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9 novembre 2024 6 09 /11 /novembre /2024 07:34

Bonjour les amis,

Suite aux inondations catastrophiques qui ont eu lieu dans le sud-est de l'Espagne j'aimerais partager avec vous un article de réflexion écrit par Felip Bens.

Cette catastrophe nous oblige à penser à notre essence, à qui nous sommes, nous les valenciens en tant que peuple, et à définir ce que nous voulons.

L'article de Felip Bens est rédigé en valencien et donc, j'adjoindrai une traduction française pour que vous puissiez en comprendre le contenu.

Voici d'abord l'article original.

Passons à la traduction maintenant.

Centralisme, corruption et inondations
Felipe Bens | 11/07/2024

Nous, les valenciens...

 

Les Valenciens sont-ils viables, en tant que peuple, sans les investissements qui garantissent notre sécurité?

Il y a des endroits qui ne sont pas propices à la vie, avec des conditions hostiles qui n'invitent pas à s'y installer, mais l'être humain, au prix du sacrifice des femmes et des hommes, finit par les apprivoiser. Pour quelle raison les Valenciens préhistoriques vivraient-ils, par exemple, dans le Barranc Moreno de Bicorp? Pourquoi se cacher au fond d’un ravin, à l’humidité terrible, en pleine nature sauvage? Pour l'eau, bien sûr. Là où il y a de l'eau, il y a des bonnes chasses. Et les anfractuosités caverneuses offraient un abri. Il y avait un risque, mais en le soupesant, il était supportable. C'est l'histoire de l'humanité et de sa relation avec l'environnement.

Et c'est le cas de Valence, de Sénia à Segura . Où vit la grande majorité des Valenciens ? Dans les vallées où coulent nos rivières, formant entre elles des centres urbains, avec les ravins et les ramblas qui de temps en temps noient tout. Pourquoi cet effort et ce risque ? Parce que peu de terres sont plus fertiles qu’un marais terrestre, qu’une terre périodiquement inondée. C'est exactement ce qu'est Valence. Il suffit de regarder la carte topographique ci-jointe : un paradis luxuriant, chanté par tous les poètes, construit sur d'anciens marais, marécages et plaines inondables.

Ce sont les Valenciens : un peuple qui, il y a plusieurs siècles, a décidé de vivre avec les inondations , par constance, abnégation et stupidité et, apparemment, contre toute logique naturelle. Et pourtant, « les plus chanceux sont ceux qui peuvent pleurer les inondations » concluait Miquel Bosch Julià dans "Memoires sur l'inondation du Júcar", en 1864 . Parce que quand l’eau s’en va, les récoltes reviennent et, avec elles, les richesses ; mais sans sol fertile, il n’y a rien. Ici et partout. Surtout dans le contexte d’une autre époque, où l’agriculture était essentielle à l’économie. Le grand écrivain Blasco Ibáñez l'expliquait déjà dans son roman " Boue et roseaux "(Cañas y barro, publié en 1902) : tout effort, même titanesque, en valait la peine en échange de gagner des terres agricoles dans l' Albufera et de ne plus vivre dans la misère. Juste ça.

De nombreux commentateurs dénoncent aujourd’hui l’excès d’urbanisation comme l’une des causes de la catastrophe. Il serait bien sûr souhaitable que nous ayons un développement urbain beaucoup plus raisonnable, depuis les années 70 et 80, mais quelle est la solution aujourd’hui ? Démanteler les villes où vivent un million de Valenciens et les zones industrielles où travaillent 300 000 personnes ? Il faut comprendre que le peuple valencien n’existerait pas s’il n’avait pas défié la nature depuis l’Antiquité. Et nous devons continuer à le faire. Il n'y a pas d'autre solution.

