des antidotes contre des forces mortifères qui se sont déchaînées depuis. Moi qui ai vécu dans et travaillé sur la levantinité ne peux qu'ajouter un attachement sentimental à mon adhésion intellectuelle à cette approche historico-politique.
Cependant, je reconnais que de l'extérieur l'on puisse se demander – critique qui a déjà été adressée à Maalouf – si ce n'est pas sa propre position, voire sa propre identité, qui lui dicte sa lecture ; si la démonstration et donc ses prédictions sobrement alarmistes ne se voient pas fragilisées par la centralité qu'il accorde, notamment, à l'histoire du monde arabe en particulier depuis Nasser. Je pense en particulier, comme l'auteur qui s'entoure de précautions, à ces deux phrases de la conclusion :
« Je demeure convaincu [...] que si le Levant pluriel avait pu survivre et prospérer et s'épanouir, l'humanité dans son ensemble, toutes civilisations confondues, aurait su éviter la dérive que nous observons de nos jours. C'est à partir de ma terre natale que les ténèbres ont commencé à se répandre sur le monde. » (p. 328)
En effet, le livre s'organise autour de quatre longs chapitres, dont les deux premiers se centrent sur le monde arabo-musulman. le Ier « Un paradis en flammes » traite des conséquences longues du démembrement de l'Empire ottoman sur la disparition du cosmopolitisme pacifique et humaniste, en particulier en Égypte et ensuite au Liban : une période dont l'auteur n'a pas été témoin mais récepteur du récit familial ; II « Des peuples en perdition » traite de l'avènement de la « haine de soi » chez les Arabo-musulman : il est question à la fois des guerres arabo-israéliennes, avec une centralité tout-à-fait particulière pour celle dite des « Six Jours » de juin 1967, et aussi du débat politique d'arrière-plan qui, parmi les musulmans à l'instar de tout le monde, se caractérisait par la dialectique pour ou contre le marxisme et le tiers-mondisme ; III « L'année du grand retournement », indique comme date emblème l'année 1979 : l'année de la révolution conservatrice de Thatcher et Reagan mais aussi celle de l'ayatollah Khomeiny en Iran, sans oublier (à un an près) celle du Parti communiste chinois de Deng Xiaoping ; année également de l'enterrement du projet du « compromis historique » en Italie suite au meurtre d'Aldo Moro, et du début de la chute de l'Union soviétique par son invasion catastrophique de l'Afghanistan, ayant produit l'apparition du jihadisme moderne globalisé qui a pour acte de naissance l'assaut de la grande mosquée de la Mecque (novembre 79) ; IV « Un monde en décomposition » se limite donc à relater certaines parmi les répercussions de ces événements qui, dans leur synchronicité, ont ouvert l'approche historique sur un angle mondial : conséquences de l'étrange renouveau de la croyance en la mystérieuse « main invisible » en économie, fragmentation des nations et nouvelles solidarités tribales et claniques, diffusion planétaire, par le changement du paradigme économique, de la corruption, de la fraude et de la rapacité, incapacité américaine de succéder à la bipolarité et méfiance mondiale envers toute tentative de gouvernance supra-nationale, tentations orwelliennes de renoncement à la liberté au profit de la sécurité, inaptitude à gérer les défis environnementaux et ceux des nouvelles technologies...
Pour ma part, même si l'on réfutait la thèse du livre, même si l'on contestait la position de l'observateur – journaliste avant de devenir auteur –, même si l'on doutait de ses conclusions au nom du principe « post hoc non est propter hoc », il resterait une analyse historique impeccable, possédant suffisamment de hauteur pour assurer la stature de l'Académicien (successeur de Claude Lévi-Strauss) que Maalouf incarne admirablement. Merci pour ce livre.

