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1 mai 2018 2 01 /05 /mai /2018 12:36

Bonjour les amis,

Aujourd' hui, pour saluer l' arrivée du mois de mai je vous propose un petit madrigal très british de Thomas Morley ( 1557- 1602).

Cette oeuvre est inspirée d' une pièce italienne d' Orazio Vecchi " So ben mi ch' a bon tempo" extraite de sa selva di varia recreatione ( 1590). La chanson se complaît dans le double sens divin. Il s' agit apparemment d' une danse de printemps mais c'est aussi une métaphore qui invite à faire l' amour, comme le suggère dans le texte le" barley-break " ( la pause d' orge ) qui équivaut un peu à  " se rouler dans les foins"...

Par ailleurs, j' aime beaucoup dans cette pièce chorale les  "Fa la la"  très alertes, primesautiers,et finalement assez suggestifs...

Voici une belle version dans laquelle la chanteuse Julie Gaulke a enregistré elle-même les 5 voix.

 

Now is the month of maying,
When merry lads are playing, fa la,
Each with his bonny lass
Upon the greeny grass. Fa la.

The Spring, clad all in gladness,
Doth laugh at Winter's sadness, fa la,
And to the bagpipe's sound
The nymphs tread out their ground. Fa la.
Fie then! why sit we musing,
Youth's sweet delight refusing? Fa la.
Say, dainty nymphs, and speak,
Shall we play at barley-break? Fa la.

Voici le mois de mai où les jeunes garçons s’amusent joyeusement, et chacun danse sur l’herbe avec sa légère jeune fille. Le printemps tout vêtu de bonté se moque de la tristesse de l’hiver, et au son des cornemuses, les nymphes dansent sur la terre. Alors, pourquoi refuser à Fie les doux délices de la jeunesse ? Dites, délicates nymphes, devrions nous jouer jusqu’à l’aube ?

Je vous propose aussi cette petite version accompagnée par une flûte et un tambourin.

Bonne fin de journée les amis, et bon mois de mai...

Et  si cet air guilleret ne vous a pas mis de bonne humeur, je ne peux plus faire grand-chose pour vous...

 

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5 novembre 2017 7 05 /11 /novembre /2017 18:33

Bonjour les amis,

Nous préparons déjà depuis plus d' un mois notre prochain concert de Noël avec notre groupe vocal CADENZA.Il y aura comme toujours au programme des pièces datant de l' époque baroque.

Cette année parmi les nouveautés nous interpréterons DADME ALBRICIAS HIJOS DE EVA, une pièce du XVI ème siècle extraite d' un recueil de 70 oeuvres intitulé Cancionero de Uppsala.

Et puis, il y a 3 semaines Silvia, notre directrice de chant, m' a fait une jolie petite surprise.Quand je suis entré dans le local où nous répétons je l' ai entendue égrener au piano les notes de GAUDETE, un morceau que j' aime beaucoup.Ça faisait longtemps que je lui avais dit que j' aimerais le chanter un jour ou l' autre ...

Donc Silvia s' était procurée la partition sans rien me dire et nous allons pouvoir interpréter cette année  le GAUDETE pour la première fois...Une attention de ma directrice qui m' est allée droit au coeur.

Votre serviteur en était tout rouge d' émotion.

 

Bon, à partir de la semaine prochaine on passe à deux répétitions par semaine.C'est le prix à payer pour pouvoir être fin prêt et que les nouveaux venus puissent apprendre correctement leur partition.

Mais pour moi ces répétitions sont toujours un plaisir sans cesse renouvelé.

Le chant choral fait partie de ces vrais cadeaux de la vie que je savoure intensément.

Groupe vocal CADENZA

Groupe vocal CADENZA

PS: Depuis que nous avons répété le GAUDETE les autres membres du groupe m' ont  remercié pour avoir été insistant auprès de Silvia...Eux-aussi adorent cette pièce maintenant qu' ils la connaissent...

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16 mars 2017 4 16 /03 /mars /2017 14:10

Bonjour les amis,

Il y a deux jours je vous parlais de Frida Boccara et j' avais mis en lien l' une de ses chansons inspirée d' une Aria de la Passion selon Saint Mathieu de J.S. Bach, et intitulée Cent mille chansons.

