ecologie

Publié le 25 Mai 2025

Bonjour les amis,

Une fois n'est pas coutume je vais vous parler d'un film avant même de l'avoir vu moi-même.

Juste histoire de faire de la pub et de vous donner l'envie de le voir.

Il s' agit de DOÑANA, UN LUGAR DONDE EL AGUA ES SAGRADA un film documentaire espagnol dont le tournage a duré 31 mois et qui sortira sur grand écran le 30 Mai en Espagne et dont la date de sortie en France n'est pas encore précisée.

Synopsis
DOÑANA est le portrait d'une terre sauvage, la plus grande réserve écologique d'Europe, un lieu où se croisent les routes migratoires de plus de 300 espèces d'oiseaux, allant et venant au gré des saisons. C'est l'histoire d'une forêt qui pousse autour d'un marais formé entre l'océan Atlantique et les rives du fleuve Guadalquivir. Là où vivent certaines des espèces sauvages les plus menacées de la planète. Un endroit où l'abondance est suivie de longues périodes de pénurie...
Un endroit où l'eau est sacrée.

Voici la bande-annonce.

https://www.youtube.com/watch?v=ylnlvsA89TM

Je vous laisse juger de la qualité époustouflante des prises de vues et simplement ajouter que DOÑANA (prononcer "doniana") a été l'objet d'une lutte politique à cause du gouvernement régional de droite (le parti populaire PP) qui autorisait les pompages d'eau pour les cultures qui entourent le parc, au risque de provoquer sa disparition. Ce même gouvernement fermait les yeux sur le grignotage illégal de zones périphériques du parc à des fins de cultures de fraises.

En 2023 avait circulé cette pétition-ci qui dénonçait cette politique écocidaire devant la commission européenne qui s'est saisie de cette affaire. L'Europe (n'en déplaise aux populistes de droite et de gauche) ça sert aussi à ça, à défendre et protéger notre environnement des intérêts rapaces du grand capital.

 

Fin 2023, le gouvernement et la région d'Andalousie ont signé un accord doté d'1,4 milliard d'euros visant à supprimer le pompage illégal qui assèche le parc.

Pour en savoir plus sur DOÑANA voici le lien wikipédia.

Voila. J'espère que la bande-annonce vous a plu et qu'elle vous donnera envie de voir ce film documentaire.

Mais le plus important reste bien évidemment de prendre conscience de la richesse inestimable du parc naturel de DOÑANA et de le protéger comme la prunelle de nos yeux.

Bon dimanche à tous et bonne fête à toutes les mamans.

PS: Au fait, vous avez vu la date d'aujourd'hui ?...Alors je vous souhaite un bon dimanche symétrique ! 😀

Doñana, un lieu où l'eau est sacrée...

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #Ecologie, #Nature, #Secheresse, #biodiversité, #cinéma, #écocide, #eau, #Andalousie, #Doñana, #Espagne

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Publié le 14 Mai 2025

Bonjour les amis,

C'est avec tristesse que j'apprends ce matin le décès de l'ex-président de l'Uruguay Pepe Mujica (prononcer "Pépé" qui est un diminutif de José).

Vous trouverez ci-dessous les éléments les plus cruciaux de la biographie de celui qui fut l'une des figures les plus marquantes du progressisme au XXI ème siècle.

Dans notre monde actuel, si frappé par la violence du capitalisme d'une part et aussi par les errances de la gauche d'autre part, Pepe Mujica faisait partie, avec d'autres personnalités comme Noam Chomsky, de ceux qui me permettaient de ne pas perdre le Nord, de garder ma boussole bien orientée, de rester concentré sur l'essentiel, à savoir notre combat pour l'homme, pour sa dignité et pour la préservation de son environnement naturel.

Mujica était très écouté en Amérique du Sud mais aussi en Espagne, et il  avait atteint un certaine sagesse qui le faisait critiquer durement notre consumérisme débridé et écocide. Il prêchait pour la sobriété par l'exemple en menant une vie austère et se moquait de nos vanités et de certaines de nos exigences. D'une certaine manière c'était notre Saint-François d'Assise à nous, peuple de gauche, un Saint-François avec en plus une touche d'humour.

Humour, sagesse, humilité et intégrité morale. Pas mal quand même...!

Voici quelques images du documentaire que réalisa Emir Kustirica sur Mujica.

Je vous laisse avec une citation de lui qui résume tout. Je vous mets d'abord la citation originale suivie d'une traduction.

« Pertenezco a una generación que quiso cambiar el mundo, fui aplastado, derrotado, pulverizado, pero sigo soñando que vale la pena luchar para que la gente pueda vivir un poco mejor y con un mayor sentido de la igualdad.»

« J'appartiens à une génération qui voulait changer le monde. J'ai été écrasé, vaincu, pulvérisé, mais je continue de rêver que cela vaut la peine de se battre pour que les gens puissent vivre un peu mieux et avec un plus grand sentiment d'égalité.»

Adiós y hasta siempre Pepe. Puisse ton intégrité morale inspirer ceux qui prétendent aujourd'hui agir dans l'intérêt du peuple. 

Adiós y hasta siempre Pepe Mujica...

PS: Si vous pensez que ma dernière phrase est une flèche qui vise un certain Mélenchon vous ne vous trompez pas complètement. Elle le vise lui et sa compagne députée, mais également pas mal de éléfistes (mais pas tous) et aussi certaines élues de PODEMOS, entre autres...La liste est malheureusement longue de celles et ceux qui ont perdu le Nord.

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Publié le 9 Novembre 2024

Bonjour les amis,

Suite aux inondations catastrophiques qui ont eu lieu dans le sud-est de l'Espagne j'aimerais partager avec vous un article de réflexion écrit par Felip Bens.

Cette catastrophe nous oblige à penser à notre essence, à qui nous sommes, nous les valenciens en tant que peuple, et à définir ce que nous voulons.

L'article de Felip Bens est rédigé en valencien et donc, j'adjoindrai une traduction française pour que vous puissiez en comprendre le contenu.

