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25 septembre 2016 7 25 /09 /septembre /2016 21:38

Bonjour les amis,

Nous avons repris les répétitions chorales la semaine dernière, et notre directrice de chant nous a remis entre les mains LA PEREGRINACIÓN ( le pèlerinage), une partition du compositeur argentin Ariel Ramirez , extraite d' une oeuvre intitulée NAVIDAD NUESTRA ( Notre Noël).

Les sopranos se sont mises à chantonner les premières lignes mélodiques de cet air de Noël, et là, surprise, surprise...

Ecoutez vous-mêmes à quoi ça ressemble...

Très vite, et dès les premières notes, je me rends compte que je connais depuis longtemps cet air-là.

Et oui, ça avait été repris dans les années 60 par Gilles Dreu sous le titre d' Alouette.

Après coup, et en y réfléchissant un peu, je trouvais assez évident qu' une telle musique avec des contretemps et des battements si particuliers ne pouvait qu' avoir été écrite par un sud-américain....

Voici le début du texte original espagnol avec sa traduction française

A la huella, a la huella
Sur la route, la route
Jose y maria
Joseph et Marie
Por las pampas heladas
Sur les plaines glacées
Cardos y ortigas.
Chardons et orties.

Voici la reprise de Gilles Dreu

Pierre Delanöé avait réécrit un texte qui n' avait plus rien à voir avec le chant de Noël Argentin mais qui est resté bien gravé dans mon esprit

Du coup, même quand je lis le texte original espagnol et que je chante cette chanson en l' honneur de l' enfant Jésus, de la Sainte Vierge et de Saint Joseph, quelque part, dans ma tête , il y a une alouette qui continue de voler très haut dans le ciel...

L' interprétation de Gilles Dreu, je l' ai trop entendue quand j' étais môme.Elle est restée gravée dans mon ADN...

Depuis, je me suis amusé à faire des recherches sur le web, et j' ai trouvé plein de versions, dont celle-ci à la guitare que j' aime bien...toute en sensibilité...Le mec la fait parler sa guitare...

Au piano aussi, c' est pas mal...Normal...ça a été composé au piano ce morceau-là...

Et puis, je suis tombé sur un musicien qui propose une belle variation sur le thème.Notez que c' est lui qui joue de la caisse, de la basse et de la guitare sur son clip...pas mal, ce qu' il fait...j' aime...

Quant à nous, il se trouve que dans le centre culturel où nous répétons il y a dans un autre local près du nôtre des guitaristes qui se rencontrent toutes les semaines pour jouer ensemble, alors ce serait peut-être l' occasion de leur demander de nous accompagner .. .pour faire un truc dans ce genre-là...

A suivre donc....

PS: complètement hors-sujet, j' en profite pour vous soumettre une petite devinette un peu idiote mais qui m' avait bien fait rigoler quand même:

Connaissez-vous la différence entre une alouette et la vérole ?

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Tic-tac....tic-tac....

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Je vous laisse réfléchir quelques instants

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tic-tac...tic-tac....

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Réponse: Avez-vous déjà essayé d' attraper une alouette ?...-)

PS nº2: Toujours hors-sujet.je profite de ce papier pour dénoncer le fait que nos instituteurs nous ont appris, du temps de notre jeunesse, une chanson politiquement très incorrecte ( et complètement impensable de nos jours) dans laquelle le protagoniste n' arrêtait pas de torturer un pauvre volatile jusqu' à le laisser complètement déplumé.Combien d' enfants sadiques ont-ils été influencés par cette chanson ? Nul ne le sait...Combien d' Hannibal Lecter, et de serial killers ont commencé leur carrière criminelle en fredonnant " Alouette, gentille alouette....alouette, je te plumerai...." ?

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19 février 2016 5 19 /02 /février /2016 16:46

Bonjour les amis,

Cette semaine nous avons travaillé avec notre nouvelle formation vocale CADENZA une oeuvre chorale bien connue de Mozart, l' Ave Verum...

Ave verum corpus est une prière catholique dédiée à Jésus-Christ. Son titre latin signifie Salut, vrai corps reconnaissant sa Présence réelle dans le pain et vin consacrés au cours de la messe. On rencontre parfois la forme plus courte Ave verum.

Cette oeuvre de Mozart est apparemment simple mais réserve d' étonnantes trouvailles harmoniques, notamment certaines tensions entre les 4 voix qu' il faut parfaitement soigner avec PRECISION.Avec Mozart, même quand il fait simple, il y a toujours des surprises et des subtilités.

