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24 août 2023 4 24 /08 /août /2023 09:45

Bonjour les amis,

je vous propose aujourd'hui juste une petite réaction à chaud suite à la disparition d'Evgueni Prigojine lors du crash d'un avion privé en Russie.

Tous les experts étaient d'accord pour dire que la vie d'Evgueni Prigojine après sa tentative avortée de rébellion contre le pouvoir russe ne valait plus un kopeck.

L'accident tragique dans lequel son bras droit Dmitri Outkine et lui ont perdu la vie ne surprendra donc personne.

Prigojine, considéré comme l'homme des basses oeuvres de Poutine, a été associé depuis de longues années à un nombre incalculable de coups tordus et inconfessables de l'Etat russe, tant au niveau national qu'international, et disposait très probablement d'éléments confidentiels qui seraient très embarrassants pour le Kremlin s'ils venaient à être divulgués.

J'ai toujours cru que Prigojine avait le pouvoir vis-à-vis de Poutine d'exercer un chantage à l'information au cas où il lui arriverait malheur.

Je me suis même dit qu'il a dû profiter de ces dernières semaines pour peaufiner quelques vidéos contenant des détails techniques sur des opérations secrètes que lui seul peut savoir et des enregistrements de conversations avec ses donneurs d'ordres, et qu'il chargerait une personne proche ou un groupe de personnes de les divulguer s'il lui arrivait un accident.

En tout cas, moi, à sa place, c'est ce que j'aurais fait.

Donc dans les jours et semaines qui viennent nous saurons si Prigojine avait préparé toute une série de documents à publier en cas de malheur.

Si tel n'était pas le cas, je serais vraiment surpris et très perplexe que quelqu'un qui se savait en grand danger n'ait pas pris la précaution de préparer une dernière salve de "missiles médiatiques" contre ceux qu'il avait durement critiqué de son vivant.

Faut-il s'attendre à des révélations post-mortem d'Evgueni Prigojine ?
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28 juin 2023 3 28 /06 /juin /2023 06:58

Bonjour les amis,

Tout comme vous je suis avec stupéfaction les suites et conséquences  de la rébellion de Prigojine.

Première constatation: la Russie offre une image pitoyable, consternante...Le pouvoir installé par Poutine, ce monstre, se dévore de l'intérieur, contre toute attente, mais dans une parfaite logique.

Pour la première fois depuis le début du conflit ukrainien le Kremlin ne peut accuser l'occident d'être la cause de tous ses maux. Celui qui a trahi est l'enfant gâté du régime qui a engrangé des milliards de roubles. Poutine le reconnaît publiquement et sape par la même occasion sa crédibilité, étant donné que ses déclarations contredisent toutes ses dénégations antérieures. Incroyable...littéralement incroyable...

On a pu se rendre compte que les Wagner (à peu près 8000 hommes) étaient capables de défier le régime et on a assisté à des scènes surréalistes de pelleteuses coupant les routes d'accès à Moscou pour stopper les rebelles. Des moyens de défense pathétiques qui ressemblent à ceux d'un petit pays du tiers-monde.

On a vu Loukashenko dire qu'il a négocié la survie de Prigojine avec Poutine dans des termes qui font penser au film de la mafia LES AFFRANCHIS de Martin Scorcese.

Selon les propres déclarations du président biélorusse il lui aurait dit: " On peut le buter mais ne le faites pas..."

 

On comprend Loukashenko qui sauve la peau du chef des Wagner qui l'avait aidé à truquer ses dernières élections...un prêté, pour un rendu...entre mafieux...

Le pacte destiné à offrir une porte de sortie aux Wagner paraît complètement délirant. La Biélorussie est prête à accueillir 8000 soudards et Loukashenko y voit une opportunité pour son pays. On croit rêver, enfin, un rêve qui est plutôt de l'ordre du cauchemar...comme si le peuple biélorusse avait besoin de ça...Ils ont accepté les armes atomiques de Poutine, et maintenant ils accueillent des mercenaires rebelles incontrôlables. 

Un monde de dingues, de véritables dingos...y'a pas d'autre mot !

Dans cet univers de dingos on apprend que le ministre de la défense Shoïgu possède lui-aussi une milice privée, un autre groupe de mercenaires...

Voila ce qu'a créé le système poutinien. Un monstre, un hydre à plusieurs têtes...avec chacune de ces têtes qui pourrait, à n'importe quel moment, prendre des initiatives désastreuses. Dieu seul sait ce que l'avenir nous réserve. Tous les experts sont devenus extrêmement perplexes et prudents. Quant aux spécialistes de l'ex-URSS, leur expérience leur est devenue complètement inutile. Tout est devenu hors-norme dans cet univers sans foi ni loi où tout ne tient qu'à la crédibilité du grand chef.

Revenons à Prigojine.

Que doivent penser maintenant les chefs des pays africains qui ont pacté avec les Wagner? Ils se retrouvent complètement en porte-à-faux. Le plan proposé par Loukashenko crée autant de problèmes qu'il en résout.

Que doit penser Xi Jinping de son allié Poutine dont le pouvoir semble bien vacillant?...défié par un taré sanguinaire?

Et puis il me manque une pièce dans ce puzzle.

Tout semble indiquer que Prigojine possède des moyens de chantage, qu'il est à même de faire des révélations et qu'il a préparé toute une série de documents prêts à être divulgués si, par malheur, un missile téléguidé lui éclatait dans la tronche...

Si Poutine avait été fidèle à lui-même la crise des Wagner aurait été résolue à sa manière...violente et expéditive...Or, Poutine temporise, gagne du temps...c'est un aveu de grande faiblesse.

A suivre donc...tout est possible...en pure logique mafieuse la vie de Prigojine ne vaut plus un kopeck.

En attendant Prigojine a réussi à faire passer un discours dans la population russe, un discours qui contredit complètement les motifs invoqués par le Kremlin pour envahir l'Ukraine.

Prigojine a ouvert la voie à ce que d'autres candidats osent s'opposer au discours grotesque officiel auquel plus personne ne croit. Prigojine n'a rien résolu mais il a ouvert la voie vers le langage de la vérité, un langage brutal, obscène et vulgaire mais auquel les russes croient davantage que les justifications hypocrites officielles qui tentent de sauver les apparences.

PS: dans cet univers absurde et dictatorial qu'est devenu la Russie le citoyen lambda apprend qu'il peut aller 20 ans en prison pour brandir une pancarte mais que le pouvoir peut amnistier des mercenaires armés marchant sur Moscou...quand je vous parlais d'un monde de dingos, le mot est faible...

Dans tout ce tumulte il est frappant de voir à quel point le peuple est le grand protagoniste absent, inexistant...le régime de terreur est efficace. Les citoyens assistent de manière muette et passive, comme si ils étaient pris en otage, à des règlements de compte entre chefs de clans.

