Publié le 21 Janvier 2018

Bonjour les amis,

Je termine ma semaine consacrée à Woody Allen avec MATCH POINT, une comédie dramatique datant de 2005 que je n' avais jamais vue.Simplement je me souviens que ce film avait été salué à Cannes comme le grand retour du cinéaste américain.

Voici le sinopsis.

Jeune prof de tennis issu d'un milieu modeste, Chris Wilton se fait embaucher dans un club huppé des beaux quartiers de Londres. Il ne tarde pas à sympathiser avec Tom Hewett, un jeune homme de la haute société avec qui il partage sa passion pour l'opéra.
Très vite, Chris fréquente régulièrement les Hewett et séduit Chloe, la sœur de Tom. Alors qu'il s'apprête à l'épouser et qu'il voit sa situation sociale se métamorphoser, il fait la connaissance de la ravissante fiancée de Tom, Nola Rice, une jeune Américaine venue tenter sa chance comme comédienne en Angleterre...

Cette fois-ci on a droit au charme discret de la haute bourgeoisie anglaise.On se balade dans de belles propriétés cossues, les clubs de tennis très fermés inaccessibles au commun des mortels,les galeries d' Art,les musées, l' opéra de Covent Garden,etc...accompagné par des airs de bel canto italien qui apportent une petite touche surannée.

Dès qu' apparaît la pulpeuse Nora interprétée par Scarlett Johannson, on se doute bien qu' elle va troubler l' équilibre tranquille de cette petite société composée de gens exquis, de fort agréable compagnie.

Le rythme est lent.Allen prend tout son temps pour nous installer et faire avancer l' intrigue qui est finalement des plus banales.Chris tombe éperdument amoureux de Nora mais ne se resoud jamais à avouer sa liaison à Cloé, de peur de perdre sa confortable situation professionnelle obtenue grâce à la bienveillance de son beau-père.

On passe d' une petite trahison à de plus grosses trahisons...et puis, on s' ennuie ferme avec Chris qui est obligé d' inventer mensonges sur mensonges pour sauver les apparences.

Scarlett-Johansson qui démarre plutôt bien dans cette comédie car au début elle nous trouble et nous subjugue, finit par avoir un jeu théatrâl de moins en moins naturel...tout devient de plus en plus pénible.Même elle, elle finit par nous fatiguer...

Et puis, au bout d' une heure trente, le scénario nous embarque dans une direction inattendue, imprévue, et qui m' a paru psychologiquement assez peu vraisemblable.

La fin du film ne se veut pas du tout morale, mais sans toutefois être sulfureuse.Ce n'est pas du cinéma à la Chabrol.On est et on reste dans une atmosphère feutrée avec des gens délicieux dont on n' a aucune envie que leur harmonie soit troublée d' aucune manière.

MATCH POINT se laisse voir, et on se laisse balader par Woody qui sait nous faire partager un univers très éloigné du nôtre avec beaucoup de savoir-faire, mais au bout du compte, on se dit qu' on n' a pas grand-chose à se mettre sous la dent.

Donc, et malgré l' indéniable talent de Woody Allen, j' ai été déçu...déçu, et surpris de lire sur la page d' Allociné un grand nombre de critiques élogieuses...

Il y a quand même LIBÉ qui parle, à juste titre, d' une histoire digne de la collection Harlequin.C' est vrai: le scénario est vraiment léger...ce qui sauve le film c' est la galerie d' acteurs,la qualité des dialogues et de leur interprétation.

Woody Allen nous fait plein de clins d' oeil avec des références culturelles, que ce soit Dostoievski ou Sophocle,avec des références philosophiques sur le rôle du hasard dans notre vie, mais ne nous trompe pas sur la marchandise.

Au final, MATCH POINT c' est un super emballage de luxe très soigné,cousu main, mais pour une intrigue finalement presque quelconque... 

MATCH POINT...le charme discret de la bourgeoisie anglaise
MATCH POINT...le charme discret de la bourgeoisie anglaise

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #Cinéma, #Woody Allen, #Comédie dramatique, #Art, #Opera

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Publié le 20 Janvier 2018

Bonjour les amis,

Je continue mes séances de rattrapage avec Woody Allen.Cette fois-ci, c'est BLUE JASMINE que je viens de voir.

Alors, avant de vous parler moi-même de ce que m' inspire cette comédie dramatique de Woody Allen, je vous engage à lire cet article de Rosemar sur ce film.

Alors, ce film j' ai mis du temps à le voir parce que je ne suis pas très sensible aux charmes de Cate Blanchett, et comme c' est sur elle que repose tout le film, j' ai eu des hésitations...Mal m' en a pris car elle fait une magnifique interprétation absolument bouleversante.

Je ne vais pas répéter ce que dit Rosemar sur ce film: il y a la satire sociale de Woody, les deux mondes en opposition ( la jet set américaine et les prolos des quartiers populaires), l' hypocrisie des puissants qui ont leurs associations caritatives pour se donner bonne conscience de pratiquer l' évasion fiscale, leur mépris pour les loosers, leur suffisance.Ils vivent dans un autre monde.....il y a tout ça dans le film d' Allen, avec des contrastes assez drôles parfois entre le monde de Cate et celui de sa soeur.

Mais, au delà de ce thème de comédie, il y a le personnage tragique de Jasmine qui a tout vécu, qui a tout eu dans la vie, grâce à son mari. Et Jasmine vient de tout perdre.

Jasmine n' a jamais essayé de savoir si son mari était très honnête.Elle  préférait jouer les épouses confiantes...Elle n' a jamais essayé d' en savoir trop sur les frasques de son époux avec des amies de confiance ou des femmes de son entourage.

Jasmine se rassurait, en jouant le rôle d' épouse modèle, qui a toujours bon goût, qui sait organiser des soirées, des dîners,qui adore la vie mondaine, qui sait charmer les nombreux amis qui viennent à la maison. Cate règne sur son petit monde grâce à la manne financière que lui apporte son mari.

C' est un magnifique portrait de grande bourgeoise que nous livre Woody Allen.Une bourgeoise qui connaît tous les codes de la haute société,qui sait toujours se maintenir avec charme et  distinction.Elle fait partie de ces wonderful people dont l' Amérique a le secret.

