Cette incroyable panne qui a paralysé toute l'Espagne et le Portugal...

Publié le 30 Avril 2025

Bonjour les amis,

Les espagnols ne sont pas prêts d'oublier l'incroyable journée du lundi 28 Avril 2025.

Pour moi ce premier jour de la semaine avait commencé de belle manière, avec un soleil radieux dès les premières heures de la matinée. Le lundi 28 c'est la saint Vincent Ferrier (en valencien Sant Vicent Ferrer), un saint originaire de ma région du sud-est de l'Espagne. La tradition veut que ce jour-là, dans toute la région de Valencia qui est composée de 3 provinces (Castellon-Valencia-Alicante), on mange une paella en famille ou avec les amis.

Tout commençait bien donc mais, alors que je parlais au téléphone avec ma mère, la ligne s'est brutalement coupée vers 12 h 30.

Rapidement je me suis rendu compte que cette interruption était due à une coupure d'électricité. Quelques minutes plus tard j'apprenais que le problème concernait tout le village et j'ai donc pris mon mal en patience.

Une heure plus tard je recevais un SMS de mon fils qui m'indiquait que le black-out concernait toute l'Espagne et aussi le Portugal et une partie de la France également.

Et là, d'un seul coup, une grosse inquiétude m'envahit. Je comprends le message mais j'ai encore du mal à y croire, avec la même sensation de stupéfaction que lors de l'annonce du confinement à cause du covid.

Une chute nationale du réseau ? Comment est-ce possible ? Et la première idée qui me vient en tête c'est celle d'une cyber-attaque de la part d'une puissance étrangère.

Peu de temps après c'est l'eau qui a été coupée à la maison, ce qui est logique car la distribution est assurée par des pompes électriques.

Et enfin, c'est ensuite le réseau internet qui a chuté et il devenait impossible d'avoir des nouvelles en utilisant son smartphone. Plus de télé, plus d'ordi et plus d'internet via le smartphone.

Sans électricité, sans eau, et enfin sans infos...

Un scénario qui ressemble au thriller angoissant du film LE MONDE APRÈS NOUS dont je vous avais parlé lors de sa sortie.

https://alea-jacta-est-ex-posteur.over-blog.com/2024/02/le-monde-apres-nous.un-thriller-delicieusement-angoissant.html

Des idées noires m'envahissent et je me demande franchement si on n'est pas en train de vivre une espèce de nouveau 11 Septembre mais, cette fois-ci, sans le savoir encore.

J'ai aussi, durant ces premiers moments, quelques pensées pour les ukrainiens qui vivent une situation bien plus cruelle depuis 3 ans maintenant.

Des nouvelles rassurantes me parviennent via Whatsapp. Les autorités indiquent que le courant sera rétabli entre 6 et 12 heures après la coupure, si tout va bien.

Inutile de céder à la panique donc, mais les longues heures qui suivront me plongeront dans une grande perplexité quant à notre vulnérabilité.

On comprend bien qu'une panne puisse affecter tout un secteur géographique, mais un pays entier ?

J'ai en tête le concept de la web inventé par les militaires américains pour se prévenir de ce genre problème. On évite qu'il y ait un grand point central de décision mais on les multiplie comme sur une toile d'araignée avec des centres interconnectés qui ne peuvent pas tous tomber en panne en même temps.

Donc, ce qui me paraissait improbable, voire impossible, s'est produit.

D'après le chef du gouvernement Pedro Sánchez, tout s'est joué en 5 secondes. En 5 secondes 60% de la production nationale, soit 15 Gigawatts, ont disparu sans qu'on n'en connaisse le motif exact.

A l'heure où j'écris ces lignes les causes précises du grand black-out ne sont pas encore officiellement identifiées.

Certains experts pensent que le problème proviendrait peut-être de la gestion des énergies renouvelables et de leur développement très rapide en Espagne alors qu'en même temps il n'y aurait pas eu les investissements nécessaires en infrastructures très coûteuses pour les stocker. Donc c'est peut-être une erreur politique de stratégie de développement qui serait à l'origine du problème mais il est encore trop tôt pour le savoir...Vous trouverez d'autres pistes de possibles explications sur le lien ci-dessous.

 

En attendant plus d'informations cette journée du 28 avril va avoir des conséquences. Il y aura un avant et un après. Vous avez tous vu aux infos le chaos et la confusion provoqués dans les transports et la paralysie de l'activité nationale. On a tous pris conscience de notre incroyable vulnérabilité. On est bien peu de choses...

