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25 mars 2019 1 25 /03 /mars /2019 18:04

Bonjour les amis,

Je vous parlais il y a 3 jours de notre 3 ème répétition du Carmina Burana.

http://alea-jacta-est.ex-posteur.over-blog.com/2019/03/iam-amore-virginali-totus-ardeo.html

Les textes latins de cette oeuvre datent du XII ème siècle et avaient été écrits par des goliards (qui étaient des clercs itinérants), des prêtres défroqués ou des étudiants vagabonds, et je vous avais expliqué qu'il y avait dans ce recueil des scènes à caractère sexuel étonnament explicites et parfois assez drôles.

Au programme de ce samedi nous devions répéter IN TABERNA QUANDO SUMUS, et je m'étais trompé dans ma liste de travail. Je suis donc arrivé à cette session sans avoir étudié ni la partition, ni le texte.

Et là, je découvre un texte profane qui est l'une des chansons à boire les plus orgiaques de tous les temps.

Ce morceau c'est une cuite monumentale !

C' est du Frédéric Dard, mais en latin...

Je vous passe d' abord le morceau avec les paroles originales sur la vidéo, suivi d' une traduction française.

La pièce comporte des parties bien différenciées, et elle est chantée uniquement par les hommes (basses, ténors et barytons). In taberna quand sumus est l'un des moments forts pour nous...

Voici maintenant la traduction (très approximative...mais fidèle à l'idée générale).

Quand nous sommes dans la taverne
que nous importe de n'être que poussière ,
mais nous nous hâtons pour les jeux ,
qui nous mettent toujours en sueur
Ce qui se passe dans la taverne
où l'argent est le roi
ça vaut le coup de demander
et d'écouter ce que je dit.

Certains jouent , certains boivent ,
d'autres vivent sans pudeur
De ceux qui jouent ,
certains se retrouvent nus 
certains sont rhabillés
d'autres sont mis à sac .
Personne ici ne craint la mort
mais ils misent le sort pour Bacchus .

Le premier est pour le tournée ,
puis les affranchis boivent ,
une autre fois pour les prisonniers ,
une troisième pour les vivants ,
une quatrième pour les Chrétiens ,
une cinquième pour les fidèles défunts ,
une sixième pour les sœurs légères ,
une septième pour la troupe en campagne .

Une huitième pour les frères pervertis ,
une neuvième pour les moines dispersés ,
une dixième pour ceux qui naviguent
une onzième pour les plaideurs ,
une douzième pour les pénitents ,
une treizième pour les voyageurs ,
une pour le pape une pour le roi
tous boivent sans loi .

La patronne boit , le patron boit ,
le soldat boit , le prêtre boit ,
celui-ci boit , celle-ci boit ,
l'esclave boit avec la servante ,
l'agile boit , le paresseux boit ,
le blanc boit , le noir boit ,
le pondéré boit , l'inconstant boit ,
le fou boit , le sage boit ,

Le pauvre et le malade boivent ,
l'exilé et l'étranger boivent ,
l'enfant boit , le vieux boit ,
l'évêque et le doyen boivent ,
la sœur boit , le frère boit ,
la vieille boit , la mère boit ,
celui-ci boit ,celui-là boit ,
cent boivent , mille boivent .

Six cent pièces filent
vite , quand , sans retenue
tous boivent sans fin .
Mais ils boivent l'esprit gai ,
ainsi nous sommes ceux que tous méprisent
et ainsi nous sommes sans le sou ,
Ceux qui nous critiquent iront au diable
et avec les justes ne seront pas comptés .

Voici maintenant une mise en scène de "In taberna quando sumus"  à 7 minutes 43 secondes sur cette vidéo.

Sur l'extrait ci-dessus on entend aussi deux pièces que nous avons travaillé ce samedi, OLIM LACUS COLUERAM et EGO SUM ABBAS  entre 3 et 8 minutes.

J'aime beaucoup les solos du baryton sur OLIM LACUS qui déclame sur une mélodie un peu étrange et assez magnétique.

Notez au passage que dans cette taverne les cygnes font une triste fin...

Je terminerai en vous disant que CARMINA BURANA est une oeuvre haute en couleurs, très dense et dynamique, et que la partition est bourrée d'indications de la part de Carl Orff qui voulait lui donner du relief et éviter toute lourdeur, pesanteur ou monotonie.