Le film de Woody Allen mène sans cesse en parallèle les épisodes du passé de la grande Jasmine triomphante et glamour, avec son présent pathétique, fait de tentatives  de se reprojeter dans la vie tout en logeant dans le petit appart' de sa soeur.

Ce film pourrait s' intituler " Plus dure sera la chute"...Jasmine essaie de se relancer dans la vie professionnelle, en acceptant un emploi qui frise l' humiliation pour elle...mais elle ne supporte plus la vulgarité, les trivialités de ce bas-monde.Son esprit continue de naviguer dans d' autres sphères.Elle est devenue complètement dépressive, tient à coups de xanax et de vodka-martinis.

En fait, elle  a la lucidité de se rendre compte qu' elle n' a aucune chance de se reconstruire vraiment à moins qu' elle ne rencontre une personne qui peut à nouveau lui donner accès à tout ce qu' elle possédait.Et comme elle a beaucoup de classe et de charme, elle sait comment s' y prendre pour captiver un homme.Le passage dans le film où Jasmine séduit un diplomate promis à une brillante carrière est admirable. Jasmine arrive à le subjuguer,à le bluffer, alors qu' en réalité elle est au fond du trou et qu' elle tient à coups d' anti-depresseurs...

Malheureusement, sa rencontre amoureuse sera un échec car son passé et ses mensonges vont la rattraper.

Il faut saluer l' interprétation sublime de Cate Blanchett qui nous plonge dans le même désarroi que vit cette grande bourgeoise qui ne se remet vraiment jamais de ce qui lui arrive. Jasmine c' est peut-être le GRAND RÔLE de sa vie.

Woody Allen nous propose un portrait bouleversant et crée avec Jasmine un archétype féminin  aussi fort que Madame BOVARY. On sent que Jasmine ne trouvera pas le salut sans accéder de nouveau au standing social qui était le sien.Son personnage pourrait être agaçant...on pourrait même se dire que ce qui lui arrive est amplement mérité,que ça lui " fera les pieds", mais il n' en est rien.On souffre pour elle...on a envie qu' elle trouve une deuxième clé à son bonheur.

La dernière image du film est poignante...

Blue Jasmine de Woody Allen...un bouleversant portrait de femme

Blue moon...chanson fétiche de Jasmine qui marque le début de sa romance avec Hal

PS: j' ai dit au début de l' article que je n' étais pas sensible aux charmes de Cate Blanchett, mais ça c' était avant....avant d' avoir vu BLUE JASMINE.Dans ce film, elle m' a bluffé...Je suis conquis...

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #Cinéma, #Comédie dramatique, #Woody Allen

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Publié le 19 Janvier 2018

Bonjour les amis,

La semaine dernière un collègue m' avait parlé du film DALTON TRUMBO sorti en 2015, en m' expliquant qu' il avait particulièrement apprécié la qualité des dialogues, à tel point qu' il avait ressenti le besoin de revoir ce film.

Alors, titillé par la curiosité, j' ai moi-même cédé cette semaine à l' envie de visionner ce film.

En voici le sinopsis:

Hollywood, la Guerre Froide bat son plein.
Alors qu’il est au sommet de son art, le scénariste Dalton Trumbo est accusé d’être communiste. 
Avec d’autres artistes, il devient très vite infréquentable, puis est emprisonné et placé sur la Liste Noire : il lui est désormais impossible de travailler.
Grâce à son talent et au soutien inconditionnel de sa famille, Il va contourner cette interdiction. 
En menant dans l’ombre un long combat vers sa réhabilitation, il forgera sa légende.

Alors l' histoire de Dalton Trumbo est quand même assez édifiante.Voilà un scénariste qui n' est coupable de rien d' autre que d' être communiste.Aucune de ses oeuvres n' est directement une apologie du système bolchévique.Ses seules activités militantes sont syndicales, et il va se retrouver en prison, simplement pour se réfugier derrière le premier amendement des Etats-Unis qui protège la liberté de penser  et de réunion.

Voici un extrait traduit de sa vraie déclaration devant la commission des activités anti-américaines que j' ai repêché sur le net:

 

" M. STRIPLING M. Trumbo, je vais vous poser différentes questions, toutes auxquelles on peut répondre par oui ou non. Si vous voulez donner une explication après avoir fait cette réponse, je suis sûr que la commission sera d'accord. Toutefois, afin de mener cette audience de manière ordonnée, il est nécessaire que vous soyez réceptif à la question, sans faire un discours en réponse à chaque question.

M. TRUMBO Je comprends, M. Stripling. Votre travail est de poser des questions et le mien est d'y répondre. Je répondrai oui ou non, s'il me plaît de répondre ainsi. Je répondrai avec mes propres mots. Seul un crétin ou un esclave peut répondre par oui ou non.

LE PRÉSIDENT La présidence est d'accord avec votre argument selon lequel vous n'avez pas besoin de répondre par oui ou non aux questions. Allez-y, M. Stripling.

M. TRUMBO Puis-je... s'il plaît à la présidence, je ne vais pas faire un discours. J'ai seulement des témoignages de personnes responsables concernant la nature de mon travail. J'ai ici vingt documents dont je souhaite qu'ils soient inclus dans le procès-verbal afin que l'on sache quel est mon travail et ce que la commission pourrait chercher à dissimuler au peuple américain dans le futur.

LE PRÉSIDENT Ne faites pas une telle déclaration. Ce n'est pas correct. (...)

M. STRIPLING M. Trumbo, je vais répéter la question : êtes-vous membre de la Guilde des scénaristes ?

M. TRUMBO M. Stripling, le droit des travailleurs américains à des listes de membres secrètes et inviolables a été conquis dans ce pays au prix fort du sang et de la famine. Ces droits sont devenus une tradition américaine. Par la Voix de l'Amérique (station de radio de propagande internationale ­ NDT) nous avons diffusé au monde entier l'affirmation de la liberté de nos travailleurs.

LE PRÉSIDENT Répondez-vous à la question ou faites-vous un autre discours ?

