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9 mai 2024 4 09 /05 /mai /2024 07:20

Bonjour les amis,

Le 9 Mai c'est le jour de l'Europe, c'est le jour où elle est célébrée.

Notre union européenne est souvent maltraitée, comme un punching-ball, comme un bouc émissaire, accusée de mille maux par de nombreux dirigeants qui vont de l'extrême-droite jusqu'à l'extrême-gauche.

Ses performances économiques ne sont guère brillantes comparées à celles des Etats-Unis ou de la Chine.

Le jeudi 18 avril dernier, l’ancien Premier ministre italien Enrico Letta a remis son rapport sur l’avenir du marché unique aux 27 dirigeants réunis pour un Conseil européen extraordinaire à Bruxelles. Il propose notamment d’unir les marchés de capitaux européens afin d’éviter le “décrochage” du Vieux Continent face aux Etats-Unis.

Vous trouverez les points-clés de ce rapport sur le lien ci-dessous.

Un rapport qui soulève un certain nombre de points faibles de l'UE en matière économique et qui a donc au moins le mérite d'exister et d'ouvrir un débat à un mois des élections européennes.

L'un des gros problèmes de l'UE c'est aussi, sans doute, son manque de proximité et aussi de pédagogie. Pour de très nombreux européens les instances de Bruxelles sont perçues comme une nébuleuse technocratique éloignée et coupée de leurs préoccupations quotidiennes.

J'ai essayé d'en savoir plus sur le fonctionnement de l'UE et j'ai commencé la lecture du livre de Jean Quatremer au titre provocateur de: LES SALAUDS DE L'EUROPE: Guide à l'usage des eurosceptiques...

Voici le résumé de l'éditeur :
Peut-on encore être européen ? Trop de scandales, comme l’embauche de José Manuel Durão Barroso, l’ancien président de la Commission, par la banque d’affaires Goldman Sachs. Trop de compromissions, comme l’élection de Jean-Claude Juncker à la tête de l’exécutif européen, lui qui a transformé son pays, le Luxembourg, en paradis fiscal. Trop d’échecs, de l’économie au contrôle des frontières extérieures en passant par le social ou la défense. Trop de libéralisme débridé. Et trop peu de démocratie.
Il est facile de dresser un acte d’accusation implacable contre l’Union en dissimulant la responsabilité des gouvernements nationaux dans ces dérives. Les salauds de l’Europe, ce sont à la fois les États, les maîtres de l’Union, qui ont trahi le rêve des pères fondateurs, et les démagogues qui essayent de faire croire qu’un retour vers le passé résoudrait tous les problèmes. Il est temps de redire ce que l’Union nous a apporté à l’heure où elle n’a jamais paru aussi fragile, menacée de l’extérieur par la Russie de Poutine et les États-Unis de Trump, et de l’intérieur par le Brexit et la montée des partis extrémistes.
Dans ce livre percutant, l’un des meilleurs spécialistes de l’Europe reprend un à un les arguments de ses opposants en démêlant le vrai du faux et rappelle que la construction communautaire, aussi perfectible soit-elle, reste la dernière utopie pacifiste d’une planète au bord de l’abîme.

C'est un livre très instructif, très critique, sans concessions, un livre qui, bien que datant de 2017, reste très actuel et résume tous les reproches que vous pourrez entendre au sujet de l'UE.

Mais c'est aussi un livre qui n'est pas un dossier exclusivement à charge. Ecrit par un européen convaincu il met en valeur tout ce que l'Europe nous a apporté et que nous aurions bien tort de sous-estimer.

Ce livre a été écrit au moment du Brexit et cet exemple n'a pas été suivi par aucun membre de l'UE. Il n'y a pas eu d'effet de contagion...C'est donc que notre espace n'est sans doute pas si mauvais que cela.

La campagne pour les élections européennes va bientôt commencer et je serai attentif aux propositions des différents partis qui vont se présenter. Et j'écarterai ceux qui tombent dans la critique facile et populiste ou dans le chantage...J'attends de la hauteur de point de vue et aussi un certain "romantisme" même si ce sentiment n'est plus tellement de mode.

