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24 mars 2017 5 24 /03 /mars /2017 18:17

Bonjour les amis,

Je ne connais pas les programmes actuels de français mais je me souviens que lorsque j' étais élève nous devions apprendre des poèmes par coeur et les réciter en classe devant le professeur et nos camarades.

C' était un exercice excellent pour travailler la mémoire et la diction.Je me souviens avoir fait ce type de prestation publique jusqu' en classe de seconde.

Un jour l' un de nos camarades ( qui était tétanisé par l' idée de devoir réciter un texte en public) avait dû travailler et mémoriser le poème de François Villon: "La Ballade des Dames du temps jadis".

Alors, notre petit copain qui manquait beaucoup d' assurance était tellement angoissé par sa future audition qu' il n' arrêtait pas de répéter le poème à voix haute à tous moments de la journée.

Et nous, voyant que l' idée de son passage en public le rendait nerveux et angoissé, on s' était amusé à lui changer un des vers du refrain.

En effet, au moment ou notre ami récitait " Mais où sont les neiges d' antan ? " nous on lui glissait à l' oreille " Mais où sont les vierges d' antan ? " histoire de lui faire perdre un peu ses moyens.

Evidemment, notre camarade s' énervait encore plus avec nous, et nous demandait d' arrêter de le troubler davantage car il avait peur de commettre ce lapsus en public.

Alors pour l' embêter encore plus on en remettait une deuxième couche en lui susurrant:

" Mais où sont les verges d' antan ? "

Notre copain commençait à perdre les pédales entre neiges, vierges et verges !

C' était d' autant plus compliqué pour lui qu' à un moment donné du poème il devait dire

" Où sont-ils VIERGE souveraine ? "

Le jour de l' audition, nous étions tous sur le qui-vive, dans l' attente de voir si notre ami surmonterait la terrible épreuve que supposait pour lui cet exercice et réussirait à réciter le poème sans se mêler les pinceaux.

Dès qu' il commença sa récitation nous sentîmes qu' il était très extrêmement tendu, pétrifié à l' idée de commettre un terrible lapsus...et quand il arrivait au vers fatidique, il interrompait sa diction de peur de commettre l' erreur devant le regard intrigué du professeur qui ne comprenait pas le motif d' une telle hésitation.

Notre ami a réussi à passer le premier couplet sans trop d' encombres, puis le deuxième tant bien que mal et puis arrivé au troisième,patatrac !

Il a balancé Verge ou vierge  dans l' hilarité générale,et s'est interrompu, incapable d' aller plus loin...

Notre ami était rouge de confusion....rouge pivoine jusqu' à la pointe de ses oreilles.

Le professeur qui était agacé par ses hésitations successives avait fini par éclater de rire lui aussi quand il en eut compris le motif...Ça s' est terminé dans la bonne humeur générale.

Tout ça les amis pour vous dire que, encore aujourd' hui, quand j' entends la chanson de Brassens je ne peux m' empêcher de penser à l' extrême gêne et confusion de notre copain  qui nous en a voulu un certain temps...

Tout ça pour dire aussi que, comme vous pouvez le constater, nos blagues de potache à l' époque n' étaient pas bien méchantes.

Alors je vous remets le texte original de François Villon ( et non pas de François Fillon)...et surtout ne confondez pas neiges avec vierges, ni avec verges...( c' est complètement idiot mais cette blague facétieuse de lycéen me fait rire encore aujourd' hui...).

Ce jour-là, ce jour de la récitation fut assez inoubliable.Nous n' avions pas eu droit qu' au seul  poème de Villon: la tête et la mine consternée de notre pote c' était tout un poème aussi...lol !

Dites moi où, n'en quel pays 
Est Flora la belle Romaine, 
Archipiades, né Thaïs 
Qui fut sa cousine germaine, 
Écho parlant quand bruit on mène 
Dessus rivière ou sur étang 
Qui beauté eu trop plus qu'humaine. 
Mais ou sont les neiges d'antan? 

Qui beauté eu trop plus qu'humaine. 
Mais ou sont les neiges d'antan? 

