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25 octobre 2024 5 25 /10 /octobre /2024 07:26

Bonjour les amis,

Aujourd'hui j'ai envie de partager avec vous un article qui aborde la thématique du miroir dans la littérature.

Voici donc d'abord sur le lien ci-dessous cet article écrit en valencien qui est une langue qui appartient à la même famille que le Catalan et le Majorquin. J'ai accompagné l'article original d'une traduction en français au cas oú vous ne seriez pas familiarisé avec la langue d'Ausiàs March. 

https://lletraferit.com/literatura/mistica-de-lespill/

Traduction

Il n’y a qu’une seule chose dans la vie que nous ne pouvons contempler : nous-mêmes. Nous nous voyons sur des photographies, dans la partie convexe des cuillères, dans des boutons brillants et, surtout, dans des miroirs, mais cette personne ne sera jamais nous, mais un reflet, exactement inversé, la plupart du temps, par rapport à ce que nous sommes dans la réalité.

La relation entre les hommes et les miroirs remonte au Néolithique, lorsque les pierres d'obsidienne étaient polies. Elle a été perfectionnée en Méditerranée au XIVe siècle : les verriers de l'île vénitienne de Murano ont découvert comment combiner un mélange d'étain et de mercure pour produire une surface hautement réfléchissante. Le résultat fut le miroir, qui changea à jamais la façon dont nous nous percevons. A partir de ce moment, nous ne nous contentons plus de nous regarder, mais nous scrutons avec surprise le monde inaccessible qui se déroule sous nos yeux et qu'il nous est interdit de connaître.

Cette limitation n’a pas arrêté les écrivains qui ont imaginé ces mondes. Dans LE LIVRE DES ÊTRES IMAGINAIRES , Borges recueille une légende chinoise selon laquelle les personnes que nous voyons reflétées sont des esclaves forcés (par une magie qui s'affaiblira progressivement) de se répéter. Et il viendra un moment où ils nous envahiront pour se venger. La liste des miroirs dans l'œuvre de l'auteur argentin est interminable et fait presque toujours référence à un monde inquiétant qui nous attend. Les gérants de LA BIBLIOTHÈQUE DE BABEL en ont un dans chacune des salles : « Les hommes déduisent généralement de ce miroir que la Bibliothèque n'est pas infinie [...] Je préfère rêver que les surfaces brunies apparaissent et promettent l'infini ». Les miroirs de Borges promettent aussi le pire des malheurs, comme dans LE MIROIR D'ENCRE ( El espejo de tinta)  ou LES MIROIRS VOILÉS (Los espejos velados) .

Les superstitions sur les miroirs traversent tous les continents et toutes les civilisations. Des bébés qui ne devront pas se regarder dans le miroir jusqu'à l'âge d'un an pour éviter de devenir bègues, jusqu'aux aux personnes qui seront hantées par la malchance pendant sept ans si elles brisent un miroir. Je soupçonne que cette dernière croyance est née de la propre corporation de fabricants de miroirs (qui nous ont laissé le nom de famille Miralles ) afin que les apprentis manipulent avec soin des objets aussi coûteux. Les Grecs utilisaient la catoptromancie pour deviner l'avenir dans des miroirs, et plus près dans le temps, John Dee , l'occultiste d' Elizabeth I d'Angleterre , parlait aux esprits à travers un miroir aztèque : Le miroir fumant est précisément la traduction littérale de Tezcatlipoca , la principale divinité parmi les Toltèques et les Mexicas.

Jonathan Harker découvre la nature surnaturelle du comte Dracula à travers un miroir en pied. Là où le vampire n'aurait pas été reflété, c'est dans les deux miroirs magiques les plus connus de la littérature : celui de la belle-mère de Blanche-Neige et celui de Galadriel . Le premier donne le pouvoir de trouver la plus belle personne et le second, tel un Aleph de poche, de voir tout ce qui s'est passé, se passe et se passera.