PS nº 2: On a appris que les services américains étaient au courant de l'initiative de Prigojine, et que les services secrets français aussi....donc les russes étaient forcément au courant, et malgré tout, ils ont été complètement incapables d'étouffer dans l'oeuf le défi militaire de Prigojine. Ça en dit long sur l'état de délitement du pouvoir russe qui ressemble à un grand colosse aux pieds d'argile, un colosse en trompe-l'oeil. L'invasion de l'Ukraine est la plus grande catastrophe que Poutine ait jamais organisée. Il y a fait étalage de toutes ses faiblesses. Ça a commencé par les faiblesses de son armée et maintenant ça continue avec la faiblesse de son pouvoir clanique et kagébiste qui ne tient plus qu'à quelques fils.

Démonstration est faite que la Russie est devenu un pays qui "ne tourne pas rond" où il peut se produire du "grand n'importe quoi", ce qui est inquiétant si on songe que c'est la 2 ème puissance nucléaire au monde.

Plus que jamais règne cette sensation que l'Ukraine sera le tombeau de Poutine et du poutinisme.

Tiempo al tiempo, disent les espagnols.

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8 juin 2023 4 08 /06 /juin /2023 07:31

Bonjour les amis,

Ce matin j'ai essayé (sans succès à cause de pb techniques de la plateforme overblog) de répondre à un article de Rosemar dans lequel Caius propose dans ses commentaires une longue série d'arguments et d'articles qui mettent en doute le fait que les russes seraient les responsables volontaires de la destruction partielle du barrage de Kakhova.

Je vous invite à lire les commentaires de Caius sur le lien ci-dessous.

Pour ma part, j'avais écrit avant cette destruction, que Poutine était comme ces enfants qui préfèrent casser un jouet  plutôt que de le rendre à son propriétaire.

Au sujet de qui a fait sauter le barrage André Markowicz (écrivain et traducteur) ne doute pas un seul instant qu'il s'agit des russes. Je vous livre sa lecture sur les motivations de Poutine qui, selon lui, ne sont pas directement d'ordre militaire...Ce n'est pas, selon lui, pour freiner l'avance d'une éventuelle contre-offensive ukrainienne que le barrage a été détruit. On serait plutôt dans une logique du "jouet cassé" et d'un chantage ignoble à la destruction.

Voici ce qu'il a publié sur sa page facebook.

https://www.facebook.com/andre.markowicz

"Le dernier chantage

Sur la responsabilité des Russes dans la destruction du barrage, il n’y a aucun doute, comme sur le fait que cette destruction n’est pas un accident, mais une décision réfléchie, et réfléchie très, c’est le cas de le dire, en amont. — Les autorités ukrainiennes avaient signalé, dès l’automne 22, que le barrage, entièrement sous le contrôle des Russes, avait été miné. Tout le monde est d’accord pour dire qu’aucun missile n’est assez puissant pour le faire sauter.

Non, il s’est agi, visiblement, à la fois de faire sauter, depuis l’intérieur, le bâtiment principal (qui abritait le centre de direction) – un peu comme les russes avaient fait avec la prison d’Elinovka –, et de faire céder les postes secondaires (je ne sais pas comment ça s’appelle en français, je n’ai pas trouvé le mot, on dit en russe : « peremytchki ») qui maintiennent la sécurité de l’ensemble. Bref, sur un bâtiment qui avait été fragilisé par un bombardement durant l’automne, on a fait monter le niveau de pression de l’eau (le niveau de l’eau sur le barrage n’avait jamais été, historiquement, aussi haut depuis une semaine, après voir été le plus bas une semaine auparavant), et il y a eu une réaction en chaîne (ne me demandez pas comment, techniquement parlant) qui a fait qu’à un moment précis, tout a cédé.

Une semaine auparavant, un décret officiel russe avait été passé, cité abondamment aujourd’hui par la presse ukrainienne : il s’agit de dire que, puisque la situation militaire était instable,  il n’y aurait pas de contrôle technique ni d’études des causes des avaries sur les installations hydrauliques jusqu’au... 1er janvier 2028. Un document sidérant, et qui dit tout. Pourquoi jusqu’au 1er janvier 2028 ? Parce qu’il s’agit toujours de la même doctrine « Serguéïevtsev » : on détruit tout et on ne répare pas. On fait vivre la population dans la misère et, concrètement, l’esclavage, le temps qu’elle vienne, par nécessité, nous manger dans la main. Et là, bon, d’ici cinq ans, on commencera à reconstruire...

Sauf que... que signifie cette destruction ?

On dit que c’est pour empêcher l’offensive ukrainienne d’avancer. Ce n’est pas ça, pour une raison toute simple : même avec le barrage, la largeur du Dniepr à cet endroit là fait qu’il est impossible, ou quasiment impossible, de forcer le passage, surtout s’il s’agit de faire passer du matériel lourd (c’est la raison pour laquelle les Russes avaient été forcés de laisser Kherson). Il y avait des combats, mais c’étaient des escarmouches, sur des îles côtières, dans des endroits marécageux. Mais non, il ne s’agit pas de ça. Comme il ne s’agit pas, en faisant sauter ce barrage, de ne plus faire parler de l’offensive elle-même, qui se développe, parce que, ça, c’est une stratégie de deux jours.

Oui, Kherson est inondée. Mais toutes les victimes (ou quasiment toutes), les destructions les plus catastrophiques se trouvent sur la rive gauche, qui est plus basse, et qui est entièrement occupée par les Russes. C’en est arrivé au point que si l’état-major a fait évacuer à l’avance ses troupes motorisées, il y a eu plein d’unités de fantassins, de nouveaux mobilisés, qui n’ont pas été prévenus de ce qui se passait, et les Russes ont perdu des dizaines et des dizaines de soldats à côté du barrage, qui ont été engloutis les premiers. Pour la population civile, rien, absolument rien n’a été entrepris. On a vu Saldo, l’agent de Moscou, faire une video à Kakhovka, et dire que les gens travaillaient normalement, que les stations-services étaient ouvertes, mais quand un autre canal télegram a publié la même interview, prise sous un autre angle, on a découvert, derrière le dos de Saldo, qu’il parlait au-dessus d’une place totalement engloutie sous une eau marron. Mais, dit-il, « les gens sont des gens, ils sont attachés à leur maison, ils ne veulent pas partir »... Ils ne peuvent pas partir, parce qu’il n’y a rien de fait.

La situation pour l’eau potable est critique pour tout le monde. Côté ukrainien, à Krivoï Rog (ou Rig), ville natale de Zelensky, 600.00 habitants, il y a déjà des problèmes, mais le pire à venir est en Crimée, dont l’approvisionnement en eau dépend entièrement du canal construit à partir de ce barrage. L’eau qui arrive aujourd’hui est marron, impropre à la consommation. Bientôt, il n’y en aura plus du tout.