M. TRUMBO Monsieur, je réponds vraiment à la question.

LE PRÉSIDENT Bien, quelle était la question,M. Stripling ?

M. STRIPLING J'ai demandé à M. Trumbo s'il était membre de la Guilde des scénaristes.

M. TRUMBO Vous m'avez posé une question qui vous permettrait de traîner ici tout syndiqué des États-Unis pour qu'il s'identifie comme membre d'un syndicat, de le soumettre à l'avenir à l'intimidation et à la coercition. Ceci, je crois, est une question inconstitutionnelle.

LE PRÉSIDENT Faites-vous un autre discours, ou cela est-il la réponse ?

M. TRUMBO Ceci est ma réponse.

LE PRÉSIDENT Maintenant la question est, M. Trumbo : êtes-vous membre de la Guilde des scénaristes ?

M. TRUMBO M. le président, je ne considérerais pas comme une honte d'être membre d'un syndicat. (...) Mais les syndicats ont droit au secret pour leurs listes de membres.

LE PRÉSIDENT Je reviens à la question : êtes-vous membre de la Guilde des scénaristes ?

M. TRUMBO M. le président, cette question est conçu edans un but particulier. Premièrement... (Le président tape du marteau.)

M. TRUMBO ... Premièrement, il s'agit de m'identifier avec la Guilde des scénaristes ; deuxièmement, il s'agit de chercher à m'identifier avec le Parti communiste et, par là, de détruire cette guilde...

LE PRÉSIDENT (tape du marteau). Refusez-vous de répondre à la question ?

M. TRUMBO Je ne refuserai de répondre à aucune de vos questions, Monsieur.

M. STRIPLING Juste un moment. J'ai quelques autres questions, M. Trumbo, que je voudrais vous poser. Êtes-vous ou n’avez-vous jamais été un membre du Parti communiste ?

M. TRUMBO Je comprends qu'on a donné aux journalistes une prétendue carte du Parti communiste m'appartenant... Est-ce vrai ?

M. STRIPLING Ceci n'est pas vrai.

LE PRÉSIDENT Êtes-vous ou n'avez-vous jamais été membre du Parti communiste ?

M. TRUMBO Je crois que j'ai le droit d'être confronté à n'importe quelle preuve en appui de la question. J'aimerais voir ce que vous avez.

LE PRÉSIDENT Oh, bien, vous le pouvez ! Vous le pourrez, très bientôt. (Rires et applaudissements.) (Le président tape du marteau.)

M. TRUMBO Ceci est le commencement...(Le président tape du marteau.)

M. TRUMBO... D'un camp de concentration américain.

LE PRÉSIDENT Ceci est une tactique typiquement communiste. Ceci est une tactique typiquement communiste (tapant du marteau). (Applaudissements.) "

Cette retranscription fidèle de l' audition de Trumbo est partiellement reprise dans le film de Jay Roach et vous donne une idée du personnage.

Pendant les comparutions devant la cour américaine, la situation dans laquelle se trouve Trumbo et neuf de ses collègues est assez absurde et à la limite de la farce ...sauf que tout ça va se terminer par 1 an de prison ferme, et par une interdiction professionnelle qui durera plus de 10 ans.

L' interprétation de Bryan Cranston est magistrale ( on le connaissait déjà dans la série BREAKING BAD où il est génial) mais ici, il excelle aussi et une bonne partie du film repose sur sa performance pleine de sensibilité, de conviction et d' humanité....Grâce à lui, on supporte quelques longueurs dans le film ( 10 ans d' interdiction c' est long...).

Trumbo a été blacklisté pendant 10 ans.C' est énorme pour quelqu' un qui n' a commis aucun délit...Le film qui, jusqu' à la sortie de prison de Trumbo, est assez dramatique prend ensuite une dimension parfois comique grâce aux tours de passe -passe qui permettront à  celui-ci de travailler sous de faux noms , et même de gagner un Oscar du meilleur scénario sous un nom d' emprunt.Trop beau pour être vrai...et pourtant cet épisode incroyable du film s' est réellement produit.

Le film de Jay Roach nous dresse le portrait d' Hollywood à l' époque du Maccarthisme:d' une part il y a ceux ceux, trop peu nombreux, qui soutenaient Trumbo comme Kirk Douglas ou Otto Preminger...et d' autre part il y a les autres comme John Wayne, Hedda Hopper ( interprétée par une Helen Mirren odieuse à souhait), Ronald Reagan qui n' hésitèrent pas à participer de manière active à la campagne de délation honteuse orchestrée par les partisans du sénateur McCarthy.

Dalton TRUMBO est un film nécessaire qui nous rappelle que notre liberté a été obtenue et acquise grâce à des personnes comme Trumbo qui ne transigent pas avec leurs principes et qui sont prêtes à en payer le prix.

Après avoir vu ce film, je me suis rappelé d' une scène de cérémonie des Oscars durant laquelle Nick Nolte, refusera ostensiblement d' applaudir  Elia Kazan qui avait reçu la statuette pour l' ensemble de son oeuvre.

Sur la vidéo à 2 min 03 secondes....

Elia Kazan avait dénoncé 8 camarades appartenant à une cellule communiste ainsi que 7 syndicalistes devant la commission des activités anti-américaines.

Et à Hollywood, tout le monde n' avait pas oublié...

Mais revenons à Dalton Trumbo.

Le film de Jay Roach critique,dénonce, règle des comptes,mais ne se veut pas excessivement revanchard. Ce film a au moins deux mérites:

1. d' abord celui de nous rappeler que ce triste épisode de l' histoire américaine n' a rien apporté de positif, pas la moindre loi, pas la moindre avancée, mais que par contre il a causé un nombre considérable de victimes qui méritaient bien qu' on leur rende hommage.

2. celui nous rappeler que la liberté n' est pas un acquis éternel et qu' il faut rester vigilant, notamment face aux responsables politiques toujours prêts à créer des paranoïas pour en restreindre son champ.

Dalton Trumbo est finalement un vrai héros comme on les aime et qui incarne dans ce film la conscience de l' Amérique qu' on aime.

