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6 octobre 2024 7 06 /10 /octobre /2024 06:06

Bonjour les amis,

Je reviens avec un peu de retard sur la polémique engendrée par les élections présidentielles au Venezuela.

Le CNE (Conseil national électoral) du Vénézuela a annoncé que Nicolás Maduro a remporté les élections avec 51,2 % et 5 150 092 voix. Le candidat de l'opposition, Edmundo González, a obtenu 44,2 % avec 4.445.978 voix, les autres ont obtenu 4,6 % avec 462.704 voix. Le nombre total de votes annoncés est de 10 058 774.

De l'amateurisme mathématique de la fraude électorale au Vénézuela...

Mais voici le problème, les pourcentages non arrondis montrent que :

- Maduro a obtenu 51,199997% du total des voix (presque exactement 52,2%) ,

- Edmundo Gonzáles a obtenu 44,199998% du total des voix (presque exactement 44,2%)

- D'autres ont obtenu 4,600003% du total des voix (presque exactement 4,6%)

Ainsi, les pourcentages non arrondis et les pourcentages arrondis de candidats sont presque exactement les mêmes. La probabilité que cela se produise lors d’une élection réelle est selon les mathématiciens de 0,000001 % (presque 1 sur 100 000 000), ce qui est proche de zéro.

OUI, LA PROBABILITE QUE DE TELLES COINCIDENCES SE PRODUISENT EST DE UN SUR CENT MILLIONS.

Pour vous donner une idée de l'invraisemblance de ce résultat la probablilité que vous gagniez un premier prix du loto avec une grille simple est de 1 sur 13 millions.

A noter qu'il y a 3 candidats et que cette énorme coincidence se reproduit avec les 2 autres également.

Donc la fraude est pratiquement certaine, à moins que Maduro ait touché le super-super-super BINGO du siècle pour ne pas dire du millénaire !

Ces résultats montrent que le CNE a fabriqué de manière amateure des chiffres de vote basés sur des pourcentages arrondis prédéterminés sans tenir compte du fait que la probabilité que les pourcentages non arrondis soient identiques aux pourcentages arrondis est proche de zéro.

Par exemple lors des élections présidentielles américaines de 2020, lorsque les pourcentages sont arrondis; Joe Biden a obtenu 51,3 % (81 283 501 voix sur un total de 158 429 631) tandis que Donald Trump a obtenu 46,8 % (74 223 975 voix sur un total de 158 429 631). Mais les pourcentages exacts non arrondis sont les suivants : Joe Biden a obtenu 51, 305 744 % tandis que Donald Trump a obtenu 46, 849 806 % du total des voix. Les chiffres étendus des pourcentages non arrondis lors d’une élection ordinaire ressembleraient à ceci. Pas comme 51,299999% ou 46,800001%.

Méthodologie de la fraude : le CNE a multiplié les pourcentages exacts prédéterminés qu'il a choisis au préalable par le total prédéterminé des votes pour obtenir des résultats individuels. Les résultats individuels bruts ne sont naturellement pas des nombres arrondis, ils ont donc dû arrondir les résultats bruts non arrondis pour obtenir les votes individuels finaux.

 

Bref, ce sont des vrais amateurs...Si on a décidé de mentir, encore faut-il le faire avec intelligence et crédibilité.

https://www.lemonde.fr/sciences/article/2024/09/11/au-venezuela-comme-ailleurs-les-dictateurs-ne-sont-pas-bons-en-maths_6312177_1650684.html

Nota Bene: Tout d'abord je remercie mon ami L'Hatem qui avait attiré mon attention sur l'invraisemblance mathématique de ces résultats.

En deuxième lieu, et pour faire bonne mesure, ces manipulations très grossières ne me font pas oublier que ce pays est aussi victime d'une guerre économique des Etats-Unis qui n'aide en rien le retour à la démocratie.

Extrait d'un article du Monde Diplomatique:

"À travers ses efforts pour renverser le président Nicolás Maduro, Washington aura fait la démonstration qu’il est possible de détruire un pays sans canons. Lorsque l’on dispose du privilège exorbitant d’infliger des sanctions à d’autres nations, il devient possible d’en ruiner l’économie, d’en anéantir l’appareil d’État, d’en briser la société."...

Vous pourrez lire la totalité de l'article sur le lien ci-dessous.

A noter également cet autre article plus récent de l'INTERCEPT (que m'a envoyé Caius que je remercie également), un article très critique avec l'interventionnisme américain.

