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24 décembre 2017 7 24 /12 /décembre /2017 08:40

Bonjour les amis,

On ne présente plus Mark Knopfler, ce grand musicien leader du groupe DIRE STRAITS  qui a également mené en parallèle une brillante carrière solo.

Mais Knopfler a aussi été sollicité par d' autres artistes pour venir collaborer à certains projets et y apporter sa touche personnelle.

Voici un bel exemple que je vous présente aujourd' hui  avec une ballade mélancolique et nostalgique interprétée par le chanteur britannique Jimmy Nail.

La chanson s' appelle BIG RIVER, et cette grande rivière c' est le Tyne qui traverse Newcastle upon Tyne, ville natale de Jimmy Nail.

La chanson est une élégie à l' époque glorieuse durant laquelle la construction navale était à son apogée.Un temps définitivement révolu dont ne se souviennent que ceux qui l' ont vécu.L' auteur n' était qu' un enfant à l' époque.

Son père traversait tous les jours la rivière pour aller bosser dans les chantiers navals, avant que la guerre ne l' oblige à s' embarquer à son tour et ne l'  éloigne de son domicile...

La chanson est nostalgique mais ne se veut pas trop triste.Elle se termine en déclarant de manière prometteuse qu' un jour " la rivière se lèvera à nouveau".

Voici les paroles originales:

Walking on cobble stone, little bits of skin and bone
Jumping on the tram car for a ride
I can remember then, I was just a boy of ten
Hanging out along the old quayside
Not all the capstans and the cargo boats
And stevadores are gone
To where all the old ships go
But memories just like the seas live on
That was when coal was king,
The river a living thing
And I was just a boy, but it was mine,
The coaly tyne
This was a big river,
I want you all to know that I was proud
This was a big river, but that was long ago,
That's not now, that's not now
My father was a working man,
He earned our living with his hands
He had to cross the river every day
He picked up a union card out of the neptune yard
Mouths to feed and the bills to pay
Then came a time for him to sail across the sea
And far away
Finally when the war was won
You brought him home and home he stayed
And when his days were done, under a golden sun
You carried him to where he longed to be,
Back to the sea
This was a big river,
I want you all to know that I was proud
This was a big river, but that was long ago,
That's not now
The neptune was the last to go,
I heard it on my radio
And then they played the latest number one
But what do they do all day?
And what are they supposed to say?
What does a father tell his son?
If you you believed that there's a bond between our future
And our past
Then try to hold on to what we had,
We build them strong, we built to last
'cause this is a mighty town,
It's built upon solid ground
And everything they tried so hard to kill,
We will rebuild
This was a big river
I want you all to know that I was proud
This was a big river, but that was long ago,
That's not now
This is a big river,
And in my heart I know it will rise again
The river will rise again

 

C' est une chanson qui ne peut laisser insensible toutes les personnes qui, comme moi, sont nées au coeur de bassins où l' activité industrielle était si importante et faisait vivre tant de personnes qu' elle semblait être faite pour durer toujours.Il y avait un énorme ensemble d' industries qui semblaient faire partie de l' ordre du monde et de son équilibre.Plus tard, après le premier et le deuxième choc pétrolier, la crise a tout fait disparaître, emportant avec elle les derniers vestiges rappelant cette période frénétique.

C' est une chanson qui parle aussi de la dignité des prolos qui se sentaient fiers de faire tourner le pays.Les temps étaient durs mais il y avait chez eux l' orgueil de mener à bien de grandes réalisations collectives.L' économie et la morale allaient bien ensemble...Les prolos ne se sentaient pas comme des pauvres types mais étaient convaincus qu' ils construisaient un avenir plus radieux pour leurs enfants.

Pour Jimmy Nail, cette époque c' était les chantiers navals, et pour moi qui suit né dans le bassin du valenciennois, cette époque c' était le charbon et l' acier. Le père de Nail traversait le Tyne tous les jours, et moi c' était l' Escaut que je croisais deux fois par jour en allant et en revenant de mon lycée.L' Escaut, ce canal aux eaux ténébreuses chanté par Brel ,et où passaient de lourdes péniches chargées de minerais et qui se dirigeaient vers les hauts fourneaux.

