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Publié le 21 Janvier 2022

Bonjour les amis,

On m'avait conseillé la semaine dernière de voir THE FATHER de Florian Zeller, et c'est maintenant chose faite.

Voici le synopsis.

Anthony (Anthony Hopkins) octogénaire acerbe, et quelque peu espiègle, s'obstine à vivre seul et à rejeter toutes les personnes que sa fille Anne (Olivia Coleman) engage pour s'occuper de lui. Or le vieillard est atteint de troubles graves, de pertes de mémoire, et semble de plus en plus déconnecté de la réalité...

L'idée du film est assez originale : le spectateur suit toute la narration avec les yeux d'Anthony. On est dans sa peau. On voit les choses telles que lui les voit.

Or, Anthony est confronté à des incohérences, à l'incompréhension. Il ne comprend plus avec qui il parle, ni même parfois où il se trouve...Le monde s'apparente à un puzzle angoissant dont il n'y a pas moyen d'assembler correctement les pièces. Les visages changent, les prénoms aussi...

Tout est filmé sur le mode d'un thriller psychologique avec des moments de tension qui sont parfois hithcockiens.

Anne est plongée au coeur d'un terrible dilemme. Elle essaie désespérément de trouver une solution qui lui permette de respecter les volontés de son père sans qu'il ne lui en coûte de renoncer à sa propre vie.

Le spectateur, quant à lui tente, de décrypter cette réalité parallèle absurde vécue par Anthony mais ce n'est pas toujours simple. On sait bien qu' Anthony est dans la confusion mais on a nous aussi a des difficultés à rétablir la vérité. Du coup, on se trouve réellement dans la peau de quelqu'un qui souffrirait de démence sénile ou de la maladie d'Alzheimer. 

L'impossibilité de rendre le monde intelligible génère une terrible angoisse.

THE FATHER est un film dur, éprouvant et parfois suffocant.

Il y a aussi le fait que les troubles d'Anthony lui font révéler, sans filtres, les secrets les plus intimes qui le lient à sa fille. Certaines de ses pensées profondes de père ont sans doute été occultées tout au long de sa vie mais là, il les révèlent de manière complètement désinhibée, ce qui fait de ce film un récit cruel également : un face-à-face père-fille implacable qui demandera à Anne beaucoup d'amour et de compréhension.

Le film serait à la limite du supportable s'il n'était pas servi par d'immenses acteurs qui interprètent chacun leurs rôles avec sensibilité. Hopkins fait montre de toute la palette de son  talent...et Coleman nous bouleverse.

Les seconds rôles aussi sont interprétés aussi avec beaucoup de justesse psychologique.

THE FATHER est un film qui perturbe terriblement car on connaît tous dans notre entourage des Anthony, sans nécessairement imaginer toute la souffrance que la démence sénile peut provoquer chez eux et chez leurs proches.

 

 

 

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #Cinéma, #Florian Zeller, #Anthony Hopkins, #Alzheimer, #Démence sénile, #Vieillesse

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Publié le 20 Janvier 2022

Bonjour les amis,

Une fois n'est pas coutume je vais vous parler d'un film qui est encore à l'affiche en ce moment.

Il s'agit de ADIEU MONSIEUR HAFFMANN de Fred Cayavé, tiré d'une pièce de théâtre éponyme de Jean-Philippe Daguerre.

Voici le synopis:

Paris 1941. François Mercier est un homme ordinaire qui n’aspire qu’à fonder une famille avec la femme qu’il aime, Blanche. Il est aussi l’employé d’un joaillier talentueux, M. Haffmann. Mais face à l’occupation allemande, les deux hommes n’auront d’autre choix que de conclure un accord dont les conséquences, au fil des mois, bouleverseront le destin de nos trois personnages.

 

Le thème de ce film fait immédiatement penser à deux chefs d'oeuves du cinéma, le MONSIEUR KLEIN de Joseph Losey (dont je n'ai vu que des extraits) et LE DERNIER MÉTRO de François Truffaut.

Dans ce film Haffmann est obligé de se cacher dans sa propre cave, protégé par le couple que forment François et Blanche Mercier.

Il s'agit donc d'un huis-clos durant lequel les époux vont évoluer et se révéler. Au début du film le spectateur a de l'empathie pour certains personnages et moins pour d'autres mais, au fil des difficultés provoquées par cette situation peu ordinaire, notre regard va changer peu à peu: les rôles préétablis ne seront pas ce que l'on croyait.

Ce film est aussi une magnifique illustration de ce que disait en son temps Raymond Barre. 

" On ne déjeune pas avec le Diable, même avec une longue cuillère..."

Et le diable ici, c'est le commandant nazi Jünger, interpété par Nikolai Kinski (fils du grand Klaus Kinski).

Jünger est un représentant de la force occupante, grand esthète qui adore la capitale française, mais qui aime aussi s'acoquiner avec des femmes aux moeurs légères (les deux choses n'étant bien évidemment pas incompatibles).

