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5 octobre 2024 6 05 /10 /octobre /2024 09:05

Bonjour les amis,

Aujourd'hui je vais vous parler du dernier livre de Stéphane Guillon mais avant d'y arriver j'aimerais faire un certain nombre de remarques préliminaires.

Stéphane Guillon est un humoriste de talent qui sait bien écrire ses textes. Je n'ai vu aucun de ses spectacles mais, par contre, j'ai vu un certain nombre de ses interventions télévisuelles quand il dressait le portrait d'invités de l'émission de Stéphane Bern. Souvent ces portraits un peu vachards m'ont mis mal à l'aise. Voir la tête d'un invité prenant sans préavis dans les dents une vanne cruelle, méchante ou blessante le concernant en tentant de maintenir un sourire factice de circonstances me provoquait une certaine gêne qui faisait que je préférais passer à une autre chaîne ou simplement éteindre mon poste.

Quand c'était un invité étranger comme, par exemple André Rieu, qui ne comprenait pas vraiment la blague moqueuse et pas sympa dont il était l'objet c'était encore plus malsain, glauque et gênant.

Guillon agissait souvent en sniper du rire, pas toujours très respectueux pour les invités et, pour ma part, je trouvais qu'il manquait d'empathie ou d'amour dans son humour...

Le mois dernier je suis tombé sur cette vidéo mise en lien ci-dessous dans laquelle Stéphane Guillon parle de son dernier livre intitulé FINI DE RIRE.

Dans cette interview qui ne dure que 3 minutes j'ai été frappé de voir que quelqu'un comme lui, ayant déjà une grande expérience de la vie, se soit fourvoyé d'une part (mais ça ça peut arriver à tout le monde) mais se soit mis en danger aussi, alors qu'il était père de 4 enfants dont une fille de 11 ans...
A la question du journaliste " Ça aurait pu vous coûter votre carrière?" il répond dans un élan de sincérité "Ça aurait pu me coûter bien plus...". Il reconnaît avoir touché le fond du fond.
J'avoue que ces 3 minutes d'interview m'ont troublé et donné le vertige...
L'amour c'est ça aussi: la personne amoureuse est transportée dans une forme de grande exaltation, mais aussi elle peut tomber complètement sous emprise de l'être aimé, et perdre toute lucidité... et accepter ce qu'elle ne devrait jamais accepter. Le fait que ce soit arrivé à Guillon, à l'âge qu'il a, m'a donc interpellé...au point d'avoir envie de lire son livre.

L'emprise...

Voici la présentation de l'éditeur:
Tous les chagrins d`amour sont supportables si on en fait une histoire.La plupart des gens possèdent un coeur, composé d`un ventricule droit et d`un gauche, d`oreillettes, de valves... Le mien est différent. C`est un modèle à complications multiples.Je l`ai d`ores et déjà légué à la science, accompagné de l`avertissement suivant : « Chère Académie, voici mon coeur. Ouvrez-le, disséquez-le, mais par pitié, ne le greffez à personne. Pas de nouvelles victimes ! »

Parlons du livre maintenant qui, fort heureusement, porte mal son titre puisque, bien évidemment, on rit quand même, même si c'est parfois pour ne pas pleurer.

Guillon reste un humoriste qui fait preuve ici d'humilité, d'auto-dérision aussi (notamment sur sa différence d'âge de 30 ans avec sa jeune compagne que certaines personnes confondront avec sa fille).

Les chapitres alternent du début à la fin entre des épisodes sentimentaux qui commencent dès la plus tendre enfance jusqu'à l'âge adulte avec en fil rouge la dernière aventure sentimentale assez catastrophique avec celle qu'il prénomme Amy (comme Amy Winehouse). Il a changé le vrai prénom de cette personne mais bien évidemment tout le monde sait qui est Amy dans la vraie vie étant donné que Guillon fait partie, qu'il le veuille ou pas, des personnages People.

On comprend mieux à la lecture de cet ouvrage la grande influence familiale (père et grand-parents assez stricts et taiseux) dans la  formation du futur caractère de Guillon, sa timidité et ses difficultés à exprimer son amour. On saisit mieux également d'où provient son humour très caustique.

Et puis, en ce qui concerne sa relation avec Amy, l'humoriste sait bien décrire de quelle manière un piège infernal va se refermer sur lui. Le sujet est grave et douloureux puisque non seulement Guillon s'est trompé mais, en recherchant son propre bonheur de manière un peu égoïste, il a provoqué de la souffrance au sein de sa propre famille.

J'émettrai juste un tout petit bémol sur l'écriture de ce livre avec un reproche qui n'en est pas vraiment un. Guillon n'est pas impudique, et ne cherche pas non plus à enfoncer son ex-compagne, mais parfois il révèle certains aspects des habitudes ou faiblesses de celle-ci qui, de mon point de vue, auraient dû rester dans la sphère privée du couple. Simplement, et en même temps, il paraissait impossible que Guillon explique son état  de consternation ou d'accablement sans livrer parfois certains détails intimes sur la vie d'Amy. Il y avait donc une forme d'équation impossible: ne pas faire du VOICI et respecter la vie privée de son ex-compagne tout en expliquant les motifs de sa descente aux enfers.

Finalement Guillon s'en tire plutôt bien. 

Au début de mon article j'ai parlé de l'humour vache de Guillon et, après cette expérience très douloureuse narrée dans son livre, on sent qu'il a changé, qu'il a mûri et qu'il ne pratiquera plus cet humour-là et qu'il passera à autre chose. Pour lui il y a un avant et un après Amy.

Voici une autre interview qui complète la première que j'ai mise en lien.

PS. Complètement hors-sujet.

Sur facebook il y a une internaute dont qui apparaît sous le pseudo de LA PETITE "FEE" LINE et dont j'aime assez bien l'humour. En voici 2 petits échantillons.

L'emprise...
L'emprise...