C’est-à-dire que, concrètement, sachant que ces territoires (la rive gauche du Dniepr et la Crimée) ont été annexés, c’est la Russie elle-même qui a les a détruits, — qui a ruiné, délibérément, ses propres territoires.

*

Elle l’a fait pour une raison, et une seule. C’est que Poutine sait parfaitement que, militairement parlant, il aura perdu (la question, ici, n’est pas quand, dans quel délai), et qu’il devra, dans le meilleur des cas, revenir aux frontières de 1991. Ce qu’il rendra à l’Ukraine, sous le coup d’une défaite militaire, ce seront des territoires totalement ravagés, des territoires sur lesquels, pour la plupart, il ne pourra pas y avoir de production agricole pendant des années (alors qu’ils faisaient partie des terres agricoles les plus riches du monde). À cause des inondations, et à cause de l’imprégnation catastrophique des sols en métaux lourds qu’elles entraînent et entraîneront sur des années, en déchets de toutes sortes, accumulés depuis 70 ans par l’URSS, et qui ressortent aujourd’hui (et, en même temps, la destruction de trois parcs naturels, avec des réserves de flore et de faunes uniques  est, là encore, irrrémédiable qu’il est encore trop tôt pour mesurer).

*

Mais cette raison en est, en elle-même, une autre : Poutine se fiche de sa défaite militaire, à cause du chantage qu’il exerce. Ce qu’il montre, — pas à l’Ukraine (il se fiche de l’Ukraine), mais au monde entier, c’est qu’il est assez « déterminé » pour provoquer une catastrophe écologique et humaine majeure. Il le fait parce que cette catastrophe en appelle une autre : si une solution n’est pas retrouvée très rapidement, la centrale nucléaire de Zaporijia ne pourra plus se refroidir, et finira par sauter. Or, là encore, elle est totalement contrôlée par les Russes.  Le chantage est clair : soit vous, l’OTAN, vous trouvez une solution pour geler le front et arrêter la progression ukrainienne, soit il y a un accident nucléaire qui affectera tout le monde — et, là encore, le fait que cet accident affectera prioritairement des territoires contrôlés, au moment où j’écris, par les Russes, n’a aucune, mais aucune  -importance pour Poutine qui, avec son pouvoir, joue sa propre vie."

Pourquoi avoir fait sauter le barrage de Kakhova ?

A chacun de se faire son idée. Pour ma part je n'ai acquis aucune certitude mais cette explication d'un Poutine terroriste écologique prêt à tout et à n'importe quoi pour sauver sa peau reste la plus vraisemblable et colle avec la psychologie de ce personnage ignoble...Cette interprétation des faits comme une escalade dans le chantage écologique tient la route...malheureusement !

PS: Vous avez bien compris que mon billet d'aujourd'hui n'est pas un vrai billet mais plutôt la continuation d'une série d'échanges initiée sur l'article de Rosemar. J'ai continué sur mon blog à cause de problèmes techniques qui m'ont empêché de poursuivre sur le blog de Rosemar. Caius a présenté une argumentation solide qui mérite d'être lue et qui possède une logique indéniable...mais celle de Markowicz aussi possède sa logique. Ce conflit n'est pas irrationnel et Poutine n'est pas fou...simplement les raisons qui motivent certaines actions criminelles ne sont pas faciles à établir tant il y a un nombre très important de facteurs qui en sont affectés à court, moyen et long terme.

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28 mai 2023 7 28 /05 /mai /2023 06:04

Bonjour les amis,

L'Etat-major ukrainien donne de plus en plus de signes qu'il est fin prêt pour mener la contre-offensive contre l'envahisseur russe. On peut imaginer facilement le moral des troupes russes miné sur le front. En effet ces troupes sont moins sensibles à la propagande car elles voient de leurs propres yeux les pertes humaines lourdes qu'elles subissent et ne savent pas ce que l'avenir leur prépare. Où vont-elles être frappés et de quelle manière?

Je vous propose si le sujet vous intéresse un très long article argentin (20 min de lecture) qui est sur le lien ci-dessous. Si vous ne comprenez pas l'espagnol vous aurez besoin de votre traducteur automatique. Si vous ne pouvez pas traduire je mettrai derrière le lien une traduction google mot à mot, mais seulement du DEBUT de l'article.

Voici le lien d'abord:

https://www.pucara.org/post/rusia-se-sovietiz%C3%B3-y-ucrania-se-occidentaliz%C3%B3-un-an%C3%A1lisis-de-la-guerra-con-ignacio-montes-de-oca

Ci-dessous voici le début de l'article traduit très approximativement en français.

Défense Pucará : Comment voyez-vous la guerre venir et que peut-on attendre de la contre-offensive ukrainienne ?

Ignacio Montes de Oca : La contre-offensive n'a pas commencé. Elle commencera lorsqu'ils utiliseront le matériel qu'ils préparent depuis trois mois depuis la fin de l'opération précédente. Vous allez voir les Leopards, les Challengers et les Bradleys. L'Ukraine a fait un pari qui est très intéressant : le "long range". Les optiques, les missiles et l'artillerie des canons Leopard 2 et Challenger, les missiles TOW des Bradley, ont une portée de 3 000 à 4 000 mètres. Ce que la Russie ne comprend pas, c'est qu'elle est confrontée au dilemme de Verdun. Le même dilemme que n'importe quelle tranchée de la Première Guerre mondiale, quand dans cette impasse, les alliés ont demandé comment sortir de là ? De 2 manières: avec lunette et avec blindé. La guerre des tranchées anéantit les véhicules blindés. Ce que propose l'Ukraine est, par rapport à la portée des défenses russes sur toute la ligne de défense, qui se situe entre 1 000 et 1 500 mètres, atteignant 2 000, en comptant des Kornets, aux canons de 100 mm ou ceux de 115 mm du T- 62.

Ce que fait l'Ukraine, c'est dire "Je vais m'approcher d'une distance antérieure, je vais vous attaquer et je vais vous briser d'une distance où vous ne pouvez pas me renvoyer efficacement". Vous pouvez me frapper avec un Kornet, je n'en doute pas, mais pas avec la même quantité et la même précision que je peux vous frapper.

Le système de tranchées qui est mis en place est imprésentable et assez pourri, des soldats mobilisés avec très peu d'expérience, avec une proportion qui s'est inversée de 70% de professionnels et 30 mobilisés en février 2022, à 70% de mobilisés et 30 professionnels. Très mal armés, et si vous regardez les images, il est surprenant que dans les tranchées russes il n'y ait pas de missiles antichars, il y a des RPG. Ils ont mis en place de vieux canons de 100 mm des années 1950. Ils n'ont qu'un soutien d'artillerie massif et percutant, mais aucune capacité de combat rapproché antichar.

