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Publié le 19 Octobre 2025

Bonjour les amis

mon fils n'avait jamais vu la série des  3 PARRAINS de Francis Ford Coppola et a eu envie de réparer cette lacune cette semaine. S'agissant d'une série qui me tenait particulièrement à coeur j'ai tenu à visionner ces films avec lui, pour lui expliquer, entre autres, certains détails qu'il ne pouvait pas savoir, notamment certaines références du film qu'un jeune public ne peut pas connaître. Un seul exemple: l'apparition du chanteur Johnny Fontane lors de la scène d'ouverture du mariage de la fille du parrain est une claire allusion aux débuts de carrière de Frank Sinatra (italo-américain) et à ses relations avec le monde du crime organisé à New-York.

J'ai donc revu avec un plaisir qui ne se dément jamais les 3 volets de la saga du Parrain.

En fait cette histoire agit sur moi comme les contes de ma jeunesse qui ont frappé mon imagination, ces contes que l'on a déjà entendu mille fois mais qu'on a toujours envie qu'on nous les reraconte une fois de plus.

J'observais également avec curiosité comment réagissait mon fils qui découvrait cette saga pour la première fois et me rendais compte que les 3 films n'ont pas vieilli, ou plutôt qu'ils ont très bien vieilli.

Attardons-nous sur le tournage du PARRAIN nº 1 qui est quand même une drôle d'histoire car rien ne laissait présager que ce film rencontrerait un tel écho et aurait un impact si fort qu'on peut considérer aujourd'hui qu'il y a un AVANT et un APRÈS le parrain... Ce film sera copié de mille manières ensuite par plein de réalisateurs comme par exemple Alexandre Arcady dans son GRAND PARDON.

Vous trouverez sur le lien ci-dessous un podcast passionnant de France Inter qui raconte les conditions assez incroyables dans lesquelles cette oeuvre est née.

Dès le départ rien ne nous préparait à un chef-d'oeuvre. Commençons par le roman éponyme de Mario Puzo dont est tiré l'histoire. Puzo l'avait écrit dans l'urgence, pour se faire de l'argent rapide car il était dans le besoin. Il confiera plus tard qu'il n'avait jamais imaginé l'énorme succès éditorial qu'aurait le roman car, si tel avait été le cas, il en aurait un peu mieux soigné la rédaction.

Puis ce sont les producteurs qui ne veulent pas consacrer un gros budget nécessaire pour que Coppola puisse mettre en scène cette histoire comme elle le mérite, et enfin c'est la mafia italienne, et notamment celle de Joe Colombo, qui s'oppose au tournage à New-York...

Coppola devra se battre pour imposer son casting aux producteurs au risque de se faire fiche dehors.

Revenons à ce premier film et à ce qui en fait la force et l'originalité.

Coppola explique qu'il a bâti son histoire comme un drame shakespearien. C'est un Roi qui a trois fils: le premier est très énergique mais parfois bouillant et impulsif, le deuxième est sensible mais a un caractère faible, et le troisième (qui se tient éloigné de la famille) est plus réservé mais rusé et plus cérébral.

Parmi les nombreuses qualités de la mise en scène, il en est une qui fait le bonheur de l'italien d'origine que je suis. Tous les personnages sont "authentiques": on reconnaît bien chez eux les traits de caractère des ritals. Quand Coppola les fait parler c'est souvent en dialecte sicilien, un dialecte que je connais moi-même car mes parents étaient calabrais et aussi parce que j'ai des amis d'origine sicilienne. Tous ces détails apportent de la véracité et de l'épaisseur au récit.

Pour ma part, quand je revois aujourd'hui LE PARRAIN pour la n-ième fois, ce sont ces détails auxquels je prête attention et qui me régalent: un peu comme quand on relit un album d'Astérix qu'on connaît par coeur mais en s'attachant aux petits à-côtés assez croustillants.

Il est à noter, et c'est particulièrement cocasse, que la mafia new-yorkaise qui s'était opposée au tournage finira par adorer le film, au point d'imiter et de copier certains tics ou attitudes des protagonistes.

