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30 septembre 2024 1 30 /09 /septembre /2024 08:57

Bonjour les amis,

Il y a des livres qu'on commence avec curiosité, sans plus, et qui vous happent rapidement dans un milieu où tous les personnages vous intéressent et vous interpellent. C'est le cas de L'AMI IMPOSSIBLE de Bruno de Stabenrath, un écrivain qui a été pendant plus de 20 ans l'ami de Xavier de Ligonnès.

Voici la présentation de l'éditeur.

Résumé :
"Je t'écris depuis longtemps et je continuerai à le faire car ces mots, mon ami, je les adresse à toi, rien qu'à toi. Ils portent en eux les fulgurances de notre rencontre, l'aventure de notre amitié, la vérité de notre histoire". Bruno de Stabenrath connaît Xavier de Ligonnès depuis 1977. Née sur les bancs d'un lycée à Versailles, leur amitié est restée profonde et sincère. Jusqu'à ce que Xavier de Ligonnès devienne le fugitif le plus recherché de France.
Voici un portrait intime qui restitue la jeunesse, puis la vie de famille de cet homme énigmatique. L'auteur mène sa propre enquête et suit les traces d'un ami qu'il ne reconnaît plus, avec la conviction qu'il est toujours vivant.

L'ami impossible...Une histoire à la fois bouleversante et perturbante...

Pour en savoir un peu plus voici ce qu'écrit Bookycooky (un lecteur) sur la fiche Babelio du livre.
"Bruno de Stabenrath , acteur, musicien et écrivain qui l'a connu aux bans d'un collège privé à Versailles dans les années 70, revient sur cette amitié avec celui qu'il appelle "l'ami impossible ". Bruno et Xavier se frayent avec une jeunesse dorée parisienne, Bruno ayant un père colonel et une mère pianiste de jazz, l'autre des parents séparés, un père comte (qui a fuit loin 😄), et une mère fondatrice d'une secte catholique, traditionaliste, radicale, et apocalyptique, "L'Eglise de Philadelphie ". le premier à dix-sept ans, a déjà joué dans un film, s'en fiche du bac et ne pense qu'à jouer au théâtre et au cinéma. L'autre, un drôle de garçon sérieux, le comte de Ligonnès, marquis du Gévaudan, seigneur de Mende, qui connaît par coeur la description des armoiries qui figure sur son blason familial, est sous l'emprise de sa mère et suit la rigueur catho faisant souvent des retraites en famille dans des monastères.
A travers cette amitié Stabenrath décrit tout un milieu et une époque. Son accident qui le laissera tétraplégique soulèvera la question du miracle divin qui ne viendra pas....ni pour lui ni pour de Ligonnés qui l'attend aussi, grâce à sa mère en contact directe avec là-haut 😆! de ce dernier qui est au coeur de ce livre, il en parle sans prétention, nous décrivant dans la première partie avec tendresse un personnage contradictoire "programmé" comme "L'Élu", par sa mère, " Violette l'illuminée ", une femme qui donne la chair de pouls. La seconde partie, où il se détache du personnage de de Ligonnés, devient presque une enquête journalistique sans pourtant perdre son côté littéraire, avec un personnage à la dérive de plus en plus perturbé et pervers.
À vrai dire j'ai acheté ce livre par curiosité. Un personnage de ce genre qui peut décimer sa famille et disparaître dans le monde d'aujourd'hui est une grande source de curiosité. Qu'est-ce-que j'espérais trouver dans ce livre ? Peut-être exorciser le personnage, car chacun de nous porte en soi le Bien et le Mal, qui peuvent ou non se manifester à différents degrés selon les circonstances. Chez de Ligonnés, sa faible constitution, sa difficulté chronique à gagner sa vie et l'influence de son illuminée de mère vont activer le Mal qui le portera à sa perte ("Xavier fait le choix du mal comme moyen d'accéder au salut"). Une curiosité qui finalement m'a donnée l'occasion de rencontrer un très bon écrivain, dont le livre se lit avec grand plaisir."