Voici d'abord l'article original.

Passons à la traduction maintenant.

Centralisme, corruption et inondations
Felipe Bens | 11/07/2024

Nous, les valenciens...

 

Les Valenciens sont-ils viables, en tant que peuple, sans les investissements qui garantissent notre sécurité?

Il y a des endroits qui ne sont pas propices à la vie, avec des conditions hostiles qui n'invitent pas à s'y installer, mais l'être humain, au prix du sacrifice des femmes et des hommes, finit par les apprivoiser. Pour quelle raison les Valenciens préhistoriques vivraient-ils, par exemple, dans le Barranc Moreno de Bicorp? Pourquoi se cacher au fond d’un ravin, à l’humidité terrible, en pleine nature sauvage? Pour l'eau, bien sûr. Là où il y a de l'eau, il y a des bonnes chasses. Et les anfractuosités caverneuses offraient un abri. Il y avait un risque, mais en le soupesant, il était supportable. C'est l'histoire de l'humanité et de sa relation avec l'environnement.

Et c'est le cas de Valence, de Sénia à Segura . Où vit la grande majorité des Valenciens ? Dans les vallées où coulent nos rivières, formant entre elles des centres urbains, avec les ravins et les ramblas qui de temps en temps noient tout. Pourquoi cet effort et ce risque ? Parce que peu de terres sont plus fertiles qu’un marais terrestre, qu’une terre périodiquement inondée. C'est exactement ce qu'est Valence. Il suffit de regarder la carte topographique ci-jointe : un paradis luxuriant, chanté par tous les poètes, construit sur d'anciens marais, marécages et plaines inondables.

Ce sont les Valenciens : un peuple qui, il y a plusieurs siècles, a décidé de vivre avec les inondations , par constance, abnégation et stupidité et, apparemment, contre toute logique naturelle. Et pourtant, « les plus chanceux sont ceux qui peuvent pleurer les inondations » concluait Miquel Bosch Julià dans "Memoires sur l'inondation du Júcar", en 1864 . Parce que quand l’eau s’en va, les récoltes reviennent et, avec elles, les richesses ; mais sans sol fertile, il n’y a rien. Ici et partout. Surtout dans le contexte d’une autre époque, où l’agriculture était essentielle à l’économie. Le grand écrivain Blasco Ibáñez l'expliquait déjà dans son roman " Boue et roseaux "(Cañas y barro, publié en 1902) : tout effort, même titanesque, en valait la peine en échange de gagner des terres agricoles dans l' Albufera et de ne plus vivre dans la misère. Juste ça.

De nombreux commentateurs dénoncent aujourd’hui l’excès d’urbanisation comme l’une des causes de la catastrophe. Il serait bien sûr souhaitable que nous ayons un développement urbain beaucoup plus raisonnable, depuis les années 70 et 80, mais quelle est la solution aujourd’hui ? Démanteler les villes où vivent un million de Valenciens et les zones industrielles où travaillent 300 000 personnes ? Il faut comprendre que le peuple valencien n’existerait pas s’il n’avait pas défié la nature depuis l’Antiquité. Et nous devons continuer à le faire. Il n'y a pas d'autre solution.

Nous sommes en 2024, l'Espagne fait partie des quinze ou vingt économies les plus puissantes de la planète et, selon les premières estimations, la DANA de 2024 générera des pertes matérielles de plus de 100 milliards d'euros. Et peu me semblent ces 100 milliards en vérité. On sait qu'il existe depuis 2006 une dizaine de projets de la Confédération hydrographique du Xúquer et de la région (Generalitat) destinés à agir sur la zone affectée et axés sur la minimisation du risque d'inondations. Ils n'ont pas été exécutés faute de « disponibilité budgétaire » . En Espagne, en Europe , en Occident , dans le premier monde . Ce qui était prévu depuis 2009, selon le ministère, visait justement à adapter et drainer tout le ravin de Xiva (du Poio ) et ses affluents. Cela aurait coûté 221 millions d'euros. 221 ! Que représente ce montant si on le compare au bénéfice évident qu'en aurait tiré l’ensemble du peuple valencien ?

Sans ingénierie, les Pays-Bas n’existeraient pas. Et les Valenciens ne peuvent exister en toute sécurité qu’avec une ingénierie et des investissements qui contribuent à apprivoiser notre habitat. Celui-là même qui en 1957 nous a permis de construire le Plan Sud qui a aujourd'hui sauvé la ville de Valence . Combien d’investissements de l’État ont été réalisés pour la sécurité de la population valencienne face au risque séculaire d’inondations, aggravé par le changement climatique, tout au long du XXIe siècle ? Toutes nos zones à risque, en particulier les bassins du Xúquer et du Túria , ont besoin d'infrastructures et d'investissements pour que rien de tel que cette inondation, la pire catastrophe naturelle de notre histoire, ne se reproduise . En fait, le fait que le gouvernement central n'ait pas eu de plan global depuis des décennies pour amortir cet impact sur les villes valenciennes est presque criminel et irresponsable. Qu’aucun gouvernement de la Région n’ait été en mesure de l’exiger également avec la fermeté nécessaire l'est également. En plus d'enquêter sur les responsabilités politiques et pénales de tout ce qui s'est passé, il est nécessaire de regarder vers l'avenir, et cela implique de se poser la grande question : quel est le prix pour la sécurité et l'avenir des Valenciens ? Quel investissement Madrid compte-t-il faire ?

L'élan de de solidarité qui nous est arrivé de tous les coins de l'Espagne et de par delà nos frontières est encourageant, passionnant, frappant, nous ne serons jamais assez reconnaissants, mais nous, les Valenciens, avons deux problèmes systémiques que nous devons résoudre de toute urgence. Le premier est courant en Espagne : la corruption généralisée dont nous souffrons, de la part des institutions, depuis des décennies et qui représente un puits économique stratosphérique où des millions et des millions d’investissements publics nécessaires s'évaporent. Le deuxième problème est l'Espagne elle-même et nous, les Valenciens, devons le résoudre nous-mêmes. Le sous-financement de tous les gouvernements, de droite ou de gauche, nous tue en tant que peuple. Littéralement avec ces 221 millions (qui n'ont jamais été investis dans les ramblas), l'eau ne se serait pas accumulée dans l' Horta Sud ni n'aurait inondé les propriétés et les villages le long du chemin, avec ces conséquences catastrophiques.