 

Dalton Trumbo...une conscience américaine
Dalton Trumbo...une conscience américaine

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #Cinéma, #Maccarthysme, #Guerre froide, #Censure, #Liberté, #Liberté d' expression

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Publié le 17 Janvier 2018

Bonjour les amis,

Encore une petite princesse du Rock qui nous a laissé cette semaine. 

La camarde vient d' emporter Dolores O' Riordan à l' âge de 46 ans de manière soudaine, et pour des causes qui semblent, à l' heure où j' écris ces lignes, naturelles.

Dolores c' était la voix des Cranberries,une voix singulière, reconnaissable entre mille.

La mort de Dolores nous rappelle que parfois, il y a dans la destinée de certaines personnes une triste ironie du sort.

Dolores avait eu une vie très difficile: victime d' abus sexuels entre 8 et 12 ans, puis souffrant d' anorexie, diagnostiquée bipolaire, émotionnellement instable.Elle avait tenté de se suicider en 2013...

Or, c' est en 2018 que la mort est venue la faucher, à un moment où tout semblait aller plutôt bien ,alors qu' elle paraissait en forme et qu' elle avait des projets artistiques.

C' est quand tout allait plutôt mieux que la mort s' est rappelée très inopinément à son souvenir.

Il n' y a pas plus inopportun que la mort parfois.

Je n' avais pas suivi de très près la carrière de Dolores et je connaissais surtout les tubes du groupe que tout le monde a en tête.Mais de toutes leurs chansons, il en est une que j' apprécie plus que les autres, une chanson fétiche: c' est DREAMS, la première chanson qui  a projeté les Cranberries sur la scène internationale...DREAMS qu' on entend dans la délicieuse comédie VOUS AVEZ UN MESSAGE de Norah Ephron, datant de 1998, avec Tom Hanks et Meg Ryan.

Oh my life is changing everyday,
Oh, ma vie change chaque jour,
In every possible way.
De toutes les manières possibles.
And oh my dreams,
Et oh, mes rêves,
It's never quite as it seems.
Ce n'est jamais aussi exact qu'il ne paraît.
Never quite as it seems.
Jamais aussi exact qu'il ne paraît.

I know I felt like this before,
Je sais que j'ai déjà ressenti cela avant,
But now I'm feeling it even more,
Mais maintenant je le ressens encore plus,
Because it came from you.
Parce que cela vient de toi.
Then I open up and see,
Alors je m'ouvre et je vois,
The person falling here is me,
La personne qui tombe ici c'est moi,
A different way to be.
Une différente façon d'être.

Ah, la da ah...
Ah, la da ah...
La...
La...

I want more, impossible to ignore,
Je veux plus, impossible de l'ignorer,
Impossible to ignore.
Impossible de l'ignorer.
And they'll come true,
Et ils deviendront vrais,
Impossible not to do,
Impossible que ça ne soit pas le cas,
Impossible not to do.
Impossible que ça ne soit pas le cas.

And now I tell you openly,
Et maintenant je te le dis ouvertement,
You have my heart so don't hurt me.
Tu as mon coeur alors ne me fais pas souffrir.
You're what I couldn't find :
Tu es ce que je ne pouvais pas trouver :
A totally amazing mind,
Un esprit totalement stupéfiant,
So understanding and so kind ;
Tellement compréhensif et tellement aimable ;
You're everything to me
Tu es tout pour moi.

 

 

Oh my life is changing everyday,
Oh, ma vie change chaque jour,
In every possible way.
De toutes les manières possibles.
And oh my dreams,
Et oh, mes rêves,
It's never quite as it seems.
Ce n'est jamais aussi exact qu'il ne paraît.
'Cause you're a dream to me,
Parce que tu es un rêve pour moi,
Dream to me.
Un rêve pour moi.

Ah, da, da da da, da, la...
Ah, da, da da da, da, la...


 

J' adore cette chanson très fraîche, très aérienne,et qui nous parle à tous.

Qu' est-ce que notre vie si ce ne sont que des rêves, des rêves d' amour, des rêves de désirs d' amour...et qui semblent  si réels parfois...si réels qu' on pourrait presque les toucher du doigt.

Où-es tu Dolores ? Ton esprit vient de s' envoler et plane avec les oiseaux quelque part au dessus des falaises tourmentées de ton Irlande natale...Une tempête soudaine t' a happé et ta voix vient de s' évanouir comme dans un mauvais rêve lointain.

All my dreams...

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #musique, #rock, #musique celtique, #folk, #cranberries, #mort

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Publié le 15 Janvier 2018

Bonjour les amis,

Il y a deux jours il faisait un p' tit temps frisquet par chez moi, et je me suis dit que c' était le moment idéal pour voir WIND RIVER de Taylor Sheridan.

Bien m' en a pris car c' est un film superbe.

Voici le sinopsis:

Cory Lambert est pisteur dans la réserve indienne de Wind River, perdue dans l’immensité sauvage du Wyoming. Lorsqu’il découvre le corps d’une femme en pleine nature, le FBI envoie une jeune recrue élucider ce meurtre. Fortement lié à la communauté amérindienne, il va l’aider à mener l’enquête dans ce milieu hostile, ravagé par la violence et l’isolement, où la loi des hommes s’estompe face à celle impitoyable de la nature…

WIND RIVER est un très beau film de facture classique.Le premier grand personnage du film c' est une réserve indienne dans le Wyoming durant l' hiver.

Le décor est planté, somptueux, majestueux, imposant le respect.Dans cet univers âpre , la jeune enquêtrice du FBI a besoin de l' aide de Cory le chasseur qui, lui, sait interpréter les moindres signes ou traces dans la neige.

La trame policière reste simple et linéaire.L' enquête avance aussi lentement et sûrement qu' un trappeur avançant dans la neige chaussé de ses raquettes.L' intrigue est surtout un prétexte pour nous mettre en scène les personnages qui vivent dans ces contrées reculées.

