Publié le 17 Mars 2025
Bonjour les amis,
J'attendais avec beaucoup d'impatience MICKEY 17 de Bong Joon-Ho dont j'avais adoré PARASITE, son film précédent.
Voici le synopsis de ce film suivi de la bande-annonce.
Adapté du roman Mickey7, d’Edward Ashton, Mickey 17 nous entraîne sur la planète glaciaire Niflheim. Une entreprise a été engagée pour y implanter l’espèce humaine en utilisant pour cela des employés corvéables et surtout remplaçables à merci puisque dès qu’ils meurent, ils sont… réimprimés par photocopieuse 3D ! Un système parfaitement huilé qu’un grain de sable nommé Mickey va pourtant dérégler quand, après une négligence, un Mickey 18 va être imprimé avant même la mort de Mickey 17. Ce qui implique que l’une des deux versions soit sacrifiée…
Donc Mickey est un "remplaçable". En espagnol ils ont traduit par "prescindible" c'est à dire quelqu'un dont on peut se passer, indiquant par là clairement le cynisme social cruel et abject de cette "nouveauté technologique" créée surtout pour que les riches fassent davantage de profits. Des êtres prêts à mourir et qu'on peut "réimprimer" à souhait. Notre Mickey est donc la 17 ème édition d'un humain qui a vraiment existé et qui s'est porté volontaire pour devenir "remplaçable" de manière à échapper à une situation sociale précaire et compliquée sur Terre.
Le problème c'est que les colons vont imprimer Mickey 18 pensant, à tort, que Mickey 17 est mort dans une de ses expéditions chez les habitants de la planète Nilfheim, les "rampants" qu'on voit dans la bande-annonce. La confrontation entre les 2 Mickey nous donnera droit à de belles scènes hilarantes et vaudevillesques de comique de situation.
Encore une fois le réalisateur coréen (très fidèle à lui-même) nous sert un pastiche à l'humour très noir, très grinçant mais empreint de tristesse également.
Son film est une fable en forme de farce sur les penchants monstrueux des habitants de notre planète. Les humains tentent de faire sur Nilfheim ce qu'ils n'ont pas le droit de faire sur Terre et retombent dans leurs travers de toujours: impérialisme, colonialisme, recherche du profit, racisme, usage douteux des technologies et aussi de la religion.
Impossible de ne pas penser à Trump devant le colonisateur en chef de la planète, démagogue, vile et opportuniste à souhait. Mark Ruffalo, avec son sourire ultra-brite, s'en donne à coeur joie dans l'interprétation de ce rôle de bouffon imbu de sa personne et assoiffé de pouvoir et d'ambition.
Robert Pattinson, très touchant (particulièrement avec son Mickey 17 amoureux et timide), interprète brillament les deux versions de Mickey et réussit une véritable performance d'acteur.
Malgré tout j'ai aussi trouvé le film un peu long (2 h 17 min) et insistant parfois un peu trop lors de certaines scènes un peu vomitives, glauques ou cruelles, et j'aurais bien aimé que le réalisateur les mentionne plus rapidement, ou les suggère, afin de maintenir le rythme d'une comédie noire.
Bong Joon-Ho fait preuve une fois de plus de grandes qualités de mise en scène mais n'évite pas cette fois-ci certaines lourdeurs dont il aurait pu se passer.