Mazón (président de la région) , en fin de compte, est négligent, irresponsable et c'est aussi un cadavre politique. Un incompétent complètement dépassé par cette situation. Le vrai problème en est un autre : continuons-nous à faire des propositions ? Est-ce qu'on dit BASTA et qu'on impose une fois pour toutes nos exigences légitimes? Devons-nous implorer les investissements dont nous avons besoin pour continuer d'exister ? Ou les exigeons-nous ? C'est entre nos mains.

Nous, les valenciens...

J'aimerais ajouter un bref commentaire à cet article que je trouve pertinent,  instructif, et qui envoit un message universel qui vaut pour toute la planète.

L'auteur répond à certains reproches simplistes un peu faciles, trop faciles, des reproches qui sont parfois absurdes, à la limite du non-sens, des reproches émis par certaines personnes (y compris certains écolos new age pour qui l'action de l'homme occidental blanc est systématiquement condamnée) qui ignorent ce qu'à été l'histoire de toute l'humanité et le sens même de son évolution.

Non, ce n'est pas par hasard que les hommes se sont établis dans ces zones à risques qui pouvaient par ailleurs leur permettre de sortir de la misère. Le problème est ailleurs et consiste à les sécuriser avec un minimum de responsabilité politique en définissant des priorités avec lesquelles on ne transige pas.

PS: Dans l'article l'auteur parle du plan qui a permis de dévier le fleuve TURIA de la ville de Valence en 1958. Plan efficace puisque le centre ville n'a pas été inondé. Voici une vidéo de 2 minutes qui retrace l'histoire de ces grands travaux...des grands travaux qui auraient dû être accompagnés d'autres aménagements pour protéger les municipalités situées au sud de la ville.

Cartographie des zones inondables autour de Valencia

Cartographie des zones inondables autour de Valencia

PS nº 2: L'auteur fait référence au roman de Blasco Ibañez BOUE ET ROSEAUX dont voici la fiche Babelio.

Je préfère le titre original qui sonne mieux: CAÑAS Y BARRO. Un titre qui est resté dans le vocabulaire courant, comme expression populaire, pour désigner cette partie de la région valencienne...On cite  la Valencia de "Cañas y barro".

 

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Publié le 24 Mai 2024

Bonjour les amis,

J'ai lu le dernier livre d'Aurélien Barrau qui est un auteur qui me passionne, et ce, pour 2 motifs:

1.- il est brillant, tout simplement brillant.

2.- il porte un regard intelligent sur notre devenir collectif et sur les mille et un pièges et mystifications dont nous sommes tous victimes.

Avant d'entrer dans le thème de son dernier livre, et pour faire une "mise en bouche", je vous propose d'abord d'écouter son coup de gueule salutaire contre les chantres à tout crin de la conquête spatiale.

C'est sur le lien ci-dessous et ça ne prend que 3 minutes 30 secondes.

Continuons maintenant avec le thème de son livre qui aborde le fait que ce ne sont pas les techno-sciences qui pourront nous permettre de surmonter la crise systémique que nous vivons.

Il l'explique lui-même avec brio dans une conférence qu'il a donné à l'université de Liège et qui dure 40 minutes. En fait c'est surtout la première demi-heure qui est essentielle pour comprendre que ce n'est pas à la science de définir la vie que nous désirons, la vie qui serait souhaitable. La science est un outil très puissant et performant mais n'est pas faite pour ça.

Barrau en appelle aux poètes, aux artistes, aux philosophes, aux scientifiques "nomades" pour relever le défi  que représente la protection de la vie et de la biodiversité. Il est souvent accusé par ceux qui n'y comprennent rien à l'écologie d'être un "tabliban vert", un inquisiteur, un Torquemada new-age, et pourtant il n'y a absolument rien de dogmatique dans ses propos. Il se limite souvent à démasquer les impostures qui nous trompent et nous empêchent d'évaluer avec réalisme la vraie nature des problèmes que nous devons résoudre.

L'imprévu, le non-programmé font partie aussi de notre liberté, de notre richesse et de la vie même. Les IA nous enferment dans un monde orwellien: elles commencent par réduire le champ des possibles et les  libertés jusqu'à finir par les tuer définitivement...

Voici donc cet exposé sur ce lien youtube.

30 minutes de conférence ça peut paraître long mais, en l'occurrence, ça les vaut largement. L'exposé de Barrau est bien plus instructif et passionnant que n'importe quel grand film à l'affiche.

Tout le monde devrait prendre la peine de l'écouter.

 

Voici enfin la présentation de son dernier livre avec un résumé de l'éditeur. Un livre recommendable pour tous ceux qui veulent approfondir la pensée de Barrau.

Quel devrait être le vrai rôle de la science face à l'effondrement global qui est en cours ?

Résumé :
Sortir la science de ses mauvaises habitudes, tel est le projet de ce bref et révolutionnaire essai.
Face à la catastrophe écologique, la science est utilisée pour donner une réponse essentiellement « ingénierique » : technologie à tout prix, algorithmes envahissants, machines toutes-puissantes. Cela constitue le pire des choix. Si elle peut jouer un rôle salvateur, c’est, tout au contraire, en contribuant à un renouveau radical des symboles et des valeurs. En réinventant le sens du monde.
Elle se révèle essentielle dans le constat du délitement : les espèces disparaissent, les populations s’effondrent, la pollution et la chaleur tuent, la planète devient inhospitalière… Elle demeure pourtant incapable de choisir la direction souhaitable. Considérée comme un simple outil, elle ne pourra que contribuer à accélérer l’effondrement. Comme l’écrit Aurélien Barrau, nous ne tenons pas assez compte des rêves des chiens.