PS nº 2: Le mois d'Octobre est arrivé mais il faut regarder le calendrier pour le savoir vu que les températures de la semaine prochaine seront chez moi entre 20º et 30º...Bref, ça reste des températures très estivales...

Plage de LAS MARINAS de Denia, très près de chez moi...

Plage de LAS MARINAS de Denia, très près de chez moi...

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8 décembre 2023 5 08 /12 /décembre /2023 10:28

Bonjour les amis,

Vous vous souvenez tous de I WILL ALWAYS LOVE YOU, la chanson du film BODYGUARD magnifiquement interprétée par la regrettée Whitney Houston. 

Cette chanson je l'ai entendue tant de fois à la radio que je me souviens en avoir été un peu saturé à l'époque. Ce n'était pas la faute de la chanson mais plutôt du matraquage qu'on subissait.

Ce que je ne savais pas c'est que cette chanson fut composée en 1973 par la chanteuse country Dolly Parton, en guise d'adieu à son ancien partenaire et mentor Porter Wagoner, après qu'elle ait pris la décision d'entamer une carrière solo.

Cette première version originale la voici.

J'aime beaucoup la voix douce et délicate de Dolly Parton ainsi que l'arrangement musical country.

https://www.youtube.com/watch?v=Ixrje2rXLMA

I Will Always Love You
Je T'Aimerai Toujours

If I should stay
Si je devais rester
I would only be in your way
Je te gênerais
So I'll go, but I know
Alors je pars, mais je sais
I'll think of you ev'ry step of the way
Que je penserai à toi à chacun de mes pas

And I will always love you
Et que je t'aimerai toujours
I will always love you
Je t'aimerai toujours
You
Toi
My darling, you
Mon chéri, toi

Bittersweet memories
Des souvenirs doux et amers
That is all I'm taking with me
C'est tout ce que j'emporte avec moi
So goodbye
Alors au revoir
Please don't cry
S'il te plaît ne pleure pas
We both know I'm not what you, you need
Nous savons tous deux que je ne suis pas ce dont tu, tu as besoin

And I will always love you
Et que je t'aimerai toujours
I will always love you
Je t'aimerai toujours

I hope life treats you kind
J'espère que la vie t'est agréable
And I hope you have all you've dreamed of
Et j'espère que tu as tout ce dont tu rêvais
And I wish you joy and happiness
Et je te souhaite de la joie et du bonheur
But, above all this, I wish you love
Mais, par-dessus tout, je te souhaite de l'amour

And I will always love you
Et je t'aimerai toujours
I will always love you
Je t'aimerai toujours
I will always love you
Je t'aimerai toujours
I will always love you
Je t'aimerai toujours
I will always love you
Je t'aimerai toujours
I will always love you
Je t'aimerai toujours
You
Toi
Darling, I love you
Chéri, je t'aime
Ooh, I'll always love you
Ooh, je t'aimerai toujours

Alors c'est intéressant de voir comment la chanson Rythm & Blues qu'on connaît tous de Whitney Houston partait à la base d'une simple ballade Country. Ce n'est pas la première fois qu'un producteur change le caractère et la facture musicale d'un morceau de manière plus que convaincante, sauf que cette fois-ci j'ignorais complètement qu'il y avait une version originale...😮

Par ailleurs, non seulement j'aime beaucoup la version de Dolly Parton, mais les motifs pour lesquels elle l'a écrite en changent ma perception.

J'avais écouté la version de Whitney Houston comme un "très puissant" hymne à l'amour (je t'aimerai toujours) tandis que la version originale de Parton est plus tendre, plus triste, plus épurée et plus mélancolique: elle traite du poids de l'absence et de l'amour qui reste quand les chemins se sont séparés...La voix de Dolly Parton exprime parfaitement sa profonde tendresse.

PS: Hors-sujet.

Deux photos de cette semaine. C'était avant-hier à la résidence Santa Lucía de Denia où nous avons présenté avec notre groupe vocal polyphonique CADENZA une selection de chants de Noël pour les personnes du 3 ème âge.

N.B : J'ai une vraie barbe de Père Noël qui n'est pas postiche...😁

 Je penserai à toi à chacun de mes pas...
 Je penserai à toi à chacun de mes pas...

PS nº 2: Le chanteur des POGUES Shane MacGowan nous a laissé le 30 Novembre dernier à l'âge de 65 ans (c'est à dire à mon âge, ce qui est plutôt jeune encore...). Voici un bel hommage en sa mémoire dansé par de jeunes irlandais. 😥

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17 avril 2023 1 17 /04 /avril /2023 06:29

Bonjour les amis,

Hier soir j'ai vu sur les bons conseils de mon ami Fatizo THE QUIET GIRL de Colm Bairéad.

Voici le synopsis.

Irlande, 1981, Cáit, une jeune fille effacée et négligée par sa famille, est envoyée vivre auprès de parents éloignés pendant l’été. Mais dans cette maison en apparence sans secret, où elle trouve l’épanouissement et l'affection, Cáit découvre une vérité douloureuse.

Voici un article qui en parle très bien.

Voici un autre commentaire plein d'à propos sur la fiche allociné.

" The Quiet Girl est l'histoire d'une parenthèse enchantée, de celles qui peuvent changer à tout jamais une vie, placée jusqu'alors sous le signe de la tristesse et de la solitude. Une histoire simple, sans beaucoup de dialogues, parlée essentiellement en gaélique, qui dit beaucoup sur l'importance de l'amour reçu ou non pendant l'enfance, pour sa propre construction adolescente et adulte. C'est aussi le portrait nostalgique d'une Irlande rurale, qui a largement disparu depuis les crises que le pays a connu. Hormis la dernière scène, poignante, le réalisateur, Colm Bairéad, s'attache à montrer des occupations banales, mais partagées, ce qui fait toute la différence pour qui est en manque d'affection : aller chercher de l'eau au puits, nettoyer des écuries, couper des oignons. Malgré quelques minuscules affèteries de style (quelques ralentis), le film touche au plus profond, en montrant, avec le seul pouvoir de l'image et de la lumière, les différences entre deux atmosphères. Un récit d'apprentissage d'une infinie sensibilité."