L' interprétation de Jimmy Nail toute en sobriété nous émeut.C' est sa vie, sa petite enfance qui se déroule sous ses yeux avec des images d' archives qui passent en arrière-fond.

Quant à Knopfler, son accompagnement à la guitare est tout en subtilité, fait de petites lignes mélodiques glissées avec beaucoup de sensibilité et qui viennent accentuer l' effet nostalgique produit par cette belle ballade.

Cette chanson est très belle, mais avec l' accompagnement de Knopfler, elle nous touche profondément et nous frappe en plein coeur.

"This was a big river, but that was long ago,
That's not now...."

C' était une grande rivière, mais c' était il y a  longtemps

Ce n' est pas maintenant...

 

Big river...
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22 décembre 2017 5 22 /12 /décembre /2017 07:11

Bonjour les amis,

Les réseaux sociaux sont définitivement un mélange infernal où le pire cotoie le meilleur.

Je laisse le pire pour en parler un autre jour.Le meilleur , c' est entre autres des artistes qui peuvent, avec très peu de moyens, s' exposer et toucher un public énorme.

Je vous offre aujourd'hui un exemple assez réjouissant d' un jeune guitariste danois très talentueux qui nous montre ce que l' on peut obtenir avec une simple guitare et une boîte à effets.

Ecoutez-le.Il enregistre d' abord avec sa pédale deux lignes d' accompagnement:

1. Un riff d' une part qui se répète en boucle, avec de l' écho,  de manière lancinante et qui dure 20 secondes

2. Une série d' accords qui sustente le morceau entre 20 et 33 secondes.

3. A partir de 39 secondes il se lance dans un solo très inspiré exécuté avec brio, et aussi avec beaucoup de sensibilité, de toucher et de savoir-faire...

 

Alors, comment le trouvez-vous ce petit gars que j' ai découvert ce matin en prenant mon café ? Assez épatant, non ?

Inutile de vous dire, les amis, que pour jouer avec une telle maestria il faut de très longues années de pratique.Un tel niveau ne s' improvise pas...Même si la technique lui permet de jouer tout seul, son solo, la qualité de son toucher le situe au niveau des plus grands guitaristes.Je suis sûr qu' un Mark Knopfler saluerait une telle prestation.

Pour les fans de guitares et de beaux sons électriques qui aimeraient suivre Stig Trip sur le net je leur mets ci-dessous  l' adresse de sa page facebook.

https://www.facebook.com/stigtripguitarist/

Et puis, pour vous dire au revoir, voici un petit blues pas piqué des hannetons, non plus...

Si Hendrix dont c' est le 75 ème anniversaire cette année écoutait ça, il dirait.


" Hey man...C' est cool ton solo...j' adore..."

Bonne journée les amis

 

 

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8 décembre 2017 5 08 /12 /décembre /2017 08:55

Je n' ai jamais été fan de Johnny mais, comme pour beaucoup de français, il aura fait partie de ma vie et de ma culture.C' est ça le paradoxe: Johnny s' imposait même si on n' adhérait pas forcément à tous ses projets artistiques.
Johnny aura eu un instinct incroyable.Il aurait pu tomber dans l' oubli plusieurs fois mais ça n' a pas été le cas.Il lui est arrivé de se compromettre avec une forme de variété un peu trop lyrique, d' adopter parfois de manière opportuniste des modes qui étaient dans l' air du temps ( la vogue Jésus-Christ superstar par exemple), il lui est arrivé d' avoir un petit métro de retard mais il n' en n' a jamais eu deux... Après un léger passage à vide dans les années 70 il aura eu la bonne idée de faire appel à de bons compositeurs comme Michel Berger ou Jean-Jacques Goldman qui lui ont permis de revenir à ses racines musicales puisées dans le blues et dans le rock.Sa grande idée ça a été de revenir à la case départ.

Sa voix unique et sa présence sur scène feront de lui un personnage incontournable.Il savait s' entourer d' excellents musiciens et était l' un des rares artistes français capables de proposer des mises en scène qui n' aient rien à envier à celles des anglo-saxons. Au final, il y avait un vrai respect du public et une grande exigence...Johnny était un vrai flambeur. Il aimait mettre le feu, et se dotait des moyens de production nécessaires pour que les gens qui allaient voir ses spectacles n' aient pas fait le déplacement pour rien.