 

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22 mars 2019 5 22 /03 /mars /2019 16:57

Bonjour les amis,

Demain j'irai aux 3 èmes répétitions du CARMINA BURANA que nous devrons interpréter le 9 Juin prochain. 

Pour ceux qui ont raté les épisodes précédents, voici les liens:

http://alea-jacta-est.ex-posteur.over-blog.com/2018/12/carmina-burana.html

http://alea-jacta-est.ex-posteur.over-blog.com/2019/01/carmina-burana-premieres-repetitions.html

Parmi les nombreux morceaux que nous travaillerons demain il y aura SI PUER CUM PUELLULA..

 

Le texte est très explicite...pas de sous-entendus. C'est hot !

 "Si puer cum puellula
moraretur in cellula,
felix coniunctio.
Amore suscrescente
pariter e medio
avulso procul tedio,
fit ludus ineffabilis
membris, lacertis, labii.

Si un garçon avec une fille
demeurent dans une petite pièce,
heureux dans leur union.
L'amour augmente
et entre eux
la pudeur est oubliée
un ineffable jeu commence
avec leur membres, bras et lèvres. "

Il y aura VENI, VENI, VENIAS sur lequel on s'éclate bien...

Le mec est chaud. Il dit à sa belle de venir. Il n'en peut plus...on le sent au bord de l'explosion.

Ça doit se ressentir dans notre interprétation, mais y' a pas de problème pour nous, vu qu'on a tous connu ce genre d'état émotionnel !

 

On repassera aussi CIRCA MEA PECTORA.

Les paroles sont traduites sur la vidéo ci-dessous.

Et puis aussi TEMPUS ES IOCUNDUM.

Avec ce passage que j' adore quand les messieurs et ces dames déclament tour à tour:

 " Oh Oh Oh totus floreo. Iam amore virginali totus ardeo...

Oh oh oh je fleuris tout entier. Je brûle tout entier d'un amour virginal."

Des paroles qui électrisent tous les membres du choeur, qui nous ravivent et nous mettent de bonne humeur ! Des paroles qui coincident justement avec l'arrivée du printemps.

 

Voici maintenant quelques photos extraites des deux dernières répétitions.

Iam amore virginali totus ardeo...
Iam amore virginali totus ardeo...
Iam amore virginali totus ardeo...
Iam amore virginali totus ardeo...
Iam amore virginali totus ardeo...
Iam amore virginali totus ardeo...
Iam amore virginali totus ardeo...

Voila les amis. Je vous laisse. En ce moment j'essaie de répéter à toute vitesse et sans me mêler les pinceaux:

Si puer cum puellula moraretur in cellula

La phrase n'est pas difficile, mais à la vitesse à laquelle on va la chanter il vaut mieux l'avoir bien en tête.

Essayez de prononcer ça très vite et vous comprendrez de quoi je parle.

Je terminerai en vous disant que lors de la dernière répétition le directeur de chant nous a communiqué une bonne nouvelle.

L'église n'étant pas assez grande pour accueillir tout le public prévu, il y aura finalement deux concerts le 9 Juin prochain: l'un l'après-midi et l'autre en soirée...Youpi !

Iam amore virginali totus ardeo...
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7 mars 2019 4 07 /03 /mars /2019 19:29

Bonjour les amis,

Nous sommes en période de carnaval et notre directrice de chant a eu la très bonne idée de mettre à notre répertoire le CARNEVALE DI VENEZIA de Gioacchino Rossini.

Rossini était un fin gourmet et aussi un compositeur exquis, toujours plein de légèreté et de bon goût. Et encore une fois, ce qu'il nous sert avec cette pièce, c'est du caviar...

Le morceau très enjoué se divise en trois parties bien distinctes.

Mais écoutez plutôt...et voyez comme les différentes cordes du choeur se répondent entre elles à partir d'une minute 12 secondes

Dans cette pièce composée en 1821 Rossini met en scène des aveugles qui, pour survivre, font sonner leurs clochettes en quémandant la générosité des belles dames de Venise.

La chanson possède un ton léger, un peu moqueur.