Je ne suis pas naïf. Les Etats-Unis d'Europe n'existeront sans doute jamais, et les Républiques Socialistes d'Europe non plus, mais ce n'est pas l'objectif.

Je veux croire en une Europe espace de libre échange, de paix, de protection sociale, de libertés et de défense de valeurs universelles comme, par exemple, l'amitié entre les peuples...Ça, ce n'est pas de l'utopie.

Et quand je dis " je veux croire " il ne s'agit pas d'appliquer la méthode Coué mais de voter pour des forces politiques capables de mettre en place avec pragmatisme un certain nombre d'objectifs réalisables.

Je vous laisse avec deux extraits du livre de Quatremer.

" L’Union a inventé le « libéralisme bureaucratique », une gageure ! Donald Trump, le président américain, la qualifie très justement de « consortium bureaucratique ». Aucun domaine n’échappe à sa furie régulatrice, de la courbure des bananes à la composition des tétines en passant par la contenance des chasses d’eau, la puissance des aspirateurs, la taille des rétroviseurs des tracteurs agricoles, l’expérimentation animale, le passage à l’heure d’été, les dates de la chasse à la tourterelle, le confort des poules, les conditions de transport des porcs et des vaches, les conditions de fabrication et de conservation des fromages, la hauteur maximale des échelles que peuvent escalader les mineurs travaillant, on en passe et des meilleures… Qui n’a pas été révulsé en découvrant que l’Union a cette capacité à se mêler de l’infiniment petit et à négliger l’essentiel?
Delenda Europa ..."

"Face à la complexité et à l’insatisfaction que suscite une Europe qui est la somme de multiples compromis entre des États souverains et de nombreuses crises (souvent mal résolues), le démagogue de droite ou de gauche propose des explications simplistes et des solutions tranchées. À l’entendre, l’Union serait un complot d’une élite apatride et cosmopolite visant à dissoudre les nations, à créer du chômage, à soumettre la France à l’Allemagne et le continent à la Chine et aux États-Unis… Bien sûr, « on » est contre l’Europe « telle qu’elle est », mais « on » reste européen. Le problème est que cela ne veut strictement rien dire : l’Europe, on ne la fait pas seul dans son coin, mais avec des partenaires qui n’ont pas forcément les mêmes idées que nous..."

PS. J'ai parlé des populistes qui tapent sans retenue sur l'Europe mais ils ne sont pas les seuls. Des philosophes comme Michel Onfray s'enferment systématiquement dans un discours souverainiste anti-Maastricht. C'est tellement facile d'avoir toujours raison, de toujours voir le verre à moitié vide et jamais la partie à moitié pleine. A la fin ça devient stérile, agaçant, terriblement prévisible et pour tout dire un peu usant...En fait je n'écoute plus Onfray quand il parle de ce thème. Je sais déjà tout ce qu'il va dire, tout ce qu'il va objecter...Son discours s'est converti en une "tarte à la crème".

PS nº 2: Complètement hors-sujet.

J'ai écouté Sophia Aram se plaignant de graves accusations menées contre elle par des députés de gauche de LFI. Je suis choqué et pour tout dire assez écoeuré car ces accusations injustes lui font dire ce qu'elle n'a jamais dit et la mettent en danger. Faudra-t-il lui assigner 2 gardes du corps suite à ces attaques ignobles ? Je trouve le climat politique en France particulièrement nauséabond... Vous pourrez entendre la réaction indignée de Sophia Aram sur le lien ci-dessous.

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7 août 2022 7 07 /08 /août /2022 18:14

Bonjour les amis,

Je fais partie des personnes qui sont peu suspectes de bienveillance envers Poutine que je continue de considérer comme un criminel de guerre pour les inititatives qu'il a pris en Tchétchénie et en Ukraine (sans même parler du reste qui est assez lourd aussi)...Malgré tout, cette guerre contre l'Ukraine met aussi en évidence nos propres échecs à nous, les occidentaux. Je vous invite à écouter une longue interview de l'ex-ambassadeur de France en Russie. Elle est très instructive pour comprendre en quoi et pourquoi notre diplomatie a été en échec. Devant un tel drame il faut aller jusqu'au bout et balayer devant notre porte aussi.

