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19 août 2023 6 19 /08 /août /2023 16:59

Bonjour les amis,

Je viens de terminer la lecture de PORCA MISERIA un livre autobiographique de Tonino Benacquista, écrivain et scénariste, né en France de parents italiens.

Ce titre il faut l'expliquer. "Porca miseria" est un juron que les italiens lâchent quand ils sont vivement contrariés. On pourrait traduire cette locution en français par " Bon sang ! ". Mais ce juron contient aussi le mot "misère", cette maudite misère qu'essaient de fuir les immigrés.

Voici un résumé du livre fait par l'éditeur:
« Les mots français que j’entends ma mère prononcer le plus souvent sont cholestérol et contrariété. Je m’étonne qu’une femme ayant tant de mal à amadouer sa langue d’adoption puisse connaître deux termes selon moi si savants. Contrariété l’emporte de loin. Elle finit par se l’approprier comme s’il la débarrassait du devoir d’aller mieux, et qu’une fois prononcé, rien ne l’obligeait à développer, tout était dit, contrariété.
Les soirs où l’affrontement avec son mari devient inévitable, elle assène le mot ruine, en italien, c’est la note la plus aiguë de son lamento, la rouiiiina, dont le sens est sans équivoque : c’est l’émigration, le départ maudit, la faute originelle, la source de tous ses maux, la contrariété suprême. »
En 1954, la famille Benacquista quitte l’Italie pour s’installer en banlieue parisienne. Les parents, Cesare et Elena, connaîtront le sort des déracinés. Dans ce bouleversant récit des origines, leur petit dernier, Tonino, restitue avec fantaisie cette geste. Il raconte aussi les batailles qui ont jalonné sa conquête de la langue française.
Avec Porca miseria, Tonino Benacquista trace la lumineuse trajectoire d’un autodidacte que l’écriture a sauvé des affres du réel.
"

Voici ce qu'écrit Palamède sur la fiche Babelio consacrée à ce livre:

"Un ressentiment réciproque des parents que l'un noie dans l'alcool et l'autre dans la dépression, un naufrage parental dont les enfants sont les premiers à pâtir, voilà ce que raconte Tonino Benacquista dont l'immigration d'Italie en France de ses parents dans les années 50 n'a pas rempli ses promesses, bien au contraire. Pourtant pour le benjamin de la fratrie, le seul des cinq enfants à être né en France, si le constat est amer face à ceux qui ne lui ont transmis aucune culture, que d'ailleurs ils n'avaient pas, le salut, l'ouverture au monde passera par la littérature. Une littérature qui s'est d'abord refusée à lui, incapable qu'il était d'ouvrir un livre pendant une partie de sa scolarité, tout en aimant déjà, ce qui est pour le moins paradoxal, écrire des histoires. Des histoires qu'on ne peut qu'aimer, comme celle de sa famille, avec ses mélancolies, ses bas et ses hauts, ses hontes et ses fiertés. Parce que qu'il se livre sur une profonde dépression arrivée au moment du succès, ou qu'il réécrive l'histoire de ses parents sous un jour plus favorable pour leur rendre hommage, car dit-il : « Se livrer au plaisir de l'extrapolation, c'est se consoler du talent que la vie n'a pas eu. » Tonino est un merveilleux conteur qui par la force de son humour et la finesse de son imagination nous séduit irrésistiblement."

 

J'ai dévoré ce livre et j'y ai retrouvé tellement d'éléments de ma vie personnelle ou de personnes qui me sont proches que, parfois, il m'arrivait de faire une petite pause de lecture.

J'ai sélectionné deux extraits.

D'abord un premier dans lequel l'auteur parle de l'une de ses soeurs qui est retournée vivre en Italie…

"Anna va choisir la voie exactement symétrique. Il est dit que dans une
famille d’immigrés de trois enfants et plus il s’en trouve toujours un pour retourner au bled. À l’occasion de vacances dans son village natal, elle rencontre son futur mari. Pas un Turinois, ni un Sicilien, mais un gars du cru. Comment s’en étonner ? Avec lui, elle rebâtira la maison même où elle a vu le jour, et où elle vivra le reste de sa vie. Comme si elle reprenait son histoire là où elle avait été interrompue et que ce passage en France était une ellipse enfin refermée. La voilà de retour."