A partir de ce qu’il appelle « l’hypothèse K. », un laisser-faire entraînant une prolifération technique exponentielle, ce texte suggère de réinvestir la science de l’immense charge poétique qui lui a été déniée. Et cela afin de la libérer, de lui rendre son pouvoir bénéfique. Un plaidoyer pour une science nomade, tzigane ou touareg, humble et intransigeante. Une science déviante et fière de l’être.

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Publié le 15 Février 2024

Bonjour les amis,

Je vais vous parler aujourd'hui d'un livre qui me manquait, d'un livre dont j'avais désespérement besoin.  En effet, face à la multitude d'articles, de publications, de discours et de positionnements politiques souvent contradictoires qui existent au sujet du réchauffement climatique, j'avais besoin d'un grand ouvrage de références et de synthèse qui m'aide à mettre de l'ordre dans mes idées, à les structurer, et surtout à situer rapidement dans quelle mouvance se situe n'importe quel auteur abordant ce sujet vital pour l'humanité toute entière.

C'est exactement ce que réussit Nathanaël Wallenhorst dans son essai intitué QUI SAUVERA LA PLANÈTE?

Alors, avant de parler et de savoir comment on peut encore la sauver il faut déjà expliquer et écarter les mille et une manières d'aller tout droit vers la catastrophe assurée tout en prétendant tout faire pour l'éviter.

Le livre de Wallenhorts s'articule en 6 chapitres et je vous mets ci-dessous une partie de son sommaire qui permet de comprendre comment est construit son essai. 

 

1. LE RÉCIT MENSONGER OU LES DÉGÂTS DU CLIMATOSCEPTICISME
L'incompréhension de la méthode scientifique
Une trop faible éducation scientifique peut faire le lit du climatoscepticisme
La caisse de résonance médiatique des imposteurs climatiques
Des puissances industrielles qui sapent le consensus scientifique et brouillent l'état
des connaissances
Le déni, mécanisme de survie lorsque le sol se dérobe sous nos pieds
Le climatoscepticisme comme marqueur viriliste… et politique
2. LE RÉCIT CHINOIS : VERDIR L'ÉCONOMIE EN BOOSTANT LE PRODUCTIVISME
La dégradation de la santé des Chinois, moteur de la contestation contre le Parti
Virage à 180° : la Chine veut devenir le leader mondial du développement durable
Le récit chinois est-il efficient pour diminuer l'altération de la Terre par les humains ?
Un régime autoritaire peut-il contribuer à la pérennité des sociétés humaines ?
3. LA RELIGION CALIFORNIENNE : PANSEMENT HIGH-TECH POUR CANCER
PLANÉTAIRE

Scientifiques de l'Anthropocène et sirènes technoscientifiques
Nous désanthropiserons ce qui pose problème (discours light)
Nous allons prendre le contrôle du système Terre et du génome humain… Et si on se loupe, des
transhumains partiront fonder des colonies sur Mars (discours hard)
Un récit organisé autour d'un double angle mort
Une naturalisation de la technique qui annihile le politique
4. BISOUNOURS-MAIS-PAS-QUE… L'INDIVIDU FACE À L'INACTION POLITIQUE
Des témoignages trop personnels ?
Ma transition écologique, un outil de développement personnel
Un air de bisounours-mais-pas-que sans en être !
Jusqu'où “prendre sa part” ?
De l'action individuelle à l'action collective
5. LE RÉCIT PERVERS : JEU DE LEURRE AVEC LES CITOYENS
Jouer avec les médias et l'opinion
Jouer avec les données scientifiques
Jouer avec les enjeux politiques
Que serait une politique à la hauteur des enjeux ?
C'est oui ou c'est non ? C'est oui, mais c'est non.
6. LE RÉCIT ALTERNATIF : UNE POLITISATION À HAUTEUR DES ENJEUX DE
L'ANTHROPOCÈNE

Un ennemi commun : le néolibéralisme
Réformer nos institutions, tonifier nos démocraties
Désobéir et lutter
Incarner le changement
Fonder un nouveau nous, symbiotique avec le vivant

La structure du livre est extrêmement logique et bien pensée car face à cette crise planétaire existentielle il y a différents narratifs:

1.- Le climatosceptique. Ce discours a changé au fur et à mesure que la science l'a invalidé, mais le climatoscepticisme pervers existe toujours, se renouvelant sans cesse, essayant de nous faire croire au père Noël et que le pire ne va pas forcément arriver. A noter que des climatosceptiques essaient d'utiliser et de réinterpréter de manière captieuse les résultats scientifiques pour leur faire dire des contrevérités: par exemple qu'il y aurait 5% de possibilités d'échapper à la grosse crise. Ça, c'est un mensonge éhonté: la crise aura bien lieu de manière certaine.

2.- Le narratif chinois ne nie pas la crise et, au contraire, ce pays veut se présenter comme le champion de la lutte contre le rechauffement, sauf que ses méthodes l'enfoncent encore plus dans un autoritarisme anti-démocratique et sauf que les efforts politiques bien réels (et pas purement "cosmétiques") ne sont pas de nature à empêcher le grand clash pour des motifs de croissance que l'auteur explique dans son livre.

3.- Le narratif californien suivant lequel on va tout résoudre grâce aux nouvelles technologies. Des solutions qui, pour certaines d'entre elles sont encore plus dangereuses que le mal qu'on prétend combattre. A noter également un grand déficit démocratique car ce sont les grands capitaines d'industrie comme Elon Musk, Jeff Bezos, Bill Gates, etc...qui imposent leurs fausses solutions de greenwashing qui ne sont pas de nature à inverser le résultat final. L'école californienne c'est celle qu'on voit à l'oeuvre dans l'excellent film DON'T LOOK UP.