 

Voici ce que dit BENOITG20 sur la page d' allociné:

Wind River" est un film âpre, humain et dur tant dans l'univers hostile et glacé, que dans le vécu profond des personnages... C'est une peinture sans concession de laissés pour compte isolés, qui tentent de survivre dans cette réserve indienne du Wyoming. À travers la découverte macabre d'un corps sans vie dans cette neige immaculée, le réalisateur Taylor Sheridan va nous plonger dans un monde où le destin de chacun est ancré à la rudesse de l'endroit et de son climat. Tout n'est que privation, résignation, désillusion et les faits dramatiques qui sont mis en exergue, qu'ils soient passés ou présents ne font que renforcer le malaise que dégage le mal-être de ces personnages... Accepter la douleur, vivre avec, se surpasser pour continuer à exister et faire exister celle ou celui disparu, est ici superbement décrit et même transcendé ! Au delà de l'enquête pourtant bien menée, c'est surtout la dimension humaine, dans tout ce qui concerne le relationnel qui nous touche vraiment... Un film profond, sensible où chaque acteur, en particulier Jeremy Renner, nous révèle une psychologie mise à nu, pour nous atteindre avec pudeur, délicatesse et pertinence. Le sort de cette communauté d'amérindiens est ici un des points essentiels, en étant extrêmement bien montré. Un beau film de à ne pas louper !

J' aimerais juste ajouter que ce film nous parle d' un univers où la valeur des hommes tient à leur force mentale, à leur capacité à surmonter la rudesse des éléments.Ici c' est la montagne qui s' impose aux hommes , et pas le contraire...

Dans cet univers il n' y a pas de hasard et seuls  ceux qui sont à la fois forts mentalement et humbles devant les forces de la nature survivent.

J' ai beaucoup aimé les scènes où Cory initie son fils aux règles qu' il faut respecter dans la nature.Tout se prépare méticuleusement: les sorties, le matériel,l' équipement, les armes...Rien n' est laissé au hasard et il faut savoir observer son environnement, l' évolution du temps qu' il fait, car les erreurs ne pardonnent pas.

J' ai été fortement imprégné par ce film qui m' a vraiment donné l' impression d' en savoir plus sur cette partie des Etats-Unis qui vit en dehors du rêve américain.

Et puis, WIND RIVER m' a ramené à certains souvenirs personnels de mon enfance.

Quand j' avais 10 ans une partie de ma famille s' était décidée à aller chercher fortune au Canada,à Edmonton, en Alberta où nous avons des cousins.C' est une partie au centre du Canada, très continentale avec des hivers très rudes, au moins aussi rudes que ceux qu' on voit dans WIND RIVER.

Mon oncle, et mes grands-parents s' étaient installés à Edmonton fin des années soixante en attendant que le reste de la famille les rejoigne.Ils y ont vécu 3 ans.Finalement, mon père, ma mère,mon oncle et ma tante décidèrent de rester en France, mais ça  s' est joué à très peu de choses.

Ils ont reculé à la dernière minute, mais moi je me souviens bien que je racontais déjà à mes professeurs que toute la famille allait émigrer.Je frimais avec mes petits copains et je m' imaginais déjà vivant comme Davy Crockett et chassant le caribou.

Je frimais devant mes petits copains mais en réalité j' étais très anxieux d' aller vivre dans un pays très éloigné dans lequel les habitants parlent une langue dont je ne connaissais que les rudiments.

Avant-hier, j' ai repensé à ce moment crucial de notre histoire familiale.

Si j' étais allé à Edmonton à l' âge de 12 ans ma vie en aurait été complètement bouleversée...J' aurais vécu à l' américaine dans une  ville entourée de grands espaces très peu peuplés où c' est la nature qui prédomine.

Entre les corons du Nord de la France où je vivais et les grands espaces canadiens, il y avait un monde, une galaxie...

Et avant-hier,en regardant les paysages de WIND RIVER, l' immensité des espaces, je n' ai pas pu m' empêcher de penser que ces espaces auraient pu être les miens...que tout s' est joué à peu de choses...à très peu de choses...

Paysage d' Alberta...

Paysage d' Alberta...

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #Cinéma, #Film policier, #Nature, #Hiver, #Amérique, #Indiens

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Publié le 13 Janvier 2018

Bonjour les amis,

je vous ai parlé  la semaine dernière d' ANNIE HALL qui est un film qui marque le véritable début de Woody Allen en tant qu' auteur à la fois comique et dramatique.

Cette semaine, j' ai donc visionné deux films postérieurs, deux comédies.

D' abord MEURTRE MYSTÉRIEUX  A MANHATTAN.

Voici le sinopsis:

L'éditeur Larry Lipton et son épouse Carol logent dans un luxueux appartement de Manhattan où ils se lient rapidement d'amitié avec leur voisins de palier, Paul et Lillian House. Un jour, cette dernière décède d'une crise cardiaque. Une mort étrange, la vieille dame n'ayant jamais eu de problèmes de santé majeurs. Petit à petit, l'idée d'un meurtre se précise et Carol Lipton est bien décidée à élucider ce mystère.

Le film est une comédie fraîche et divertissante.Allen y est moins insupportable que dans ANNIE HALL, et cette fois-ci c' est plutôt Diane Keaton qui a un peu le diable au corps et qui est assez incontrôlable.

C' est dans ce film que Woody Allen prononce sa fameuse phrase: " Quand j' écoute du Wagner , ça me donne envie d' envahir la Pologne..."

Je vous mets l' une des meilleures scènes du film.Un groupe d' amis essaie de maintenir une conversation au téléphone en utilisant des fragments préparés d' avance avec la voix d' une des complices de l' un des personnages...très drôle...

Et, le lendemain, j' ai visionné COUPS DE FEU SUR BROADWAY, et là les amis, c' est la catégorie au dessus.Ce film c' est du caviar !

Voici le sinopsis:

A New York, dans les années vingt, un jeune auteur de théâtre passe un marché avec un gangster : celui-ci finance sa pièce, mais en échange sa petite amie est engagée. Celle-ci est protégée par un garde du corps qui, peu à peu, se mêle de tout et intervient dans la mise en scène.

Alors ce film , c' est un petit bijou à la gloire du théâtre et des acteurs.