Et voici un deuxième extrait qui raconte quand le père prépare le départ en vacances au pays natal:

"La veille il a pris soin de glisser dans nos bagages des plaquettes de
chocolat et des paquets de café en vue de passer pour un parent prodigue
aux yeux de la famille. Laquelle fait semblant de s’émerveiller au lieu de le
rassurer : les Italiens ne souffrent d’aucune privation. Il ne réalise pas qu’il
fait preuve de la même condescendance que son frère américain à son égard
quand il lui envoie un billet de dix dollars dans un courrier…."

J'ai une petite anecdote personnelle au sujet du café et du chocolat que mes parents également apportaient aux amis et aux voisins restés au pays.

Un jour, alors que j'avais une dizaine d'années, j'ai surpris une conversation en italien entre deux voisines de mon grand-père paternel. L'une d'entre elles disait à l'autre qu'elle n'aimait pas le café torréfié à la française, et comme elle n'arrivait pas à se résoudre à jeter ce café que mes parents lui avaient offert (car ça aurait quand même été dommage) elle l'incorporait peu à peu " à petites doses" en le mélangeant avec son café italien habituel...Tout ça pour ne pas gâcher la marchandise !

Mes parents étaient loin de s'imaginer que leur café était "éliminé" à petites doses!....🤣🤣🤣

 

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20 juin 2023 2 20 /06 /juin /2023 08:38

Bonjour les amis,

J'ai découvert ce matin une archive de l'INA, très pertinemment commentée par Augustin Trapenard, dans laquelle Vladimir Nabokov répond à Bernard Pivot à une question au sujet de son roman LOLITA.

NB: Vous pourrez apprécier au passage la qualité de l'expression de Nabokov: le français était sa 3 ème langue (la première étant le russe et la seconde l'anglais). 

J'avais lu le livre et j'avais vu également l'adaptation cinématographique de Stanley Kubrik. Le gros problème c'est que Kubrik en apportant sa touche géniale personnelle a créé un archétype planétaire de la "nymphette sexualisée", qui ne correspond pas tout à fait à l'idée originale de son créateur.

Et là, il faut avouer que la mise au point de Nabokov est nécessaire. C'est la beauté innocente de Lolita, et non sa "perversité" qui hante l'esprit obsédé et torturé d'Humbert.

Nabokov rappelle dans un français absolument précis, rigoureux et délicieux que:

" Les sens de Lolita ne s'éveillent jamais sous les caresses d'Humbert Humbert."

Lolita est une jeune victime vampirisée par Humbert et si elle devait raconter elle-même son expérience une fois atteint son âge adulte on aurait un témoignage très proche du livre autobiographique de Vanessa Springora auquel j'avais consacré un article que vous pourrez lire sur le lien ci-dessous.

http://alea-jacta-est-ex-posteur.over-blog.com/2020/03/le-consentement.html

Finalement, et c'est un énorme paradoxe, Nabokov a créé un archétype littéraire universel, mais les différentes représentations et illustrations ultérieures en ont complètement dévoyé le caractère.

LOLITA est comme n'importe quelle enfant de son âge, innocente et enjouée, et le drame qu'elle va vivre n'existe qu'à cause du regard que Humbert porte sur elle.

James Mason dans le rôle d'Humbert

James Mason dans le rôle d'Humbert

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16 juin 2023 5 16 /06 /juin /2023 06:55

Bonjour les amis,

Je viens de finir la lecture du dernier livre d'Eric Naulleau consacré à la leader écologiste Sandrine Rousseau, championne indiscutable de la pensée wokiste en France.

Quand Eric Naulleau taille un beau costard à Sandrine Rousseau...

Voici le résumé de l'éditeur :
Sandrine Rousseau est ce qu'on appelle " une bonne cliente ". On se l'arrache autant pour ses punchlines provocatrices (quand elle appelle " à changer de mentalité pour que manger une entrecôte sur un barbecue ne soit plus un symbole de virilité ") que pour ses bourdes (quand elle juge qu'accueillir des terroristes afghans en France permet de mieux les surveiller). Pour le plus grand profit des médias et de l'intéressée. Mais derrière le cirque médiatique, Sandrine Rousseau travaille à l'avènement d'un inquiétant modèle de société.
Dans ce pamphlet, Eric Naulleau montre que le " rousseau­isme " est un sectarisme aux relents totalitaires : il déconstruit la déconstructrice à partir de l'analyse serrée de ses propos, de ses écrits politiques et même de son unique roman. La reine est nue.

Voici un entretien dans lequel Naulleau parle de son livre.