L'objectif de tout gouvernement sera d'abord d'élucider en détail ce qui s'est produit, et ensuite d'offrir à la citoyenneté des garanties que tout sera entrepris pour que cela ne se reproduise plus jamais.

PS: lien d'intérêt culturel.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Vincent_Ferrier

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C
https://theconversation.com/el-gran-apagon-lo-que-nos-cuentan-los-datos-255536
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A
Merci pour cet article instructif sur les quelques minutes fatidiques qui ont précédé le black-out. On en sait plus mais il reste une part de mystère encore, notamment sur la chute du photovoltaïque alors que le soleil n'avait pas disparu. Un excès d'offre mais on attend encore les explications complètes, notamment sur la gestion informatique des milliers de connexions...
L
L'autre jour, j'ai ri lorsque je lu la façon dont l'une de mes sœurs orthografiait le mot Corpoelec, d'entreprise nationale de l'électricité au Venezuela, peuple qui vit avec des coupures d'eau et d'électricité quotidiennes qui les empêche même de travailler. Les factures d'électricité sont maintenant dolarisées, après l'essence et le gaz.<br /> Elle a ecrit Cortoelec. Après j'ai vu que le mot était largement utilisé au Venezuela et ils en ont fait même des logos et des mèmes.
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A
Les vénézuéliens gardent le sens de l'humour. C'est vrai que ce qui était exceptionnel pour moi ce jour-là fait malheureusement partie de leur quotidien. Pour nous 12 heures sans électricité et le monde s'effondre...
C
EXCELLENTES EXPLICATIONS SUR LES COUPURES D'ÉLECTRICITÉ SURVENUES LUNDI EN ESPAGNE ET AU PORTUGAL<br /> Par DAVID BLACKMON<br /> <br /> Alors que les gouvernements et les gestionnaires de réseaux électriques espagnols et portugais restent muets sur les véritables causes des pannes de courant de lundi, des analystes indépendants interviennent pour combler le manque d'informations.<br /> <br /> J'ai résumé l'essentiel des événements de lundi dans plusieurs articles précédents sur les pannes. Maintenant que le courant est rétabli, il est temps de comprendre ce qui s'est réellement passé.<br /> <br /> Jeudi matin, Stu Turley et moi-même animerons un podcast où nous discuterons de la situation avec le brillant analyste énergétique Robert Bryce, qui nous fera part de ses réflexions sur le sujet. Vous pourrez le visionner en direct via ce lien ou sur mon fil X, @EnergyAbsurdity.<br /> <br /> Robert a publié un article très pertinent lundi après-midi, alors que les pannes persistaient encore ; vous pouvez le retrouver via ce lien.<br /> <br /> Pour aujourd'hui, je souhaite tout d'abord partager des informations tirées d'un excellent rapport de Rystad Energy sur les pannes. Voici un extrait de leur analyse, extrait de la newsletter qu'ils partagent avec les journalistes :<br /> <br /> " Dans les heures qui ont précédé la panne, le système électrique espagnol fonctionnait à des niveaux proches des pointes de midi.<br /> <br /> La demande oscillait autour de 27.500 mégawatts (MW), largement alimentée par un mélange de solaire photovoltaïque et d'éolien terrestre, de gaz naturel et d'un peu de production nucléaire résiduelle.<br /> <br /> Le Portugal gérait une demande stable d'environ 8 000 MW, largement tributaire de l'hydroélectricité, de l'énergie éolienne et d'un peu d'électricité importée d'Espagne. Pendant ce temps, la France, avec son réseau nucléaire stable, maintenait sa production au-dessus de 55 000 MW et continuait d'exporter l'électricité excédentaire au-delà de ses frontières.<br /> <br /> Cette interdépendance régionale est généralement un atout, mais elle est devenue un point de tension dans le cas présent.<br /> <br /> L'Espagne a toujours été fortement tributaire des importations d'électricité en provenance de France, à l'exception notable de 2022, année où une maintenance nucléaire intensive en France a temporairement transformé l'Espagne en exportateur net.<br /> <br /> En règle générale, l'Espagne transfère également une partie de l'électricité importée au Portugal afin d'équilibrer les réseaux des deux pays, fortement axés sur les énergies renouvelables.<br /> <br /> En 2024, l'Espagne a importé environ 10,1 GWh de France, tandis que ses exportations vers le Portugal ont atteint 14 GWh.