Bonjour les amis,
Il est certains faits divers qui parfois nous en disent plus sur notre société que les articles qui font les gros titres des journaux.
C'est le cas de l'info dont je vais vous parler aujourd'hui. Quand j'ai lu le titre de l'article du FIGARO j'ai cru d'abord qu'il s'agissait d'un pastiche du GORAFI, mais non, il s'agissait bien de la réalité vraie si vous me permettez ce pléonasme.
Mais lisez plutôt cet article édifiant !
Avant de me livrer à quelques commentaires, je partage avec vous ce très beau texte que les élèves devaient commenter:
Sylvie GERMAIN (née en 1954), Jours de colère, Chants, «Les frères», 1989 Situé dans un passé indéterminé, le roman de Sylvie Germain Jours de colère prend place dans les forêts du Morvan. Le texte suivant est extrait d’un chapitre intitulé «Les frères». Il présente les neuf fils d’Ephraïm Mauperthuis et de Reinette-la-Grasse.
«Ils étaient hommes des forêts. Et les forêts les avaient faits à leur image. À leur puissance, leur solitude, leur dureté. Dureté puisée dans celle de leur sol commun, ce socle de granit d’un rose tendre vieux de millions de siècles, bruissant de sources, troué d’étangs, partout saillant d’entre les herbes, les fougères et les ronces. Un même chant les habitait, hommes et arbres. Un chant depuis toujours confronté au silence, à la roche. Un chant sans mélodie. Un chant brutal, heurté comme les saisons, - des étés écrasants de chaleur, de longs hivers pétrifiés sous la neige. Un chant fait de cris, de clameurs, de résonances et de stridences. Un chant qui scandait autant leurs joies que leurs colères.
Car tout en eux prenait des accents de colère, même l’amour. Ils avaient été élevés davantage parmi les arbres que parmi les hommes, ils s’étaient nourris depuis l’enfance des fruits, des végétaux et des baies sauvages qui poussent dans les sous-bois et de la chair des bêtes qui gîtent dans les forêts ; ils connaissaient tous les chemins que dessinent au ciel les étoiles et tous les sentiers qui sinuent entre les arbres, les ronciers et les taillis et dans l’ombre desquels se glissent les renards, les chats sauvages et les chevreuils, et les venelles que frayent les sangliers. Des venelles tracées à ras de terre entre les herbes et les épines en parallèle à la Voie lactée, comme en miroir. Comme en écho aussi à la route qui conduisait les pèlerins de Vézelay vers Saint-Jacques-de-Compostelle. Ils connaissaient tous les passages séculaires creusés par les bêtes, les hommes et les étoiles.
La maison où ils étaient nés s’était montrée très vite bien trop étroite pour pouvoir les abriter tous, et trop pauvre surtout pour pouvoir les nourrir. Ils étaient les fils d’Ephraïm Mauperthuis et de Reinette-la-Grasse».
Pistes de corrections du commentaire de texte:
Suggestion de plan:
I - Les «hommes des forêts»: une nature humaine farouche
II - Un portrait des frères construit comme un paysage: la symbiose des hommes et de la forêt
III - Un hymne à la puissance sauvage et indomptée de la Nature
Alors il faut avouer que cette affaire c'est quand même le pompon.
L'écrivain dont le très beau texte a été sélectionné pour le bac a reçu des menaces de mort et de viol sur tweeter, dans un style que je ne vais pas reproduire ici mais qui démontre l'illétrisme de leurs auteurs, mais aussi leur état de délabrement moral et intellectuel.
Une meute de crétins s'est lâchée sur tweeter.
J'ai bien peur que ces jeunes-là soient tellement incultes qu'ils n'ont même pas conscience d'avoir commis un ou plusieurs délits: menaces, insultes, incitations à la haine, etc...
Et oui, ils sont tellement ignorants qu'ils ne savent même plus quand ils enfreignent la loi.
Audiard disait que les cons ça ose tout et ici on a un bel échantillon de connerie qui illustre son aphorisme.
Et maintenant, ami lecteur, je vous demande de faire un tout petit effort d'imagination.
Si des élèves sont suffisemment débiles pour insulter et menacer sur tweeter (et donc en laissant des traces écrites et des preuves de leurs méfaits) un écrivain qui a acquis une grande notoriété publique, essayez d'imaginer ce que sont capables de faire ces mêmes élèves à un professeur qui leur a donné un examen qu'ils jugent un peu trop difficile à leur goût.
S'ils sont capables de publier de telles horreurs sur tweeter au vu et au su de tout le monde, que sont-ils capables de faire au sein d'une classe à l'abri du regard des autres ?
Par ailleurs, et indépendamment du contenu de l'épreuve de français, il faut quand même rappeler que l'une des missions de l'école publique est de former de citoyens suffisemment responsables pour qu'ils soient au moins capables de savoir quand ils enfreignent les normes sociales de bonne conduite et la loi.
Or, il semble bien que ces élèves sont tellement habitués à insulter et à menacer en toute impunité qu'ils ne se rendent même plus compte de leurs infractions car elles font partie intégrante de leur façon d'être et de s'exprimer. Donc c'est un double fiasco pour l'école et pour la société.
Enfin, nous sommes arrivés à un point où il faudrait censurer la beauté d'un texte ou l'intelligence d'une pensée car elle offenserait les élèves incultes qui ne sont pas capables de l'appréhender, qui se sentiraient exclus et qui y verraient une forme de ségrégation insupportable. Un grand merci donc aux néopédagogues qui, durant les dernières décennies, nous ont expliqué que, au nom de l'inclusion, l'élève a toujours raison (et ses parents aussi...).
Là, on récolte les justes fruits de la démission et de la lâcheté des décideurs des nouvelles politiques pédagogiques.
Je terminerai avec une petite pensée pour ces "pseudo-profs" recrutés en 30 minutes en job dating, sans aucune préparation professionnelle, car ils ne savent peut-être pas à quoi ils seront confrontés lors de la prochaine rentrée.
Ces jeunes sauvageons dont je parle aujourd'hui vont leur offrir en septembre un très dur et très cruel bain de réalité.
Bienvenue au sein de l'EN. You are welcome!...🤣😭
PS: voici un autre lien intéressant qui complète mon billet d'humeur du jour.
https://www.bvoltaire.fr/baccalaureat-une-nouvelle-victime-nommee-sylvie-germain/
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