Naulleau commence son livre en montrant comment Rousseau a évincé Julien Bayou en lui intentant un bien mauvais procès médiatique alors qu'il n'y avait même pas l'amorce d'un début de commencement d'enquête judiciaire. La suite des événements démontrera qu'il n'y avait rien...absolument rien...que la compagne de Julien Bayou était victime de ce qu'on appelle depuis plus de 2000 ans un chagrin d'amour.

Les chagrins d'amour ne sont pas exclusivement provoqués par les hommes ni par le  système patriarcal tant pourfendu par Rousseau. Bayou a  été évincé d'une manière absolument ignoble, inadmissible en démocratie où c'est toujours l'accusé qui doit bénéficier du doute. En ce qui concerne Bayou le dossier est vide...rumeurs, témoignages de supposés spécialistes qui ne l'ont même pas fréquenté...Bayou aurait été coupable, tenez-vous bien, de chantage affectif...C'est effarant !

Il n' y aura pas de procés...et même pas d'enquête interne ! C'est le comble !

Ensuite Naulleau développe dans son livre avec talent et humour toutes les contradictions et les incohérences dans lesquelles Rousseau s'empêtre éhontément, poussée par son carriérisme désinhibé.

En fait quand on lit ce pamphlet on est étonné que Rousseau ait pu arriver si loin en politique et que ses positions caricaturales ne l'aient pas renvoyé dans le néant. Sandrine Rousseau continue d'exister politiquement et ça c'est un signe de nos temps où prévalent le tintamarre et la culture du buzz relayées efficacement par les médias. Peu importe ce que vous dites, pour exister il faut faire du bruit constamment.

On pourrait reprocher à Naulleau de ne pas se lancer dans une analyse complète et exhaustive de la pensée de Sandrine Rousseau même si celle-ci n'existe pas vraiment de manière personnelle: en fait Rousseau ne fait que repomper toutes les mauvaises idées venues d'Outre-Atlantique. Elle n' a jamais théorisé sa pensée par écrit mais par contre elle est une synthèse parfaite de toute la doctrine Woke.

Le livre s'attarde trop à mon goût sur le clash entre Angot et Rousseau dans lequel Angot n'admet pas que d'autres personnes s'approprient de sa douleur de femme violée et victime d'inceste. 

Naulleau en profite pour égratigner d'autres auteurs complètement surcotés comme Annie Ernaux et Christine Angot, Il nous parle des autres écrivains qui ont bien plus de talent mais qui ont subi injustement les foudres inquisitoriales des néo-féministes comme Philip Roth qui n'aura jamais le Nobel car souffrant à tort de l'étiquette de misogyne.

 

Le livre a le mérite de nous mettre en garde contre les dangers du Rousseauisme qui sont en tout point comparables à ceux de l'inquisition et des systèmes totalitaires et liberticides. Si le rousseausime était mis en pratique nous arriverions à une société où régnerait l'autocensure et dans laquelle les idées dissonantes ne pourraient même plus s'exprimer, une société qui détruirait systématiquement tout son patrimoine culturel et artistique car n'importe quelle oeuvre du passé serait considérée comme une offense insupportable par certaines minorités...

L'humour est souvent  la meilleure manière de lutter contre cette dérive rétrograde et destructrice et le livre de Naulleau n'en manque pas. Je me suis bien marré en le lisant. Comme si c'était du San Antonio...ça fait du bien.

Je terminerai avec une caricature qui n'est pas dans le livre et qui me fait bien rigoler.

NB: Bien évidemment Sardine Ruisseau n'a jamais prononcé la phrase reproduite ci-dessous....simplement cette caricature pousse sa logique jusqu'au bout...

 

 

 

Quand Eric Naulleau taille un beau costard à Sandrine Rousseau...
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27 mai 2023 6 27 /05 /mai /2023 09:17

Bonjour les amis,

La semaine dernière j'ai appris avec tristesse la disparition d'Ari Boulogne, le fils qu'Alain Delon n'a jamais reconnu. J'avais un vague souvenir de son histoire complètement hors-normes et je me suis replongé dans une interview d'Ardisson qui date de 2001, et qui m'a, cette fois-ci, profondément ému et bouleversé.