<br /> <br /> Pendant la panne, le gestionnaire du réseau français RTE a activé des mécanismes de sécurité automatisés qui ont coupé les interconnexions, isolant la péninsule ibérique pour éviter que l'instabilité ne se propage au centre de l'Europe.<br /> <br /> En conséquence, le Portugal a été soudainement coupé de l'électricité extérieure à un moment où la production était insuffisante, ce qui l'a plongé dans un déficit énergétique immédiat.<br /> <br /> De même, l'Espagne a perdu à la fois les importations françaises et son propre approvisionnement interne, créant un déficit de plus de 10 000 MW pendant l'événement."<br /> <br /> On comprend ainsi pourquoi la dépendance de l'Espagne aux importations d'électricité de France a aggravé une situation déjà précaire, marquée par l'instabilité de son propre réseau, entraînant la perte immédiate de 60 % de sa production – principalement solaire et éolienne – en seulement 5 secondes.<br /> <br /> Et ce n'est pas tout. Dans l'extrait ci-dessous, Rystad explique pourquoi l'interconnexion avec le réseau français a également été la principale raison pour laquelle l'Espagne et le Portugal – qui importent de l'électricité d'Espagne – ont pu se rétablir si rapidement :<br /> <br /> " Le rôle de la France dans la crise a été déterminant.<br /> <br /> Bien que son réseau soit resté stable, la chute soudaine de la demande ibérique a contraint le pays à réduire temporairement sa production et à réorienter ses flux d'énergie.<br /> <br /> En particulier, la centrale nucléaire de Golfech, dans la région Occitanie, aurait été contrainte de s'arrêter vers 12 h 30 - 12 h 45 - au moment même où la panne ibérique s'est produite - ce qui indique un lien probable avec une perturbation de la fréquence à l'échelle du réseau.<br /> <br /> Une fois la stabilité partiellement rétablie en Espagne, la France a repris des exportations limitées pour contribuer à la reprise.<br /> <br /> En fin d'après-midi, la France était prête à réexporter vers l'Espagne, ce qui a permis de relancer le rééquilibrage du réseau et à l'Espagne de soutenir le Portugal par le biais de lignes d'interconnexion secondaires.<br /> <br /> Le mix de production de chaque pays a joué un rôle important.<br /> <br /> La production renouvelable du Portugal a été la plus durement touchée, la production éolienne s'étant effondrée de plus de 54 % pendant la panne.<br /> <br /> La forte production solaire a également contribué aux fluctuations initiales du réseau, puisque l'énergie solaire représentait environ 29 % de la production totale de l'Espagne au moment de l'événement, ce qui a rendu le système plus sensible à l'instabilité de la tension.<br /> <br /> En revanche, le parc nucléaire français a assuré une production de base régulière tout au long de l'événement, ce qui lui a permis de réagir rapidement dès que les interconnexions ont été rétablies."<br /> <br /> Cela corrobore pleinement les informations que j'ai présentées dans mes articles précédents, selon lesquelles le système espagnol manquait dangereusement d'inertie, assurée par une production de base tournante qui maintient l'inertie. À l'époque, 78 % de la production active du réseau espagnol provenait du solaire et de l'éolien, dont 61 % exclusivement du solaire. Parallèlement, le gaz et le nucléaire, qui stabilisent l'inertie, n'en fournissaient que 15 % à eux deux.<br /> <br /> Lorsqu'un système perd son inertie, il commence à s'effondrer, et les autres sources de production sont programmées pour se déconnecter immédiatement du réseau afin d'éviter des dommages permanents.<br /> <br /> Si vous ne comprenez pas bien le concept d'inertie, rassurez-vous, car peu de gens le comprennent. La meilleure analogie que j'aie entendue est de comparer un réseau électrique à un système hydraulique sous pression. Les sources d'énergie de base qui font tourner les turbines – gaz, charbon, nucléaire – maintiennent une pression constante qui stabilise le système. Lorsque cette pression diminue, le système commence à s'effondrer.<br /> <br /> CONCLUSION : Nous comprenons donc pourquoi la dépendance de l’Espagne à l’égard des importations d’électricité de France a aggravé une situation déjà mauvaise, avec une instabilité sur son propre réseau, entraînant la perte immédiate de 60 % de sa production – principalement solaire et éolienne – en seulement 5 secondes.
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A
