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28 mars 2019 4 28 /03 /mars /2019 23:18

Bonjour les amis,

Depuis le mois de Février a commencé un mégaprocès en Espagne au cours duquel sont jugés les principaux responsables des graves événements qui ont secoué la Catalogne lors de la célébration d'un référendum complètement illégal le 1er Octobre 2017.

https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9f%C3%A9rendum_de_2017_sur_l%27ind%C3%A9pendance_de_la_Catalogne

Depuis ces événements il y a une énorme campagne en Catalogne des séparatistes pour faire croire à la communauté nationale et internationale que ces détenus sont des prisonniers politiques, alors que rien n'est plus faux.

Personne en Espagne n'est en prison pour délit d'opinion. L'actuel président de la Catalogne Quim Torra, par exemple, n'est pas en prison alors que chacun de ses propos sont des attaques contre l'Etat espagnol, alors qu'il a incité de manière publique les CDR (comités de défense de la république) à se manifester dans la rue.

Ces 12 accusés du procès actuel ne sont pas des prisonniers politiques mais des politiques qui sont en prison...Nuance ! Et ils le sont pour des faits d'une énorme gravité, pour avoir enfreint l'ordre constitutionnel, mais aussi les lois de leur propre parlement régional de Catalogne.

Même AMNESTY INTERNATIONAL qui est une référence en matière de droits de l' homme ne considère pas que ces détenus sont des prisonniers politiques au sens littéral du terme.

Ceux qui sont jugés, mis à part le fait d'avoir enfreint l'ordre constitutionnel, sont accusés également d'avoir détourné des fonds publics (que nous payons tous) pour organiser ce référendum illégal.

Les principaux chefs d' inculpation sont donc rébellion,sédition et détournements de fonds publics...

La semaine dernière 41 sénateurs français (de droite comme de gauche) ont signé une lettre reprenant la terminologie des séparatistes et dans laquelle ils accusaient l'Espagne de "répression politique".

Alors ces 41 sénateurs sont (de mon point de vue) assez ignorants, incohérents et assez irresponsables aussi.

Quant à Benoît Hamon qui viendra rendre visite à ces leaders séparatistes en prison, il ferait bien (de mon point de vue) de rester sagement chez lui et de ne pas venir donner à l'Espagne des leçons de démocratie.

Le procès est public, très médiatique, et le juge Marchena prend un soin extrême à ce que les droits de la défense soient rigoureusement respectés. Ce procès est un exemple du genre, un modèle de rigueur...

Aucune cour internationale de droits de l'homme ne pourrra l'annuler. J'en mettrais ma main au feu...

 

A Benoît Hamon, et à ces 41 sénateurs, je ne leur dirais qu'une seule chose.

Imaginez que demain un responsable politique corse, ou breton commence à appeler à la désobéissance civile et à dépenser de l'argent public pour organiser un référendum illégal d'autodétermination.

Pensez-vous que l'Etat français attendrait sagement la célébration du scrutin pour réagir ?

En Espagne les responsables ont été mis aux arrêts après les événements du 1er Octobre et après avoir été mis en garde de maintes fois par le tribunal constitutionnel.

En France, en Allemagne, ou en Italie, je gage qu'ils auraient été détenus bien avant, dès qu'ils auraient annoncé officiellement leurs intentions d'organiser un scrutin illégal. Un élu qui s'arroge des droits que la constitution ne lui donne pas commet l'un des pires crimes que puisse perpétrer un responsable politique.

En l'ocurrence c'est un miracle que ce crime n'ait pas débouché sur une conflagration civile. Le risque était bien réel.

Quant à ceux qui disent qu'il n'y avait aucune violence, je ne leur montrerai qu'une seule photo : celle d'une voiture de la Garde Civile pendant les journées insurrectionnelles du 20 septembre 2017.

L'insupportable ingérence de 41 sénateurs français dans les affaires intérieures de l'Espagne

Donc à Benoît Hamon et à ces 41 sénateurs je leur dirais ceci:

" Avec quel culot pouvez-vouz exiger de l'Espagne de ne pas condamner des faits qui seraient sanctionnés très durement dans votre propre pays ?".

Un peu de décence, messieurs !

Manuel Valls qui concourt cette année pour la mairie de Barcelone a affirmé que si Puigdemont s'était réfugié à Paris, la justice française l'aurait extradé et rendu aux espagnols.

Alors, ressaisissez-vous un peu, messieurs les 41 sénateurs.

