Les nouvelles sanctions contre la Russie vont-elles marcher ?

Publié le 24 Octobre 2025

Bonjour les amis,

Vous vous souvenez tous de cette phrase lapidaire de John Mc Cain disant que la Russie était avant tout une station-service dotée de l'arme nucléaire.

Certains ont voulu voir dans cette citation une forme d'arrogance ou de mépris, mais moi j'y voyais surtout l'expression de ce qu'est ce grand pays complètement et profondément déséquilibré: plus grand pays de la planète en superficie mais dont le PIB équivaut à celui de la Corée du Sud. Pas très glorieux tout ça !

Revenons à la guerre en Ukraine et aux mille et un changements de caps de Trump sur la manière de mettre fin au conflit. Je finis par m'y perdre moi-même tellement le président des USA a dit sur ce sujet tout et le contraire de tout. Je n'oublie cependant pas que les va-et-vient présidentiels ne doivent rien au hasard mais qu'ils sont dus à un manque profond de stratégie. Trump sait ce qu'il veut mais ne sait visiblement pas comment y parvenir de la meilleure manière.

Je voudrais m'arrêter cependant sur la dernière initiative coercitive trumpienne contre les intérêts des sociétés pétrolières russes dont les effets ne seront pas sans conséquences pour l'économie de ce pays.

On peut douter de l'ampleur de l'impact mais pas du fait qu'il y aura un impact comme le montre cet article mis en lien ci-dessous.

J'ai peu de choses à ajouter si ce n'est que cette initiative de Trump va dans le sens que je souhaite. En effet en Europe nous sommes en train de consentir d'énormes efforts budgétaires pour aider en armements l'Ukraine. Cette aide pèse et pèsera longtemps sur les budgets des pays de l'UE qui sont eux-mêmes, pour la plupart, surendettés comme c'est notamment le cas de la France.

Donc la question qui se pose pour nous, et qui ne fait pas l'unanimité en Europe (et notamment en Espagne), est de savoir à quel niveau on situe le curseur budgétaire de notre aide aux ukrainiens ?

Quand on parle de l'inefficacité des sanctions économiques contre la Russie on se situe souvent sur le court-terme mais on n'oublie de prendre en compte que dans ce genre de pays liberticide où les oppositions ne peuvent pas s'exprimer, tout va bien jusqu'au moment où tout va très mal. Les chutes de régime en Russie sont historiquement brutales et rien ne les présageait quelques semaines avant qu'elles ne se produisent...Donc une asphixie économique lente peut se révéler, en fin de compte, plus efficace qu'il n'y paraît à simple abord si on est à la fois fermes et patients. C'est tout mon souhait.

Ça fait longtemps que j'écris qu'on sous-estime le poids des sanctions économiques sachant que, par ailleurs, c'est la seule chose que nous pouvons faire sans nous plonger nous-même dans de graves difficultés. 

Donc je ne répondrai pas à la question qui est posée dans le titre de mon billet, mais simplement je maintiendrai la foi du charbonnier en misant sur le fait que ces sanctions exercent une terrible pression bien réelle qui bloque et fixe Poutine sur le maintien de son objectif ukrainien et qui le freine dans plein d'autres domaines de développements de son économie devenue terriblement dépendante de voisins opportunistes comme la Chine.

Je vais paraphraser l'avocat d'ASTÉRIX dans l'album LES LAURIERS DE CÉSAR. Il citait constamment le grand Caton, quelques soient les circonstances, commençant systématiquement toutes ses plairoiries en lançant un sonore "Delenda Cartago ! " ...Il faut détruire Carthage, et dans le cas qui nous intéresse il faut étouffer le poutinisme et ce sera aux russes eux-mêmes de nous débarrasser de ce grand système criminel du XXI ème siècle.

A eux de faire le boulot...et à nous de ne pas céder sur le droit des peuples à disposer de leur souveraineté.

PS: Hors-sujet.

Commentaire indigne et révoltant de Rima Hassan sur les éxécutions publiques honteuses de supposés traîtres par les tueurs du hamas dans les rues de Gaza. Elle écrit sur instagram: ..."one by one "..."un par un"...

Les nouvelles sanctions contre la Russie vont-elles marcher ?