Ou est la très sage Hélloïs, 
Pour qui châtré fut et puis moine 
Pierre Esbaillart a Saint Denis? 
Pour son amour eu cette essoine. 
Semblablement, ou est la reine 
Qui commanda que buridan 
Fut jeté en un sac en Seine? 
Mais ou sont les neiges d'antan? 
Fut jeté en un sac en Seine? 
Mais ou sont les neiges d'antan? 

La reine blanche comme lis 
Qui chantait a voix de sirène, 
Berte au grand pied, Bietrix, Aliz 
Harembourgis qui tient le Maine, 
Et Jeanne la bonne Lorraine 
Qu'Anglais brûlèrent a Rouen; 
Où sont ils Vierge souveraine? 
Mais où sont les neiges d'antan? 
Où sont ils Vierge souveraine? 
Mais où sont les neiges d'antan? 

Prince, n'enquérez de semaine 
Ou elles sont, ne de cet an, 
Que ce refrain ne vous remaine: 
Mais ou sont les neiges d'antan? 
Que ce refrain en vous remaine; 
Mais ou sont les neiges d'antan?

 

Et puis je vous remets aussi l' excellent article de Rosemar consacré à ce poème.

 

Je dédie ce billet à la mémoire de Monsieur Van Lathem qui fut notre professeur de français et qui sut nous faire partager son enthousiasme et son amour pour notre belle langue.

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21 mars 2017 2 21 /03 /mars /2017 17:50

Bonjour les amis,

En 1967 j' avais 9 ans et je me souviens très bien d' une belle chanson de Michel Fugain dont les paroles m' avaient marquées. 

Il s' agit de JE N' AURAIS PAS LE TEMPS. 

 

Alors, quand on a 9 ans la question du temps qui file entre les doigts n' est pas à l' ordre du jour: on a toute la vie devant soi.

Mais quand on arrive à mon âge, il n' en va plus de même.

On sait qu' on ne pourra pas tout voir, ni tout découvrir.Pour tout dire ça ne me dérange absolument pas car mes yeux ont déjà admiré de telles merveilles qu' il ne m' est pas difficile d' imaginer celles que je n' ai pas vues.Je ne ressens aucune frustration de ne pouvoir tout voir.

Le problème du manque de temps ne se pose pas pour moi pour les voyages comme pour le protagoniste de la chanson qui se désespère de ne pouvoir  courir et contempler tout l' univers.

Pour moi, le problème du temps commence à se poser cruellement pour la lecture.

Si je fais un état des lieux,je me dis que j' ai déjà lu beaucoup d' auteurs mais pas le millième de ce j' aimerais lire, notamment en littérature,romans,romans policiers, essais historiques , essais philosophiques,poésie, divulgation scientifique, essais économiques, etc...

J' ai les yeux plus gros que le ventre.

Que faire ? Comment gérer le temps qui reste en sachant que je n' arriverai pas à tout lire ?

Quand j' étais jeune et que je lisais un livre  que finalement je trouvais décevant j' allais jusqu' au bout quand même, mais aujourd' hui c' est terminé.Cette vie est trop courte et il y a tant d' auteurs intéressants que je ne peux perdre mon temps avec ceux qui ne le sont pas vraiment...

Pareil pour les auteurs qui manquent d' originalité.Dès qu' un roman ou un essai me fait penser à un autre,ou tombe dans les lieux communs, je laisse vite tomber.

Il faut que je trouve rapidement ce que Rabelais appelait la substantifique moelle.

Donc je suis devenu un lecteur impatient.

Or c' est un travers dangereux aussi car il faut se prendre le temps de lire calmement et avec patience certaines pages qui le méritent.S' imprégner avec plaisir de l' univers de certains auteurs.Ne pas tout lire dans l' urgence !

Du coup,j' ai une vitesse de lecture en dents de scie.J' accélère avec certains textes et je m' oblige à me freiner sur d' autres, en me disant que ce qui compte ce n' est pas la quantité mais la qualité.

 

 

 

 

Les yeux plus gros que le ventre...

Toujours est-il que mon problème de base n' est pas résolu car les livres s' empilent sur mon bureau en attendant que j' ai un moment pour les lire.Certains attendent 6 mois, un an, deux ans...et d' autres sont finalement rangés dans la bibliothèque sans avoir été lus, pour " y faire beau"...