Je vous explique très brièvement cette histoire de " tension harmonique"

Si il y a 3 voix qui font DO-MI- SOL en même temps on obtient un accord majeur qui sonne très bien avec de grands intervalles ( de 2 ou 1,5 tons) entre chaque note.Par contre s' il n' y a qu' un demi-ton de différence entre 2 voix c' est d' une part plus difficile à réaliser à cause de la proximité, et on obtient des accords plus subtils qui sont à la limite de la dissonance...Il faut bien intérioriser sa note pour ne pas se laisser entraîner par l' autre voix qui est très proche.

Par ailleurs , voici ce qu' on peut apprendre de cette oeuvre dans l' encyclopedie wikipédia

Ce travail est composé pour choeur, cordes et orgue. Dans le manuscrit de Mozart il y a seulement une petite note au début indiquant sotto voce .
Ce travail a été composé alors que Mozart venait de finir son opéra La Flûte enchantée et que Constance attendait son sixième enfant et résidait dans la ville thermale de Baden. Cette pièce fût composée 6 mois avant la mort du grand compositeur.
Comme curiosité il convient de mentionner qu'il existe une modulation inhabituelle à partir de la tonalité temporaire en LA majeur à FA majeur quand le texte
"cuius latus perforatum fluxit aqua et sanguine" est chanté.

Ecoutez d' abord l' oeuvre complète sur le lien ci-dessous.

Vous pouvez suivre à la fois toutes les parties de chaque voix et de chaque instrument .

Notez que les 4 voix du choeur chantent le même texte ( mais avec 4 lignes mélodiques différentes sopranes-contrealtes-ténor-basse) dans la première partie, puis que la deuxième partie est en canon ( 1 minute 50 secondes), c' est à dire qu' il y a décalage entre sopranos-contraltes et tenors-basse.Tout ça se visualise très bien sur le lien ci-dessous si vous le mettez en plein écran...

Et bien, maintenant que vous avez entendu l' oeuvre dans sa globalité et que vous l' avez bien en tête , écoutez ce que chantent les basses.Ce n' est pas la mélodie, non, ce n' est pas l' air du morceau, non plus...Et pourtant ça va apporter un contrepoint parfait sans lequel l' oeuvre serait bien plus pauvre....

Cette partie qui est la mienne va devenir MA MÉLODIE, celle que je travaillerai , que je mémoriserai et que je chanterai pendant que les ténors ou que les sopranos chanteront l' air du morceau...

Par ailleurs chez les femmes, les contre-altos se trouvent dans la même situation que les basses chez les hommes.Elles chantent elles-aussi une ligne qui n' est pas la mélodie mais qui va enrichir l' ensemble harmonique.

Ecoutez maintenant les 4 voix ensemble sans l' accompagnement musical ( je me répète mais aucun des 4 ne chante la même mélodie que son voisin).Ecoutez attentivement et vous entendrez mieux ces " tensions" harmoniques...

Voici la même chose sur scène en y ajoutant juste un piano.C' est très bien ce qu' ils font ces quatres-là et c' est dommage que la prise de son soit médiocre.

Voici enfin une interprétation avec grand choeur et orchestre.Cet AVE VERUM gagne à être interprété lentement.

Simplement ça demande du coffre pour bien tenir les phrases jusqu' au bout sans reprendre sans souffle.Plus on chante lentement et plus il faut de la technique !

Le miracle se produit...L' oeuvre, tout en étant simple, possède une incroyable profondeur qui transporte immédiatement l' auditeur dans une dimension mystique....Le temps s' arrête, et Dieu n' est plus très loin...

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15 août 2015 6 15 /08 /août /2015 13:01

Bonjour les amis,

Quand j' étais tout môme je passais souvent des après-midi complètes chez mon grand-père (en italien on dit " il nonno"...prononcer "NON-no" avec accent tonique sur le NON).

Mon grand-père possédait une discographie essentiellement composée d' airs d' opéra italiens ( Verdi, Rossini), de bel canto napolitain ( Torna a Surriento),de variétés italiennes de l' époque ( Claudio Villa le ténor à la voix de velours ), de danses traditionnelles calabraises et siciliennes ( tarentelles, zampognas),de chansons populaires, de ritournelles romantiques et aussi de chants de choeurs alpins.

Il y a dans toutes les Alpes une tradition de chant choral.Les chants alpins italiens sont généralement composés à 4 voix et interprétés exclusivement par des hommes.

Donc tout petit, j' ai passé des après-midi entières à les écouter sur le tourne-disques de mon grand-père , et bien évidemment, ces oeuvres ont nourri mon goût pour le chant choral.Je considère aujourd' hui qu' elles font pratiquement partie de mon ADN.

Voici l' un des plus beaux de ces chants.La MONTANARA ( la montagnarde).Un hymne magnifique, très lyrique, dédié à la nature, à la beauté des montagnes et à l' amour éternel...