Alors je conviens que cette entrevue est assez longue mais, elle vaut la peine d'être écoutée de bout en bout.

Jean de Gliniasty, de par le rôle qu'il a tenu, est crédible pour nous faire toucher du doigt 2 points essentiels:

1- . Il n' y a pas de vraie diplomatie internationale européenne car les pays qui composent l'UE sont très différents, avec des interêts divers, voire divergents.

2-. Notre diplomatie européenne, de par sa quasi inexistence, se réduit au plus simple dénominateur commun qui est le respect des valeurs démocratiques liées à la liberté et aux droits de l'homme.

Or, Jean de Gliniasty nous montre que sur ce sujet nous avons des difficultés à être crédibles d'une part (voir par exemple la guerre d'Irak déclenchée sur une base de mensonges), et que par ailleurs, nos valeurs occidentales mises en avant comme des postulats universels peuvent être perçues par les autres puissances comme de l'arrogance, comme si nous disposions du mètre-étalon du bon droit international. Finalement nos valeurs occidentales si elles sont mal défendues peuvent se convertir en obstacles qui empêchent les uns et les autres de s'écouter.

Or la base de la diplomatie c'est quand même la capacité à se mettre à la place de l'autre pour pouvoir avancer vers de possibles solutions.

Je n'en dis pas plus. Je vous laisse avec cette entrevue de Jean de Gliniasty.

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30 juin 2022 4 30 /06 /juin /2022 10:09

Bonjour les amis,

Cette semaine se tient à Madrid, en pleine crise ukrainienne, le dernier sommet de l'Otan.

Un sommet absolument nécessaire pour redessiner les objectifs et les stratégies de l'alliance depuis l'entrée en guerre de la Russie contre l'Ukraine.

J'aurai l'occasion de revenir plus tard sur les nombreuses décisions et conclusions de ce sommet, mais on peut déjà affirmer que la guerre froide est "officiellement" relancée.

Avant d'aller plus loin j'aimerais vous rappeler ce qui aurait dû se passer au niveau planétaire, ce qui était prévu et qui ne s'est pas produit.

Depuis le démembrement de l'URSS le monde et l'économie se sont globalisés et les guerres traditionnelles se livrent désormais sur le terrain économique. Ce sont des guerres d'influences dans un monde multipolaire et les conquêtes territoriales n'ont plus lieu d'être.

Théoriquement on devait disposer de notre liberté et de notre sécurité gratuitement (ou presque), un peu comme l'air qu'on respire. A tel point que de nombreuses formations politiques remettaient en question le principe même de l'Otan, une Otan qui, selon les propos d'Emmanuel Macron, était en état de mort cérébrale il y a deux ans encore.

Oui, normalement tous les pays de la planète avaient de tels défis communs à relever avec la crise climatique, l'épuisement des ressources, la préservation écologique de l'environnement que ces priorités vitales devaient mobiliser 100% de leur énergie et de leurs actions.

La terrible et tragique initiative belliqueuse de Poutine va à contre-sens de l'histoire et oblige tous les gouvernants de la planète à reprendre leur feuille de route. No choice !

Le meilleur exemple provient sans doute de la Finlande et de la Suède, pays traditionnellement neutres et pacifiques, qui viennent de demander et d'obtenir leur intégration immédiate au sein de l'Otan. La Turquie vient de lever son véto.

Peut-on accuser sérieusement les suédois ou les finlandais d'être devenus subitement des paranos dangereux, des militaristes agressifs, et des serviteurs inféodés à la toute puissante Amérique?

Il y a des questions qu'on ne se posait plus mais que l'expansionnisme des maîtres du Kremlin nous oblige à repenser.

Combien de pays, parmi les 30 membres de l'alliance, sont-ils capables de soutenir un effort de guerre prolongé sans l'aide des Etats-Unis?

