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Publié le 29 Octobre 2025

Bonjour les amis,

Donald Trump a déclenché une guerre contre les narcos vénézuéliens et ces dernières semaines les autorités américaines nous ont montré des images spectaculaires de vedettes rapides naviguant vers les côtes américaines brutalement détruites à coups de drones, en une fraction de seconde. Des images très impressionnantes d'explosions en plein océan qui choquent peu l'opinion internationale car on suppose que les services d'intelligence sont bien renseignés sur la nature de la cargaison de ces vedettes et sur leur destination.

On pourra voir là une forme de justice expéditive mais on pourra également objecter qu'il s'agit d'une guerre contre les narcos, une guerre au sens presque littéral du terme...Donc les moyens brutaux utilisés trouveraient là une certaine justification. C'est du sale boulot, certes, mais l'Etat devrait le faire pour protéger ses concitoyens.

Dans les cas que je cite, personne (sauf Nicolas Maduro) ne doute de la culpabilité des passagers de ces vedettes qui voguaient vers les côtes US.

Bien évidemment, on pourra m'objecter que ces actions spectaculaires sont en réalité peu efficaces dans la lutte contre le narcotrafic et n'ont d'autre but que de consolider l'image de Trump.

Pas certain quand même. Léo Ferré disait: " Il faut terroriser les terroristes"...Les délinquants vénézuéliens savent donc maintenant que leurs pratiques ne sont pas sans risques et qu'ils peuvent, en une fraction de seconde, se faire éparpiller "façon puzzle" comme disait Bernard Blier dans LES TONTONS FLINGUEURS.

D'autres me rétorqueront que le trafic de drogue se nourrit de la misère et qu'il sera toujours possible pour les trafiquants de trouver des nouvelles recrues prêtes à prendre le relais, quelques soient les risques. Soit, mais les vedettes détruites ne sont pas aussi immédiatement remplaçables non plus...Ce sont quand même des coups durs portés aux trafiquants.

Avec l'opération qui s'est déroulée hier au Brésil on entre dans une autre dimension car la guerre s'est livrée cette fois-ci dans le refuge naturel des narcos, à savoir les favelas, ces quartiers très défavorisés qu'on appelait naguère les bidonvilles.

De ces opérations de guerre contre les narcotrafiquants au Vénézuela et au Brésil...
De ces opérations de guerre contre les narcotrafiquants au Vénézuela et au Brésil...

Je partage avec vous un article du MONDE qui rend compte d'une opération spectaculaire qui s'est soldée par 64 morts (dont 4 policiers). Les narcos disposaient de drones qui ont attaqué les forces de police. Quand je vous parlais de guerre, le mot n'est pas trop fort.

Alors, cette fois-ci, et contrairement aux vedettes détruites en pleine mer, il y a un gros bémol quand même. Il en va de la guerre contre les narcos brésiliens comme de celle de Tsahal contre le Hamas dans la bande de Gaza. Cette guerre se livre au beau milieu de quartiers populaires défavorisés...avec le risque BIEN RÉEL ET AVÉRÉ d'un nombre de victimes collatérales insupportable.

Le Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l'homme s'est dit "horrifié" et a demandé des "enquêtes rapides"...L'ONU s'en émeut donc, et moi aussi...

On se dit que cette lutte nécessaire de l'Etat ne peut pas se faire n'importe comment, au prix du sacrifice d'innocents.

 « La politique de Claudio Castro traite les favelas comme des territoires ennemis, où règne le permis de tuer », a accusé le député de gauche, Henrique Vieira.

L'éxécutif brésilien peut sans doute mieux faire donc !

J'imagine aussi, par ailleurs, qu'il ne doit être pas être si difficile que ça pour les services d'intelligence d'infiltrer les milieux du trafic de la drogue et donc, de faire ensuite des actions commandos ciblées sans être obligées d'envoyer toute une armée de policiers...

Sans entrer dans le détail technique de ces autres opérations possibles qui sont assez variées, on se dit qu'il existe d'autres façons de s'y prendre que cette bataille rangée qui s'est produite au Brésil.

Enfin, et pour finir, était-il vraiment nécessaire de procéder à des dizaines d'arrestations et d'emprisonnements ? Je ne le crois pas. Le serpent c'est à la tête qu'il faut le frapper quand on veut être efficace.