Le film nous montre comment les circonstances, si on n'y prend pas garde, peuvent transformer un brave type sans histoires en un personnage devenu vile, lâche, voire répugnant.

Les trois rôles principaux sont très bien interprétés. Ce sont les trois acteurs qui portent le film:

- Daniel Auteuil, remarquable par ses silences, ses regards...avec lui, tout est dans le non-dit. Il est magistral, au faîte de son art.

- Gilles Lellouche qui joue parfaitement son rôle de personnage qui bascule, et qui passe par plein de sentiments forts et contradictoires.

- Sara Giraudeau qui va crescendo et qui termine le film en apportant beaucoup d'intensité à son personnage.

Voila. Je n'en dis pas plus.

Le sujet était périlleux car déjà traité au cinema mais le scénario construit en forme de piège maintient le spectateur en haleine et réserve des surprises.

L'année cinématographique 2022 commence plutôt pas mal...Pourvu que ça dure!

 

 

 

PS: Après avoir vu ce film, je vais visionner MONSIEUR KLEIN et réparer cette lacune cinématographique.

Et peut-être aussi visionner LUCIEN LACOMBE de Louis Malle que je n'ai jamais vu en entier.

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #cinéma, #Gilles Lellouche, #Daniel Auteuil, #Occupation, #Antisémitisme, #Shoah

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Publié le 18 Janvier 2022

Bonjour les amis,

j'ai enfin pu voir le 3 ème opus des OSS 117 réalisé cette fois-ci par Nicolas Bedos et intitulé ALERTE ROUGE EN AFRIQUE NOIRE.

On avait laissé notre héros à Rio en 1967 et on le retrouve en 1981. Ça surprend un peu car il y avait matière à faire quelques OSS durant les années 70.

Par ailleurs on change de metteur en scène et ce n'est plus Michel Hazanavicius qui est à la réalisation mais Nicolas Bedos. J'avais donc quelques craintes...qui se sont rapidement confirmées.

Le gros problème avec Bedos c'est qu'il en fait trop et qu'il maltraite son personnage.

Souvenez-vous de Hubert Bonisseur de la Bath dit OSS 117: c'était un espion sûr de lui, extraverti, qui se la pète, qui ne doute de rien, dragueur assez lourd, plein des préjugés ringards propres à son époque , mais à qui tout réussissait grâce à son panache à la française et à sa naïveté. Donc il y avait un mélange subtil qui nous le rendait extrêmement sympathique.

Nicolas Bedos fait évoluer le personnage qui devient veillissant et force le trait en le rendant encore plus grotesque, mais aussi impuissant, loser et même parfois assez mesquin.

Du coup OSS est maltraité par les autres personnages ce qui casse un peu les codes convenus de notre archétype de Superdupont toujours triomphant.

Mais le pire c'est que le film perd en humour comme si le réalisateur se sentait obligé de se moquer ouvertement de son personnage et de céder au politiquement correct. Il y a une règle au théâtre qui s'applique au cinéma. Un personnage ridicule ne rit jamais de lui-même sur scène. Il joue au premier degré...Et là, c'est comme si OSS se rendait compte que les autres se moquent de lui et essayait de rectifier, ce qui casse la dynamique du rire. OSS devient pathétique et c'est au au détriment de l'esprit du comique de situation.

Alors, rassurez-vous, il y a quand même Jean Dujardin qui arrive par sa prestation à sauver son personnage. Il y a aussi quelques scènes extrêmement drôles qui font que le film mérite d'être vu.

Par exemple, quand OSS est perdu dans la brousse et qu'il essaie de retrouver une piste avec une carte d'Afrique qui représente TOUTE l' Afrique, c'est vraiment trop drôle !

On retrouve aussi certaines répliques qui font mouche...mais elles sont trop rares cette fois-ci.

Quand Bedos fait dire dans le film à OSS que les femmes n'ont pas de cerveau, c'est pas drôle.

Par contre d'autres répliques sont mieux ajustées. Je vous en cite une.

Le chef d'OSS lui explique que le président de la République française a abattu 3 éléphants le mois dernier, et OSS de répondre, imperturbable:

" -  De toutes façons,il y en a plein ! " 🤣

Je concluerai en vous disant que le film est inégal, qu'il y a des longueurs parfois ennuyeuses ou qui n'apportent rien, mais que le spectateur est quand même récompensé de sa patience par certaines scènes où on retrouve bien toute la saveur humoristique des deux OSS antérieurs.

A voir donc !

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #cinéma, #oss 117, #Jean Dujardin, #Humour, #Nicolas Bedos

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Publié le 11 Janvier 2022

Bonjour les amis,

J'ai pu voir la semaine dernière LE DERNIER DUEL,un film de Ridley Scott, réalisateur d' Alien et de Gladiator, Ridley Scott qui démontre qu'à l'aube de ses 87 ans il n'a rien perdu de son punch.