LE PARRAIN est un film qui va bien au delà d'une simple description de la mafia italo-américaine. C'est aussi un film de réflexion sur la famille, et sur l'exercice du pouvoir quelqu'il soit, mafieux, économique ou politique...

Parmi les leçons que donne le parrain à son fils il en est une que je n'ai jamais oubliée:

" Apprends à penser comme tes adversaires. Essaie de ne pas te laisser emporter par ta haine car ça altèrera ton jugement".

Liens d'intérêts.

D'abord le roman de Mario Puzo.

https://www.babelio.com/livres/Puzo-Le-Parrain/3095

Et puis aussi cet album officiel de cet incroyable tournage.

https://www.babelio.com/livres/Jones-Le-Parrain--Lalbum-officiel/368155

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #Cinéma, #Film, #LE PARRAIN, #Mafia, #Coppola, #Brando, #crime organisé, #Sicile, #Italie

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Publié le 27 Septembre 2025

Bonjour les amis,

Cette semaine je suis tombé par hasard sur une déclaration de Stanley Kubrick dans laquelle il affirmait que L'HOMME QUI VOULAIT SAVOIR de George Sluizer était le film le plus terrifiant qu'il n'ait jamais vu.

Diantre ! Ce n'est pas un mince compliment venant de la part d'un des plus grands génies du 7ème Art, auteur, entre autres, du non moins terrifiant SHINING.

Ma curiosité a été d'autant plus piquée que je n'avais jamais entendu parler de ce film hollandais dont le titre original est SPOORLOOS.

Voici le synopsis suivi de la bande-annonce
Sur la route des vacances, Rex et Saskia s'arrêtent sur une aire d'autoroute. L'homme s'éloigne du véhicule pendant quelques minutes. A son retour, sa compagne a disparu. Fou de douleur, il renonce à sa vie professionnelle et sociale pour se consacrer exclusivement à la recherche de la disparue. Après trois années d'une quête infructueuse, il reçoit une étrange carte postale, dont l'auteur prétend connaître la vérité sur la disparition...

Je vous mets en lien l'avis que je partage entièrement d'un internaute sur allociné

" Déjà, pour commencer, le casting est excellent. Donnadieu est évidemment l’acteur tout trouvé pour ce genre de rôles avec son physique imposant, son air vicieux, ses petites manières précieuses, il est répugnant à souhait ! Désolé pour lui ! Le couple Gene Bervoets et Johanna ter Steege fonctionne à merveille, et ils réussissent vraiment à nous mettre dans la peau de leurs personnages. Johanna ter Steege et sa beauté éthérée retiennent particulièrement l’attention dans le contexte du film. Vraiment, le casting est absolument parfait.
Côté scénario, là où le métrage frappe fort c’est dans sa manière de décortiquer précisément l’ensemble des faits et de le faire de façon réaliste, authentique. Le métrage s’attache autant à tous les personnages, à leur vie, à leur situation personnelle, et le fait avec un regard clinique qui rappelle que le réalisateur a aussi été un maître du documentaire. C’est d’autant plus flippant, mais surtout, le suspense est savamment entretenu et le spectateur est même convié lui aussi à se poser la question de certains choix ! Moi perso je sais ce que j’aurais fait avec les clés ! En tout cas un film à l’histoire tendue, pleine de suspense, glauque à souhait avec un final… Qui ne déçoit pas ! Ouf !
Visuellement, idem, le film est dans une esthétique réaliste, clinique, froide. On passe beaucoup de temps sur une aire d’autoroute, dans une petite ville. Le réalisateur livre une mise en scène soignée, souvent astucieuse dans ses cadrages, ses choix de plan. C’est dépouillé mais réellement artistique, on est pas seulement dans des plans documentaires. La photographie est claire, presque crue par moment. A noter une bande son minimaliste mais le film ne souffre absolument pas de cette discrétion puisque c’est en cohérence avec l’esthétique globale.
Honnêtement, L’Homme qui voulait savoir est une pépite qui s’inscrit en réalité assez bien dans ce cinéma du Bénélux, souvent très sombre, avec un humour très noir (car finalement ce film a un humour très noir aussi !), rugueux au possible. Pour ma part un film à découvrir, mais pour un public averti, car sans violence graphique, le film est d’une profonde noirceur qui peut déranger"

https://www.allocine.fr/film/fichefilm-115820/critiques/spectateurs/#review_1033880107

Je n'ajouterai que quelques commentaires succints. Le film est réalisé avec très peu de moyens mais n'en est pas pour autant moins efficace que certaines productions hollywoodiennes à gros budgets. Je suis tombé sous le charme de la belle Johanna ter Steege qui interprète avec fraîcheur et spontanéité le rôle de Saskia, la jeune femme qui disparaît.

