Bonjour les amis,
Un curieux match que cette rencontre Angleterre-Russie.Une première mi-temps outrageusement dominée par une Angleterre conquérante, qui redouble d' assauts face à des russes pris de vitesse et qui ne tentent même pas d' opposer un contre-jeu convaincant.
Non, tout va trop vite pour eux, alors ils font le gros dos et tentent de survivre à cet orage anglais....et, miraculeusement, la stratégie fonctionne car, malgré les nombreuses occasions, le ballon n' arrive jamais au fond des filets...et le score reste vierge.
On s' attend dans un EURO à avoir des oppositions de styles différents, mais c' est étonnant de voir une telle différence de niveau à ce stade de la compétition.
Pour faire une métaphore à deux balles, les anglais tentent de danser un rock and roll trépidant avec un partenaire qui essaie de survivre en dansant un paso-doble langoureux...et trébuchant.
On est au bord du non-match...ou du non-sense ( pour reprendre une expression anglaise)
En début de 2 ème mi-temps, le ton change.Les efforts consentis par les anglais leur passent facture, et les russes peuvent commencer à poser leur jeu, et à construire patiemment des attaques à partir du mileu de terrain.
Les anglais continueront leur jeu offensif avec moins d' arguments et moins de débauche d' énergie cette fois-ci et c' est logiquement qu' ils marqueront un but sur un coup franc tiré deux minutes après une très belle action qui avait atterri sur la transversale.Les russes ne désarmeront pas et finiront par égaliser sur une très belle tête de leur capitaine à la 2 ème minute du temps additionnel...à la 92 ème minute.Quel coup de poignard !
Et voilà, le hold-up a fonctionné, et les russes arrachent un match nul, ce qui n' est pas cher payé au vu de leur prestation...
Il faut toutefois émettre un petit bémol et le mot hold-up est peut-être excessif car on se dit qu' il y a peut-être une morale dans la morale, et que les anglais ont peut-être été un peu ingénus sur ce coup-là, face à un adversaire qui a su montrer lui aussi quelques inspirations et qui n' a jamais désarmé...Mon fils et moi, on n' a pas pu s' empêcher de sourire de cette égalisation qui rend justice au non-renoncement...
Plusieurs leçons sont à tirer de cette rencontre.
1. Un match dure 90 minutes au moins, et il faut tenir le rythme pendant les 2 mi-temps...attention aux débauches d' énergie qui peuvent provoquer de dangereuses baisses de régime ultérieures.
2. Un match dure 90 minutes + les temps additionnels, et il faut savoir gérer une fin de partie, et ne pas perdre en 3 minutes un résultat qui a demandé 70 minutes d' efforts soutenus.
Les anglais peuvent demander à David Ginola des classes particulières sur cet aspect du jeu...
3.La proportion nombre de buts / nombre d' occasions est faible dans cet EURO, ce qui veut dire que les équipes à faible potentiel offensif ont intérêt à soigner leur jeu défensif, et tenter de revenir au score sur une contre-attaque.
Je suis habitué dans le championnat espagnol à voir des joueurs comme Messi qui ne ratent pas le dernier geste, des joueurs qui arrivent à placer le ballon juste là où il faut, au ras des poteaux et hors-d' atteinte du gardien.Il manque dans cet EURO de cette qualité de finition, qui aurait permis à l' Angleterre par exemple d' être rapidement hors de portée des russes.
Alors, vous me répondrez que des Messi il n' y en a pas 50...Effectivement, mais on peut se poser la question suivante.
Pourquoi certaines équipes ont besoin de 10 occases pour en concrétiser une, quand d' autres marquent un but et n' ont eu que 2 opportunités.Le dernier exemple en date est la rencontre préparatoire entre la Géorgie ( 132 ème mondiale) et l' Espagne.Les espagnols ont dominé et perdu le match 0 à 1 face à un adversaire faible qui n' a eu que 2 occases sur toute la partie...Bien sûr , vous me répondrez que ces équipes-là marquent sur des contre-attaques et profitent d' erreurs défensives d' un adversaire qui s' est découvert de forme aventureuse.Je suis d' accord, mais il y a là un problème de fond qui est posé au foot moderne.Après avoir vécu l' âge d' or du foot offensif avec des joueurs comme Cruyff, nous voici revenus à une certaine forme de catenaccio, et ça, c' est pas une bonne nouvelle pour le beau jeu et le spectacle...N' y a t' il que des Messi pour dynamiter les jeux ultra-défensifs ? J' espère que non, et que cet EURO 2016 me rassurera sur ce point...
4. On apprend au jeu d' échecs que face à un adversaire plus faible il faut savoir rester rigoureux et s' appliquer en ne menant pas d' attaques approximatives.Cette règle s' applique aussi au foot...Les anglais vont sans doute se mordre les doigts s' ils revoient la première mi-temps où il y a eu beaucoup d' énergie de dépensé, beaucoup d' offensives lancées mais pas forcément toute l' application nécessaire pour mener à terme une attaque.