Jamais un film touche aussi profondément avec aussi peu de moyens. Ici, on assiste à la répétition du quotidien avec des gestes simples (et parfois presque rituels) qui traduisent l'amour donné à une enfant, des gestes simples empreints de la confiance qu'y dépose le couple plein d'abnégation qui accueille la petite Cáit.

Le film est souvent fait de silences et chaque plan (couleurs, lumières) est composé avec soin comme un tableau. C'est de l' Art cinématographique.

L'action se passe dans les années 80. La télé existait déjà mais pas encore l'envahissement des écrans.

Sans discours, sans effets, le film nous montre que l'enfance ne se construit que sur la vérité d'un amour donné. Et cet amour se reçoit et se donne à travers l'accomplissement de simples tâches quotidiennes comme, par exemple, l'épluchage de pommes de terre.

Il y a quelque chose dans ce film de profondément optimiste qui nous ramène à nos racines civilisationnelles et à l'essence de ce que les adultes sont chargés de transmettre à leurs enfants.

Les enfants ne se construiront et n'auront d'estime pour eux-mêmes que grâce à la confiance que les adultes déposent en eux.

Le film n'aborde jamais de thème religieux mais son contenu est finalement hautement biblique. On ne récolte que ce que l'on sème. Ce n'est pas l'homme qui soumet la nature à ses désirs mais l'homme, par contre, peut se divertir une fois qu'il s'est acquitté de ses tâches envers la nature.

THE QUIET GIRL est un film pur, simple et beau comme une parabole.

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16 février 2019 6 16 /02 /février /2019 13:51

Bonjour les amis,

Je viens de terminer SEROTONINE, le dernier ouvrage de Michel Houellebecq que j'ai beaucoup aimé, même s'il se termine d'une manière plus amère que je ne l'espérais.

Alors pour vous présenter ce livre,  je vous renvoie à l'excellent article que Rosemar lui a consacré et, comme d' habitude, j'y ajouterai quelques commentaires personnels.

Tout d'abord parlons du style. Il me semble que Houellebecq a un peu changé son écriture et qu'il se lance souvent dans de très longues phrases qui rebondissent , virgules après virgules, tout comme la pensée de Florent qui se projette souvent assez loin dans le futur, et qui écarte, les unes après les autres, les fausses solutions qui se présentent à lui.

Le début du roman mêle drôlerie et dérision à une situation du narrateur qui est quand même assez glauque. Le rire est parfois salutaire : rions de notre misère pour ne pas en pleurer...Certains portraits de femmes sont tout simplement savoureux, notamment celui de Yuzu, la maîtresse japonaise. Il m'est souvent arrivé de pouffer de rire dans la première partie du roman.

Houellebecq change souvent de registre. Il peut commencer sur un ton badin et provocateur et d'un seul coup, nous balancer sans prévenir des passages très bien écrits, très pensés, d'une grande profondeur sur la nature de l'amour et de nos relations avec les femmes.

Quand il parle de "chattes" et de " bites" ce n' est jamais vulgaire et c'est toujours assez jubilatoire. Il sait nous toucher au plus profond de nos moteurs charnels.

Houellebecq joue la provo aussi, et beaucoup de ses affirmations péremptoires sont à prendre au second degré...Souvent, elles reflètent juste un fond de vérité. Seul lui peut se permettre d'écrire certaines phrases  politiquement très incorrectes en apparence.

Mais ce qui frappe le plus dans ce roman c'est l'enfermement du héros, qui prévoit et anticipe les futurs échecs qui l'attendent et qui préfère prendre la juste mesure de ses erreurs passées, qui sont en définitive assez irréparables.

Ce livre est aussi une réflexion sur notre liberté qui, lorsqu'elle se préoccupe trop de celle des autres, finit par nous projetter dans une solitude mortifère. L' isolement devient le prix de notre liberté, le lourd tribu que nous lui payons.

Le héros a besoin des femmes mais il ne tente jamais de tricher, ni de se les approprier de manière déloyale ou peu respectueuse de leur liberté. D'ailleurs, il n'applique pas à lui-même certains conseils qu'il donne à ses amis qui sont dans un état de dépression proche du sien. J' ai lu ici ou là que Houellebecq était  parfois mysogine : rien n' est plus faux. Au contraire, la femme et son sexe représentent pour lui la naissance du monde.

Le fond du roman est très noir car Florent se sent incapable de survivre sans l'aide de ses petites capsules de captorix ( un nouveau médicament mis sur le marché qui altère sa libido). 

Florent, frappé par l'état de notre monde et de nos relations sociales perverties par la marchandisation qui crée de nouvelles castes (voire de nouvelles aristocraties), ne peut y survivre que par des moyens artificiels.

Quand j'ai refermé la dernière page je me suis senti assez bouleversé, profondément remué par tant de lucidité sur notre condition humaine au XXI ème siècle.

Stressés, frustrés et isolés que nous sommes, avec le bonheur qui nous glisse irrémédiablement entre les doigts.

 

Sérotonine...ou quand la solitude et la dépression vous attendent au bout du chemin.

PS: En marge de ce roman, sa lecture m'a rappelé une info que j' ai lu récemment et qui m' a " frappé" comme aurait dit Coluche : Theresa May a créé un "ministère de la solitude" tant ce problème s'est converti en un fléau social au Royaume-Uni.

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28 décembre 2018 5 28 /12 /décembre /2018 09:14

Bonjour les amis,

Je vous invite aujord'hui à écouter une délicieuse intervention publique de Jean d'Ormesson dans laquelle il parle de Marguerite Yourcenar.

 

Alors, ce magnifique poème, le voici dans son intégralité:

 

Vous ne saurez jamais que votre âme voyage
Comme au fond de mon cœur un doux cœur adopté
Et que rien, ni le temps, d'autres amours, ni l'âge
N'empêcheront jamais que vous ayez été;

Que la beauté du monde a pris votre visage,
Vit de votre douceur, luit de votre clarté,
Et que le lac pensif au fond du paysage
Me redit seulement votre sérénité.