Traduction française de l'article de l'INTERCEPT:

"LES SANCTIONS AMÉRICAINES ONT DÉVASTÉ LE VENEZUELA. EN QUOI CELA RENFORCE-T-IL LA DÉMOCRATIE ?
Dans le chaos qui a suivi la réélection contestée de M. Maduro, l'argument selon lequel la politique des États-Unis a fonctionné au Venezuela n'est plus très convaincant.
Par Aída Chávez

Le président Nicolas Maduro semble déterminé à survivre aux dernières élections au Venezuela.

L’opposition avait de grands espoirs lorsque l’ex-diplomate Edmundo González Urrutia a remplacé à la dernière minute María Corina Machado, qui n’avait pas le droit de se présenter, mais l’autorité électorale du gouvernement vénézuélien a annoncé une victoire de Maduro, avec une marge de 51,21 pour cent contre 44,2 pour cent. Invoquant des résultats frauduleux, l’opposition a déclaré sa propre victoire, plaçant le Venezuela au bord d’une crise politique.

Washington s’est immédiatement emparé de l’élection contestée. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a appelé le gouvernement à procéder à une vérification du vote, puis a publié jeudi une déclaration déclarant l’opposition victorieuse et appelant à une « transition respectueuse et pacifique, conformément à la loi électorale vénézuélienne et aux souhaits du peuple vénézuélien ». Des membres éminents du Congrès, comme le sénateur Chris Murphy, démocrate du Connecticut, parcourent déjà le circuit médiatique pour saluer les actions de l’administration Biden pour défendre la démocratie au Venezuela.

Cependant, à la lumière de la victoire déclarée de Maduro et des conséquences chaotiques des élections contestées, la thèse selon laquelle la politique américaine a fonctionné au Venezuela reste fragile. Au lieu de cela, Washington a adopté une politique de sanctions intenses – mise en œuvre sous le président Donald Trump et largement poursuivie par le président Joe Biden – comme moyen de faire pression sur la population en général pour forcer Maduro à quitter ses fonctions. Cet objectif n’a jusqu’à présent pas été atteint, même s’il a dévasté l’économie du pays, entraînant la mort de dizaines de milliers de Vénézuéliens et forçant des millions d’autres à fuir – alimentant ainsi la crise migratoire à la frontière américaine.

« Comment pouvons-nous blâmer les demandeurs d’asile qui fuient le désespoir et la pauvreté si nous contribuons au désespoir et à la pauvreté auxquels ils tentent d’échapper ? » a déclaré le représentant démocrate Greg Casar du Texas à The Intercept. « En fin de compte, ce que nous avons constaté dans la pratique, c’est que nous n’obtenons généralement pas la liberté de la presse, les élections libres et équitables et la transparence que nous réclamons. Ce que nous finissons par avoir, ce sont des gens ordinaires plus affamés.

Casar a ajouté que l’approche américaine en matière de sanctions signifie que « nous nous condamnons à continuer à étrangler les économies des autres pays ». Nous faisons du mal aux gens de ces pays, a-t-il déclaré, « cela finit par nous faire du mal aussi parce que nous sommes tous interconnectés ».

Comme l’a récemment rapporté le Washington Post, les sanctions sectorielles américaines contre l’industrie pétrolière du Venezuela ont contribué à l’une des contractions économiques les plus graves jamais enregistrées en temps de paix, bien plus grave que la Grande Dépression. En conséquence, plus de 7 millions de Vénézuéliens ont été contraints de fuir le pays, déclenchant la plus grande crise migratoire de l’hémisphère occidental.

L’administration Biden a temporairement autorisé un certain allègement des sanctions, assouplissant les restrictions pour permettre au Venezuela d’exporter davantage de pétrole et de gaz, en échange de la promesse d’« élections libres et équitables ». En avril, Biden a réimposé des sanctions plus larges, tout en autorisant l’octroi de licences au cas par cas.

"Sans les sanctions, le Venezuela aurait connu une grande crise économique au cours de la dernière décennie, mais cela aurait ressemblé davantage aux autres grandes crises économiques en Amérique latine et même de l'histoire antérieure du Venezuela", a déclaré Francisco Rodríguez, un Vénézuélien. économiste et professeur qui était auparavant chef du conseil économique et financier de l'Assemblée nationale vénézuélienne. "Cela n'aurait pas été comme ce que nous avons vécu."