https://www.babelio.com/livres/Maalouf-Le-naufrage-des-civilisations/1120436

Voici une série de citations extraites du livre


« Je ne doute pas qu'il se trouve, sous tous les cieux, d'innombrables personnes de bonne volonté qui veulent sincèrement comprendre l'Autre, coexister avec lui, en surmontant leurs préjugés et leurs craintes. Ce qu'on ne rencontre presque jamais, en revanche, et que je n'ai connu moi-même que dans la cité levantine où je suis né, c'est ce côtoiement permanent et intime entre des populations chrétiennes ou juives imprégnées de civilisation arabe, et des populations musulmanes résolument tournées vers l'Occident, sa culture, son mode de vie, ses valeurs.
Cette variété si rare de coexistence entre les religions et entre les cultures était le fruit d'une sagesse instinctive et pragmatique plutôt que d'une doctrine universaliste explicite. Mais je suis persuadé qu'elle aurait mérité d'avoir un grand rayonnement. Il m'arrive même de penser qu'elle aurait pu agir comme un antidote aux poisons de ce siècle. » (p. 78)

« Je me suis souvent demandé s'il n'y avait pas eu, dans l'histoire du communisme, dès l'origine, un énorme sous-entendu, partagé de manière consciente ou inconsciente par les fondateurs, par les adeptes, comme par les détracteurs, et qu'on pourrait formuler comme suit : ce n'est pas seulement aux prolétaires que Marx a promis, en quelque sorte, le salut, mais également aux minoritaires, à tous ceux qui ne pouvaient s'identifier pleinement à la nation qui était censée être la leur. C'est ainsi, en tout cas, que beaucoup de gens ont compris son message. » (p. 98)

« Désormais, c'est le conservatisme qui se proclamerait révolutionnaire, tandis que les tenants du "progressisme" et de la gauche n'auraient plus d'autre but que la conservation des acquis. » (p. 170)

« J'ai dit que les régimes communistes avaient déconsidéré pour longtemps les idées universelles qu'ils étaient censés promouvoir. Je me dois d'ajouter que les puissances occidentales ont, elles aussi, abondamment discrédité leurs propres valeurs. Non parce qu'elles ont combattu avec acharnement leurs adversaires marxistes ou tiers-mondistes – cela, on pourrait difficilement le leur reprocher ; mais parce qu'elles ont instrumentalisé avec cynisme les principes universels les plus nobles, au service de leurs ambitions et de leurs avidités ; et, plus que cela encore, parce qu'elles se sont constamment alliées, particulièrement dans le monde arabe, aux forces les plus rétrogrades, les plus obscurantistes, celles-là mêmes qui allaient un jour leur déclarer la plus pernicieuse des guerres.
Le spectacle affligeant que la planète présente en ce siècle est le produit de toutes ces faillites morales, et de toutes ces trahisons. » (p. 206-207)

« Un monde apeuré, où la surveillance quotidienne de nos faits et gestes serait dictée par notre désir réel et légitime d'être protégés à chaque instant, n'est-il pas, finalement, plus inquiétant encore qu'un monde où cette surveillance serait imposée de force par un tyran paranoïaque et mégalomane ? » (p. 308)

Pour ma part ce livre a été instructif car il a complété mes connaissances très superficielles de certains événements importants de ces dernières décennies. Par exemple j'ai appris que c'est Churchill qui avait insisté auprès des américains afin que ceux-ci organisent un coup d'Etat contre le dirigeant modéré iranien Mohammad Mossadegh.,.. La suite vous la connaissez: il y a eu le Shah, puis sa chute qui amènera la première république islamique...

J'ai mieux compris aussi pourquoi c'est au Liban que l'OLP a cherché refuge dans les années 60: c'est le Roi Hussein de Jordanie qui a empêché son pays de devenir une base arrière des fedayins palestiniens, préférant créer une crise au sein du monde arabe plutôt que de céder.

Grâce à cet essai je comprends mieux  d'une part comment les orientaux nous perçoivent et la justification de certains de leurs ressentiments vis-à-vis de nous, et d'autre part comment s'articulent les rivalités maléfiques et funestes au sein du monde arabo-musulman.