Alors cette chanson m' a replongé dans un épisode très précis de mon histoire personnelle:

 le jour où J.S. BACH est entré DÉFINITIVEMENT dans ma vie.

C' était dans les années 80. Je prenais des vacances dans le Nord de l' Italie et je me baladais dans Florence à la nuit tombée.Je me dirigeais vers mon hôtel quand j' aperçus un attroupement de personnes devant la Basilique San Lorenzo.

C' était complètement inhabituel car à cette heure tardive les églises sont fermées.Je m' approche du groupe et demande à un vieux monsieur italien le motif de cet attroupement, et celui-ci m' explique qu' il va y avoir un concert de musique sacrée.Il s' agit d' un grand choeur bavarois accompagné de tout un orchestre qui vont interpréter la Passion selon Saint Mathieu de J. S. BACH.

Il me précise que l' ensemble orchestral allemand est de grande qualité technique et que le samedi suivant ils doivent interpréter cette même Passion au Vatican devant le Pape Jean-Paul II.

Je sympathise avec ce charmant mélomane italien qui m' explique qu' il est tout seul,que je peux voir le concert avec lui et qu' il en profitera pour m' exposer les grandes lignes de l' oeuvre, et comment elle s' articule.Bien évidemment j' accepte son invitation sans la moindre hésitation.

Je ne connaissais presque rien de J. S. BACH à l' époque mais j' ai tout de suite été emballé par le fait de pouvoir assister, de manière complètement improvisée, à l' exécution d' une oeuvre d' une telle envergure.

Nous sommes entrés dans l' Eglise.J' ai pris un des carnets à disposition du public avec le texte original de l' oeuvre traduit en 4 langues.Mon ami transalpin s' installa près du choeur sur la gauche.Nous étions très bien placés.

 

 

Le jour où J.S. BACH est entré dans ma vie...
Le jour où J.S. BACH est entré dans ma vie...

Quand le concert commença, mes amis, ce fut tout de suite LE CHOC !

Ecoutez les 3 premières minutes...

Pendant que vous entendez le début de cette oeuvre sur vos enceintes dites vous que dans une église, avec la réverbération naturelle qu' il y a,l' effet est très impressionnant: vous êtes subitement projeté dans la 5 ème dimension....Et dès que le choeur entre à 2 minutes trente secondes on en attrape la chair de poule.

Je me sens littéralement transporté par l' ampleur et la profondeur de cette oeuvre imposante et magistrale.Au fil des minutes, je m' installe peu à peu dans cette Passion en suivant sur le carnet la traduction des parties chantées pour ne pas en perdre une miette.

Puis arrivent les parties pour soliste, dont notamment le fameux ERBARME DICH, MEIN GOTT.

L' une des plus belles pièces jamais composées.Si vous n' êtes pas ému c' est que vous n' êtes pas complètement  humain...

 

Le " Mache dich mein herze rein"...( qui fut réadapté par Frida).

 

L' oeuvre durera près de 3 heures, et quand arrivera la partie finale avec le choeur, je serai au bord des larmes.

Je n' avais jamais entendu rien de tel...J' étais soufflé !

Ce concert, ça a été un vrai choc, une révélation.Dès que je suis rentré à Paris je me suis précipité  à la Fnac pour acheter le disque.Comme je n' y connaissais rien, j' ai commencé avec Karajan.Plus tard j' écouterai d' autres versions sur instruments anciens. Harnoncourt, Herreweghe, etc...

Je pris durant la même semaine la décision de m' inscrire à l' école de musique Paul Beuscher ( cours de solfège et de piano, alors que j' avais 26 ans).

Je dirai à mon professeur de piano: " Il faut que vous m' appreniez à jouer du Bach..."

Celui-ci sourira et me fera remarquer que le piano n' existait pas à son époque...Peu importe !

Oui ce concert avait définitivement changé ma vie.Bach ne me quittera plus jamais.

je travaillerai sur ses préludes et fugues avec acharnement pendant des dizaines d'  heures.

Plus tard, je découvrirai l' étendue de son oeuvre orchestrale et instrumentale.Un véritable puits sans fond...Une production qui donne le vertige.

L' artiste le plus fécond et le plus universel de toute l' humanité.