L' instinct de Johnny c' était aussi de se faire oublier entre deux concerts,de ne pas essayer d' occuper tous les espaces médiatiques car il savait que c' était surtout la scène qui lui donnait une vraie existence, une vraie consistance...D' une certaine manière on peut faire un rapprochement entre son attitude et celle de Freddy Mercury de Queen qui s' éclatait sauvagement sur scène mais qui restait étonnamment discret ( voire timide) en dehors de ses prestations scéniques.

 

Johnny aurait pu mal vieillir,virer à la variété pompeuse et grandiloquente à la Sardou, mais il est resté Johnny jusqu' au bout.On ne peut que l' en remercier.

Chapeau l' artiste !

Le fait que sa disparition soit vécue comme un deuil national n' est vraiment pas due au hasard.On a vraiment l' impression que c' est une page de l' histoire de France qui se tourne définitivement, celle des années soixante, des trente glorieuses, de la jeunesse qui croque la vie à pleines dents...

Oui, il y avait énormément d' envie chez Hallyday, une envie viscérale et boulimique...une faim,une soif, une envie qui pouvaient aspirer l' univers tout entier...

 

PS:Je profite de ce petit billet d' adieu à notre Johnny pour partager cette chanson que j' aime bien,mais en duo avec Carmel, cette fois-ci...

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6 décembre 2017 3 06 /12 /décembre /2017 09:04
 " Retiens la nuit
Pour nous deux jusqu' à la fin du monde
Retiens la nuit
Pour nos coeurs, dans sa course vagabonde
Serre-moi fort
Contre ton corps..."
 
Aujourd' hui ces vers résonnent étrangement...

Curieusement les amis, en ouvrant mon PC ce matin et en apprenant la mort de Johnny, ce sont des vers de Léo Ferré qui me sont d' abord venus à l' esprit.

" Avec le temps, va tout s' en va..."

Même Johnny s' en est allé, celui dont la voix nous a accompagné durant plus de cinquante ans.

Faut se rendre à l' évidence, tout fout le camp...

A chaque époque de notre vie, il y aura eu un Johnny...Qu' on l' aime ou qu'on soit indifférent, il nous accompagnait à travers le temps.

A l' heure où tous les médias français vont lui rendre hommage j' aimerais partager avec vous une de mes chansons préférées intitulée " J'oublierai ton nom".

 

Allez Johnny, on ne t' oubliera pas...un timbre, une voix comme la tienne, ça ne s' oublie pas...

 

Retiens la nuit...

PS: Johnny reste associé à un très fort souvenir de petite enfance.Quand j' avais 8 ans Johnny était pour moi une sorte de héros américain qui symbolisait la liberté...

J' avais été impressionné à l' époque par ses chevauchées camarguaises et par son tube emblématique de ces années-là " Pour moi la vie va commencer..."...l'hymne de toute une jeunesse...un véritable cri de ralliement...un manifeste pour la vie.

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2 décembre 2017 6 02 /12 /décembre /2017 17:49

Bonjour les amis,

On ne présente plus  A WHITER SHADE OF PALE de Procol Harum, composé en 1967,qui fut le morceau le plus diffusé dans les lieux publics en Grande-Bretagne entre 1934 et 2004.

Pour ceux qui n' étaient pas encore nés à l' époque, ou alors qui vivaient sur une autre planète, je leur remets l' original.

A l' époque, si dans une discothèque vous aviez l' intention de séduire une jeune et belle demoiselle , il ne fallait pas rater le moment fatidique où le DJ allait mettre ce slow pour aller l' inviter à danser.Je me souviens même que les jeunes garçons allaient souvent inviter l' élue de leur coeur avec une précipitation un peu ridicule de peur de se faire damer le pion à la dernière seconde par un rival inopportun.

Par ailleurs, si après avoir dansé ce slow sensationnel avec vous, la demoiselle de votre choix n' avait pas succombé à vos charmes, votre situation pouvait se considérer comme assez désespérée...