Les plus intéressants, en tout cas, sont les mondains, car leur absence totale de mysticisme les rend plus dangereux. Ils sont le miroir que Richard II de Shakespeare demande pour vérifier les outrages du temps sur son visage, qui finit par tomber au sol, se brisant en mille morceaux, tout comme celui que Dorian Gray utilise pour contrôler sur son visage son vieillissement. Dr Jekyll a utilisé un miroir pour observer sa douloureuse transformation en M. Hyde et Tirant el Blanc y a recours pour déclarer son amour à Carmesina . Ainsi, la fascination pour notre propre reflet à travers un objet que Sylvia Plath disait être « l’œil d’un petit dieu à quatre coins » s’est accrue .

Je me permets d'ajouter un extrait du très beau texte de Sylvia Plath auquel l'auteur de l'article fait référence.

https://revuemiroir.fr/miroir-de-sylvia-plath/

Voici un autre article intéressant si le thème du miroir dans l'Art vous intéresse.

https://artifexinopere.com/blog/interpr/peintres/dali/le-miroir-panoptique/

Young Woman Before a Mirror (1887) de William Merritt Chase

Young Woman Before a Mirror (1887) de William Merritt Chase

PS: Et puis, pour terminer sur une petite note d'humour, je ne résiste pas au plaisir de partager avec vous ce modèle de miroir que j'affectionne particulièrement...un modèle qui est, pour moi, largement suffisant...🤣

Mystique du miroir...

PS nº 2  . A propos de tableaux dans lesquels apparaissent un miroir, voici LES ÉPOUX ARNOLFINI du peintre flamand Jan Van Eyck (1431) Londres. 

je ne crois pas en la réincarnation mais comment ne pas voir dans ce tableau un personnage maléfique actuel qui cause la mort, la destruction et la désolation en Ukraine...

Mystique du miroir...
Toute ressemblance avec un personnage existant ou ayant déjà existé serait...etc...etc...

Toute ressemblance avec un personnage existant ou ayant déjà existé serait...etc...etc...

Détail du miroir très soigné par le peintre...

Détail du miroir très soigné par le peintre...

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9 octobre 2024 3 09 /10 /octobre /2024 10:22

Bonjour les amis,

Aujourd'hui 9 Octobre c'est en Espagne le jour de la communauté de Valencia dans laquelle je vis depuis plusieurs décennies.

Vous en saurez plus sur cette journée commémorative sur le lien ci-dessous.

Pour rendre hommage à une terre il n'y a rien de mieux qu'une chanson et je vous propose BALANSIYA qui est une sorte d'hymne récent, fruit de la collaboration de plusieurs artistes et groupes valenciens.

C'est une chanson qui revendique un patrimoine linguistique et culturel qui a souffert de répressions durant les années noires du franquisme, un patrimoine qui veut ressurgir aujourd'hui avec force et énergie. Par ailleurs, la langue valencienne doit continuer de se défendre aujourd'hui encore des attaques de certains partis de droite comme le PP (partido popular) ou de l'extrême-droite de VOX qui tentent de limiter sa présence à l'école ou dans les institutions et services publics.

https://www.youtube.com/watch?v=iCUACBxDJOg&t=4s

Voici les paroles originales en valencien qui est la langue co-officielle de ma région.

