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13 janvier 2024 6 13 /01 /janvier /2024 13:35

Bonjour les amis,

Avant de commencer ma petite chronique cinéma permettez-moi de sourire de cette mode en France qui consiste non plus à chercher un titre français à un film anglo-saxon mais de substituer le titre original anglais par un autre titre anglais!...C'est la "french touch" quoi !...🤣

Il en va ainsi du film d'Alexandre Payne intitulé THE HOLDOVERS mais qui est présenté en France sous le titre WINTER BREAK. En Espagne ils ont traduit ce film par LOS QUE SE QUEDAN ce qui signifie "Ceux qui restent".

 

Voici le synopsis du film suivi de la bande-annonce.

Hiver 1970 : M. Hunham est professeur d’histoire ancienne dans un prestigieux lycée d’enseignement privé pour garçons de la Nouvelle-Angleterre. Pédant et bourru, il n’est apprécié ni de ses élèves ni de ses collègues. Alors que Noël approche, M. Hunham est prié de rester sur le campus pour surveiller la poignée de pensionnaires consignés sur place. Il n’en restera bientôt qu’un : Angus, un élève de 1ere aussi doué qu’insubordonné. Trop récemment endeuillée par la mort de son fils au Vietnam, Mary, la cuisinière de l’établissement, préfère rester à l’écart des fêtes. Elle vient compléter ce trio improbable

Le film m'a enchanté, comme un beau conte de Noël auquel je ne m'attendais plus.

Le cinéma d'Alexandre Payne est subtil, intimiste, intelligent et évite les grosses démonstrations.

Les situations difficiles que vivent les trois personnages centraux (le prof, l'élève et la cuisinière) sont traitées sans mièvrerie, en évitant de trop appuyer sur la touche mélo.

Il y a dans ce film beaucoup de tendresse, de chaleur humaine, de générosité et de cruauté aussi, comme dans la vraie vie.

Il y a aussi l'humour très particulier de Paul Hunman qui est un professeur de culture classique passionné par les auteurs de l'antiquité.

A chaque situation inattendue de sa vie quotidienne il fait toujours un rapprochement avec une citation de Cicéron, de Marc-Aurèle ou d'un autre auteur classique.

On finit par se rendre compte qu'on n'a rien inventé que ce soit en amours, en amitiés, en rivalités, etc... Il n'y a rien de notre vie sociale que les grecs ou les romains n'aient pas eux-mêmes expérimenté et pensé. Cette partie-là du film est assez savoureuse. Hunman finit parfois par être assez convainquant sur l'importance de posséder une solide culture classique.

Nous sommes dans un lycée privé de la haute bourgeoisie de la Nouvelle-Angleterre dans des années 70, des années qui ont inauguré une nouvelle étape de liberté et de changements dans les relations professeurs-élèves. 

Mais Hunman est un prof à l'ancienne, assez strict, qui assume parfaitement le fait d'être haï et moqué par ses élèves, et par ses collègues aussi. Donc ce film n'est pas un remake du CERCLE DES POETES DISPARUS avec le professeur Keating qui était en avance sur son temps. Non. Ici Hunman n'aime pas beaucoup son époque qu'il considère corrompue et il revendique le fait d'être de la vieille école. Il utilise en classe une terminologie qui aujourd'hui ferait bondir les pédagogues et qui serait considérée comme totalement inadmissible.

Il s'en tient à une éthique professionnelle stricte (en laquelle il croit) qui consiste à préparer ses élèves à affronter la vie et à respecter certaines valeurs avec lesquelles il ne badine pas.

L'interprétation de Paul Giamatti qui incarne un personnage à la fois fort et vulnérable, rigide et fragile, est si pleine de sensibilité que j'en ai été profondément troublé et ému. Il mérite l'Oscar !

Les péripéties que vont vivre les trois protagonistes isolés pendant les fêtes de Noël vont bouleverser leurs vies. Chacun va donner, chacun va recevoir...chacun va apprendre des deux autres.

On a l'impression qu'on sait dès le départ où le scénario va nous mener mais Payne sait nous réserver des surprises qui relancent l'intérêt du spectateur.

Je ne vous en dis pas plus.