L'Europe serait-elle capable à elle-seule de fournir cette aide à un de ses pays s'il était attaqué? Pour tous les experts militaires, en 2022, la réponse à cette question est clairement NON...!

Même la France qui bénéficie avec la Grande-Bretagne de la force de frappe nucléaire dissuasive ne serait pas capable de soutenir un long effort de guerre. Les Etats-Unis sont un allié précieux, historiquement fiable et crédible sans lequel l'Europe pourrait être plongée dans un authentique cauchemar. 

Alors les amis, je suis extrêmement agacé par les discours plein d'angélisme  que j'entends à gauche, à l'extrême-gauche et à l'extrême-droite notamment en France, en Espagne et en Italie. Des discours, complètement coupés de la réalité qui appellent par exemple à un cessez-le-feu immédiat, alors que Poutine ne veut rien négocier (en fait, et d'après certains experts, ce serait Poutine qui pourrait déclarer de manière unilatérale un cessez-le feu le jour où il aurait la main-mise sur la partie du gâteau ukrainien qui l'intéresse. Il pourrait le faire sans même aboutir à un accord avec les ukrainiens).

Tous ces appels au cessez-le feu et ces suggestions naïves des adversaires de l'Otan sont aussi crédibles pour la suite du conflit et pour la paix dans le Monde  que si moi je proposais d'organiser demain un voyage à Moscou pour aller chanter WE ARE THE WORLD sous les fenêtres du Kremlin...

J'en ai marre d'entendre des responsables de gauche  et des élus prétendre que notre liberté n'a pas besoin d'un soutien accru à notre armée pour  défendre notre espace et de dire que l'augmentation des budgets alloués au ministère des armées se fera au détriment de la santé publique, de l'école et de mille autres besoins urgents de notre économie.

Personne ne se réjouit d'être obligé d'allouer des crédits supplémentaires à notre défense mais la responsabilité et le bon sens nous indiquent que nous n'avons pas d'autre choix. Tant que la Russie sera une dictature dangereuse mettant en danger la paix mondiale, il y a toute une série de questions qui ne se posent malheureusement plus.

On peut discuter et débattre des décisions et des stratégies de l'alliance mais on ne peut pas remettre en cause son existence, sa nécessité et son bien-fondé en ce moment.

Si le sujet n'était pas aussi dramatique certaines réactions de militants anti-otan me feraient mourir de rire.

Ils condamnent l'Otan comme si on disposait d'autre chose pour freiner le délire impérialiste et mégalomane de Poutine. On croit rêver devant tant de béatitude aveugle...

PS: Certains utilisent de manière malhonnête les propos du général de Gaulle contre l'Otan durant les années 60. J'aimerais rappeler que si le général a effectivement sorti la France de l'Otan (au nom de principes souverainistes) il a maintenu son pays au sein de l' Alliance Atlantique. Il n'était pas fou, le général...

 

 

Sommet de l'OTAN: notre sécurité ne va pas être gratuite...
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16 août 2019 5 16 /08 /août /2019 10:08

Bonjour les amis, 

La justice italienne vient de désavouer son ministre de l'intérieur Matteo Salvini en l'obligeant à laisser entrer le navire espagnol OPEN ARMS avec ses 147 réfugiés à bord dans les eaux territoriales de l'Italie.

OPEN ARMS...encore 2 ou 3 victoires comme celle-là et nous serons complètement perdus...

Bien évidemment je me réjouis de cette décision des juges qui met à l'abri les réfugiés mais il faudrait être bien naïf pour croire que ce désaveu de la justice italienne est une défaite pour Salvini.

Bien au contraire, je gage que cette décision de justice va lui donner un coup de pouce, lui qui était déjà crédité de 36 à 38% d'intentions de vote avant cette affaire. Je pense que cette décision va créer un rejet de la part de la population italienne de ses propres juges aux prochaines élections.

Croire qu'on peut régler un problème politique par de simples actions de justice est une grande erreur.

Si la gauche limite son discours en martelant que nous avons l'obligation morale d'accueillir toute la misère qui vient d'Afrique et du Moyen-Orient, sans proposition concrète pour que le trafic honteux de chair humaine organisé par les mafias africaines cesse, alors elle va perdre une bataille décisive.