Una alqueria
estreles i flors
abraça l’aurora
un país de cançons
els joves dansen
la lluna ha mudat
no plores mare
que el cel està albat
ha mort la innocència
en l’han arrancat
ja no hem de mentir
per dir la veritat
la nostra alegria
no ens la dona el vi
és l’emoció pura
que ens batega al pit

La teua presència
és com una oració
pregue morir
si no visc no amb amor
tot l’univers està dins de tu
naveguen les barques
com rajos de llum
pels oceans
d’aigües sensorials
al centre de tot
on brolla qui soc
un camp magnètic
sense coordenades
melodies nues
de cançons sagrades

Palmes, postisses
guitarra i dolor
no et posem cara
però et sentim al cor
gemecs sense esquema
art de resistència
veus esguerrades
d’exili interior
negra és l’esperança
que es perd però se sent
verda és la mort
que no vol fer el dol
ara ho entenc i no puc callar
se m’eriça la pell
quan t’escolte cantar

Una sandinga,
una seguidilla
una malaguenya
una granaïna
la llavor germina
plora i s’extasia
quan s’obri en canal
la nostra ferida
redades, presons
expulsions i matances
no han pogut callar
l’emoció amb què cantes
et perseguiren
però tu et camuflares
prenyares per sempre
les nostres entranyes

A les nits de l’alqueria
hi ha llaüts i guitarrons
pintant les penes d’alegria
amb cançons de mil colors

Les cantarem tota la nit
no oblidarem
que ens van ferir
que la música és la sang
la festa i la tradició
del nostre País Valencià

A les nits de l’alqueria
a la lluna de Balansiya
Les nostres festes
seguirem cantant
amb la resiliència
que vam heretar
canviaren les lletres
per negar qui eren
i sobreviure
a les seues fogueres
memòria amputada
versos mutilats
queda un dolor íntim
que no hem oblidat
van cremar els llibres
però guardem al pit
la biblioteca
dels nostres sentits

No parle d’altres
parle de nosaltres
les arrels profundes
que ens van ocultar
negres jueves
morisques gitanes
filles prohibides      
de Balansiya
els teus melismes
són recitacions
la pena perviu
a les nostres cançons
et perseguiren
però tu et camuflares
prenyares per sempre
les nostres entranyes

 

Voici maintenant une traduction très sommaire, mot à mot, dont le mérite est surtout de vous donner une idée générale du sens des paroles cette chanson.

Une ferme
étoiles et fleurs
embrasse l'aube
un pays de chansons
les jeunes dansent
la lune a changé
ne pleure pas maman
que le ciel se lève
l'innocence est morte
ils nous l'ont arraché
nous n'avons plus besoin de mentir
Nous devons dire la vérité
notre joie
ce n'est pas le vin qui nous la donne
c'est l'émotion pure
celle qui bat dans notre poitrine

ta présence
c'est comme une prière
je t'en prie, meurs si je ne vis pas,
l'univers entier est en toi
les bateaux naviguent
comme des rayons de lumière
au bord des océans
des eaux sensorielles
au centre de tout
d'où vient qui je suis
un champ magnétique
sans coordonnées
mélodies nues
des chants sacrés


Battements de mains, castagnettes
guitare et douleur
nous ne te faisons pas face
mais nous te sentons dans nos cœurs
gémissements sans contours
art de la résistance
voix déformées
d'exil intérieur
Noire est l'espérance
qui se perd et qu'on n'entend plus
Verte est la mort
qui ne veut pas pleurer
maintenant je comprends et je ne peux pas me taire
j'attrape la chair de poule
quand je t'entends chanter

Une sandinga,
une malagueña
une chanson de Grenade
la graine germe
cris et extases
quand s'ouvre de manière béante
notre blessure
perquisitions, prisons
expulsions et meurtres
ils ne pouvaient pas nous taire
l'émotion avec laquelle tu chantes
ils t'ont pourchassé
mais toi tu t'es camouflé
laissant pour l'éternité une semence dans nos entrailles

Dans les nuits de la ferme
il y a des luths et des guitarrons
peindre les chagrins avec joie
avec des chansons aux mille couleurs

Nous les chanterons toute la nuit
nous n'oublierons pas
ça nous a fait mal
cette musique est le sang
la fête et la tradition
de notre pays valencien