PS : Hormis le fait que l'artillerie donne un avantage contre une cible statique, pas contre des véhicules blindés manœuvrant à grande vitesse.

IMO : Et vous avez une fenêtre temporelle négative, car ayant peu de professionnels, quel est le temps qui s'écoule entre le moment où vous demandez un soutien d'artillerie et celui où il est effectivement accordé ? La cible s'est déjà déplacée, dans une contre-offensive qui posera une cible avec mobilité. Essayer de percer le front en un minimum de temps, essayer d'atteindre un arrière où se trouve la zone logistique, la zone de réserve, avec les troupes les moins qualifiées et les moins expérimentées.

Et il y a quatre facteurs.

Facteur 1 : Manque de préparation des troupes russes, qui passent entre une et trois semaines, en moyenne, à se préparer, et le reste sont des vétérans au front, mais seuls ceux qui sont au front ont cette ancienneté, le reste ils n'en ont pas expérience du combat, ils ont passé des mois retranchés entourés d'une population hostile.

Facteur 2 : Le problème logistique, votre logistique n'a pas fonctionné. Nous avons des nouvelles d'un manque de nourriture, de très longs délais entre la commande et la livraison. Cela se ressent sur tout le devant. Et à part ça, ils ont dû disperser la zone logistique à cause des attaques des Himars.

PS : On peut aussi voir, à titre d'exemple, comment le feu de l'artillerie russe a été réduit, des 50 000 tirs par jour qu'il y avait, aujourd'hui le feu est plus sporadique.

IMO : Aujourd'hui ils sont à 20 000, mais ils ont aussi un autre problème, c'est que comme ce n'est pas de l'artillerie de précision, comme dans le cas du M777 et même des raffinements des systèmes de visée comme le Caesar ou la série M109, qui a un système de tir bien meilleur, qui économise les munitions. La Russie doit donc continuer à saturer la zone ou utiliser le thermobarique pour remplacer la précision par la quantité. Donc, cette différence de volume de tir des Russes ne se traduit pas toujours par un avantage sur le champ de bataille.

Et là, nous passons au troisième facteur, qui est le commandement. Ils ont des difficultés à couvrir les commandements, car la diminution de la proportion de professionnels fait que l'efficacité entre l'appel et la réponse fait que, lorsque le feu arrive, l'infanterie n'est plus en place.

Nous l'avons vu à Bakhmut, où ils couvrent la zone, ils avancent parce qu'ils saturent, parce qu'il n'y a plus rien debout, mais plusieurs fois après que les Ukrainiens se sont retirés. Ce laps de temps a à voir avec le peu de préparation qu'ils ont eu en général, le peu d'ancienneté et les problèmes logistiques, qui sont des problèmes objectifs, je ne prédis rien.

Le quatrième facteur est la motivation. La Russie s'est lancée à la conquête d'un pays et n'y est pas parvenue. Il n'a conquis qu'une seule grande ville - deux - Mariupol et Kherson - mais de Kherson il s'est retiré.

Ils ont envisagé d'entrer dans une ville de 70 000 habitants comme Bakhmut et ils subissent depuis près de 11 mois des pertes gigantesques, qui impactent le moral. Ils ont tenté une percée qui se termine par un massacre. Ils ont tenté une percée pour prendre Kharkov et ce fut un désastre, Kiev a été un désastre. Et ce sont toutes des catastrophes où le taux de sinistres est très élevé, et il y a quelque chose qui ne peut être nié, c'est la rumeur. Vous pouvez peut-être l'empêcher d'atteindre Moscou, mais la rumeur est là au front.

Si vous avez une unité avec 200 hommes et 20 morts, c'est connu, alors la motivation, surtout dans les positions statiques, est super importante. Si vous envahissez et que vous vous fixez un objectif stratégique de conquête d'un pays, mais qu'ils vous enterrent dans une tranchée et que vous n'avancez pas, le manque d'harmonie entre l'objectif stratégique et la réalité quotidienne affecte le moral. En d'autres termes, vous défendez alors que vous êtes censé être le pays le plus puissant et que l'autre improvise, et vous êtes là pour gagner. Ceci, plus tard, impacte le moment précédant la contre-offensive, qui est marqué par le recul de l'armée russe avant les premières tentatives, qui n'étaient pas la contre-offensive.

Cette contre-offensive ukrainienne que tout le monde attend...

Je n'y connais absolument rien en stratégie militaire mais si j'ai bien compris Montes de Oca l'Ukraine va miser sur la qualité contre la quantité, sur la mobilité contre l'inertie, l'empêtrement et le manque de coordination des russes.

Le profane que je suis mettra donc un cierge pour que les prédictions de Montes de Oca se réalisent et que la contre-offensive ukrainienne soit victorieuse.

PS: Je n'ai traduit qu'une partie de l'article mais je vous engage à le lire jusqu'au bout car Montes de Oca essaie de séparer 3 choses qui sont différentes: les objectifs symboliques, les objectifs militaires et les objectifs politiques. Le but de mon billet d'aujourd'hui était essentiellement de vous inciter à le lire.

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14 mai 2023 7 14 /05 /mai /2023 12:39

Bonjour les amis,

A la fin des années 90 ceux qui essayaient de lire l'histoire se partageaient grosso modo en 2 camps. Ceux qui croyaient au choc des civilisations annoncé par Samuel Huntington, et ceux qui croyaient à la fin de l'Histoire annoncée par Francis Fukuyama.

Alain Bauer vient de sortir un livre dans lequel il soutient l'idée que la longue période de "paix relative" que nous avons connu n'était qu'un trompe l'oeil lié à notre propre aveuglement ou à notre désir que le Monde se dirige dans le sens que souhaitaient les occidentaux et les forces du grand capital.

Voici une interview de Bauer qui dure 12 minutes et dans laquelle il s'inscrit en faux contre certaines idées reçues.

 

Bauer affirme que les Etats-Unis et l'occident en général ne tenaient pas vraiment à provoquer un effondrement de l'URSS.

Je trouve cette partie de son argumentaire assez convaincante.

Dès le début de la guerre en Ukraine j'ai "lu" cette agression comme une anomalie kagébiste que l'histoire se chargerait de rectifier tôt ou tard. Pour moi la Russie, après une brève parenthèse démocratique, avait raté UNE FOIS DE PLUS son rendez-vous avec l'histoire, et ce, pour une raison simple: elle n'a jamais jugé ses grands crimes (notamment staliniens, mais pas seulement...) et elle est donc condamnée à reproduire éternellement les mêmes erreurs. C'est le malheur russe, ou plutôt la malédiction russe.

Malgré tout Alain Bauer nous rappelle à juste titre que nos gouvernants ont baissé la garde trop vite en oubliant le précepte romain SI VIS PACEM, PARA BELLUM ( Si tu veux la paix prépare la guerre).