Avant-hier je suis resté quelques heures dans l' indécision entre 2 ouvrages qui m' attendent depuis longtemps..

Que fais-je ? Que vais-je lire en premier ?

L' énorme essai de 640 pages de Naomi Klein sur l' avenir de notre planète face à la catastrophe climatique et les possibles solutions qui s' offrent à nous pour en minorer les effets tant qu' il est encore temps ?

Les yeux plus gros que le ventre...

Ou alors,dans un registre qui n' a rien à voir, lire un pavé romanesque de 716 pages intitulé LE GANG DES RÊVES de Luca di Fulvio ?

Les yeux plus gros que le ventre...

En fait, je n' ai pas vraiment choisi mais j' ai finalement commencé LE GANG DES RÊVES dont les premières lignes sont prometteuses:une histoire d' émigrés italiens arrivant en Amérique au début du siècle dernier.Une sorte de  IL ETAIT UNE FOIS L' AMERIQUE littéraire...Et je vais sans doute me prendre le temps de ne pas le lire trop vite.

A suivre donc....Je ferai un billet sur ce roman s' il tient ses promesses.

En attendant, le bouquin de Naomi Klein, et quelques dizaines d' autres m' attendent patiemment sur ma table de chevet.

Je terminerai sur une note humoristique du film AMADEUS quand Mozart essaie plusieurs perruques et ne sait laquelle choisir  car elles lui plaisent toutes.

Il s'exclame: " Pourquoi n' ai je pas trois têtes? " avec son rire haut-perché si particulier...

Et bien, je me sens un peu comme lui...Pourquoi n' ai-je pas 3 ou 4 têtes pour lire en même temps des ouvrages d' histoire, d' économie, de science. de littérature, etc....etc...

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15 janvier 2017 7 15 /01 /janvier /2017 17:20

Bonjour les amis,

Cet article est la suite de celui que j' avais consacré au film " Mademoiselle " de Park Chan-Wook.

Alors, comme vous le savez si vous avez lu mon premier article, ce film m' a tellement emballé que je me suis procuré le roman de Sarah Waters pour me replonger au coeur des relations troubles et tendues entre la maîtresse et la servante.

Il faut quand même préciser que si le début de l' histoire du film est assez fidèle à celui du roman dans la première partie, il n' en va plus du tout de même par la suite.

Dans le roman de Sarah Waters,l'intrigue se complique avec plein de rebondissements, de révélations et des personnages complètement secondaires qui font leur réapparition et dont on apprend par la suite qu' ils sont à l' origine de toute l' histoire. Complots, enlèvements, trahisons, etc...

Cela tient à la fois du feuilleton populaire dans la tradition des Mystères de Paris d' Eugène Sue auquel Sarah Waters a adjoint des éléments littéraires plus modernes ( amours saphiques, psychologie trouble et bien travaillée de la maîtresse, etc...).Un pavé de plus de 700 pages bien serrées...

 

Mais, malgré les qualités indéniables du récit de Waters, il faut bien reconnaître que le roman souvent triste et terne n'atteint JAMAIS la dimension éblouissante, et onirique du film.

D'habitude c'est le contraire qui se produit, à savoir que des chefs-d' oeuvres de la littérature donnent lieu à des adaptations cinématographiques très médiocres, mais dans le cas présent, l'adaptation filmée s'envole très haut et laisse loin derrière l' oeuvre originale qui fait finalement pâle figure à côté.

Park Chan-Wook a eu la très bonne idée de retravailler l'histoire et de la resserrer autour du quatuor formé par la maîtresse, la servante, l'oncle pervers et l'amant escroc.

On ne se perd pas en péripéties inutiles, et tout se centre bien autour des relations fausses et ambigües entre ces quatre personnages.

Par ailleurs, l'esthétique grandiose et raffinée de son film, la profonde sensualité de certaines scènes donnent à son oeuvre un caractère flamboyant, onirique, un souffle qui est sans commune mesure avec celui de l'oeuvre originale. Le film apporte davantage de beauté, de poésie, d' imagination et de rêve.