Nathalie Loiseau a demandé au parlement européen une sanction contre l'euro-diputée Rima Hassan en vertu de 2 articles du règlement exigeant de la part de ceux-ci un minimum de décence et de dignité...
 

Les nouvelles sanctions contre la Russie vont-elles marcher ?

LFI n'est pas un parti et ne fonctionne pas comme un parti. D'ailleurs la formation n'a même pas l'intention de sanctionner Rima Hassan (surnommée par certains Rima HAMAS) après son message complaisant sur les éxécutions publiques de supposés traîtres palestiniens par les tueurs du HAMAS dans les rues de Gaza. C'est un message qui la couvre de honte, elle et ses correligionnaires...En fait ça fait longtemps que les masques sont tombés. Donc je ne vais pas être faux-cul et faire mine de m'indigner car à chaque fois que Rima Hassan prend la parole elle enfonce complètement LFI et, au train où vont les choses, les prochaines élections seront catastrophiques pour cette formation (ce dont je me réjouis...).

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C
L'UE en est arrivée au point où elle pratique le terrorisme envers ses propres membres comme le résume bien cet utilisateur de X :<br /> <br /> "Il semblerait que le Royaume-Uni et l'UE aient lancé une guerre terroriste contre leurs propres membres, autrement dit avec l'aide d'un pays tiers. Eh oui. Voilà jusqu'où cette folie est allée. Car c'est de la pure folie, ne vous y trompez pas. Quiconque pense à une coïncidence après que le Premier ministre polonais Donald Tusk a déclaré il y a quelques jours sur X que toutes les « cibles russes » dans l'UE étaient légitimes est un imbécile. Malheureusement, cette folie et ces propos d'un insensé font les premières victimes parmi les civils innocents de l'UE.<br /> <br /> Dans la nuit du 20 au 21 octobre 2025, une explosion s'est produite à la raffinerie MOL de Százhalombatta, en Hongrie, suivie d'un important incendie. L'entreprise a confirmé que l'incendie avait été maîtrisé sans faire de victimes, et que la cause faisait l'objet d'une enquête. Le Premier ministre Viktor Orbán a assuré que l'approvisionnement en carburant du pays restait sûr. La raffinerie traite principalement du pétrole russe, une exception dans l'UE, où la plupart des pays ont réduit leurs importations d'énergie russe depuis l'invasion de l'Ukraine en 2022.<br /> <br /> Quelques heures plus tôt, le 20 octobre, une autre explosion s'est produite à la raffinerie Lukoil de Ploieşti, en Roumanie. L'incident a fait au moins un mort. Lukoil est une compagnie pétrolière russe, et la Roumanie est membre de l'OTAN et de l'UE.<br /> <br /> Ces explosions, survenues quelques jours seulement avant la rencontre entre Poutine et Trump en Hongrie pour discuter du conflit ukrainien, font suite au refus de Trump de vendre des missiles Tomahawk qui auraient permis d'attaquer la Fédération de Russie à distance. Le SBU ukrainien n'a pas attendu plus longtemps pour agir, alors que la question ukrainienne s'approchait d'un épilogue défavorable à la dictature ukrainienne. Avec ces attentats terroristes dans des pays « alliés », il a poussé les entités hongroises et roumaines à rejeter les carburants russes, essentiels à leur économie, une sorte d'« attaque indirecte contre Poutine », un « jeu de pouvoir » qui n'a abouti qu'à la mort d'un innocent.<br /> <br /> Tout comme lors de l'explosion de Nord Stream 1 et 2 – dont les auteurs sont déjà appréhendés, mais que les autorités polonaises et italiennes refusent de remettre à l'Allemagne pour interrogatoire – le SBU a agi par vengeance et par désespoir. Les deux suspects (des Ukrainiens) sont actuellement en fuite, dans l'attente de nouvelles décisions judiciaires dans leurs pays d'accueils respectifs. L'Allemagne prétend poursuivre sa mascarade d'extradition pour répondre des accusations portées contre les auteurs de sabotage et de destruction d'infrastructures critiques, mais ce n'est que le jeu de psychopathes dont la haine pathologique envers les Russes a tellement détruit leur esprit qu'ils ont perdu toute capacité de raisonnement.<br /> <br /> L'UE devient l'otage de maniaques prêts à tuer leur propre peuple. Que Dieu nous vienne en aide !"<br /> <br /> https://x.com/SlavFreeSpirit/status/1980714912453390701