L'inspiration du réalisateur est clairement hitchkockienne et son point de vue est original car on suit en parallèle le compagnon de Saskia et le supposé coupable (sauf qu'on ne sait pas jusqu'à la dernière minute de quoi il est exactement coupable). Ce qui rend aussi le film assez vertigineux ce sont les motivations du "sociopathe" et le metteur en scène nous fait glisser peu à peu dans sa peau:  Bernard-Pierre Donnadieu, ambigu à souhait, interprète avec maestria ce rôle taillé sur mesure pour lui...On retrouve aussi dans le film l'impression un peu impersonnelle et souvent angoissante des péages d'autoroutes dans le sud de la France au moment des grands départs.

L'homme qui voulait savoir...
L'homme qui voulait savoir...
L'homme qui voulait savoir...

Et puis il faut ajouter que le film est tiré d'un roman intitulé L'OEUF D'OR que je vais m'empresser de lire de l'auteur hollandais Tim Krabbé.

https://www.babelio.com/livres/Krabbe-Loeuf-dor/270876

PS: Petit clin d'oeil à Rosemar. J'ai pensé à toi car certaines scènes du film sont tournées dans un quartier de Nîmes et on y retrouve l'atmosphère de ta ville en 1988.

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Publié le 2 Octobre 2023

Bonjour les amis,

Hier soir notre groupe choral recevait, dans le cadre des échanges organisés par la société de formations musicales de la communauté espagnole valencienne, le groupe GOSPEL GLORIA de Valencia.

Dans ce type de rencontre chaque chorale interprète séparément 6 ou 7 chansons et à la fin du spectacle les 2 groupes se réunissent pour chanter tous ensemble une pièce commune. Hier nous avons chanté tous ensemble HAPPY DAY.

HAPPY DAY, hier soir avec nos amis de GOSPEL GLORIA

HAPPY DAY, hier soir avec nos amis de GOSPEL GLORIA

Parmi les pièces qu'ont interprétées GOSPEL GLORIA il y en avait une que je ne connaissais pas et qui m'a frappée par sa qualité, par sa grande facture musicale. Il s'agit de STAND UP, une chanson extraite du film HARRIET (que je ne connaissais pas non plus d'ailleurs).

Cette chanson interprétée par Cynthia Erivo (qui tient le rôle-titre) met en scène la vie d'Harriet Tubman, figure historique du peuple noir et de la lutte contre l'esclavage aux Etats-Unis. Elle a notamment permis l'évasion et la liberation de plusieurs esclaves, ce qui lui a valu d'être comparée à Moïse.

Vous pourrez entendre sur le lien ci-dessous la version originale de cette superbe chanson.

Vous trouverez les paroles originales ainsi que leur traduction en français sur le lien ci-dessous.

Alors je n'ai pas à l'heure où j'écris ces lignes l'enregistrement de l'interprétation d'hier soir du groupe GOSPEL GLORIA, mais elle était de toute beauté et la voix pleine de feeling de leur soliste m'est allée droit en plein coeur. J'ai vraiment vibré pendant son interprétation et je suis allé la féliciter chaudement après le concert. Il s'agit d' une jeune soliste à qui je souhaite un grand avenir artistique car elle a un potentiel immense. Cette chanson n'est pas facile à chanter et requiert un registre vocal très étendu. 

Pas de vidéo disponible donc mais pour vous présenter le groupe GOSPEL GLORIA dont la vocation est de populariser le Gospel en Espagne je vous mets en lien ce clip qu'ils ont réalisé, intitulé EN TU PRESENCIA.