Mais revenons à ce tube et à sa facture musicale.Même si l' habillage du morceau est Rock, la structure harmonique, elle, ne trompe pas l' oreille d' un musicologue averti qui va immédiatement reconnaître des similitudes entre la ligne mélodique de l' orgue et celle de la SUITE en RE de Jean Sébastien Bach...

Le morceau s' inspire également d' une autre cantate de Bach, la BWV 156, intitulée Ich Steh mit einem Fuss im Grabe.

L' organiste Matthew Fischer qui avait contribué à l' écriture de A whiter Shade of Pale reconnaissait quant à lui s' être inspiré en fin de phrase des ornementations musicales du prélude  Wachet auf, ruft die Stimme( Sleepers Awake, BWV 645)

 

 

Alors, il faut être précis.L' inspiration Bachienne est clairement établie mais A whiter shade of Pale n' est pas un plagiat au sens strict du terme car il ne reprend pas un morceau de Bach note pour note...

Il se trouve qu' aujourd' hui , je viens de tomber par hasard sur le net sur une version publique de cette chanson qui confirme un peu mes propos ci-dessus.Il s' agit d' un concert donné au Danemark où l' orchestre fait une introduction reprenant le thème de la suite en RÉ, avant que Gary Brooker n' attaque son Whiter shade of pale de manière très sobre au piano...A partir de 3 minutes 2 secondes très exactement, on revient à la version avec instruments modernes, et tout de suite c' est magique...on attrape la chair de poule...On a beau l' avoir entendue 50 millions de fois, l' effet produit sur l' auditeur est toujours aussi extraordinaire.La voix de Gary Brooker n' a pas vieilli...Son interprétation en direct est bouleversante...

Alors, comme toujours quand une recette marche bien, il y en a d' autres qui embrayent aussitôt dans la même voie.

En 1968 le groupe APHRODITE'S CHILD sortait RAIN AND TEARS directement pompé du Canon de Pachelbel.  

Voici l' original dans une version baroque...

Reconnaissons malgré tout que la version des APHRODITE'S CHILD n' est pas non plus un plagiat à proprement parler car Vangelis, notamment dans son introduction avec un son proche de celui du clavecin, ne cherche pas du tout à cacher l' origine du morceau qui a inspiré ce tube...Cette fois-ci la ligne harmonique est exactement la même.Disons que RAIN AND TEARS est une adaptation moderne du Canon de Pachelbel.

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27 novembre 2017 1 27 /11 /novembre /2017 17:25

Bonjour les amis,

Le 27 Novembre 1942 naquit Johnny Allen Hendrix, dit Jimi Hendrix, à Seattle aux Etats-Unis.

Ce guitariste qui marqua son époque et qui révolutionna la musique ( alors que sa carrière internationale ne dura que 4 ans...et oui ! ) aurait eu 75 ans aujourd' hui.

Son impact sur toute une génération a été si fort qu' il mérite probablement plus qu' une simple pensée en cette journée d' anniversaire.

Le voici donc condensé  en 5 morceaux que j' ai choisi....

Ici à la guitare acoustique...

En dernier je vous ai mis mon préféré...

Et comme je l' aime beaucoup , je vous le remets...

Il aurait eu 75 ans aujourd' hui...
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25 novembre 2017 6 25 /11 /novembre /2017 20:06

Bonjour les amis,

Vous savez tous que je suis un grand fan de Neil Young.En 1975 celui-ci sortait ZUMA un album studio que j' allais réécouter de très très nombreuses fois, sans jamais me lasser .

Voici un extrait de ce qu' en dit Mlle Wiki:

" Le titre phare de cet album est l' épique CORTEZ THE KILLER dénonçant la violence de la colonisation du continent américain.Il dure plus de sept minutes avec une remarquable intro à la guitare, c' est un des plus beaux solos de Neil Young, considéré par les critiques de rock comme étant l' un des essentiels de l' histoire du Rock."

Ecoutez d' abord la version originale de CORTEZ THE KILLER avec la voix lancinante du grand Neil s' élançant dans une longue mélopée plaintive et douloureuse...Je vous ai mis aussi les paroles traduites pour que vous n' en perdiez pas une miette.

He came dancing across the water
Il arriva traversant l'océan(1) en dansant
With his galleons and guns
Avec ses galions et ses canons
Looking for the new world
Cherchant le nouveau monde
In that palace in the sun.
Dans ce palais au soleil.