Ça démarre comme dans une comédie de Lubitsch avec une situation dont on sait dès le départ qu' elle va provoquer des moments très drôles: un mafioso qui impose à un metteur en scène sa petite amie complètement inculte, affublé d' un fort accent des faubourgs et qui n' a aucun talent pour le théâtre, dans une oeuvre cérébrale pour intellos, une oeuvre à la Ibsen ou à la Tchekov.

Et effectivement, on ne sera pas déçu avec cette actrice complètement en décalage par rapport au reste de la troupe: par exemple, elle se souvient bien du début d' une réplique ( To be...) mais qui a du mal à se souvenir de la fin ( ...or not to be).

Dans cette comédie Woody Allen, a une autre super idée.Il ne s' attribue pas le rôle du metteur en scène David Shayne mais le confie à John Cusack, parfait dans la peau du personnage, et un peu moins tête à claques que Woody.

Par ailleurs, Allen situe l' action en 1928, c' est à dire durant l' âge d' or de Broadway. Les décors et les extérieurs sont soignés.On y est , on s' y sent:l' ambiance nocturne de la ville qui ne dort jamais,les speakeasy, les règlements de compte des mafiosi, les clubs avec des numéros de cabarets exécutés par des troupes de girls pétillantes,les ballades romantiques dans les parcs de Greenwich village,etc...Woody aime passionnément sa ville et sait nous le transmettre.

COUPS DE FEU SUR BROADWAY...une comédie tout simplement réjouissante
COUPS DE FEU SUR BROADWAY...une comédie tout simplement réjouissante

On va suivre les répétitions de l' oeuvre de Shayne et les difficultés qu' aura celui-ci pour la monter.On va découvrir peu à peu tous les personnages qui vont devoir interpréter la pièce.C' est filmé avec beaucoup de sensibilité et Woody Allen sait nous faire partager son amour pour les acteurs ( un peu comme Truffaut dans LE DERNIER METRO ou la NUIT AMERICAINE).

Il faut noter l' excellente composition de Diane West en Helen Sinclair, grande star du théâtre tombée dans l' oubli qui va tenter, grâce à l 'oeuvre de David Shayne, de faire son grand retour sur la scène new-yorkaise. Helen est impayable,fantasque, excentrique,égocentrique divine, toujours inspirée...elle se comporte dans la vraie vie comme si elle était sur une scène de théâtre en train d' interpréter Cléopâtre et Shayne en tombera amoureux.

On voit aussi dans le film comment le metteur en scène modifie , peu à peu, le texte original de la pièce pour résoudre certains conflits entre les acteurs.

Mais le clou de cette comédie, l' idée géniale, c' est que Cheech, le garde du corps de la fiancée du mafioso ( interprété par Chazz Palmintieri) va faire des suggestions très pertinentes qui vont complètement changer l 'oeuvre originale.

Cheech est un homme de main de Nikki. C' est un personnage violent et vulgaire qui s' est fait dans la rue, qui n' a aucune culture mais qui possède une vraie connaissance intuitive de la nature humaine.C' est lui qui va rectifier certains défauts de la pièce ( les personnages qui ne parlent pas comme dans la vraie vie)....Peu à peu, Cheech  s' installe comme co-auteur à part entière et finit par s' emparer de l' oeuvre et par la faire sienne.Ça c' est une idée de comédie absolument splendide. Cheech collabore, mais avec ses codes et ses règles de gangster.On jubile pendant le film, on pouffe...C' est tout simplement réjouissant.

Je n' en raconte pas plus.COUPS DE FEU SUR BROADWAY est une comédie pleine de rebondissements avec plein de personnages attachants, une comédie magique menée tambour battant qui nous enchante et qui nous ravit.

D' ailleurs, je vais la revoir, mais cette fois-ci en VO...rien que pour entendre l' accent pointu et criard de la fiancée du mafioso, et les exclamations très téatrales d' Helen Sinclair.

Shayne retravaillant son texte avec Cheech

Shayne retravaillant son texte avec Cheech

Shayne qui succombe peu à peu au charme de son égérie...

Shayne qui succombe peu à peu au charme de son égérie...

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #Cinéma, #Comédie, #Woody Allen, #Théâtre

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Publié le 13 Janvier 2018

Bonjour les amis,

la semaine dernière j' avais été très critique avec le BLADE RUNNER 2049 de Denis Villeneuve qui, malgré ses qualités esthétiques indéniables m' avait plongé dans un profond ennui et agacement.

Evidemment, s' agissant d' une oeuvre d' un grand cinéaste comme Villeneuve, et s' agissant aussi de la suite du chef d' oeuvre de Riddley Scott , je ne pouvais qu' être doublement déçu.

Alors, pour ne pas rester sur une sensation de frustration, j' en ai profité cette semaine pour découvrir des films antérieurs  de Villeneuve afin de renouer un peu avec lui.J' avais beaucoup aimé son PRISONERS, un film particulièrement angoissant qui vous tient en haleine pendant 2 h 30.

Alors j' ai commencé par visionner ENEMY que je n' avais pas vu.

Encore une fois j' ai été très déçu car, après une introduction énigmatique dans une atmosphère pesante et très allégorique, le film nous embarque vers " destination nulle part"...Mais ça, le spectateur aura attendu 2 heures pour s' en rendre vraiment compte.Une mise en scène parfois brillante mais au service de rien.Quel était le projet de Villeneuve ? Je préfère me taire pour ne pas dire de bêtises mais j' en suis arrivé à me demander si le réalisateur en avait un: je veux dire un "vrai projet"...Je crois que ENEMY est à ranger dans la catégorie " métaphores"...certains aimeront, d' autres pas: moi je suis dans la 2 ème catégorie.

Mais, bien évidemment, je ne renonce pas aussi facilement avec un grand auteur, et je me suis lancé ( appuyé en cela par notre ami Fatizo) dans le visionnage de SICARIO:

Et là, ma persévérance a été récompensée...

Le dernier grand film que j' avais vu sur les cartels de la drogue était SCARFACE de Brian de Palma qui remonte à 1983.