PS: Le sujet s'aujourd'hui est profondément dramatique mais je termine sur une note d'humour, juste pour le plaisir...Trump n'a probablement jamais vu les Tontons flingueurs mais il se comporte parfois un peu  comme Raoul, avec des recettes et des ordonnances à la Raoul...🤣

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Publié le 26 Novembre 2021

Bonjour les amis.

J'ai terminé la semaine dernière la lecture d'un pavé de 1100 pages de Chris Kraus intitulé LA FABRIQUE DES SALAUDS.

Il m'est  vraiment assez difficile de résumer un roman d'une telle envergure et je préfère partager avec vous un excellent article de Mélanie Talcott qui en parle très bien.

Alors, ce roman m'a vraiment donné du fil à retordre. D'abord je me suis rendu compte que je ne connaissais pas bien l'histoire de l' Allemagne d'après-guerre, et encore moins celle des pays baltes. Donc j'ai souvent interrompu ma lecture pour aller vérifier sur internet certains des événements narrés dans ce livre et aussi pour lire la biographie de certains personnages.

Même si certains épisodes nous paraissent complètement insensés, il est clair que l'auteur s'est très bien documenté et qu'il n' y a pas de contre-vérités dans ce livre.On croyait tout savoir sur cette époque mais Chris Kraus nous en apprend des vertes et des pas mûres.

La facilité avec laquelle nombre de nazis se sont reconvertis auprès des occidentaux est vraiment déconcertante, mais le roman explique bien pourquoi, en temps de guerre froide, les services secrets occidentaux ont offert une telle protection à certains anciens SS (mais Kraus ne justifie jamais ce cynisme).

Par ailleurs Koja, le personnage principal, est vraiment perturbant car c'est à la fois un peintre doué d'une grande sensibilité et qui a une parfaite conscience du Mal, mais ça ne l'empêchera pas dans certaines circonstances de participer lui-même à des actions répugnantes quand il s'y verra obligé. Ses histoires d'amour aussi sont perturbantes. Il lui arrive parfois d'être grand seigneur, profondément respectueux et fidèle (se sacrifiant lui-même), et parfois on est estomaqué par son cynisme ou son culot.

Plus d'une fois Koja m'a tellement agacé que j'ai rejeté le livre, mais, une fois ma colère passée, je l'ai repris patiemment car Koja me captivait aussi à travers ses contradictions terriblement humaines. Il tient à tout raconter dans le détail au hippie qui est son voisin de chambre sans rechercher à aucun moment son absolution. Le pauvre hippie en question en entend plus qu'il n' en peut supporter mais il ne peut se soustraire à la volonté de Koja qui l'a choisi comme dépositaire de son histoire. Koja témoigne et n'est jamais complaisant avec lui-même. 

Contrairement à ce que laisse sous-entendre Mélanie Malcott je trouve que l'auteur n'essaie jamais de justifier le Mal. Simplement il l'observe aussi chez des personnes qui, par ailleurs, possèdent une vraie sensibilité.

Ce livre est aussi une oeuvre assez courageuse car il semblerait que l'auteur se soit directement inspiré de personnes de sa propre famille (comme le personnage de Hub, frère de Koja).

Je n'ai pas aimé le titre français qui me paraît bien trop réducteur. Le titre original allemand DAS KALD BLUT (le sang froid) n'est pas terrible non plus. En Italie, ils ont proposé comme titre  I FIGLI DELLA FURIA ( les enfants de la fureur) qui me paraît coller davantage à cette oeuvre.

Quoiqu'il en soit le grand thème récurrent de ce livre c'est la banalité du Mal, cette banalité qui obséda la philosophe Hannah Arendt toute sa vie.

Le ton de l'auteur surprend car il n'hésite pas à narrer des événements tragiques sur ton de la farce, de la dérision et avec parfois un humour noir assez féroce (on pense parfois au Candide de Voltaire et à la manière avec laquelle il traversait les horreurs de son époque).

Enfin ce gros livre est aussi un monument littéraire très bien écrit (rythme, descriptions soignées, dialogues époustouflants, et il y a aussi certaines réflexions profondes de Koja sur lesquelles le lecteur prend le temps de s'arrêter). 

