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28 mars 2019 4 28 /03 /mars /2019 23:18

Bonjour les amis,

Depuis le mois de Février a commencé un mégaprocès en Espagne au cours duquel sont jugés les principaux responsables des graves événements qui ont secoué la Catalogne lors de la célébration d'un référendum complètement illégal le 1er Octobre 2017.

https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9f%C3%A9rendum_de_2017_sur_l%27ind%C3%A9pendance_de_la_Catalogne

Depuis ces événements il y a une énorme campagne en Catalogne des séparatistes pour faire croire à la communauté nationale et internationale que ces détenus sont des prisonniers politiques, alors que rien n'est plus faux.

Personne en Espagne n'est en prison pour délit d'opinion. L'actuel président de la Catalogne Quim Torra, par exemple, n'est pas en prison alors que chacun de ses propos sont des attaques contre l'Etat espagnol, alors qu'il a incité de manière publique les CDR (comités de défense de la république) à se manifester dans la rue.

Ces 12 accusés du procès actuel ne sont pas des prisonniers politiques mais des politiques qui sont en prison...Nuance ! Et ils le sont pour des faits d'une énorme gravité, pour avoir enfreint l'ordre constitutionnel, mais aussi les lois de leur propre parlement régional de Catalogne.

Même AMNESTY INTERNATIONAL qui est une référence en matière de droits de l' homme ne considère pas que ces détenus sont des prisonniers politiques au sens littéral du terme.

Ceux qui sont jugés, mis à part le fait d'avoir enfreint l'ordre constitutionnel, sont accusés également d'avoir détourné des fonds publics (que nous payons tous) pour organiser ce référendum illégal.

Les principaux chefs d' inculpation sont donc rébellion,sédition et détournements de fonds publics...

La semaine dernière 41 sénateurs français (de droite comme de gauche) ont signé une lettre reprenant la terminologie des séparatistes et dans laquelle ils accusaient l'Espagne de "répression politique".

Alors ces 41 sénateurs sont (de mon point de vue) assez ignorants, incohérents et assez irresponsables aussi.

Quant à Benoît Hamon qui viendra rendre visite à ces leaders séparatistes en prison, il ferait bien (de mon point de vue) de rester sagement chez lui et de ne pas venir donner à l'Espagne des leçons de démocratie.

Le procès est public, très médiatique, et le juge Marchena prend un soin extrême à ce que les droits de la défense soient rigoureusement respectés. Ce procès est un exemple du genre, un modèle de rigueur...

Aucune cour internationale de droits de l'homme ne pourrra l'annuler. J'en mettrais ma main au feu...

 

A Benoît Hamon, et à ces 41 sénateurs, je ne leur dirais qu'une seule chose.

Imaginez que demain un responsable politique corse, ou breton commence à appeler à la désobéissance civile et à dépenser de l'argent public pour organiser un référendum illégal d'autodétermination.

Pensez-vous que l'Etat français attendrait sagement la célébration du scrutin pour réagir ?

En Espagne les responsables ont été mis aux arrêts après les événements du 1er Octobre et après avoir été mis en garde de maintes fois par le tribunal constitutionnel.

En France, en Allemagne, ou en Italie, je gage qu'ils auraient été détenus bien avant, dès qu'ils auraient annoncé officiellement leurs intentions d'organiser un scrutin illégal. Un élu qui s'arroge des droits que la constitution ne lui donne pas commet l'un des pires crimes que puisse perpétrer un responsable politique.

En l'ocurrence c'est un miracle que ce crime n'ait pas débouché sur une conflagration civile. Le risque était bien réel.

Quant à ceux qui disent qu'il n'y avait aucune violence, je ne leur montrerai qu'une seule photo : celle d'une voiture de la Garde Civile pendant les journées insurrectionnelles du 20 septembre 2017.