Alors ce qui m'a captivé dans ce bouquin c'est d'abord la peinture sociale du milieu dans lequel évoluaient Stabenrath et Ligonnès et aussi la description de leur époque qui va de 1979 jusqu'à 2011. C'est très bien écrit, d'une plume alerte. Pendant près de 30 ans on partage les rêves et les projets des deux protagonistes mais aussi leurs aventures sentimentales toujours pleines de fraîcheur, de romantisme et aussi de contradictions en ce qui concerne Xavier de Ligonnès qui est un personnage à la fois complètement moderne mais aussi très influencé par sa mère qui animait un groupe religieux ressemblant un peu à une secte. On passe des amours adolescentes de de Ligonnès à celles qui mènent un jour au mariage, au choix de la personne avec laquelle on décide de fonder une famille.

Le livre dissipe un malentendu fréquent car le grand public rapproche souvent l'affaire Ligonnès de celle du Dr Romand mais les deux parcours qui mènent au massacre final n'ont rien à voir. Dès le départ l'affaire Romand démarre sur une énorme imposture et des mensonges qui vont durer des décennies alors que Xavier de Ligonnès est toujours sincère dans ses aventures et ses projets pleins d'espoirs. Ses affaires vont toutes virer une à une à la banqueroute mais l'intention initiale est toujours pure et bonne. Il travaille beaucoup et se dépense sans compter pour entretenir le train de vie de sa famille.

Pendant  les 30 ans qui précèdent le massacre de 2011 Ligonnès est toujours assez sain, séduisant, constructif et positif...C'est lors de la dernière année que son esprit part probablement en vrille, un esprit qui n'arrive plus à trouver d'échappatoire après 20 ans de galères. Et là, c'est perturbant. Les criminologues classent ses crimes dans la famille des "meurtres par altruisme"...Un concept un peu tordu et vertigineux puisque celui qui commet ces crimes le fait "pour éviter de faire souffrir ceux qu'il aime". Impossible de comprendre la logique de tels meurtres sans penser que Xavier de Ligonnès souffrait aussi d'une énorme blessure narcissique, lui qui adorait jouer avec élégance les grands seigneurs. Sans cette blessure narcissique son suicide (qu'il a envisagé) aurait été l'aboutissement plus logique de la série d'échecs qu'il a essuyée. Mais il ne voulait sans doute pas que toute sa famille soit amenée à vivre l'humiliation de "la chute du père" ainsi que la perte de prestige du nom aristocratique qu'il portait.

Les dernières pages du livre dans lesquelles Stabenrath s'adresse directement à Xavier de Ligonnès sont tout simplement bouleversantes.

On referme le livre complètement étourdi, pris de vertige, avec une galerie de personnages attachants qui continuent de tourner dans notre esprit.

Il y a des livres dont on pourrait tirer une adaptation filmée mais celui de Stabenrath pourrait aussi faire l'objet d'une série en 12 épisodes tant ce livre est riche en personnages et en situations.

https://www.babelio.com/livres/Stabenrath-Lami-impossible/1421795

 

 

PS: il y a dans le livre pleins de références à des chansons, notamment américaines, car les deux amis étaient fans d'Elvis et de rock en général.

Johnny, quant à lui chantait "On a tous quelque chose de Tennessee"....Et quand on referme le livre on se dit qu'on a tous quelque chose du Ligonnès, le Ligonnès d'avant le drame...

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17 février 2018 6 17 /02 /février /2018 08:40

Bonjour les amis,

CALL ME BY YOUR NAME était le dernier film nommé pour les Oscars 2018 qu' il me restait à voir et c' est maintenant chose faite.

Voici le Synopsis:

Été 1983. Elio Perlman, 17 ans, passe ses vacances dans la villa du XVIIe siècle que possède sa famille en Italie, à jouer de la musique classique, à lire et à flirter avec son amie Marzia. Son père, éminent professeur spécialiste de la culture gréco-romaine, et sa mère, traductrice, lui ont donné une excellente éducation, et il est proche de ses parents. Sa sophistication et ses talents intellectuels font d’Elio un jeune homme mûr pour son âge, mais il conserve aussi une certaine innocence, en particulier pour ce qui touche à l’amour. Un jour, Oliver, un séduisant Américain qui prépare son doctorat, vient travailler auprès du père d’Elio. Elio et Oliver vont bientôt découvrir l’éveil du désir, au cours d’un été ensoleillé dans la campagne italienne qui changera leur vie à jamais.