Nous sommes en 2024, l'Espagne fait partie des quinze ou vingt économies les plus puissantes de la planète et, selon les premières estimations, la DANA de 2024 générera des pertes matérielles de plus de 100 milliards d'euros. Et peu me semblent ces 100 milliards en vérité. On sait qu'il existe depuis 2006 une dizaine de projets de la Confédération hydrographique du Xúquer et de la région (Generalitat) destinés à agir sur la zone affectée et axés sur la minimisation du risque d'inondations. Ils n'ont pas été exécutés faute de « disponibilité budgétaire » . En Espagne, en Europe , en Occident , dans le premier monde . Ce qui était prévu depuis 2009, selon le ministère, visait justement à adapter et drainer tout le ravin de Xiva (du Poio ) et ses affluents. Cela aurait coûté 221 millions d'euros. 221 ! Que représente ce montant si on le compare au bénéfice évident qu'en aurait tiré l’ensemble du peuple valencien ?

Sans ingénierie, les Pays-Bas n’existeraient pas. Et les Valenciens ne peuvent exister en toute sécurité qu’avec une ingénierie et des investissements qui contribuent à apprivoiser notre habitat. Celui-là même qui en 1957 nous a permis de construire le Plan Sud qui a aujourd'hui sauvé la ville de Valence . Combien d’investissements de l’État ont été réalisés pour la sécurité de la population valencienne face au risque séculaire d’inondations, aggravé par le changement climatique, tout au long du XXIe siècle ? Toutes nos zones à risque, en particulier les bassins du Xúquer et du Túria , ont besoin d'infrastructures et d'investissements pour que rien de tel que cette inondation, la pire catastrophe naturelle de notre histoire, ne se reproduise . En fait, le fait que le gouvernement central n'ait pas eu de plan global depuis des décennies pour amortir cet impact sur les villes valenciennes est presque criminel et irresponsable. Qu’aucun gouvernement de la Région n’ait été en mesure de l’exiger également avec la fermeté nécessaire l'est également. En plus d'enquêter sur les responsabilités politiques et pénales de tout ce qui s'est passé, il est nécessaire de regarder vers l'avenir, et cela implique de se poser la grande question : quel est le prix pour la sécurité et l'avenir des Valenciens ? Quel investissement Madrid compte-t-il faire ?

L'élan de de solidarité qui nous est arrivé de tous les coins de l'Espagne et de par delà nos frontières est encourageant, passionnant, frappant, nous ne serons jamais assez reconnaissants, mais nous, les Valenciens, avons deux problèmes systémiques que nous devons résoudre de toute urgence. Le premier est courant en Espagne : la corruption généralisée dont nous souffrons, de la part des institutions, depuis des décennies et qui représente un puits économique stratosphérique où des millions et des millions d’investissements publics nécessaires s'évaporent. Le deuxième problème est l'Espagne elle-même et nous, les Valenciens, devons le résoudre nous-mêmes. Le sous-financement de tous les gouvernements, de droite ou de gauche, nous tue en tant que peuple. Littéralement avec ces 221 millions (qui n'ont jamais été investis dans les ramblas), l'eau ne se serait pas accumulée dans l' Horta Sud ni n'aurait inondé les propriétés et les villages le long du chemin, avec ces conséquences catastrophiques.

Mazón (président de la région) , en fin de compte, est négligent, irresponsable et c'est aussi un cadavre politique. Un incompétent complètement dépassé par cette situation. Le vrai problème en est un autre : continuons-nous à faire des propositions ? Est-ce qu'on dit BASTA et qu'on impose une fois pour toutes nos exigences légitimes? Devons-nous implorer les investissements dont nous avons besoin pour continuer d'exister ? Ou les exigeons-nous ? C'est entre nos mains.

Nous, les valenciens...

J'aimerais ajouter un bref commentaire à cet article que je trouve pertinent,  instructif, et qui envoit un message universel qui vaut pour toute la planète.

L'auteur répond à certains reproches simplistes un peu faciles, trop faciles, des reproches qui sont parfois absurdes, à la limite du non-sens, des reproches émis par certaines personnes (y compris certains écolos new age pour qui l'action de l'homme occidental blanc est systématiquement condamnée) qui ignorent ce qu'à été l'histoire de toute l'humanité et le sens même de son évolution.