Entre temps j' avais vu le CARTEL de Riddley Scott, dont certaines scènes ont été filmées juste à quelques km de chez moi à Pego dans une luxueuse villa .

Cartel est un film ambitieux, qui veut atteindre une certaine dimension métaphysique sur l' animalité humaine, mais le film devient parfois bavard, sentencieux...et aussi involontairement ridiculement vide.Le scénario écrit par le Pulitzer américain Cormac McCarthy n' a pas inspiré le grand Riddley Scott qui bâcle certaines scènes comme la liquidation du parrain ( mais en soigne d' autres aussi comme l' éxécution planifiée soigneusement d' un motard tueur à gages).Malgré tout, CARTEL est un film à voir.

Mais revenons à Villeneuve et à son SICARIO.

Voici la bande-annonce.

Cette fois-ci on n' a pas droit à un film bavard.Ce film est l' antithèse de CARTEL.Ici, ce sont les faits, les actions, les personnages,les lieux et les ambiances tendues qui font le film.

Villeneuve nous plonge au coeur d' actions coup de poing d' agents anti-drogue aux Etats-Unis, nous projette au coeur de la ville de  Juarez au Mexique, ...les atmosphères sont excellemment rendues.Les prises de vues superbes...Les plans aériens sont de toute beauté...On reste scotché.

Le scénario est très prenant.On suit les péripéties de Kate Macer, une jeune agent du FBI idéaliste et volontaire.Elle sera adjointe à une autre unité qui intervient aux Etats-Unis mais aussi de manière clandestine au Mexique et elle est confrontée à un monde très dangereux où il faut douter de tout, et où on n' est sûr de rien.

D' une part, il y a des agents de police corrompus...d' autre part, et face à des narcotrafiquants très tordus, les flics ( qui ne disposent pas toujours des moyens légaux pour intervenir) ont appris, eux-aussi, à répondre de manière toute aussi tordue.

Finalement, le spectateur est maintenu en haleine, et ne sait pas sur quel pied danser jusqu' à la dernière seconde du film.

Tous les personnages sont très bien interprétés, sobrement et de manière très réaliste et convaincante.

Emily Blunt est parfaite dans son rôle d' agent intègre qui ne tergiverse pas avec ses principes...Très forte et fragile à la fois.

SICARIO de Denis Villeneuve...une mise en scène époustouflante.

Benicio del Toro , avec sa gueule à couper au couteau,est très inquiétant et nous maintient dans la plus grande des ambiguïtés...

En espagnol, on dit qu' il a une " cara de pocos amigos"...une " tête à avoir peu d' amis"...

SICARIO de Denis Villeneuve...une mise en scène époustouflante.

Cette fois-ci on peut dire que Villeneuve maîtrise complètement son sujet.Sa mise en scène ne souffre d' aucune baisse de rythme...Le film alterne très bien les scènes d' actions filmées avec maestria , avec celles où on s' interroge avec notre héroïne avec qui on s' identifie complètement.

La fin ne se veut pas moralisatrice.Villeneuve laisse le spectateur juge de ce qu' il a vu.

Bravo ! SICARIO est une grande réussite et Villeneuve un grand metteur en scène... mais ça, on le savait...

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #Cinéma, #Mexique, #Drogues, #Narcotrafiquants, #Etats-unis, #Police, #FBI, #DEA

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Publié le 11 Janvier 2018

Bonjour les amis,

Cette semaine j' ai lu un papier dans le journal EL PAIS dans lequel le journaliste disait que, selon lui, ANNIE HALL était l' une des plus grandes comédies du XX ème siècle.

Alors moi, ANNIE HALL, je l' ai vu lors de sa sortie en 1977, mais au Vénézuela.

Mes cousins m' avaient emmené voir la projection du film doublé en espagnol alors qu' à l' époque de ne connaissais pratiquement rien de la langue de Cervantes ( ça s' est un peu arrangé depuis...).

J' ai donc vu ce film dans lequel Woody Allen est hyper bavard et parle avec un débit de mitraillette sans comprendre un seul traître mot.Que dalle !

ANNIE HALL...40 ans après.

Donc, après avoir lu cet article d' EL PAIS cette semaine, je me suis dit qu' il serait temps de réparer cette lacune et de voir cette oeuvre majeure, mais cette fois-ci en comprenant les dialogues ( tant qu' à faire...).

J' ai donc visionné cette semaine la version française de ce film. Notons au passage que le doublage en français n' est pas terrible.

40 ans après j' ai donc regardé le film dont je n' avais rien compris 40 ans plus tôt.Il n' est jamais trop tard pour bien faire ! Ça a été assez cocasse pour moi de revoir les images, mais cette fois-ci en pouvant y mettre du sens derrière.

Et après avoir visionné le film une première réflexion s'est imposée immédiatement..

ANNIE HALL est  un tournant dans la carrière de Woody Allen, car c' est à partir de ce film qu' il aborde tous les thèmes qu' il affectionne: son amour pour New-York, ses nombreuses obsessions ( les femmes, le sexe, la mort, l' antisémitisme, l' éducation, la famille), ses souvenirs, ses paranoïas...Tout y est.C' est à partir d' ANNIE HALL que Woody Allen mêlera le comique avec des sujets bien plus graves.

ANNIE HALL est le film qui lance définitivement le Woody Allen qu' on connaît tous, donc il faut le voir.C' est sa vraie OPERA PRIMA.

Mais une autre réflexion s' est imposée également.Le film  a énormément vieilli.

Woody parle sans arrêt comme un moulin à paroles, il jacasse encore plus que Woody Woodpecker, et il en devient vite assez assommant.

Vu avec nos yeux d' aujourd' hui,son personnage est tellement nombriliste et centré sur lui-même qu' il finit aussi par déclencher une certaine forme d' antipathie.Il y est un peu trop "tête à claques".

Woody Allen en fait des tonnes et certaines scènes qui se voulaient drôles à l' époque sont parfaitement ridicules aujourd' hui.Par exemple,durant  la scène des homards dans la cuisine,Allen fait un peu trop la chochotte et on a envie de l' arrêter et de lui dire.

" Bon coco...là, t' en fais vraiment trop...Passons à autre chose".