En le lisant me sont revenues en mémoire des conversations que j'avais eu à Paris dans les années 80 avec des étudiants maghrébins, iraniens, libanais,etc...Ces derniers m'avaient peint une vision un peu édulcorée du Liban des années 60 et Maalouf  (tout en confirmant certains de ces témoignages de l'époque) complète le tableau en expliquant les comportements politiques qui allaient amener la tragédie...

Enfin, et c'est le plus important, le Liban est aussi une métaphore de notre planète. Ce pays avait réussi à vivre en paix sans qu'il n'y ait de graves heurts entre ses différentes communautés: les marronites, les druzes, les chiites, les sunnites, les juifs, les catholiques, les catholiques orthodoxes grecs, ceux de l'église arménienne...
Ça a été possible...On sait donc le genre de catastrophes que peuvent amener les replis identitaires.

Mais Amin Maalouf va plus loin et essaie de réfléchir sur ce qui fait que certains pays qui ont vécu des défaites ou des humiliations ont trouvé le moyen de se relever, et comment d'autres, au contraire, se sont enfoncés.

Son livre ne se veut pas désespérant. Je vous mets l'épigraphe du dernier chapitre de son essai ci-dessous:

 

Quand Amin Maalouf met en perspective l'état de notre monde...
Amin Maalouf

Amin Maalouf

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6 janvier 2024 6 06 /01 /janvier /2024 09:35

Bonjour les amis,

Les Rois Mages  sont arrivés hier en Espagne et aujourd'hui c'est férié dans tout le pays. Cette arrivée célébrée avec autant de faste que le jour de Noël donne lieu à des défilés majestueux dans toutes les villes espagnoles, des défilés durant lesquels les pages montent sur des échelles aux balcons des maisons pour apporter aux enfants les cadeaux des Rois (à 4 minutes 40 secondes sur la vidéo ci-dessous). 

https://www.youtube.com/watch?v=IxTtEkVM1QU

Les rois arrivant cette année à Madrid...

Les rois arrivant cette année à Madrid...

Ce qui est assez fabuleux avec les Rois Mages c'est que la construction de ce mythe fondateur se base juste sur quelques lignes du nouveau testament.

Voici ce que j'ai pu lire sur une page thématique facebook:

Les Rois mages sont des visiteurs qui figurent dans un épisode de l'Évangile selon Matthieu. Ayant appris la naissance de Jésus à Bethléem, ils viennent « de l'Orient », guidés par l'Étoile de Bethléem, pour rendre hommage « au roi des Juifs » et lui apporter des présents d’une grande richesse symbolique : or, myrrhe et encens. Le texte évangélique ne mentionne pas leur nombre, pas plus que les noms de ces « sages » (en grec : μάγοι, magoï), et ne les qualifie pas de rois. L'idée de leur origine royale apparaît chez Tertullien au début du IIIe siècle et leur nombre est évoqué un peu plus tard par Origène. Leurs noms de Melchior, Gaspard et Balthazar apparaissent pour la première fois, au VIIIe siècle, dans les "Excerpta latina barbari", un manuscrit conservé à la Bibliothèque nationale de France. Le texte latin datant de la fin de l'époque mérovingienne, est la traduction d'un original grec datant de la fin du Ve ou du début du VIe siècle

Illustration de l'artiste britannique Jane Crowther

Illustration de l'artiste britannique Jane Crowther

Michel Tournier (qui était athée) avait expliqué que, contrairement au judaïsme fermé sur lui-même, le mythe des Rois Mages offre pour la première fois un message universel d'amour et d'espérance qui s'adresse au monde entier. L'un des rois est noir, ce qui laisse supposer qu'il vient de loin pour rendre hommage à l'enfant Jésus.

Il y a si peu d'éléments dans le texte des évangiles que ça laisse de la place à l'imagination. Michel Tournier a construit tout un roman sur cet épisode biblique, avec notamment un 4 ème Roi qui rate son rendez-vous.