Nous avons cru que comme la guerre ne serait pas un choix intelligent elle ne se produirait pas, sans imaginer que ce qui empêche réellement les guerres ce sont les graves menaces réelles qu'elles font peser sur les Etats qui sont tentés d'y avoir recours. On le sait maintenant: ce n'est pas la raison qui peut influencer Poutine mais des menaces claires et mises à éxecution quand ça devient nécessaire.

En ce qui concerne l'actualité du conflit ukrainien ce qui me frappe ces temps-ci c'est, pour la première fois,  la capacité des ukrainiens de mettre les nerfs de l'armée russe à vif.

Il y a des déclarations ukrainiennes volontairement contradictoires qui mettent les généraux russes dans un grand état de fébrilité.

D'un côté les responsables ukrainiens ont déclaré qu'ils étaient fin prêts pour une contre offensive, et d'un autre Zelensky affirme qu'il va falloir un peu plus de temps.

Du coup certains comme Prigojine affirment que cette contre offensive a déjà commencé pendant que d'autres se demandent si elle n'est pour l'instant qu'une forme de diversion.

Ce qui est clair c'est que l'initiative va appartenir aux ukrainiens, et qu'ils ont appris à être aussi rusés que leurs agresseurs. Je m'en réjouis.

Voici ce qu'écrivait à ce sujet André Markowicz sur sa page facebook:
"...j’ai allumé mon youtube, mes chaînes ukrainiennes et russes, et j’ai vu la panique dans le camp des poutinistes, parce que, cette offensive tellement attendue, on ne sait pas trop si elle a commencé vraiment, mais ils en ont tellement peur qu’on a l’impression qu’il y a des troupes qui s’enfuient avant même que, pour reprendre l’expression de Poutine lui-même, « les choses ne commencent vraiment ». Il faut voir la tête ces propagandistes quand ils parlent, sans en parler vraiment, mais en parlant, de ce qui s’est passé à Bakhmout, — ce n’est pas même de l’incompréhension, ce n’est pas même de la rage, non, c’est autre chose, c’est comme, je ne ne sais pas, une délivrance devant l’évidence du désastre : maintenant, oui, la défaite va arriver, et maintenant, oui, c’est clair, et, « je vous disais bien, il fallait s’y attendre, nous avons été trop mous... »
Je ne sais pas si la Russie de Poutine a été trop « molle », — mais ces salopards (il n’y a pas d’autres mots pour les qualifier, à part celui de criminels) voient le désastre devant eux. Je ne sais pas si ce désastre va se concrétiser là maintenant, si le front va s’effondrer là maintenant, ou si ce sera plus tard..."

L'avenir nous dira si nous assisterons à la création de 2 zones durables comme la Corée du Nord et celle du Sud...ou si,  au contraire (et comme je l'espère) l'effort de guerre énorme fourni par la Russie créera les conditions de son effondrement...à suivre donc...

Je ne sais qu'une chose: Poutine, trois jours après son attaque infâme du 24 Févier 2022, a soudé le peuple ukrainien et a démontré que l'Ukraine NE SERA JAMAIS LA RUSSIE. Le rêve criminel fou de Poutine s'est définitivement évaporé.

Voici un lien vers la page facebook de Markowicz:

https://www.facebook.com/andre.markowicz

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10 mai 2023 3 10 /05 /mai /2023 12:32

Bonjour les amis,

Je viens de finir la lecture de LA GRANDE CONFRONTATION l'excellent livre de Raphael Glucksmann consacré à toutes les conséquences durables provoquées par l'agression russe en Ukraine.

Définitivement oubliée " LA FIN DE L'HISTOIRE" proclamée de manière erronée en 1992 par Francis Fukuyama qui n'avait pas imaginé le retour en force d'une Russie impérialiste, violente et belliciste.

Ce conflit oblige tous les gouvernants de la planète à revoir leur copie. Il leur faut repenser (et pour longtemps) les problèmes de défense, de sécurité, d'énergie et de consommation.

Dans son livre Glucksmann cite un article de fond de Pierre Charbonnier publié il y a plus d'un an déjà qui défend l'idée qu'une vraie politique écologique nous rendrait moins dépendants d'Etats dangereux, et pourrait renforcer notre sécurité et notre liberté.

La sobriété et la décarbonation de l'économie pourraient nous fournir un bouclier protégeant nos nations importatrices de gaz et de pétrole.

Voici l'article sur le lien ci-dessous.

 

Glucksmann fait ce commentaire:

" La guerre est toujours horrible, et la guerre de Poutine l’est particulièrement. Mais elle n’est pas « absurde » ou « insensée », comme on l’entend si souvent. La fameuse exclamation de Prévert – « Quelle connerie la guerre ! » – est un peu limitée comme grille d’analyse d’un affrontement géopolitique majeur. La guerre a une logique et un sens. Notre rôle est de les déchiffrer, d’en tirer des leçons et d’inventer une voie nouvelle pour en sortir."

Plus loin Glucksmann ajoute:

"... « Alors que le sacrifice demandé par les écologistes à l’industrie et aux consommateurs pour atténuer le choc climatique était habituellement codé comme une contrainte lourde, incertaine, encombrante, ce même effort désormais requalifié en question de sécurité internationale, de subversion de la tyrannie, et d’une certaine manière de patriotisme, devient subitement non seulement acceptable, mais activement recherché », remarque Charbonnier. La sobriété n’est plus une restriction de notre puissance, mais la condition de l’affirmation de cette même puissance. Se contenir et se maîtriser, c’est se renforcer et non s’affaiblir lorsque la capacité de nuisance de l’adversaire se nourrit de notre incontinence et de notre surconsommation. Nous retrouvons ici l’aidôs des anciens Grecs – la pudeur sans dimension moralisatrice : l’autolimitation ou, donc, la sobriété. L’aidôs n’est pas l’effacement ou l’impuissance. Au contraire, elle rend durable la puissance."

Retrouver dans l' Aidôs d'Homère une ligne de conduite pour affronter l'avenir, voilà qui me séduit...

Voilà une façon de ne pas me laisser complètement envahir par un profond désespoir chronique, ou par une russo-anxiété ou une sino-anxiété incurables.

J'imagine, cher lecteur, que certains d'entre vous accueilleront avec circonspection et scepticisme les voeux émis par Glucksmann et Charbonnier.

Je ne veux pas tomber dans une forme d'angélisme découplé de la triste réalité mais il n'empêche que l'impérieuse nécessité d'une économie de transition que nous imposent le réchauffement climatique et l'épuisement des énergies fossiles se voit singulièrement renforcé par le fait qu'une politique de sobriété serait un atout d'indépendance qui pourrait se révéler aussi efficace pour défendre notre liberté que nos sous-marins ou nos porte-avions.