Je lirai avec avidité sa biographie très dense écrite par Roland de Candé.

 

Le jour où J.S. BACH est entré dans ma vie...

Un certain nombre d' années plus tard j' intègrerai une chorale qui me permettra d' interpréter certaines de ses oeuvres comme le Jesu Bleibet, meine freunde.

Non, Bach ne me quittera plus jamais.

Il est le seul artiste ( avec Mozart) qui m' a fait douté de la non-existence de Dieu car, quand on interprète ses oeuvres Dieu n' est jamais loin.

C' est le seul compositeur dont je ne me suis jamais lassé.Jamais !

Bien sûr, je continuerai de me passionner pour des tas d'autres compositeurs, des tas d' autres musiques, mais Bach m' accompagnera toujours et de manière définitive.Comme un bon ami toujours présent dans les meilleurs moments comme dans les pires.

Et vous savez quoi ?

Si on m' abandonnait sur une île déserte avec la possibilité d ' emmener toutes les oeuvres d' UN SEUL compositeur, d' après vous, lequel choisirais-je ?

Le jour où J.S. BACH est entré dans ma vie...

Alors pour revenir à la chanson de Frida Boccara. Elle y parle de cent mille  chansons, de cent mille saisons.

Comment ne pas penser à Bach qui fût tout cela ! 

Cent mille  chansons, cent mille saisons .CENT MILLE SOLEILS RADIEUX !

Bach, d' une fécondité prodigieuse, qui ne se répétait jamais,et qui composait le Bonheur, tout simplement.

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6 décembre 2016 2 06 /12 /décembre /2016 08:20

Bonjour les amis,

Notre nouvel ensemble choral CADENZA a donné samedi dernier un concert de chants de Noël au port de Dénia, sous la direction de  Silvia Peña, dans la salle de spectacles de l' entreprise de transport maritime Balearia.

Voici donc un compte-rendu youtubien de notre prestation grâce aux vidéos mises en ligne par notre amie et choriste Blanca Valiente.

Nous commençons par un chant russe orthodoxe de Bortnyansky datant de la fin du  XVIII ème siècle, avec une succession de parties allègres et enlevées et de parties plus lentes.Si vous ne comprenez pas tout ce qu' on dit, ne vous inquiétez pas, c' est normal car ce n' est pas du russe moderne mais du russe littéraire et archaïque datant du XVIII ème...

EL NOI DE LA MARE traditionnel catalan du XX ème siècle composé par Ernest Cervera

LA NIT DE NADAL traditionnel valencien, avec un texte également en valencien

Nous passons au continent sud-américain avec une chanson brésilienne aux tonalités très particulières, très bossa nova.La chanson attaque directement sur un accord de 7 ème.

Les harmonies sont subtiles et assez tendues...CANÇAO DE NATAL

Une chanson baroque du XVI ème siècle.EN NATUS EST EMANUEL de Michael Praetorius.

J' adore ce répertoire, je ne m' en lasse jamais !

On enquille avec du chant sacré contemporain écrit par le compositeur italien Mariano Garau, HODIE CRISTUS NATUS EST.

C' est Fanny qui assure le solo d' introduction...Quant à nous, la fin est tout simplement explosive et l' accord final me met la chair de poule chaque fois que nous l' interprétons.

Nous continuons avec OI BETHLEEM ! chant traditionnel basque de facture très lyrique chanté en VO, c' est à dire en basque.Sachez pour la petite histoire  que la présidente de notre chorale est d' origine basque et qu' elle est donc à même de soigner et de corriger notre prononciation...

Revenons au continent sud-américain avec une chanson de Noël d' Ariel Ramirez, popularisée en France sous le titre d' alouette par Gilles Dreu , en 67.

Le titre original c' est LA PEREGRINACION, le pélerinage...

Toujours en Amérique latine voici SON CHAPIN un chant guatemaltèque: un chant rythmé plein de vie, de joie et  d' allégresse dans une atmosphère typiquement villageoise.J' aime beaucoup...un chant qui transporte !

Une berceuse portoricaine pleine se sensibilité et de tendresse intitulée VILLANCICO YAUCANO.

Je me chantonne souvent les premiers vers tout seul dans la voiture, rien que pour la plaisir, et c' est pour cela que je l' ai mis en titre de mon article....