A propos des Rois Mages en Espagne...et du cinéma...

Résumé:

L'épisode des Rois Mages, venus d'Arabie Heureuse pour adorer l'Enfant Jésus, s'il ne fait l'objet que de quelques lignes d'un seul des quatre Évangiles, a profondément frappé l'imagination des hommes depuis deux mille ans. C'est l'hommage des peuples lointains au Sauveur, c'est, plus encore peut-être, l'irruption superbe et stupéfiante des Mille et Une Nuits dans la grotte de la Nativité. Peu de scènes du Nouveau Testament ont aussi souvent et magnifiquement inspiré la peinture occidentale. Qui étaient-ils ? D'où venaient-ils ? Pourquoi avaient-ils quitté leur royaume ? Qu'ont-ils trouvé à Jérusalem - chez Hérode le Grand - puis à Bethléem ? L'Histoire et la légende étant également muettes, il incombait à un romancier de répondre à ces questions. Ce livre nous l'apprend donc : Gaspard, le roi noir, avait un chagrin d'amour ; le jeune Melchior, chassé de son trône par un coup d'État, vivait un drame politique ; Balthazar, roi mécène, venait chercher à Bethléem la réhabilitation de l'image, maudite par l'Ancien Testament, et l'acte de naissance de l'art chrétien. Pourtant la surprise de ce récit se trouve dans sa dernière partie. L'auteur y reprend la tradition d'un quatrième Roi Mage, dont l'Évangile ne parle pas, parce que, venu de plus loin, il est arrivé trop tard et a manqué le rendez-vous de Bethléem. Mais il est écrit que les derniers seront les premiers, et le destin de Taor, prince de Mangalore, pour avoir été le plus long et le plus douloureux, sera aussi le plus touchant et le plus glorieux. Parti dans le but dérisoire de découvrir la recette du rahat loukoum à la pistache, Taor trouve l'Eucharistie, et il devient, après saint Jean-Baptiste, le premier martyr de la Chrétienté. Avec ce récit naïf et violent, Michel Tournier plonge aux sources de la spiritualité occidentale, et il nous donne sa version originale de la Légende Dorée.

Alors, rien qu'en lisant ce résumé, je me dis que le livre pourrait être adapté au cinéma. Aucun grand film hollywoodien n'a tenté de porter à l'écran cet épisode du Nouveau Testament.

On peut imaginer un film choral assez somptueux avec des décors et des costumes nous plongeant dans la magie de l'Orient, de l'Afrique, de l'Inde et de la Palestine.

Et puis cette belle histoire serait là aussi pour nous rappeller que notre civilisation s'est fondée sur un message d'espoir et d'amour ce qui, étant donné l'actualité tragique et cruelle dans cette partie du Monde, rendrait très opportun l'adaptation de ce mythe magnifique.

Avis aux scénaristes en mal d'inspiration, donc ! Avec le roman de Tournier ils tiennent un petit trésor entre les mains.

A propos des Rois Mages en Espagne...et du cinéma...

PS: J'ai oublié de vous dire ce que m'ont apporté les Rois Mages hier soir. Une entrée pour LA NORMA, l'opéra de Bellini, le 30 Mars prochain.

Trop forts ces Rois Mages !...😀

A propos des Rois Mages en Espagne...et du cinéma...
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28 décembre 2023 4 28 /12 /décembre /2023 08:05

Bonjour les amis,

Je vous avais part  en novembre dernier de mes sentiments partagés sur le NAPOLÉON de Ridley Scott. C'est sur le lien ci-dessous.

Un  ami cinéphile m'a averti cette semaine qu'il existait un autre film de Ridley Scott qui se déroule durant l'époque napoléonienne. Ce film s'intitule LES DUELLISTES. Il date de 1977 et c'est le premier long métrage du réalisateur britannique avant le grand succès planétaire d'ALIEN.

C'est une adaptation d'une nouvelle de Joseph Conrad intitulée LE DUEL.