La critique des intellos de gauche de l' époque, de leur manière de se prendre au sérieux et de pontifier , est souvent assez lourdingue...

Mais il ne faut pas être injuste car il y a aussi des passages vraiment savoureux dans cette comédie.

Par exemple Woody Allen se dirige parfois directement à la caméra et nous prend à témoin de ses mésaventures, ou alors il prend à témoin les passants dans la rue...Il finit même par prendre à témoin le vrai Marshal McLuhan en personne qui fait une apparition dans le film.Trop drôle.

Il utilise aussi des procédés narratifs originaux avec ses personnages qui se dédoublent.Tout cela est réussi.

Finalement ANNIE HALL est un film qui nous agace et qui nous ravit en même temps.Quand Allen en fait trop , on regarde sa montre...et puis, 5 minutes plus tard, il nous touche vraiment.C' est un film que je qualifierais d' irrégulier, en dents de scie...

La fin, elle, est superbe, géniale.Allen monte une pièce de théâtre à New-York dans laquelle il met en scène l' histoire qu' il a vécue avec ANNIE HALL mais en changeant le dénouement.C' est très touchant, nostalgique, mélancolique et presque magique ( et ça m' a rappelé un peu la fin du film Lalaland).

Donc vous m' avez bien compris les amis.Même si ANNIE HALL est entaché de gros vilains défauts et que Woody Allen y est parfois exaspérant, c' est une oeuvre indispensable que tout cinéphile aimant ce réalisateur doit absolument voir...même 40 ans après.

 

 

L' une des meilleures scènes du film...avec l' apparition du vrai Marshal McLuhan.

PS: A noter des apparitions savoureuses dans le film.

Marshal McLuhan dont j' ai parlé., la première apparition de Jeff Goldblum, celle de Paul Simon en producteur californien très cool accompagné d' une ravissante Shelley Hack, celle de Shelley Duvall, la première apparition de Sigourney Weaver aussi...Tous éclatants de jeunesse !

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #Cinéma, #Comédie, #Humour, #Woody Allen

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Publié le 10 Janvier 2018

Bonjour les amis,

Le politiquement correct vient de franchir un pas de plus...

Mais d'abord, et pour me suivre, lisez cet article.

Alors là, les amis, je dis STOOOOOP !

Ça suffit comme ça les conneries.

Le public qui applaudit la fin de l'opéra original, n'applaudit pas l'assassinat de Carmen, mais applaudit l'ensemble de l'oeuvre.

Alors, si on commence à changer les fins des chefs d'oeuvre de l' Art Lyrique, et aussi (tant qu' on y est) les fins des pièces de théâtre pour les rendre conformes à notre morale du XXI ème siècle, on n'a pas fini.

C'est un sacrilège bien sûr. Aucun metteur en scène n'a le droit moral de changer une oeuvre (et encore moins un chef d'oeuvre), même s'il se protège derrière l'alibi selon lequel sa mise en scène serait une libre adaptation. C'est un mensonge: son adaptation n'est pas si libre que ça puisqu'elle reprend 99,99 % du matériel musical de Bizet et ne change que la fin.

On est dans le contre-sens le plus parfait, le plus absurde et le plus ridicule.

Doit-on rappeler à un metteur en scène que le fait d'assassiner sur scène une héroïne pour laquelle le public se sent attaché est sans doute la meilleure manière de dénoncer la violence machiste ? Ce crime nous saisit d'horreur (si on est normal...)

Par ailleurs la nouvelle fin alternative n' arrange rien puisque Carmen tire sur Don José et qu'elle commet un homicide , même si c'est de la légitime défense.

Tant qu'à changer l'histoire, le metteur en scène n'avait qu' à faire exécuter à Carmen une prise  de Kung-fu et lui faire immobiliser son agresseur par une solide clé au bras en attendant l'intervention des forces de l'ordre...

Et puis, tant qu'on y est, il ne faut pas s'arrêter en si bon chemin. Dans l'opéra de Bizet le toréador Escamillo triomphe dans les arènes. C'est trop cruel pour les taureaux cette histoire et il faut changer ça aussi.

On est en 2017 et le taureau ne doit pas mourir  et c'est Escamillo qui doit succomber à un coup de corne ! Ça lui apprendra à embêter les taureaux qui ne lui ont rien fait...

Escamillo doit mourir aussi pour ne pas choquer tous les défenseurs de la cause animale !

Vous le voyez les amis, les retouches à l'oeuvre originale de la part de ce metteur en scène dont je préfère taire le nom sont tout simplement ri-di-cu-les...

J'espère simplement qu'il ne fera pas d'adeptes à l'avenir.

Alors, ne me prenez pas pour un sadique, ni pour un sale macho, mais je vous remets la vraie fin tragique de notre héroïne.

 

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #Opéra, #Carmen, #Georges Bizet, #Art Lyrique, #Théâtre, #Art, #Culture, #Humour

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Publié le 7 Janvier 2018

Bonjour les amis,

Je souhaite une bonne fête à nos amis russes,ukrainiens et grecs qui célèbrent Noël aujourd' hui...durant la nuit du 6 au 7 Janvier.

J' aimerais partager avec eux et avec vous d' abord 3 chants.

Commençons avec une pièce ukrainienne.....

C' est magique ces harmonies vocales des Voloshki sisters. Un bel exemple de polyphonie. J' adore...c' est si doux, si sensuel...

 

Voici maintenant un Chant de Noël grec avec des harmonies très orientales...

Et pour finir cette première série, voici un Chant de Noël russe avec de très belles masses vocales aériennes...et des basses venues des profondeurs de l' Oural...

Je souhaite à tous nos amis orthodoxes une bonne célébration de la nativité  et leur dédie deux chants de Noël ( l' un russe et l' autre ukrainien) que j' aime beaucoup et que nous avions interprété avec notre propre chorale.

A partir de 2 minutes 30 secondes , ça devient carrément jouissif...

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Rédigé par alea-jacta-est

Publié dans #Noël, #Chrétiens orthodoxes, #Chorale, #Eglise, #Chants, #Musique sacrée

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