On the shore lay Montezuma
Sur le rivage était étendu Montezuma(2)
With his coca leaves and pearls
Avec ses feuilles de coca et ses perles
In his halls he often wondered
Dans ses halls il avait souvent réfléchi
With the secrets of the worlds.
Aux secrets des mondes.

And his subjects gathered 'round him
Et ses sujets se rassemblèrent autour de lui
Like the leaves around a tree
Comme les feuilles autour d'un arbre
In their clothes of many colors
Habillés de leurs vêtements multicolores
For the angry gods to see.
Pour que les dieux en colère les voient

And the women all were beautiful
Et les femmes étaient toutes belles
The men stood straight and strong
Les hommes se dressèrent et déployèrent leur force
They offered life in sacrifice
Ils offrirent leur vie en sacrifice
So others could go on.
Pour que les autres puissent continuer.

Hate was just a legend
La haine n'était qu'une légende
And war was never known
Et la guerre était inconnue
The people worked together
Les gens travaillaient ensemble
And they lifted many stones.
Et ils soulevèrent de nombreux rochers.

They carried them to the flatlands
Ils les portèrent jusqu'aux plaines
And they died along the way
Et ils mourûrent en chemin
But they built up with their bare hands
Mais ils édifièrent de leurs mains nues
What we still can't do today.
Ce que nous sommes encore incapables d'édifier à ce jour.

 

And I know she's living there
Et je sais qu'elle habite là
And she loves me to this day
Et qu'elle m'aime jusqu'à ce jour
I still can't remember when
Je n'arrive toujours pas à me souvenir quand
Or how I lost my way.
Ou comment je me suis perdu en chemin.

He came dancing across the water
Il arriva traversant l'océan(1) en dansant
Cortez, Cortez
Cortez, Cortez
What a killer.
Quel assassin.

(1) littéralement : l'eau

(2) dernier chef Aztèque du Mexique

 

Or figurez-vous les amis qu' en navigant sur le net je suis tombé sur une reprise de ce morceau par des artistes des années 90 et 2000. Joe Satriani et Grace Potter.

Ecoutez-les reprendre ce thème de Neil Young ,c' est tout simplement somptueux (...Et dites-vous que c' est du direct pas rebidouillé en studio...)

C' est un vrai trio d' enfer.La trompette de Willy Waldman très inspirée, enfiévrée, qui apporte la touche hispanique et qui dialogue avec la guitare de Joe Satriani qui brode des solos diaboliques...La voix de Potter qui s' élance très haut,qui attaque le thème un peu à la manière de Clare Torry dans The great gig in the sky de Pink Floyd....

Un trio survolté qui réinterprète complètement le thème original avec beaucoup d' énergie ...La scène devient incandescente....

 

 

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1 septembre 2017 5 01 /09 /septembre /2017 07:01

Bonjour les amis,

Aujourd' hui mon billet sera le contraire de celui d' hier consacré Fito & Fitipaldis.

Je vais vous parler d' un groupe, EL ULTIMO DE LA FILA formé par Manolo Garcia et Quimi Portet qui, contrairement à FITO qui est 100% rock, a produit dans les années 80 une musique qui proposait une fusion entre le rock et la musique arabo-andalouse et flamenca.

Leurs morceaux de facture rock s' appuient souvent sur des guitares acoustiques et électriques.Leurs textes sont assez soignés et toujours très poétiques, parfois très lyriques.Ce sont des hymnes à la vie, à l' amour à la nature.

Leur album COMO LA CABEZA AL SOMBRERO paru en 1988 les a fait exploser sur la scène nationale et internationale.C' est un album d' une très grande qualité et d' une énorme richesse.Un album que j' ai écouté des centaines de fois.

Commençons avec DIOS DE LA LLUVIA ( Dieu de la pluie) qui démarre de manière classique avec de beaux arpèges à la guitare mais notez qu' à partir de 1 min 26 secondes on part sur des sonorités déjà plus flamencas.

Continuons avec A VECES SE ENCIENDE de facture très acoustique bien servi par un beau texte qui emporte l' auditeur.