Voici le synopsis.
Basé sur des événements réels, le film dévoile d’anciennes hypothèses sur le dernier duel judiciaire connu en France - également nommé « Jugement de Dieu » - entre Jean de Carrouges et Jacques Le Gris, deux amis devenus au fil du temps des rivaux acharnés. Carrouges est un chevalier respecté, connu pour sa bravoure et son habileté sur le champ de bataille. Le Gris est un écuyer normand dont l'intelligence et l'éloquence font de lui l'un des nobles les plus admirés de la cour. Lorsque Marguerite, la femme de Carrouges, est violemment agressée par Le Gris - une accusation que ce dernier récuse - elle refuse de garder le silence, n’hésitant pas à dénoncer son agresseur et à s’imposer dans un acte de bravoure et de défi qui met sa vie en danger. L'épreuve de combat qui s'ensuit - un éprouvant duel à mort - place la destinée de chacun d’eux entre les mains de Dieu.

La semaine dernière j'avais dit à un bon ami que j'avais besoin de souffle épique, et avec ce film, je peux vous affirmer que j'ai été servi.

Sans atteindre la grandeur de GLADIATOR, ce film nous propose une plongée vertigineuse, farouche et sauvage dans la France du XIV ème siècle.

Voici ce que dit une internaute:

Ridley Scott réussit encore son coup avec « Le dernier duel », drame historique d'une grande puissance. L'histoire se divise en trois chapitres adoptant chacun le point de vue et la vision des trois protagonistes principaux (Jean de Carrouges, Jacques Le Gris et Marguerite de Thibouville), ce qui la rend particulièrement efficace.
Très bonne reconstitution historique, casting remarquable et sujet réel qui fait froid dans le dos. C'est l'histoire d'une femme victime de viol qui ne va pas se taire mais qui va tout faire pour obtenir justice, sur fond de rivalité entre son mari et son bourreau. Le film choque, répugne même, mais il est clair qu'il ne laissera pas indifférent et fait également écho à l'époque actuelle.
Captivant jusqu'à la dernière scène, barbare, violent, mais maitrisé de bout en bout, une réussite.

 
 
 

 
LE DERNIER DUEL...ou le grand retour de Ridley Scott.

J'adhère complètement au point de vue exprimé ci-dessus mais j'aimerais toutefois ajouter une toute petite et une très légère  réserve. Tous les films hollywoodiens historiques sont toujours un peu construits de la même manière, une manière qui est historiquement fausse.

On se situe dans un contexte historique donné, avec la mentalité des gens de l'époque, et il y a un personnage plus moderne, en avance sur son temps, qui pense "comme nous" et auquel le spectateur s'identifie.

Cette recette marche toujours très bien et a été appliquée dans d'innombrables films, sauf que c'est une situation historiquement impossible. Par exemple, vous ne pouvez pas mettre dans un film sur les pharaons un esclave qui pense comme Martin Luther King.

Dans le cas qui nous intéresse Marguerite de Thibouville fait quand même un peu penser aux femmes du mouvement #MeToo# puisqu'elle veut qu'éclate la vérité. Or, à cette époque-là, la victime n'est pas directement Marguerite mais plutôt son mari, le chevalier à qui elle appartient et dont on a abusé de sa "propriété".

Ridley Scott surfe donc un peu sur la vague du mouvement #Metoo# mais ne tombe pas non plus dans le piège de l'anachronisme grossier.

Par ailleurs Marguerite, excellement interprétée avec beaucoup de sensibilité par la très belle Jodie Comer, nous tient en haleine pendant tout le film. Jodie Comer distille parfaitement tout le charme et le mystère féminin. Tout tourne autour d'elle et un mystère trouble est savamment entretenu durant plus de 2 heures et 30 minutes.

 

LE DERNIER DUEL...ou le grand retour de Ridley Scott.

Il y a un 2 ème aspect du film qui est passionnant et qui concerne le jugement de Dieu. Mais là, je ne peux pas vous en parler sans révéler des éléments-clés du récit. Je n'en parlerai donc pas, mais simplement je puis vous assurer que les modalités de ce jugement de Dieu contiennent des éléments (historiquement vrais) qui sont assez vertigineux et troublants.

Je vous donne un exemple qui n'est pas dans le film pour vous orienter. Au moyen-âge, être témoin dans certains types de procés pouvait être assez dangereux. Par exemple si un témoin disait avoir vu telle personne voler un cheval, le voleur en question pouvait traiter le témoin de menteur, réclamer le jugement de Dieu et  l'invoquer en duel...et si le délinquant était plus fort aux armes que le malheureux témoin celui-ci risquait sa peau simplement pour avoir témoigné !

D'ailleurs, le Jugement de Dieu sera plus tard supprimé car il provoquait des situations terriblement absurdes.

Cette dimension et cette absurdité apparaîssent dans le film et elles sont historiquement véridiques car j'ai pris le soin de vérifier ce que disent les historiens du vrai procés de Jean de Carrouges ...Là, Ridley Scott n'invente absolument rien !