Non, ce n'est pas par hasard que les hommes se sont établis dans ces zones à risques qui pouvaient par ailleurs leur permettre de sortir de la misère. Le problème est ailleurs et consiste à les sécuriser avec un minimum de responsabilité politique en définissant des priorités avec lesquelles on ne transige pas.

PS: Dans l'article l'auteur parle du plan qui a permis de dévier le fleuve TURIA de la ville de Valence en 1958. Plan efficace puisque le centre ville n'a pas été inondé. Voici une vidéo de 2 minutes qui retrace l'histoire de ces grands travaux...des grands travaux qui auraient dû être accompagnés d'autres aménagements pour protéger les municipalités situées au sud de la ville.

Cartographie des zones inondables autour de Valencia

Cartographie des zones inondables autour de Valencia

PS nº 2: L'auteur fait référence au roman de Blasco Ibañez BOUE ET ROSEAUX dont voici la fiche Babelio.

Je préfère le titre original qui sonne mieux: CAÑAS Y BARRO. Un titre qui est resté dans le vocabulaire courant, comme expression populaire, pour désigner cette partie de la région valencienne...On cite  la Valencia de "Cañas y barro".

 

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5 novembre 2024 2 05 /11 /novembre /2024 08:40

Bonjour les amis,

Aux 4 cavaliers de l'apocalypse qui sont la Guerre, la Faim, la Peste et la Mort il faut en ajouter de nos jours un cinquième: LA DÉSINFORMATION avec son lot de mensonges, de fake news, de canulars et de théories du complot. Après la tragédie humaine provoquée par les inondations en Espagne, nous assistons à un florilège de mensonges alimenté par les réseaux sociaux.

Après la tragédie, la farce...

Et, comme toujours dans l'histoire de l'humanité, les catastrophes sont l'occasion pour les fascistes et les extrémistes de tous bords et de tous poils de semer le doute et la confusion parmi les gens.

En ce moment les médias en Espagne font un travail pédagogique pour tenter de rétablir dans chaque cas de manipulation la vérité et la réalité. En voici un exemple avec cet article mis en lien ci-dessous. Comme toujours votre traducteur google vous filera un coup de main si vous ne comprenez pas l'espagnol.

Je ne vais pas vous parler de toutes les manipulations que j'ai vues et entendues depuis la semaine dernière. Il y en a trop...C'est un véritable tsunami !

On assiste à des détournements d'images comme, par exemple, le fait de faire croire qu'un énorme convoi de la police venu prêter main forte de Madrid serait le convoi qui escortait de Roi d'Espagne venu en visite.

Certains font croire que des barrages ont été volontairement sabotés pour provoquer cette catastrophe.

Le but final c'est de faire croire aux gens qu'ils ne doivent croire en rien, que tout est mensonge. On retrouve les mêmes procédés trompeurs que lors de la pandemie de COVID-19.

Ces fakes news ont aussi un effet négatif sur le bon déroulement des opérations de sauvetage et nuisent donc aux victimes. Rien n'est innocent dans ces comportements particulièrement malveillants qui ajoutent encore plus de chaos au chaos provoqué par la DANA...

Et, dans certains cas précis, on voit très bien quels intérêts politiques ces fake news peuvent servir. Mais on ne peut rien démontrer car, bien évidemment, ceux qui sont à l'origine de ces manipulations savent soigneusement effacer leurs traces sous de faux profils.

Par ailleurs la colère des victimes exprimée dimanche dernier lors des visites officielles est complètement légitime, complètement compréhensible, mais cette légitimité que personne ne met en doute perd de sa force et de sa crédibilité si elle devient instrumentalisée et manipulée.