La tragédie d'Ari Boulogne a commencé au moment même de sa venue au monde, le 11 août 1962: fils de Christa Päffgen, dite Nico, actrice, mannequin, chanteuse – principalement issue du Velvet Underground – et l'une des muses d'Andy Warhol et, d'après Nico, Ari était le fils d'Alain Delon. Ses parents s'étaient rencontrés lors du tournage de PLEIN SOLEIL, alors que l'acteur français était partenaire officiel de Romy Schneider. Mais Delon a toujours refusé de reconnaître le nouveau-né, malgré les ressemblances faciales claires, presque indubitables, entre les deux.
Ainsi, les premières années d'Ari se passent dans l'environnement bohème de sa mère, entre la « cour » de Warhol (l'artiste aux multiples facettes le filme brièvement dans Chelsea Girls) et ses engagements cinématographiques successifs. Ari vivra sa première enfance, au fil des années, dans un environnement marqué par l'addiction grandissante de sa mère à l'héroïne. Ce mode de vie étant inapproprié pour un mineur, Nico l'a confié, dans un premier temps, à sa grand-mère maternelle (le grand-père quant à lui était opiomane et avait même connu Gandhi !). Mais sa grand-mère maternelle a rapidement commencé à souffrir de la maladie de Parkinson. Puis, le petit Ari a été accueilli un temps par Édith Boulogne, la mère de Delon, qui lui a également donné son propre nom de famille, qui était en fait celui de son second mari. La mère de Delon a toujours déclaré que "personne ne peut m'enlever la certitude qu'Ari est le fils de mon fils".
Une "évidence" devant laquelle Delon est resté impassible.

Avec sa mère, Ari s'est lié à nouveau, plus tard, mais la coexistence n'a pas non plus été fructueuse : Nico lui a inculqué très tôt ses mauvaises habitudes psychotropes avant de se retirer à Ibiza, où elle est décédée en 1988 d'une hémorragie cérébrale, provoquée par une chute de vélo.

Livré à lui-même, Ari désormais adulte s'est essayé au cinéma, où il n'a décroché que des seconds rôles dans une poignée de films, et à la photographie, où il a obtenu un peu plus de succès. Succès très relatif, en tout cas. Il a même pu arrêter temporairement la consommation d'héroïne.
Le seul moyen qui restait à Ari de mériter toute considération était une reconnaissance légale de paternité. Le procès a été déposé en 2019, mais le tribunal français s'est déclaré incompétent, alléguant que Delon était un résident suisse. L'affaire est restée non résolue.

Ce qui fut résolu, et de la manière la plus malheureuse, fut la dernière étape de la vie troublée d'Ari : submergé par la consommation de drogue, hémiplégique (il utilisait récemment un fauteuil roulant), il vivait dans des conditions misérables dans un modeste immeuble parisien avec sa compagne sentimentale et son fils de 21 ans.

Voila les faits. La vie d'Ari s'est désormais transformée en destin.

Alain Delon pouvait établir définitivement la vérité en se soumettant à un simple test ADN alors qu'il reconnaît avoir couché avec Nico. A lui de vivre avec sa décision maintenant que Ari est mort et qu'il n'aura plus la possibilité de lui offrir la vérité à laquelle il avait droit.

Pour ma part j'ai eu les larmes aux yeux en réécoutant l'interview d'Ari chez Ardisson. J'ai pu mesurer son chemin de croix invraisemblable, sa détresse, et je pleure pour lui.

Repose en paix Ari.

 

Ari avait relaté son histoire complètement chaotique dans un livre autobiographique surtout dédié à sa mère.

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17 mars 2023 5 17 /03 /mars /2023 11:51

Bonjour les amis,

Parmi les films qui ont reçu de nombreuses nominations pour les Oscars il y avait A L'OUEST RIEN DE NOUVEAU d'Edward Berger, basé sur le roman éponyme d'Erich Maria Remarque publié en 1929.

Le film a par ailleurs remporté 7 prix aux Oscars britanniques, et récolté un véritable triomphe pour une oeuvre qui nous parle de la première guerre mondiale mais vue, cette fois-ci, du côté allemand: un point de vue qui donne très envie de voir ce film.

Voici le synopsis:

L'histoire poignante d'un jeune soldat allemand sur le front occidental pendant la Première Guerre mondiale. En première ligne, Paul et ses camarades voient l'euphorie initiale se muer en désespoir et en épouvante quand ils se retrouvent à défendre leurs vies au fond des tranchées.

La bande-annonce que je mets en lien ci-dessous permet de se faire une bonne idée du film et notamment de son esthétique remarquable.