 

 

Les 12 accusés du procés

Les 12 accusés du procés

Quant à ceux qui veulent comparer les 12 détenus à Nelson Mandela, ou à Gandhi, laissez-moi bien rire.

Mandela avait 99,9% du peuple noir derrière lui : ça lui donnait le droit de désobéir, et par ailleurs son pays avait été colonisé par les blancs. Rien de tout cela n'est vrai en Catalogne. Les séparatistes étaient minoritaires aux dernières élections légales, et par ailleurs la Catalogne, comme toutes les régions d'Europe n'a jamais été une colonie, ni même un royaume...L'Espagne s'est formée, comme tous les pays d'Europe par des systèmes d' alliances entre couronnes. Il en va de la Catalogne comme de la Bourgogne ou de la Bretagne...Toutes ces régions auraient pu se convertir en un pays à un moment de leur histoire mais l'histoire, justement, en a voulu autrement.

Bien évidemment, la situation catalane est extrêmement préoccupante et inquiétante. Le problème va devoir se résoudre de manière politique. Il y aura des élections générales en Espagne le 28 Avril prochain, et malgré la politique de main tendue de Pedro Sánchez la situation actuelle est complètement bloquée. Les séparatistes exigent en prérequis à toute négociation le droit à un référendum d'autodetermination, et ce droit nécessite une modification de la constitution qui ne pourra s'obtenir que grâce à une majorité parlementaire.

L'imbroglio est parfait...et cet imbroglio risque d'avoir une forte incidence sur le résultat des futures élections anticipées dans toute l'Espagne le 28 Avril prochain.

C'est justement à cause du problème catalan que Pedro Sánchez n'a pas pu faire voter son budget sans le soutien des forces nationalistes et qu'il a dissous l'assemblée législative pour aller vers de nouvelles élections.

Donc la question catalane est au coeur des débats en Espagne. Je dirais même plus : on ne parle que de ça !...Chaque parti politique se présente aux élections en indiquant quelle est sa position sur ce thème, et les électeurs vont trancher très prochainement.

Donc c'est vraiment pas le moment, en plein débat démocratique national, que Benoît Hamon vienne  s'ingérer de manière inopportune dans un dossier d'une énorme complexité dont il ne connaît probablement pas tous les ressorts et sur lequel il n'a aucune leçon à nous donner.

 

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15 octobre 2017 7 15 /10 /octobre /2017 07:34

Bonjour les amis.

cet article est la suite de celui-ci consacré au défi séparatiste catalan.

Nous arrivons à la croisée des chemins.

Rajoy a demandé à Puigdemont de cesser de "jouer sur les mots" ( comme dirait Jean Dujardin dans OSS 117) et d' exprimer de manière claire s' il déclare OUI ou NON l' indépendance.

Le président catalan a jusque demain matin 10 heures pour répondre.

Au cas où la réponse serait affirmative, l' article 155  de la constitution entrera en vigueur une fois qu' il sera approuvé par le Sénat, c' est à dire probablement jeudi prochain.

Mais que dit exactement cet article ?

En voici une traduction:

 

Crise catalane: les leaders indépendantistes maintiennent leur logique kamikaze...

Et là mes amis, on entre en terre inconnue car cet article laisse à l' exécutif toute latitude pour juger des moyens nécessaires pour rétablir l' ordre constitutionnel.

Tout est possible, et dans le pire des cas ( qui j' espère n' arrivera pas), même le recours à l' armée,s' il était justifié, serait envisageable.

Alors que va faire Puigdemont lundi matin ? Comment va t' il répondre ?

Il est fort à parier qu' il  va répondre ni  oui, ni  non comme à l' époque glorieuse du jeu télévisé des frères Rouland et de Pierre Tchernia.Il est très probable qu' il va envoyer encore une fois un message dont le contenu sera suffisamment ambigu pour que Rajoy ne puisse enclencher directement et automatiquement la procédure du 155.

Rajoy, en envoyant il y a 3 jours par FAX sa demande d' éclaircissement au président catalan a exigé une réponse nette ( qu' il n' aura pas) et donc, s' il n' y a pas un terme dans cette réponse qui indique le moindre recul par rapport à la déclaration de mardi dernier, il pourra saisir le Sénat.

Alors, pendant que Puigdemont essaie de gagner du temps, il faut rappeler qu' au jour d' aujourd' hui ce sont déjà 520 entreprises qui ont décidé  de transférer leur siège social hors de Catalogne.