 

Espagne: inondations, colères légitimes et tsunami de fake news...
Le Roi s'expliquant avec les victimes

Le Roi s'expliquant avec les victimes

Dimanche dernier le chef du gouvernement Pedro Sánchez a été agressé physiquement par des manifestants en colère et a dû être évacué par ses services de sécurité. On sait aujourd'hui que les personnes qui ont fait ça appartenaient à un commando d'extrême-droite venu de Madrid. L'enquête est en cours et hier le ministre de l'intérieur Fernando Grande-Marlaska a dit que certaines identifications de coupables avaient déjà eu lieu...

Il a même ajouté: " Les réseaux sociaux ont des effets souvent très négatifs mais ils n'ont pas que des inconvénients: ils nous aident aussi à identifier les coupables...".

Par ailleurs le syndicat du parti d'extrême-droite VOX, au lieu de condamner les actes violents susmentionnés et revendiqués par le groupe REVUELTA, a offert ses services juridiques pour défendre ceux qui ont agressé le président du gouvernement.

https://www.eldiario.es/sociedad/ultima-hora-dana-directo_6_11787323_1110417.html

membre du commando frappant Pedro Sánchez avec un bâton...

membre du commando frappant Pedro Sánchez avec un bâton...

PS: Ce sont aujourd'hui les élections aux Etats-Unis et, d'une certaine manière, les faits que je dénonce en Espagne (y compris le coup de force du commando) sont des comportements qu'on pourrait qualifier de trumpistes...Des comportements qui illustrent les nouveaux temps que nous vivons...

PS nº2. Je profite de mon billet du jour pour partager avec vous une illustration inspirée par le Guernica de Picasso...

Espagne: inondations, colères légitimes et tsunami de fake news...
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2 novembre 2024 6 02 /11 /novembre /2024 07:55

Bonjour les amis,

Cet article est la suite de celui que j'avais consacré jeudi dernier aux dramatiques inondations dans le Sud-Est de l'Espagne.

J'aimerais revenir sur 2 points.

D'abord sur le fait que toute la zone sud de Valencia a connu des crues de manière récurrente qui sont bien documentées à partir du XIII ème siècle, comme le montre l'historien Vincent Baydal dans cet article écrit en valencien que je mets en lien et qui contient une photo d'époque très explicite.

Crues à Valencia du  fleuve Turia en 1897...

Crues à Valencia du fleuve Turia en 1897...

Je vous traduis une partie de la fin de cet article:

"Ces jours-ci, nous entendons nos représentants politiques et les médias dire que cette DANA a été "la plus violente du siècle" et qu'elle est "sans précédent", mais nous ne pouvons pas dire que nous n'avons aucun souvenir de ce problème structurel qui nous touche de manière récurrente.

Il y a trois quarts de siècle, la ville de Valencia a pris une décision drastique et exceptionnelle, en détournant le dernier tronçon de l'un de nos fleuves les plus puissants pour éviter des catastrophes similaires. Mais il semble que, entre inondation et inondation, entre choc et choc, nous soyons incapables de faire autre chose, d'aborder cette question comme il se doit et d'être extrêmement toujours en alerte "... "On ne peut pas dire que nous n’avons aucun souvenir de ces inondations : au contraire, c’est un souvenir que nous avons ressenti jusqu’aux os, un souvenir millénaire."

Donc l'historien fait référence au fait que le fleuve Turia a été dévié de la ville de Valencia. Le lit qui traverse la ville est complètement sec en temps normal. D'ailleurs le centre de la capitale n'a pas été inondé.

Mais il y a aussi le fait que toutes les villes au Sud et aussi à l'Ouest de la capitale régionale sont construites dans des zones qui sont par nature inondables...

Donc vivre au Sud de Valencia c'est vivre dans une zone où, à n'importe quel moment, le pire peut arriver.

Cela équivaut à vivre au pied d'un volcan pour certains villages du sud de l'Italie.

Dans un tel contexte géographique ce qui ne peut pas être défaillant c'est le système d'alerte.