SARA...une très belle chanson d' amour.Sara, douce Sara, qui nous envoûte et qui nous attrape dans ses filets plein de sortilèges...

Et toujours les trilles vocales un peu flamencas de Manolo Garcia et la mélodie qui se fait arabisante à partir de 2 min 33 s et de superbes percussions à 2 min 47 s.

Alors je vous explique un peu de manière très simplifiée ces histoires d' harmonie.La musique occidentale est construite sur des gammes majeures et mineures.Par exemple voici la gamme majeure de Do: DO-RE-MI-FA-SOL-LA-SI-DO

De DO à RE il y a 1 ton

de RE à MI.... 1 ton

de MI à FA.... 1/2 ton ( pour vous situer, sur une guitare à chaque fois qu' on passe d' une case à la suivante on fait un saut d' un demi-ton.Pareil sur le piano dès qu' on passe d' une touche noire à la touche blanche qui est juste à côté).

de FA à SOL.... 1 ton

de SOL à LA ....1 ton

de LA à SI....  1 ton

de SI à DO.... 1/2 ton

Donc si on écrit la série de sauts en tons d' une gamme majeure ça donne 1-1-1/2-1-1-1-1/2.

mais le flamenco utilise des gammes phrygiennes et ça donne ceci:

DO-RE bémol-MI bemol-FA-SOL-LA bémol-SI bémol-DO

RE bémol signifie ( de manière un peu simplifiée) qu' on a abaissé la note de RE d' un demi-ton.Donc la distance de DO à RE bémol vaut: 1-1/2 = 1/2 

Si on écrit la succession harmonique  en tons de la gamme phrygienne ça donne ceci:

1/2-1-1-1-1/2-1-1.

Sachez que dès que l' on compose de la musique sur de telles gammes ça sonne flamenco.

Maintenant si vous faites la gamme suivante:

DO-RE- M-I FA -SOL bémol- LA bémol- SI bémol- DO  ça va sonner très oriental, très arabe...

Et bien voici maintenant un morceau qui passe d' une facture  assez classique et qui fait des incursions harmoniques orientales à partir de 1 min 10 secondes. A 1 min 43 secondes on revient à une harmonie plus occidentale.La fusion est parfaite...J' adore les amis.J' adore !

On continue avec un morceau très rock qui a la pêche...et toujours ces variations vocales flamencas

on finit avec  Llanto de pasión, très rythmé et avec de très belles sonorités et notamment une flûte de pan qui accompagne.

Sachez que je me suis bien pris la tête dans les années 80 avec cet album.

Le groupe s' est dissous  en 1998 et  Manolo Garcia a continué sa carrière solo avec succès.Je l' ai vu sur scène il y a plus de 10 ans maintenant, et ça avait été un grand concert plein d' énergie.

Pour vous donner une petite idée de ses prestations sur scène revoici Llanto de pasión en public.

Je terminerai en précisant que Manolo Garcia a toujours travaillé de manière assez indépendante, éloigné des grandes maisons de production qui auraient pu financer certains de ses tubes avec des clips à gros budgets.Non, il a toujours eu une vie privée très discrète et a engrangé de gros succès en cultivant son jardin musical de manière solitaire.

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31 août 2017 4 31 /08 /août /2017 15:04

Bonjour les amis,

Le rock espagnol a vraiment commencé à exploser dans les années 80 à l' époque de la movida avec une myriade de groupes qui ont mélangé leurs racines musicales ibériques avec les rythmes  anglo-saxons.

Mais il y  aussi certains groupes espagnols chez lesquels l' influence anglo-saxonne prévaut presque à 100%.

C' est le cas de Fito & Fitipaldis dont la musique s' inspire du blues, du Rock, du Rockabilly.Il n' y a que la langue espagnole qui indique à l' auditeur que l' on a affaire à un groupe ibérique.Les mélodies, les harmonies, les rythmes sont 100% Made in Rock.

Je vous propose aujourd' hui de partager avec vous une petite ballade mélancolique que j' aime bien. Soldadito Marinero composée en 2003.

L' histoire d' un pauvre marin soldat qui se fait gruger ses maigres économies par une jeune amazone indélicate profitant de sa naïveté.

.

C' est une belle ballade que ne renierait pas le groupe The Connells.