Park Chan-Wook me fait penser à ces grands compositeurs comme Mozart ou Rossini qui ont écrit des chefs-d' oeuvres, des opéras éblouissants, en s'inspirant de livrets qui, à la base, étaient très moyens.

Le roman original de Waters est un bon feuilleton, plutôt bien écrit, tandis que l'adaptation filmée est une oeuvre ambitieuse et sublime, de grande envergure, et qui marque profondément les esprits.

En fait, en lisant le roman je me suis rendu compte à quel point le film de Chan-Wook est un pur chef-d'oeuvre. C'est un véritable opéra !

La façon avec laquelle Park Chan-Wook a transcendé et sublimé un roman est suffisemment rare pour être soulignée et pour réattirer votre attention sur son film, sans doute le meilleur de 2016.

 

" Mademoiselle" de Park Chan-Wook...ou quand le cinéma sublime et transcende l' art romanesque
" Mademoiselle" de Park Chan-Wook...ou quand le cinéma sublime et transcende l' art romanesque
" Mademoiselle" de Park Chan-Wook...ou quand le cinéma sublime et transcende l' art romanesque
" Mademoiselle" de Park Chan-Wook...ou quand le cinéma sublime et transcende l' art romanesque

PS nº 1 .

Alors, des adaptations supérieures à l' original il y en a eu d' autres au cinéma, dont une que j' adore.

Charlie et la chocolaterie.

Cette fois-ci c' est Tim Burton qui à partir d' un beau conte de Noël de Roald Dahl a tiré un film plein d' inventivité et de richesses esthétiques.Là, encore le film va bien plus loin que le simple roman.Il le transcende complètement...C' est magique, génial, drôle, raffraichissant, très kitsch et flamboyant !

" Mademoiselle" de Park Chan-Wook...ou quand le cinéma sublime et transcende l' art romanesque

PS nº 2.

Juste pour rire, j'aurais une proposition à faire à Park Chan-Wook .

Qu'il nous fasse une suite un peu trash des aventures de Blanche-Neige et les 7 nains de Walt Disney.

Ça pourrait ressembler à ça....lol !

" Mademoiselle" de Park Chan-Wook...ou quand le cinéma sublime et transcende l' art romanesque
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25 décembre 2016 7 25 /12 /décembre /2016 11:14

Bonjour les amis,

Devinez ce que j' ai trouvé ce matin dans mes petits souliers ?

Les oeuvres complètes de Bob Dylan dans leur version originale anglaise accompagnée de leur traduction...

Alors, moi j' ai vraiment été bien sage cette année et là, je me sens quand même bien récompensé !

Merci Papa Noel !

Vraiment intelligent ce Père Noël !

Alors , je ne sais pas qui a dit que Dylan n' avait pas de vraie oeuvre littéraire derrière lui, mais moi je peux vous dire que le livre que je tiens entre les mains contient près de 1300 pages et  pèse plus d' un kilo et demi...

PS: Il y a quand même un petit mystère dans cette affaire.

Je me demande bien comment le Père Noël a fait pour savoir que j' aime lire les textes dans les 2 versions en même temps, en version originale et accompagnés de leur traduction...Peut-être qu' il a espionné ma bibliothèque ? ou alors mon blog ?

Notons que cette fois-ci il me pousse à aller encore plus loin car je lirai d' abord le texte anglais, puis sa traduction puis j' irai sur youtube écouter la chanson de vive voix...1,2 et 3 !!!

PS nº 2: 

Il y avait dans mes petits souliers également  UNE COLÈRE NOIRE de Ta-Nehesi Coates dont je ne sais à peu près rien...à suivre donc...Une découverte que je ferai grâce à ce Père Noel qui est toujours autant capable de me surprendre malgré son grand âge !

En tout cas, cette année, mon père Noél à moi était définitivement américain ( Santa Claus comme on dit là-bas...)

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26 novembre 2016 6 26 /11 /novembre /2016 10:10

Bonjour les amis,

Aujourd' hui je vous propose de fantasmer 35 secondes sur un document qui n' a pas été produit par un grand laboratoire de shampoings, ni réalisé par un célèbre photographe assisté par une armada de techniciens.

Il s' agit simplement d' une belle chevelure soyeuse qui se dénoue et qui se libère sous  nos yeux ébahis.Les 6 premières secondes de la vidéo sont magiques.