Parmi les points véridiques du film, je ne peux m'empêcher de vous raconter cette croyance réelle de l'époque. Les enquêteurs du procès considéraient  qu'une femme réellement violée ne pouvait pas tomber enceinte, car pour qu'il y ait fécondation il faut qu'il y ait orgasme de la femme...😲. pourtant ce n'est certainement pas les exemples contraires à cette croyance qui devaient manquer....Mais, dans un système patriarcal, vous pouvez retourner le problème dans tous les sens, à la fin des comptes, c'est toujours la faute de la femme, et ce depuis Eve !

Je terminerai mon billet en vous disant que le film est tiré d'un livre d'Eric Jager, spécialiste du Moyen-âge.

J'ai tellement aimé le film que je vais lire le livre...forcément !

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #cinéma, #Moyen-âge, #Viol, #Chevalerie, #Justice, #Jugement de Dieu, #Ridley Scott, #Féminisme

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Publié le 7 Janvier 2022

Bonjour les amis,

Il y a quelques jours je vous disais tout le bien que je pensais du film DON'T LOOK UP d' Adam McKay.

Certains dissertent sur le fait de savoir si ce film va changer des comportements. Difficile de répondre à cette question mais je pense sincèrement que si ça fait parler les gens, et c'est le cas de ce film qui se prolonge avec des discussions interminables entre amis, c'est déjà en soi un énorme objectif qui est atteint. Un réalisateur peut difficilement rêver plus ou mieux.

Je vous avais dit dans le billet consacré à ce film que dans DON'T LOOK UP la frontière entre la caricature et la réalité est de plus en plus ténue parfois, ce qui génère un réel et profond malaise.

Par exemple, l'un des personnages du film qui occupe une charge politique très importante a des ennuis pour avoir échangé sur son portable des photos à caractère érotique avec son amant...Or, vous savez parfaitement que l'un des ministres de Macron a dû démissionner réellement pour des motifs aussi grotesques.

Dans le film les deux protagonistes principaux sont exaspérés parce que les émissions télévisuelles ne prennent pas au sérieux leur cri d'alarme. Deux présentateurs interprétés par Cate Blanchett et Tyler Perry sont d'une insupportable frivolité. Pour eux, on peut faire peur au grand public mais pas trop car ce n'est pas dans le ton ni dans la ligne éditoriale de l'émission.

On peut être un peu  apocalyptique mais pas trop !

Ces deux présentateurs prennent tout avec dérision et ne sont réellement interessés que par leur chiffre d'audience.

 

DON'T LOOK UP ou les limites du rire...

Ça c'est le film mais, cette fois-ci, je partage avec vous une scène, bien réelle celle-là...

Voilà...Tout est dit....Une journaliste explique que c'est très grave...mais derrière ça rigole bien. Ne perdons surtout pas notre bonne humeur matinale.

Pourtant ne vous méprenez pas les amis.

Je fais partie des personnes qui aiment l'humour sans limites. Desproges disait, à juste titre, qu'on peut rire  pratiquement de tout. 

Le rire est profondément humain et il est sans doute salutaire. C'est une des meilleures manières d'échapper à la morosité, à un monde réel qui est parfois glauque,angoissant et déprimant. Le rire c'est aussi un mécanisme d'autodéfense.

Donc, où est le problème?

Et bien le problème c'est une question de dose. Vous connaissez tous dans votre entourage des personnes qui, à vouloir systématiquement être drôles, deviennent parfaitement insupportables.

Le problème c'est quand on n'est plus capable de traiter une situation grave que sous l'angle de l'humour.

Le problème c'est quand on a collectivement démissionné d'un grand défi dont il est de notre devoir de le relever et qu'on le transforme en une tarte à la crème qui va systématiquement provoquer des rigolades.

Je crois que c'est dans le film LA HAINE que l'un des personnages raconte l'histoire suivante.

DON'T LOOK UP ou les limites du rire...

PS: Le sujet que j'ai traité aujourd'hui n'est que l'un des nombreux thèmes du film qui est, par ailleurs, très dense, très riche...et bien évidemment, je vous le recommande vivement !

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #Humour, #Apocalypse, #Réchauffement climatique, #Don't look up, #Cinéma

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Publié le 3 Janvier 2022

Bonjour les amis

J'ai pu voir cette semaine sur Netflix DON'T LOOK UP d'Adam McKay, et autant vous le dire tout de suite: c'est le film qui m'a le plus marqué de cette année 2021.

Le thème de départ est très simple.

Deux astronomes inconnus du grand public s'embarquent dans une gigantesque tournée médiatique pour prévenir l'humanité qu'une comète se dirige vers la Terre et s'apprête à la détruire.
 
 

C' est une terrible fable que nous conte Adam Mc Kay dans laquelle la comète est une métaphore du changement climatique ou de la pandémie que nous traversons.