Or, c'est exactement ce qui s'est produit.

Cet article de BFMTV résume la situation qui s'est produite et le manque de coordination entre un pouvoir régional de droite qui minimise la catastrophe et le gouvernement de la nation qui est socialiste.

Je voudrais revenir sur certains points de cet article:

" Ces dernières heures, de nombreux adversaires politiques ont rappelé au président de la région que l'une de ses premières décisions à son arrivée au pouvoir, était celle de la suppression par décret de l'Unité d'Urgence de Valencia (UVE), estimant que celle-ci était inefficace."

Or, il faut savoir que le responsable régional qui a pris cette décision appartenait au parti d'extrême-droite VOX, un parti climato-négationniste qui s'est vanté d'avoir supprimé cette unité d'urgence et d'avoir fait des économies.

Je vous laisse mesurer la monstruosité et l'absurdité de cette dernière phrase au sujet de ces supposées économies et au vu de la catastrophe humanitaire qui vient de se produire...

Enfin, mis à part le fait que le gouvernement régional a mis en alerte trop tard, il y a aussi le fait qu'il a minimisé la gravité de la catastrophe qu'il a classée dans la catégorie 2, alors qu'il fallait la mettre en catégorie 3 pour que les moyens nationaux tels que l'armée interviennent immédiatement.

Une autre décision lourde de conséquences qui paraît incompréhensible au vu des images sur l'étendue du désastre.

Le président du gouvernement Pedro Sánchez et le président de la région de Valencia Carlos Mazón

Le président du gouvernement Pedro Sánchez et le président de la région de Valencia Carlos Mazón

Tous les errements relatés dans l'article de BFMTV mis bout à bout font qu'une vingtaine de collectifs, d'entités civiques, sociales et syndicales appellent à une manifestation le 9 Novembre prochain à Valencia pour exiger la démission du président de la région Carlos Mazón. Une manifestation organisée en dehors des grands partis qui préfèrent maintenir une image de cohésion et de solidarité dans des moments aussi cruels. 

Quand les inondations en Espagne provoquent également une crise politique...

NB: Explication au sujet de cette tête à l'envers sur la pancarte.

Au début du XVIIIe siècle, en pleine guerre de Succession espagnole, les habitants de la ville de Xativa ont été agressés par le roi Felipe V dont les troupes mirent le feu à l'église Saint-François tuant de manière atroce les femmes et les enfants qui s'y étaient réfugiés. Depuis, son portrait trône délibérément à l'envers dans cette ville de la communauté valencienne.

https://www.geo.fr/histoire/pourquoi-cette-commune-espagnole-affiche-t-elle-le-portrait-du-roi-philippe-v-a-l-envers-222584

PS: Pour être un peu plus complet sur les responsabilités mutuelles en Espagne dans la gestion des secours il faut indiquer que le gouvernement de Pedro Sánchez a le pouvoir de décréter l'état d'urgence nationale, ce qui l'obligerait à prendre lui-même en charge toutes les opérations de secours, mais il ne l'a pas fait et préfère laisser cette responsabilité au président de la région.

Sur ce point je suis extrêmement dubitatif quant à la pertinence de cette décision étant donné l'étendue de la catastrophe et des moyens qu'il faut déployer.

il est évident que si le gouvernement de Madrid avait pris le commandement des opérations cela aurait ouvert une crise entre la gauche et la droite mais les victimes, elles, qui se sentent souvent abandonnées à leur triste sort, ont le droit de bénéficier de la plus efficace des solutions possibles.

https://www.diariosur.es/sociedad/decreta-situacion-emergencia-nacional-20241102140829-ntrc.html

INFO DE DERNIERE MINUTE
Finalement j'ai une réponse partielle à la question que je me pose dans mon post-scriptum et le président de la région Carlos Mazón, 4 jours après le début de la situation de crise provoquée par la DANA, demande l'aide directe de 7 ministères du gouvernement central...Donc il n'y a toujours pas d'état d'urgence nationale décrété mais, par contre, le rôle et l'aide du gouvernemnt central vont être très accentués.


https://www.elplural.com/politica/mazon-pide-ayuda-7-ministros-gobierno-espana-gestionar-crisis-dana_340609102

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31 octobre 2024 4 31 /10 /octobre /2024 06:18

Bonjour les amis,

Je suppose que vous avez tous vu aux actualités les images dramatiques des inondations qui ont frappé le Sud-Est de l'Espagne et particulièrement la zone de Valencia.