Vous ne saurez jamais que j'emporte votre âme
Comme une lampe d'or qui m'éclaire en marchant;
Qu'un peu de votre voix a passé dans mon chant.

Doux flambeau, vos rayons, doux brasier, votre flamme
M'instruisent des sentiers que vous avez suivis,
Et vous vivez un peu puisque je vous survis.

 

(extrait du recueil "Les charités d'Alcippe"  nouvelle édition 1984, Gallimard)

Tout de suite après voir entendu ce superbe poème, je suis allé lire la biographie de Marguerite Yourcenar et celle de l' écrivain français André Fraigneau, et je me suis rendu compte qu' il y avait un élément qui ne collait pas. D'Ormesson commet une erreur : Fraigneau est décédé en 1991 et Yourcenar en 87.

En continuant mes recherches j'ai trouvé cette autre explication d'un internaute qui me paraît plus vraisemblable: " Le poème rend hommage à Jeanne de Vietinghoff, mère spirituelle de Marguerite Yourcenar qui a inspiré le personnage de Monique dans Alexis ou le traité du vain combat" .

 

Jeanne de Vietinghoff (1875-1926)

Jeanne de Vietinghoff (1875-1926)

La petite erreur commise par Jean d' Ormesson n'est pas très grave. Peu importe à qui ce poème  est adressé car ce qui est vraiment remarquable c' est la beauté de ces vers destinés à un être aimé et disparu et qui vit encore dans l' esprit de la personne qui en fut amoureuse.

 "Que la beauté du monde a pris votre visage..."

Voici ce qui dit de ce vers Annbourgogne dans son blog.

Le visage de l’être aimé reflète ou concentre un instant toute la beauté du monde. Il ne s’agit bien sûr pas d’une beauté physique mais plutôt de la beauté de ce moment de bonheur et de vie. Le monde est beau lorsqu’on est heureux.

Cette beauté du monde à travers le visage est intensifiée par la beauté de l’âme ( la douceur ) et est comme éclairée par sa clarté.

Je vous invite à lire l' ensemble de ses commentaires sur l' article qu' elle a consacré au poème de Yourcenar.

Je terminerai ce billet en disant que ce poème exprime de manière sublime des sentiments universels que nous avons tous connus au moins une fois dans notre vie.

Qui d' entre nous n' a pas aimé secrètement un être (défunt ou pas) à qui il aurait pu dire: 

" Vous ne saurez jamais..."

Et s' imaginer lui réciter les tendres vers de Yourcenar, par exemple,sur cette douce musique mélancolique de Joaquin Rodrigo...

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26 juillet 2017 3 26 /07 /juillet /2017 09:52

Bonjour les amis,

Cette année c' est le 25 ème anniversaire des jeux olympiques de Barcelone de 1992, des jeux qui ont permis à l' Espagne de revenir de manière décomplexée dans le groupe des grandes nations.

Parmi les histoires liées à ces jeux , il en est une dont j' ai pris connaissance cette semaine et qui m' a mis de bonne humeur.

Elle concerne la judoka espagnole Miriam Blasco qui avait gagné la médaille d' or dans sa catégorie.

Alors on dit toujours que tout sportif se doit de respecter son rival, mais dans le cas de Miriam c' est allé un peu plus loin puisqu' elle est tombée amoureuse de son adversaire anglaise,Nicola Fairbrother,qu' elle a vaincu en finale... et qu' elle a épousée il y a un an et demi.

Voici un bref résumé de leur histoire sur le clip vidéo ci-dessous

 

L' amour, là où on ne l' attend pas...

Alors, évidemment, une telle histoire est très touchante,surtout si on considère que les noces ont eu lieu 23 ans après ce combat.Il s' agit d' une vraie et belle histoire d' amour, vécue loin des médias.

Du coup, on ne peut s' empêcher de penser que de telles idylles entre adversaires pourraient se reproduire à l' avenir.

On peut même imaginer que cette belle histoire puisse inspirer des scénaristes .

Par exemple, vous vous souvenez tous du PULP FICTION de Quentin Tarantino dans lequel le mafioso Marsellus Wallace veut truquer un match de boxe et demande à Butch (un boxeur interprété par  Bruce Willis) de se coucher devant son adversaire dans le 5 ème round.

Au lieu de perdre comme convenu  le match de boxe, Willis envoie un coup de poing mortel à son adversaire et s' enfuit avec l' argent qu' il a misé sur son propre combat.

Imaginons maintenant un remake de PULP FICTION réalisé par Ang Lee en 2025.

Dans le nouveau scénario alternatif, Butch,qui est sur le point d' envoyer son adversaire au tapis, s' interrompt dans le 5 ème round et lui fait une demande publique en mariage que celui-ci  accepte sous les applaudissements et les larmes d' émotion d' un public très romantique.Les deux boxeurs s' enfuient du stade pour convoler en voyages de noces à Las Vegas, poursuivis par la mafia...commence alors une course poursuite sanglante à travers les Etats-Unis.

Bon, soyons juste.Les réalisateurs n' ont pas attendu le mariage de Blasco pour intégrer des aventures d' amour homosexuelles dans leurs histoires.

Il y aurait plein de films à citer.

Oui, mais cette fois-ci l' histoire est plus originale puisqu' il s' agit d' une championne qui tombe amoureuse de sa principale rivale.

Il y a une nouvelle dimension psychologique intéressante.En effet, jusque maintenant les adversaires sportifs de nos champions pouvaient leur inspirer respect, haine,crainte, admiration mais rarement un sentiment amoureux.Grâce à Miriam Blasco et Nicola Fairbrother cette lacune est désormais comblée...

L' amour surgit partout, y compris, là où on ne l' attend pas.C' est quand même assez réjouissant...non ?