CALL ME BY YOUR NAME est un film qui est à la fois très sensible, sensuel, et qui possède aussi ( comme le montre la bande-annonce) un style très naturaliste avec de splendides images de la campagne italienne,des balades en bicyclettes,des parties de cartes au bistrot,des baignades dans la nature,des cueillettes d' abricots, des petits déjeuners familiaux en terrasse sous des soleils ardents.

Oliver, le jeune américain superbement interprété par Armie Hammer, est non seulement très séduisant,mais il est aussi très charismatique et ne laisse personne indifférent dans cette villa familiale ( ...et le spectateur aussi cède rapidement à son charme et à sa grande classe naturelle et spontanée) .Elio, au début du film, semble gêné par cette aura d' Oliver qui lui fait de l' ombre.

Elio qui est très intelligent et sensible vit un peu en dehors du monde réel, plongé dans ses lectures, ses études musicales,...Il est très égocentrique, très ado, souvent mal luné,timide aussi,parfois à la limite du comique.Les deux caractères ne peuvent être plus éloignés entre Oliver ( plus âgé) qui semble  toujours tout maîtriser et jouer de son charme, et Elio qui vit ses émotions de manière bien plus introvertie, gauche, et mal assurée...Timothée Chalamée interprète de manière extrêmement sensible le personnage troublé et tourmenté du jeune Elio.

Entre Elio et Oliver s' installe un jeu subtil et complexe, fait de lutte pour le pouvoir de la part d' Elio, mais aussi d' une attirance de plus en plus forte qui le submerge...

Le film dure 2 h 11 minutes et Luca Guadagnino prend le temps de nous installer dans ce jeu d' attirances mutuelles.C' est le moment de l' été, des longues introspections, du temps qui s' étire...

Je n' en dirai pas plus sur le scénario mais le film traite du désir,de la sensualité, du sentiment amoureux, des craintes et des doutes que provoquent la passion, de la tendresse, et de la douleur aussi...Ce n' est pas un film qui parle d' un amour de vacances, ni d' une simple histoire d' un été.C' est un film qui parle de grand amour, de passion qui marque pour toute une vie.

Le metteur en scène prépare très soigneusement l' épilogue de son histoire qui nous réserve une longue scène finale qui nous submerge d'émotions avec, entre autres,un échange très tendre entre Elio et son père qui a tout compris de la grande passion que celui-ci éprouve pour Oliver.

Cette fois-ci nous sommes en 1983, et ce n' est pas la société qui est ennemie de nos deux amants, mais ils vivent des temps différents,  et appartiennent à deux générations distinctes.En ce sens, la thématique du film de Guadagnino se veut universelle, et pas limitée à une histoire d' amours gays.

Enfin, et pour être sincère, le thème du film ne m' intéressait pas particulièrement à la base.J' ai vu CALL ME BY YOUR NAME car il était en lice pour les Oscars.

Donc, pour quelqu' un comme moi qui à priori n' était pas tenté par le thème, et s' agissant d' un film qui dure 2 h et 11 minutes ( c' est à dire interminable...), disons que j' ai bien tenu le choc, que le réalisateur a su maintenir mon attention et que la scène finale méritait que je patiente...Il y a dans les dialogues finaux des éléments qui m' ont frappé et des mots dont la portée universelle et intemporelle ont résonné quelques jours dans mon esprit.Le metteur en scène a atteint son objectif: il y a quelque chose dans l' histoire d' Elio et d' Oliver qui nous bouleverse.

 

 

 

CALL ME BY YOUR NAME...toute la force du premier grand amour.
CALL ME BY YOUR NAME...toute la force du premier grand amour.
CALL ME BY YOUR NAME...toute la force du premier grand amour.
CALL ME BY YOUR NAME...toute la force du premier grand amour.

Sachez enfin que le film est une adaptation d' un roman d' André Aciman édité en français sous le titre PLUS TARD OU JAMAIS.

Je ne tarderai pas à le lire et je vous dirai si l' adaptation de Guadagnino est fidèle au roman, et si, par ailleurs, celui-ci m' a plu...

 

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