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8 octobre 2024 2 08 /10 /octobre /2024 07:33

Bonjour les amis,

Nous préparons déjà notre programme de Noël 2024 avec mon groupe vocal polyphonique CADENZA et cette année, parmi les nouvelles pièces que nous proposerons, il y aura UBI CARITAS, une pièce dont j'ignorais l'existence il y a encore 3 semaines.

ORIGINE
Ubi caritas est une hymne chrétien probablement écrit avant le Xe siècle, en France. Nous chanterons une version contemporaine due au compositeur norvégien Ola Gjeilo, né en 1978 et vivant actuellement aux États-Unis.
Cette œuvre, faussement simple, est d’une grande limpidité. Mêlant sonorités modernes et médiévales, elle débute à l'unisson et évoque un plain-chant, avant d'offrir progressivement des harmonies plus contemporaines.
Ola Gjeilo, avec d’autres compositeurs de l’Europe du Nord (le Letton Ēriks Ešenvalds ou l'Estonien Arvo Pärt…), contribue au renouveau actuel de la musique chorale sacrée.

Nota Bene : le terme plain-chant (et non pas plein-chant) est la traduction du latin cantus planus, littéralement chant plat, sans altération ni rupture.

Ola Gjeilo

Ola Gjeilo

TEXTE
Ubi caritas et amor, Deus ibi est.
Congregavit nos in unum Christi amor.
Exsultemus, et in ipso jucundemur.
Timeamus, et amemus Deum vivum.
Et ex corde diligamus nos sincero.
Ubi caritas et amor, Deus ibi est.

Amen




TRADUCTION
Là où sont la charité et l'amour, Dieu est présent.
Nous sommes unis dans l'amour du Christ.
Exultons et réjouissons-nous en lui.
Craignons et aimons le Dieu vivant
Et aimons-nous les uns les autres d'un cœur sincère.
Là où sont la charité et l'amour, Dieu est présent.

Ainsi soit-il

Passons à l'écoute maintenant. Cette pièce réserve des harmonies curieuses qui échappent aux compositions classiques auxquelles nous sommes accoutumés.  Par exemple, les distances entre voix (sopranos-altos-ténors-basses) ne sont pas toujours celles auxquelles nous sommes habitués. Il y a souvent entre les 4 voix des différences d'une tierce (2 tons) ou d'une quinte (3 tons et demi) mais il y a dans cette partition-ci des intervalles de quartes (2 tons et demi) qui apportent une touche étrange et magnétique.

Voici une excellente interprétation avec 8 chanteurs. On perçoit bien la modernité de l'écriture une fois que le thème mélodique est exposé et rien que le AMEN final est à lui tout seul assez somptueux. C'est un régal de travailler ça en groupe.

Enfin, si vous me suivez un peu sur mon blog, vous savez que je suis basse, et je vous mets donc ma ligne mélodique à moi, celle que je bosse tout seul à la maison avant d'aller aux répétitions chorales. On n'entend que la ligne des basses et les 3 autres voix sont produites par le piano.

Le piano disparaitra complètement lors de l'interprétation en public de la chorale car ce chant est à cappella.

Techniquement il faut chanter "à la grégorienne", en gérant bien sa respiration pour maintenir une continuité et éviter toute forme de hachement du texte.

UBI CARITAS...

PS: J'avais déjà eu l'occasion de vous parler d'Ola Gjeilo au sujet de sa magnifique pièce intitulée SPOTLESS ROSE. C'est sur le lien ci-dessous.

PS nº 2: Complètement hors-sujet.

BHL accuse Dominique de Villepin de haine envers Israël, ce qui est une accusation à la fois indigne, pathétique et misérable. Villepin ne fait que répéter ce que nous sommes nombreux à penser: la guerre contre le Hezbollah et le Hamas ne peut se faire à n'importe quel prix humain pour les populations civiles et, par ailleurs, si cette guerre n'est pas accompagnée d'une vision politique avec un plan de paix crédible et un projet viable d'Etat palestinien (qui ne soit pas une caricature d'Etat éparpillé façon puzzle) elle ne mène à rien d'autre qu'aux luttes armées perpétuelles que nous connaissons depuis bientôt 76 ans...

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16 septembre 2019 1 16 /09 /septembre /2019 15:35

Bonjour les amis,

Il y a quelques semaines j'avais consacré un billet à NIÑO DIOS DE AMOR HERIDO de Francisco Guerrero.

http://alea-jacta-est.ex-posteur.over-blog.com/2019/06/nino-de-dios-herido.html

La semaine dernière Silvia, la directrice de chant de mon groupe choral CADENZA, m'a fait une bonne petite surprise. Elle savait que j'adorais ce morceau, que j'avais très envie qu'on le chante et elle l'a mis au programme de notre prochain concert. J'avais suggéré ce choix à maintes reprises et elle a finalement accédé à mon souhait. Je l'en remercie vivement.

Alors, avant d'aller plus loin, je vous invite à prendre juste 2 minutes pour réécouter attentivement ce petit joyau polyphonique de la Renaissance espagnole. 

En général quand j'aborde une oeuvre que je ne connais pas je m'attache dès le départ à ma partition basse, à ce qui va être mon texte et ma mélodie. Mais cette fois-ci il vous faut imaginer que ça fait des semaines que je me chantonne l'air de la chanson pour moi tout seul, c'est à dire une ligne mélodique qui ne sera pas la mienne et qui s' est solidement gravée dans mon esprit et dont il va falloir que je me "débarrasse"...

Écoutez la partition des basses  sur le lien ci-dessous. Ça n'a pratiquement rien à voir avec l'air que vous venez d'entendre. Nous, on va faire le contrepoint.

 

Donc il va falloir que je vide littéralement mon esprit, et que j'apprenne NIÑO DE AMOR HERIDO comme si c'était une nouvelle chanson.

NIÑO DE AMOR HERIDO c'est un bel exemple de comment on travaille le chant polyphonique.

Si vous avez de la curiosité pour le travail harmonique à 4 voix, voici les partitions des trois autres cordes.

 

Voici la partition des ténors.

Voici celle des contraltos.

Et maintenant pour terminer voici la partie chantée des sopranos, celle qui porte la mélodie que vous connaissez.

Voilà. J'ai donc tout désossé !

Alors, avouez que c'est quand même assez magique la polyphonie car quand on met les 4 cordes ensemble, ça donne ça...

Je sais lire la musique mais je ne suis pas musicologue et je n'ai pas étudié l'art de la composition donc quand je travaille avec mon groupe choral je suis comme un enfant qui assiste à l'assemblage de pièces apparemment différentes d'un puzzle musical, et qui constate avec émerveillement que le résultat final est harmonieux.

Je pourrais essayer d'approfondir, d'étudier la théorie de l'harmonie pour mieux comprendre les ressorts d'une oeuvre mais, finalement, mon ignorance ne me gêne pas vraiment car elle me permet aussi de garder un esprit d'enfant, et de préserver ce côté magique que représente pour moi le chant polyphonique.

Je suis comme un enfant qui ne va pas essayer de casser son jouet pour comprendre comment il marche de l'intérieur.

Finalement j'essaie de rester dans mon registre, celui du chant. Et rien que ça, ça demande pas mal de travail quand même : essayer de bien respecter la partition telle qu'elle est écrite avec toutes ses nuances... essayer de bien faire ça et le miracle aura lieu. C'est ça qui compte vraiment.

 

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