Ce film en forme de manifeste humaniste nous fait plonger de manière saisissante au coeur des tranchées de 14, dans la boue et dans le sang. Le réalisme de certaines scènes est parfois difficile à supporter mais il n'est jamais gratuit ou voyeur, au contraire. La guerre n'est jamais glamour. Voir par exemple la longue agonie d'un soldat trucidé à coups de baïonnette, vomissant son propre sang, qui ne finit jamais d'en mourir mais qui meurt quand même est nécessaire pour soutenir le propos du film, pour comprendre de quelle horreur on parle...

Soit dit en passant, quand j'ai vu cette scène assez bestiale du film, je me suis rappelé que les taureaux des corridas qui vomissent leur propre sang qui engorgent leurs poumons ont droit à un coup de grâce (le descabello) pour abréger leurs souffrances mais certains soldats tombés en 14 dans les tranchées ont souffert et affronté la douleur, l'agonie et la mort seuls comme des chiens au fond d'un trou boueux.

Le film nous montre aussi le contraste entre les champs de batailles et les Etats-Majors qui vivent sur une autre planète, qui se font servir du café avec des croissants chauds, et qui prennent des décisions militairement absurdes qui ne sont justifiées que par un entêtement et un orgueil criminel et insensé. Leurs décisions se traduiront par un enfer, par un déluge de feu et d'acier qui s'abattra sur des troupes qui montent à l'assaut pour ne gagner que quelques mètres.

La première guerre mondiale est aussi la première guerre où la technologie (gaz moutarde, artillerie, chars, aviation, lance-flammes,etc...) va provoquer un nombre incommensurable de victimes, de l'ordre de 17 millions de tués.

On assistera aux tentatives désespérées du négociateur allemand qui essaie de limiter le carnage avant la signature de l'armistice face à un Maréchal Foch inflexible très bien interprété par Thibault de Montalembert. On verra aussi un général allemand ordonner un dernier assaut inutile et meurtrier juste pour l'honneur.

Les scènes d'actions guerrières sont très bien filmées. Les images et la photo sont impressionnantes. Il y a un grand travail sur les couleurs que vous pourrez apprécier sur la bande-annonce.

L'immersion au coeur des tranchées boueuses est totale et la réalisation nerveuse. Le spectateur est complètement dans la peau du troufion qui monte à l'assaut et qui essaie de sortir vivant d'une boucherie. Du côté des soldats il n'y a pas les bons et les méchants, il n'y a que les victimes.

La bande-son m'a vraiment impressionné car elle souligne bien l'oppression psychique et mentale qui s'empare d'un soldat au front.

L'enfer des tranchées transforme des adolescents candides en machines à tuer

L'enfer des tranchées transforme des adolescents candides en machines à tuer

A L'OUEST RIEN DE NOUVEAU est un film à voir mais, paradoxalement, c'est la critique de la presse allemande qui a été la plus sévère avec Edward Berger. Personne n'est prophète en son pays !

On peut lire dans le tabloïd BILD ceci:

La version d' Edward Berger du classique d' Eric Maria Remarque est d'une impudence indescriptible. Il faut une part considérable d'ignorance,d'irrespect et de soif d'Oscar pour gâcher un chef d'oeuvre de cette manière, pour pulvériser son contenu et son histoire impitoyablement.

Alors il faut savoir que son adaptation est la troisième. La première date de 1930 par Lewis Milestone et la deuxième de 1979 par Delbert Mann.

Je ne peux juger par moi-même de la pertinence de cette critique assassine du journal BILD mais , par contre, je vais lire l'oeuvre originale que je ne connaissais pas car le film m'a donné envie de m'y plonger.

Si le film de Berger donne envie de retourner vers le texte original, c'est déjà une qualité, et non des moindres !

A L'OUEST RIEN DE NOUVEAU... un film allemand acclamé partout sauf en Allemagne...
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3 mars 2023 5 03 /03 /mars /2023 11:35

Bonjour les amis,

C'est une histoire vraiment étonnante, et dont j'ignorais tout il y a 24 heures encore, dont je vais vous parler aujourd'hui.

Savez-vous qui était EL COMANDANTE YANKEE ?

Son histoire est racontée dans un livre de David Grann intitulé THE YANKEE COMANDANTE.

 

 

Savez-vous qui était EL COMANDANTE YANKEE ?
Savez-vous qui était EL COMANDANTE YANKEE ?
Savez-vous qui était EL COMANDANTE YANKEE ?

Voici le résumé du livre.