Ça,de mémoire d' économiste, c' est du jamais vu ! Durant aucune crise grave connue sur cette planète on n' a jamais vu un pays, que ce soit la Grèce ou l' Argentine, transférer les sièges de son secteur bancaire et de ses entreprises qui pèsent plus de 50% du PIB en dehors de ses frontières.

Alors vous pourriez croire que cette hémorragie sans précédents est de nature à stopper net l ' aventure délirante dans laquelle se sont lancés Puigdemont et son vice-président Oriol Junqueras. C' est bien mal les connaître !

Ils vivent dans le déni de réalité.Ils affirment que la Catalogne, en tant qu' Etat indépendant pourrait être aussi prospère que l Autriche, le Danemark ou la Suède.

Il y a des économistes étrangers comme le britannique Kenneth Rogoff  qui les soutiennent.

Je vous mets en lien un article de propagande paru récemment dans la presse indépendantiste et qui va dans ce sens.

 

Cet article que je trouve délirant base le succès de l' économie de la Catalogne en misant sur la réussite du chantage à la dette de cette région vis-à-vis de Madrid.Le genre: " je suis trop gros pour que vous me laissiez tomber, et ma chute pourrait emporter l' Espagne et causer de graves dégâts à toute la zone euro...".C' est la stratégie du  TOO BIG TO FALL.

On croit rêver.Ils veulent nous faire croire qu' une région de 7 millions d' habitants  serait capable à elle seule de déstabiliser une zone de plus 500 millions d' âmes.

La logique des indépendantistes est une logique de kamikaze, et s' il y a bien quelque chose que l' histoire m' a appris durant ces dernières années c' est que l' UE ne cède jamais à ce type de chantage ( demandez donc aux grecs leur avis sur ce point...).

L' union européenne ne veut pas créer un précédent ,ni provoquer une contagion, et ne lèvera pas le moindre petit doigt pour aider les indépendantistes à relever leur défi insensé.

Quelle est donc la nouvelle stratégie des indépendantistes après avoir fait chou blanc sur le plan international et n' avoir recueilli l' appui d' aucun chef d' Etat étranger, ni d' aucun responsable de l' UE ?

Puigdemont et Junqueras qui sont les champions dans l' art de se faire passer pour des victimes vont tenter de faire croire à la communauté internationale que Madrid ne veut pas négocier.

Mais qu' y a t' il à négocier avec des forces dont le seul objectif est l' indépendance ? Toute amélioration réelle des relations avec Madrid irait à l' encontre de leur objectif final...c' est un non-sens.

D' ailleurs Puigdemont a pratiqué une politique de la chaise vide à chaque fois qu' il a été invité à Madrid pour discuter, que ce soit à l' assemblée nationale ou dans d' autres instances.Il n' est absolument pas crédible.Il n' est crédible que sur un seul point: son désir inébranlable de provoquer une sécession.

La stratégie de Puigdemont est la même que celle du Kosovo, sauf que le Kosovo avait accédé à son indépendance après une guerre civile.La Serbie n' avait pas reconnue l' indépendance du Kosovo mais la communauté internationale l' avait fait pour des " motifs humanitaires", et le moins qu' on puisse dire c' est que la Catalogne ce n' est pas le Kosovo, comme l' a rappelé en meeting Josep Borrell.Faut pas charrier...

Un dernier point important dans tout ça c' est la population catalane.Comment réagit le secteur indépendantiste de la population ? Et bien, pour l' instant leur base reste mobilisée.Cette partie de la population qui a rêvé d' une nouvelle République à réinventer ne veut pas renoncer à ce projet chimérique malgré les terribles menaces et dangers qui pèsent déjà sur l' économie de la région.Incroyable mais vrai...!

Les organisations pro-indépendantistes comme l' ANC ou OMNIUM veulent préparer une contre-offensive avec grève générale pour faire plier l' exécutif.Evidemment, cela ne marchera pas.

Alors, j' ai pris un petit risque en écrivant cet article juste 24 heures avant la réponse de Puigdemont.

Peut-être que demain, celui-ci reviendra à la raison et qu' il acceptera un retour à la légalité constitutionnelle, mais je n' y crois pas.Je ne parierais pas un kopeck là-dessus...

Réponse dans moins de 24 heures...

 

Puigdemont et son vice-président Junqueras

Puigdemont et son vice-président Junqueras

PS: histoire d'amener un peu de fraîcheur dans ce climat pestilentiel, je vous propose une petite respiration musicale...

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