Dans les nuits de la ferme
sur la lune de Balansiya
Nos soirées
nous continuerons à chanter
avec la résilience
dont nous avons hérité
ils ont changé les paroles
nier qui ils étaient
et survivre
à leurs feux de joie
mémoire amputée
vers mutilés
une douleur intime demeure
qu'on n'a pas oublié
ils ont brûlé les livres
mais nous gardons contre notre poitrine
la bibliothèque
de nos sens

Ne parle pas des autres
parle de nous
les racines profondes
qu'ils nous ont caché
juifs noirs
Maures gitans
filles interdites
depuis Balansiya
tes mélismes
ce sont des récitations
la pénalité perdure
dans nos chansons
ils t'ont poursuivi
mais tu t'es camouflé
et laissé pour l'éternité

une semence dans nos entrailles

Nota Bene. Explication du titre de cette chanson.

 La taïfa de Valence ou taïfa de Balansiya fut l'un des royaumes de taïfa fondés à l'éclatement du califat de Cordoue en 1010. Il dura jusqu'en 1238, année au cours de laquelle la conquête menée par Jacques Ier d'Aragon conduisit à l'instauration du royaume chrétien de Valence.

Entre 1094 et 1099, la taïfa de Valence est gouvernée par Rodrigue Díaz de Vivar, dit Le Cid.

 

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15 septembre 2024 7 15 /09 /septembre /2024 10:43

Bonjour les amis,

Aujourd'hui j'ai envie de partager avec vous une des magnifiques lettres que Pasolini avait adressée à la Callas.

Mais avant de le faire, il me faut vous en préciser le contexte.

Pier Paolo Pasolini et María Callas se sont rencontrés en 1969, lorsque les producteurs Franco Rossellini et Marina Cicogna ont proposé à la chanteuse le rôle de Médée. Pasolini n'aimait pas l'opéra et craignait les caprices d'une célébrité habituée au luxe. Maria Callas, en revanche, était fascinée par ce réalisateur militant et écrivain communiste dont on parlait tant. Les réserves mutuelles et les appréhensions réciproques entre les deux artistes disparurent instantanément dès leur premier contact.

C’est ainsi que Pasolini se souvient de la première fois qu’il a vu la chanteuse : «Un physique extraordinaire, avec ces grands yeux dans un visage aux pommettes saillantes, et avec ces traits et expressions qui s’intègrent parfaitement dans ma mythologie physionomique. ».

Quant à la Callas, elle a déclaré : « Nous sommes très unis spirituellement, comme cela est rarement permis. »

Ils ont immédiatement construit une intimité faite de voyages, de longues conversations et de nombreuses lettres pleines d'affection, de compréhension mutuelle et de présence.

Voici donc une de ces lettres dans laquelle Pasolini parle aussi de la nature très particulière du travail cinématographique.

"Chère Maria,

ce soir, à la fin de notre journée de travail, sur ce sentier de poudre rose, j'ai perçu avec mes antennes qu'il y avait en toi la même angoisse que celle qu'hier, avec tes antennes, tu as perçue en moi. Une angoisse très légère, à peine plus qu'une ombre, et pourtant invincible. Hier, il ne s'agissait pour moi que d'un peu de névrose ; mais aujourd'hui, il y avait en toi une raison précise (précise jusqu'à un certain point, naturellement) à ton accablement, au moment où le soleil disparaissait. C'était le sentiment de ne pas avoir eu complètement la maîtrise de toi-même, de ton corps, de ta réalité : d'avoir été "utilisée" (et de plus avec la fatale brutalité technique qu'implique le cinéma) et par conséquent d'avoir perdu en partie ta pleine liberté. Tu éprouveras souvent ce serrement de cœur, pendant notre tournage, et je l'éprouverai aussi avec toi. Il est terrible d'être celle qui est utilisée, mais aussi celui qui utilise.
Toutefois, c'est une exigence du cinéma : il faut briser en mille morceaux une réalité "entière" pour la reconstruire dans sa vérité synthétique et absolue, qui la rend par la suite plus "entière" encore.
Tu es comme une pierre précieuse que l'on brise violemment en mille éclats pour qu'elle puisse ensuite être restituée dans une matière plus durable que celle de la vie, c'est à dire la matière de la poésie. Il est justement terrible de se sentir brisés, de sentir qu'à un certain moment, à une certaine heure, en un certain jour, on n'est plus entièrement soi-même, mais seulement un éclat de soi-même : je sais combien cela peut-être humiliant.
Aujourd'hui, j'ai saisi un instant de ta splendeur, alors que tu aurais voulu me l'offrir tout entière. Mais ce n'est pas possible. À chaque jour sa lueur, et à la fin, on aura la lumière entière et intacte. Il y a aussi le fait que je parle peu, ou que j'ai tendance à m'exprimer de façon incompréhensible. Mais on peut facilement remédier à cela : c'est comme si j'étais en transe, j'ai une vision ou plutôt des visions, les "Visions de la Médée" ; dans cet état d'urgence, tu dois te montrer patiente avec moi, et m'arracher les paroles par la force. Je t'embrasse. »
PPP