Le comandante yankee, c'est William Alexander Morgan, figure héroïque de la révolution cubaine pour les uns, traître national pour les autres. Cet homme intègre n'aura eu qu'un mot à la bouche : Liberté. Mais aussi : Vengeance. En 1957, il se joint aux forces rebelles menées par Fidel Castro pour libérer Cuba du dictateur Batista. Son mobile : venger la mort de l'un de ses amis, torturé et jété aux requins pour avoir fourni des armes aux rebelles. Ce renversement politique permet l accession au pouvoir de Fidel Castro, le même qui ordonnera qu'on le fusille, le 11 mars 1961. Salué pour sa bravoure, Morgan avait obtenu le plus haut grade, celui de commandant, à l'égal de l'autre figure étrangère de cette rébellion, l'Argentin Che Guevara. Cependant, cet Américain proche de Castro éveille bientôt des soupçons... C est un véritable récit de guerre dont David Grann dévoile ici les péripéties, dans un climat politique brûlant, où l'espion­nage est de mise, la trahison une règle. Du moins, le croit-on. Car ce livre, c'est aussi une épopée tragique et sentimentale, le destin hors du commun d'un homme apatride, amoureux d'une guérillera. David Grann entraîne le lecteur dans un véritable thriller, bien qu'il se fonde sur des faits avérés. Il a bénéficié pour ce récit de l'ouverture des archives de la CIA, du FBI et des renseignements militaires. Dans ce reportage de haute volée, Grann fait la lumière sur les idéaux d'une révolution dont l'impact fut mondial et il réhabilite un homme qui y a joué un rôle de premier plan.

Son destin à la fois romantique, tragique et exceptionnel a fait l'objet d'un documentaire dans lequel il apparaît lui-même ainsi que son épouse qui a été incarcérée pendant 12 ans par le régime castriste. Vous pouvez le voir en intégralité  (en VO non sous-titrée) sur ce lien youtube.

Sachez qu'une adaptation au cinéma sous la direction de Jeff Nichols est prévue avec Adam Driver qui tiendra le rôle du Comandante.

Je vous laisse avec la fiche wikipedia qui retrace la biographie de ce Comandante yankee dont le destin réellement hors du commun mérite largement une adaptation cinématographique.

Pour ma part, et en attendant la sortie du film, je vais me lancer dans la lecture du bouquin de David Grann.

Ce sera également aussi l'occasion de me plonger dans l'histoire de la révolution cubaine dont je ne connais à peu près rien.

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22 février 2023 3 22 /02 /février /2023 18:43

Bonjour les amis,

La CANCEL CULTURE fait déjà des ravages outre-manche et outre-atlantique mais elle a aussi profondément pénétré les cercles prétendument progressistes en Europe.

Nous avions eu l'année dernière une mise à l'index honteuse de JK Rowling pour un simple tweet qui ne faisait qu'ironiser sur le fait que nous n'osions plus utiliser le mot femme pour désigner une personne qui menstrue.

La dernière attaque wokiste en date concerne les oeuvres pour enfants de l'écrivain britannique Roald Dahl, auteur entre autres de CHARLIE ET LA CHOCOLATERIE et de MATILDA.

Révision des oeuvres littéraires: la France et l'Espagne résistent à la vague wokiste...

Cette fois-ci c'est l'éditeur anglais qui a fait appel à une équipe de spécialistes du langage inclusif pour expurger les oeuvres de Roald Dahl de termes qui pourraient choquer, voire opprimer, ces chères têtes blondes. Sont bannis des mots comme "noirs", "blancs, "gros" et de manière générale tout terme ayant un lien direct avec le poids, la santé mentale, la violence, le genre et la race.

Les éditions Gallimard ont décidé de ne pas retoucher le texte original. Vous trouverez sur le lien ci-dessous les justifications pleines de bon sens d'Edwige Pasquet, directrice des éditions Gallimard Jeunesse.

Ajoutons au passage que Salman Rushdie a réagi par un tweet dans lequel il a écrit:

"Roald Dahl n'était pas un ange mais la censure de son oeuvre est absurde. Les Editions Puffin Books devraient avoir honte."

Révision des oeuvres littéraires: la France et l'Espagne résistent à la vague wokiste...

Alors, bien évidemment, ces censures témoignent d'un manque total de respect de l'auteur mais elles sont par ailleurs complètement absurdes. Ce sont de parfaits non-sens.