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C
Quant aux enquêtes sur ces sabotages, je crains qu'elles soient tout aussi symboliques que celle sur Nord-Stream
C
Trois raffineries maintenant :<br /> <br /> "Hier, nous avons rapporté les explosions survenues dans les raffineries de Ploiesti , en Roumanie, et de Szazhalombatta , en Hongrie. Ces raffineries ont un point commun : elles sont alimentées par le pétrole russe. La première appartient à la compagnie privée russe Lukoil ; la seconde est alimentée par le pétrole russe via l’oléoduc Droujba. À peine avions-nous publié l’article qu’une troisième explosion s’est produite dans la nuit : en Slovaquie, à Bratislava , dans une raffinerie appartenant à la même compagnie hongroise (MOL), qui a été touchée à Szazhalombatta, également alimentée par le pétrole russe provenant de l’oléoduc Droujba.<br /> <br /> Quelle combinaison extraordinaire ! Mais ce n'est pas tout. Tout cela s'est produit juste au moment où Donald Trump annonçait des sanctions contre les compagnies pétrolières russes Rosneft et Lukoil. "<br /> <br /> https://it.insideover.com/energia/anche-in-slovacchia-salta-la-terza-raffineria-in-tre-giorni-continua-la-guerra-dellenergia-alleuropa.html
A
Cet article désigne déjà le "coupable parfait" mais sans éléments de preuves. Une enquête est en cours dans chaque pays. Les autorités n’ont pas écarté l’hypothèse d’un acte délibéré, tout comme celle d’une simple erreur humaine ou d’un dysfonctionnement technique...à suivre donc...https://www.lefigaro.fr/international/en-hongrie-et-en-roumanie-deux-raffineries-de-petrole-liees-a-la-russie-touchees-par-un-incendie-et-une-explosion-20251022
R
Les sanctions n'ont guère eu d'efficacité jusqu'à présent... Alors peut-être à long terme, on peut espérer des effets sur l'économie russe. Il est vrai que le pétrole et le gaz russes financent la guerre de Poutine...<br /> Mais, en attendant les effets, la guerre risque de durer encore un certain temps et l'Ukraine risque d'en pâtir.
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C
Les sanctions se sont retournées contre leurs auteurs ; <br /> <br /> "En 2022, l'industrie chimique néerlandaise représentait 86,7 milliards d'euros du PIB de La Haye, mais elle est désormais tombée sous la barre des 70 milliards, soit une contraction de 20 % en moins de trois ans. LyondellBasell et Tronox ont respectivement fermé une usine de production de pigments et un centre de production de produits chimiques de base dans le port de Rotterdam en mars, invoquant leur incapacité à rivaliser sur les coûts avec leurs concurrents asiatiques pour justifier la réduction de leurs lignes de production. Sabic a pris une décision similaire en fermant un craqueur de naphta à Limbourg.<br /> (...)<br /> Le NRC note également que « l'invasion de l'Ukraine par la Russie a également entraîné une augmentation massive des coûts de l'énergie. L'approvisionnement en gaz russe bon marché a été interrompu et les entreprises chimiques sont devenues dépendantes du GNL, bien plus cher, provenant des États-Unis et du Qatar. » EU Observer rappelle que, même sous le gouvernement de l'actuel secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte , les Pays-Bas « ont dépensé plus d'argent pour le gaz naturel liquéfié (GNL) russe que pour le soutien financier à l'Ukraine », mais au fil du temps, le durcissement des sanctions européennes a eu des conséquences néfastes."<br /> Andrea Muratore
A