" Quisiera niño besarte y San Jose no me deja...."

Toute la tendresse d' un humble paysan qui se penche sur le berceau de l' enfant Jésus.

Je voudrais tant d' embrasser mon petit....

 

On termine le récital avec une chanson très rythmée et percussive, sud-américaine également

En bis nous interprétons SANTA NIT traduction du STILLE NACHT allemand de Grüber Lang qu' on ne présente plus.

Premier couplet en valencien

deuxième bouche fermée

troisième en castillan ( ce que vous, vous appelez l' espagnol...)

Quisiera niño besarte...
Quisiera niño besarte...

La soirée se terminera en chansons dans le restaurant du club nautique de Denia

 

Quisiera niño besarte...
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5 novembre 2016 6 05 /11 /novembre /2016 17:43

Bonjour les amis,

 Vous vous souvenez tous de cette scène du film AMADEUS de Milos Forman quand Mozart, à l' article de la mort, dicte la partition de son Requiem à Salieri qui va tenter de lui voler son chef-d' oeuvre.

C' est une des séquences les plus hallucinantes du cinéma durant laquelle le spectateur assiste à la genèse du CONFUTATIS, corde par corde,voix par voix, ligne par ligne...

Donc voila que ce matin je tombe par hasard sur une vidéo d' un choriste danois en vacances au pays des kangourous et qui passe dans un magasin de jouets devant un koala en peluche qui répète tout ce qu' on lui apprend.

Notre jeune choriste, amusé et intrigué, va tester le koala en lui chantant le CONFUTATIS de Mozart...et voici le résultat

A partir de la 36 ème seconde quand le koala aborde la partie chantée par les sopranos ( Voca voca me benedictis) ça devient franchement hilarant.Ça frise l' hystérie.

Comment ne pas penser au génial Mozart qui adorait la franche rigolade...Comment aurait-il réagi face à ce koala chantant son oeuvre avec une voix surexcitée et en secouant la tête de manière frénétique ?

Sans doute aurait-il explosé de ce grand éclat de rire sonore et en falsetto qu' on entend dans le film de Milos Forman.

 

Alors, moi aussi,il m' a bien fait marrer ce petit koala...et je suis sûr que l' immense Mozart aurait apprécié !

C' est l' occasion de vous dire aussi que tout choriste rêve d' interpréter une fois dans sa vie le Requiem de Mozart mais que cette oeuvre est techniquement difficile.Il faut posséder une bonne technique vocale pour l' aborder.

Ecoutez cette version de Philippe Herreweghe, et dites vous que si vous n' êtes pas capable de bien tenir les notes longues mieux vaut interpréter d' autres pièces de Mozart plus accessibles plutôt que de massacrer le Confutatis ou le Lacrimosa qui ne supporteront pas bien la médiocrité.

 

Avec Mozart il faut choisir: le divin et la perfection...ou alors le koala !

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25 septembre 2016 7 25 /09 /septembre /2016 21:38

Bonjour les amis,

Nous avons repris les répétitions chorales la semaine dernière, et notre directrice de chant nous a remis entre les mains LA PEREGRINACIÓN ( le pèlerinage), une partition du compositeur argentin Ariel Ramirez , extraite d' une oeuvre intitulée NAVIDAD NUESTRA ( Notre Noël).

Les sopranos se sont mises à chantonner les premières lignes mélodiques de cet air de Noël, et là, surprise, surprise...

Ecoutez vous-mêmes à quoi ça ressemble...

Très vite, et dès les premières notes, je me rends compte que je connais depuis longtemps cet air-là.

Et oui, ça avait été repris dans les années 60 par Gilles Dreu sous le titre d' Alouette.

Après coup, et en y réfléchissant un peu, je trouvais assez évident qu' une telle musique avec des contretemps et des battements si particuliers ne pouvait qu' avoir été écrite par un sud-américain....

Voici le début du texte original espagnol avec sa traduction française

A la huella, a la huella
Sur la route, la route
Jose y maria
Joseph et Marie
Por las pampas heladas
Sur les plaines glacées
Cardos y ortigas.
Chardons et orties.