On sait depuis longtemps, et Bruno Bettelheim l'a parfaitement démontré dans son essai intitulé PSYCHANALYSE DES CONTES DE FÉES, que les grands textes de la littérature pour la jeunesse ont une vertu éducative et formatrice car ils mettent l'enfant d'entrée de jeu devant des situations violentes qui font partie de la vie. Par exemple, certains contes commencent en abordant dès la première page le thème de la mort: un roi est mourant et doit laisser un testament pour ses 3 enfants...

La vertu du conte c'est de projeter directement l'enfant dans une situation bien réelle, à priori angoissante, mais dans laquelle le jeune héros (ou la jeune héroïne) va trouver des clés pour l'affronter.

Les contes, au lieu d'occulter une réalité, l'exposent de manière symbolique. La petite jeune fille va rencontrer le méchant loup...

Si le loup ne peut plus être méchant car ça chagrinerait tous les amis des bêtes et les antispécistes, autant jeter le conte à la poubelle.

Au lieu de changer le  texte, un instituteur peut le contextualiser en expliquant aux enfants que les vrais loups dans la nature ne sont pas méchants, que le "loup méchant" c'est celui du conte...

Les enfants sont capables très tôt de faire la différence entre fiction et réalité.

Je terminerai en ajoutant qu'en Espagne les éditions ALFAGUARA et SANTILLANA ont décidé également de ne pas retoucher les textes de Dahl. Ouf !...

Face aux attaques wokistes anglo-saxonnes le temps est venu d'entrer en résistance.

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13 novembre 2022 7 13 /11 /novembre /2022 11:40

Bonjour les amis,

J'ai lu cette semaine DESPRÉS DE MAIG ABANS DE L'ESTIU (titre qui traduit du valencien veut dire "Aprés Mai, et avant l'été") un roman de Jovi Lozano-Seser qui narre l'histoire d'une infirmière de 63 ans qui revient dans son village natal après avoir perdu son mari à cause du covid. Un roman doux-amer qui m'a replongé au temps du confinement, mais aussi un roman plein d'espoir et d'énergie vitale sur la vie qui continue, sur nos racines, sur ce qui fait notre force et résilience, sur les secondes chances aussi que nous offre la vie ...

 

Jovi Lozano-Seser
Jovi Lozano-Seser

Jovi Lozano-Seser

Donc j'étais un peu dans cette ambiance particulière du roman quand j'ai découvert complètement par hasard une chanson datant de ces temps pandémiques, à la fois très épurée mais aussi terriblement émouvante.

En fait cette chanson, je suis complètement passé à côté au moment de sa sortie et je l'ai découverte hier...

Voici la traduction des paroles en français...des paroles qui collent assez bien à l'ambiance du roman que je viens de lire...

L'écoute de cette belle mélodie au thème épuré m'a rappelé quelque chose d'antérieur mais sans savoir quoi exactement. La lecture de la fiche wikipedia du morceau m'a permis de résoudre immédiatement ce petit mystère.

La chanson utilise l'une des séquences harmoniques de l'archi connu canon de Pachelbel.

Alors ce n'est pas la première fois que ce célèbre canon a été utilisé dans la musique populaire moderne. En effet, souvenez-vous dans les années 70 du RAIN AND TEARS des Aphrodite's child.

L'introduction au clavier de Vangélis n'essaie absolument pas de cacher l'inspiration initiale du morceau.

Une oeuvre musicale peut finalement perdurer de mille façons, soit en l'interprétant fidèlement telle qu'elle fût composée, soit en la réarrangeant pour lui donner une nouvelle couleur (variété, jazz, bossa, rock, blues...) soit, et comme c'est le cas ici, en construisant une nouvelle mélodie sur la trame des accords harmoniques du morceau.

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8 octobre 2022 6 08 /10 /octobre /2022 11:17

Bonjour les amis,

La hasard a fait que j'ai lu un roman et vu un film tiré d'un autre roman qui abordent une thématique semblable.

Commençons par le film, LES CHOSES HUMAINES d'Yvan Attal tiré du roman du même nom de Karine Tuil.

Voici le synopsis du film:

Un jeune homme est accusé d’avoir violé une jeune femme. Qui est ce jeune homme et qui est cette jeune femme ? Est-il coupable ou est-il innocent ? Est-elle victime ou uniquement dans un désir de vengeance, comme l’affirme l’accusé ? Les deux jeunes protagonistes et leurs proches vont voir leur vie, leurs convictions et leurs certitudes voler en éclat mais… N’y a-t-il qu’une seule vérité ?