Mais la morale est sauve car ce ne sont pas des vrais aveugles. Il s' agit de carnavaliers déguisés en faux mendiants.

Voici le texte original accompagné d'une traduction.

 

 

 

TEXTE

Iamo ciechi, siamo nati per campar di cortesia d’allegria,
Non si niega carità !

Donne belle, donne care per pietà.

Non siate avare fate a poveri vecchietti un tantin di carità.

Siamo tutti poverelli che suonando i campanelli

Che scuotendo li batocchi col do re mi fa sol la.

Domandiam la carità
Deh ! soccorreteci Donnette amabili
Siate benefiche coi miserabile,

Noi siamo poveri di buona bocca
Siam pronti a prendere quel che ci tocca
Deh ! soccorreteci per carità, che carnevale morendo sta.

TRADUCTION

Nous sommes aveugles, nés pour vivre de la bonté d’autrui,
En un jour de joie on ne renie pas la charité !
Petites dames, chères dames,
par pitié.

Ne soyez pas avares faites aux pauvres petits vieux un peu de charité.
Nous sommes tous des pauvres
qui faisons sonner nos clochettes
Et secouons nos bâtons
Avec le do, ré, mi, fa, sol, la.

Nous demandons la charité.
Secourez-nous, petites dames.

Soyez bienveillantes aux misérables,
Nous sommes des pauvres et avons faim.
Prêts à prendre ce qu’on veut bien nous donner.
Secourez-nous par charité,
Car le carnaval se meurt.

La chanson de Rossini était composée pour choeur mixte ou pour quatuor. Voici une très belle interprétation d'un quatuor d'étudiants russes.

Et puis, pour que vous puissiez appréhender un peu mon travail personnel en tant que chanteur basse, voici ce que nous chantons, nous les basses. 

Cette chanson nous oblige à travailler la technique du chant d'opéra. Il n' y a pas 50 manières de chanter ça. Vous avez la technique ou vous ne l'avez pas...

Je terminerai en vous disant que je prends un énoooorme plaisir à travailler cette partition....Et quand arrive la répétition chorale du jeudi soir et que nous unissons les voix de nos 4 cordes, c' est un petit régal, un festin !

Pour répondre à la fin du texte de la chanson, on peut affirmer que le carnaval n'est pas mort.

VIVE LE CARNAVAL ! VIVE ROSSINI !

PS: Pour ceux qui aimeraient écouter, voire travailler, les voix des sopranos, ou des contraltes ou des ténors, voici les liens:

https://www.youtube.com/watch?v=rQocoXPwZBQ

https://www.youtube.com/watch?v=ocVO6NeL-ZI

https://www.youtube.com/watch?v=hfrW5CemxGU

Vous trouverez la partition ici:

https://www.youtube.com/watch?v=X3xyOt6NEwM

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30 janvier 2019 3 30 /01 /janvier /2019 16:04

Bonjour les amis,

Notre groupe polyphonique CADENZA prépare déjà son concert de printemps avec, entre autres cette année, une chanson catalane composée par Juan Altisent (1891- 1971) intitulée idil·li.

Les paroles sont en catalan. Notez dans le mot idil·li la lettre formée par deux L séparées par un point au milieu. C' est la L " geminada", une lettre propre au catalan.

Idil·li  est un genre littéraire caractérisé par des poèmes pastoureaux décrivant une vie simple, rustique et une félicité prodiguée par la nature.

La chanson d' Altisent, composée à 4 voix, est très lyrique. Je vous ai mis les paroles catalanes avec leur traduction pour que vous puissiez les suivre en regardant la vidéo ci -dessous.

Vinguda es ja la dolça primavera,

Le doux printemps est déjà arrivé

Passa l'hivern amb sos crudels rigors.

L'hiver est passé avec ses rigueurs cruelles

Rumbe ja als brots l'arbreda falaguera,

Dejà bourgeonne de manière prometteuse l'arbrisseau

Valls i montanyes, valls i montanyes,

Vallées et collines

s'han cobert de flors.

Se sont couvertes de fleurs

No es veritat, oh dolça aimada mia,

ce n' est pas vrai, ma douce aimée

que tot mirant el cel pur i sere,

Qu' en regardant le ciel pur et serein

al contemplar com va morint el dia,

et en contemplant comme s' éteint le jour

tu ploraries, tu ploraries sens saber per qué.