Ici tout y est...la longueur infinie, l' aspect soyeux, et les ondulations harmonieuses 

Admirez la magie de cette chevelure qui se dénoue peu à peu.

Et puis cette façon faussement innocente et ludique avec laquelle la demoiselle joue avec ses attributs capillaires

Que seraient les poètes sans la magie et la beauté que leur apportent les femmes ?

Qui doute encore que ce sont elles qui détiennent le vrai pouvoir ?

Mais ta chevelure est une rivière tiède, où noyer sans frissons l' âme qui nous obsède,et trouver ce néant que tu ne connais pas !

Stéphane Mallarmé-Poésies

 

PS: A contrario de cette simple scène filmée magnifiant la beauté des cheveux, vous vous souvenez tous de cette citation de Nabilla:

Allo ? allo ? T' es une fille et t' as pas de shampoing ? non mais allo quoi !

Et oui ! Nabilla, sans posséder le style puissant de Mallarmé, avait complètement raison elle aussi.

PS nº 2: J' en profite aussi pour vous remettre en mémoire un hommage néo-romantique de Saint- Preux intitulé YOUR HAIR, inspiré d' un poème de Baudelaire intitulé La chevelure.

Les arrangements sont exagérément sirupeux,à la sauce violons, mais le thème musical n' était pas si mal....On avait dansé quelques slows là dessus dans les années 70, en citant quelques vers de Baudelaire à nos jeunes partenaires  de l' époque,sur la piste de danse de la discothèque, pour essayer d' avoir l' air fin,sensible, cultivé et romantique...-)

 

PS nº 3:Bon, pour ceux qui ne se rappellent vraiment plus qui était Saint Preux, voici le morceau qui l' avait rendu célèbre...DABADA ...DABADA... OUAAA !!!..Ça vous dit quelque chose ?

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12 novembre 2016 6 12 /11 /novembre /2016 08:02

Leonard Cohen vient de nous dire au revoir à l' âge de 82 ans.Celui qui a mené une carrière exemplaire de poète et troubadour, loin des vanités du monde du spectacle, avait sorti son dernier album il y a moins d' un mois.Un disque en forme de testament.

Cohen avait perdu en Juillet dernier Marianne, celle qui fut sa muse et compagne durant de nombreuses années.Marianne est partie emportée par une leucémie.

Marianne vivait désormais en Suède et quelques jours avant son décès le poète canadien lui avait envoyé ces quelques mots.

'Well Marianne it's come to this time when we are really so old and our bodies are falling apart and I think I will follow you very soon. Know that I am so close behind you that if you stretch out your hand, I think you can reach mine,"

"'And you know that I've always loved you for your beauty and your wisdom, but I don't need to say anything more about that because you know all about that. But now, I just want to wish you a very good journey. Goodbye old friend. Endless love, see you down the road.'"

« Nous sommes arrivés au point où nous sommes si vieux que nos corps tombent en lambeaux, et je pense que je te rejoindrai bientôt. Sache que je suis si près derrière toi, que si tu tends la main tu pourras atteindre la mienne. Et tu sais que j’ai toujours aimé ta beauté et ta sagesse, et je n’ai pas besoin d’en dire plus parce que tu sais tout cela. Je veux seulement te souhaiter un très beau voyage. Au revoir, ma vieille amie. Mon amour éternel. Rendez-vous au bout du chemin. »

je n' ai rien à ajouter aux paroles d' un poète qui dit au revoir de la plus tendre des manières à celle qui fût sa muse éternelle.

 

Photo de Marianne au dos de la pochette du disque SONGS FROM A ROOM

Photo de Marianne au dos de la pochette du disque SONGS FROM A ROOM

Au revoir Leonard...Nous reste ta voix tranquille, profonde et sereine, pleine d' amour, d' humanité et de sagesse, pour nous tenir chaud comme un bon feu de bois au coeur de l' hiver.

So long...

Like a bird...
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15 octobre 2016 6 15 /10 /octobre /2016 07:19

Bonjour les amis,

Dylan vient de recevoir le prix Nobel de littérature et l' académie de Stockholm vient donc de consacrer celui qui a été le poète et chanteur le plus emblématique des années 60.