Voici le résumé du livre:

Les Farel forment un couple de pouvoir. Jean est un célèbre journaliste politique français ; son épouse Claire est connue pour ses engagements féministes. Ensemble, ils ont un fils, étudiant dans une prestigieuse université américaine. Tout semble leur réussir. Mais une accusation de viol va faire vaciller cette parfaite construction sociale.
Le sexe et la tentation du saccage, le sexe et son impulsion sauvage sont au cœur de ce roman puissant dans lequel Karine Tuil interroge le monde contemporain, démonte la mécanique impitoyable de la machine judiciaire et nous confronte à nos propres peurs. Car qui est à l’abri de se retrouver un jour pris dans cet engrenage ?

Le spectateur est complètement tiraillé pendant plus de 2 heures entre deux versions, celle de l'accusatrice et celle de l'accusé, qui présentent chacune d'entre elles des incohérences. Les deux personnages vont commencer par mentir partiellement, rectifier leurs premières déclarations, mais la grave accusation de viol se maintiendra.

Le metteur en scène nous montre une justice qui atteint ses propres limites indépassables car, finalement, les deux protagonistes racontent la même histoire mais chacun d'entre eux avec un ressenti différent.

Il se pourrait bien que chacun ait raison à sa façon et que nous soyons face à deux vérités parallèles....

Dans un tel contexte, les réseaux sociaux qui jugent avant la justice (qui est lente dans le film puisqu'elle s'étale sur plus de 2 ans) ont un puissant effet pervers et destructeur. Depuis les hashtags #meetoo# et #Balance ton porc# la justice ne dispose plus de la sérénité dont elle a besoin pour s'exercer avec équité.

Les deux protagonistes voient leur vie grandement détruite avant même que l'affaire ne soit jugée.

Vérités parallèles...

J'ai lu également  CHER CONNARD le livre de Virginie Despentes qui est une auteure que je n'aime pas beaucoup mais je reconnais que son roman épistolaire est un bon livre, assez astucieux, écrit avec un vrai talent littéraire, dans lequel Despentes s'exprime au travers de 3 personnages différents dont un homme qui est écrivain. Cet écrivain se fait accuser d'abus sexuel (abus, et pas viol cette fois-ci...) et ne comprend rien à ce qui lui arrive, à ce qui lui tombe dessus.
Ce qui a fait partie de toute notre culture amoureuse depuis plus de 2000 ans devient soudain suspect, qualifié d'abus, de délit...

Une fois encore l'accusée et l'accusatrice racontent la même histoire mais avec des ressentis différents, et encore une fois les réseaux sociaux mettent en danger autant l'accusatrice que l'accusé.
Dans ce livre habile Despentes enterre la hache de guerre entre les 2 sexes et s'écarte des féministes wokistes....un livre intelligent, complètement dans l'air de notre temps.

 

 

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13 août 2022 6 13 /08 /août /2022 07:15

Bonjour les amis,

Comme tout le monde je suis très choqué par l'attentat dont a été victime Salman Rushdie plus de 30 ans après la fatwa de triste mémoire lancée par l'ayatollah Khomeiny.

Trés choqué, extrêmement attristé, mais pas surpris malheureusement vu tout ce que nous avons vécu depuis la première édition des versets sataniques (Charlie, Bataclan,etc...).

Hier, alors que nous partagions nos vives émotions sur les réseaux sociaux, un ami écrivain me conseilllait vivement la lecture des mémoires de Rushdie.

Salman Rushdie poignardé par un forcené...

Voici une des 900 pages de ce livre de mémoires.

Salman Rushdie poignardé par un forcené...

Voici une citation de cette page: 

« Un nouveau mot avait été inventé pour permettre aux aveugles de rester aveugles : “l’islamophobie”. »

A l'heure où j'écris ces quelques lignes je sais que Rushdie a été opéré et j'espère de tout mon coeur qu'il va s'en tirer.

Quoiqu'il advienne, je ne peux m'empêcher de penser en ce moment à cette phrase extraite d'une chanson chantée par Joan Baez.

" That agony will be your triumph !"

Pour l'instant la seule chose qu'a réussi le forcené c'est de me donner envie de lire Rushdie.

Qu'il en soit ainsi pour le plus grand nombre d'entre nous !

Les idées ne peuvent pas être poignardées.

Lisons Rushdie et transformons tous  l'agonie de ce grand auteur courageux qui paie très cher le prix de son indépendance en triomphe de la liberté et de la dignité humaine.

 

 

Salman Rushdie poignardé par un forcené...
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