Photo prise durant le tournage de Médée

Photo prise durant le tournage de Médée

Superbe photo qui souligne la grande complicité naturelle qui existait entre ces deux artistes que tout opposait

Superbe photo qui souligne la grande complicité naturelle qui existait entre ces deux artistes que tout opposait

Si vous  avez un compte facebook vous pourrez entendre Béatrice Dalle lire cette magnifique lettre de Pasolini à la Callas.

PS: Après avoir lu cette lettre si dense il ne me reste plus qu'à visionner le plus vite possible MEDEE qui est, d'après ce que j'en ai lu, une des oeuvres les plus âpres et ardues du grand metteur en scène italien qui s'est inspiré de l'oeuvre d'Euripide.

Son film est visible en intégralité en VO italienne (sous-titrée espagnole) sur ce lien-ci.

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24 décembre 2022 6 24 /12 /décembre /2022 08:46

Bonjour les amis,

La Coupe du Monde au Qatar est terminée et mon esprit ne veut retenir que ce qu'elle m'a apporté d'émotions et aussi de belles sensations esthétiques. 

Parmi tous les beaux gestes que j'ai vus, et Dieu sait s'il y en a eu, le deuxième but de M'Bappé en finale avec sa splendide volée qui remet les pendules à l'heure contre l'Argentine entrera dans l'histoire tout comme celle de Jean Michel Larqué en finale de la Coupe de France en 1975.

M'Bappé, meilleur buteur de cette Coupe du Monde,  a su se hisser à un niveau stratosphérique.

Regardez cette photo. Le geste est parfait, d'une grande pureté esthétique...Le football c'est aussi un Art et une Culture. Je suis sûr que Michel-Ange ou Leonardo da Vinci ou Maurice Béjart   seraient restés bouche bée s'ils avaient vu une telle action...

M'Bappé ou la beauté du geste...

Merci à M'Bappé qui aura été mon cadeau de Noël et qui m'aura permis, avec d'autres immenses joueurs français et étrangers, de vivre cette Coupe du Monde avec les yeux d'un enfant de 10 ans.

J'a vibré aussi avec les marocains, les croates, les japonais, etc...

J'ai souvent regardé les matchs avec mon fiston et celui-ci pouffait de rire quand il me voyait complètement épaté par des séquences de jeu vertigineuses, quand il y avait des enchaînement offensifs précis impliquant 3 ou 4 joueurs, avec un grand sens de l'anticipation....

Il me disait: " Papa, on voit bien que tu ne suis pas les championnats européens car, des séquences comme ça, il y en a toutes les semaines...".

J'adore voir des attaques rapides où le ballon est envoyé non pas là où se trouve le coéquipier, mais là où il se trouvera quelques fractions seconde plus tard. J'adore cette art de la dynamique et de l'anticipation qui exige un vrai esprit d'équipe.