Voici l'argument.

Deux officiers poursuivent pendant 15 ans à travers toute l'Europe une lutte sans merci pour un prétexte futile. L'honneur est mis en avant, mais les personnages réagissent par amour-propre et vanité, et finalement par la bêtise humaine puisque chacun construit alors sa carrière l'un face à l'autre, l'un par rapport à l'autre, passant à côté du bonheur...

Alors, cette fois-ci, et contrairement à son NAPOLEON, Scott nous propose une vraie une histoire avec deux personnages qui nous tiennent en haleine pendant 1 heure et 40 minutes. Harvey Keitel et Keith Carradine interprètent très bien, avec force et conviction, les deux rôles antagonistes.

On reconnaît bien la patte de Ridley Scott: les plans sont construits comme des tableaux très soignés. L'éclairage et les lumières sont très travaillées. Ça, c'est un petit régal.

La relation entre d'Hubert (Keith Carradine) et Feraud (Harvey Keitel) est dissymétrique car même si les deux caractères sont très égocentrés Feraud a une personnalité très manichéenne. Il nous apparaît comme une brute épaisse assoiffée de haine pour un motif finalement assez futile. D'Hubert, quant à lui, est plus balsacien et incarne un personnage pré-romantique. Cette haine de Feraud est pour d'Hubert comme une malédiction qui lui est tombée dessus sans qu'il n'arrive jamais à s'en défaire. A chaque fois que Feraud apparaît dans le champ visuel de d'Hubert le spectateur tremble...comme le destin qui vient sans cesse frapper à la porte de l'infortuné lieutenant de manière sinistre et insistante. Mais, au cours de ces 15 années, la relation devient aussi plus complexe et ambigüe entre les deux personnages: d'Hubert rétroalimente lui-aussi la haine de Feraud alors qu'il a la possibilité de s'en débarrasser définitivement.

 

Les duels et les scènes d'action sont filmées avec maestria. Le spectateur se demande comment tout ça va se terminer ? Va-t-on avoir droit à une fin un peu convenue et téléphonée?

Je ne vous en dirai pas plus mais la fin m'a plu et j'ai aimé le dernier plan du film.

Si vous voulez en savoir plus sur LES DUELLISTES vous pouvez lire les commentaires sur le lien ci-dessous.

Sur cette page ALLOCINE que j'ai mis en lien certains crient au chef d'oeuvre et je n'irai certainement pas jusque là. On aurait pu frôler le chef d'oeuvre si les qualités de Feraud faisaient contrepoids à celles de d'Hubert, mais ce n'est pas le cas. Par contre Feraud est vraiment perturbant (ça c'est très réussi de la part du metteur en scène).

Je pense que tous les fans de Ridley Scott qui, tout comme moi, sont passés à côté de ce premier opus apprécieront ce film qui a plutôt bien veilli et qui mérite d'être visionné.

Par ailleurs, s'agissant d'un film tiré d'une nouvelle de Joseph Conrad j'ai eu envie de m'y plonger et j'en ai commencée la lecture hier soir. J'ai envie d'en savoir plus sur la psychologie contrastée de d'Hubert qui réintègre sans états d'âmes la société royaliste lors de la restauration, alors que Feraud (issu du peuple) reste fidèle à l'empereur déchu.

D'entrée, et dès les premières pages, je me régale avec le style dense de Conrad et je suis déjà happé par son récit, alors que j'en connais déjà les éléments clés.

 

PS: Mon amie Rosemar m'indique que vous pouvez voir LES DUELLISTES en intégralité sur ce lien dailymotion.

https://www.dailymotion.com/video/x6f9o9y

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10 décembre 2023 7 10 /12 /décembre /2023 07:48

Bonjour les amis,

J'ai fini hier soir la lecture de Au fin fond de décembre, un polar signé Patrick Conrad.