L'insupportable ingérence de 41 sénateurs français dans les affaires intérieures de l'Espagne

Donc à Benoît Hamon et à ces 41 sénateurs je leur dirais ceci:

" Avec quel culot pouvez-vouz exiger de l'Espagne de ne pas condamner des faits qui seraient sanctionnés très durement dans votre propre pays ?".

Un peu de décence, messieurs !

Manuel Valls qui concourt cette année pour la mairie de Barcelone a affirmé que si Puigdemont s'était réfugié à Paris, la justice française l'aurait extradé et rendu aux espagnols.

Alors, ressaisissez-vous un peu, messieurs les 41 sénateurs.

 

 

Les 12 accusés du procés

Les 12 accusés du procés

Quant à ceux qui veulent comparer les 12 détenus à Nelson Mandela, ou à Gandhi, laissez-moi bien rire.

Mandela avait 99,9% du peuple noir derrière lui : ça lui donnait le droit de désobéir, et par ailleurs son pays avait été colonisé par les blancs. Rien de tout cela n'est vrai en Catalogne. Les séparatistes étaient minoritaires aux dernières élections légales, et par ailleurs la Catalogne, comme toutes les régions d'Europe n'a jamais été une colonie, ni même un royaume...L'Espagne s'est formée, comme tous les pays d'Europe par des systèmes d' alliances entre couronnes. Il en va de la Catalogne comme de la Bourgogne ou de la Bretagne...Toutes ces régions auraient pu se convertir en un pays à un moment de leur histoire mais l'histoire, justement, en a voulu autrement.

Bien évidemment, la situation catalane est extrêmement préoccupante et inquiétante. Le problème va devoir se résoudre de manière politique. Il y aura des élections générales en Espagne le 28 Avril prochain, et malgré la politique de main tendue de Pedro Sánchez la situation actuelle est complètement bloquée. Les séparatistes exigent en prérequis à toute négociation le droit à un référendum d'autodetermination, et ce droit nécessite une modification de la constitution qui ne pourra s'obtenir que grâce à une majorité parlementaire.

L'imbroglio est parfait...et cet imbroglio risque d'avoir une forte incidence sur le résultat des futures élections anticipées dans toute l'Espagne le 28 Avril prochain.

C'est justement à cause du problème catalan que Pedro Sánchez n'a pas pu faire voter son budget sans le soutien des forces nationalistes et qu'il a dissous l'assemblée législative pour aller vers de nouvelles élections.

Donc la question catalane est au coeur des débats en Espagne. Je dirais même plus : on ne parle que de ça !...Chaque parti politique se présente aux élections en indiquant quelle est sa position sur ce thème, et les électeurs vont trancher très prochainement.

Donc c'est vraiment pas le moment, en plein débat démocratique national, que Benoît Hamon vienne  s'ingérer de manière inopportune dans un dossier d'une énorme complexité dont il ne connaît probablement pas tous les ressorts et sur lequel il n'a aucune leçon à nous donner.

 

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20 septembre 2017 3 20 /09 /septembre /2017 17:40

Bonjour les amis,

L' Espagne est en train de connaître avec le défi indépendantiste catalan la plus grave crise depuis son retour à la démocratie en 1978.

http://alea-jacta-est.ex-posteur.over-blog.com/2017/09/avec-le-defi-separatiste-catalan-l-espagne-connait-sa-plus-grave-crise-depuis-40-ans.html

Je vous écrivais la semaine dernière que la tension montait chaque jour d' un cran et qu' à ce rythme  je me demandais si on arriverait à la fatidique journée du 1 er Octobre sans incidents majeurs.

Aujourd' hui, une grande offensive de l' Etat central a été lancée par le pouvoir judiciaire avec 14 arrestations de hauts fonctionnaires et élus coupables d' avoir enfreint la constitution et la loi,une vingtaine de mises en examen et avec plus de 40 perquisitions.

Mais lisez d' abord cet article du MONDE qui vous donnera une idée de l' extrême tension qui règne en Catalogne.

Voila ! On y est ! Le choc frontal que je craignais a lieu.Il a commencé.

