Bonjour les amis,
Hier c' était la reprise du programme EL INTERMEDIO sur la chaîne espagnole SEXTA.Leur reporter Gonzo avait fait un magnifique travail sur l' odyssée des réfugiés syriens en allant les voir en Macédoine, en Serbie, lors du passage en Hongrie...voir aussi les heureux élus arrivés à la gare de Vienne.
L' émission nous proposait une plongée dans le quotidien de toutes ces familles brisées qui essaient de fuir l' enfer et de se recomposer de l' autre côté de la Méditerranée.Parmi les interviews les plus frappantes de Gonzo il y a une mère qui a fait la traversée sur un bateau en plastique avec ses deux enfants pour aller retrouver son mari ( à 43 minutes sur la vidéo...soyez patient avec la pub obligatoire).Elle raconte en anglais son quotidien heureux en Syrie avant la guerre.puis les bombes, sa maison par terre ( down), les explications données aux enfants pour justifier l' exil ( on va aller voir papa), la traversée très dangereuse,les conditions extrêmement difficiles une fois arrivés sur notre continent,etc...Elle garde un beau visage lisse. Son expression reste douce et digne malgré l' inhumanité de tout ce qu' elle a vécu.
ATRESPLAYER - Volver a ver vídeos de El Intermedio - Gonzo sigue la marcha de los refugiados
Web oficial cadena Ver después Genera y guarda tus playlist Solo usuarios registrados Regístrate El colaborador del programa sigue la marcha de los refugiados hasta Viena. Cuenta cómo las ONGs s...
Plus tard dans le reportage Gonzo est à Belgrade et interviewe un enfant.Il lui demande s' il a eu peur et celui-ci lui répond que la traversée en bateau était effrayante.Gonzo lui demande un petit secret " As-tu pleuré ? " et l' enfant lui répond spontanément que plusieurs fois sur le bateau... ( à 48 minutes).
Et puis au moment de se dire au revoir l' enfant qui sait que Gonzo est espagnol lui dit avec un grand sourire qu' il aimerait jouer au Real de Madrid et qu' il est un fan de Cristiano Ronaldo ( 51 min).
Et là, on se dit que les enfants ont une force extraordinaire, qu' ils ne sont pas enclin au pessimisme et à la dépression, qu' ils sont la vie, la force et l' espoir.
Voila un gosse qui vient de traverser mille dangers et qui est encore dans une situation plus que précaire mais qui n' a rien perdu de ses rêves: jouer au Réal à côté de champions comme Ronaldo...Là c' est trop fort.J' avais envie de le prendre dans mes bras et de l' embrasser.
L' humanité a encore une chance tant qu' elle respecte les rêves d' enfants.
Les dirigeants commencent enfin à prendre la mesure du drame.On voit fleurir un peu partout en Europe des WELCOME REFUGEES.Rajoy, tout comme de nombreux responsables étrangers, s' est dit traumatisé par les images d' exodes...Pour une fois, et sans faire d' angélisme, je ne doute pas de son émotion même s' il a été particulièrement insensible au sort des clandestins qui essayaient de passer la frontière de Ceuta et Melilla et à fait installer ces fameux barbelés concertinas avec des lames de rasoir.
Je me dis qu' on va peut-être s' attaquer au problème d' une autre manière en privilégiant d' abord l' urgence humanitaire.
En 68 Sartre disait aux ouvriers: " Ne desespère pas Billancourt" alors que la vie était un doux fleuve tranquille comparé aux nombreux drames qui secouent notre planète maintenant.
En 2015 on va essayer de ne pas desespérer de nos concitoyens et de notre humanité...Les ONG s' organisent activement et les responsables ressentent dans l' opinion publique un feed back qui permettra s' ils le désirent d' entreprendre une vraie politique de main tendue.
Voila, j' aimerais terminer ce billet en disant que la photo du petit Aylan était importante.Elle était une dramatique remise de pendules à l' heure pour tous ceux qui étaient restés insensibles.
L' image de ce jeune syrien fan de Ronaldo aussi est importante.Un enfant dans un camp de réfugiés qui dit avec un grand sourire:
" J' aimerais jouer au foot et être un grand champion"
Ne tuons pas les rêves de nos enfants...
PS: à L' Hatem qui comprend les sous-titres espagnols.
Je te conseille de voir le reportage qui commence à 34 minutes dans son intégralité , notamment l' histoire de cet étudiant ( 45 min) qui dit à des dirigeants comme le premier ministre hongrois: " On est des êtres humains qui ont fui la mort...Ne nous envoyez pas vers une autre mort".
Par ailleurs tous ceux qui comprennent l' anglais peuvent regarder l' ensemble du reportage ( notez au passage le bon niveau d' anglais même chez les enfants syriens )
PS nº 2: EL INTERMEDIO est un programme d' humour et qui traite de sujets graves. Gonzo qui est galicien répond en riant à l' enfant qu' il y a un meilleur joueur que Ronaldo au Celta de Vigo et qui s' appelle Nolito.Le présentateur qui est sur le plateau fait une private joke et charrie Gonzo ( qui est vraiment fan de Nolito) et lui dit qu' il n' y connait rien au foot et qu' il devrait avoir honte de profiter de l' ignorance du jeune syrien...
Précisons que l' enfant a expliqué préalablement à Gonzo qu' il voulait aller à l' université (et oui...y' a pas que le foot dans la vie)
PS nº 3: Tous mes amis qui sont allés en Syrie avant la guerre me disent avoir été frappés par la gentillesse, l' éducation et les qualités d' hospitalité du peuple syrien...ces qualités transparaissent aussi dans ce reportage.
PS nº 4: Certains de mes lecteurs me trouveront bien mièvre ces temps-ci, brassant des évidences et tirant un peu trop sur la corde facile des bons sentiments au sujet d' une situation que vous connaissez tous déjà. Mais ce billet touche aussi un thème qui me tient à coeur ( la souffrance des enfants ) et je ne pouvais laisser passer sans réagir l' interview si spontanée de ce gamin adorable qui m' a fait l' effet d' un électrochoc émotionnel...