 

PS: En marge de mon article j'apprends aujourd'hui que le groupe SCORPIONS en tournée en France a changé les paroles de la chanson WIND OF CHANGE.

Si vous voulez savoir pourquoi c'est sur le lien ci-dessous...

Eh oui !...une chanson qui associe RUSSIE avec LIBERTÉ ça ne passe plus...plus du tout !!!

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7 mai 2023 7 07 /05 /mai /2023 07:49

Bonjour les amis,

Je suis en train de lire l'excellent livre de Raphael Glusksmann intitulé LA GRANDE CONFRONTATION. C'est un ouvrage qui conforte complètement ce que disent d'autres auteurs comme Catherine Belton, Eltchaninoff, Françoise Thom ou André Markowicz sur la profonde bassesse, brutalité, bestialité et sauvagerie des actuels responsables russes.

Glucksmann explique que la forme et les codes employés par les maîtres du Kremlin sont depuis 20 ans les mêmes que ceux qui prévalent dans les prisons russes entre les pires criminels mafieux.

Rien que sur les événements de ces derniers jours on ne peut être qu'époustouflé par les propos d'une rare violence et bestialité tenus par le chef des Wagner se plaignant d'un manque de munitions devant un tas de cadavres de mercenaires russes...Une mise en scène macabre (j'ai vu les images non floutées), bestiale, incroyable, impensable dans nos démocraties.

Je ne vous retranscrirai pas ce que dit Evgueni Prigojine mais c'est très vulgaire et particulièrement obscène...un langage digne de la pire des pègres que vous puissiez imaginer.

Voici ce que dit André Markowicz sur sa page facebook:

"Parce que Prigojine, une fois encore, s’est fait remarquer par une série de vidéos qui seraient inimaginables dans n’importe quelle pays, pour n’importe quelle armée en guerre ? Une suite d’injures et d’obscénités à l’égard du ministre et pour tous ceux, dit Prigojine, qui se considèrent comme « les maîtres du monde », et dont les enfants font des vidéos pour montrer leur belle vie (comme la fille et le gendre de Choïgou), alors qu’ils laissent les Wagner sans munitions au front... et la première de ces vidéos a été faite devant une accumulation de corps sanglants, — les corps de ces Wagner, qui sont, pour la plupart, des assassins professionnels et/ou des repris de justice recrutés justement parce qu’ils « savent tuer » (c’est le critère explicite énoncé par Prigojine, dans plusieurs textes et plusieurs vidéos pour son recrutement). Bref, il y a là un conflit majeur — conflit accru le lendemain, dans une autre vidéo, où, devant, cette fois, des soldats bien vivants, Prigojine explique que, si ça continue, lui, le 12 mai, il retire « ses gars » de Bakhmout."

Et la question qui se pose et qui est très inquiétante est de se demander jusqu'où ira cette folie collective organisée par le pouvoir russe. La Russie soumise à une implacable censure, c'est finalement devenu une autre planète coupée du monde réel, un peu comme la Corée du Nord.

On assiste à un spectacle effarant avec des acteurs de premier plan  qui s'expriment de manière complètement ordurière et désinhibée et qui ne se donnent même plus les apparences d'agir comme des êtres civilisés

Suite à un drone qui est allé exploser sur l'un des toits du parlement russe, les autorités ont accusé l'Ukraine d'avoir tenté de tuer Poutine, ce qui est profondément risible et complètement invraisemblable. Ce petit drone perdu c'est des cacahuètes à côté des missiles hypersoniques balancés par les russes. Les responsables russes nous prennent vraiment pour des imbéciles. Ces drones ils sont juste symboliques mais, par contre, les massacres perpétrés par Poutine ne le sont pas et pèseront sur sa conscience de criminel de guerre jusqu'à la fin de ses jours.

Medvedev et d'autres responsables ne font qu'envoyer des messages de haine en appelant à liquider physiquement Zelensky comme si le problème venait du président ukrainien, et pas de son peuple qui ne veut pas être rerussifié par la force une n-ième fois contre son gré.

Zemmour disait que chaque pays doit assumer sa géographie. Eh bien, les ukrainiens (et pas seulement Zelensky) en ont plus que ras-le-bol de devoir assumer leur gigantesque voisin envahissant, agressif et fou furieux.

Poutine nous ramène à l'âge de pierre, aux pires moments de l'humanité, à ses heures les plus noires (soit dit en passant, je demande quand même pardon à l'homme de Cromagnon qui ne devait sans doute pas être aussi bestial que Poutine qui est un criminel dégénéré et pervers...).

Poutine fait de la guerre une idéologie nationale. Repousser les frontières de la Russie le plus loin possible est devenu le seul et vrai programme.

Pour reprendre les propos de Sourkov, le grand mage et idéologue du Kremlin: l'un de ses personnages dit dans l'une de ses nouvelles.

« Nous allons venir demain. Nous allons conquérir ou périr. Il n’y a pas de troisième voie ».

De très nombreux russes s'apprêtent a célébrer dans quelques jours leur victoire contre la nazisme. Grand bien leur fasse.

Les nazis ce sont eux maintenant, et pour longtemps... et tout ce que je demande à nos dirigeants c'est d'agir en conséquence, de nous prémunir le plus possible et avec intelligence du grand danger que la Russie fait peser sur toute l'Europe.

Ce que démontre Raphael Glucksmann dans son livre c'est que nous avons été victimes de nos propres élites corrompues ou aveugles (c'est au choix) qui se sont vendues à l'ennemi. On ne peut plus revenir en arrière mais, par contre, il faut impérativement revenir sur terre et  tirer des leçons de nos ingénuités et irresponsabilités.

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24 avril 2023 1 24 /04 /avril /2023 11:52

Bonjour les amis,

Les récents propos tenus sur LCI par l'ambassadeur de Chine ont que quoi préoccuper tous ceux qui espéraient un retour du droit des peuples sur la scène internationale.

Interrogé sur la guerre en Ukraine vendredi soir sur LCI, l'ambassadeur de Chine en France a déclaré que "les pays de l'ex-Union soviétique n'ont pas le statut effectif dans le droit international parce qu'il n'y a pas d'accord international pour concrétiser leur statut d'un pays souverain".

Le ministre estonien des Affaires étrangères, Margus Tsahkna a répondu: "Les pays baltes sont souverains au regard du droit international depuis 1918 mais ont été occupés pendant 50 ans", a-t-il ajouté. Le chef de la diplomatie lettone, Edgars Rinkevics a déploré des propos "totalement inacceptables", demandant à la Chine de les retirer.

Les propos de l'ambassadeur chinois sont tellement consternants qu'on en vient à se demander s'ils ne feront que renforcer l'OTAN et le front occidental anti-Poutine.

Les dirigeants des Etats-unis doivent se frotter les mains devant tant d'analphabétisme criminel et coupable. Le leadership américain s'alimente allègrement de l'incompétence minable en termes diplomatiques de ceux qui sont supposés être leurs adversaires.