A travers les tentatives du duo Léonard di Caprio/Jennifer Lawrence d'alerter toute la planète nous avons droit à un portrait au vitriol de la société toute entière. 

- Politiciens populistes irresponsables obnubilés par leurs stratégies électorales et qui ne prennent pas sérieusement en compte la magnitude du danger. Ici on change le duo Donald Trump et sa fille pour Meryl Streep et son fils.

- Les lanceurs d'alertes qui sont détenus pour divulguer des infos qui bénéficient à toute l'humanité mais qui sont classées "Secret Défense".

- Gourous des grands lobbys GAFA qui profitent éhontément d'une crise planétaire pour tenter d'accroître leur emprise et leurs profits.

- Militaires prêts à jouer les héros dans la plus grande tradition hollywoodienne pour créer du sentiment patriotique.

- Influences néfastes d'internet et des réseaux sociaux qui alimentent les pires théories négationnistes et qui créent de la confusion.Internet qui permet de manière frivole et superficielle l'émergence d'influencers qui vont manipuler les masses....internet où on trouvera tout, et le contraire de tout.

- Influences des médias qui sont souvent (mais pas toujours) au service des lobbys. 

- Les rebelles qui doutent de tout et qui tentent d'échapper au contrôle et au diktat des médias et GAFA's.

Au départ il y a ceux qui croient au danger, ceux qui le nient, et puis aussi ceux qui vont tenter de tirer profit de la situation.

Le metteur en scène vilipende notre égocentrisme et notre frivolité face à une catastrophe annoncée, une frivolité qui est illustrée, entre autres, par un couple de présentateurs télé qui font de l'audience en prenant tout avec dérision.

Le film dure plus de 2 heures 30 minutes et il n' y a pas la moindre longueur. Chaque plan apporte du sens dans cette fable au vitriol. C'est aussi du cinéma à grand spectacle avec d'énormes moyens techniques. On en prend plein la vue...

Le scénario réserve de nombreuses surprises mais, bien évidemment, je vous laisse les découvrir.

Attention: il faut aller jusqu'au bout du film car après le générique de fin il y a 2 scènes fondamentales, pleines de symboles et de poésie.

Vraiment, je tire mon chapeau aux scénaristes qui ont été réellement très inspirés.

Je n'ai rien vu d'aussi puissant depuis DOCTEUR FOLAMOUR de Stanley Kubrik. A l'époque Kubrik fustigeait nos délires en temps de guerre froide.

Cette fois-ci ce sont nos délires actuels qui sont passés à la moulinette.

Il y a un casting de rêve avec Léonardo di Caprio, Meryl Streep, Jennifer Lawrence, Cate Blanchett, Ariana Grande qui s'autoparodie dans le film...

Et puis il y a un autre aspect dans ce film qui m'a marqué, et je m'en explique :

la caricature n'est finalement pas si caricaturale que ça car j'ai moi-même entendu certaines personnes de mon entourage l'année dernière me dire des énormités aussi monstrueuses que celles qu'on entend dans ce film qui me renvoie à des situations tendues que j'ai vécues. C'est troublant.

Le film est très fort car il nous interpelle tous...personne n'en sort indemne. DON'T LOOK UP est aussi une oeuvre chorale avec de très nombreux personnages et le spectateur s'identifiera à un ou à plusieurs d'entre eux...

Cette oeuvre en forme d'énorme farce tragi-comique est un terrible portrait de ce que nous sommes devenus en ce début de XXI ème siècle: une civilisation oú le simple bon sens semble s'être dissous, une civilisation en manque de repères dans laquelle les gens ne peuvent plus s'accrocher à la moindre vérité tangible, une civilisation où certaines valeurs humaines fondamentales semblent s'être inversées.

 

 

 

 

PS: Notez que sur cette chanson très romantique d' Ariana Grande, avec de grands airs à la Céline Dion dans TITANIC, sont glissées ici ou là des paroles assez crues qui sont en décalage avec cette belle musique et avec le reste du texte.

Par exemple, elle balance à un moment donné " On a vraiment merdé !" ...We really fucked it up,fucked it up this time...

 Elle dit aussi : Turn off that SHIT FOX News...etc...

Mais le plus ridicule, c'est qu'elle met en parallèle et sur le même plan ses problèmes sentimentaux d'adolescente fleur bleue avec ceux provoqués par la fin du monde...Plus ridicule, tu meurs !

 

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #Cinéma, #covid, #Fable, #négationnisme, #Science, #Satire, #Parodie, #Caricature, #Don't look up

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Publié le 3 Octobre 2021

Bonjour les amis.

La semaine dernière j'avais regardé une partie du débat entre Mélenchon et Zemmour et, à un moment donné de l'émission, Zemmour avait  interpellé Mélenchon en lui demandant s'il avait vu le film Bac Nord. Et il avait ajouté: " Puisque vous êtes député à Marseille vous devriez savoir mieux que quiconque que ce qui se passe dans le film est vrai...".