Rosemar vient de signer un très bel article à propos de sa chanson BLOWIN IN THE WIND 

http://rosemar.over-blog.com/2016/10/bob-dylan.html

L' occasion pour moi aussi de partager avec vous quelques morceaux qui m' ont tenu chaud au coeur du temps de ma jeunesse.J' ai juste sélectionné 6 chansons dans un répertoire qui en compte plusieurs centaines.

Commençons par THE TIMES THEY ARE A CHANGIN' 

L' hymne de toute une jeunesse qui pensait tenir son destin entre les mains.Un simple troubadour prenait sa guitare pour chanter face au monde entier et face à la toute puissance de l' Amérique arrogante et triomphante que les temps allaient changer, que les simples citoyens allaient se lever pour réclamer plus de paix et de justice.

Les années 60 où l' amour pouvait enfin se déclarer en toute innocence, avec une extraordinaire fraîcheur...I WANT YOU

Un poète qui chantait contre la racisme et la discrimination.

HURRICANE avec des paroles que j' étudierai en prépa avec un assistant noir-américain de la Nouvelle Orléans pour nous faire la traduction...

Dylan qui chantait une Amérique ironique et cruelle qui pouvait frapper durement ceux qui sont montés au firmament et qui ont parfois manqué de modestie ou d' humanité.

How does it feel ? Comment on se sent , hein ?

Un Dylan qui a le sens de la métaphore: LIKE A ROLLING STONE

 

Dylan qui chante un monde dur et trompeur qui peut tout donner ...et tout reprendre...un monde dans lequel il ne faut pas avoir peur de tout recommencer à zéro...

IT'S ALL OVER NOW BABY BLUE...maintenant tout est terminé Baby Blue...Ne regarde plus derrière toi.

 

Et comme j' aime beaucoup cette chanson, je vous propose l' excellente version des THEM interprétée par le grand Van Morrison, l' indomptable lion irlandais

Les grandes chansons  passent bien les années...on leur trouve toujours un nouvel écho, une nouvelle résonance,un nouveau sens.

Aujourd' hui en 2016, ma jeunesse est passée et le monde est devenue bien plus laid qu' il ne l' était dans les années 60...Le poète, lui, nous dit qu' il faut reprendre le chemin de l' amour, de l' espoir...

Un poète qui nous rappelle qu' on pourra toujours trouver la force de se libérer...

I SHALL BE RELEASED...

Rien que du beau linge sur cette dernière vidéo extraite du film de Scorcese THE LAST WALTZ consacré au concert d' adieu du groupe THE BAND...Ringo Starr, Eric Clapton,Ronnie Wood, Van Morrison, Neil Young, Joni MItchel, Ronnie Hawkins,Neil Diamond, Dr John,etc..Sans oublier les musiciens du groupe THE BAND, à savoir: Rick Danko,Levon Helm,Garth Hudson,Richard Manuel et Robbie Robertson.

Un film que j' ai vu 3 ou 4 fois...tout comme Woodstock !..et une pochette de disque qui décorait ma petit piaule d' étudiant.

Paroles et traduction ici

http://www.bobdylan-fr.com/trad/ishallbereleased.html

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29 mai 2016 7 29 /05 /mai /2016 14:03

Bonjour les amis,

Vendredi soir c' était la fête de " graduación" de nos élèves de terminale.

C' est une cérémonie, un peu à l' américaine, qui compte avec la présence des professeurs, des élèves,de leurs parents, proches et amis venus assister à la remise du baccalauréat.

Un moment très émouvant de la vie scolaire où nous disons au revoir à des élèves que nous avons formé depuis 6 ans, depuis qu' ils avaient l' âge de 11 ans.

Ils sont entrés dans notre institution scolaire quand ils étaient encore des enfants et s' en vont après avoir appris les bases et les rudiments qui leur permettront de poursuivre une carrière universitaire.Certains seront médecins, d' autres ingénieurs, avocats, professeurs,infirmiers,etc...etc...