Je terminerai ce court billet en vous souhaitant de passer une belle soirée de Réveillon et de bien profiter de cet esprit de Noël à vocation universaliste qui baigne dans les familles et qui va au delà du simple monde chrétien.

 

 PS: Avant de vous laisser j'aimerais partager avec vous un montage photo qui m'a bien fait rire, un montage réalisé par un internaute et qui circule sur facebook.

Voici ce qu'aurait donné la remise des trophées du Mondial si c'était l'académie des Oscars qui l'avait organisée...🤣

M'Bappé ou la beauté du geste...

PS nº 2: Ça a été très pénible et très gênant de voir Macron qui tente de s'approprier l'événement et qui ne laisse pas les joueurs vivre leur défaite en groupe, entre eux...C'est juste une question de respect et de décence ! Macron qui va consoler M'Bappé ostensiblement en mondiovision devant toute la planète c'est, quelque part, tenter de s'approprier une partie de sa gloire...😤

M'Bappé ou la beauté du geste...
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30 mars 2018 5 30 /03 /mars /2018 15:25

Bonjour les amis,

Parmi les faits divers mineurs de cette semaine, j' ai retenu une affaire assez cocasse de licenciement d' un barman français en Colombie Britannique.

Licencié pour comportement agressif envers ses collègues, le serveur a invoqué devant le juge un malentendu culturel dû à sa culture française...

Ce qui est cocasse dans cette histoire ( voire même un peu inquiétant) ce n' est pas tant que le serveur invoque sa culture française pour se défendre mais plutôt que le juge considère que son argument est recevable...Voila qui en dit long sur notre image à l' étranger !

Alors, au delà des idées reçues, des lieux communs, des réputations plus ou moins méritées, il faut d' abord dire que dans le milieu de la restauration en France, il y a effectivement une tradition de rapports très directs, parfois assez violents, pas toujours très compatibles avec les us et coutumes anglo-saxons.

On se souvient tous du chef cuistot interprété par Bernard Fresson qui gueule comme un putois sur les serveurs dans le film GARÇON de Claude Sautet. En fait, ça fait partie du business...Deux heures plus tard, une fois que le " coup de feu" en cuisine est passé tout le monde redevient cool, et copain-copain.

Ecoutez l' extrait à partir de 20 secondes...

Cette agressivité du serveur licencié m' a également remis en mémoire mon arrivée à Paris fin des années 70.Le petit provincial un peu timide que j' étais trouvait les parisiens à la fois stressés, stressants  et agressifs.

J' habitais rue de Montessuy, près de la Tour Eiffel, et j' avais pour voisine de palier une dame suisse, très élégante, très classe, d' une quarantaine d' années.

Elle m' avait confié que lorsqu' elle était débarquée dans la capitale ça l' avait choqué elle-aussi cette agressivité des parisiens.Et puis, elle m' a dit qu' elle s' était rendue compte que lorsqu' elle répondait aux gens sur le même ton,et avec la même fermeté, tout se passait bien.Il n' y avait pas d' escalade.Tout le monde trouvait ça normal et c' était bien accepté.

Alors,chers amis, pour éviter de colporter davantage cette image peu flatteuse de gaulois agressifs,moi je proposerais à tous nos professeurs d' histoire d' apprendre à nos chères têtes blondes dès le collège que notre tradition, c' est l' élégance, le panache et la courtoisie.

Il serait bien de rappeler à nos élèves certains épisodes de notre histoire, et que, par exemple, à la bataille de Fontenoy, nous n' avons pas tiré les premiers et que nous avons invité courtoisement Messieurs les Anglais à le faire...

NB: Ne perdez pas les explications sur le document vidéo et notez à la fin de l' intervention du locuteur que si on déplace la virgule, la phrase change de sens.