Voici la reprise de Gilles Dreu

Pierre Delanöé avait réécrit un texte qui n' avait plus rien à voir avec le chant de Noël Argentin mais qui est resté bien gravé dans mon esprit

Du coup, même quand je lis le texte original espagnol et que je chante cette chanson en l' honneur de l' enfant Jésus, de la Sainte Vierge et de Saint Joseph, quelque part, dans ma tête , il y a une alouette qui continue de voler très haut dans le ciel...

L' interprétation de Gilles Dreu, je l' ai trop entendue quand j' étais môme.Elle est restée gravée dans mon ADN...

Depuis, je me suis amusé à faire des recherches sur le web, et j' ai trouvé plein de versions, dont celle-ci à la guitare que j' aime bien...toute en sensibilité...Le mec la fait parler sa guitare...

Au piano aussi, c' est pas mal...Normal...ça a été composé au piano ce morceau-là...

Et puis, je suis tombé sur un musicien qui propose une belle variation sur le thème.Notez que c' est lui qui joue de la caisse, de la basse et de la guitare sur son clip...pas mal, ce qu' il fait...j' aime...

Quant à nous, il se trouve que dans le centre culturel où nous répétons il y a dans un autre local près du nôtre des guitaristes qui se rencontrent toutes les semaines pour jouer ensemble, alors ce serait peut-être l' occasion de leur demander de nous accompagner .. .pour faire un truc dans ce genre-là...

A suivre donc....

PS: complètement hors-sujet, j' en profite pour vous soumettre une petite devinette un peu idiote mais qui m' avait bien fait rigoler quand même:

Connaissez-vous la différence entre une alouette et la vérole ?

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Tic-tac....tic-tac....

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Je vous laisse réfléchir quelques instants

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tic-tac...tic-tac....

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Réponse: Avez-vous déjà essayé d' attraper une alouette ?...-)

PS nº2: Toujours hors-sujet.je profite de ce papier pour dénoncer le fait que nos instituteurs nous ont appris, du temps de notre jeunesse, une chanson politiquement très incorrecte ( et complètement impensable de nos jours) dans laquelle le protagoniste n' arrêtait pas de torturer un pauvre volatile jusqu' à le laisser complètement déplumé.Combien d' enfants sadiques ont-ils été influencés par cette chanson ? Nul ne le sait...Combien d' Hannibal Lecter, et de serial killers ont commencé leur carrière criminelle en fredonnant " Alouette, gentille alouette....alouette, je te plumerai...." ?

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19 février 2016 5 19 /02 /février /2016 16:46

Bonjour les amis,

Cette semaine nous avons travaillé avec notre nouvelle formation vocale CADENZA une oeuvre chorale bien connue de Mozart, l' Ave Verum...

Ave verum corpus est une prière catholique dédiée à Jésus-Christ. Son titre latin signifie Salut, vrai corps reconnaissant sa Présence réelle dans le pain et vin consacrés au cours de la messe. On rencontre parfois la forme plus courte Ave verum.

Cette oeuvre de Mozart est apparemment simple mais réserve d' étonnantes trouvailles harmoniques, notamment certaines tensions entre les 4 voix qu' il faut parfaitement soigner avec PRECISION.Avec Mozart, même quand il fait simple, il y a toujours des surprises et des subtilités.

Je vous explique très brièvement cette histoire de " tension harmonique"

Si il y a 3 voix qui font DO-MI- SOL en même temps on obtient un accord majeur qui sonne très bien avec de grands intervalles ( de 2 ou 1,5 tons) entre chaque note.Par contre s' il n' y a qu' un demi-ton de différence entre 2 voix c' est d' une part plus difficile à réaliser à cause de la proximité, et on obtient des accords plus subtils qui sont à la limite de la dissonance...Il faut bien intérioriser sa note pour ne pas se laisser entraîner par l' autre voix qui est très proche.

Par ailleurs , voici ce qu' on peut apprendre de cette oeuvre dans l' encyclopedie wikipédia

Ce travail est composé pour choeur, cordes et orgue. Dans le manuscrit de Mozart il y a seulement une petite note au début indiquant sotto voce .
Ce travail a été composé alors que Mozart venait de finir son opéra La Flûte enchantée et que Constance attendait son sixième enfant et résidait dans la ville thermale de Baden. Cette pièce fût composée 6 mois avant la mort du grand compositeur.
Comme curiosité il convient de mentionner qu'il existe une modulation inhabituelle à partir de la tonalité temporaire en LA majeur à FA majeur quand le texte
"cuius latus perforatum fluxit aqua et sanguine" est chanté.