Mariano Rajoy en misant exclusivement sur la justice pour lancer une offensive répressive prend un énorme risque.

Certes, à court terme, il peut arriver à rendre impossible la célébration de la journée électorale, mais ce pourrait bien être une victoire à la Pyrrhus dont le prix à payer pourrait être extrêmement lourd.

Des milliers de catalans sont aujourd' hui descendus spontanément dans la rue et manifestent pour réclamer le droit de vote le 1 er Octobre prochain et pour soutenir les 14 personnalités détenues.La garde civile et les forces catalanes de police qui mènent les opérations ordonnées par les juges sont pris à parti par les indépendantistes.Certaines chaînes de télé comme LA SEXTA ont bousculé leurs programmes et émettent en continue et en direct la couverture de tous ces événements.Ce n' est pas encore une situation insurrectionnelle mais ça commence à y ressembler.

Une manifestation de solidarité est organisée en cette fin d' après-midi à Madrid, à la Puerta del Sol, lieu de rassemblement habituel des indignés.

Le représentant de Podemos, Pablo Iglesias, parle déjà de prisonniers politiques, alors que les détenus ont clairement enfreint la loi en pleine connaissance de cause.

 

Rajoy s' est réuni aujourd' hui avec les représentants des forces loyalistes ( Pedro Sanchez du parti socialiste espagnol et Alberto Rivera du parti de droite CD's) qui, pour l' instant le soutiennent dans sa volonté de faire appliquer la légalité sur tout le territoire espagnol.

Oui, mais en Catalogne tous ces partis sont très minoritaires.Le parti de Rajoy c' est 8% là-bas...et les socialistes 13%.La Catalogne est en train de leur filer entre les doigts.

Et ce ne sont pas des offensives comme celle d' aujourd' hui qui vont ramener le calme, bien au contraire.

Plus que jamais, l' extrême gravité de la situation actuelle m' amène à penser que la vraie issue est politique et que Rajoy devrait faire une proposition, prendre une initiative pour calmer les esprits.

Mais pour l' instant, on va dans la direction contraire.

Votre serviteur observe de manière effarée les événements d' aujourd' hui en se demandant, avec inquiétude, sur quoi ils vont déboucher.

Bonne fin de soirée les amis.

C' était Alea Jacta Est, en direct d' Espagne...

PS:je retourne vers mon poste de télé voir la suite de événements de cette journée qui n' a pas encore terminé.

Dernière minute: Rajoy va faire une déclaration institutionnelle  à la télé ce soir à 21 heures...

 

 

 

 

Catalogne: l' Etat espagnol déclenche une offensive judiciaire sans précédents
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17 septembre 2017 7 17 /09 /septembre /2017 07:30

Bonjour les amis,

Cet article est la suite de celui que j' avais consacré au défi séparatiste catalan qui doit théoriquement culminer avec une tentative de célébration d' un scrutin référendaire durant la journée du 1er Octobre prochain.

http://alea-jacta-est.ex-posteur.over-blog.com/2017/09/catalogne-rien-ne-peut-s-ameliorer-jusqu-au-1-er-octobre.html

Comme je l' annonçais, chaque jour qui passe en Espagne nous apporte son lot de sentences judiciaires et d' interventions de la garde civile pour tenter de rendre impossible la consultation illégale et anticonstitutionnelle.

Rajoy a décidé de répondre à cette crise, non pas de manière politique, mais en faisant appliquer la loi.

Les juges interdisent des meetings, la garde civile entre dans les rédactions de certains journaux pour faire des perquisitions et saisit du matériel électoral dans des imprimeries.

Les juges menacent les maires disposés à enfreindre la loi de poursuites judiciaires.

La réponse des indépendantistes ne s' est pas faite attendre car hier, ce sont plus de 700 maires qui, avec le soutien du président de région Carles Puigdemont et la maire de Barcelone Ada Colau,ont décidé de braver le pouvoir central en scandant  " NOUS VOTERONS ! "

La tension est monté d' un cran, et il ne fallait pas être grand prophète pour le prévoir.