Que pensent faire les partis institutionnels pour qu'il n'y ait pas à l'avenir un OPEN ARMS qui débarque tous les jours sur les côtes italiennes?

Faute de réponse concrète à ce terrible problème c'est l'extrême droite qui progressera aussi certainement que deux et deux font quatre.

La nature n'aime pas le vide, et la politique non plus. Si les partis institutionnels et l'union européenne ne sont pas capables d'apporter une réponse crédible d'autres partis se chargeront de le faire avec d'autres moyens.

Pour l'instant de nombreux partis de gauche en Europe vivent dans le déni et estiment que nous avons la capacité d'accueillir tous ceux qui veulent se réfugier en Europe.C'est absolument délirant...

Pour mémoire je rappelle qu'en Calabre il y a plus de 45% de la jeunesse au chômage et que l'Italie a déjà accueilli plus de 700 000 réfugiés ces dernières années, avant de dire : " Basta ! Stop ! Pas un seul de plus!". L'Italie ne peut pas offrir aux réfugiés ce qu'elle est incapable d'offrir à ses propres enfants.

Par ailleurs les populations immigrées en Italie (qu'elles viennent d'Afrique, du moyen-orient ou d'Europe centrale) sont à l' origine de nombreux et graves problèmes de cohabitation. Je vous en épargne la très longue liste mais sachez que sur les réseaux sociaux italiens il y a un bombardement massif de vidéos montrant tous les jours des scènes de heurts entre migrants et autochtones.

Mais pendant ce temps-là la gauche "bambi" qui vit dans un autre monde (pour ne pas dire sur une autre planète) tient un discours complètement déconnecté de la réalité que vivent les gens de la classe moyenne...et après elle s'étonne des bons résultats engrangés par l'extrême droite.

Hier je lisais dans les réseaux sociaux des commentaires d'internautes de gauche se congratulant de cette victoire "momentanée" de la justice italienne sur la décision de Salvini.

Il faut être bien ignorant de ce qu'est la politique pour penser de cette manière.

 "Encore 2 ou 3 victoires comme celle-là et nous sommes perdus"  disait Pyrrhus.

Si la décision des juges italiens qui EST JUSTE n'est pas accompagnée de mesures politiques efficaces en Europe, Salvini se verra renforcé, et peut-être même en situation de devenir le futur premier ministre italien. 

 

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4 décembre 2016 7 04 /12 /décembre /2016 19:04

Bonjour les amis,

S' il y a quelque chose dont je me méfie comme de la peste ce sont bien les référendums.

En effet, sous couvert de demander l' opinion directement au peuple et sans intermédiaires se cache un exercice démocratique périlleux qui peut rapidement dégénérer et se transformer en un vulgaire piège électoral si les promoteurs de cette consultation ne s' entourent pas d 'un minimum de précautions .Ce ne sont pas les exemples qui manquent, le dernier en date étant le Brexit...

Oui, je me répète: si l' éxécutif ne prend pas soin de s' entourer de conditions qui garantissent la validité du scrutin, il prend le risque MAJEUR que le peuple profite d' un référendum pour répondre à une autre question qui ne lui a pas été posée...

C' est exactement ce qui vient de se passer en Italie aujourd' hui.

J' écris ces lignes avant même de connaître les résultats qui vont tomber dans moins d' une heure.

Que s' est-il passé ?

Renzi a proposé une réforme constitutionnelle dont le pays a besoin mais il a eu la très fâcheuse idée de déclarer que si le NON l' emportait il démissionnerait, et de lier son sort politique personnel au résultat de ce scrutin.C' est d' une maladresse impardonnable car du coup Renzi transforme ce référendum en possibilité donnée à l' électorat italien de se débarrasser de lui !

Que cherchait Renzi ? Un réforme constitutionnelle dont a besoin le pays  ou un plébiscite personnel ?