Ecoutez d' abord l' oeuvre complète sur le lien ci-dessous.

Vous pouvez suivre à la fois toutes les parties de chaque voix et de chaque instrument .

Notez que les 4 voix du choeur chantent le même texte ( mais avec 4 lignes mélodiques différentes sopranes-contrealtes-ténor-basse) dans la première partie, puis que la deuxième partie est en canon ( 1 minute 50 secondes), c' est à dire qu' il y a décalage entre sopranos-contraltes et tenors-basse.Tout ça se visualise très bien sur le lien ci-dessous si vous le mettez en plein écran...

Et bien, maintenant que vous avez entendu l' oeuvre dans sa globalité et que vous l' avez bien en tête , écoutez ce que chantent les basses.Ce n' est pas la mélodie, non, ce n' est pas l' air du morceau, non plus...Et pourtant ça va apporter un contrepoint parfait sans lequel l' oeuvre serait bien plus pauvre....

Cette partie qui est la mienne va devenir MA MÉLODIE, celle que je travaillerai , que je mémoriserai et que je chanterai pendant que les ténors ou que les sopranos chanteront l' air du morceau...

Par ailleurs chez les femmes, les contre-altos se trouvent dans la même situation que les basses chez les hommes.Elles chantent elles-aussi une ligne qui n' est pas la mélodie mais qui va enrichir l' ensemble harmonique.

Ecoutez maintenant les 4 voix ensemble sans l' accompagnement musical ( je me répète mais aucun des 4 ne chante la même mélodie que son voisin).Ecoutez attentivement et vous entendrez mieux ces " tensions" harmoniques...

Voici la même chose sur scène en y ajoutant juste un piano.C' est très bien ce qu' ils font ces quatres-là et c' est dommage que la prise de son soit médiocre.

Voici enfin une interprétation avec grand choeur et orchestre.Cet AVE VERUM gagne à être interprété lentement.

Simplement ça demande du coffre pour bien tenir les phrases jusqu' au bout sans reprendre sans souffle.Plus on chante lentement et plus il faut de la technique !

Le miracle se produit...L' oeuvre, tout en étant simple, possède une incroyable profondeur qui transporte immédiatement l' auditeur dans une dimension mystique....Le temps s' arrête, et Dieu n' est plus très loin...

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15 août 2015 6 15 /08 /août /2015 13:01

Bonjour les amis,

Quand j' étais tout môme je passais souvent des après-midi complètes chez mon grand-père (en italien on dit " il nonno"...prononcer "NON-no" avec accent tonique sur le NON).

Mon grand-père possédait une discographie essentiellement composée d' airs d' opéra italiens ( Verdi, Rossini), de bel canto napolitain ( Torna a Surriento),de variétés italiennes de l' époque ( Claudio Villa le ténor à la voix de velours ), de danses traditionnelles calabraises et siciliennes ( tarentelles, zampognas),de chansons populaires, de ritournelles romantiques et aussi de chants de choeurs alpins.

Il y a dans toutes les Alpes une tradition de chant choral.Les chants alpins italiens sont généralement composés à 4 voix et interprétés exclusivement par des hommes.

Donc tout petit, j' ai passé des après-midi entières à les écouter sur le tourne-disques de mon grand-père , et bien évidemment, ces oeuvres ont nourri mon goût pour le chant choral.Je considère aujourd' hui qu' elles font pratiquement partie de mon ADN.

Voici l' un des plus beaux de ces chants.La MONTANARA ( la montagnarde).Un hymne magnifique, très lyrique, dédié à la nature, à la beauté des montagnes et à l' amour éternel...

Tout d' abord voici les paroles (j' ai trouvé une traduction allemande mais rien en français...pas grave, on saisit le sens général du texte par une simple lecture: la Montagne y est personnifiée par une femme belle et généreuse qui porte en elle tout un univers fait d' amour, de beauté, de richesse et d' harmonie )

La su per le montagne,
fra boschi e valli d´or,
tra l´aspre rupi echeggia
un cantico d´amor.
La su per le montagne
fra boschi e validor,
Tra l'aspre rupi echeggia
un cantico d'amor.