On sait maintenant que cette crise ne peut se résoudre à court terme donc on est nécessairement sur du long terme, et c'est là que je mets en doute le fait que les sanctions économiques ne seraient pas efficaces.<br /> Si la Russie n'était pas redevenue une dictature qui réprime toute forme d'opposition et qui cache à sa population les conséquences dramatiques pour elle de la folle aventure ukrainienne, Poutine serait déjà dans les cordes.<br /> Dans le contexte actuel, le pouvoir autoritaire du Kremlin semble maitriser la gestion de ses problèmes mais, l'histoire nous apprend aussi que dans ces cas-là, tout semble tenir jusqu'au moment où tout craque. C'est tout ou rien, contrairement à ce qui se passe dans les vraies démocraties.<br /> Ça vaut pour la Russie, pour la Corée du Nord ou pour l'Iran...3 dictatures dont on ne sait pas quand elles termineront mais qui ne peuvent finir que de manière brutale.<br /> En finir avec le poutinisme nécessite qu'on le fragilise et les sanctions économiques sont un point de passage obligé. On dépense des milliards en armements pour l'Ukraine et on ne sanctionnerait économiquement pas la Russie? Qui pourrait décemment comprendre cela?
C
Par ailleurs, Du côté US, du moins, ces "sanctions" visent mioins à aider l'Ukraine qu'à favoriser les profits du secteur pétrrolier US :<br /> <br /> "Rendre la circulation du pétrole russe plus difficile contrecarrerait la stratégie d'expansion de l'offre de l'OPEP+ et inverserait la tendance à la baisse des prix. Il s'agit d'un processus crucial pour protéger le secteur américain, dont la pérennité dépend de prix élevés.<br /> <br /> <br /> Avec 13,4 millions de barils par jour, les États-Unis sont le premier producteur mondial de pétrole. Comme chacun sait, la fracturation hydraulique a stimulé la production, mais il s'agit d'un procédé extrêmement invasif et coûteux, car il faut extraire le pétrole brut de la fragmentation d'importants gisements de schiste bitumineux, qui fournissent près des deux tiers (64 % précisément) de la production américaine.<br /> <br /> La question du pétrole de schiste<br /> <br /> Des recherches récentes suggèrent qu'un prix idéal pour assurer la durabilité économique de ce processus d'extraction, garant de l'indépendance énergétique des États-Unis à bien des égards, se situerait autour de 95 dollars le baril, chaîne d'approvisionnement comprise. Concernant l'activité de forage, « autour de 60 dollars le baril », un niveau de prix habituel ces derniers mois, « nous sommes dangereusement proches du point où les prix du pétrole ne génèrent plus de profits suffisants pour de nouveaux forages », a déclaré Dwight Scott de Quantum Capital Group à Bloomberg TV .<br /> <br /> Le prix de référence de 95 dollars pour la durabilité de l’ensemble du secteur du pétrole de schiste (extraction, commercialisation, distribution, raffinage, etc.) est bien plus élevé que le prix du pétrole sur les marchés internationaux à une époque d’offre accrue de la part de la Russie, des pays arabes et de nombreux autres membres de l’OPEP+.<br /> <br /> En ce sens, les sanctions de Trump contre Lukoil et Rosneft constituent également un levier pour accroître la part des États-Unis sur les marchés internationaux, rendre le brut américain plus compétitif et voler des parts de marché à la Russie, réduisant ainsi le seuil de rentabilité de l'industrie américaine. La hausse de 5 % des prix du pétrole imposée par les sanctions contre Lukoil et Rosneft, avec un prix du Brent atteignant 65 dollars le baril, vise à soulager les producteurs américains.<br /> <br /> Trump n'a aucune raison de craindre des répercussions excessives sur le plan intérieur : le prix de l'essence, véritable « thermomètre » de la satisfaction des Américains vis-à-vis de l'économie, se situe en moyenne autour de 3,20 dollars le gallon , et Washington a récemment pu reconstituer la Réserve stratégique de pétrole, le stock national rempli à 60 %, grâce à des achats ciblés . Les sanctions visent à exercer une pression sur l'offre russe et à rendre le pétrole brut américain plus compétitif, tant sur le plan économique que, surtout, politique."<br /> https://it.insideover.com/energia/trump-sanziona-i-colossi-russi-dellenergia-per-salvare-il-petrolio-americano.html<br /> <br /> <br /> <br /> Bref, les grands perdants de ces nouvelles sanctions seront... les membres de l'UE
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A