Le célèbre anti-migrants Trump a approuvé les sanctions imposées par John Bolton contre le Venezuela malgré les mises en garde de nombreux responsables du gouvernement américain et d’autres pays d’Amérique latine qui ont averti la Maison Blanche que la région ne pourrait pas gérer la vague migratoire qui a suivi. Aujourd’hui, les Vénézuéliens constituent l’un des plus grands groupes de migrants à la frontière sud et en transit à travers l’Amérique centrale (en vertu des sanctions supplémentaires imposées par Trump et maintenues par Biden, en plus du tristement célèbre embargo de longue date, le nombre de migrants en provenance de Cuba a également augmenté). Mercredi, le président colombien Gustavo Petro a appelé l’administration Biden à mettre fin aux mesures « inhumaines », ajoutant que les sanctions ne feraient qu’engendrer davantage de faim et de violence.

Les sanctions sont devenues un outil de plus en plus populaire dans la politique étrangère américaine, car elles sont perçues comme moins coûteuses qu’une guerre pure et simple ou une guerre par procuration. Les experts des Nations Unies ont fait valoir que ces mesures coercitives équivalaient à une guerre économique et que les civils touchés par les sanctions « méritent les mêmes protections que les Conventions de Genève accordent aux personnes en guerre ».

Le Venezuela offre un excellent exemple de la manière dont les sanctions sont essentielles aux stratégies américaines de changement de régime. La sagesse conventionnelle veut que les citoyens vivant dans un contexte de déclin économique soient plus susceptibles de blâmer leurs propres dirigeants – dont ils peuvent constater les échecs – que les analyses économiques montrant l’impact des sanctions imposées par une puissance étrangère sur le PIB. Cette stratégie a été succinctement articulée dans un câble du Département d’État de 1960 concernant l’objectif de l’embargo sur Cuba :

« Si une telle politique est adoptée, elle devra être le résultat d'une décision ferme qui exigera une ligne d'action qui, tout en étant aussi adroite et discrète que possible, fera les plus grandes percées pour refuser de l'argent et des fournitures à Cuba, pour diminuer les salaires monétaires et réels, pour provoquer la faim, le désespoir et le renversement de l'État.. »

La seule manière de « s’aliéner le soutien interne » à Fidel Castro, affirmait le Département d’État, était de « provoquer un désenchantement et une désaffection fondés sur l’insatisfaction et les difficultés économiques ».

Cela est valable pour Maduro, qui a directement fait campagne contre les sanctions américaines, mais qui a vu plusieurs années de difficultés économiques éroder les niveaux globaux de soutien à son gouvernement.

Les dirigeants de l'opposition vénézuélienne, en revanche, sont bien conscients que les sanctions économiques leur profitent électoralement, à condition qu'ils ne fassent pas de phrases soutenant la punition collective de leurs propres citoyens par les États-Unis. Dans une interview de juin, González Urrutia a faussement affirmé que le Les sanctions sectorielles imposées par les États-Unis sur une grande partie de l’économie vénézuélienne « ne sont pas dirigées contre le pays » mais visent simplement les responsables du gouvernement. Corina Machado, la militante conservatrice à la tête de l’opposition, a également affirmé à tort que Maduro était le seul responsable de la crise économique.

Alors que le Venezuela éclatait en manifestations au lendemain du vote, Rodríguez a fait valoir que l’influence des sanctions américaines pourrait durcir à la fois la position de Maduro et celle de l’opposition. « Le gouvernement est également intransigeant, bien sûr, mais je pense que cela rend la conclusion d’un accord beaucoup plus difficile, car l’opposition se considère soutenue par les États-Unis », a déclaré Rodríguez.

Les décideurs politiques pourraient ressentir le besoin d’intensifier les sanctions contre le Venezuela dans les semaines à venir à mesure que Maduro s’implique, en espérant que cela stimulera le changement qu’ils recherchent. Mais lorsqu’on lui a demandé si les sanctions imposées par les États-Unis finiraient par fausser le processus démocratique dans d’autres pays, Casar a reconnu que « cela finit par devenir vraiment compliqué, et il est difficile de voir où ce désordre nous mène ».

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1 septembre 2024 7 01 /09 /septembre /2024 11:34

Bonjour les amis,

Les récentes élections vénézueliennes ont donné lieu à de très vives polémiques concernant la légitimité de la victoire de Nicolas Maduro.

Le régime vénézuélien  aurait pu y mettre un terme en montrant tout simplement les actes des procès verbaux de ces élections mais il n'en a rien fait.

Au lieu de cela le pays vit une terrible répression qui a déjà fait une trentaine de morts et des opposants sont jetés en prison.

L'Union européenne, les Etats-Unis et la plus grande majorité des pays sud-américains ne reconnaissent pas la victoire de Maduro. A noter que l'Espagne avait envoyé son ex-président José Luis Zapatero comme observateur international et que celui-ci réclame également que le régime vénézuélien montre au monde entier les procès-verbaux de ces dernières élections.