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #gospel, #Musique, #Chant, #Chorale, #Harriet, #Film, #Espagne, #Valencia, #Cynthia Erivo

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Publié le 24 Août 2019

Bonjour les amis,

Il y a des romans assez inclassables, qui ne correspondent à aucun genre défini, et PIÈGE NUPTIAL de Douglas Kennedy fait partie de ceux-là.

Voici le thème:

Fasciné par une carte d'Australie, Nick, un journaliste américain, décide de tout plaquer pour atterrir à Darwin.
Une nuit fatale, un accident avec un kangourou et sa rencontre avec la jeune et robuste Angie vont le mener au coeur du bush, au milieu de nulle part, au sein d'un clan d'allumés coupés du monde.
Pris au piège, Nick va devoir user de tous les moyens possibles pour échapper à ceux qui l'ont adopté à son corps très défendant. En jeu : sa survie, tant physique que mentale...

le roman est paru en France sous 2 titres PIEGE NUPTIAL et CUL-DE-SAC
le roman est paru en France sous 2 titres PIEGE NUPTIAL et CUL-DE-SAC

le roman est paru en France sous 2 titres PIEGE NUPTIAL et CUL-DE-SAC

Je préfère en dire un minimum sur l'histoire et laisser que le lecteur la découvre. Celui-ci est mis dans la peau du personnage principal qui comprend peu à peu la nature du piège dans lequel il est tombé.

Le récit s'apparente à un conte grinçant à la fois humoristique et terrifiant. On navigue entre la farce énorme, le rire cruel et parfois l'horreur...

Les dialogues sont très bien écrits. Il y a sans cesse un décalage entre le personnage principal et les membres de la communauté qui vivent en dehors de l'espace et du temps avec d'autres normes qu'il se sont créés.

Ces membres survivent dans un environnement hostile avec peu de ressources, ce qui explique leur caractère rustre, basique, primaire, parfois à la limite du primitif.

Le personnage d'Angie à lui tout seul vaut son pesant de cacahuètes. C'est presque un nouvel archétype féminin que nous propose Douglas Kennedy : celui de la femme très virile, parfois violente,d'un culot monstre,d'une incroyable mauvaise foi, avide de sexe et qui aime prendre des initiatives. Elle possède une forme de romantisme assez particulier...Elle correspond presque à un fantasme masculin.

Le père d'Angie, en leader rustre et un peu fascistoïde de la communauté, incarne la partie la plus inquiétante du roman.

Il y a eu plusieurs adaptations de ce roman. D'abord une BD de Christian de Metter...

Et puis aussi un film datant de 1997 intitulé " Welcome to Woop Woop" réalisé par Stephen Elliot, celui qui avait fait " Priscilla, folle du désert"

J' ai vu ce film, et je le considère un peu décevant par rapport au livre. Elliot a un peu modifié l'histoire pour rester dans le ton d'une comédie. Le film commence bien mais le rythme finit par se diluer peu à peu. Contrairement au bouquin le spectateur sature un peu...

Malgré tout on retrouve bien dans cette adaptation certains dialogues savoureux et l'interprétation des personnages sauve le film. Susie Porter est épatante dans le rôle d'Angie.

Piège nuptial...une plongée délirante et décalée dans l'outback australien...

Le film comme le bouquin est un conte cruel mais pas désespérant, une farce énorme, une métaphore : c'est comme ça qu'il faut le prendre...

La formule habituelle consacrée lors d'un mariage est que les deux époux se promettent l'un à l'autre "pour le meilleur et pour le pire". Et bien disons que dans PIÈGE NUPTIAL le pire va assez loin...

Piège nuptial...une plongée délirante et décalée dans l'outback australien...

Nota : le film est disponible dans son intégralité en version originale sur youtube. La qualité d'image n'est pas terrible et par ailleurs si vous ne captez pas bien l'argot australien vous risquez de perdre beaucoup....En ce qui me concerne j'ai pu accéder à une copie sous-titrée en espagnol.

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #littérature, #Douglas Kennedy, #Farce, #Fable, #Film, #Cinéma, #Australie

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