C'est vrai que cette question avait déjà été abordée du temps de Joe Biden. Celui-ci avait promis d'offrir notamment aux allemands de bonnes conditions commerciales sur l'achat du gaz de schiste américain...Alors qu'avec Trump il y a le risque qu'on soit les vrais et seuls perdants, avec la Russie bien sûr...<br /> D'un point de vue écologique c'est carrémment non pas du "win-win" mais du "perdant-perdant". Toute la planète y perd ! Entre la course aux armements qui est relancée et la surexploitation écocidaire du gaz de schiste américain la "lubie poutinienne" a un coût planétaire in-com-men-su-ra-ble !!!
C
A mon Humble avis ces nouvelles sanctions ne feront que pousser la Russie à intensifier ses actions militaires jusqu'à ce que le régime de Kiev soit écrasé.<br /> <br /> Un article intéressant sur les projets de vol des avoirs russes :<br /> <br /> <br /> ROULETTE RUSSE À BRUXELLES<br /> Par Rüdiger Rauls<br /> <br /> Le 2 octobre, les chefs d'État et de gouvernement de l'UE se sont réunis à Copenhague. Ils ont discuté de la lutte contre les attaques de drones présumées en provenance de Russie et de la manière de saisir les avoirs russes gelés sans les exproprier officiellement.<br /> <br /> Depuis que les États-Unis ont retiré leur soutien à l'Ukraine, les Européens se retrouvent au pied du mur. Si la situation n'était pas rose auparavant, malgré les livraisons d'armes et les subventions à l'Ukraine, l'avancée russe étant inéluctable, des inquiétudes financières s'ajoutent désormais à la situation. La guerre et l'État ukrainien ne pourront plus être financés par les seuls fonds européens pendant longtemps. Le reste de l'Occident politique, à l'instar des États-Unis, semble se désintéresser du conflit.<br /> <br /> Résistance acharnée<br /> <br /> Seuls les Européens s'obstinent, victimes de leurs propres chimères : si la Russie gagne, cela signifiera la fin de l'Europe, quoi que cela puisse signifier. Un sentiment apocalyptique se répand. Mais les ténors des médias, des sciences et de la politique y croient fermement. Il ne s'agit pas d'une tromperie des citoyens, comme certains le pensent. Les dirigeants européens sont fermement convaincus que « notre » liberté, « nos » valeurs et le mode de vie occidental sont menacés si Poutine remporte cette guerre.<br /> <br /> D'où la résistance acharnée, qui exige des sacrifices. Mais la capacité des gens à faire des sacrifices a ses limites. L'exemple de la France montre où cela peut mener lorsque ces limites sont dépassées. C'est le dilemme auquel est confrontée la politique européenne. L'argent ne suffit plus pour financer la guerre et l'État ukrainien. Les citoyens sont irrités et les marchés financiers sont nerveux. Dans cette situation sans issue, la seule solution semble être l'expropriation des avoirs russes saisis, si l'on ne veut pas perdre la guerre et l'Ukraine.<br /> <br /> Les personnes concernées sont conscientes que l'expropriation viole non seulement le droit international, mais aussi leurs propres valeurs et intérêts économiques. Mais la pression est désormais si forte que les inquiétudes sont de plus en plus balayées. Les partis écologistes, en particulier, minimisent les objections selon lesquelles les investisseurs pourraient se détourner de l'UE et de l'euro. Ils répliquent froidement en s'interrogeant sur les autres endroits où ils pourraient investir leur argent. Le cynisme a désormais atteint un tel niveau qu'il est même considéré comme immoral de respecter la loi et la morale. « Laisser cet argent tel quel est devenu pratiquement et moralement intenable. » (1)<br /> <br /> ÉQUILIBRE JURIDIQUE<br /> <br /> Face à la pression financière croissante et à l'avancée militaire de la Russie, au déclin économique et à la baisse du moral, seule subsiste la question juridique comme dernier obstacle.. Comment présenter l'expropriation autrement que comme une expropriation ? Il s'agit moins d'arguments juridiques solides que de garantir que les investisseurs d'autres États dits autocratiques puissent se sentir à l'abri d'expropriations similaires.