Voici le résumé de l'éditeur :

Après avoir tué le mauvais suspect du viol et meurtre de sa fille, l’ancien inspecteur de police Theo Wolf sort de prison. Désormais devenu exterminateur de rats, il découvre le cadavre putride d’une femme lors de sa première mission. Complètement fasciné par cette femme, Wolf se lance dans une enquête qui l’entraînera dans les recoins les plus tordus et sordides d’Anvers…
Déployant une enquête aux rebondissements aussi abracadabrantesques que sordides, Patrick Conrad signe un roman noir décadent et singulier à l’humour tranchant et pervers.

 

Au fin fond de décembre...un polar onirique, très noir et jubilatoire aussi.

Voici maintenant ce qu'en dit JP Guery sur la fiche babelio consacrée à ce roman:

"... Baignant dans une atmosphère onirique oppressante, ce roman du méconnu Patrick Conrad (écrivain, poète, plasticien et cinéaste belge) se déroule presqu'exclusivement dans l'obscurité inquiétante des nuits d'Anvers. D'immeubles minables en boites de nuits ringardes, d'hôtels miteux en bouges infâmes, l'ex-flic investi d'une mission quasi divine explore les tréfonds d'âmes humaines ravagées par la solitude et le manque d'amour. Impressionnant de noirceur !..."

https://www.babelio.com/livres/Conrad-Au-fin-fond-de-decembre/1563047

J'ajouterais juste qu'il ne s'agit pas du tout d'un polar dont la trame est compliquée avec des rebondissements toutes les cinq pages. Non, ici c'est du polar à l'ancienne, et ce sont les lieux, les ambiances très soigneusement décrites (y compris avec leurs odeurs) et les personnages que croise Théo Wolf qui captivent le lecteur.

Ces personnages sont souvent très attachants, peu épargnés par la vie, et ils affrontent la solitude chacun à leur manière, du mieux qu'ils peuvent. D'autres, parmi les protagonistes de cette histoire, sont moins affables et sympathiques mais leurs  travers sont traités avec une bonne dose d'humour et d'ironie.

Patrick Conrad maîtrise parfaitement sa narration, avec des dialogues très bien écrits qui donnent beaucoup de réalisme et de justesse à son récit, un récit dans lequel s'intègrent les rêves de Théo Wolf qui bousculent la perception que le lecteur a de la réalité. Ces rêves, à la fois surréalistes et hallucinés, apportent aussi une certaine forme de poésie à son histoire qui est une sorte de mortelle randonnée très onirique.

Il y a parfois des accents baudelairiens dans Au fin fond de décembre  (voir le poème de Baudelaire " La Charogne" par exemple).

Le roman est également original et surprenant, mais je ne révélerai pas certains éléments du récit qui sont troublants et parfois même très glauques, mais qui passent très bien sous la plume de l'auteur qui sait très bien nous mettre dans l'état d'esprit de ce qui guide le comportement pour le moins étrange de Théo Wolf.

Et puis il y surtout l'humour noir et décapant de Patrick Conrad.

Le dernier chapitre très jubilatoire m'a fait mourir de rire, d'un rire grinçant certes, car le thème est plutôt noir de chez noir.

Je retiendrai aussi de ce livre une citation de Montherlant qui apparaît dans ce dernier chapìtre: 

« Nous mourons, quand il n’y a plus personne pour qui nous voulons vivre ».

Cette citation aurait d'ailleurs pu apparaître en épigraphe de ce roman.

 

Une rue déserte d'Anvers...un soir d'hiver...

Une rue déserte d'Anvers...un soir d'hiver...

Je vous laisse avec une chanson qui est à l'origine du titre Au fin fond de décembre...Cette expression est extraite des paroles de la chanson nostalgique TRY TO REMEMBER, extraite elle-même d'une comédie musicale à succès des années 60 à Broadway.

...Deep in December, it's nice to remember Although you know the snow will follow...

L'une des protagonistes du roman est une chanteuse qui avait fait partie de la troupe américaine de la comédie musicale THE FANTASTICKS.

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