Tu pleurerais, tu pleurerais sans savoir pourquoi

 

C'est toujours agréable de chanter des chansons qui ne sont pas harmonisées à 4 voix après coup pour des chorales mais qui ont été pensées dès le départ à 4 voix.

En écoutant l' enregistrement, on se rend compte que les voix se parlent et se répondent en écho entre elles. Nous, les basses on se sent très bien sur ce genre de pièce, notamment quand on chante " valls y muntanyes"...

Cette pièce est très simple mais elle ne supporte pas très bien l'amateurisme, et les voix dures qui sortent de la gorge et pas du diaphragme. Les voix doivent être naturelles, non forcées, et aériennes. 

Ou on chante bien cette pièce, ou alors, franchement, il vaut mieux ne pas la chanter...

Je vous laisse avec une deuxième version réalisée dans ma région dans laquelle on apprécie mieux les différences entre les voix grâce à la technique d'enregistrement en studio. Ça ressemble plus à ce que nous on entend à l'intérieur du choeur.

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13 janvier 2019 7 13 /01 /janvier /2019 08:37

Bonjour les amis,

Je vous racontais il y a quelques jours que j'avais passé un casting en Novembre dernier pour pouvoir participer à une représentation du CARMINA BURANA de Carl Off. 

Hier après-midi ont eu lieu les premières répétitions. Il s'est donc passé plus d'un mois durant lequel on a eu le temps de travailler la partition.

L'organisation des répétitions s'est faite en deux temps.

D' abord chaque corde (sopranos -contre altos-ténors-basses) est allée répéter pendant 1 heure et demie avec son directeur de chant respectif. A noter que chaque corde se sépare ensuite elle-même en 2 ou 3 voix. Par exemple moi je suis basse 2. Le plus bas des basses.

Ensuite les 4 cordes se sont réunies dans une grande salle sous la direction du chef d'orchestre et accompagnées d' un pianiste pour mettre au point l'ensemble choral. Les répétitions avec orchestre auront lieu plus tard.

Durant cette première répétition il a fallu se mettre d' accord sur certains aspects phonétiques du texte qui est écrit en latin et en allemand. Le latin doit être prononcé de manière germanique. On ne dit pas regina mais on prononce "reguina", par exemple.

L'allemand de cette oeuvre est médiéval, et là aussi, on ne prononce pas le mot "Ich" comme le ferait un allemand actuellement. Notre chef d'orchestre a pris comme référénce la version d'Eugen Jochum de 1968 avec le philarmonique de Berlin dans laquelle Carl Orff a supervisé personnellement les enregistrements et la prononciation  qui y est donc conforme à ses souhaits.

Durant cette pemière session , nous avons travaillé 7 morceaux de l' oeuvre dont ceux-ci:

 

On a fini les répetitions avec l' introduction de l'oeuvre, le fameux O FORTUNA majestueux et plein d' énergie.

Avec 120 choristes, bien évidemment, ça jette...!

Comment vous exprimer mes émotions et mon enthousiasme, les amis ? Ce projet  est de loin le plus ambitieux auquel il m' ait été donné l' occasion de participer. Vivre cela à l' âge de 60 ans, c'est un peu comme la réalisation d'un rêve d' enfant.

Pour faire une métaphore à deux balles, je dirais que je me sens comme un joueur de foot amateur de division honneur qui a la possibilité de jouer contre le PSG en Coupe de France...

D'un point de vue humain, ce genre de rencontre inter-choral permet de croiser d'autres personnes et aussi de partager des expériences. Certains chanteurs sont professionnels et nous permettent d' améliorer notre technique. On apprend beaucoup rien qu'en les observant.

Par ailleurs, le fait de travailler avec deux nouveaux directeurs de chant permet aussi d'enrichir notre expérience personnelle. Chacun de ces directeurs, de par sa sensibilité, nous permet de mieux appréhender les aspects techniques et artistiques de l' oeuvre, et de travailler dans le détail.