<br /> <br /> Les Verts, comme Hofreiter, estiment qu'il n'existe aucune alternative aux marchés financiers occidentaux pour les investisseurs, raison pour laquelle il ne faut pas faire toute une histoire de leurs susceptibilités. Il ne semble pas lui venir à l'esprit que les prêteurs internationaux pourraient voir les choses différemment. Pourtant, ces craintes sont peut-être précisément la raison pour laquelle les capitaux affluent de plus en plus vers la Chine et l'or, au détriment des obligations européennes.<br /> <br /> Seule Kaja Kallas, hautaine et arrogante, la cheffe de la diplomatie européenne, surpasse les attitudes écologistes prétentieuses. Elle semble croire qu'elle peut rassurer les investisseurs avec cette déclaration : « S'ils ne déclarent pas la guerre à l'Europe, ils ne courent aucun risque. » (2) De toute évidence, sa perte de repères a tellement progressé qu'elle ne remarque même plus que la Russie n’a pas déclaré la guerre à l'Europe, mais qu'elle veut quand même confisquer ses actifs.<br /> <br /> La Banque centrale européenne (BCE) met clairement en garde contre une telle mesure, car les réactions des marchés financiers sont imprévisibles. Mais sous la pression des circonstances et de leur propre attitude obstinée à l'égard des négociations avec la Russie, les réserves des responsables politiques s'estompent. Alors qu'il était jusqu'à présent acquis que les avoirs russes devaient seulement être gelés et non touchés, le premier péché financier a déjà été commis avec le détournement des intérêts sur ces avoirs. Les revenus ainsi soustraits ont servi à financer un emprunt de 50 milliards d'euros pour l'Ukraine, ainsi que, en partie, des achats directs d'armes (3) .<br /> <br /> L'UE semble désormais avoir atteint un point où une décision fondamentale s'impose : soit elle cesse de financer l'Ukraine, même si, même avec une réduction de ce financement, l'Ukraine ne serait pas en mesure de gérer seule la guerre et ses responsabilités d'État. soit elle procède à l'expropriation des biens de l'État russe, sous quelque forme que ce soit. Cette solution semble de plus en plus acceptée au sein de l'UE.<br /> <br /> NOUVELLE ÉTIQUETTE<br /> <br /> Or, cette étape n'est pas aussi simple que le croient Kallas ou certains Verts, dans leur illusion et leur arrogance. La question est finalement de savoir comment les marchés financiers l'évalueront et, surtout, comment la Russie réagira. Apparemment, des membres influents de la Commission européenne croient en leur propre vœu pieux : « une voie juridique solide a désormais été trouvée : non pas en confisquant les actifs, mais en les utilisant comme garantie pour un prêt. » (4)<br /> <br /> Mais ce ne serait pas la première fois que les dirigeants européens se méprennent gravement sur la Russie et sur la réalité du monde. Ils semblent convaincus que le reste du monde ne peut s'empêcher de voir les choses comme eux. Croient-ils sérieusement que personne ne se rendra compte qu'il s'agit en réalité d'une expropriation et que l'on se laissera berner par les belles paroles de Bruxelles ? Même si l'on rebaptise les 140 milliards d'euros de la Russie en « prêt de réparation », cela reste une expropriation.<br /> <br /> Le Premier ministre belge Bart De Wever abonde dans le même sens : « Si je prends votre argent et que je l’utilise, vous appelleriez probablement cela une confiscation. » (5) Ce prêt est garanti par des actifs qui n’appartiennent même pas à l’emprunteur. Dès lors, qui les prêteurs devraient-ils garantir en cas de non-remboursement ? Qui est responsable en dernier ressort ? Toute la construction des Européens repose sur l'hypothèse et l'espoir que la Russie perdra la guerre et qu'en raison de cette défaite, elle devra accepter de payer des réparations, qu'elle devra ensuite honorer..<br /> <br /> Mais qui pourrait contraindre la Russie à payer des réparations, même en cas de défaite ? Les États-Unis n'ont jamais honoré leurs obligations financières envers le Vietnam, car ce dernier n'était pas en mesure de réclamer les fonds promis. Les Vietnamiens ont certes réussi à chasser les Américains de leur pays, mais ils n'ont pas pu envahir les États-Unis pour faire valoir leurs droits. Il en irait de même avec la Russie. Aucun pays au monde n'essaierait de se dédommager sur le sol russe, comme l'avait fait la France après la Première Guerre mondiale en prélevant une partie de la production de la Ruhr pour couvrir ses réparations impayées.