Tout d' abord voici les paroles (j' ai trouvé une traduction allemande mais rien en français...pas grave, on saisit le sens général du texte par une simple lecture: la Montagne y est personnifiée par une femme belle et généreuse qui porte en elle tout un univers fait d' amour, de beauté, de richesse et d' harmonie )

La su per le montagne,
fra boschi e valli d´or,
tra l´aspre rupi echeggia
un cantico d´amor.
La su per le montagne
fra boschi e validor,
Tra l'aspre rupi echeggia
un cantico d'amor.

"La montanara, ohè!"
si sente cantare,
cantiam la montanara
e chi non la sa?
La montanara ohe
si sente cantare.
Cantiam la montanara
e chi non la sa.

Là su frai monti
dai rivi d´argento
una capanna cosparsa di fior.
Era la piccola
dolce dimora
di Soreghina,
la figlia del Sol,
la figlia del Sol.

Voici un autre chant très connu dans le même esprit: EL MAZZOLIN DI FIORI ( le bouquet de fleurs)

Ces chants dont certains ont été composés à l' époque de la première guerre mondiale étaient interprétés par des brigades militaires de chasseurs alpins et glorifiaient aussi le sentiment national et l' amour pour la patrie .En voici un bel exemple avec IL TESTAMENTO DEL CAPITANO.

Un texte original de Michele Antonio di Saluzzo datant de 5 siècles mais repris et réadapté de manière très mélodramatique à la première guerre mondiale.La chanson raconte la fin d' un capitaine blessé mortellement qui demande à ses hommes de séparer son corps en 5 parties ( une pour la patrie, une pour son bataillon, une pour sa mère, une pour son épouse et la dernière pour ses montagnes tant aimées...).Un texte où sont sublimées les valeurs de l' époque et qu' on ne peut comprendre qu' en se resituant dans le contexte historique. N' oublions pas que l unification italienne s' étant réalisée assez tard au XIX ème siècle, il y a eu de nombreux compositeurs et artistes qui ont voulu inspirer et exalter l' esprit patriotique ( le plus connu d' entre eux étant bien évidemment l' illustre Giuseppe Verdi).

El capitano de la compagnia

è l'è ferito sta per morir,
el manda a dire ai suoi Alpini

perché lo vengano a ritrovar.
I suoi Alpini ghè manda a dire,
che non a scarpe per camminar;
o con le scarpe o senza scarpe,
i miei Alpini li voglio qua.
Cosa comanda, siòr capitano,
che noi adesso semo arrivà?
E io comando che il mio corpo,
in cinque pezzi sia taglià:
e io comando che il mio corpo
in cinque pezzi sia taglià.
Il primo pezzo alla mia Patria,
secondo pezzo al Battaglion,
il terzo alla mia Mamma
che si ricordi del suo figliol.
Il quarto pezzo alla mia bella,
che si ricordi del suo primo amor;
l'ultimo pezzo alle montagne,
che lo fioriscano di rose e fior,
l'ultimo pezzo alle montagne,
che lo fioriscano di rose e fior

Mais il y avait aussi des chansons d' amour.Peut-on imaginer des italiens ne célébrant pas l' amour ? Voici ANGIOLONA BELA ANGIOLINA...toujours à 4 voix...

Il y a donc tout un répertoire bien spécifique en Italie de chants " alpins".J' ai eu la chance d' assister à un magnifique concert donné dans l' enceinte du château d' Alviano à 80 km de Rome par un groupe venu de Daone dans le Trentin italien, ...Ensuite,à la fin du concert, j' ai eu l' occasion de discuter avec les chanteurs.On les sentait dans leur manière de parler assez fiers de leur beau pays.Ceux qui ont fait le trajet qui va du lac de Garde en passant par Trente puis par Bolzano jusqu' à l' entrée de l' Autriche par le col du Brenner n' ont pu être que frappés par cette route entre montagnes et montagnes, Alpes rétiques d' un côté et Dolomites de l' autre... plus de 200 Km de cartes postales d' une beauté époustouflante et sans cesse renouvellée qui se déroulent sous les yeux.....

LA MONTANARA

Mais ce billet, mes amis, je tenais surtout à le faire pour rendre hommage à cette montagnarde qui n' est pas très connue en France, alors que les Suisses et les Allemands eux la connaissent parfaitement. Ce n' est pas par hasard car la culture " alpine" passe évidemment bien les frontières autrichiennes,suisses et allemandes.

Cette montagnarde, il m' arrive fréquemment de me la chantonner pour moi tout seul dans la bagnole:

"La montanara ohé si sente cantare"

et oui, avec elle, AJE se sent chanter !

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