 

 

 

 

 

 

Enfin, et pour célébrer moi-aussi ce 25 ème anniversaire je vous propose un duo improbable  entre deux monstres sacrés: une diva internationale du bel canto et une méga star planétaire du rock. Montserrat Caballé et Freddy Mercury...BARCELONA , remember, c' était en 1992 !

PS: Je ne sais pas pourquoi, mais cette histoire de Blasco m' inspire des scénarios loufoques alternatifs à des évènements sportifs qui se sont produits.

Par exemple, le coup de boule de Zidane à Materazzi. Imaginons que notre Zizou national, au lieu de se retourner tout fâché pour filer un coup de boule à Materazzi, se retourne et aille lui rouler une pelle, en lui disant: " Toi, je t' aime trop...." en italien ça donnerait " Te, ti  voglio troppo ! "

L' arbitre aurait pu difficilement sortir un carton rouge pour un cas non prévu par le règlement...Provocation géniale de notre champion devant un public médusé.Ça aurait eu de la gueule, non ?

PS nº 2: Redevenons sérieux quelques instants.

Ce billet me donne l' occasion de rappeler que si l' homosexualité n' est plus un thème tabou dans le milieu du sport, il est des disciplines où il est très difficile pour certains joueurs de faire leur coming-out sans que ça ne provoque de graves préjudices dans leur carrière professionnelle.Le foot, par exemple...

https://www.marianne.net/debattons/tribunes/footballeurs-gays-preparez-vous-des-revelations

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15 juillet 2017 6 15 /07 /juillet /2017 07:59

Bonjour les amis,

En octobre 2015 j' avais écrit un billet pour vous dire tout le bien que je pensais du livre de Stephen King 22-11-63.

 

Maintenant cet épais roman est devenu une série en huit épisodes que je viens de visionner .

Et bien, disons-le tout de suite, cette l' adaptation télévisuelle est une réussite éblouissante très fidèle à l'esprit et au ton du roman.Cette série vous fera replonger avec délice dans l' atmosphère des années 60.

C' est tout simplement jouissif ! La production n' a pas lésiné sur les moyens pour offrir  une reconstitution fidèle de cette époque: ville entière, quartier de Dallas, lotissements bourgeois, collège américain, boite de strip tease, motels,etc...Par exemple, on se laisse porter avec plaisir dans une ambiance de fête lycéenne de fin d' année, avec les danses et musiques de l' époque, les costumes, etc...Les amateurs de belles voitures américaines aux formes généreuses et aux couleurs kitch en prennent plein les mirettes.

Tous les personnages secondaires apportent du corps et de la densité au récit.Leur psychologie est toujours très bien travaillée.Ils sont tous éclatants de vérité et d' authenticité, que ce soient les péquenauds du sud, les agents du FBI, le directeur du lycée, son assistante noire.

 Certains personnages sont effrayants, troubles et très inquiétants, tout comme dans le roman.

On replonge aussi dans l' esprit des années 60, la manière de parler, les préjugés,la bien-pensance,les conventions sociales, la naïveté aussi.Tout y est, et je me suis ré-ga-lé...

Tout est extrêmement soigné dans cette série, à commencer par le générique qui est une petite merveille d' esthétisme.

Le casting est impeccable.James Franco est un superbe Jake Epping plein de charisme.Il forme un des couples les plus romantiques et glamour qui soient avec Sarah Gadon: une Sarah Gadon qui est vraiment craquante et moderne, qui incarne à merveille l' américaine des années 60 que tout le monde avait envie d' épouser , séduisante et pleine d' élégance à la Grace Kelly.

 

 

22.11.63 ... une éblouissante adaptation télévisuelle du roman de Stephen King !
22.11.63 ... une éblouissante adaptation télévisuelle du roman de Stephen King !
22.11.63 ... une éblouissante adaptation télévisuelle du roman de Stephen King !
22.11.63 ... une éblouissante adaptation télévisuelle du roman de Stephen King !

Notons aussi l' excellente prestation de Daniel Webber qui incarne un Lee Harvey Oswald plus vrai que nature.On retrouve bien la manière d' être du personnage original,très sec, arrogant et cassant,psychologiquement très instable et obsédé par ses convictions idéologiques marxistes.

22.11.63 ... une éblouissante adaptation télévisuelle du roman de Stephen King !

Le metteur en scène a retravaillé l' histoire, en changeant certains détails, en ajoutant des personnages, mais en conservant les grandes lignes du roman auquel il reste très fidèle dans l' esprit.

Du coup, ces changements apportés au livre original permettent même aux spectateurs qui comme moi ont lu le roman de rester scotchés à l' histoire jusqu' au dernier moment, jusqu' à la dernière seconde.

Que va t' il se passer ? On se ronge les doigts !

Et puis, il faut parler du dernier épisode qui est un vrai chef d' oeuvre.La reconstitution de l' ambiance qu' il y avait à Dallas le jour de l' attentat est époustouflante.Le metteur en scène a reconstitué de manière millimétrique, et à partir des images d' archives, tout l' environnement du théâtre du crime avec tous les personnages que nous connaissons: l' homme au parapluie, celui qui filme en super 8, la foule sur le parcours présidentiel.Tout y est, tout !

Jake Epping arrivera t' il à sauver JFK ? Je me garderai bien de répondre à cette question, mais sachez que la fin est géniale et originale.

Alors tous les épisodes n' ont pas le même intérêt.J' aime beaucoup les 3 premiers qui nous installent au coeur des années 60.Les épisodes 6 et 7 maintiennent le suspense, mais servent surtout à amener le 8 qui est époustouflant .

Là, je me suis dit que Stephen King ( qui a participé à la production) peut être fier du résultat.La série est à la hauteur de son livre.

Alors laissez-vous tenter et embarquer dans cette aventure pour aller essayer de sauver la peau de ce pauvre JFK.

Plongée historique époustouflante et vertigineuse.Amours éternels,aventures, rebondissements et émotions garanties.