Je n' en ai aucune idée mais le fait est que son modus operandi est un très mauvais service rendu au pays et à l' Europe.En effet, Renzi déplace la question citoyenne de la réforme constitutionnelle qui théoriquement devrait être transversale ( on peut imaginer des partisans de la réforme aussi bien à droite qu' à gauche de l' échiquier politique...) en une autre qui n' a presque plus rien à voir et qui est beaucoup plus partisane.

Alors, Renzi reconnaît lui-même avoir commis une erreur avec cette déclaration calamiteuse .

Bin oui, ! C' est une vraie boulette qui crée de l' incertitude sur la stabilité gouvernementale de l' Italie, avec en arrière fond d' autres questions plus brûlantes pour le reste de l' UE.

Tout comme Cameron, on a l' impression avec Renzi que nous avons affaire à des dirigeants européens qui se comportent comme de vulgaires joueurs de poker ( mais, qui plus est,des joueurs plutôt maladroits alors que les enjeux sont énormes...).

Là, il a tout faussé Renzi, rien qu' en une seule phrase....et bien malin sera celui qui arriverait à faire une vraie lecture intelligente du scrutin de ce soir en cas de victoire du NON car il faudrait le DÉCRYPTER ce NON, entre ceux qui sont réellement contre cette réforme, ceux qui veulent sortir de l' euro, ceux qui veulent un changement de politique gouvernementale, etc...

Ne reste plus qu' à espérer que Renzi gagne son pari et qu' on oublie cette impardonnable erreur de campagne.

 

PS: Faisons un peu d' humour.

Renzi aurait pu récupérer sa boulette en posant 2 questions au lieu d' une.

1: Êtes-vous en faveur du changement constitutionnel que je propose ?

2: Êtes-vous en faveur  de mon maintien au poste de premier ministre ?

Et là, plus besoin de référendum parce que la réponse serait OUI à la première et NON à la seconde...

PS nº 2: Petite anecdote personnelle qui a un certain rapport lointain avec le problème posé par ce référendum.

Un jour, lors d' une réunion avec tous les profs de mon lycée, j' avais posé une question gênante ( dans la mesure où la réponse allait embarrasser tout le monde y compris moi-même) au sous-directeur, et il m' avait répondu:

" Si tu poses une question tu prends le risque qu' on te réponde ! "

C' était bien balancé et ça m' avait bien fait rire ainsi qu' à toute l' assistance .

Et bien, toutes proportions gardées, c' est exactement le risque inutile que vient de prendre Matteo Renzi.

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25 juin 2016 6 25 /06 /juin /2016 06:15

Bonjour les amis,

On n' a pas fini de parler du résultat du référendum britannique mais plusieurs leçons s' imposent déjà.

Tout d' abord on ne peut qu' ètre surpris que Cameron ait soumis cette question au peuple britannique sans se laisser aucune marge en cas de résultat ajusté.

En effet,on peut quand même imaginer qu' un résultat dont les conséquences sont aussi importantes et n' autorisent pas de marche arrière ( comme de nouvelles élections) devrait être approuvé par une large majorité, ce qui n' est pas le cas ici avec ce 52% contre 48%...Le NON gagne en laissant la poire pratiquement coupée en deux ( mais sans possibilité de marche arrière car la GB sortira définitivement de l' UE).

Par ailleurs, le NON gagne de la pire des manières car l' Ecosse ou l' Irlande du Nord désiraient rester.

C' est donc le comble du paradoxe, et même du ridicule.

En effet, souvenez-vous que les anglais avaient menacé les écossais de s' autoexclure de l' UE en cas de victoire des indépendantistes, et maintenant, ce sont eux qui imposent la sortie de l' UE.

Ça la fout plus que mal ! On marche sur la tête !

Les écossais peuvent légitimement redemander un nouveau référendum d' autodétermination pour rester dans l' UE.

Donc Cameron qui est sans doute l' un des dirigeants les plus ineptes que la Grande Bretagne ait jamais eu, restera dans l' histoire comme celui qui a mis la GB hors de l' Europe, mais aussi celui qui laisse une situation intérieure chaotique avec des nations profondément divisées par la question de l' appartenance à l' UE.