J' ai accompagné et participé à la formation de certains d' entre eux pendant 1, 2 ou 3 ans.Je les ai vu grandir, mûrir, affirmer leur personnalité peu à peu. Alors, que vous le vouliez ou pas mes amis,mais ce moment solennel de remise de titre qui clôt une étape importante de leur vie est très émouvant pour nous aussi.

Ce sont leurs professeurs principaux qui sont montés sur le podium et qui leur ont remis leur titre et leur ont adressé un dernier message .

L' un d' entre eux, professeur d' histoire, leur a cité un extrait de la déclaration d' indépendance des Etats-Unis où furent déclarés comme droits inaliénables la vie, la liberté et la recherche du bonheur.Il a mis une dernière fois en garde ses élèves de ne jamais commettre l' erreur d' oublier que c' est cette recherche du bonheur qui doit les guider.

Le professeur de Biologie,quant à lui, a fait projeter sur scène un petit document vidéo qu' il avait confectionné lui-même.Il avait peint un bateau sur lequel on voyait apparaître, un par un, la photo de chacun de ses élèves,pendant que passait une chanson de Lluis Llach composée sur un poème grec de kafavis intitulé ITHAQUE:

Voici ce poème traduit en français

Lorsque tu mettras le cap sur Ithaque,
fais de sorte que ton voyage soit long,
plein d'aventures et d'expériences.
Les Lestrygons et les Cyclopes,
et la colère de Poséidon ne crains,
ils ne se trouveront point sur ton chemin
si ta pensée reste élevée, si une émotion de qualité
envahit ton esprit et ton corps. Lestrygons Cyclopes,
et la fureur de Poséidon tu n'auras à affronter
que si tu les portes en toi,
si c'est ton âme qui les dresse devant toi.

Fais de sorte que ton parcours soit long.
Que nombreux soient les matins
oú - avec quel délice et quelle joie! -
tu découvriras des ports inconnus,
des ports nouveaux pour toi, et tu iras
t'arrêter devant les échoppes Phéniciennes
pour acquérir les belles marchandises
nacres, coraux,
ambres, ébènes
et des parfums voluptueux,
surtout beaucoup de parfums voluptueux;
et tu iras d'une ville Egyptienne à l'autre
pour apprendre, et encore apprendre, de la bouche des savants.

La pensée d'Ithaque ne doit pas te quitter.
Elle sera toujours ta destination.
Mais n'écourte pas la durée du voyage.
Il vaut mieux que cela prenne des longues années
et que déjà vieux tu atteignes l'île,
riche de tout ce que tu as acquis sur ton parcours
et sans te dire
qu'Ithaque t'amènera des richesses nouvelles.

Ithaque t'a offert le beau voyage.
Sans elle, tu n'aurais pas pri
s la route.
Elle n'a plus rien à te donner.

Et si tu la trouvais pauvre, Ithaque ne t'a pas trompé.
Sage à présent et plein d'expérience,
tu as certainement compris
ce que pour toi Ithaque
signifie.

Voici maintenant cette chanson qui fut passée pendant la remise des titres.

Les paroles sont en catalan et les sous.-titres sont une traduction en castillan ( ou en espagnol si vous préférez...).

Alors, bon vent à nos élèves....l' heure est arrivée pour eux de prendre le large, de découvrir le monde et ses merveilles, d' en surmonter les difficultés, et pourquoi pas, de le rendre meilleur...

Nous,les profs, on a fait avec amour ce qui était en notre pouvoir pour que l' avenir leur appartienne.

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14 février 2016 7 14 /02 /février /2016 08:54

Bonjour les amis,

Hier soir à la maison de la Culture de mon village un nouveau groupe nommé Quattro a présenté un premier travail d' adaptation et d' interprétations d' oeuvres du grand compositeur argentin Astor Piazzolla.

Soirée magique en compagnie du Grand Astor...

Sebastià ROIG,Le contrebassiste et saxophoniste du groupe Quattro a réadapté neuf oeuvres du grand maître argentin pour quartet piano-violon-violoncelle et saxophone ( ou contrebasse).

Ce fut une soirée absolument magique, musicalement très inspirée avec de très belles envolées lyriques tant au violon qu' au saxo...

Alejandra, l' interprète narratrice argentine récita avec ferveur les textes de ces chansons, avec son accent plein de charme et cette prononciation si particulière des argentins.