J'ai reçu ce film comme un gros câlin de Noël. Les dernières images sont très émouvantes et bouleversantes. Si vous voulez être touché en plein coeur ne ratez pas WINTER BREAK.

WINTER BREAK...un vrai conte de Noël sans mièvrerie...
WINTER BREAK...un vrai conte de Noël sans mièvrerie...
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commentaires

C
"Pédant et bourru, il n’est apprécié ni de ses élèves ni de ses collègues. Alors que Noël approche, M. Hunham est prié de rester sur le campus pour surveiller la poignée de pensionnaires consignés sur place." le point de départ du scénario serait-il inspiré de Merlusse de Pagnol ?
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A
Vous avez complètement raison. C'est complètement ça. Je viens d'aller vérifier sur le lien suivant.<br /> <br /> https://www.20minutos.es/cinemania/noticias/los-que-se-quedan-the-holdovers-rescatada-anos-setenta-5205829/<br /> <br /> ll y a d'autres points communs. Merlusse est borgne (et c'est dû à une blessure de guerre) et Hunman est atteint d'un regard divergeant avec un oeil un peu "paresseux" dont les élèves se moquent. Il s'agit d'un trucage car dans la vraie vie Giametti a un regard normal.<br /> Mais Alexandre Payne réécrit complètement une autre histoire qui s'inspire dans les grandes lignes du personnage de Merlusse.<br /> A noter le choix subtil de Payne de situer sa réadaptation, non pas à l'époque actuelle, mais dans les années 70 qui correspondent aux changements dont je parle dans les rapports professeurs-élèves.<br /> Toujours à propos de son film Payne affirme sur le lien espagnol que je vous ai mis: " THE HODGEHOVERS est un film contemporain qui fait semblant d'appartenir aux années 70..."<br /> Merci pour cette précision importante Caius et Bonne Année 2024.<br />
L
Merci l'ami, je n'ai pas encore eu le temps d'aller le voir...
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A
Je suppose qu'il est encore à l'affiche. Cette fois-ci je me mouille un peu plus et je pousse les gens à aller le voir.<br /> Hunman restera définitivement gravé dans mon esprit tout autant que le Keating interprété par Robin Williams...<br /> Hunman en héros involontaire et fragile, avec ses contradictions aussi, c'est très touchant et ça me va droit au coeur.<br /> Un film de fin d'année proche de la perfection.
R
Ton article donne envie de voir ce film, avec en plus un bel éloge de l'enseignement du latin et du grec et de la civilisation antique à laquelle on doit beaucoup ! <br /> Je te cite un exemple : c'est Plutarque qui a écrit :<br /> <br /> "Le commencement de bien vivre, c'est de bien écouter."<br /> <br /> Merveilleux, n'est-ce pas ?<br /> <br /> Belle soirée, AJE
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A
Merci pour cette belle citation qui pourrait apparaître dans le film. J'ai toujours une grosse appréhension quand un film aborde ce qui a été ma profession. Je suis toujours agacé par les grosses ficelles démonstratives au cinéma mais ce n'est pas le cas ici car ce film est plus subtil qu'il n'y paraît. Le caractère de Hunman nous interpelle car sa passion pour la culture classique est totale et il essaie de la faire partager à ses élèves en rendant cette culture vivante, proche, pertinente, dépoussiérée...Hunman est tellement crédible dans son rôle qu'il arrive à créer un vrai archétype auquel on croit.<br /> Mais c'est aussi un vrai film de Noël dans lesquels les personnages secondaires (tous bien écrits) savent apporter beaucoup de chaleur humaine. L'isolement en pleine période de fêtes du trio amène naturellement des situations un peu déjantées...Hunman devra continuer de garder le contrôle pour des événements qui échappent complètement au règlement scolaire habituel. Ce break non-désiré et non-voulu va agir comme un puissant révélateur.<br /> je ne m'attendais pas à une si belle histoire de fin d'année. Ce film je le prends comme un beau cadeau. Le réalisateur ne le dit jamais mais ce qui ressort le plus de son film c'est que la plus belle des richesses est dans le coeur des hommes.<br /> Bonne fin de soirée l'amie