22.11.63 ... une éblouissante adaptation télévisuelle du roman de Stephen King !
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28 janvier 2017 6 28 /01 /janvier /2017 10:36

Bonjour les amis,

Hier , je vous ai fait un petit topo sur  FRANTZ, le film de François Ozon qui parle d' amitiés et d' amours franco-allemandes.

J' ai été particulièrement sensible à cette histoire, et le film a provoqué un flash-back personnel, qui n'a rien à voir avec la première guerre mondiale, mais qui m' a replongé dans un épisode de ma vie affective...

C' était en 1981.Mitterrand venait d' être élu président et l' Europe entière s' interrogeait avec inquiétude sur son premier gouvernement dans lequel étaient entrés 6 ministres communistes ( j' étais moi-même affilié au PC à l' époque).

Je décide d' aller en Grande-Bretagne au mois de Juillet passer des vacances, avec une carte inter-rail qui me permettra de me déplacer librement, et gratuitement sur tout le territoire grand-breton.Mon idée c' était d' improviser mon voyage,sans route précise, et d' aller d' auberges de jeunesse en bed and breakfast, au gré de mes inspirations.

Donc, arrivé au mois de Juillet me voila embarqué vers la Grande -Bretagne.Premier arrêt à Londres où je passe deux ou trois jours et je décide ensuite d' aller vers l' Ecosse.

Dans le compartiment du train qui m' amène à Edimbourg, s' asseoit un jeune couple allemand.La jeune fille est très séduisante, de taille moyenne,au regard bleu clair,avec une jolie frimousse à la Claudia Schiffer, quelques tâches de rousseur,une chevelure blonde comme les blés coupée au carré, et des formes avantageuses et sensuelles qui ne pouvaient me laisser insensible.Une beauté très naturelle sans aucun artifice ni maquillage.

J' étais plongé dans la lecture de Perceval ou le conte du Graal.A l' époque le film EXCALIBUR de John Boorman triomphait sur tous les écrans et nous étions tous épris de légendes arthuriennes.

Pendant ma lecture, je sens que la jeune fille parle de moi en allemand à son ami qui semble approuver ce qu' elle dit.Puis, elle engage la conversation avec moi.Elle se présente.Elle s' appelle Petra, et son copain s' appelle Jürgen. Elle me demande si je suis en vacances, et puis, rapidement, au fil de la conversation elle me propose que nous découvrions Edimbourg ensemble tous les trois.J' accepte de bon gré l' invitation.

Dans les jours qui suivront, nous visiterons ensemble la ville et les alentours, irons dans les pubs ...On se raconte notre histoire personnelle, nos études, nos projets professionnels.

Nous parlons beaucoup de musique, de cinéma, de littérature, de politique avec la gauche qui vient d' arriver au pouvoir...J' apprends beaucoup de choses sur la culture allemande. Jürgen se sent obligé, à un moment donné de me parler de son père qui a été pilote dans l' aviation allemande durant la seconde guerre mondiale , ce qui lui a , entre autres, provoqué une surdité. Jürgen me dit que son père n' aime pas parler de cet épisode de sa vie.Je ressens parfaitement chez ce jeune couple l' envie de ne pas cacher, de ne pas occulter cet épisode obscur de l' histoire de leurs parents qu' ils se sentent obligés d' assumer.

Bien évidemment, au cours de nos conversations, je prends bien soin de leur faire comprendre que pour nous, il est hors de question de faire porter à la nouvelle génération allemande le poids des pêchés du nazisme.Et que, par ailleurs, nous ne confondons pas soldats allemands de la Wehrmacht et nazis.

Je me sentais très bien avec ce couple avec lequel s' était noué une sincère amitié. Seulement,il y avait un petit problème quand même.J' étais de plus en plus sous le charme de Petra qui était très séduisante, et je trouvais que la situation devenait de plus en plus fausse et  malsaine vis-à-vis de Jürgen.

Donc, je prends la décision de continuer le voyage seul vers les îles Orcades et de prendre congé de mes amis allemands.Nous échangeons nos adresses et nous promettons de maintenir le contact, une fois de retour à la maison.

Mon voyage continue donc sans eux.Je suis sous le charme de ces îles du Nord, et de l' immense sérénité et quiétude qui s' en dégagent.Je décide ensuite de redescendre l' Ecosse par la côte Ouest jusqu' à arriver à l' île de Sky où je fais de magnifiques balades en solitaire dans des paysages de montagnes.

Je prends la décision d' aller en Irlande, et quand j' arrive à la gare de Dublin... SURPRISE SURPRISE...J' entends la voix d' une fille qui crie mon prénom dans mon dos.

Je me retourne et qui vois-je ? Petra et Jürgen qui sont là également.

Alors là, les amis, j' aime autant vous dire que j' ai un vrai coup au coeur, et que j' y vois presque un signe du destin.

Nous n' avions convenu de rien, et nous nous retrouvons, PAR HASARD, dans un autre pays.

Nous nous congratulons de ces retrouvailles imprévues.Chacun raconte ce qu' il a vécu pendant la semaine antérieure, et puis nous reprenons naturellement notre voyage ensemble, et découvrons les mille et un trésors de l' Irlande et ses fabuleux paysages.

Nous ferons la traversée de retour en bateau vers l' Angleterre ensemble.Cela restera l' un des plus beaux souvenirs de ces vacances. Petra qui était rayonnante.Nous étions confortablement installés dans un salon du bar, avec vue sur une très belle mer, en dégustant du Whisky. Je me souviens même de la marque.C' était du Dimple.

C' était évident que je devenais de plus en plus amoureux de Petra, mais il était hors de question de trahir Jürgen, ou de le tenter.Ce mec était vraiment sympa, et la seule chose que je pouvais faire c' était de l' envier secrètement, sans rien en laisser paraître.

J' ai essayé de la jouer "classe"...

Nous nous sommes définitivement quittés quelques jours plus tard sur le quai de la gare à Calais.