Finalement, nous sommes arrivés à ces répétitions aprés avoir bien étudié la partition mais nous nous sommes vite rendus compte que ce n' était qu'une base brute et qu' il faudrait affiner tout cela. Certains morceaux sont composés de 3 strophes qui se répètent mais l' auditeur ne doit jamais avoir l' impression de rabâchage : à chaque strophe il va falloir imprimer un caractère différent à l'antérieure pour que l' ensemble forme une belle progression musicale.

Bref, cela paraît un évidence, mais il va falloir chanter avec exactitude ce qui est écrit avec toutes les nombreuses nuances et indications du compositeur.

Enfin, lors du travail choral on prend son plaisir d'une autre manière. En tant qu'auditeur on a des passages préférés mais souvent, en tant que chanteur le plaisir provient du fait de s' attacher à bien chanter et à traiter tous les morceaux avec la même dévotion.

C'est par exemple le cas avec ce passage-ci que nous avons travaillé hier. Bien le chanter provoque un réel état de bien-être. C'est mystique, et ça nous procure une sensation proche d'une pratique telle que le yoga ou le zen...

 

Les répétitions d'hier se sont terminées dans une espèce d'euphorie ambiante et de sourires partagés. Nous étions tous extrêmement heureux de vivre cette expérience collective ensemble...Une aventure unique, irremplaçable, qui durera 6 mois et qui culminera le 9 Juin prochain.

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1 mai 2018 2 01 /05 /mai /2018 12:36

Bonjour les amis,

Aujourd' hui, pour saluer l' arrivée du mois de mai je vous propose un petit madrigal très british de Thomas Morley ( 1557- 1602).

Cette oeuvre est inspirée d' une pièce italienne d' Orazio Vecchi " So ben mi ch' a bon tempo" extraite de sa selva di varia recreatione ( 1590). La chanson se complaît dans le double sens divin. Il s' agit apparemment d' une danse de printemps mais c'est aussi une métaphore qui invite à faire l' amour, comme le suggère dans le texte le" barley-break " ( la pause d' orge ) qui équivaut un peu à  " se rouler dans les foins"...

Par ailleurs, j' aime beaucoup dans cette pièce chorale les  "Fa la la"  très alertes, primesautiers,et finalement assez suggestifs...

Voici une belle version dans laquelle la chanteuse Julie Gaulke a enregistré elle-même les 5 voix.

 

Now is the month of maying,
When merry lads are playing, fa la,
Each with his bonny lass
Upon the greeny grass. Fa la.

The Spring, clad all in gladness,
Doth laugh at Winter's sadness, fa la,
And to the bagpipe's sound
The nymphs tread out their ground. Fa la.
Fie then! why sit we musing,
Youth's sweet delight refusing? Fa la.
Say, dainty nymphs, and speak,
Shall we play at barley-break? Fa la.

Voici le mois de mai où les jeunes garçons s’amusent joyeusement, et chacun danse sur l’herbe avec sa légère jeune fille. Le printemps tout vêtu de bonté se moque de la tristesse de l’hiver, et au son des cornemuses, les nymphes dansent sur la terre. Alors, pourquoi refuser à Fie les doux délices de la jeunesse ? Dites, délicates nymphes, devrions nous jouer jusqu’à l’aube ?

Je vous propose aussi cette petite version accompagnée par une flûte et un tambourin.

Bonne fin de journée les amis, et bon mois de mai...

Et  si cet air guilleret ne vous a pas mis de bonne humeur, je ne peux plus faire grand-chose pour vous...

 

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5 novembre 2017 7 05 /11 /novembre /2017 18:33

Bonjour les amis,

Nous préparons déjà depuis plus d' un mois notre prochain concert de Noël avec notre groupe vocal CADENZA.Il y aura comme toujours au programme des pièces datant de l' époque baroque.

Cette année parmi les nouveautés nous interpréterons DADME ALBRICIAS HIJOS DE EVA, une pièce du XVI ème siècle extraite d' un recueil de 70 oeuvres intitulé Cancionero de Uppsala.

Et puis, il y a 3 semaines Silvia, notre directrice de chant, m' a fait une jolie petite surprise.Quand je suis entré dans le local où nous répétons je l' ai entendue égrener au piano les notes de GAUDETE, un morceau que j' aime beaucoup.Ça faisait longtemps que je lui avais dit que j' aimerais le chanter un jour ou l' autre ...