Mélenchon évita de lui répondre mais, bien évidemment, cette remarque de Zemmour excita ma curiosité et j'ai donc vu moi-même le film dans les jours qui ont suivi l'émission.

En voici le synopsis.

2012. Les quartiers Nord de Marseille détiennent un triste record : la zone au taux de criminalité le plus élevé de France. Poussée par sa hiérarchie, la BAC Nord, brigade de terrain, cherche sans cesse à améliorer ses résultats. Dans un secteur à haut risque, les flics adaptent leurs méthodes, franchissant parfois la ligne jaune. Jusqu'au jour où le système judiciaire se retourne contre eux…

Alors, on se prend ce film de Cédric Jimenez comme un coup de poing dans la figure. Nous suivons le travail d'une brigade dans les quartiers nord de la ville. Le trio d'acteurs qui forme l'équipe (Gilles Lellouche, François Civil et Karim Leklou) fonctionne à merveille, comme une vraie famille dans laquelle on peut avoir des éclats de rire fraternels, mais aussi des coups de gueules et se traiter de con (mais toujours avec amour).

L'ambiance des quartiers chauds est très bien rendue. On est saisi d'une sorte de frénésie dans un univers dans lequel plus rien ne paraît très normal, ni les gens, ni les méthodes des flics.

Les interventions de la police sont  assez hallucinantes dans tous les cas de figures :

- Soit on assiste à l'impuissance de quelques policiers qui n'ont aucun moyen de mener leur mission dans les quartiers où ce sont les caïds qui font la loi.Cela donnera lieu, entre autres, à un terrible face à face flic-petit caïd qui apparait un peu dans la bande-annonce.

- Soit on assiste à des interventions de la police qui doivent se préparer comme des attaques militaires...En fait certaines scènes du films sont tournées comme des scènes de guerre, à la Samuel Fuller. C'est de loin la partie la plus percutante du film. Les nerfs sont à cran et c'est reálisé de main de maître par Cédric Jimenez.

Le constat est terrible.

Le metteur en scène narre cette histoire avec un parti pris auquel on adhère volontiers. Qui sommes nous pour juger ces policiers soumis à des stress incessants et auxquels on confie des missions qui frisent l'absurde ?

Parfois tout est si absurde qu'on en rit. Oui, il y a aussi de l'humour dans le film: l'arrestation d'un ado hystérique et fan de rap, ou alors des détentions qui se décident de manière arbitraire sur des critères purement bureaucratiques et qui n'ont rien à voir ni avec l'éthique ni avec la morale.

Une nette fracture apparaît entre la population, la police chargée de la protéger et les responsables politiques complètement coupés de la réalité du terrain.

Certains reprocheront peut-être au metteur en scène d'en faire trop, d'offrir une vision caricaturale de Marseille sauf que si vous suivez un peu l'actualité vous saurez que la guerre des gangs y fait des ravages (surtout en ce moment d'ailleurs) et alimente tous les jours les chroniques de faits-divers dans les gazettes.

Le film fait penser aussi aux PRINCES DE NEW-YORK de Sidney Lumet, notamment quand on aborde le thème du désarroi des policiers quand ceux-ci deviennent les accusés.

On pense aussi à GOMORRA le film sur Naples, autre cité méditerranéenne avec laquelle Marseille partage un certain nombre de points communs, notamment son cosmopolitisme et l'existence d'activités souterraines totalement illégales et qui échappent complètement au contrôle de l'Etat.

Gilles Lellouche incarne son rôle de manière poignante. Sa prestation, son personnage restera gravé dans ma mémoire.

Voila. Je n'en dis pas plus. Ce film m'a conquis.

Bac Nord c'est du cinoche comme je l'aime, un film qui sait nous parler et qu'on se prend dans les dents.

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #Cinéma, #Marseille, #Délinquance, #Police

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Publié le 8 Juillet 2020

Bonjour les amis,

Ennio Morricone s'en est allé à l'âge de 91 ans, après une carrière artistique bien remplie, après nous avoir laissé plein de thèmes musicaux inoubliables comme ceux, entre autres,  des films de Sergio Leone ou d'Henri Verneuil..

 

Un géant s'est envolé dans le ciel...

Plein de souvenirs me reviennent en mémoire et je me rappelle très bien, par exemple,  à l'aube de mon adolescence dans les années 70, découvrant dans mon cinéma de quartier le thème musical  lancinant de l'homme à l'harmonica...

Morricone m'a accompagné durant de longues années, et plus de 40 ans plus tard, je me retrouverai un jour dans une chorale interprétant un de ses thèmes, extrait du film LA MISSION.

Je ne vais pas me lancer dans une rétrospective d'une carrière aussi longue et aussi riche, et j'ai choisi simplement de lui rendre hommage en vous parlant de l'un de mes thèmes préférés, celui du film LE CLAN DES SICILIENS.