Merci Caius pour les 2 articles. On comprend que l'interconnexion entre pays est en général un atout mais qui peut parfois se convertir en arme à double tranchant.<br /> Je comprends l'extrême prudence du gouvernement espagnol avant de désigner un ou plusieurs coupables. D'énormes intérêts financiers sont en jeu...Par ailleurs il faut vérifier ce qui s'est produit durant les 5 secondes fatidiques sur à peu près 70 000 points de connexion.<br /> On a appris aussi que une demie heure avant le grand clash le système avait présenté des anomalies qualifiées de "critique".<br /> <br /> https://www.elmundo.es/economia/empresas/2025/04/30/6811ff00e9cf4a757b8b457e.html<br /> <br /> Bref, on ne peut pas dire que c'est la faute à "pas de chance". Le black out révèle un grave problème de fond (ce manque d'inertie des énergies renouvelables), un problème de fond qu'il faudra tenter de résoudre...
C
Un autre article pointant la responsabilité du tout au renouvelable : <br /> <br /> https://irinaslav.substack.com/p/blackout
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R
Des images étonnantes d'un chaos généralisé : c'est là qu'on voit les fragilités de nos sociétés où presque tout fonctionne grâce à l'électricité, et aussi internet à l'arrêt...<br /> Cela m'a fait penser à un roman de SF de Barjavel intitulé Ravage :<br /> <br /> En 1943, René Barjavel imaginait, dans son roman de science-fiction intitulé Ravage, une immense panne électrique qui paralysait la planète et aboutissait à une apocalypse : les habitants, annihilés par la soudaineté de la catastrophe, sombrent dans le chaos, privés d'eau courante, de lumière et de moyens de transport. Terrifiant !
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A
Merci pour cette référence au roman de Barjavel.<br /> J'ai raconté cette crise de mon point de vue, comme une chronique personnelle, telle que je l'ai vécue, loin des grandes villes, des transports et de la confusion.<br /> Ces images de chaos dont tu parles moi, justement, je ne les voyais pas car j'étais coupé du monde. Plus de télé, plus d'ordi, plus de smart...<br /> Et par ailleurs je n'ai pas cru tout de suite à une panne technique pour les motifs que j'indique dans mon billet. Ça me paraissait trop invraisemblable, donc j'étais un peu dans une situation très similaire à celle du film américain que je mentionne...avec mon imagination qui pendant de longues heures se demandait si je ne vivais pas une crise majeure, une cyberattaque d'une ampleur incroyable.<br /> Y'a rien de pire que de ne pas savoir vraiment ce qui se passe et de se sentir coupé du monde.<br /> Pour moi ça n'a pas duré très longtemps finalement mais l'expérience a été marquante, suffisamment pour imaginer comment on se serait sentis en cas de vraie attaque. On n'est bien peu de choses dès qu'on coupe électricité et communications...
C
Robert Bryce, un auteur qui publie régulièrement sur le sujet de l'énergie explique pourquoi la dépendance aux sources d'énergie intermittentes comme l'éolien et le solaire peut provoquer des pannes de courant. Voici quelques extraits :<br /> <br /> <br /> "LA DÉPENDANCE EXCESSIVE À L'ÉNERGIE SOLAIRE ET LE MANQUE D'INERTIE DU RÉSEAU ÉLECTRIQUE ONT-ILS PROVOQUÉ LA PANNE D'ÉLECTRICITÉ EN ESPAGNE ?<br /> Un ingénieur électricien m'a dit qu'il était « très probable » que la dépendance de l'Espagne à contribué à la panne.<br /> Par Robert Bryce<br /> <br /> Il y a moins de deux ans, les militants écologistes espagnols se réjouissaient de l'annonce par un fournisseur d'énergie de la fermeture de la plus grande centrale à charbon du pays, As Pontes, d'une puissance de 1 468 mégawatts. Selon un militant de Beyond Fossil Fuels, la fermeture de la centrale à charbon démontrait « à quel point les énergies renouvelables surpassent les combustibles fossiles en termes de prix, de sécurité énergétique et d'attractivité ».<br /> <br /> Plus tôt ce mois-ci, les énergies renouvelables semblaient prometteuses. Le 16 avril, le réseau électrique espagnol fonctionnait à 100 % avec des énergies alternatives. Et le 21 avril, comme l'a souligné David Blackmon dans son Substack plus tôt dans la journée, la production solaire du pays a atteint un nouveau record de 20 120 mégawatts, couvrant ainsi, pendant quelques heures, près de 79 % de la demande.<br /> <br /> C'était la semaine dernière.