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2 novembre 2024 6 02 /11 /novembre /2024 07:55

Bonjour les amis,

Cet article est la suite de celui que j'avais consacré jeudi dernier aux dramatiques inondations dans le Sud-Est de l'Espagne.

J'aimerais revenir sur 2 points.

D'abord sur le fait que toute la zone sud de Valencia a connu des crues de manière récurrente qui sont bien documentées à partir du XIII ème siècle, comme le montre l'historien Vincent Baydal dans cet article écrit en valencien que je mets en lien et qui contient une photo d'époque très explicite.

Crues à Valencia du  fleuve Turia en 1897...

Crues à Valencia du fleuve Turia en 1897...

Je vous traduis une partie de la fin de cet article:

"Ces jours-ci, nous entendons nos représentants politiques et les médias dire que cette DANA a été "la plus violente du siècle" et qu'elle est "sans précédent", mais nous ne pouvons pas dire que nous n'avons aucun souvenir de ce problème structurel qui nous touche de manière récurrente.

Il y a trois quarts de siècle, la ville de Valencia a pris une décision drastique et exceptionnelle, en détournant le dernier tronçon de l'un de nos fleuves les plus puissants pour éviter des catastrophes similaires. Mais il semble que, entre inondation et inondation, entre choc et choc, nous soyons incapables de faire autre chose, d'aborder cette question comme il se doit et d'être extrêmement toujours en alerte "... "On ne peut pas dire que nous n’avons aucun souvenir de ces inondations : au contraire, c’est un souvenir que nous avons ressenti jusqu’aux os, un souvenir millénaire."

Donc l'historien fait référence au fait que le fleuve Turia a été dévié de la ville de Valencia. Le lit qui traverse la ville est complètement sec en temps normal. D'ailleurs le centre de la capitale n'a pas été inondé.

Mais il y a aussi le fait que toutes les villes au Sud et aussi à l'Ouest de la capitale régionale sont construites dans des zones qui sont par nature inondables...

Donc vivre au Sud de Valencia c'est vivre dans une zone où, à n'importe quel moment, le pire peut arriver.

Cela équivaut à vivre au pied d'un volcan pour certains villages du sud de l'Italie.

Dans un tel contexte géographique ce qui ne peut pas être défaillant c'est le système d'alerte.

Or, c'est exactement ce qui s'est produit.

Cet article de BFMTV résume la situation qui s'est produite et le manque de coordination entre un pouvoir régional de droite qui minimise la catastrophe et le gouvernement de la nation qui est socialiste.

Je voudrais revenir sur certains points de cet article:

" Ces dernières heures, de nombreux adversaires politiques ont rappelé au président de la région que l'une de ses premières décisions à son arrivée au pouvoir, était celle de la suppression par décret de l'Unité d'Urgence de Valencia (UVE), estimant que celle-ci était inefficace."

Or, il faut savoir que le responsable régional qui a pris cette décision appartenait au parti d'extrême-droite VOX, un parti climato-négationniste qui s'est vanté d'avoir supprimé cette unité d'urgence et d'avoir fait des économies.

Je vous laisse mesurer la monstruosité et l'absurdité de cette dernière phrase au sujet de ces supposées économies et au vu de la catastrophe humanitaire qui vient de se produire...

Enfin, mis à part le fait que le gouvernement régional a mis en alerte trop tard, il y a aussi le fait qu'il a minimisé la gravité de la catastrophe qu'il a classée dans la catégorie 2, alors qu'il fallait la mettre en catégorie 3 pour que les moyens nationaux tels que l'armée interviennent immédiatement.

Une autre décision lourde de conséquences qui paraît incompréhensible au vu des images sur l'étendue du désastre.

Le président du gouvernement Pedro Sánchez et le président de la région de Valencia Carlos Mazón

Le président du gouvernement Pedro Sánchez et le président de la région de Valencia Carlos Mazón

Tous les errements relatés dans l'article de BFMTV mis bout à bout font qu'une vingtaine de collectifs, d'entités civiques, sociales et syndicales appellent à une manifestation le 9 Novembre prochain à Valencia pour exiger la démission du président de la région Carlos Mazón. Une manifestation organisée en dehors des grands partis qui préfèrent maintenir une image de cohésion et de solidarité dans des moments aussi cruels. 

Quand les inondations en Espagne provoquent également une crise politique...

NB: Explication au sujet de cette tête à l'envers sur la pancarte.