Voici les paroles originales avec une traduction approximative (j' ai un peu rectifié) qui permet de saisir le climat doux-amer de cette chanson

Él camina despacito que las prisas no son buenas
Il marche lentement parce que ce n'est pas très bon de se presser
En su brazo dobladita, con cuidado la chaqueta
Sur son bras, bien replié avec soin, sa veste.
Luego pasa por la calle dónde los chavales juegan
Ensuite il passe dans la rue où jouent les gamins
Él también quiso ser niño pero le pilló la guerra.
Lui aussi a voulu être un enfant mais la guerre l'a rattrapé

Soldadito marinero conociste a una sirena
Petit marin soldat tu as rencontré une sirène
De esas que dicen te quiero si ven la cartera llena
De celles qui te disent "je t'aime" si elles voient que ton portefeuille est bien rempli
Escogiste a la más guapa y a la menos buena
Tu as choisi la plus belle et la moins recommandable
Sin saber como ha venido te ha cogido la tormenta
Sans savoir comment elle est venue, la tempête t'as emporté

Él quería cruzar los mares y olvidar a su sirena
Il voulait traverser les mers et oublier sa sirène
La verdad, no fue difícil cuando conoció a Mariela
En verité, ça n'a pas été difficile quand il a connu Mariela
Que tenía los ojos verdes y un negocio entre las piernas
Qui avait les yeux verts et un négoce entre les cuisses
Hay que ver que puntería, no te arrimas a una buena.
Il faut voir le chic que tu as à ne pas t' éprendre de la personne indiquée

Soldadito marinero conociste a una sirena
Petit marin soldat tu as rencontré une sirène
De esas que dicen te quiero si ven la cartera llena.
De celles qui te disent "je t'aime" si elles voient que ton portefeuille est bien rempli
Escogiste la más guapa y a la menos buena
Tu as choisi la plus belle et la moins recommandable
Sin saber como ha venido te ha cogido la tormenta
Sans savoir comment elle est venue, la tempête t'as emporté

Después de un invierno malo, una mala primavera
Après un mauvais hiver, un mauvais printemps
Dime por que estas buscando una lágrima en la arena
Dis-moi pourquoi tu cherches une larme dans le sable


 

Bon, alors si vous avez aimé ma petite ballade, je vous mets en rab' un autre morceau avec un son très proche de celui de DIRE STRAITS.

Il y a un mois je m' étais dit que mes lecteurs gaulois ne connaissaient peut-être pas Fito & Fitipaldis et qu' il faudrait peut-être songer à les leur présenter.C' est maintenant chose faite.

En Espagne ils sont très populaires.Voici la version publique de Soldadito...

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16 mars 2017 4 16 /03 /mars /2017 23:27

Bonjour les amis,

Vous avez remarqué que depuis quelques semaines je vous propose de revisiter l' activité musicale des années 70 qui furent particulièrement fécondes et dont nombre de jeunes gens d' aujourd' hui n' ont pas encore capté tout l'héritage important pour le patrimoine universel de la Musique.

Dans ces années-là, le Rock cherchait ses lettres de noblesse,voulait échapper à l' étiquette de musique de divertissement, et tendre parfois des ponts avec la Musique contemporaine qui bénéficie d' un grand prestige culturel.

Evidemment, pour entrer dans le monde fermé de la musique contemporaine il faut montrer patte blanche et être capable de composer des oeuvres qui aient un minimum de facture musicale et qui dénotent d' une richesse et d' une connaissance harmonique qui ne sont pas dans les cordes de compositeurs qui n' auraient pas reçu de solide formation d' harmonie orchestrale.

Je vous rappelle que , par exemple, tous les grands titres des Beatles étaient arrangés par Georges Martin le 5 ème Beatles, qui lui, savait écrire pour orchestre, ce qui n' était absolument pas le cas de Mc Cartney , ni de Lennon qui étaient de bons mélodistes.

A cette époque, la musique de Pink Floyd rencontrait un vif succès dans le monde des cadres supérieurs qui aimaient se relaxer et déstresser en écoutant de la musique planante après une longue journée de travail harassant.

