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25 mai 2024 6 25 /05 /mai /2024 07:15

Bonjour les amis,

La semaine dernière la directrice de chant de notre chorale nous a envoyé la partition d'Alma llanera, une chanson dont j'ignorais tout, y compris le pays d'origine. La prononciation approximative en français du titre de cette pièce serait "alma lianéra" avec accent tonique sur le premier A de "alma" et sur le "né" de "lianéra".

Ne sachant rigoureusement rien de cette chanson j'ai fait appel à mademoiselle wiki qui m'a briefé rapidement. Voici ce qu'elle en dit.

Alma Llanera ("Âme des plaines" en espagnol) est un chant vénézuélien, qui s'inscrit dans le style joropo. Il a été créé par les musiciens vénézuéliens Pedro Elías Gutiérrez , le compositeur, et Rafael Bolívar Coronado, parolier. Il faisait à l'origine partie d'une zarzuela dont la première eut lieu le 19 septembre 1914 au Teatro Municipal de Caracas.

Le titre fait référence aux Llaneros, bergers du Venezuela dont la culture fait partie de l'imagerie populaire du pays.

Nota: la zarzuela est une forme d'opéra populaire créée au XVI ème siècle en Espagne, très proche dans l'esprit de ce qu'est l'opérette en France.

Voici donc, pour commencer, l'oeuvre originale avec grand orchestre dirigée par Gustavo Dudamel (qui sera plus tard directeur de l'Opéra de Paris), accompagnée du texte original espagnol ainsi que d'une traduction française.

 

Yo nací en esta ribera

del Arauca vibrador,

soy hermana de la espuma,

de las garzas, de las rosas,

soy hermana de la espuma,

de las garzas, de las rosas

y del sol, y del sol.

Me arrulló la viva Diana

de la brisa en el palmar,

y por eso tengo el alma

como el alma primorosa,

y por eso tengo el alma

como el alma primorosa

del cristal, del cristal.

Amo, lloro, canto, sueño

con claveles de pasión,

con claveles de pasión.

Amo, lloro, canto, sueño

para ornar las rubias crines

del potro de mi amador.

Yo nací en esta riberadel Arauca vibrador,soy hermana de la espuma,de las garzas, de las rosasy del sol.


Une traduction possible en français
Je naquis dans ce ruisseau

De la vibrante rivière Arauca

je suis sœur de son écume,

des hérons, des roses,

Je suis sœur de son écume,

des hérons, des roses

et du soleil, et du soleil.

Je fus bercé par le réveil vif

de la brise dans la palmeraie,

et ainsi j'ai l'âme

comme l'âme exquise,

et ainsi j'ai l'âme

comme l'âme exquise

du cristal, du cristal.


J'aime, je pleure, je chante, je rêve

avec des œillets de la passion,

avec des œillets de la passion.

J'aime, je pleure, je chante, je rêve

de parer la crinière blonde

du poulain de mon amant.

Je naquis dans ce ruisseau

De la vibrante rivière Arauca

Je suis sœur de son écume

Des hérons, des roses

Et du soleil

Cette chanson est devenue si populaire au Vénézuela qu'elle est considérée comme un 2ème hymne national. Elle fait complètement partie du folklore populaire et vous pourrez trouver sur youtube 50 000 versions différentes.

Voici une interprétation que j'aime beaucoup avec trois chanteurs s'accompagnant de leurs guitares. Là, il n'y a pas le moindre doute: dès les premières notes vous êtes transportés en Amérique latine !

Pour ce qui nous concerne, nous interpréterons une version chorale à cappella et à 4 voix (sopranos-contraltos-ténors-basses) dont l'arrangement a été écrit par Arturo Hernández.

Au début (à 44 secondes sur la vidéo) les basses font des arpèges composés de séries ascendantes de boum-boum-boum tandis que les ténors maintiennent un plan sonore unique formé de la-la-la...Au début ce sont les femmes qui se chargent de la mélodie et puis celle-ci passe ensuite d'une corde à l'autre.

Encore une fois le chant choral nous permet bien sûr de pratiquer notre art mais aussi de partir à la découverte d'oeuvres qui font partie de l'imaginaire populaire et collectif d'autres populations ou groupes ethniques. Interpréter ces chansons en essayant de leur donner leur caractère original c'est aussi connaître un peu mieux les gens et les âmes qui les ont créées... 

Alma llanera...
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26 mars 2019 2 26 /03 /mars /2019 17:19

Bonjour les amis,

Cette année pour notre concert de printemps avec notre groupe choral CADENZA de Denia nous avons mis au répertoire un extrait d'une zarzuela intitulée EL REY QUE RABIÓ. Cet opéra comique a été composé en 1883 par Ruperto Chapí.

Nous allons chanter l'une des pièces de cet opéra, intitulée LE CHOEUR DES DOCTEURS. En fait il s'agirait plutôt d'un choeur de vétérinaires qui doivent émettre un diagnostic sur l'état de santé d'un chien.

Le texte satirique joue avec beaucoup d'ironie et de drôlerie sur l'incertitude du diagnostic des médecins.

Je vous traduis l'idée générale du texte.

 

" A juger par les symptômes de l'animal

il pourrait être en état d' hydrophobie rabique

...ou ne pas l' être....

Le grand Hippocrate affirme que dans un tel cas

le chien peut aboyer beaucoup,

ou ne pas aboyer du tout...