Le roman m'a tenu en haleine jusqu'à la dernière page (la fin est imprévisible, jubilatoire et féroce). J'en suis sorti rincé, vidé, écoeuré aussi... et, vous n'allez pas le croire mais, après avoir subi cette tornade de sentiments contradictoires j'ai été tenté de reprendre l'histoire au début et de la relire...

Aurais-je été, pour la première fois de ma vie, un lecteur développant un syndrome de Stockolm envers un personnage de roman?

 

 

 

 

La fabrique des salauds...ou la banalité du Mal.

Voici 3 extraits du roman.

...Elle souriait avec tant d'amertume que ce n'était même plus un sourire, et, pour le reste de la soirée, elle employa un ton méprisant et accusateur qui n'était à moitié gentil que dans les aigus (mais elle n'était de toute façon plus capable de gazouiller comme autrefois, sa langue de rossignol avait été arrachée et remplacée par un organe reptilien, excessivement fourchu, qui risquait de vous empoisonner à coups de remarques perfides). Elle cracha dans ses mains, et, faute de récupérer la scie, se mit en quête d'une autre occupation. Je ne pouvais rien pour elle, c'était un animal blessé à mort qui devait tenir sur ses jambes sans qu'on l'aide, sous peine de mordre ceux qui accouraient à son secours...

...Je sortis docilement mon carnet de croquis de la poche de mon uniforme, pris un crayon et commençai par les yeux. Il faut toujours commencer par là : beaucoup de gens qui ne savent pas dessiner croient à tort qu’on peut commencer par les traits du visage ou par le nez, alors que c’est le début de la fin. Je dessinai des yeux de hyène, car Himmler avait un rire de hyène, un rire perçant qui s’arrêtait net. Il avait de minuscules dents, mais ces dernières allaient devoir attendre. Sous les yeux, je plaçai un groin, un beau groin de cochon, et sous le groin, une moustache, et sous la moustache, une gueule ouverte et toute tordue, comme un museau de vache, dont je fis sortir un peu de foin. Pas de menton pour Himmler, car il n’en avait pas, les oreilles devinrent celles d’un ouistiti, et pour finir, au moment de choisir la silhouette, après avoir hésité entre la carpe et l’hippopotame, je me décidai pour le bon vieux porc domestique, avec ses grosses bajoues... 

...Dès dix-neuf quarante-sept, l’organisation juive clandestine Hagana employa des centaines d’armes à feu en provenance des réserves du général Rommel, acheminées à dos de chameau par le Sinaï jusqu’en Palestine. 
Un an plus tard, juste avant le début de la guerre d’indépendance, les Israéliens achetèrent à Prague vingt-cinq des avions Messerschmitt fabriqués pour la Luftwaffe dans les usines Avia, recouvrirent les croix gammées d’étoiles de David et, dans la bonne tradition Messerschmitt, allèrent canarder les Spitfires ennemis (repeints à l’égyptienne). 
Durant les combats acharnés contre la Jordanie, la Syrie, le Liban et les royaumes d’Irak et d’Égypte, des MG42, qu’on appelait aussi « tronçonneuses de Hitler », furent importés en fraude du sud de la France jusqu’en Israël. 
Des pistolets Heckler & Koch furent fournis en masse par les familles de la mafia sicilienne. 
Chez des marchands de canons grecs, on trouva des MP40 en quantité non négligeable. 
En bref : les armes allemandes empêchèrent la défaite des forces israéliennes... 

Chris Kraus

Chris Kraus

PS: En marge de ce livre et du sujet traité il se trouve qu'en Espagne un film intitulé EL SUSTITUTO (Le remplaçant) a été présenté le mois dernier. Ce film dont l'action se situe en 1982 (7 ans après la mort de Franco) parle des réfugiés nazis qui ont été protégés sous le régime franquiste. L'action se situe à Denia, très près de chez moi. Je savais par mon beau-père que notre canton avait servi de refuge à des criminels nazis en fuite. Voici la bande-annonce.

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #Histoire, #Nazisme, #Fascisme, #Après-guerre, #Mal, #Antisémitisme, #Israel, #Allemagne, #CIA, #KGB, #Mossad

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