Vous connaissez tous ce thème, mais réécoutez-le avec attention. Il y a 3 lignes musicales qui, peu à peu, s'entrecroisent et se mélangent harmonieusement. C'est du grand Art.

On commence avec un premier thème interprété par des instruments à vent  et ponctué par un piano qui sonne comme le tic-tac des aiguilles d'une horloge, et à 43 secondes une série d'arpèges à la guitare en progression harmonique vient se greffer en contrepoint. Et, à une minute 36 secondes, les violons amènent la 3 ème ligne mélodique...

Pour composer de cette manière il faut bien évidemment avoir énormément de talent, mais il faut aussi avoir reçu une solide formation musicale classique. Il est peut probable qu'un autodidacte puisse composer des pièces d'une telle facture. Morricone connaissait l'oeuvre de Bach sur le bout des doigts, et quand on entend la musique du clan des siciliens, ça se sent...

Voici un arrangement pour flûte, violon et piano qui permet de mieux comprendre la structure harmonique de ce morceau.

Voici une autre version artisanale avec 2 guitares plus une piste d'accompagnement séparée, donc en fait, c'est une version avec 3 guitares...

Je terminerai ce court billet en vous disant que lorsque j'ai appris le décés de Morricone j'ai aussitôt pensé au générique de fin des émissions d' Antenne 2, avec ces personnages de Folon qui s'envolent...Disons, qu'avec Morricone c'est un géant discret de la musique qui s'est envolé...

PS : la musique de ce fantastique générique de fin est de Michel Colombier, mais on peut considérer aussi que sa facture musicale est complètement dans l'esprit des créations de Morricone.

Un géant s'est envolé dans le ciel...

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Publié le 4 Juillet 2020

Bonjour les amis,

J'ai vu cette semaine TODOS LO SABEN  d'Asghar Farhadi qui avait été présenté à Cannes en 2018 sous le titre anglais" Everybody knows". 

Voici le Synopsis:

A l’occasion du mariage de sa soeur, Laura revient avec ses enfants dans son village natal au coeur d’un vignoble espagnol. Mais des évènements inattendus viennent bouleverser son séjour et font ressurgir un passé depuis trop longtemps enfoui.

Fellini disait qu'il se sentait incapable de faire un film en dehors de son Italie natale car il ne pouvait parler que de ce qu'il connaissait de manière intime. Alors quand un cinéaste comme Farhadi  (en l'occurrence iranien) décide de réaliser un drame familial en Espagne, on a une petite appréhension car on se demande si ses personnages vont être authentiques dans leur manière d'être et de faire. Et je vous rassure tout de suite : j'ai bien ressenti dès les premières images une atmosphère très ibérique. Je me sentais comme à la maison...

Sans crier au chef d'oeuvre j'ai aimé ce film dont l'histoire, bien écrite, nous embarque sur de fausses pistes pour nous amener naturellement, et sans entourloupes, au dénouement final.

Je m'attarderai un peu sur le début du film. Ça commence avec un mariage. Le mariage au cinéma, c'est un peu comme un exercice de style qui peut servir d'exposition de tous les personnages. On a tous en mémoire le mariage de la fille du PARRAIN (le plus réussi de tous les mariages cinématographiques). Arcady en avait fait une pâle copie dans LE GRAND PARDON (en transformant le mariage en baptême).Il y a aussi une longue scène de mariage dans VOYAGE AU BOUT DE L'ENFER dans laquelle sont pressenties de manière annonciatrice des drames postérieurs.

Donc dans ce film-ci, Farhadi a choisi lui aussi de filmer un mariage pour nous présenter tous ses protagonistes...Ce mariage est aussi prétexte a filmer le bonheur, le plaisir des retrouvailles familiales, l'insouciance de la jeunesse, ces moments bénis de convivialité durant lesquels tout le monde (ou presque) se laisse un peu aller. 

Et puis, il y a aussi le regard du voisinage sur cette cérémonie, un regard pas toujours bienveillant dans une localité où le passé pèse et où se sont tissées de vieilles rancunes.

J'ai beaucoup aimé la manière précise et soignée de Farhadi de mettre en place tous les rôles secondaires qui sont tous intéressants et qui donnent de la densité à la trame.

Le casting est vraiment parfait avec des acteurs tels que Javier Bardem, Pénélope Cruz, Ricardo Darín, Eduard Fernández,etc...Les personnages sont nombreux et tous très bien interprétés. 

Le drame qui s'est noué va provoquer une série de confrontations dures et âpres entre les personnages, et c'est là que réside tout l'intérêt du film (plus que la recherche du ou des coupables que le metteur en scène semble même oublier parfois).

Javier Bardem qui ne fait pas partie de la famille se retrouve malgré lui plongé en plein coeur de cette tragédie, en plein dilemme, obligé de prendre des risques personnels, sans savoir s'il est manipulé.

Le film termine de manière subtile sur une conversation entre deux personnages secondaires que le spectateur voit mais n'entend pas, mais dont il peut imaginer parfaitement le contenu...L'image devient blanche. Le spectateur peut finir l'histoire qui a été très éprouvante pour les nerfs...