<br /> <br /> Bruxelles sait que ce concept de prêt et de remboursement repose sur du sable. Même à la Commission européenne, presque personne ne croit « que Moscou répondra un jour des dommages causés par sa guerre ». (6) Mais les prêteurs potentiels le savent aussi. Ils n'accorderont de l'argent que si le prêt est garanti contre le défaut de paiement. C'est pourquoi « les États membres sont censés garantir les prêts sur leurs budgets, avec un risque de défaut de paiement de près de 100 % ». (7) C'est le stratagème conçu pour aveugler les prêteurs et les contribuables. Les premiers se fichent peut-être de savoir qui paie la facture, mais les seconds devront financer ces garanties de prêt ailleurs.<br /> <br /> QUI PAIERA LA FACTURE ?<br /> <br /> La majeure partie des fonds est détenue chez Euroclear, en Belgique. Le gouvernement belge refuse d'assumer seul la responsabilité si les choses ne se déroulent pas comme prévu par les stratèges ultra-intelligents qui entourent la présidente de la Commission. Ceux-ci pensent manifestement pouvoir faire leurs calculs sans tenir compte de Moscou et semblent ne pas vouloir voir à quel point ils se sont trompés depuis 2022. Combien de fois ont-ils été victimes de leurs propres illusions ? Mais jusqu'à présent, ils ont refusé de l'admettre ou ont réussi à se convaincre que leurs erreurs d'appréciation n'avaient pas d'importance.<br /> <br /> La Belgique, en tout état de cause, émet de sérieuses réserves quant à ce processus. « Prendre l'argent de Poutine et nous laisser assumer les risques, ça n'arrivera pas » (8.) , a clairement indiqué le Premier ministre belge De Wever dès le début. Il ne semble pas faire entièrement confiance aux vues optimistes des représentants de la Commission. Von der Leyen et Kallas ne semblent pas vouloir accepter de s'aventurer en terrain inconnu. Il n'existe aucun précédent. (9) De Wever craint de s'empêtrer dans des années de litiges juridiques à l'issue incertaine. Les tribunaux des pays occidentaux se sentent toujours liés par l'État de droit, qui, en cas d'urgence, s'applique également aux revendications russes.<br /> <br /> Mais la France est également critique à l'égard de ces projets. Compte tenu de ses problèmes intérieurs, elle ne peut se permettre des turbulences sur les marchés financiers. Une désaffection envers les obligations européennes accompagnée d'une hausse correspondante des taux d'intérêt est exactement ce dont la France a le moins besoin en ce moment. Le président Macron et la présidente de la BCE, Christine Lagarde, invoquent ainsi les dangers de la haine envers la Russie : « Nous devons veiller à rester un lieu attractif et fiable ». (10)<br /> <br /> De grands pays européens comme la France, l'Italie et l'Allemagne dépendent d'acheteurs d'obligations comme l'Arabie saoudite et le Qatar, qui ne sont pas des démocraties parfaites. Ces pays pourraient craindre un sort similaire à celui de la Russie et, par conséquent, non seulement éviter les obligations européennes, mais peut-être même les revendre. Mais ces inquiétudes ne semblent pas trouver d'écho auprès des femmes de Bruxelles. Avec des idées audacieuses et des arguments irréalistes, elles tentent de faire passer leurs plans antirusses.<br /> <br /> Pour rassurer les Belges, la Commission européenne a imaginé que « l'argent d'Euroclear serait saisi par l'UE. La Russie devrait alors intenter une action en justice contre l'UE si elle voulait récupérer cet argent ». (11) L'idée derrière cela est la même que celle qui prévalait à l'époque entre les États-Unis et le Vietnam : qui oserait intenter un procès contre l'UE ? Et même si la Russie obtenait gain de cause sur le plan juridique, comment pourrait-elle récupérer l'argent ? Mais dans quelle mesure ces vœux pieux sont-ils juridiquement sûrs ? Euroclear peut-il vraiment être contraint de transférer l'argent saisi à l'UE ?<br /> <br /> Mais si tout devait vraiment se dérouler comme le souhaitent les Bruxellois, une question bien plus importante pour l'avenir se pose : qui voudra encore investir son argent dans l'UE si l'on recourt à des stratagèmes qui, plus qu'à garantir la sécurité juridique, visent à tromper les investisseurs ? Cependant, von der Leyen et Kallas semblent accorder moins d'importance au préjudice qu'elles s'infligent à elles-mêmes qu'à celui qu'elles pensent pouvoir causer à la Russie.<br /> <br /> https://overton-magazin.de/hintergrund/politik/russisches-roulette-in-bruessel/