La cheffe de l’opposition Maria Corina Machado et le candidat de l’opposition Edmundo Gonzalez dans une manifestation, mardi 30 juillet, à Caracas.

La cheffe de l’opposition Maria Corina Machado et le candidat de l’opposition Edmundo Gonzalez dans une manifestation, mardi 30 juillet, à Caracas.

J'ai commencé hier la lecture d'un essai cosigné par Isabelle Mandraud et Julien Théron intitulé LE PACTE DES AUTOCRATES.

L'inquiétante dérive antidémocratique du monde...

Voici la présentation de l'éditeur:


Quelle que soit l’issue de la guerre déclenchée par Vladimir Poutine en Ukraine en 2014 et amplifiée en février 2022, l’autocratisation du monde est en marche. Si le chef du Kremlin se veut le porte-voix de la transformation de l’ordre international fondé sur les droits de l’homme, il n’est pas le seul à mener la bataille : la Chine et l’Iran sont ses principaux alliés dans cette entreprise. D’autres pays profitent du mouvement pour conforter leurs intérêts : l’Inde, la Turquie, le Venezuela, l’Égypte, la Birmanie, le Mali…
Ces régimes s’organisent pour se protéger mutuellement, jusqu’à former une « internationale autocratique ». Ils votent de concert aux Nations unies, coopèrent sur le plan sécuritaire, mutualisent la propagande, développent leurs échanges commerciaux, se fournissent en armes les uns auprès des autres, nouent des alliances militaires.
Dans cette enquête inédite, les auteurs exposent les coulisses d’un pacte implicite fondé sur de multiples accords entre autocrates pour transformer l’ordre international. Leurs alliances ne les empêchent pas de se confronter les uns aux autres. Ce panorama mondial souligne les risques pour les Occidentaux, travaillés par leurs propres faiblesses, qui prennent à peine conscience du danger.
Face aux attaques incessantes qui la visent, la démocratie a-t-elle un avenir ?
Isabelle Mandraud est journaliste et cheffe adjointe du service international du Monde. Ex-correspondante en Russie, et auparavant correspondante pour le Maghreb, elle est l’auteure de Du djihad aux urnes. Le parcours singulier d’Abdelhakim Belhadj (Stock, 2013) et coauteure de Poutine. La stratégie du désordre jusqu’à la guerre (Tallandier, 2022).
Julien Théron est politiste, docteur en philosophie et enseignant à la Paris School of International Affairs de Sciences Po. Auparavant chercheur en sécurité européenne au Norwegian Institute for Defence Studies et enseignant aux universités Versailles-Saint-Quentin et Paris II Panthéon-Assas, il est coauteur de Poutine. La stratégie du désordre jusqu’à la guerre (Tallandier, 2022).

Dès les premières lignes de cet essai les auteurs nous remettent en perspective les 25 dernières années que nous venons de vivre. Extrait.

" En dix ans, le monde a changé de visage : l’autocratisation avance. Les démocraties, dont le nombre avait atteint un pic de quarante-deux pays en 2012, ont régressé au plus bas niveau depuis vingt-cinq ans, et ne sont plus que trente-quatre. La population mondiale dirigée par un gouvernement autocratique est passée de 49 % en 2011 à 70 % en 2021, soit 5,4 milliards de personnes. Pis, plus d’un quart des habitants de la planète vit sous le joug d’un régime fermé. Seuls 8 % évoluent dans une « démocratie pleine »
où les libertés civiles et politiques sont respectées, le gouvernement fonctionne, les médias sont indépendants et variés, les contre-pouvoirs s’expriment, la justice est indépendante et effective."

Alors avouez que cette évolution est quand même alarmante, pour ne pas dire vertigineuse. On a toujours l'impression que nos modèles démocratiques avec la séparation des 3 pouvoirs finiront par s'imposer de manière universelle. Et bien, les 25 dernières années nous démontrent que ce n'est pas le cas. 

Vous vous souvenez tous de cette phrase de Winston Churchill qui n'a rien perdu de sa perspicacité :

" La démocratie est le pire système de gouvernement, à l'exception de tous les autres qui ont pu être expérimentés dans l'histoire."

8% seulement de la population mondiale qui bénéficie d'un modèle démocratique digne de ce nom ça signifie que nous sommes l'exception qui confirme la règle suivant laquelle cette planète est majoritairement gouvernée de manière autoritaire, ce qui n'augure rien de bon pour la paix et pour le devenir même d'une humanité qui doit affronter ENSEMBLE de grandes crises inévitables comme celles du changement climatique et de l'épuisement des ressources.

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