Avec la langue pendante, 

le regard torve,

les pattes qui flageolent

la queue et les oreilles tombantes.

Tous ces signes indiquent de manière indubitable 

que l'animal est atteint de la rage.

Mais ils peuvent indiquer aussi

que l'animal est fatigué d'avoir autant marché !

Pour pouvoir confirmer le diagnostic

On a placé une tasse d'eau

devant le chien.

Et il s'en fut en grognant sans en toucher la moindre goutte.

Tous ces signes démontrent que l'animal est atteint de la rage

Mais peuvent être aussi la preuve que l'animal n'a pas soif.

ET DE CETTE OPINION

NOUS NE VARIERONS PAS

LE CHIEN A LA RAGE... OU NE L'A PAS !

Passons à l'écoute maintenant avec deux versions...La première permet d'apprécier la qualité de la composition musicale de Chapí, la deuxième offre une petite mise en scène avec, entre autres, le chien qui aboit...

Juzgando por los síntomas
que tiene el animal,
bien puede estar hidrófobo,
y puede no lo estar,
y afirma el gran Hipócrates
que el perro en caso tal
suele ladrar muchísimo
o suele no ladrar.

Con la lengua fuera,
torva la mirada,
húmedo el hocico,
débiles las patas,
muy caído el rabo,
las orejas gachas…

Todos estos signos
pruebas son de rabia
pero al mismo tiempo
bien pueden probar
que el perro está cansado
de tanto andar.

Doctores sapientísimos
que yo he estudiado bien
son en sus obras clínicas
de nuestro parecer:

Fermentus virum rabicum
qui corpus canis est,
mortalis sont per accidens,
mortalis sont per se.

Para hacer la prueba
que es más necesaria,
agua le pusimos
en una jofaina
y él se fue gruñendo
sin probar el agua.

Todos estos signos
pruebas son de rabia,
pero al mismo tiempo
signos son, tal vez
de que el animalito
no tiene sed.

Y de esta opinión
nadie nos sacará:
¡El perro está rabioso
o no lo está!

 

Alors bien sûr, avec une telle musique très Rossinienne, on va prendre beaucoup de plaisir à jouer sur scène ces docteurs pédants et un peu ridicules...

Nous serons accompagnés au piano, donc notre version sera plutôt proche de celle-ci

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12 février 2019 2 12 /02 /février /2019 19:01

Bonjour les amis,

La semaine dernière notre directrice de chant nous a remis entre les mains une partition que je ne connaissais pas du tout, et en jetant un premier coup d'oeil sur les paroles je suis tombé sur cette phrase:

" Canta y no llores" qui veut dire " Chante et ne pleure pas", et j'ai tout de suite pensé à une chanson bien connue des mariachis intitulée "Cielito lindo" et que voici.

NB: Vous y entendrez le "ay ay ay ay canta y no llores"  à 55 secondes.

 

Mais en regardant de plus près la partition que nous avait tendue notre directrice, il était évident que le thème musical n'avait rien à voir avec la célèbre chanson des mariachis.

Non, il s'agissait d'une Habanera tirée d'une Zarzuela de Manuel Penella intitulée " Don Gil de Alacalá".

A noter que Penella était un compositeur né en 1880 dans ma région de Valencia dans le sud-est de l'Espagne.

Don Gil de Alacalá est un opéra comique en 3 actes qui a été interprété pour la première fois en 1932 au théâtre des nouveautés de Barcelone.

Voici le lien youtube de cette habanera avec les paroles originales qui accompagnent ci-dessous. Le choeur intervient à partir de 2 minutes.

TODAS LAS MAÑANITAS ( paroles de M. Penella)
Todas las mañanitas
vuelve la aurora
y se lleva la noche
triste y traidora.
 
Otra vez vuelve al alma
del sol la alegría
y es su luz la esperanza
de un nuevo día.
 
Canta y no llores,
corazón, no llores, ¡ay!,
que la esperanza
será la aurora
de tus amores, ¡Ay!,
 
Canta y no llores,
corazón, no llores, ¡ay!,
volverá la aurora
y tu noche triste
se llevará.
 
CHOEUR
Canta y no llores,
corazón, no llores, ¡ay!,
que la esperanza
será la aurora
de tus amores, ¡ay!
 
Canta y no llores,
corazón, no llores, ¡ay!,
volverá la aurora
y tu noche triste
se llevará.

On reconnaît tout se suite, dès les premières mesures, le balancement caractéristique des habaneras qui sont un style musical né au XIX ème siècle, originaire à la fois de Cuba mais aussi de Catalogne.

Alors, nous, on n'aura bien évidemment pas les moyens d'engager un orchestre symphonique et nous serons accompagnés par une pianiste, mais pas n'importe quelle pianiste ! Ce sera Leillani, notre accompagnatrice cubaine !

Et, comme vous pouvez l'imaginer, la habanera fait partie de son ADN.

Donc notre version ressemblera plutôt à ceci.

En fait, nous on chantera cette habanera probablement sans solistes, donc notre interprétation ressemblera plutôt à ça...

Enfin, et en hommage à l'immense Monserrat Caballé disparue l'année dernière, je vous laisse avec son interprétation de cette habanera. Très émouvant de la revoir interpréter cette pièce juste deux ans avant sa mort...avec la modestie qui la caractérisait.

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