"La montanara, ohè!"
si sente cantare,
cantiam la montanara
e chi non la sa?
La montanara ohe
si sente cantare.
Cantiam la montanara
e chi non la sa.

Là su frai monti
dai rivi d´argento
una capanna cosparsa di fior.
Era la piccola
dolce dimora
di Soreghina,
la figlia del Sol,
la figlia del Sol.

Voici un autre chant très connu dans le même esprit: EL MAZZOLIN DI FIORI ( le bouquet de fleurs)

Ces chants dont certains ont été composés à l' époque de la première guerre mondiale étaient interprétés par des brigades militaires de chasseurs alpins et glorifiaient aussi le sentiment national et l' amour pour la patrie .En voici un bel exemple avec IL TESTAMENTO DEL CAPITANO.

Un texte original de Michele Antonio di Saluzzo datant de 5 siècles mais repris et réadapté de manière très mélodramatique à la première guerre mondiale.La chanson raconte la fin d' un capitaine blessé mortellement qui demande à ses hommes de séparer son corps en 5 parties ( une pour la patrie, une pour son bataillon, une pour sa mère, une pour son épouse et la dernière pour ses montagnes tant aimées...).Un texte où sont sublimées les valeurs de l' époque et qu' on ne peut comprendre qu' en se resituant dans le contexte historique. N' oublions pas que l unification italienne s' étant réalisée assez tard au XIX ème siècle, il y a eu de nombreux compositeurs et artistes qui ont voulu inspirer et exalter l' esprit patriotique ( le plus connu d' entre eux étant bien évidemment l' illustre Giuseppe Verdi).

El capitano de la compagnia

è l'è ferito sta per morir,
el manda a dire ai suoi Alpini

perché lo vengano a ritrovar.
I suoi Alpini ghè manda a dire,
che non a scarpe per camminar;
o con le scarpe o senza scarpe,
i miei Alpini li voglio qua.
Cosa comanda, siòr capitano,
che noi adesso semo arrivà?
E io comando che il mio corpo,
in cinque pezzi sia taglià:
e io comando che il mio corpo
in cinque pezzi sia taglià.
Il primo pezzo alla mia Patria,
secondo pezzo al Battaglion,
il terzo alla mia Mamma
che si ricordi del suo figliol.
Il quarto pezzo alla mia bella,
che si ricordi del suo primo amor;
l'ultimo pezzo alle montagne,
che lo fioriscano di rose e fior,
l'ultimo pezzo alle montagne,
che lo fioriscano di rose e fior

Mais il y avait aussi des chansons d' amour.Peut-on imaginer des italiens ne célébrant pas l' amour ? Voici ANGIOLONA BELA ANGIOLINA...toujours à 4 voix...

Il y a donc tout un répertoire bien spécifique en Italie de chants " alpins".J' ai eu la chance d' assister à un magnifique concert donné dans l' enceinte du château d' Alviano à 80 km de Rome par un groupe venu de Daone dans le Trentin italien, ...Ensuite,à la fin du concert, j' ai eu l' occasion de discuter avec les chanteurs.On les sentait dans leur manière de parler assez fiers de leur beau pays.Ceux qui ont fait le trajet qui va du lac de Garde en passant par Trente puis par Bolzano jusqu' à l' entrée de l' Autriche par le col du Brenner n' ont pu être que frappés par cette route entre montagnes et montagnes, Alpes rétiques d' un côté et Dolomites de l' autre... plus de 200 Km de cartes postales d' une beauté époustouflante et sans cesse renouvellée qui se déroulent sous les yeux.....

LA MONTANARA

Mais ce billet, mes amis, je tenais surtout à le faire pour rendre hommage à cette montagnarde qui n' est pas très connue en France, alors que les Suisses et les Allemands eux la connaissent parfaitement. Ce n' est pas par hasard car la culture " alpine" passe évidemment bien les frontières autrichiennes,suisses et allemandes.

Cette montagnarde, il m' arrive fréquemment de me la chantonner pour moi tout seul dans la bagnole:

"La montanara ohé si sente cantare"

et oui, avec elle, AJE se sent chanter !

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