Adepte du vieux dicton qui dit que c' est au pied du mur qu' on voit mieux le mur....
Bonjour les amis,
Je viens de voir LA MULE le dernier film de Clint Eastwood, qui pourrait bien être son dernier film tout court étant donné qu'il a déjà atteint l'âge de 88 ans.
Evidemment un film du grand Clint, on y va les yeux fermés. Je n'ai même pas essayé de savoir de quoi ça parlait vraiment.
Voici le synopsis du film dont le point de départ est inspiré d'un fait divers réel :
À plus de 80 ans, Earl Stone est aux abois. Il est non seulement fauché et seul, mais son entreprise risque d'être saisie. Il accepte alors un boulot qui – en apparence – ne lui demande que de faire le chauffeur. Sauf que, sans le savoir, il s'est engagé à être passeur de drogue pour un cartel mexicain.
Extrêmement performant, il transporte des cargaisons de plus en plus importantes. Ce qui pousse les chefs du cartel, toujours méfiants, à lui imposer un "supérieur" chargé de le surveiller. Mais ils ne sont pas les seuls à s'intéresser à lui : l'agent de la DEA Colin Bates est plus qu'intrigué par cette nouvelle "mule".
Entre la police, les hommes de main du cartel et les fantômes du passé menaçant de le rattraper, Earl est désormais lancé dans une vertigineuse course contre la montre...
Alors même si ce film est d'une facture classique et n'est pas le plus novateur du grand cinéaste, il s'en dégage une impression puissante, qui nous touche et qui nous émeut.
C'est une oeuvre intime, d'introspection, dans laquelle Clint nous livre peut-être son testament.
Clint nous dépeint une Amérique parfois cruelle dans laquelle les papys vétérans de guerre vivent dans la précarité et sont prêts à accepter n'importe quel "petit boulot" pour joindre les deux bouts.
Le personnage de Earl qui possédait une petite entreprise d'horticulture n'a pas su s'adapter au commerce moderne, à internet...La réalité du marché toujours en pleine évolution lui est passé par dessus et l'a laissé sur le carreau.
A noter que le mépris de Earl pour les nouvelles technologies donne lieu à des scènes assez drôles parfois.
Earl privilégie l'humain, et souvent il peut se permettre de donner des leçons aux petits jeunes incapables de se débrouiller tout seuls sans l'aide d'un portable.
Avec les narcos mexicains hyper-violents et menaçants, Earl, tout en étant conscient du danger qu'il court, ne se laisse pas impressionner. Il a fait la guerre alors, des excités de la gâchette, il en a vu d'autres.
Mais il sait qu'il joue un jeu dangereux et mortel, et il en accepte le prix pour se racheter vis-à-vis de sa famille. Le film mêle très habilement ces deux aspects.
Earl profite aussi de l'argent facile procuré par le trafic de drogues pour jouer les bons samaritains avec son entourage social de vétérans de la guerre mais il reste lucide et ne se raconte pas d'histoires à lui-même. Ses bonnes actions désintéressées restent teintées de triste ironie et de dérision. Ce ne sont pas elles qui lui permettront de racheter ses fautes et il le sait.
Quant au personnage de Bradley Cooper qui incarne le bon flic qui connaît son boulot, on se doute bien qu'il va y avoir une confrontation finale avec Earl...Encore une fois celle-ci sera pleine d'humanité et très touchante.
Clint n'en fait pas des tonnes et sait parler à notre coeur.
PS: A noter que dans ce road-movie j'ai adoré les nombreux passages dans lesquels Clint écoute la radio dans son pick-up et chantonne des chansons country en traversant les splendides paysages américains magnifiquement photographiés. L'Amérique comme si vous y étiez...