Au début du XVIIIe siècle, en pleine guerre de Succession espagnole, les habitants de la ville de Xativa ont été agressés par le roi Felipe V dont les troupes mirent le feu à l'église Saint-François tuant de manière atroce les femmes et les enfants qui s'y étaient réfugiés. Depuis, son portrait trône délibérément à l'envers dans cette ville de la communauté valencienne.

https://www.geo.fr/histoire/pourquoi-cette-commune-espagnole-affiche-t-elle-le-portrait-du-roi-philippe-v-a-l-envers-222584

PS: Pour être un peu plus complet sur les responsabilités mutuelles en Espagne dans la gestion des secours il faut indiquer que le gouvernement de Pedro Sánchez a le pouvoir de décréter l'état d'urgence nationale, ce qui l'obligerait à prendre lui-même en charge toutes les opérations de secours, mais il ne l'a pas fait et préfère laisser cette responsabilité au président de la région.

Sur ce point je suis extrêmement dubitatif quant à la pertinence de cette décision étant donné l'étendue de la catastrophe et des moyens qu'il faut déployer.

il est évident que si le gouvernement de Madrid avait pris le commandement des opérations cela aurait ouvert une crise entre la gauche et la droite mais les victimes, elles, qui se sentent souvent abandonnées à leur triste sort, ont le droit de bénéficier de la plus efficace des solutions possibles.

https://www.diariosur.es/sociedad/decreta-situacion-emergencia-nacional-20241102140829-ntrc.html

INFO DE DERNIERE MINUTE
Finalement j'ai une réponse partielle à la question que je me pose dans mon post-scriptum et le président de la région Carlos Mazón, 4 jours après le début de la situation de crise provoquée par la DANA, demande l'aide directe de 7 ministères du gouvernement central...Donc il n'y a toujours pas d'état d'urgence nationale décrété mais, par contre, le rôle et l'aide du gouvernemnt central vont être très accentués.


https://www.elplural.com/politica/mazon-pide-ayuda-7-ministros-gobierno-espana-gestionar-crisis-dana_340609102

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31 octobre 2024 4 31 /10 /octobre /2024 06:18

Bonjour les amis,

Je suppose que vous avez tous vu aux actualités les images dramatiques des inondations qui ont frappé le Sud-Est de l'Espagne et particulièrement la zone de Valencia.

Le Sud-Est de l'Espagne ravagé par de graves inondations...
Le Sud-Est de l'Espagne ravagé par de graves inondations...
Le Sud-Est de l'Espagne ravagé par de graves inondations...
Le Sud-Est de l'Espagne ravagé par de graves inondations...
Le Sud-Est de l'Espagne ravagé par de graves inondations...
Le Sud-Est de l'Espagne ravagé par de graves inondations...
Le Sud-Est de l'Espagne ravagé par de graves inondations...
Le Sud-Est de l'Espagne ravagé par de graves inondations...
Le Sud-Est de l'Espagne ravagé par de graves inondations...
Le Sud-Est de l'Espagne ravagé par de graves inondations...
Le Sud-Est de l'Espagne ravagé par de graves inondations...

Ce type de tempête porte en Espagne le nom de DANA (= Depresión Aislada en Niveles Altos = dépression située à des niveaux atmosphériques élevés) mais dans le vocabulaire courant on l'appelle également la GOTA FRIA (goutte froide).

Cette DANA de mardi dernier, la pire depuis des décennies, a fait au moins 95 morts, des dizaines de disparus et a inondé des villes entières.
De nombreuses personnes ont passé des heures à demander de l’aide aux réseaux sociaux, coincées dans leur voiture, sur les routes, chez elles et sur leur lieu de travail, au cours d’une nuit cauchemardesque. La zone de Valencia est la plus touchée, avec 92 morts selon un bilan provisoire.

La province de Valencia s'est réveillée mercredi matin après une nuit cauchemardesque en attendant de connaître l'ampleur définitive des dégâts causés par la tempête qui a éclaté mardi, des dégâts aux effets dévastateurs qui comptent déjà parmi les pires catastrophes naturelles enregistrées dans l'histoire de l'Espagne. Il y a au moins 95 morts (dont au moins quatre enfants), des dizaines de disparus, des conducteurs qui ont passé des heures isolés, des voisins perchés aux étages supérieurs de leurs maisons, des milliers de personnes qui n'ont pas pu regagner leur domicile la nuit dernière, des voitures entassées, des villes inondées, des voies ferrées et des routes coupées. Mercredi après-midi, 115 000 personnes étaient toujours privées d'électricité et un peu moins de 120 000 n'avaient toujours pas accès à des télécommunications. Le gouvernement a activé un cabinet de crise au palais de la Moncloa (où réside le chef du gouvernement) et a déclaré trois jours de deuil officiel.

 

Carte indiquant les niveaux de précipitations assez démentiels...

Carte indiquant les niveaux de précipitations assez démentiels...