Il reste 15 jours avant la célébration du scrutin, et ça risque d' être très très long à tenir...Je croise les doigts pour qu' il n' y ait aucun incident grave dans la rue, ni débordements d' ici là.

Face à cette crise d' une gravité sans précédent pour le pays, j' aimerais partager quelques observations avec vous.

1. Rajoy en s' appuyant UNIQUEMENT sur la loi, et en ne tentant pas de résoudre de manière politique le conflit, est tombé dans le piège des séparatistes.

Si plus de 40% d' une population est prête à commettre une illégalité, au nom d' une autre légalité qu' ils se sont donnés, l' application de la loi n' est plus en mesure de faire respecter la légalité.

Rajoy est débordé qu' il le veuille ou pas.Plus il utilise ses juges avec leurs sentences pour brandir des interdits, et plus les citoyens en faveur d' un référendum seront tentés de les braver.C' est un cercle vicieux.

Si dans un village vous installez un feu rouge mais que 40% des habitants n' en veulent pas et qu' ils ne le respectent pas, ce feu rouge ne signifie plus rien.Pire encore: les habitants auront à coeur de passer le feu au rouge.

Moralité: la LOI avec un grand L a ses limites, et dans le cas du conflit catalan, on voit bien qu' elle n' est plus en mesure de ramener un minimum de normalité dans le pays.Au contraire, l' application de la LOI envenime les esprits.

2. Les séparatistes jouent à fond la carte de la victimisation.Le fait que le gouvernement utilise contre eux des instruments répressifs leur permet  de créer un élan de sympathie à leur égard, y compris au niveau international.La presse britannique a commencé à publier des articles désignant Mariano Rajoy comme principal responsable de la situation créée.

Chaque jour qui passe depuis 2 semaines donne de la force à l' indépendantisme et on entre peu à peu dans la zone rouge.Le bras de fer bénéficie aux séparatistes.

3. Pendant qu' on parle de répression et de démocratie, on ne parle plus de ce que supposerait l' indépendance de la Catalogne.Le débat se focalise sur le droit de voter, et on oublie de parler des conséquences de ce vote.Pour les indépendantistes, c' est le scénario parfait....On parle de liberté, de démocratie tout en omettant le débat de fond et les terribles conséquences néfastes pour tout le monde d' une indépendance.

4. Comme le référendum est illégal,il n' y a pas de campagne pour le NON à l' indépendance afin de ne pas légitimer une consultation illégale.Du coup, ne sont réellement en campagne que les partisans du OUI....Encore une fois, le scénario est parfait pour les séparatistes, vu qu' on n' entend qu' eux.

Tout le monde sera d' accord aujourd' hui pour dire que le problème est d' une énorme complexité.Je vois avec effarement le chef du gouvernement espagnol qui veut transmettre de la sérénité à la citoyenneté mais qui n' est plus du tout maître du jeu.Je vois un Mariano Rajoy dont l' incompétence et la passivité  pourraient nous faire perdre l' une des régions les plus importantes du pays.

Alors, quelle est la possible solution ? 

Reste t' il une solution ?

Le pouvoir central peut-il prendre une initiative politique à 15 jours du scrutin ?

La réponse est OUI mais malheureusement Mariano Rajoy ( qui s' est toujours caractérisé par son inaction politique) ne va rien entreprendre et continuera de se protéger, de manière de plus en plus inefficace, derrière les juges et la garde civile.

La seule manière de désamorcer le conflit, c' est de faire comme les britanniques avec l' Ecosse, ou les canadiens avec le Québec.

Rajoy devrait proposer un pacte avec les catalans avec la promesse d' un référendum d' autodétermination, avec la promesse d' une modification de la constitution pour qu' une telle consultation ait lieu.Ce serait l' Etat central qui reprendrait l' initiative et qui  définirait la loi électorale avec des conditions qui garantissent la démocratie du scrutin.Il ne reste plus qu' une seule solution: organiser un référendum et le gagner.On n' aurait jamais dû en arriver là, mais maintenant on y est.