Donc Silvia s' était procurée la partition sans rien me dire et nous allons pouvoir interpréter cette année  le GAUDETE pour la première fois...Une attention de ma directrice qui m' est allée droit au coeur.

Votre serviteur en était tout rouge d' émotion.

 

Bon, à partir de la semaine prochaine on passe à deux répétitions par semaine.C'est le prix à payer pour pouvoir être fin prêt et que les nouveaux venus puissent apprendre correctement leur partition.

Mais pour moi ces répétitions sont toujours un plaisir sans cesse renouvelé.

Le chant choral fait partie de ces vrais cadeaux de la vie que je savoure intensément.

Groupe vocal CADENZA

Groupe vocal CADENZA

PS: Depuis que nous avons répété le GAUDETE les autres membres du groupe m' ont  remercié pour avoir été insistant auprès de Silvia...Eux-aussi adorent cette pièce maintenant qu' ils la connaissent...

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16 mars 2017 4 16 /03 /mars /2017 14:10

Bonjour les amis,

Il y a deux jours je vous parlais de Frida Boccara et j' avais mis en lien l' une de ses chansons inspirée d' une Aria de la Passion selon Saint Mathieu de J.S. Bach, et intitulée Cent mille chansons.

Alors cette chanson m' a replongé dans un épisode très précis de mon histoire personnelle:

 le jour où J.S. BACH est entré DÉFINITIVEMENT dans ma vie.

C' était dans les années 80. Je prenais des vacances dans le Nord de l' Italie et je me baladais dans Florence à la nuit tombée.Je me dirigeais vers mon hôtel quand j' aperçus un attroupement de personnes devant la Basilique San Lorenzo.

C' était complètement inhabituel car à cette heure tardive les églises sont fermées.Je m' approche du groupe et demande à un vieux monsieur italien le motif de cet attroupement, et celui-ci m' explique qu' il va y avoir un concert de musique sacrée.Il s' agit d' un grand choeur bavarois accompagné de tout un orchestre qui vont interpréter la Passion selon Saint Mathieu de J. S. BACH.

Il me précise que l' ensemble orchestral allemand est de grande qualité technique et que le samedi suivant ils doivent interpréter cette même Passion au Vatican devant le Pape Jean-Paul II.

Je sympathise avec ce charmant mélomane italien qui m' explique qu' il est tout seul,que je peux voir le concert avec lui et qu' il en profitera pour m' exposer les grandes lignes de l' oeuvre, et comment elle s' articule.Bien évidemment j' accepte son invitation sans la moindre hésitation.

Je ne connaissais presque rien de J. S. BACH à l' époque mais j' ai tout de suite été emballé par le fait de pouvoir assister, de manière complètement improvisée, à l' exécution d' une oeuvre d' une telle envergure.

Nous sommes entrés dans l' Eglise.J' ai pris un des carnets à disposition du public avec le texte original de l' oeuvre traduit en 4 langues.Mon ami transalpin s' installa près du choeur sur la gauche.Nous étions très bien placés.

 

 

Le jour où J.S. BACH est entré dans ma vie...
Le jour où J.S. BACH est entré dans ma vie...

Quand le concert commença, mes amis, ce fut tout de suite LE CHOC !

Ecoutez les 3 premières minutes...

Pendant que vous entendez le début de cette oeuvre sur vos enceintes dites vous que dans une église, avec la réverbération naturelle qu' il y a,l' effet est très impressionnant: vous êtes subitement projeté dans la 5 ème dimension....Et dès que le choeur entre à 2 minutes trente secondes on en attrape la chair de poule.

Je me sens littéralement transporté par l' ampleur et la profondeur de cette oeuvre imposante et magistrale.Au fil des minutes, je m' installe peu à peu dans cette Passion en suivant sur le carnet la traduction des parties chantées pour ne pas en perdre une miette.

Puis arrivent les parties pour soliste, dont notamment le fameux ERBARME DICH, MEIN GOTT.

L' une des plus belles pièces jamais composées.Si vous n' êtes pas ému c' est que vous n' êtes pas complètement  humain...

 

Le " Mache dich mein herze rein"...( qui fut réadapté par Frida).