Coup double donc pour Cameron qui démissionne et qui n' aura pas à gérer le chaos qu' il a semé.

Mais la division est aussi générationnelle: la partie âgée de l' électorat qui est plus nombreuse ( et aussi la moins active) l' a emporté sur la partie jeune qui devra construire l' avenir du pays...Il y a déjà, à l' heure où j' écris ces lignes, beaucoup de ressentiment d' une part importante de la jeunesse britannique qui va devoir assumer le choix de la partie moins active de la population...

Cameron a créé des lignes de fractures dont le pays n' avait pas besoin...

Coup double, disais-je ?...non, coup triple !.

Cameron laisse derrière lui un panorama désolant, en sortant la GB de l' UE et en la laissant au bord de la dissolution interne.

Revenons au rôle plus qu' ambigü de David Cameron depuis de nombreuses années. Celui qui s' est présenté en faveur du OUI n' a cessé durant de longues années de tenir un discours populiste, très démagogique et assez peu responsable, accusant Bruxelles des politiques austéricides dont il était le principal promoteur.Il a dit pendant des années que la Grande-Bretagne pouvait se passer de l' Europe..Ses électeurs ont fini par le croire.Il récolte ce qu' il a patiemment semé.On peut franchement le taxer de ne pas avoir été un associé loyal, de ne pas avoir été à la hauteur de sa fonction et de s' être comporté longtemps comme un vulgaire agitateur politique.Cameron sera un jour étudié comme l' exemple parfait de pompier pyromane.

Notons aussi que nombre de travaillistes ont cru sanctionner l' UE alors qu' ils ne faisaient que sanctionner la politique néo-libérale de leurs propres élus.Tout s' est mélangé dans ce scrutin.

Enfin mes amis, cette victoire du NON est aussi celle de la xénophobie et du retrournement sur soi-même.

Marine Le Pen exultait hier soir et on la comprend.La Grande-Bretagne envoie un signal fort à tous les partis de sensibilité extrême-droitiste.

Hier, je partageais la colère et l' indignation de Daniel Cohn-Bendit.

Qu' est ce que c' est que cette Europe qui dit STOP aux immigrés mais qui laisse se noyer tous les jours des milliers d' hommes , de femmes et d' enfants dans la Méditerranée ?

Une Europe qui a perdu son âme, et qui marchande avec la Turquie le renvoi dans des conditions inhumaines de millers de réfugiés.Une Europe qui ne respecte pas ses propres statuts !

la victoire du NON, c' est la victoire de ceux qui disent " Plus d' immigrés" mais qui se soucient comme d' une guigne de chercher la moindre solution et qui sont prêts à laisser se noyer des milliers de personnes sans leur porter le moindre secours.

Ceux qui ont gagné hier vivent dans le déni.Ils ne veulent pas voir les problèmes et essayer d' y apporter une solution humaine.

Enfin, quelle tristesse de voir Mélenchon pour qui j' avais encore un peu d' estime se fourvoyer en accusant hier Bruxelles d' être la responsable de la loi El Khomri...Pauvre Méluche qui n' a vraiment pas le sens de l' histoire et qui ne sent pas qu' une partie bien plus importante est en train de se jouer et de se perdre.

L' extrême-gauche et l' extrême-droite qui applaudissent en même temps...Bravo Cameron ! Quel tour de force !

C' est la première fois depuis la libération que le vote nationaliste,égoïste ( et parfois xénophobe ) l' emporte de manière majoritaire...avec un possible effet domino au reste des pays de l' UE qui fait déjà froid dans le dos !

Seul sujet de satisfaction:

Cette fois-ci les 27 autres vont devoir se redéfinir...Quelle Europe veut-on construire et comment obtenir l' assentiment des peuples qui la composent ?

..

BREXIT ou quand la Grande-Bretagne sort de la pire des manières...

PS: petit sujet cocasse qui n' a rien à voir et qui me fait sourire alors que je n' ai pas le coeur à ça:.

Tous les eurocrates communiquent entre eux en anglais alors que les britanniques ne font plus partie de l' UE...no comment !

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