C' est la seule manière d' éviter le choc frontal le 1er Octobre prochain.

Alors que va t' il se passer le 1er Octobre prochain ?

Personne ne le sait, et quand je dis personne, c' est personne....mais j' imagine déjà un scénario qui est tout à fait possible ( voire probable).

Le 1er Octobre prochain les élections seront marquées par pleins d' incidents mais les gens iront voter quand même ( un certain nombre...).Il y aura des villes où les gens ne pourront pas voter, et d' autres où ça se fera malgré l' illégalité du scrutin.

Et là, même avec un pourcentage faible de participation, le OUI va triompher vu que les partisans du NON ne se seront majoritairement pas déplacés.

Et j' ai bien peur les amis, que le 2 Octobre prochain nous allons vivre une autoproclamation uniatérale d' indépendance.

Ne vous méprenez -pas: je n' ai pas dit qu' il y aura l' indépendance.

Je dis que nous allons assister à une scène où le président Carles Puigdemont entouré de tous ses partisans annonceront au peuple de Catalogne et au monde entier l' indépendance de leur région.

 

En attendant voici quelques images de la manifestation d' hier avec les 700 maires entrés en rebellion...de quoi méditer...

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11 septembre 2017 1 11 /09 /septembre /2017 16:46

Bonjour les amis,

Auijourd' hui c' est la fête de la Diada en Catalogne.C' est l' occasion pour les séparatistes de faire une démonstration de force après que le parlement régional ait approuvé une loi de déconnexion avec l' Etat espagnol sur la base d' un référendum complètement anticonstitutionnel et illégal qui devrait se célébrer dans 20 jours.

Le parlement régional, fort d' une coalition parlementaire de députés qui a la majorité absolue, mais qui représente 48% des voix des catalans, s' est donc lancé dans un défi inouï, mais malheureusement plus que prévisible.

Quelques jours avant cette date, Rajoy tentait de couper l' herbe sous le pied des indépendantistes, en essayant de rendre cette consultation techniquement impossible.

Alors les amis, certains d' entre vous se demanderont pourquoi Rajoy n' utilise pas l' article 155 de la constitution espagnole pour relever immédiatement le gouvernement régional de Catalogne ( complètement déloyal) de ses fonctions ? Il en a le pouvoir et il en a le droit.

Il peut techniquement le faire, mais là, on irait droit vers un bain de sang.La situation serait insurrectionnelle.

Donc il faut la jouer autrement. Rajoy essaie d' étouffer la possibilité de réaliser techniquement ce scrutin. Pas de budget pour acheter des urnes, pas de collaboration du ministère de l' intérieur pour établir des listes d' électeurs,mises en demeure aux fonctionnaires de ne pas désobéir à l' Etat central, etc...

En attendant le bras de fer est monté d' un cran, et personne ne va céder jusqu' au 1er Octobre.C' est un fait acquis.On va vers une confrontation inévitable.

Que va t' il se passer le 1er Octobre ?

Il y a 3 partis légalistes qui ne participeront pas à ce scrutin pour ne pas lui donner la moindre légitimité ( la droite avec le PP et ciutadan' s, et à gauche le parti socialiste espagnol...).Leurs militants et sympathisants n' iront pas voter.

Mais comment vont réagir les catalans ? Les sondages indiquent que 80% d' entre eux aimeraient voter lors d' un référendum pour choisir leur appartenance ou pas à l' Etat espagnol...Les catalans, qu' ils soient en faveur ou contre l' indépendance, aimeraient voter sur ce sujet.

Si le 1er Octobre la participation est faible, cette journée restera comme une première grande manoeuvre qui pourrait amener de nouvelles négociations, voire une organisation négociée avec Madrid d' un vrai référendum, ou d' un nouveau statut.

Mais si le 1er Octobre la participation est suffisemment forte pour dépasser les 50 % , on va tout droit vers de très fortes turbulences.