Donc, la solution est dans notre histoire, dans notre culture.Enseignons à nos élèves comment répondre à une insulte ou à une moquerie en leur faisant apprendre par coeur la tirade du nez de Cyrano de Bergerac, et c' en sera fini du harcèlement entre élèves.

Vous le voyez les amis, face à la violence, à la vulgarité, à l' agressivité rien de tel que le verbe, le panache, l' esprit...

Alors, au lieu de se chercher de mauvaises excuses, ce barman devrait essayer d' être français, mais dans le sens classique du terme...!

Tel Super Dupont le fier et noble faux super-héros de Gotlib !

Excusez-moi d' avoir été un peu trop " français" avec vous...

PS: Redevenons sérieux juste deux secondes.Ce barman devrait savoir que la première chose qu' on apprend quand on s' installe à l' étranger c' est de ne pas essayer d' imposer les normes sociales de son pays d' origine, mais plutôt d'essayer de comprendre et de respecter celles du pays où on a émigré...Bien évidemment il ne s' agit pas de renier son identité, mais simplement de savoir prendre aussi la couleur des murs sans faire de vagues, ni de de scandales.

 

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10 janvier 2018 3 10 /01 /janvier /2018 14:01

Bonjour les amis,

Le politiquement correct vient de franchir un pas de plus...

Mais d'abord, et pour me suivre, lisez cet article.

Alors là, les amis, je dis STOOOOOP !

Ça suffit comme ça les conneries.

Le public qui applaudit la fin de l'opéra original, n'applaudit pas l'assassinat de Carmen, mais applaudit l'ensemble de l'oeuvre.

Alors, si on commence à changer les fins des chefs d'oeuvre de l' Art Lyrique, et aussi (tant qu' on y est) les fins des pièces de théâtre pour les rendre conformes à notre morale du XXI ème siècle, on n'a pas fini.

C'est un sacrilège bien sûr. Aucun metteur en scène n'a le droit moral de changer une oeuvre (et encore moins un chef d'oeuvre), même s'il se protège derrière l'alibi selon lequel sa mise en scène serait une libre adaptation. C'est un mensonge: son adaptation n'est pas si libre que ça puisqu'elle reprend 99,99 % du matériel musical de Bizet et ne change que la fin.

On est dans le contre-sens le plus parfait, le plus absurde et le plus ridicule.

Doit-on rappeler à un metteur en scène que le fait d'assassiner sur scène une héroïne pour laquelle le public se sent attaché est sans doute la meilleure manière de dénoncer la violence machiste ? Ce crime nous saisit d'horreur (si on est normal...)

Par ailleurs la nouvelle fin alternative n' arrange rien puisque Carmen tire sur Don José et qu'elle commet un homicide , même si c'est de la légitime défense.

Tant qu'à changer l'histoire, le metteur en scène n'avait qu' à faire exécuter à Carmen une prise  de Kung-fu et lui faire immobiliser son agresseur par une solide clé au bras en attendant l'intervention des forces de l'ordre...

Et puis, tant qu'on y est, il ne faut pas s'arrêter en si bon chemin. Dans l'opéra de Bizet le toréador Escamillo triomphe dans les arènes. C'est trop cruel pour les taureaux cette histoire et il faut changer ça aussi.

On est en 2017 et le taureau ne doit pas mourir  et c'est Escamillo qui doit succomber à un coup de corne ! Ça lui apprendra à embêter les taureaux qui ne lui ont rien fait...

Escamillo doit mourir aussi pour ne pas choquer tous les défenseurs de la cause animale !

Vous le voyez les amis, les retouches à l'oeuvre originale de la part de ce metteur en scène dont je préfère taire le nom sont tout simplement ri-di-cu-les...

J'espère simplement qu'il ne fera pas d'adeptes à l'avenir.

Alors, ne me prenez pas pour un sadique, ni pour un sale macho, mais je vous remets la vraie fin tragique de notre héroïne.

 

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