Bonjour les amis,
J'ai fini hier soir la lecture de Au fin fond de décembre, un polar signé Patrick Conrad.
Voici le résumé de l'éditeur :
Déployant une enquête aux rebondissements aussi abracadabrantesques que sordides, Patrick Conrad signe un roman noir décadent et singulier à l’humour tranchant et pervers.
Voici maintenant ce qu'en dit JP Guery sur la fiche babelio consacrée à ce roman:
"... Baignant dans une atmosphère onirique oppressante, ce roman du méconnu Patrick Conrad (écrivain, poète, plasticien et cinéaste belge) se déroule presqu'exclusivement dans l'obscurité inquiétante des nuits d'Anvers. D'immeubles minables en boites de nuits ringardes, d'hôtels miteux en bouges infâmes, l'ex-flic investi d'une mission quasi divine explore les tréfonds d'âmes humaines ravagées par la solitude et le manque d'amour. Impressionnant de noirceur !..."
https://www.babelio.com/livres/Conrad-Au-fin-fond-de-decembre/1563047
J'ajouterais juste qu'il ne s'agit pas du tout d'un polar dont la trame est compliquée avec des rebondissements toutes les cinq pages. Non, ici c'est du polar à l'ancienne, et ce sont les lieux, les ambiances très soigneusement décrites (y compris avec leurs odeurs) et les personnages que croise Théo Wolf qui captivent le lecteur.
Ces personnages sont souvent très attachants, peu épargnés par la vie, et ils affrontent la solitude chacun à leur manière, du mieux qu'ils peuvent. D'autres, parmi les protagonistes de cette histoire, sont moins affables et sympathiques mais leurs travers sont traités avec une bonne dose d'humour et d'ironie.
Patrick Conrad maîtrise parfaitement sa narration, avec des dialogues très bien écrits qui donnent beaucoup de réalisme et de justesse à son récit, un récit dans lequel s'intègrent les rêves de Théo Wolf qui bousculent la perception que le lecteur a de la réalité. Ces rêves, à la fois surréalistes et hallucinés, apportent aussi une certaine forme de poésie à son histoire qui est une sorte de mortelle randonnée très onirique.
Il y a parfois des accents baudelairiens dans Au fin fond de décembre (voir le poème de Baudelaire " La Charogne" par exemple).
Le roman est également original et surprenant, mais je ne révélerai pas certains éléments du récit qui sont troublants et parfois même très glauques, mais qui passent très bien sous la plume de l'auteur qui sait très bien nous mettre dans l'état d'esprit de ce qui guide le comportement pour le moins étrange de Théo Wolf.
Et puis il y surtout l'humour noir et décapant de Patrick Conrad.
Le dernier chapitre très jubilatoire m'a fait mourir de rire, d'un rire grinçant certes, car le thème est plutôt noir de chez noir.
Je retiendrai aussi de ce livre une citation de Montherlant qui apparaît dans ce dernier chapìtre:
« Nous mourons, quand il n’y a plus personne pour qui nous voulons vivre ».
Cette citation aurait d'ailleurs pu apparaître en épigraphe de ce roman.
Je vous laisse avec une chanson qui est à l'origine du titre Au fin fond de décembre...Cette expression est extraite des paroles de la chanson nostalgique TRY TO REMEMBER, extraite elle-même d'une comédie musicale à succès des années 60 à Broadway.
...Deep in December, it's nice to remember Although you know the snow will follow...
L'une des protagonistes du roman est une chanteuse qui avait fait partie de la troupe américaine de la comédie musicale THE FANTASTICKS.
commenter cet article …