 

L' oeuvre durera près de 3 heures, et quand arrivera la partie finale avec le choeur, je serai au bord des larmes.

Je n' avais jamais entendu rien de tel...J' étais soufflé !

Ce concert, ça a été un vrai choc, une révélation.Dès que je suis rentré à Paris je me suis précipité  à la Fnac pour acheter le disque.Comme je n' y connaissais rien, j' ai commencé avec Karajan.Plus tard j' écouterai d' autres versions sur instruments anciens. Harnoncourt, Herreweghe, etc...

Je pris durant la même semaine la décision de m' inscrire à l' école de musique Paul Beuscher ( cours de solfège et de piano, alors que j' avais 26 ans).

Je dirai à mon professeur de piano: " Il faut que vous m' appreniez à jouer du Bach..."

Celui-ci sourira et me fera remarquer que le piano n' existait pas à son époque...Peu importe !

Oui ce concert avait définitivement changé ma vie.Bach ne me quittera plus jamais.

je travaillerai sur ses préludes et fugues avec acharnement pendant des dizaines d'  heures.

Plus tard, je découvrirai l' étendue de son oeuvre orchestrale et instrumentale.Un véritable puits sans fond...Une production qui donne le vertige.

L' artiste le plus fécond et le plus universel de toute l' humanité.

Je lirai avec avidité sa biographie très dense écrite par Roland de Candé.

 

Le jour où J.S. BACH est entré dans ma vie...

Un certain nombre d' années plus tard j' intègrerai une chorale qui me permettra d' interpréter certaines de ses oeuvres comme le Jesu Bleibet, meine freunde.

Non, Bach ne me quittera plus jamais.

Il est le seul artiste ( avec Mozart) qui m' a fait douté de la non-existence de Dieu car, quand on interprète ses oeuvres Dieu n' est jamais loin.

C' est le seul compositeur dont je ne me suis jamais lassé.Jamais !

Bien sûr, je continuerai de me passionner pour des tas d'autres compositeurs, des tas d' autres musiques, mais Bach m' accompagnera toujours et de manière définitive.Comme un bon ami toujours présent dans les meilleurs moments comme dans les pires.

Et vous savez quoi ?

Si on m' abandonnait sur une île déserte avec la possibilité d ' emmener toutes les oeuvres d' UN SEUL compositeur, d' après vous, lequel choisirais-je ?

Le jour où J.S. BACH est entré dans ma vie...

Alors pour revenir à la chanson de Frida Boccara. Elle y parle de cent mille  chansons, de cent mille saisons.

Comment ne pas penser à Bach qui fût tout cela ! 

Cent mille  chansons, cent mille saisons .CENT MILLE SOLEILS RADIEUX !

Bach, d' une fécondité prodigieuse, qui ne se répétait jamais,et qui composait le Bonheur, tout simplement.

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6 décembre 2016 2 06 /12 /décembre /2016 08:20

Bonjour les amis,

Notre nouvel ensemble choral CADENZA a donné samedi dernier un concert de chants de Noël au port de Dénia, sous la direction de  Silvia Peña, dans la salle de spectacles de l' entreprise de transport maritime Balearia.

Voici donc un compte-rendu youtubien de notre prestation grâce aux vidéos mises en ligne par notre amie et choriste Blanca Valiente.

Nous commençons par un chant russe orthodoxe de Bortnyansky datant de la fin du  XVIII ème siècle, avec une succession de parties allègres et enlevées et de parties plus lentes.Si vous ne comprenez pas tout ce qu' on dit, ne vous inquiétez pas, c' est normal car ce n' est pas du russe moderne mais du russe littéraire et archaïque datant du XVIII ème...

EL NOI DE LA MARE traditionnel catalan du XX ème siècle composé par Ernest Cervera

LA NIT DE NADAL traditionnel valencien, avec un texte également en valencien

Nous passons au continent sud-américain avec une chanson brésilienne aux tonalités très particulières, très bossa nova.La chanson attaque directement sur un accord de 7 ème.

Les harmonies sont subtiles et assez tendues...CANÇAO DE NATAL

Une chanson baroque du XVI ème siècle.EN NATUS EST EMANUEL de Michael Praetorius.

J' adore ce répertoire, je ne m' en lasse jamais !