Si le OUI gagnait les indépendantistes ( fort de la nouvelle loi qu' ils viennent de faire passer au parlement régional) proclameraient de manière unilatérale la création de la République catalane le 4 Octobre...Cette situation ne se produira probablement pas, mais , en attendant, la tension monte, monte...

Là, on commence à jouer avec le feu.On joue à se faire peur.

Tout le monde espère qu' il n' y aura pas de débordements, que le conflit ne va pas descendre dans la rue, mais rien ne nous le garantit...Ça devient chaud comme l' enfer.

Personne ne sait ce qui va vraiment se passer le 1er Octobre mais le choc de trains est inévitable.Reste à savoir quelle sera son ampleur.

Affaire à suivre donc...

PS: Pour les espagnols qui, comme moi, vivent en dehors de la Catalogne l' enjeu est énorme.Cette région c' est 20 % du PIB et nous avons tous contribué à son essor.

20% du PIB qui s' envolent , ce n' est pas rien...L' Espagne perdrait l' un de ses bijoux de famille et nous en paierions tous les conséquences.

PS nº 2 La bonne question pourrait être, " Comment en est-on arrivé là ? ".

Ce serait vraiment très très long à expliquer et il faudrait remonter loin en arrière mais il y a eu deux éléments très importants:

1. Un pouvoir régional déloyal qui balance des mensonges depuis plus de 40 ans, qui dit que l' Espagne vole la Catalogne.En fait, et au nom d' une solidarité habituelle comme dans n' importe quel autre pays, les régions les plus riches apportent plus que les autres.La Catalogne apporte 5% de plus que les autres régions, mais apporte moins que la région de  Madrid, et elle vend 80% de ses produits au reste de l' Espagne et tout le monde s' y retrouve.

2. La droite a toujours brandi la constitution pour dire aux indépendantistes qu' ils ne pouvaient rien entreprendre.La droite arrogante et peu habile n' a pas su traiter le problème de manière politique et maintenant elle se retrouve avec un vrai défi lancé par les séparatistes.

 

 

 

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4 décembre 2016 7 04 /12 /décembre /2016 19:04

Bonjour les amis,

S' il y a quelque chose dont je me méfie comme de la peste ce sont bien les référendums.

En effet, sous couvert de demander l' opinion directement au peuple et sans intermédiaires se cache un exercice démocratique périlleux qui peut rapidement dégénérer et se transformer en un vulgaire piège électoral si les promoteurs de cette consultation ne s' entourent pas d 'un minimum de précautions .Ce ne sont pas les exemples qui manquent, le dernier en date étant le Brexit...

Oui, je me répète: si l' éxécutif ne prend pas soin de s' entourer de conditions qui garantissent la validité du scrutin, il prend le risque MAJEUR que le peuple profite d' un référendum pour répondre à une autre question qui ne lui a pas été posée...

C' est exactement ce qui vient de se passer en Italie aujourd' hui.

J' écris ces lignes avant même de connaître les résultats qui vont tomber dans moins d' une heure.

Que s' est-il passé ?

Renzi a proposé une réforme constitutionnelle dont le pays a besoin mais il a eu la très fâcheuse idée de déclarer que si le NON l' emportait il démissionnerait, et de lier son sort politique personnel au résultat de ce scrutin.C' est d' une maladresse impardonnable car du coup Renzi transforme ce référendum en possibilité donnée à l' électorat italien de se débarrasser de lui !

Que cherchait Renzi ? Un réforme constitutionnelle dont a besoin le pays  ou un plébiscite personnel ?

Je n' en ai aucune idée mais le fait est que son modus operandi est un très mauvais service rendu au pays et à l' Europe.En effet, Renzi déplace la question citoyenne de la réforme constitutionnelle qui théoriquement devrait être transversale ( on peut imaginer des partisans de la réforme aussi bien à droite qu' à gauche de l' échiquier politique...) en une autre qui n' a presque plus rien à voir et qui est beaucoup plus partisane.