Et puis, une fois de retour chez moi, je suis resté avec leur adresse sur ma table de chevet.

Je n'ai plus jamais repris contact avec eux.La raison en était simple.J' avais bien trop envie de revoir Petra qui s' était transformée, peu à peu, en mon idéal féminin...

Aujourd' hui, quand je repense à cette histoire j' ai envie de me donner des baffes.Comment peut-on être aussi sot !

Petra était une vraie petite princesse nordique.Elle m' enchantait, et c' est elle qui était venue vers moi.Que me fallait-il attendre de plus pour réagir ? 

Difficile de ne pas penser à ce que serait ma réaction si je revivais cette même situation mais avec mon état d' esprit actuel.Une chose est sûre.J' aurais peut-être respecté Jürgen mais je ne serais pas parti sans laisser un indice clair à Petra que mon coeur était libre, et qu' il ne tenait qu' à elle de s' en saisir.

Alors, pour revenir au film de François Ozon, il y a un moment-clé dans le film: une scène sur un quai de gare, où j' ai envie de baffer l' un des personnages...mais pour être complètement sincère, c' est moi-même que j' avais envie de baffer....quand moi aussi j' ai dit au revoir sur un quai de gare à Petra, sans oser lui envoyer un signal clair et pas équivoque.

Une histoire d' amour et d' amitié franco-allemande...
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27 janvier 2017 5 27 /01 /janvier /2017 16:16

Bonjour les amis,

Comme d' habitude j' ai un petit métro de retard, et je viens de voir cette semaine " Frantz" de François Ozon.

Voici un bref résumé de l' argument dramatique.

Au lendemain de la guerre 14-18, dans une petite ville allemande, Anna se rend tous les jours sur la tombe de son fiancé, Frantz, mort sur le front en France. Mais ce jour-là, un jeune Français, Adrien, est venu se recueillir sur la tombe de son ami allemand. Cette présence à la suite de la défaite allemande va provoquer des réactions passionnelles dans la ville.

Ozon signe un film très académique, avec une reconstitution soignée de l' époque de l' immédiate après-première guerre mondiale,en utilisant de manière judicieuse le noir et blanc ( et en réservant l' usage de la couleur à certaines scènes).

Son film commence sur un mystère car on sent bien, dès le début, que le personnage d' Adrien n' est pas seulement qu' un ami de Frantz.

On se doute qu' il y a une situation fausse, ce qui génère un vrai malaise chez Adrien ( et aussi chez le spectateur).L' interprétation de Pierre Niney est assez époustouflante, tout en retenue, pleine de pudeur...Tout est dans le non-dit, dans le regard, dans les expressions. Ozon arrive à créer des ambiances tendues sans qu' il ne se passe pratiquement rien à l' écran.

Anna, la fiancée de Frantz essaie vainement de surmonter son deuil.Sa beauté suscite des convoitises dans le village. Paula Beer interprète avec beaucoup de justesse et de charisme la souffrance de cette jeune fiancée qui vient de perdre l' homme à qui elle s' était promise.Son visage rayonne et exprime à la fois la douleur,l' espoir et le désir de vivre.Elle est tout simplement sublime.

Dans la première partie du film, le spectateur souffre avec nos deux héros jusqu' à ce qu' Adrien finisse par libérer sa conscience.

Et à partir de ce moment-là,on quitte l' Allemagne et on revient en France où  le film s' engage dans une direction qui désoriente et intrigue le spectateur.

Adrien, sans le vouloir, a inversé une situation psychologique.Adrien est à la fois artiste, poète, et pacifiste tout comme Frantz l' était et il s' est produit une forme de transfert dont sera victime Anna.

Finalement c' est elle, Anna, la grande héroïne du film, elle qui va connaître deux grandes histoires d' amour complètement frustrées.

Quand le film se termine, on ressent un profond sentiment de déchirement...On est bouleversé.

Revenons à la facture de ce film.

Ozon a eu la bonne idée de faire des dialogues en allemand quand le film se déroule en  Allemagne , et en français lorsqu' il se déroule en France.C' est parfait et ça nous plonge de manière authentique dans chacun de ces deux pays.Au début du film, je trouvais que les dialogues allemands sonnaient un peu faux, froids et artificiels, mais ça s' arrange très vite dès que les liens entre Adrien et la famille de Frantz se resserrent.

Je n' insisterai pas sur les péripéties, et sur les autres personnages du film.

"Frantz" nous replonge dans une époque absurde de xénophobie, de patriotisme exacerbé,débile et criminel...

Le film dénonce les mensonges et les responsabilités des générations plus âgées qui ont envoyé leurs propres enfants à la grande boucherie.Mais tout ça, on le savait déjà...

Le film nous interpelle également sur le fait que deux pays qui sont culturellement si proches,  et qui ont tant de richesses artistiques à partager en sont venus à s' entre déchirer en sacrifiant leur jeunesse de la manière la plus absurde.

Mais ce qui émeut vraiment dans ce film c' est le personnage d'  Anna.C' est un magnifique rôle féminin qu' Ozon a offert à Paula Beer.

Anna, victime de la bêtise et de la barbarie humaine qui l' amputent de l' amour de sa vie...Anna qui se reprojette avec Adrien qui ne se rend pas compte qu' il est en train de provoquer des sentiments qui lui échappent.

Cette partie-là du film est la plus réussie de mon point de vue et nous rappelle des épisodes que nous avons tous vécu ou dont nous avons tous été témoin.

En effet, parfois, certaines personnes agissent comme Adrien,sont prostrées au fond de  leurs affres,ne voient plus qu' elles-mêmes, essaient de résoudre leurs graves dilemmes personnels et ne se rendent pas compte qu' elles sont en train de provoquer des bouleversements dans la  vie des autres.

Anna,c' est une héroïne magnifique,sensible,élégante,féminine,pudique,courageuse,forte et fragile,rayonnante,aimante,délicate et si belle ...C' est un personnage qui marque.C' est Anna qui permet à ce film d' être un grand film et qui lui donne un véritable souffle romantique.

