Je n' ai jamais été fan de Johnny mais, comme pour beaucoup de français, il aura fait partie de ma vie et de ma culture.C' est ça le paradoxe: Johnny s' imposait même si on n' adhérait pas forcément à tous ses projets artistiques.
Johnny aura eu un instinct incroyable.Il aurait pu tomber dans l' oubli plusieurs fois mais ça n' a pas été le cas.Il lui est arrivé de se compromettre avec une forme de variété un peu trop lyrique, d' adopter parfois de manière opportuniste des modes qui étaient dans l' air du temps ( la vogue Jésus-Christ superstar par exemple), il lui est arrivé d' avoir un petit métro de retard mais il n' en n' a jamais eu deux... Après un léger passage à vide dans les années 70 il aura eu la bonne idée de faire appel à de bons compositeurs comme Michel Berger ou Jean-Jacques Goldman qui lui ont permis de revenir à ses racines musicales puisées dans le blues et dans le rock.Sa grande idée ça a été de revenir à la case départ.
Sa voix unique et sa présence sur scène feront de lui un personnage incontournable.Il savait s' entourer d' excellents musiciens et était l' un des rares artistes français capables de proposer des mises en scène qui n' aient rien à envier à celles des anglo-saxons. Au final, il y avait un vrai respect du public et une grande exigence...Johnny était un vrai flambeur. Il aimait mettre le feu, et se dotait des moyens de production nécessaires pour que les gens qui allaient voir ses spectacles n' aient pas fait le déplacement pour rien.
L' instinct de Johnny c' était aussi de se faire oublier entre deux concerts,de ne pas essayer d' occuper tous les espaces médiatiques car il savait que c' était surtout la scène qui lui donnait une vraie existence, une vraie consistance...D' une certaine manière on peut faire un rapprochement entre son attitude et celle de Freddy Mercury de Queen qui s' éclatait sauvagement sur scène mais qui restait étonnamment discret ( voire timide) en dehors de ses prestations scéniques.
Johnny aurait pu mal vieillir,virer à la variété pompeuse et grandiloquente à la Sardou, mais il est resté Johnny jusqu' au bout.On ne peut que l' en remercier.
Chapeau l' artiste !
Le fait que sa disparition soit vécue comme un deuil national n' est vraiment pas due au hasard.On a vraiment l' impression que c' est une page de l' histoire de France qui se tourne définitivement, celle des années soixante, des trente glorieuses, de la jeunesse qui croque la vie à pleines dents...
Oui, il y avait énormément d' envie chez Hallyday, une envie viscérale et boulimique...une faim,une soif, une envie qui pouvaient aspirer l' univers tout entier...
PS:Je profite de ce petit billet d' adieu à notre Johnny pour partager cette chanson que j' aime bien,mais en duo avec Carmel, cette fois-ci...
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