Le Sud-Est de l'Espagne ravagé par de graves inondations...
Le Sud-Est de l'Espagne ravagé par de graves inondations...
Le Sud-Est de l'Espagne ravagé par de graves inondations...
Le Sud-Est de l'Espagne ravagé par de graves inondations...
Le Sud-Est de l'Espagne ravagé par de graves inondations...
Le Sud-Est de l'Espagne ravagé par de graves inondations...
Le Sud-Est de l'Espagne ravagé par de graves inondations...
Le Sud-Est de l'Espagne ravagé par de graves inondations...
Le Sud-Est de l'Espagne ravagé par de graves inondations...
Le Sud-Est de l'Espagne ravagé par de graves inondations...
Le Sud-Est de l'Espagne ravagé par de graves inondations...

Ce type de tempête porte en Espagne le nom de DANA (= Depresión Aislada en Niveles Altos = dépression située à des niveaux atmosphériques élevés) mais dans le vocabulaire courant on l'appelle également la GOTA FRIA (goutte froide).

Cette DANA de mardi dernier, la pire depuis des décennies, a fait au moins 95 morts, des dizaines de disparus et a inondé des villes entières.
De nombreuses personnes ont passé des heures à demander de l’aide aux réseaux sociaux, coincées dans leur voiture, sur les routes, chez elles et sur leur lieu de travail, au cours d’une nuit cauchemardesque. La zone de Valencia est la plus touchée, avec 92 morts selon un bilan provisoire.

La province de Valencia s'est réveillée mercredi matin après une nuit cauchemardesque en attendant de connaître l'ampleur définitive des dégâts causés par la tempête qui a éclaté mardi, des dégâts aux effets dévastateurs qui comptent déjà parmi les pires catastrophes naturelles enregistrées dans l'histoire de l'Espagne. Il y a au moins 95 morts (dont au moins quatre enfants), des dizaines de disparus, des conducteurs qui ont passé des heures isolés, des voisins perchés aux étages supérieurs de leurs maisons, des milliers de personnes qui n'ont pas pu regagner leur domicile la nuit dernière, des voitures entassées, des villes inondées, des voies ferrées et des routes coupées. Mercredi après-midi, 115 000 personnes étaient toujours privées d'électricité et un peu moins de 120 000 n'avaient toujours pas accès à des télécommunications. Le gouvernement a activé un cabinet de crise au palais de la Moncloa (où réside le chef du gouvernement) et a déclaré trois jours de deuil officiel.

 

Carte indiquant les niveaux de précipitations assez démentiels...

Carte indiquant les niveaux de précipitations assez démentiels...

Cette DANA de 2024 rejoint ainsi la liste des grandes catastrophes naturelles de l'histoire de l'Espagne, avec en tête les inondations du Vallès qui ont coûté la vie à un millier de personnes à Barcelone en septembre 1962, le débordement de la rivière Turia lors de son passage à Valencia en octobre 1957 (87 morts) et la tragédie du camping de Biescas (Huesca) en août 1996 (avec 87 morts).

Depuis ce mercredi matin, les critiques se sont intensifiées sur les réseaux sociaux pour le prétendu manque de prévoyance et d'avertissement des citoyens face à la violence de la tempête. L'agence météorologique Aemet a relevé le niveau d'alerte de l'orange au rouge, le maximum, mardi à 7h30 sur la côte sud de Valencia, où 90 litres d'eau s'étaient déjà accumulés en une heure seulement. Il s’agissait donc d’une alerte soudaine, due à des phénomènes météorologiques déjà observés, et non anticipés. A 9h40, Aemet étend le rouge à toute la province, déjà en pleine inondation importante. Les alertes rouges étaient en vigueur jusqu'à 20h00.