 

 

 

 

 

A propos de "Frantz" de François Ozon
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7 janvier 2017 6 07 /01 /janvier /2017 10:43

Bonjour les amis,

Les fêtes liées aux célébrations de la Nativité du Christ sont terminées depuis hier.En navigant sur le net ce matin , je suis tombé par hasard sur un message de bienvenue affiché à l' entrée de la cathédralle de Canterbury.

Il semblerait que la première mouture de ce texte soit partie d' une église quelque part en Australie.

Peu importe, ce message le voici 

Message pastoral...

Je vous remets ci-dessous le texte complet.

We extend a special welcome to those who are single, married, divorced, gay, filthy rich, dirt poor. We extend a special welcome to those who are crying new-borns, skinny as a rake or could afford to lose a few pounds We welcome you if you can sing like Pavarotti or are like our vicar (who can’t carry a note in a bucket). You’re welcome here if you’re just browsing, just woke up or just got out of prison. We don’t care if you’re more Christian than the Archbishop of Canterbury, or haven’t been in church since little Jack’s christening. We extend a special welcome to those who are over 60 but not grown up yet and to teenagers who are growing up too fast. We welcome keep-fit mums, football dads, starving artists, tree-huggers, latte sippers, vegetarians, junk-food eaters. We welcome you if you are having problems or you’re down in the dumps or if you don’t like organised religion – we’ve been there too! If you blew all your money on the horses, you’re welcome here. We offer a welcome to those who think the earth is flat, work too hard, don’t work, can’t spell, or because your grandma is in town and wanted to go to church. We welcome those who are inked, pierced or both. We offer a special welcome to those who could use a prayer right now, had religion shoved down their throat as a kid or got lost in the local oneway system and wound up here by mistake. We welcome tourists, seekers and doubters, bleeding hearts…………and you!

Voici une traduction automatique réalisée sur le site de Google, qui vaut ce qu' elle vaut,avec un certain nombre d' erreurs, mais qui donnera une petite idée de l' ESSENTIEL  du contenu de ce message aux non-anglophones.

Nous souhaitons la bienvenue à tous ceux qui sont célibataires, mariés, divorcés, gays, riches et sales. Nous souhaitons la bienvenue à ceux qui pleurent des nouveau-nés, maigres comme un râteau ou pourraient se permettre de perdre quelques kilos Nous vous accueillons si vous pouvez chanter comme Pavarotti ou sont comme notre vicaire (qui ne peut pas porter une note dans un seau). Vous êtes les bienvenus ici si vous êtes juste la navigation, juste réveillé ou tout simplement sorti de prison. Nous ne nous soucions pas si vous êtes plus chrétien que l'archevêque de Canterbury, ou si vous n'avez pas été à l'église depuis le petit baptême de Jack. Nous souhaitons la bienvenue à ceux qui ont plus de 60 ans mais qui ne sont pas encore adultes et aux adolescents qui grandissent trop vite. Nous accueillons des mamans gardiennes, des footballeurs, des artistes affamés, des amoureux des arbres, des latinaurs, des végétariens, des mangeurs de malbouffe. Nous vous souhaitons la bienvenue si vous avez des problèmes ou si vous êtes dans les décharges ou si vous n'aimez pas la religion organisée - nous avons été là aussi! Si vous avez volé tout votre argent sur les chevaux, vous êtes les bienvenus ici. Nous offrons un accueil à ceux qui pensent que la terre est plate, travaillent trop dur, ne travaillent pas, ne peuvent pas épeler, ou parce que votre grand-mère est en ville et voulait aller à l'église. Nous accueillons ceux qui sont encrés, percés ou les deux. Nous offrons un accueil spécial à ceux qui pouvaient utiliser une prière en ce moment, une religion a poussé jusqu'à la gorge dans leur gosier ou se sont perdus dans le système unidirectionnel local et blessé ici par erreur. Nous accueillons les touristes, les demandeurs et les sceptiques, les coeurs saignants ............ et vous!

Alors les amis,sans vouloir succomber à une certaine forme de sensiblerie facile, je peux vous dire que ce message me touche.

L' athée que je suis n' a pas pour vocation d' être en conflit avec les religieux, ni avec qui que ce soit d' ailleurs...Je ressens aussi un besoin de spiritualité, et de vivre en harmonie avec l' ensemble de la communauté humaine qui m' entoure....croyante ou pas.

Ce texte pastoral possède un message essentiel.

IL N' IMPOSE PAS DIEU

Il ouvre les bras à nos frères humains.

C' est peut-être là que réside le Génie du Christianisme.

Le Christ,c' est à dire Dieu fait homme, nous dit avant tout d' être Amour.

Finalement, et perçu de cette manière, la question de la croyance en l' existence de Dieu n' est plus fondamentale car c' est à travers notre Amour que nous pourrions éventuellement accéder ou pas à Dieu .Il nous suffirait de croire en l' amour de l' Homme et rompre ainsi  toutes les barrières liées aux différentes  croyances dogmatiques.

Il suffirait de croire en un seul dogme auquel je pourrais souscrire moi-même.

Tout ce qui n' est pas Amour n' est pas Dieu

 

 

PS: Dès que je parle de Dieu je ne peux m' empêcher de penser à J. S. Bach, sans doute son plus génial émissaire sur Terre.

Alors, en marge de ce message pastoral, j' aimerais partager avec vous aussi ce bref document très rare  montrant le jeune Glenn Gould répétant chez lui une oeuvre de Bach.

Quand le génie de Gould rencontre celui de Bach, c' est tout simplement prodigieux..!

Ecoutez de quelle manière il ponctue lui-même la partita nº 2  en chantonnant en même temps qu' il éxécute la partition au piano à partir d' 1 minute 40 secondes...

A  2 minutes, il se lève et l' oeuvre continue dans sa tête...et puis il se remet au clavier...tout simplement vertigineux et jouissif !

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