4.- L'individu qui croit que c'est en changeant ses habitudes qu'on peut inverser la tendance. C'est très bien que chacun fasse un effort personnel à son niveau mais ça ne peut en aucun cas enrayer la trajectoire mortelle imposée par les grands lobbys industriels gros pollueurs et gros consommateurs de ressources.

5.- Le récit pervers, sans doute le plus dangereux. C'est le discours public du OUI à la lutte mais qui en réalité se traduit par NON au moment de prendre des décisions qui touchent des intérêts financiers importants (syndrome Macron versus Nicolas Hulot). C'est le discours de nos gouvernants européens qui tentent de nous faire croire qu'il y a une fenêtre étroite qui permet de répondre aux besoins de la grande industrie et d'assurer le bien-être futur de nos concitoyens sans effectuer une grande révolution dans des domaines comme, par exemple, l'agriculture.

Discours faux et irresponsable auquel tout le monde a envie de croire.

Ne survivront bien dans le futur que les très-très-très riches...pas les riches, les très-très-très riches. Ce 1% qui détient plus de 50% des richesses.

6.- Le chapitre qui aborde les possibles vraies solutions qui nous obligeraient à effectuer une révolution politique et sociale à la hauteur du danger. Inscrire la preservation de l'environnement dans notre constitution et se donner les moyens de contrôler que les gouvernants la respectent et ne cèdent pas aux grands lobbys. Changer notre constitution et passer à une 6 ème République avec de nouveaux mécanismes de contrôle citoyens, un peu comme en Islande quand elle a été frappée d'une grande crise économique due à une dette démentielle. Serait nécessaire également une révolution scolaire avec l'étude en classe d' ouvrages rigoureux dissipant les mensonges des 5 premiers narratifs afin de former une citoyenneté consciente et responsable.

Stratégies de mobilisations citoyennes et de types d'action inspirées par Greenpeace et par les chantres de la désobéissance civile permettant de faire plier la grande industrie.

Voici en guise de résumé LE POINT DE VUE DES ÉDITEURS.
C’est un fait : nous avons modifié de façon durable les conditions d’habitabilité de la Terre, et grandement fragilisé la vie en société. Cette situation charrie avec elle la pire des menaces politiques : sous couvert d’intentions environnementales — sauver la planète ! —, la sortie, par le vote, des démocraties. L’auteur décrypte les récits du temps présent qui font le lit possible de l’échec démocratique et/ou de l’échec écologique : le récit mensonger, selon lequel nous ne serions pas sûrs que le changement climatique soit d’origine humaine ; le récit chinois, selon lequel la fin justifierait les moyens ; le récit californien, qui fait miroiter un salut technoscientifique ; le récit bisounours mais-pas-que, qui fait reposer un changement global sur la conversion à l’écologie de chaque citoyen ; le récit pervers, qui veut tout faire tenir ensemble. Mais l’histoire n’est pas terminée. Un récit alternatif trace son sillon, qui postule que seule une radicalité démocratique nous permettra de vivre ensemble au sein de l’étendue terrestre.Ces nouveaux récits sont des leviers politiques influents. Pour les évaluer à l’aune de ce qu’ils peuvent apporter à l’aventure humaine, Nathanaël Wallenhorst mobilise deux critères. Le premier, scientifique, identifie comment sortir de la zone critique dans laquelle nous sommes : il s’agit du consensus international sur l’ampleur de l’altération de la Terre par les activités humaines. Le second, politique, privilégie ce qui affermit la démocratie. Cet ouvrage voudrait permettre au lecteur de s’orienter, malgré la confusion et l’incertitude qui caractérisent le début du XXIe siècle.

Alors, je suis encore assez incomplet. Le livre est bourré de références sur d'autres auteurs et chercheurs dignes de foi et aussi sur les mystificateurs dangereux (très nombreux), bourré d'infos aussi sur les conséquences cataclysmiques systématiquement minorées du changement climatique et de l'anthropocène.

Reste à répondre à la question que je pose dans le titre. Peut-on encore sauver l'humanité et la biodiversité?

L'auteur tente de rester optimiste en nous éclairant dans son 6 ème chapitre sur les points de passages obligés que nous devrions affronter comme ceux de faire face et de nous opposer aux voies sans issues vers lesquelles nous conduisent irrémédiablement les logiques libérales. Le pari semble toutefois colossal et hors d'atteinte. En lisant le livre j'ai reconnu certaines de mes attitudes dans chacun des 5 narratifs trompeurs. Donc vouloir y échapper suppose un grand degré de connaissance et de compréhension du problème, un problème extraordinairement complexe..

Sauver l'humanité reste encore possible...en ce qui concerne la biodiversité il s'agit de limiter la casse et de préserver ce qui reste vu le nombre assez énorme d'espèces déjà irrémédiablement disparues.

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Publié le 10 Mai 2023

Bonjour les amis,

Je viens de finir la lecture de LA GRANDE CONFRONTATION l'excellent livre de Raphael Glucksmann consacré à toutes les conséquences durables provoquées par l'agression russe en Ukraine.

Définitivement oubliée " LA FIN DE L'HISTOIRE" proclamée de manière erronée en 1992 par Francis Fukuyama qui n'avait pas imaginé le retour en force d'une Russie impérialiste, violente et belliciste.

Ce conflit oblige tous les gouvernants de la planète à revoir leur copie. Il leur faut repenser (et pour longtemps) les problèmes de défense, de sécurité, d'énergie et de consommation.

Dans son livre Glucksmann cite un article de fond de Pierre Charbonnier publié il y a plus d'un an déjà qui défend l'idée qu'une vraie politique écologique nous rendrait moins dépendants d'Etats dangereux, et pourrait renforcer notre sécurité et notre liberté.

La sobriété et la décarbonation de l'économie pourraient nous fournir un bouclier protégeant nos nations importatrices de gaz et de pétrole.

Voici l'article sur le lien ci-dessous.