Cette musique était très soignée, avec des arrangements peaufinés de grande qualité plastique grâce au travail de Rick Wright. Elle contenait aussi beaucoup d' éléments empruntés à la musique contemporaine, notamment avec l' usage de très nombreuses percussions, mais la base harmonique des créations de Pink Floyd était surtout empruntée au Blues et au Jazz.

Les solos de Gilmour sont presque tous construits sur des gammes pentatoniques, et certains morceaux de Wright ( même s' ils ont reçu "un habillage rock") sont en réalité construits sur des accords de Jazz.

Mais en 1970, le groupe va se lancer dans un projet musical qui proposera une fusion improbable entre le Rock et la musique contemporaine en collaborant avec Ron Geesin, un compositeur écossais très original et avant-gardiste.

Cela donnera l' album ATOM HEART MOTHER dont voici la pochette ci-dessous.

 

Atom Heart Mother au Châtelet ...un concert extraordinaire avec Ron Geesin !
Atom Heart Mother au Châtelet ...un concert extraordinaire avec Ron Geesin !

Sur ce 33 tours figure le morceau Atom Heart Mother de 24 minutes qui donne le nom à l' album.

Un morceau, composé de plusieurs parties, dans lequel apparaîtront des instruments d' orchestres (avec une grosse section de cuivres, violoncelles, etc...), des bruitages ( dont notamment le bruit du moteur d' une moto qui accélère, des bombardements, etc...), une chorale, les claviers et synthétiseurs modernes, et les instruments classiques du Rock ( guitares, basse, batteries).

Ce fut un pari fou, mais un pari parfaitement réussi et gagné qui enthousiasma les auditeurs.

Alors, j' ai appris grâce à un ami internaute qu' il y avait eu un concert au Châtelet avec Ron Geesin au piano et l' Orchestre de Radio France en 2012.

C' est une excellente initiative que je ne peux que saluer.En effet, de la même manière qu' on réinterprète aujourd' hui des oeuvres de Bartok ou de Ravel, j' estime que certains chefs d' ouevre du Rock méritent d' être réinterprétés comme des classiques.

Si j' avais été à Paris à l' époque je n' aurais pas raté ce concert-là ! Heureusement pour moi, je peux disposer sur youtube du magnifique témoignage audiovisuel que j' ai mis en lien ci-dessous !

Avant de passer ce morceau, je conseillerais à ceux qui ne connaissent pas l' oeuvre de ne pas l' écouter en diagonale et de manière superficielle.Elle est riche et mérite un autre traitement.Prenez vous 23 minutes et savourez-en chaque instant. Elle le mérite.

Voici quelques points de repère.

2 min 17 sec: exposition du thème musical après une intro très contemporaine, brillante, avec de belles tensions harmoniques

3 min 58 sec: solo de violoncelle

5 min 20 sec:  solo de guitare avec emploi du bottle neck

6 min 54 sec: entrée du choeur

11 min 24 sec: passage instrumental + choeurs

17 min : retour du thème principal

 

 

Alors après ce disque certains utiliseront pour le progressive rock le terme de ROCK SYMPHONIQUE qui est une étiquette que je n' aime pas.

ATOM HEART MOTHER reste un disque à part.C' est une parfaite réussite mais il n' y aura pas d' épidémie de disques de rock symphonique.Il y en aura d' autres dont je parlerai un jour, mais on peut les compter sur les doigts de la main.

Enfin pour les fans qui auraient été séduits par ce concert, je vous propose l' original studio des années 70 avec des arrangements très " chiadés"...Je l' ai écouté quelques milliers de fois sur ma platine DUAL des années 70...J' en connais la moindre note car , au cas où vous ne vous en seriez pas rendu compte, je suis un grand fan de la première heure de la musique de  Pink Floyd. 

PS: Pour la petite histoire sachez que Stanley Kubrick, très emballé par ce morceau avait demandé au groupe Pink Floyd d ' en utiliser des passages dans son film ORANGE MÉCANIQUE, et que ceux-ci avaient refusé poliment...Plus tard, en se rendant compte que ce film était un pur chef d' oeuvre, les musiciens ont un regretté leur refus initial, mais il était un peu  tard...

Atom Heart Mother au Châtelet ...un concert extraordinaire avec Ron Geesin !
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