Cependant, le service d'urgence régional 112 n'a envoyé la première alerte aux citoyens qu'après 20 heures mardi. À ce moment-là, des milliers de personnes étaient déjà coincées sur les routes, dans les centres commerciaux ou sur leur lieu de travail. Les messages ont été très nombreux sur les réseaux sociaux pour demander de l'aide aux personnes isolées et qui ne parvenaient pas à contacter le 112, débordées d'appels.

Au début, la DANA a provoqué des inondations principalement à l'intérieur de Valencia, dans la zone d'Utiel, lorsque le fleuve Magro a débordé, et aussi dans des villes comme Chiva, où près de 500 litres par mètre carré ont été collectés en seulement huit heures (ce qui est généralement la quantité de pluie tombée en une année complète, selon Aemet), l'un des records les plus élevés des deux dernières décennies.

Toutes ces eaux tombées se sont ensuite déplacées pendant des heures vers la côte sud-est, ce qui a transféré les problèmes à la région de La Ribera Alta et aux villes du sud de Valencia, même si la capitale n'a pratiquement pas été touchée. Le quartier de Pinedo, qui comptait environ 2 000 habitants, a été évacué et d'autres, comme Castellar, ou des quartiers du sud de Valencia, comme Forn d'Alcedo et La Torre, ont été inondés. Ce mercredi en milieu d'après-midi, quelque 115 000 personnes étaient toujours privées d'électricité dans la province de Valencia , selon les données d'Iberdrola. Mercredi après-midi également, le nombre de personnes sans connexion de télécommunications est tombé en dessous de 120 000, selon Enrique Blanco, directeur des réseaux chez Telefónica, bien qu'il ait atteint 150 000.

Les eaux débordantes, principalement celles du Poyo, qui rejoint les rivières Turia et Júcar en crue, et les ponts détruits, comme celui de Paiporta, ont laissé des centaines de travailleurs coincés dans leurs usines, comme dans la zone industrielle de Ribarroja. De nombreux conducteurs sont également bloqués pendant des heures sur des routes comme l'A-3 ou le périphérique de Valence, le V-30. Un grand nombre de personnes ont dû se réfugier en hauteur, depuis les toits des immeubles jusqu'aux camions, car elles risquaient d'être emportées. Ils l’ont fait en attendant les secours qui, dans de nombreux cas, mettaient des heures à arriver. Selon le président de la région Carlos Mazón, ce n’est pas par manque de moyens, mais par impossibilité d’agir. Les pompiers et les policiers locaux ont été rejoints par des membres de l'Unité Militaire d'Urgence (UME). Dans certains cas, même les forces de sécurité n'ont pas pu sortir de l'eau : à la caserne de la Garde civile de Paiporta, ils recherchent depuis mardi soir deux de leurs agents, qui ont disparu alors qu'ils se trouvaient dans le garage.

La DANA a également causé « des pertes catastrophiques aux conséquences incalculables » dans le secteur agricole, selon l'Association valencienne des agriculteurs (AVA-ASAJA). L'organisation a indiqué qu'il est encore tôt pour évaluer la zone touchée, mais elle a annoncé que des milliers d'hectares d'agrumes, de kakis, de légumes, de vignes et d'autres cultures perdraient la récolte de la campagne en cours. Concernant l'élevage, l'association n'exclut pas de graves problèmes d'alimentation et d'abreuvement des animaux, voire la mort du bétail, ce qui nécessiterait l'enlèvement immédiat des carcasses pour éviter un risque pour la santé publique.

Sources: EL PAIS

Le Sud-Est de l'Espagne ravagé par de graves inondations...
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