 

Glucksmann fait ce commentaire:

" La guerre est toujours horrible, et la guerre de Poutine l’est particulièrement. Mais elle n’est pas « absurde » ou « insensée », comme on l’entend si souvent. La fameuse exclamation de Prévert – « Quelle connerie la guerre ! » – est un peu limitée comme grille d’analyse d’un affrontement géopolitique majeur. La guerre a une logique et un sens. Notre rôle est de les déchiffrer, d’en tirer des leçons et d’inventer une voie nouvelle pour en sortir."

Plus loin Glucksmann ajoute:

"... « Alors que le sacrifice demandé par les écologistes à l’industrie et aux consommateurs pour atténuer le choc climatique était habituellement codé comme une contrainte lourde, incertaine, encombrante, ce même effort désormais requalifié en question de sécurité internationale, de subversion de la tyrannie, et d’une certaine manière de patriotisme, devient subitement non seulement acceptable, mais activement recherché », remarque Charbonnier. La sobriété n’est plus une restriction de notre puissance, mais la condition de l’affirmation de cette même puissance. Se contenir et se maîtriser, c’est se renforcer et non s’affaiblir lorsque la capacité de nuisance de l’adversaire se nourrit de notre incontinence et de notre surconsommation. Nous retrouvons ici l’aidôs des anciens Grecs – la pudeur sans dimension moralisatrice : l’autolimitation ou, donc, la sobriété. L’aidôs n’est pas l’effacement ou l’impuissance. Au contraire, elle rend durable la puissance."

Retrouver dans l' Aidôs d'Homère une ligne de conduite pour affronter l'avenir, voilà qui me séduit...

Voilà une façon de ne pas me laisser complètement envahir par un profond désespoir chronique, ou par une russo-anxiété ou une sino-anxiété incurables.

J'imagine, cher lecteur, que certains d'entre vous accueilleront avec circonspection et scepticisme les voeux émis par Glucksmann et Charbonnier.

Je ne veux pas tomber dans une forme d'angélisme découplé de la triste réalité mais il n'empêche que l'impérieuse nécessité d'une économie de transition que nous imposent le réchauffement climatique et l'épuisement des énergies fossiles se voit singulièrement renforcé par le fait qu'une politique de sobriété serait un atout d'indépendance qui pourrait se révéler aussi efficace pour défendre notre liberté que nos sous-marins ou nos porte-avions.

 

PS: En marge de mon article j'apprends aujourd'hui que le groupe SCORPIONS en tournée en France a changé les paroles de la chanson WIND OF CHANGE.

Si vous voulez savoir pourquoi c'est sur le lien ci-dessous...

Eh oui !...une chanson qui associe RUSSIE avec LIBERTÉ ça ne passe plus...plus du tout !!!

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Publié le 14 Janvier 2023

Bonjour les amis,

J'ai vu cette semaine AS BESTAS, le dernier film du réalisateur espagnol Rodrigo Sorogoyen.

Voici le synopsis:

Antoine et Olga, un couple de Français, sont installés depuis longtemps dans un petit village de Galice. Ils ont une ferme et restaurent des maisons abandonnées pour faciliter le repeuplement. Tout devrait être idyllique mais un grave conflit avec leurs voisins fait monter la tension jusqu’à l’irréparable…

Je vais essayer de vous  parler d'AS BESTAS tout en dévoilant le moins possible l'intrigue.

AS BESTAS est un film rude, une histoire d'hommes vue à travers les yeux d'une femme. Le couple de français est parfaitement intégré à la vie du village, sait parler leur langue, mais ils vont faire des choix qui vont créer de vives tensions avec leurs proches voisins, notamment les 2 frères Xan et Lorenzo.

Xan est particulièrement inquiétant en paysan têtu qui n'est jamais sorti de la ferme mais qui a un caractère fort, forgé aux durs travaux agricoles. Xan apparaît comme un rustre mais il est doté également d'une intelligence fine sur la nature humaine. Il sait percer les coeurs ! Il est porteur de valeurs ancestrales liées à la terre et d'un droit non-écrit qui régit les rapports entre paysans.

Face à lui Antoine représente un autre caractère très fort. Le film ne tombe pas dans la caricature et Antoine n'est pas un écolo qui vit en dehors des réalités. Sa compagne Olga et lui savent eux-aussi travailler dur et se plier aux exigences de la vie à la campagne.

Les dialogues entre Xan et Antoine, notamment au bar du village, sont particulièrement bien écrits: oppressants, à couper le souffle. On sent à chaque instant l'imminence d'un possible drame.

L'histoire s'étale dans le temps. On voit passer les saisons ce qui nous donne droit à de magnifiques images de la campagne galicienne. C'est un film fait de longs silences également: la nature, le rythme des saisons et les bruits du vent y parlent, à leur manière...

On est très loin d'une image bucolique du retour à la nature. N'y survivent que les gens forts, les gens taillés pour. Pas de glamour ici. En cela le film m'a un peu rappelé DELIVRANCE où, là aussi, le retour à la vie campagnarde n'était pas un chemin bordé de roses. Le "paradis espéré" que suppose le retour à la vie rurale existe mais il faut en payer le tribut. La nature impose ses vérités aux hommes et aux femmes.

Les personnages du film parlent en 3 langues: le castillan (ou l'espagnol pour faire simple), le galicien (très proche du portugais) et le français...Je comprenais parfaitement les passages en espagnol et en français mais un peu moins bien les dialogues en galicien et les sous-titres m'ont aidé à saisir des nuances importantes. Les 3 langues donnent beaucoup d'authenticité au film.

L'oeuvre oscille entre deux registres: le western rural âpre et le thriller car certaines scènes sont terriblement inquiétantes.

Quant au drame (dont je ne parlerai pas), sachez qu'il donnera l'occasion à Sorogoyen de faire une des plus époustouflantes métaphores cinématographiques que j'ai jamais vues. On est estomaqués !

Le film est long car à mi-chemin, quand on croit que l'épilogue va être proche, le réalisateur confie à Marina Foïs un rôle important qui relance l'histoire. Il y a avant le drame et après le drame et les deux parties du film sont aussi intéressantes, aussi riches.