On enquille avec du chant sacré contemporain écrit par le compositeur italien Mariano Garau, HODIE CRISTUS NATUS EST.

C' est Fanny qui assure le solo d' introduction...Quant à nous, la fin est tout simplement explosive et l' accord final me met la chair de poule chaque fois que nous l' interprétons.

Nous continuons avec OI BETHLEEM ! chant traditionnel basque de facture très lyrique chanté en VO, c' est à dire en basque.Sachez pour la petite histoire  que la présidente de notre chorale est d' origine basque et qu' elle est donc à même de soigner et de corriger notre prononciation...

Revenons au continent sud-américain avec une chanson de Noël d' Ariel Ramirez, popularisée en France sous le titre d' alouette par Gilles Dreu , en 67.

Le titre original c' est LA PEREGRINACION, le pélerinage...

Toujours en Amérique latine voici SON CHAPIN un chant guatemaltèque: un chant rythmé plein de vie, de joie et  d' allégresse dans une atmosphère typiquement villageoise.J' aime beaucoup...un chant qui transporte !

Une berceuse portoricaine pleine se sensibilité et de tendresse intitulée VILLANCICO YAUCANO.

Je me chantonne souvent les premiers vers tout seul dans la voiture, rien que pour la plaisir, et c' est pour cela que je l' ai mis en titre de mon article....

" Quisiera niño besarte y San Jose no me deja...."

Toute la tendresse d' un humble paysan qui se penche sur le berceau de l' enfant Jésus.

Je voudrais tant d' embrasser mon petit....

 

On termine le récital avec une chanson très rythmée et percussive, sud-américaine également

En bis nous interprétons SANTA NIT traduction du STILLE NACHT allemand de Grüber Lang qu' on ne présente plus.

Premier couplet en valencien

deuxième bouche fermée

troisième en castillan ( ce que vous, vous appelez l' espagnol...)

Quisiera niño besarte...
Quisiera niño besarte...

La soirée se terminera en chansons dans le restaurant du club nautique de Denia

 

Quisiera niño besarte...
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5 novembre 2016 6 05 /11 /novembre /2016 17:43

Bonjour les amis,

 Vous vous souvenez tous de cette scène du film AMADEUS de Milos Forman quand Mozart, à l' article de la mort, dicte la partition de son Requiem à Salieri qui va tenter de lui voler son chef-d' oeuvre.

C' est une des séquences les plus hallucinantes du cinéma durant laquelle le spectateur assiste à la genèse du CONFUTATIS, corde par corde,voix par voix, ligne par ligne...

Donc voila que ce matin je tombe par hasard sur une vidéo d' un choriste danois en vacances au pays des kangourous et qui passe dans un magasin de jouets devant un koala en peluche qui répète tout ce qu' on lui apprend.

Notre jeune choriste, amusé et intrigué, va tester le koala en lui chantant le CONFUTATIS de Mozart...et voici le résultat

A partir de la 36 ème seconde quand le koala aborde la partie chantée par les sopranos ( Voca voca me benedictis) ça devient franchement hilarant.Ça frise l' hystérie.

Comment ne pas penser au génial Mozart qui adorait la franche rigolade...Comment aurait-il réagi face à ce koala chantant son oeuvre avec une voix surexcitée et en secouant la tête de manière frénétique ?

Sans doute aurait-il explosé de ce grand éclat de rire sonore et en falsetto qu' on entend dans le film de Milos Forman.

 

Alors, moi aussi,il m' a bien fait marrer ce petit koala...et je suis sûr que l' immense Mozart aurait apprécié !

C' est l' occasion de vous dire aussi que tout choriste rêve d' interpréter une fois dans sa vie le Requiem de Mozart mais que cette oeuvre est techniquement difficile.Il faut posséder une bonne technique vocale pour l' aborder.

Ecoutez cette version de Philippe Herreweghe, et dites vous que si vous n' êtes pas capable de bien tenir les notes longues mieux vaut interpréter d' autres pièces de Mozart plus accessibles plutôt que de massacrer le Confutatis ou le Lacrimosa qui ne supporteront pas bien la médiocrité.

 

Avec Mozart il faut choisir: le divin et la perfection...ou alors le koala !

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