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A
Merci Caius pour ce long article qui explique les difficultés que supposent la confiscation des avoirs russes.<br /> Il se trouve que hier soir justement, en rentrant de ma répétition chorale, j'entendais des journalistes espagnols expliquer à la radio que ce n'est pas si simple et qu'on ne peut pas sortir du cadre du droit international. La confiscation des avoirs, notamment s'ils appartiennent à la banque centrale de Russie pose des questions juridiques complexes.<br /> L'UE ne se trouve pas à l'ouest du rio Pecos et ne peut pas agir de manière inconsidérée ou illégale.<br /> <br /> Par ailleurs vous aurez noté ma prudence sur les effets des attaques trumpiennes sur les intérêts pétroliers russes. D'autant plus qu'avec Trump j'ai appris que rien, absolument rien n'est acquis. Je ne m'attends pas à ce que l'économie russe soit mise rapidement à genoux, mais par contre je continue de croire en la pertinence de rendre le coût de la conquête ukrainienne tellement exhorbitant qu'il finira par fragiliser tôt ou tard la toute puissance poutinienne.<br /> DELENDA CARTAGO !....
M
Bonjour,<br /> j'ai une idée : si on exilait Rima Hassan en Afghanistan? Elle serait surement très heureuse enfermée chez elle en burka?<br /> Trêve de plaisanterie, mais on peut toujours rêver...<br /> Ce qui me sidère c'est qu'elle ait pu être élue au parlement européen..<br /> Bon après-midi,<br /> Mo
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M
Ah oui, "les complices du mal", tu fais bien de m'y faire repenser, je voulais le prendre et puis j'ai oublié!
A
Elle n'est pas seulement élue européenne.<br /> Rima Hassan a reçu plusieurs distinctions, notamment en 2023 par Forbes qui l'a classée parmi les « 40 femmes d'exception », et en juillet 2025, où les étudiants de l'université libre de Bruxelles (ULB) ont décidé de nommer la promotion de droit à son nom. Elle est également reconnue pour son engagement politique en tant que députée européenne et pour la fondation de l'ONG Observatoire des camps de réfugiés. <br /> Tout comme toi je suis sidéré Mo. Mais ce qui me sidère encore plus c'est la perte totale de contrôle de Mélenchon sur son mouvement.<br /> Mélenchon est tout sauf idiot et lui qui est obnubilé par les présidentielles de 2027 ne voit-il pas que LFI risque de ne jamais se remettre des accointances à peine cachées de certains de ses membres avec le Hamas?<br /> J'ai commencé hier la lecture de LES COMPLICES DU MAL de Youssef Souleimane.<br /> <br /> https://www.babelio.com/livres/Souleimane-Les-Complices-du-mal/1918398<br /> <br /> Des responsables de LFI ont tenté d'en empêcher la parution, mais sans succès...Heureusement !<br /> Bonne fin de journée Mo.
L
Toutes sanctions contre la Russie ou un autres pays ont leur impact certain, même si la Russie dit qu'ils en sont immunisés. <br /> <br /> Quant à une éventuelle victoire de l'extrême gauche communiste - LFI, franchement, si je n'ai pas le choix je voterai extrême droite en espérant que ce sera du Meloni.
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A
Ces sanctions économiques nous coûteront moins cher qu'acheter les missiles aux américains pour les offrir aux ukrainiens, alors je suis ravi que Trump y revienne,...tout en priant le ciel pour qu'il ne change pas d'avis.<br /> En ce qui concerne LFI il est très important que cette formation ne soit plus la première force de gauche...Rima Hassan est une des démonstrations vivantes que l'islamo-gauche toxique et irresponsable existe bel et bien, et n'est pas une simple vue de l'esprit.