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30 juin 2015 2 30 /06 /juin /2015 12:41

Bonjour les amis,

Tous les fans de rock progressif sont tristes cette semaine car Chris Squire, ex-bassiste très charismatique du groupe YES nous a laissé, victime d' une forme rare de leucémie foudroyante qui avait été diagnostiquée il y a moins d' un mois seulement...

Squire dans les années 70

Squire dans les années 70

Chris Squire s' en est allé...

Chris Squire faisait partie de ces bassistes qui ne se contentaient pas de faire de l' accompagnement répétitif de manière un peu mécanique mais, au contraire, il était parvenu à intégrer ses lignes instrumentales dans la structure mélodique des morceaux.

Il avait un jeu très personnel qu' on pourrait qualifier de très dynamique,d' énergique, d' agressif et aussi de mélodique...Il accompagnait vocalement avec beaucoup de bonheur Jon Anderson qui, lui, chante dans un registre très aigü ( haute-contre) et lui faisait un contrepoint harmonieux .

Chris Squire a su imposer un son ( avec sa Rickenbaker), des effets ( il fut l' un des premiers à utiliser des pédales wah wah sur une basse) et aussi un style qui fera école.

Mais plutôt que de longs commentaires, faisons une petite démo musicale et écoutons certains passages d' un album emblématique,FRAGILE, que votre serviteur a dû écouter quelques millions de fois seulement...

Dès le début à 42 secondes, sur le morceau intitulé ROUNDABOUNT, on reconnaît tout de suite son style vif et très rapide ( on est très loin des bassistes tagada tagada tsoin tsoin des bals du samedi soir...)

A 21 min 03 secondes ,sur LONG DISTANCE écoutez de quelle manière sa basse ponctue les phrases d' Anderson...tout simplement superbe, on en redemande !

Et puis maintenant un MAGNIFIQUE RIFF à la basse: c' est juste après l' introduction d' HEART OF THE SUNRISE, très EXACTEMENT à 30 minutes 02 secondes...une superbe ligne mélodique très dynamique qui démarre toute seule et qui monte en puissance et en intensité avec l' appui des synthés et des percussions...ça c' est du caviar les amis !....je décolle sec !

Allez, je vous laisse sur un des morceaux d' anthologie du groupe pendant les années 80 : le OWNER OF A LONELY HEART,avec le jeu magique et si caractéristique de Chris Squire qui a définitivement gagné une place de choix dans le coin du paradis réservé aux pères fondateurs du Rock...

Allez ! Ecoutez-ça et ne me dites pas surtout pas qu' il n' avait pas la pêche !!!

Chris Squire s' en est allé...

PS: hors-sujet...vous pouvez profiter du premier lien et découvrir ( pour ceux qui ne connaitraient pas l' album FRAGILE),une magnifique pièce pour guitare acoustique composée par Steve Howe dans un style un peu baroque et très hispanique intitulée MOOD FOR A DAY... c' est superbe et et c' est à 26 minutes 30 secondes...

PSnº 2: L' Hatem m' a envoyé dans ses commentaires un clip où en entend la partition de la basse toute seule et isolée du reste des instruments sur HEART OF THE SUNRISE ( justement le morceau que j' adore et que j'ai commenté ci-dessus)...un clip qui permet d' apprécier toute la richesse et l' originalité du Jeu de Chris Squire avec, entre autres, des phrasés parfois très rapides...

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25 juin 2015 4 25 /06 /juin /2015 10:43

Bonjour les amis,

De même qu' il y a des films-cultes peu connus du grand public mais vénérés par un noyau de fervents admirateurs à travers le monde, il y a aussi des albums ROCK-culte, qui ont eu au début un succès plus confidentiel, mais dont les fans ont formé , peu à peu, une étrange secte d' initiés qui se reconnaissent à travers tous les pays de la planète: ROCK BOTTOM est un de ces albums-là...Il a été édité en 1974 et on pourrait lui coller une étiquette de rock progressif ou de jazz-rock sans que ce soit mensonger , sauf que c' est une oeuvre si singulière qu' elle déborde largement du cadre artistique dans lequel elle est née...ROCK BOTTOM est une espèce d' OVNI un peu inclassable qui a laissé une profonde empreinte chez ceux qui, comme moi, ont fait avec lui une rencontre du 3 ème type .