<br /> <br /> Aujourd'hui, l'Espagne, le Portugal et d'autres régions d'Europe ont été frappés par une panne d'électricité massive que Red Electrica, l'opérateur du réseau électrique public espagnol, impute à une « très forte oscillation » du réseau électrique. La panne a provoqué un chaos dans les transports : les feux de circulation se sont éteints et le métro et les trains ont été interrompus. Les réseaux de téléphonie mobile ont été coupés . L'Espagne a déclaré l'état d'urgence et certaines régions commencent à rétablir le courant. S'il est trop tôt pour incriminer une cause particulière, il y a des raisons de penser que le réseau électrique espagnol, qui produit désormais la deuxième plus grande quantité d'énergie solaire en Europe (après l'Allemagne), a été affaibli par sa forte dépendance au solaire. Quelques minutes avant la panne, environ 60 % de l'électricité du réseau espagnol provenait du solaire.<br /> <br /> Pour comprendre comment l’énergie solaire et éolienne affaiblit le réseau, il faut comprendre la physique de l’électricité, l’inertie du réseau et ce qu’un professeur de l’Université du Queensland a appelé l’effet « cocotte-minute » des énergies renouvelables.<br /> <br /> <br /> ***<br /> <br /> Depuis l'époque d'Edison, le réseau électrique repose sur de grands générateurs dotés d'une masse importante. Le poids des pièces rotatives à l'intérieur des générateurs possède une forte inertie qui maintient le flux d'électricité – considérez-le comme une pression – sur le réseau à des niveaux constants. La masse de ces grands générateurs agit comme des amortisseurs qui permettent au réseau d'absorber les variations soudaines de charge ou de production.<br /> <br /> ***<br /> Le défi que posent l'éolien et le solaire au réseau est qu'ils ne fournissent pas le même type de masse rotative (lire : inertie) sur lequel le réseau électrique s'appuie depuis des décennies.<br /> <br /> …[U]n ingénieur électricien ayant travaillé dans le monde entier pour vendre du matériel permettant de détecter les problèmes sur le réseau électrique et d'en améliorer la fiabilité… a déclaré qu'il était « hautement probable » que la forte dépendance de l'Espagne au solaire et à l'éolien ait contribué à la panne. « Ce que nous constatons sur tous les réseaux électriques, c'est qu'ils sont plus fragiles. Leur inertie est insuffisante. Leur réserve tournante et leur marge d'erreur sont bien moindres. Plus tôt dans ma carrière, il était courant d'avoir une réserve tournante minimale de 15 %. »<br /> <br /> ***<br /> La meilleure explication de l'inertie du réseau et de son importance a été publiée en 2016 par Simon Bartlett, professeur à l'Université du Queensland. Dans un article rédigé pour l'Energy Policy Institute of Australia, « The 'Pressure Cooker' Effect of Intermittent Renewable Generation on Power Systems », Bartlett a déclaré que « la limite supérieure pratique pour les énergies renouvelables se situe autour de 40 % de l'électricité totale produite ». …"<br /> <br /> Bryce explique encore que dans un système électrique conventionnel :<br /> <br /> "L'énergie cinétique rotative des turbines et alternateurs lourds est immédiatement disponible et automatiquement convertie en électricité dès que le système électrique commence à ralentir suite à une panne imprévue d'un générateur, quel que soit son emplacement. L'énergie électrique et magnétique des alternateurs est instantanément libérée suite à une panne du réseau, jouant un rôle essentiel, avec l'inertie rotative, dans la stabilité du système électrique et sa protection à haut débit. L'éolien et le solaire photovoltaïque sont techniquement incapables de stocker, de contrôler et de restituer l'énergie de ces manières ; ils se contentent de convertir le vent ou le soleil disponible en électricité selon les conditions météorologiques."<br /> <br /> Je crains donc qu'il faut s’attendre à d’autres coupures comme celle qui a frappé l’Espagne et le Portugal à l'avenir.
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C
NB : Merci pour les explications sur Saint Vincent Ferrier<br /> <br /> Dans ma région c'est un autre Ferrer (Francisco) dont beaucoup d'écoles et de rues portent le nom.
A
Merci beaucoup Caius pour cet article écrit par un expert qui confirme les suspicions que j'ai mentionnées dans mon billet.<br /> Si l'enquête confirme cette explication ça signifiera qu'il y a eu une grave erreur politique de stratégie de développement et qu'il faudra beaucoup de temps et surtout beaucoup d'argent à investir en infrastructures de stockage énergétique pour y remédier.