Alors, Renzi reconnaît lui-même avoir commis une erreur avec cette déclaration calamiteuse .

Bin oui, ! C' est une vraie boulette qui crée de l' incertitude sur la stabilité gouvernementale de l' Italie, avec en arrière fond d' autres questions plus brûlantes pour le reste de l' UE.

Tout comme Cameron, on a l' impression avec Renzi que nous avons affaire à des dirigeants européens qui se comportent comme de vulgaires joueurs de poker ( mais, qui plus est,des joueurs plutôt maladroits alors que les enjeux sont énormes...).

Là, il a tout faussé Renzi, rien qu' en une seule phrase....et bien malin sera celui qui arriverait à faire une vraie lecture intelligente du scrutin de ce soir en cas de victoire du NON car il faudrait le DÉCRYPTER ce NON, entre ceux qui sont réellement contre cette réforme, ceux qui veulent sortir de l' euro, ceux qui veulent un changement de politique gouvernementale, etc...

Ne reste plus qu' à espérer que Renzi gagne son pari et qu' on oublie cette impardonnable erreur de campagne.

 

PS: Faisons un peu d' humour.

Renzi aurait pu récupérer sa boulette en posant 2 questions au lieu d' une.

1: Êtes-vous en faveur du changement constitutionnel que je propose ?

2: Êtes-vous en faveur  de mon maintien au poste de premier ministre ?

Et là, plus besoin de référendum parce que la réponse serait OUI à la première et NON à la seconde...

PS nº 2: Petite anecdote personnelle qui a un certain rapport lointain avec le problème posé par ce référendum.

Un jour, lors d' une réunion avec tous les profs de mon lycée, j' avais posé une question gênante ( dans la mesure où la réponse allait embarrasser tout le monde y compris moi-même) au sous-directeur, et il m' avait répondu:

" Si tu poses une question tu prends le risque qu' on te réponde ! "

C' était bien balancé et ça m' avait bien fait rire ainsi qu' à toute l' assistance .

Et bien, toutes proportions gardées, c' est exactement le risque inutile que vient de prendre Matteo Renzi.

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20 septembre 2015 7 20 /09 /septembre /2015 07:51

Bonjour les amis,

Pour ceux qui ont raté le dernier épisode catalan, voici un extrait de mon article " le premier qui dit la vérite".

"L' actuel président de la Catalogne Artur MAS n' a pu organiser un référendum sur le maintien de sa région au sein de l' Etat espagnol pour cause d' anticonstitutionnalité d' un tel scrutin.Il a donc décidé d' utiliser les institutions démocratiques de l' Etat en anticipant les élections régionales au 27 Septembre prochain avec pour seul et unique but d' engager un bras de fer avec le gouvernement central sur cette question de l' autonomie.

Tous les partis indépendantistes vont donc se présenter sur une liste unique JUNTS PEL SI ( ensemble pour le OUI) afin d' obliger l' Etat central à entamer des négociations sur ce thème.

Notons au passage que le président détourne la fonction de ces élections parlementaires afin de les transformer en plébiscite séparatiste.

Il faut savoir qu' en Catalogne la question identitaire brise la société en lignes indépendantes des clivages habituels droite/gauche.Il y a donc sur cette liste pour le OUI des partis de droite ( Convergencia d' artur MAS) mais aussi des partis de gauche comme ERC ( Esquerra Republicana de Catalunya).

En face, les partis qui ne sont pas d' accord se présenteront chacun pour soi sous leurs propres sigles."

Le 11 Septembre dernier jour de la fête nationale catalane, les indépendantistes ont fait une démonstration de force avec cette manifestation imposante.Regardez ces images éloquentes.

A une semaine des élections il semblerait que la liste des indépendantistes obtiendrait la majorité absolue des parlementaires si on fait la somme Junts pel SI+CUP( indépendantistes de gauche).