Avant de parler de l' album, il faut revenir à la genèse de l' oeuvre et aux conditions de sa création.Le compositeur Robert Wyatt, musicien et batteur du groupe Soft Machine, avait eu un accident stupide après une soirée un peu trop arrosée.Il était tombé d' une fenêtre, ce qui aura comme conséquence dramatique de le laisser paraplégique sur un fauteuil roulant après un long séjour à l' hôpital, une situation qui l' obligera à abandonner son groupe.

ROCK BOTTOM...ce cri qui vient de l' intérieur

Le concept de cet album était né en 72 avant cet accident qui aura donc une influence sur le résultat final mais qui n' explique pas tout car certains morceaux avaient déjà été travaillés avant le drame, même si une partie du disque a été pensée alors que Wyatt était cloué sur un lit d' hôpital et essayait d' échapper à une terrible dépression.Ne voir en ROCK BOTTOM qu' une longue plainte neurasthénique faite de mélopées lancinantes serait une terrible erreur de lecture.

ROCK BOTTOM...ce cri qui vient de l' intérieur

Alors, allons-y avec le lien youtube ci-dessous où figure l' album complet et faisons un plongeon dans cette oeuvre de 39 minutes qui ne se laisse pas aborder en zappant de manière superficielle.Non, chaque morceau est uni au suivant.Chaque thème se raconte et se développe en utilisant la formule du leit-motiv parfois volontairement martelé, mais sans se répéter vraiment .Les morceaux regorgent souvent de trouvailles, de surprises et d' inventivité...Parfois , à la manière de King Crimson, le thème se répète faussement avec de subtiles variations harmoniques à chaque reprise.

Commençons donc avec SEA SONG..."la chanson de la mer", le premier morceau dont le thème se développe de manière lancinante, avec une voix qui s' envole à partir de 3 min 42 s...

Voici le texte de SEA SONG:

Wyatt a une écriture sensorielle et n' essaie pas de donner à ses paroles un sens immédiat et direct.Lui-même dira: "Je pense qu'une bonne chanson, qu'une bonne musique doit pouvoir être appréciée de quelqu'un qui ne parle pas un mot d'anglais"

You look different every time
Tu sembles differente à chaque fois

You come from the foam crested brine
Tu viens de l'écume mousseuse de la mer
Your skin shining softly in the
Ta peau brille doucement au
Moonlight.
Clair de lune.
Partly fish, partly porpoise, partly
Une partie de poisson, une partie de marsouin, une partie
Baby sperm whale.
De sperme de bébé baleine.
Am I yours, are you mine
Suis-je à toi, es-tu mienne
To play with ?
Pour jouer ensemble ?

Joking apart,
Blague à part,
When you're drunk y
ou're terrific,
Quand tu es ivre tu es formidable
When you're drunk I like you mostly
Quand tu es ivre je t'aime la plupart du temps
Late at night, you're quite alright.
Tard dans la nuit, tu es parfaitement bien.
But I can't understand
Mais je ne peux pas comprendre
The different you in the morning
Les differents toi
le matin
When it's time to play at being
Quand il est temps de jouer a être
Human for a while.
Humain pour quelques temps.
Please smile.
Souris s'il te plaît.

You'll be different in the spring, I know
Tu seras differrente au printemps, je sais
You're a seas
onnal beast,
Que tu es une bête de saison,
Like a starfish that drift in with the tide.
Comme une étoile de mer qui dérive avec la marée.
So until your blood runs to meet
Ainsi jusqu'a ce que ton sang coule à
The next full moon,
La prochaine pleine lune,
Your madness fits in nicely
Ta colère s'accomodera agréablement
With my own.
Avec la mienne.
Your lunacy fit
s neatly with my own,
Ta folie s'accordera habilement avec la mienne,
My very own.
Avec la mienne.
We're not alone.
Nous ne sommes plus seuls.

Continuons avec LAST STRAW ( 6 min 27 s) de facture très jazz...Wyatt continue de déclamer des mélopées intérieures et fait de drôles de vocalises pendant que l' accompagnement dérive vers d' étranges digressions harmoniques...