Encore une fois les dialogues percutent. La confrontation entre Marina Foïs et sa fille venue de France lui rendre visite interpellent le spectateur. Des thèmes comme la liberté, la responsabilité des parents dans l'éducation de leurs enfants et les relations mère-fille y sont abordés avec pertinence. Il y a à la fois de la violence mais aussi de l'amour.

AS BESTAS est aussi un film qui, tout en traitant d'un problème précis dans une région culturellement bien définie, atteint une dimension complètement universelle. On pense à Giono, à Pagnol aussi, à la dureté sans concessions du monde paysan.

Du grand cinéma, assurément.

Sorogoyen s'est inspiré d'un fait divers réel pour imaginer cette histoire, et disons que dans la vraie vie Olga s'est comportée comme dans le film.

Denis Fenochet (Antoine), Marina Foïs (Olga) et Luis Zahera (Xan) sont remarquables. Peut-être que Sorogoyen leur a offert dans ce film les rôles de leur vie, tant leurs caractères sont marquants...

Xan et Antoine

Xan et Antoine

Antoine et sa compagne Olga

Antoine et sa compagne Olga

AS BESTAS...un western rural angoissant et oppressant, au coeur de la Galice...

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #AS BESTAS, #Rodrigo Sorogoyen, #Cinéma, #Cannes, #Espagne, #Galice, #Drame, #Ecologie

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Publié le 8 Novembre 2020

Bonjour les amis

Bien évidemment je me réjouis de l'éviction de Trump.

Malgré tout, on nage en plein paradoxe. De très nombreux experts s'accordent à dire que sans sa gestion calamiteuse de la pandémie Trump serait encore au pouvoir.

Donc, ce résultat électoral sans appel serait aussi un effet collatéral du virus...Il aura donc fallu ni plus ni moins qu'une catastrophe sanitaire majeure qui a fait des centaines de millers de victimes pour nous défaire d'un président négationniste qui n'a eu de cesse durant tout son mandat de minimiser les graves dangers écologiques qui menacent la planète et l'humanité.

Ne boudons pas notre plaisir...

Alors, ne boudons pas notre plaisir. Quels que soient les motifs profonds qui expliquent la défaite électorale de Trump, son échec est aussi une opportunité historique qu'il ne faut pas gâcher.

La planète va très mal, et Trump nous a déjà fait perdre 4 précieuses années.

Je n'attends pas de miracles de la part de Joe Biden mais, par contre, son prédeccesseur nous précipitait droit dans le mur.

J'espère donc que la citoyenneté américaine saisira l'opportunité politique qui se présente pour remettre la première puissance mondiale au coeur de la lutte contre le réchauffement climatique et pour la préservation de notre biodiversité.

Ainsi soit-il !

PS: je ne succombe pas à une crise d' angélisme et je n'oublie pas que, dans le meilleur des cas, la tâche du nouveau président  sera très ardue...

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Publié le 21 Juin 2019

Bonjour les amis,

Il y a quelques semaines j'ai lu le dernier livre de Fred Vargas, intitulé:

L'HUMANITÉ EN PÉRIL. Virons de bord, toutes !

Ce livre est né d'un énorme coup de colère que Fred Vargas explique dans cette interview au FIGARO.

Alors, effectivement, on ne peut être que catastrophé par la passivité et l'irresponsabilité de nos gouvernants qui lors de la COP 24 ont révisé à la baisse les objectifs sur le réchauffement climatique et qui ont accepté une augmentation de 2º C d'ici aux années 30 (au lieu du 1,5º C proposé lors des accords de Paris) ce qui correspondra à une mise en péril non pas de la moitié mais des trois quarts de l'humanité...

Fred Vargas a donc momentanément laissé tomber ses polars pour lancer avec son livre un grand cri de désespoir et d'indignation, et pour essayer de nous pousser à réagir avant qu'il ne soit définitivement trop tard.

CLIMAT : que faire face à l'insupportable frivolité de nos responsables politiques ?

Dans cet ouvrage Fred Vargas nous explique qu'on est surinformé sur le réchauffement, bombardé de news sur ce sujet, mais que finalement on est très mal éclairé sur ce thème car on n'a aucune vision globale du problème. Elle-même qui est scientifique a eu beaucoup de difficultés à trouver les informations vraiment importantes dont elle avait besoin pour écrire son livre. Elle a épluché pour nous des milliers de pages de rapports d'experts du GIEC pour essayer de mettre de l'ordre dans nos idées.

Son livre qui n'est pas très long est très didactique. Il donne des ordres de grandeurs qui nous permettent de nous situer et offre une parfaite synthèse de tous les nombreux paramètres qui provoquent le réchauffement climatique ainsi que leurs impacts respectifs.

A chaque problème posé par les industries qui provoquent du réchauffement les nouvelles technologies tentent d'apporter des solutions que Vargas analyse. Elle va jusqu'au bout et démontre que dans la grande majorité des cas ces solutions ne font que déplacer le problème.

Par ailleurs nous ne devons pas perdre de vue que les carences en matières premières comme les métaux sont inévitables et qu'il faut s' y préparer dès aujourd'hui, or on va exactement dans la direction contraire. Vargas démontre que nous gaspillons par exemple de manière insensée pour l'agriculture le phosphore nécessaire à la vie, A NOTRE VIE, alors que nous ne pouvons pas le fabriquer. Nous creusons notre tombe allègrement, de manière frivole !

Son livre pointe du doigt également les grands coupables dont on parle peu. Pendant qu'on se focalise sur les bagnoles (électriques ou pas), on ignore que 70% de la déforestation est provoquée par l'industrie agro-alimentaire.

Vargas préconise de revenir à une consommation de 200 grammes de viande par semaine (et non pas par jour) pour sauver les forêts (et nous-mêmes par la même occasion).