En gros avec 48% des voix la coalition pourrait avoir une majorité de sièges.Artur MAS a d' ores et déjà annoncé qu' en cas de majorité parlementaire il commencerait des négociations, probablement en vue de modifier la constitution espagnole et d' organiser un référendum.Si la coalition obtenait plus de 50% des voix ( ce qui parait peu probable) le 28 septembre certaines forces seraient sans doute tentées par une déclaration d' indépendance unilatérale.

Durant les derniers jours de la campagne, il y a eu de nombreuses déclarations qui ont créé de vives polémiques:

- Merkel et Cameron ont fait savoir que si la Catalogne se séparait de l' Espagne elle se trouverait de facto hors de l' UE et devrait faire une demande d' intégration ratifiée par tous les pays membres ( ce qui risque de prendre des années...).

En réponse les indépendantistes essaient de convaincre leur électorat qu' il n' existe aucun traité européen qui permette de les exclure de l' UE...

- Obama a déclaré lors de la réception du roi Felipe VI aux Etas-unis qu' il désirait que l' Espagne reste forte et unie.

- Les organisations patronales catalanes ont fait savoir qu' une indépendance créerait une incertitude qui nuirait gravement aux investissements et à l' activité économique.L' effet des élections se fait déjà sentir depuis plus d' un an car de nombreux investisseurs étrangers préfèrent déjà miser leurs billes ailleurs en attendant que la situation soit plus claire...

-Les banquiers ont annoncé qu en cas de sortie de l' UE ils iraient installer leurs sièges en dehors de la Catalogne.

-De nombreux économistes espagnols comme Jose Carlos Diez disent qu' en cas de sortie de l' UE la dette catalane, non couverte par la BCE et par l' Etat espagnol, serait dans une situation pire que la grecque...Que le pays serait de facto en situation de banqueroute.

Les indépendantistes crient au scandale, en dénonçant des manipulations orchestrées par les forces du capital pour provoquer une grande peur et manipuler le résultat de ces élections.

On peut craindre que tous ces arguments que personnellement j' accepte risquent de provoquer un effet boomerang et une réaction d' orgueil chez de nombreux catalans qui penseront:

" Plus vous me démontrez que l' option indépendantiste est impossible et plus j' en ai envie, ne serait-ce que par dignité".Effectivement la Catalogne avec ses 7 millions et demi d' habitants a la taille d' un Etat viable, là n' est pas la question.

Du coup, je sens venir la possibilité d' un succès de la liste de JUNTS PEL SI.

Je pense que 60% des catalans désirent au moins un changement de la constitution pour acquérir un nouveau statut au sein de l' Espagne.Les résultats du 27 vont être difficilement interprétables entre ceux qui veulent changer et ceux qui veulent carrément sortir.

Le 28 au matin , tout le monde annoncera qu' il a gagné alors qu' en réalité tout le monde aura perdu car la cohabitation entre catalans va être terriblement endommagée en deux camps de plus en plus irréconciliables.La clé d' une possible solution ne sera pas entre les mains des seuls socialistes qui auront besoin d' autres forces comme celles des partis issus des plate-formes citoyennes.

Bref c' est un vrai casse-tête chinois et je m' avancerai à vous annoncer qu' à partir du 28 on va entrer dans une période de fortes turbulences qui personnellement ne peut que m' attrister...

Finalement, on en revient à la question du référendum.La très grande majorité des catalans désire pouvoir décider par elle-même de son avenir.Par ailleurs il semblerait que une majorité de catalans désire rester au sein de l' Etat espagnol mais différemment.

Peut-être que la seule façon de stopper net la détérioration du climat politico-social serait d' organiser ce référendum et de le gagner tout comme Cameron l' a fait avec l' Ecosse...

Rajoy y est totalement opposé mais en Décembre il y aura les élections générales et tout indique qu' il perdra le pouvoir, donc l' option référendaire devient de plus en plus factible...

PS:je vous mets en lien l' article d' EL PAIS avec les estimations qui apparaissent sur un camembert...

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