A 12 min 33 sec surgit un petit joyau, une perle !..A LITTLE RED RIDING HOOD HIT THE ROAD

Après une longue intro musicale pleine de rythme et de vitatilité avec des cuivres, apparait la voix de Wyatt (à 14 min 46 sec) qui nous emporte vers l' extase et vers le beau...à cet instant il défie momentanément les lois de la gravité et se transforme en oiseau.Wyatt s' envole...

ALIFIB ( 19 min 58 s) est un morceau qui commence encore une fois avec une longue introduction musicale...La thème de cette chanson d' amour apparaît à 23 min 33 s.

Et puis ALIFIE enchaîne avec une écriture complètement free-jazz qui se permet toutes les désarticulations possibles.

On finit en apothéose avec le dernier thème A LITTLE RED RIDING HOOD HIT THE ROAD à 33 min 27 sec.

Quand, à 33 min 55 sec la guitare reprend le thème à la manière de Robert Fripp ( qui était au sommet de son art à l' époque et qui avait déjà marqué bon nombre d' instrumentistes) alors là les amis, c' est le NIRVANA:...2 ou 3 guitares ( je ne sais plus ) vont se conjuguer autour du thème jusqu' à la 35 ème minute....Là,je suis au bord des larmes...même encore maintenant.

Ce qui est beau est immortel et défie le temps

Voici le lien wiki avec la liste de tous les intervenants: rien que du beau linge et des pointures chez les musicos, avec entre autres ce bon vieux Mike Oldfield, ainsi que la production confiée à Nick Mason de Pink Floyd...

Le critique de Rock Alain Dister écrira à propos de Rock Bottom dont le succès ne s' est plus jamais démenti et qu' on retrouvera toujours dans les classements internationaux de meilleurs albums:

« Rock Bottom l'un des chefs-d'œuvres les plus originaux de l'histoire du rock »

Quant à moi les amis, je terminerai ce bref hommage avec un vers extrait de la chanson " Noir et Blanc" de Bernard Lavilliers :

" De n' importe quel pays, de n' importe quelle couleur

La musique est un cri qui vient de l' intérieur..."

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21 juin 2015 7 21 /06 /juin /2015 08:12

Bonjour les amis,

Suite à une réponse à Fatizo, je me suis replongé cette semaine dans l' atmosphère de "Phantom of the Paradise" qui est le premier film de Brian de Palma qui le consacrera comme l' un des plus grands metteurs en scène d' Hollywood.

Phantom of the Paradise est une comédie musicale dramatique,un opéra-rock ,très librement inspiré du roman "Le fantôme de l' Opéra" de Gaston Leroux.

Phantom of the Paradise...un chef d' oeuvre qui mérite d'être revisité

Voici une brève présentation du film, selon wiki.

Winslow Leach, compositeur de talent, se fait aborder par la célèbre maison de production Death Records, afin que sa musique soit celle de l'ouverture du Paradise, la salle de concert colossale que Swan, le mystérieux directeur de Death Records, vient de faire construire. Winslow pense être le seul à pouvoir chanter la cantate de 300 pages qu'il a écrite. Mais Swan est convaincu du manque de charisme de celui-ci et décide de voler les partitions qui l'intéressent et d'organiser un énorme casting pour trouver des chanteuses pour les chœurs. Winslow décide de profiter de ce casting pour se confronter à Swan. Il y rencontrera une jeune candidate nommée Phœnix dont la voix le fera immédiatement tomber sous son charme mais n'arrivera pas à revendiquer la paternité de sa musique. Il se fait emprisonner suite à un complot du diabolique producteur et, rongé par la rancœur, décide de s'évader et d'organiser un attentat contre Death Records. Malheureusement, celui-ci tourne mal et Winslow Leach se trouve défiguré. Cachant son visage affreux sous un masque, il retourne au Paradise afin d'y fomenter sa vengeance.