 

 

 

TODOS LO SABEN

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #Cinéma, #Farhadi, #Espagne, #Drame familial, #Thriller

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Publié le 16 Février 2020

Bonjour les amis,

Un film de Scorcese, qu'on le veuille ou pas, c'est toujours un événement, donc una saga de 3 h 30 comme THE IRISHMAN, ça ne peut pas se rater.

Voici le synopsis:

Cette saga sur le crime organisé dans l'Amérique de l'après-guerre est racontée du point de vue de Frank Sheeran, un ancien soldat de la Seconde Guerre mondiale devenu escroc et tueur à gages ayant travaillé aux côtés de quelques-unes des plus grandes figures du 20e siècle. Couvrant plusieurs décennies, le film relate l'un des mystères insondables de l'histoire des États-Unis : la disparition du légendaire dirigeant syndicaliste Jimmy Hoffa. Il offre également une plongée monumentale dans les arcanes de la mafia en révélant ses rouages, ses luttes internes et ses liens avec le monde politique.

 

Le film est une adaptation du récit de Charles Brandt issu des entretiens réalisés avec Frank Sheeran dit l'irlandais, intitulé J'AI TUÉ JIMMY HOFFA (Editions du masque).

C'est une radiographie de l'Amérique des années 60-70, époque durant laquelle la mafia avait infiltré la politique, la justice et les syndicats et notamment le plus puissant d'entre eux, celui des camionneurs dirigé par le très charismatique Jimmy Hoffa (interprété par  Al Pacino).

Cette histoire est vue à travers les yeux de Frank Sheeran (Robert de Niro), escroc et tueur au service de la mafia, mais aussi personnage-tampon dans le film car il est au service du clan de Russel Buffalino mais devient aussi homme de confiance de Jimmy Hoffa.

Cette situation privilégiée de Sheeran permet à Scorcese de nous faire entrer très naturellement au sein des luttes et rivalités entre clans mafieux.

Comme toujours Scorcese sait s'y prendre pour nous accrocher et nous raconter l'ascension d'un escroc au sein de la mafia. Sheeran a de l'intuition et sait s'entourer de personnages inquiétants et puissants qui le protègeront. Scorcese n'essaie pas de nous le rendre sympathique. Sheeran se comporte souvent comme une brute et n'a pas beaucoup d'états d' âmes quand il s'agit d' éxécuter des contrats.

Scorcese pour réaliser ses flash-backs dans le passé a utilisé un procédé technique nouveau qui permet de traiter l'image des visages des protagonistes en lissant leurs rides pour les rendre plus jeunes. Je n'ai pas été emballé par cette innovation technique car elle se sent à l'écran. Les personnages ont des traits rajeunis mais leur démarche, leurs attitudes restent celles de personnes âgées.

La partie la plus réussie du film concerne le parcours de Jimmy Hoffa dont la disparition qui n'a jamais été élucidée par la justice nourrit encore l'imaginaire des américains. Al Pacino nous régale en interprétant avec brio le caractère démago et populiste du personnage. Hoffa sait comment se mettre le public de n'importe quel meeting dans sa poche. C'est un personnage incombustible, qui rebondit toujours. Finalement on se dit que Trump ne serait que le n-ième et dernier avatar issu de cette Amérique-là.

Mais, malgré l'égocentrisme démesuré de Hoffa, on a de la sympathie pour lui car il est entier et va jusqu'au bout de ce qu'il est. Il possède aussi une certaine classe. Il aurait pu prendre une retraite dorée en Floride mais c'était pas son genre ...Lui c' était l' Amérique sans concessions avec une mentalité de cow-boy, du genre " on ne touche pas à ma femme, ni à mon ranch, ni à mon cheval...ce qui est à moi, reste à moi..."

Le film dure 3 heures 30 minutes et la dernière demie heure qui est consacrée au regard que Sheeran porte sur sa trajectoire se fait un peu longue, même si elle n' est pas inintéressante.

Scorcese, c'est un peu le Victor Hugo de la mafia, et il nous éclaire bien sur cette partie de l'histoire mafieuse de son pays qui ne nous est pas très connue avec toute une galerie de portraits de personnages à la fois inquiétants et très pittoresques, pour ne pas dire folklos.... Il y a aussi dans ce film 4 ou 5 moments d'anthologie, dont un appel téléphonique assez monstrueux, et d'une terrible vraisemblance psychologique, qui m'a marqué et qui restera dans mon esprit...J'ai aimé aussi le personnage de l'une des filles de l'irlandais dont le comportement m'a  rappelé cette phrase de Victor Hugo: " L'oeil était dans la tombe et regardait Caïn...".

 

 

THE IRISHMAN ou quand on aime toujours Scorcese, mais sans toutefois crier au génie...

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #cinéma, #Mafia, #Hoffa, #De Niro, #Scorcese

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