Soirée magique en compagnie du Grand Astor...
Soirée magique en compagnie du Grand Astor...
Soirée magique en compagnie du Grand Astor...

Voici le programme

- SOLEDAD

- CAFÉ 1930

- ADIOS NONINO

au sujet duquel Astor avait écrit:

"Este tema es el as lindo de mi vida...No sé si lo voy a mejorar, no creo..".

"C' est le plus beau thème de ma vie...je ne sais pas si je ferai mieux.Je ne le crois pas..."

- INVIERNO PORTEÑO

- BALADA PARA UN LOCO

- MILONGA EN RE

-ESCUALO

-MILONGA DEL ANGEL

-LIBERTANGO

Je vous mets en lien le thème de BALADA PARA UN LOCO...ballade pour un fou

Après une longue introduction pleine de poésie on entend le thème musical hyperconnu à partir de 1 minute 53 secondes.

Ça va tout de suite vous rappeller une très bonne reprise et adaptation de Julien Clerc...

Le concert a terminé avec le LIBERTANGO où cette fois-ci c' est le saxo qui a interprété le thème.

Votre serviteur était absolument en nage....ravi, sur un petit nuage...

Oui, durant plus d' une heure hier soir, l' âme du grand maître a plané sur la maison de la culture.

PS: Voici les paroles originales de ballade pour un fou:

Balada Para Un Loco

Las tardecitas de Buenos Aires tiene ese qué sé yo, ¿viste?
Salgo de casa por Arenales, lo de siempre en la calle y en mí,
cuando de repente, detrás de ese árbol, se aparece él,
mezcla rara de penúltimo linyera y de primer polizonte
en el viaje a Venus. Medio melón en la cabeza,
las rayas de la camisa pintadas en la piel,
dos medias suelas clavadas en los pies,
y una banderita de taxi libre en cada mano... Ja...ja...ja...ja...
Parece que sólo yo lo veo, porque él pasa entre la gente
y los maniquíes me guiñan, los semáforos me dan tres luces celestes
y las naranjas del frutero de la esquina me tiran azahares,
y así, medio bailando, medio volando,
se saca el melón, me saluda, me regala una banderita
y me dice adiós.

Ya sé que estoy piantao, piantao, piantao,
no ves que va la luna rodando por Callao
y un coro de astronautas y niños con un vals
me baila alrededor...
Ya sé que estoy piantao, piantao, piantao,
yo miro a Buenos Aires del nido de un gorrión;
y a vos te vi tan triste; vení, volá, sentí,
el loco berretín que tengo para vos.
Loco, loco, loco, cuando anochezca en tu porteña soledad,
por la ribera de tu sábana vendré, con un poema
y un trombón, a desvelar tu corazón.
Loco, loco, loco, como un acróbata demente saltaré,
sobre el abismo de tu escote hasta sentir
que enloquecí tu corazón de libertad, ya vas a ver.

Y así el loco me convida a andar
en su ilusión súper-sport,
y vamos a correr por las cornisas
con una golondrina por motor.
De Vieytes nos aplauden: Viva, viva...
los locos que inventaron el amor;
y un ángel y un soldado y una niña
nos dan un valsecito bailador.
Nos sale a saludar la gente linda
y el loco, pero tuyo, qué sé yo, loco mío,
provoca campanarios con su risa
y al fin, me mira y canta a media voz:

Quereme así, piantao, piantao, piantao...
trepate a esta
ternura de loco que hay en mí,
ponete esta peluca de alondra y volá, volá conmigo ya:
vení, quereme así piantao, piantao, piantao,
abrite los amores que vamos a intentar
la trágica locura total de revivir,
vení, volá, vení, tra...lala...lara
...

Et sur ce lien ci-dessous, il y a la traduction française de l' oeuvre

en vis-à-vis de chaque vers espagnol.

http://www.fabricehatem.fr/fh-medias/fruit/balada_para_un.pdf

Notez au passage que Julien Clerc a repris et gardé pour son adaptation le fameux "Je suis planté, planté, planté"....en dialecte argentin c' est "Estoy piantao, piantao, piantao ! "

En espagnol académique ce serait: Estoy plantado !

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