C'est Poutine qui, en réécrivant le droit international à sa sauce mafio-criminelle, avait ressuscité l'OTAN moribonde et voici maintenant que l'ambassadeur chinois vient apporter de l'eau à son moulin en dissertant de manière frivole et irresponsable le concept de souveraineté des Etats. 

En effet, mettez-vous deux secondes dans la peau d'un dirigeant d'une république de l'ex-pacte de Varsovie qui entend de tels propos.

Tous ces dirigeants bénissent TOUS LES JOURS le ciel d'avoir eu l'idée d'avoir demandé et obtenu la protection de l'OTAN, sans laquelle leurs pays seraient la proie de l'ogre russe, appuyé par la complicité bienveillante de son allié chinois.

 

Ce qu'il ressort c'est finalement que le Monde multipolaire auquel nous aspirions n'est qu'une vue de l'esprit.

La fameuse "fin de l'histoire" ne s'est pas produite...enfin, pas encore...on en est très loin...

La confiance n'est pas de mise.

Les dictatures, qu'elles soient russes ou chinoises, nous obligent à ne pas baisser la garde en terme de sécurité. Le faire serait hautement irresponsable.

Les dictatures, par essence, représentent un danger permanent pour la paix et c'est donc grâce à des alliances crédibles entre démocraties que l'on peut s'y opposer. C'est un jeu dans lequel les seuls et vrais atouts ce sont les menaces. Sans menaces économiques ou militaires vous n'existez pas pour un chef d'Etat mafieux comme Poutine.

Depuis le début de la guerre en Ukraine on voit des forces politiques de gauche reprocher aux européens leur atlantisme, alors que pendant le même temps, les attitudes et les déclarations  irresponsables des alliés du régime poutinien ne font que renforcer le bien-fondé d'une alliance sacrée entre démocraties libérales.

Le temps est en train de donner raison à Ursula Von der Leyen et aux "faucons", et de moins en moins aux angélistes macroniens. Rester ferme sur ses principes, comme le disait Churchill, c'est la seule façon de ne pas tout perdre et de ne pas être les artisans de notre propre débâcle.

Revenons à la guerre en Ukraine. Je profite l'occasion pour vous mettre en lien une vidéo dans laquelle Raphael Glucksmann (député européen qui a travaillé plusieurs années dans une commission à Bruxelles sur les questions de sécurité) explique de quelle manière les dirigeants européens ont été aveugles, certains par corruption ( Schröder et sa clique) d'autres par conviction (Macron,etc...).

Nous étions déjà en guerre et nous ne voulions pas le voir. A noter, au passage,  l'épisode incroyable que raconte Glucksmann au sujet de nos hôpitaux attaqués par les hackers russes ( 7 min 40 sec sur la vidéo).

A la fin de son intervention (à 27 min 30 sec sur la vidéo) Glucksmann explique que les chinois n'ont même pas besoin de faire du lobbying à Bruxelles car celui-ci est assuré par les grands groupes multinationaux européens qui ont lié leur destin à celui de la Chine. Donc, le politique n'a plus accès à aucun levier de commande...Votez pour qui vous voulez, ça ne change plus grand chose !

 

PS: Complètement hors-sujet.

J'écoute souvent avec intérêt les propos de Charlotte d'Ornellas, journaliste cataloguée à mon avis de manière malhonnête comme étant d'extrême-droite.

Ce qu'elle raconte sur l'état de déliquescence du vivre-ensemble en France me consterne. L'impunité des délinquants...les zones de non-droit. La France qui ressemble dans certains quartiers à celle du film RUE BARBARE...Ce qui se passe dans les universités est tout simplement édifiant. Ecoutez cette vidéo jusqu'au bout. De quoi donner la nausée, et de quoi nous faire méditer sur la trahison de nos élites.

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30 mars 2023 4 30 /03 /mars /2023 15:13

Bonjour les amis,

Vous avez suivi la semaine dernière la rencontre de Poutine et de Xi Jinping à Moscou, une rencontre qui s'est produite alors que la CPI avait inculpé Poutine pour crime de guerre, et alors que la Chine avait préalablement proposé un plan de résolution du conflit ukrainien en 12 points.

Ce plan chinois qui renvoyait les deux pays belligérants dos-à-dos en n'établissant aucune différence entre l'agresseur et l'agressé était complètement inacceptable pour les ukrainiens, mais présentait aussi des points positifs sur lesquels je reviendrai.

Donc, après la rencontre pleine de confiance et d'amitié mutuelle entre Poutine et Xi Jinping, Zelensky a saisi la balle au bond et a invité le président chinois à le recevoir en Ukraine.

C'est tactiquement une très bonne initiative de Zelensky qui ne peut qu'embarrasser Xi Jinping s'il veut apparaître comme un médiateur crédible.

En effet on a appris lors de la déclaration de Zelinsky que Xi Jinping n'avait pas pris le moindre contact avec lui, même pas un appel téléphonique depuis l'agression russe du 24 Février 2022. Voilà qui a de quoi surprendre de la part du dirigeant chinois. Il propose un plan de paix mais sans établir le moindre contact avec le pays agressé. Comme médiateur on a vu mieux.

Si Xi Jinping veut réellement proposer ses services pour aider à un règlement du conflit il va falloir qu'il s'implique davantage.

 

Que pense la Chine du fait que le Kremlin veut déployer des armes nucléaires stratégiques en Biélorussie ?

Jetons un coup d'oeil à la déclaration conjointe que Pékin et Moscou ont signé la semaine dernière:

"Tous les pays disposant d'armes nucléaires doivent s'abstenir de les déployer hors de leur territoire et doivent retirer celles qui sont déployées hors de leur territoire".

Voilà qui est clair, non ? Et bien, pas tant que ça !

En effet Poutine a commencé à déployer des armes nucléaires en Biélorussie juste quelques jours après avoir déclaré à son grand ami Xi Jinping qu'il ne le ferait pas.

Ou alors fallait-il comprendre que la Biélorussie fait partie du territoire russe ?

On sait depuis longtemps que la parole de Poutine ne vaut absolument rien mais on sait aussi que, comme tous les voyous de son espèce, il sait s'arrêter face à une menace réelle. En fait, la menace réelle c'est la seule chose et le seul langage que l'ex lieutenant-colonel kagébiste Poutine comprend.

Et les chinois qui sont bien plus crédibles que lui semblent ne pas tergiverser sur la condamnation de l'utilisation des armes nucléaires pour exercer une menace.

Jetons un coup d'oeil au point nº 8 du plan proposé par les chinois.

" Les armes nucléaires ne doivent pas être utilisées et les guerres nucléaires de doivent pas être menées.

La menace ou l'utilisation d'armes nucléaires doit être combattue".