Cette DANA de 2024 rejoint ainsi la liste des grandes catastrophes naturelles de l'histoire de l'Espagne, avec en tête les inondations du Vallès qui ont coûté la vie à un millier de personnes à Barcelone en septembre 1962, le débordement de la rivière Turia lors de son passage à Valencia en octobre 1957 (87 morts) et la tragédie du camping de Biescas (Huesca) en août 1996 (avec 87 morts).

Depuis ce mercredi matin, les critiques se sont intensifiées sur les réseaux sociaux pour le prétendu manque de prévoyance et d'avertissement des citoyens face à la violence de la tempête. L'agence météorologique Aemet a relevé le niveau d'alerte de l'orange au rouge, le maximum, mardi à 7h30 sur la côte sud de Valencia, où 90 litres d'eau s'étaient déjà accumulés en une heure seulement. Il s’agissait donc d’une alerte soudaine, due à des phénomènes météorologiques déjà observés, et non anticipés. A 9h40, Aemet étend le rouge à toute la province, déjà en pleine inondation importante. Les alertes rouges étaient en vigueur jusqu'à 20h00.

Cependant, le service d'urgence régional 112 n'a envoyé la première alerte aux citoyens qu'après 20 heures mardi. À ce moment-là, des milliers de personnes étaient déjà coincées sur les routes, dans les centres commerciaux ou sur leur lieu de travail. Les messages ont été très nombreux sur les réseaux sociaux pour demander de l'aide aux personnes isolées et qui ne parvenaient pas à contacter le 112, débordées d'appels.

Au début, la DANA a provoqué des inondations principalement à l'intérieur de Valencia, dans la zone d'Utiel, lorsque le fleuve Magro a débordé, et aussi dans des villes comme Chiva, où près de 500 litres par mètre carré ont été collectés en seulement huit heures (ce qui est généralement la quantité de pluie tombée en une année complète, selon Aemet), l'un des records les plus élevés des deux dernières décennies.

Toutes ces eaux tombées se sont ensuite déplacées pendant des heures vers la côte sud-est, ce qui a transféré les problèmes à la région de La Ribera Alta et aux villes du sud de Valencia, même si la capitale n'a pratiquement pas été touchée. Le quartier de Pinedo, qui comptait environ 2 000 habitants, a été évacué et d'autres, comme Castellar, ou des quartiers du sud de Valencia, comme Forn d'Alcedo et La Torre, ont été inondés. Ce mercredi en milieu d'après-midi, quelque 115 000 personnes étaient toujours privées d'électricité dans la province de Valencia , selon les données d'Iberdrola. Mercredi après-midi également, le nombre de personnes sans connexion de télécommunications est tombé en dessous de 120 000, selon Enrique Blanco, directeur des réseaux chez Telefónica, bien qu'il ait atteint 150 000.

Les eaux débordantes, principalement celles du Poyo, qui rejoint les rivières Turia et Júcar en crue, et les ponts détruits, comme celui de Paiporta, ont laissé des centaines de travailleurs coincés dans leurs usines, comme dans la zone industrielle de Ribarroja. De nombreux conducteurs sont également bloqués pendant des heures sur des routes comme l'A-3 ou le périphérique de Valence, le V-30. Un grand nombre de personnes ont dû se réfugier en hauteur, depuis les toits des immeubles jusqu'aux camions, car elles risquaient d'être emportées. Ils l’ont fait en attendant les secours qui, dans de nombreux cas, mettaient des heures à arriver. Selon le président de la région Carlos Mazón, ce n’est pas par manque de moyens, mais par impossibilité d’agir. Les pompiers et les policiers locaux ont été rejoints par des membres de l'Unité Militaire d'Urgence (UME). Dans certains cas, même les forces de sécurité n'ont pas pu sortir de l'eau : à la caserne de la Garde civile de Paiporta, ils recherchent depuis mardi soir deux de leurs agents, qui ont disparu alors qu'ils se trouvaient dans le garage.

La DANA a également causé « des pertes catastrophiques aux conséquences incalculables » dans le secteur agricole, selon l'Association valencienne des agriculteurs (AVA-ASAJA). L'organisation a indiqué qu'il est encore tôt pour évaluer la zone touchée, mais elle a annoncé que des milliers d'hectares d'agrumes, de kakis, de légumes, de vignes et d'autres cultures perdraient la récolte de la campagne en cours. Concernant l'élevage, l'association n'exclut pas de graves problèmes d'alimentation et d'abreuvement des animaux, voire la mort du bétail, ce qui nécessiterait l'enlèvement immédiat des carcasses pour éviter un risque pour la santé publique.

Sources: EL PAIS

Le Sud-Est de l'Espagne ravagé par de graves inondations...
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