Bonjour les amis,
J'avais réagi très vite après l'assassinat de Dominique Bernard en écrivant un article à chaud.
Aujourd'hui, avant de me lancer quelques semaines plus tard dans un certain nombre d'appréciations personnelles, je vous invite à lire l'article mis en lien ci-dessous.
Selon l'IFOP 16 % des Français de confession musulmane n’expriment pas de condamnation totale à l’endroit du terroriste d’Arras, auteur du meurtre à l’arme blanche de Dominique Bernard. 5 % ne le condamnent pas du tout, et 11 % condamnent tout en partageant «certaines des motivations» du terroriste islamiste. À quoi s’ajoutent 6 % de musulmans qui se disent «indifférents». Cette proportion est plus significative encore chez les musulmans de plus de 15 ans, actuellement en scolarité : 31 % d’entre eux ne condamnent pas totalement le tueur d’Arras, et 7 % sont indifférents.
Un tiers des lycéens musulmans qui ne condamnent pas, ce n'est pas rien!.....Houston, Houston, on a un problème !...
J'ai sorti ma calculette: 16% de 5,4 millions de musulmans français ça fait plus de 864 000 personnes qui ne condamnent pas. C'est tout simplement énorme. A ce chiffre il faudrait probablement ajouter les 16% de musulmans non-français qui vivent dans l'hexagone.
Alors qu'est-ce qu'il va me répondre Jean-Luc Machinchose ? que ma calculatrice est une manipulatrice fanatique ?
5% qui ne condamnent pas du tout ça fait 270 000 personnes...
Je rappelle, si besoin en était, que Dominique Bernard n'avait absolument rien fait contre la communauté musulmane.
Avant d'aller plus loin, et afin de ne pas me faire traiter de tous les noms, je tiens à préciser que je ne fais pas d'amalgame et que je n'oublie pas qu'il y a 100% - 16% - 6% = 78% des musulmans qui rejettent toute forme de terrorisme.
Ceux-là sont mes frères et je souffre de ce qu'ils doivent subir à cause d'une minorité très toxique.
Le big problème c'est que les choses évoluent, en mal, et que cette minorité toxique dont je parle devient de moins en moins minoritaire.
La question a été posée dans le JDD à Gilles Kepel (historien professeur d'université et grand spécialiste du monde arabe contemporain) de savoir comment il interprétait ces chiffres.
Gilles Kepel parle d'un "djihadisme d'atmosphère" qui s'est installé à travers les réseaux, la famille et les amis. Non pas que ces 5% soient prêts à devenir des tueurs mais, dans leur esprit "verser le sang " au nom de Dieu est licite.«Le venin du djihadisme d’atmosphère se répand désormais dans une partie de la jeunesse».
Cette mouvance de sympathie pour les tueurs, toujours selon Kepel, fracture très profondément la société française.
Il explique lui-même que pendant les 20 dernières années il a prêché dans le désert et que les politiques n'ont pas su interpréter correctement les dangers que représentaient les premières attaques contre la laïcité à partir de la fin des années 80.
Il affirme que les radicaux islamistes se sont trouvés aussi de nouveaux alliés avec les idéologues wokistes américains qui prônent la "relativité" des valeurs de l'Occident (et donc de la laïcité) face à la "sacralité" des valeurs des "opprimés".
Parmi les très nombreux propagateurs français de la très dangereuse idéologie Woke, le plus emblématique d'entre tous c'est sans aucun doute Jean-Luc Mélenchon qui vient de la gauche trotskiste ultralaïciste qui prônait le dévoilement des porteuses de hijab en 2015 et qui a fini par retourner complètement sa veste pour des motifs électoralistes.
Revenons à Gilles Kepel. Il vient de sortir un livre dans lequel il retrace son parcours personnel jusqu'à la situation actuelle. J'en ai commencé hier la lecture qui s'annonce passionnante.
Prophète en son pays - Gilles Kepel
Critiques (3), citations (3), extraits de Prophète en son pays de Gilles Kepel. Le Hibook a lu " Prophète en son pays " de Gilles Kepel. Cet ouvrage p...
https://www.babelio.com/livres/Kepel-Prophete-en-son-pays/1553719
PS: Je rappelle au passage que Gilles Kepel, grand amoureux et passionné des cultures arabes, est victime d'une fatwa et que sa tête est mise à prix par les radicaux. Et oui, les amis, il n'y a malheureusement pas que Salman Rushdie qui est visé: certains français AUSSI ont des fatwas qui pèsent sur leur tête, ne l'oublions pas.
Voici le parcours professionnel de Gilles Kepel:
Né en 1955, Gilles Kepel politiste, diplômé de philosophie, d’anglais et de sciences politiques a effectué sa formation d’arabisant à l’Institut français de Damas et composé au Caire, sa thèse sur les mouvements islamistes contemporains et plus spécifiquement sur les frères musulmans. Chercheur au CNRS et nommé Directeur de Recherches au CNRS en 95, il a effectué des enquêtes sur le développement de l’islam en France en tant que phénomène social et politique. Professeur à l’Université de New York, à la London School of Economics et autres grandes Universités. Collaborateur régulier de différents journaux, Le Monde, Le New York Times, La Repubblica, ou encore El Pais.
Homme de terrain, même pendant la guerre en Syrie, s’exprimant en plusieurs langues dont l’arabe, il est une figure intellectuelle majeure pour ses différents écrits sur l’Islam, comme « Jihad » en 2000, « Passion arabe » en 2013 « Passion française, la voix des cités » en 2014 « Passion en Kabylie » en 2014 et « Terreur dans l’hexagone » en 2015. Mais il devint aussi la cible des djihadistes, victime de fatwas.
Membre du haut Conseil de l’Institut du monde arabe, Directeur des Etudes sur le Koweït à L’Institut des Sciences politiques à Paris, il publie en 2018 « Sortir du chaos : les crises en Méditerranée et au Moyen Orient », ouvrage qui fournit le thème de la conférence donnée à l’Alliance Française de Fribourg.
commenter cet article …