En fait j'ai lu si rapidement son bouquin (que je recommande chaudement) que je vais devoir le relire, mais cette fois-ci en prenant des notes (chose que je ne fais que très rarement).

J'aimerais aussi ajouter des commentaires un peu plus personnels.

D'abord il y a dans le constat de Vargas des éléments terribles qui devraient nous préoccuper. L'humanité, organisée en Etats qui veillent à leurs propres intérêts n'est pas vraiment dotée d'instances internationales décisionnelles capables de résoudre l'énorme problème auquel nous sommes confrontés.

C'est bien simple : si on attend que la solution vienne de nos dirigeants, on est mort...

Seul un sursaut citoyen sera à même d'inverser la tendance. A nous d'arrêter de consommer comme des fous, de voyager en avion inutilement, de changer de vêtements chaque saison, etc...

Ou nous le ferons, ou nous ne serons plus.

Le capitalisme qui pendant trois siècles a fait progresser l'humanité risque aussi de provoquer notre fin en tant que civilisation. Une néo-barbarie est déjà en train de naître (Trump, Bolsonaro n'en sont que les prémices...). C'est tout le sens de notre histoire qui est en train de se dissoudre aussi sûrement que la banquise.

Nos philosophes et historiens bien peuvent continuer de disserter sur plein de thèmes intéressants comme la démocratie, la liberté, etc...Tout ce qu'ils peuvent pondre sur ces sujets sera frivole et décalé face à l'énorme danger qui est à nos portes et qui risque de nous engloutir.

D'ailleurs il y a plein d'ouvrages que j'avais prévu de lire et que maintenant j'écarte...je les trouve frivoles...ou alors dépassés, plus à l'ordre du jour, pas de nature à donner des pistes de salvation pour l'humanité.

Pleins d'ouvrages actuels me paraissent aujourd'hui aussi incongrus que l'orchestre du TITANIC qui jouait de la musique avant le choc fatidique avec l'iceberg.

 

 

 

 

CLIMAT : que faire face à l'insupportable frivolité de nos responsables politiques ?

Extrait du livre de Vargas:

" On a réussi des trucs carrément épatants, très difficiles, comme faire fondre la banquise, glisser des bestioles génétiquement modifiées sous la terre, déplacer le Gulf Stream, détruire un tiers des espèces vivantes, faire péter l'atome, enfoncer des déchets radioactifs dans le sol, ni vu ni connu.
Franchement on s'est marrés. Franchement on a bien profité. Et on aimerait bien continuer, tant il va de soi qu'il est plus rigolo de sauter dans un avion avec des tennis lumineuses que de biner des pommes de terre. Certes. ..."

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #Ecologie, #Réchauffement climatique, #Fred Vargas, #COP 24

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Publié le 29 Mai 2019

Bonjour les amis,

J' ai pu voir cette semaine WOMAN AT WAR le 3 ème long métrage de Benedikt Erlingsson qui signe avec ce film une très belle fable humaniste.

Voici le sinopsis:

Halla, la cinquantaine, déclare la guerre à l’industrie locale de l’aluminium, qui défigure son pays. Elle prend tous les risques pour protéger les Hautes Terres d’Islande… Mais la situation pourrait changer avec l’arrivée inattendue d’une petite orpheline dans sa vie…

Et voici ce que dit le réalisateur de ses intentions:

"Ce film vise à être un conte héroïque se déroulant dans notre monde où la menace est imminente. Un conte héroïque à la manière d’un récit d’aventure. Un conte de fée sérieux mais raconté avec le sourire. Notre héroïne est une Artémis moderne, protectrice des contrées vierges et du monde sauvage. Seule, confrontée à une planète qui change rapidement, elle endosse le rôle de sauveur de la terre mère et des générations futures. Notre point de vue est très proche de celui de notre héroïne, voilà pourquoi nous accédons à sa vie intérieure. [...] C'est un film sur une femme qui s'efforce d'être quelqu'un."

Alors le récit est conté d'une manière à la fois originale (par exemple, les musiciens de la bande-son sont parfois intégrés à l'image), très poétique et aussi avec un éternel humour sous-jacent...

Les péripéties d'Halla nous plongent dans les magnifiques paysages islandais (la photo est sublime) et on respire avec elle intensément les mousses des montagnes islandaises.

Erlingsson a su écrire avec une très grande habileté un scénario qui nous réserve de belles surprises et qui maintient sans cesse l'intérêt du spectateur. Il sait aussi nous faire de savoureux clins d'oeil en s'inspirant d'Homère...Notre héroïne est au moins aussi astucieuse qu'Ulysse.

Le parti pris du film est bien évidemment écologiste et anticapitaliste mais le metteur en scène traite également d'autres thèmes comme la méfiance des autorités vis-à-vis des étrangers, la surveillance dont nous sommes tous victimes grâce aux nouvelles technologies (portables, drones, etc...), la manipulation des médias, les liens qui nous lient à nos ancêtres et l'héritage à préserver qui est le nôtre, etc...

Ce film est tout simplement réjouissant...et puis la fin (dont je ne parlerai pas) réserve au spectateur une belle surprise qui va droit au coeur.

Woman at war c'est une magnifique bouffée d'air pur et vivifiant.

Le titre original est "Kona fer í stríð", ce qui veut dire " Une femme part en guerre" mais en Espagne ils ont traduit le titre de manière plus poétique par LA MUJER DE LA MONTAÑA qui veut dire " LA FEMME DE LA MONTAGNE"

 

Woman at war...ou le récit d'une guerrière écologiste viking...
Woman at war...ou le récit d'une guerrière écologiste viking...

PS: Halla est directrice de chant dans une chorale, ce qui nous donnera droit aussi à quelques brefs et beaux passages chantés...un détail qui ne pouvait que ravir votre serviteur... 😃.

Il y a aussi de magnifiques voix ukrainiennes qui ponctuent le récit avec 3 chanteuses qui apparaissent à l'image.

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #Cinéma, #Islande, #Ecologie, #Environnement, #Comédie, #Féminisme

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