Bonjour les amis,
J'ai découvert ce matin une archive de l'INA, très pertinemment commentée par Augustin Trapenard, dans laquelle Vladimir Nabokov répond à Bernard Pivot à une question au sujet de son roman LOLITA.
NB: Vous pourrez apprécier au passage la qualité de l'expression de Nabokov: le français était sa 3 ème langue (la première étant le russe et la seconde l'anglais).
Mon archive préférée : Augustin Trapenard et Vladimir Nabokov | INA
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J'avais lu le livre et j'avais vu également l'adaptation cinématographique de Stanley Kubrik. Le gros problème c'est que Kubrik en apportant sa touche géniale personnelle a créé un archétype planétaire de la "nymphette sexualisée", qui ne correspond pas tout à fait à l'idée originale de son créateur.
Et là, il faut avouer que la mise au point de Nabokov est nécessaire. C'est la beauté innocente de Lolita, et non sa "perversité" qui hante l'esprit obsédé et torturé d'Humbert.
Nabokov rappelle dans un français absolument précis, rigoureux et délicieux que:
" Les sens de Lolita ne s'éveillent jamais sous les caresses d'Humbert Humbert."
Lolita est une jeune victime vampirisée par Humbert et si elle devait raconter elle-même son expérience une fois atteint son âge adulte on aurait un témoignage très proche du livre autobiographique de Vanessa Springora auquel j'avais consacré un article que vous pourrez lire sur le lien ci-dessous.
http://alea-jacta-est-ex-posteur.over-blog.com/2020/03/le-consentement.html
Finalement, et c'est un énorme paradoxe, Nabokov a créé un archétype littéraire universel, mais les différentes représentations et illustrations ultérieures en ont complètement dévoyé le caractère.
LOLITA est comme n'importe quelle enfant de son âge, innocente et enjouée, et le drame qu'elle va vivre n'existe qu'à cause du regard que Humbert porte sur elle.
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