Il y a quelques jours le commissaire européen aux affaires étrangères, Josep Borrell, a salué l'initiative chinoise en disant qu'elle rendait le monde plus sûr en réduisant la possibilité d'une utilisation des armes nucléaires par la Russie. Borrell sera reçu par Xi Jinping à Pékin en Avril prochain.

La Russie ne peut plus se passer de son allié chinois, et donc j'espère que Xi Jinping saura utiliser au mieux son influence réelle pour mettre un terme à l'effroyable tragédie que le monde vit à cause de l'agression poutinienne.

Toute paix est bénie, d'où qu'elle vienne. Et si la paix reste impossible mais que la Chine permet d'éviter une escalade, eh bien, saluons sans réserves son effort.

Sources:

https://www.elmundo.es/internacional/2023/03/29/64240117fc6c83944b8b45a9.html

La balle est dans le camp chinois...

PS: J'ai toujours pensé DEPUIS LE DEBUT que la menace nucléaire brandie par Poutine n'était que du bluff...mais la condamnation chinoise ne fait que la rendre encore plus invraisemblable.

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18 mars 2023 6 18 /03 /mars /2023 12:38

Bonjour les amis,

C'est avec une immense joie "très contenue" que j'ai appris hier l'inculpation de Poutine par la Cour pénale internationale de justice.

 

La joie est bien évidemment contenue car dans les faits, pour la suite de la guerre, cette décision risque de ne rien changer. Ne tombons pas dans un excès d'angélisme. Poutine pour l'instant ne court aucun risque.

Mais la symbolique est forte, puissante.

L'image internationale du Kremlin est terriblement dégradée (heu...je cherche un autre mot).

Poutine, criminel de guerre, est définitivement et officiellement considéré comme un pestiféré, un paria...L'histoire est en marche. Tout dirigeant qui va l'accueillir à partir de maintenant ou qui ira le rencontrer apparaîtra comme complice d'un criminel réclamé par une cour de justice internationale. Lui serrer la main devant des caméras va devenir un acte honteux ! Ça ne gênera pas certains dictateurs de la planète mais d'autres dirigeants s'abstiendront de laisser une telle photo historique.

Poutine rêvait de laisser sa place dans l'histoire et il y est arrivé mais celle-ci sera définitivement à côté d'Hitler, de Staline, de Milosevic...

Ses déplacements seront maintenant limités aux pays qui ne reconnaissent pas cette Cour internationale comme la Chine, l'Iran, la Corée du Nord et même les Etats-Unis.

Une rencontre est prévue en Russie la semaine prochaine entre Xi-Jinping et Poutine et le président chinois se trouve, qu'il le veuille ou pas, en porte-à-faux. Là c'est l'histoire qui est en marche et qui retiendra qu'il n'a pas hésité à rencontrer un criminel international recherché par la justice pour continuer de réaliser de bonnes petites affaires. Le cynisme, l'affairisme et l'opportunisme des dirigeants chinois devient de plus en plus patent. J'imagine déjà les justifications futures de Xi Jinping expliquant qu'il se déplace en Russie car il est à la recherche de solutions de paix. Tout cela, tout ce double-jeu, est déjà écrit... sauf que lors de sa dernière proposition de plan de paix il ne parlait pas de non-respect du droit international, ni d'agresseur et d'agressé, et renvoyait les belligérants dos-à-dos. Une position peu crédible de plus en plus intenable.

Cette décision de la Cour va compliquer encore plus la recherche d'appuis internationaux pour la Russie et je m'en réjouis. Ces appuis vont se monnayer de plus en plus cher. On peut faire confiance aux chinois pour tirer le meilleur parti de la situation.

Bien évidemment j'entends déjà vos réserves et vos objections. Le Diable a plus d'un tour dans son sac et se rit de la justice internationale.

La réaction de Medvedev comparant la décision de la Cour à du papier toilette reflète bien le degré de bassesse, de vulgarité et d'ignominie des maîtres du Kremlin. Ils ne peuvent pas tomber plus bas et ne méritent aucun respect.

On se souvient des propos scatologiques de Poutine lors de la répression contre les Tchétchènes..."Si on les attrape dans les toilettes, on les butera dans les chiottes !" ...il a tenu parole et les a fait massacrer.

Eh bien, mes amis, la diplomatie russe, par le passé si habile et si sophistiquée parfois, est tombée aujourd'hui au ras du caniveau et distille une sale odeur de chiottes.

C'est une diplomatie de voyous qui entourent et braquent une victime dans une arrière-cour, une diplomatie de taulards criminels qui ne reconnaissent que la loi du plus fort. La diplomatie russe applique les mêmes règles que celles qui règnent dans les prisons du pays.

Poutine est un criminel. On le savait tous mais aujourd'hui c'est officiel.

L'inculpation est un préalable nécessaire pour aborder la suite des événements. Elle marque un avant et un après qui va conditionner tous les contacts diplomatiques ultérieurs.

Inculpation de Poutine pour crimes de guerre: une décision historique nécessaire...

PS: Je me permets de vous parler à nouveau de l'excellent ouvrage collectif LE LIVRE NOIR DE POUTINE dans lequel il y a un chapitre traitant de la normalisation durant l'ère Poutine du langage ordurier (précédé en cela par le populiste d'extrême-droite Jirinovski qui avait montré le chemin). Une dégradation lamentable et pathétique, indigne d'un grand pays, et qui rompt avec des décennies de tradition de communication très calibrée et très mesurée.

Voici un extrait au sujet de Medvedev:

Aujourd’hui vice-président du Conseil de sécurité, après avoir été tour à tour Premier ministre et président où il s’était forgé une réputation de « libéral », Dmitri Medvedev avait connu une autre enfance que Poutine. Né de parents cultivés, il ne traînait pas après la classe et préférait studieusement réviser ses leçons. Eh bien, il a fallu que lui aussi se répande en messages incendiaires contre les Ukrainiens et s’en explique : « Je les hais, ce sont des bâtards et des dégénérés. Ils veulent notre mort et celle de la Russie. Tant que je serai en vie, je ferai tout pour qu’ils disparaissent. »

Voici un autre extrait:

" Ainsi, le 13 février 2022, réagissant à l’éventualité de l’entrée de la Suède dans l’OTAN, l’ambassadeur de Russie en Suède a-t-il pu déclarer : « Excusez-moi pour mon langage. Les sanctions ? nous, on a chié dessus. » Une telle grossièreté a plongé les observateurs étrangers dans la stupeur. Osant dénoncer la guerre en Ukraine, un diplomate russe, conseiller à la représentation de la Russie auprès de l’ONU à Genève, a relevé que si, en vingt ans, le niveau de mensonge et d’amateurisme n’avait cessé d’augmenter au ministère des Affaires étrangères, la situation était devenue catastrophique ces dernières années.

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