Bon, ça c' et pour l' histoire mais ça ne dit absolument rien de la mise en scène brillante, ni du rythme échevelé que Brian de Palma imprimera à son oeuvre.C' est pratiquement une leçon de cinéma.Après une mise en place d' une dizaine de minutes, le film nous emporte dans une histoire fole folle folle dans laquelle le spectateur reconnaîtra plein de références littéraires ( Faust, le portrait de Dorian Gray, Dracula, Frankenstein, Proust..) mais aussi de beaux clins d' oeil à de grands maîtres du cinéma ( Hitchcock, Wells,etc..).

Juste un petit détail à ce sujet.De Palma reprend avec beaucoup de drôlerie la scène de la douche d' Hitchcock dans Psychose mais avec une fin surprenante et pleine d' humour décalé, que je ne dévoilerai pas.D' ailleurs il réinventera cette scène, à chaque fois de manière originale, dans la majorité de ses films ( c' est devenu sa marque de fabrique...un clin d' oeil récurrent..tout comme sir Hitch qui s' amusait à faire de brèves apparitions dans ses propres films)

Tous les nombreux thèmes abordés par le film sont très bien expliqués dans cet article de wikipedia

C' est une vraie leçon de cinéma, disais-je, où chaque plan apporte quelque chose à l' histoire.

S' agissant d' une comédie musicale , la question du rythme est primordiale et là, De Palma ne rate pas le coche et nous emporte dans un tourbillon de situations qui nous tiendront en haleine jusqu' à la dernière seconde de son film.

Enfin, il y a la musique dont la composition a été confiée à Paul Williams.Nous sommes dans les années 70 en pleine explosion de la musique Rock à une époque où ce genre a déjà 20 ans d' existence.Le film nous fait faire un voyage musical à travers les premiers âges du rock ( rockabilly avec le groupe Juicy fruits, ensuite le rock décadent avec le chanteur travesti et aussi le rock progressif plus planant)

Commençons par le thème récurrent du film interprété avec beaucoup de sensibilité ...

Continuons avec un peu de Rockabilly avec " Good bye Eddy Goodby"...les choeurs sont " très années 60"...les Beach Boys ne sont pas loins.

Continuons avec ce qui deviendra quelques années plus tard le rock décadent ( le film est pratiquement précurseur du genre).Ça commence à 3 min 40 s et puis avec un autre morceau hilarant à 7 min 34 s.

Je terminerai ce billet avec l' une des plus belles chansons d' amour que je connaisse: le OLD SOULS interprété par Jessica Harper qui y donne toute la pleine mesure de son énorme talent.Là je reste scotché, les amis,sans respiration,...Notons à partir de 48 secondes le son du mellotron qui apporte à la musique un caractère nostalgique et mélancolique qui me met la chair de poule...Tout, dans cette chanson, est si subtil et si sensible.

Voici le compositeur Paul Williams ( qui joue le rôle de Swan dans le film) qui parle très bien de cette chanson dans cette interview

Enfin je dédie ce petit billet à un copain de prépa ( Oudin pour le pas le nommer) qui, en 1978, fût le premier à me parler de ce film à la cantine du Lycée Baggio.Il avait été tellement ébloui et en parlait en des termes tellement enthousiastes que bien évidemment, j' étais allé vérifier par moi-même, et force était de constater qu' il était encore en dessous de la réalité ...Ce film, il faut le voir au moins deux fois: une première fois pour se laisser complètement emporter par cette histoire ..une deuxième fois pour en apprécier tous les détails, l' extrême soin apporté à chaque plan et toute la richesse.

Quand à la chanson de Jessica Harper, elle continue de provoquer en moi d' étranges résonnances 35 ans plus tard...Quelle chanson d' amour !


"OLD SOULS"
Our love, is an old love baby
Is older than all of our years
I had seen in strangers eyes
Familiar tears
We're old souls, in a new life baby
They gave us a new lifeto live and learn
Some time to touch old friends and still return
Our paths have crossed and parted, this love
Affair was started long... long ago
This love survives the ages
In it's story
lives are pages... filled them all
Made all slow
Oh oh oh
Our love is stronger baby
We give it all and still receive
And so in empty arms
We must still believe
Old souls last forever
So we need never fear a goodbye
A kiss when i must go
No tears.....
In time, we kiss....... Hello!

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