Bonjour les amis,
je continue ma petite série d' articles sur les aveuglements.
Face aux crises écologiques majeures d' une extraordinaire gravité auxquelles va se devoir se confronter l' humanité, j' observe deux formes d' aveuglement chez mes concitoyens:
1. Ceux qui croient encore au père Noël, qui pensent que l' humanité va toujours trouver des solutions pour s' en sortir, même quand tout indique le contraire.C' est une réaction complètement irrationnelle qui ne se base pas sur l' analyse objective des faits mais sur des mythes humains d' autant plus dangereux qu' ils ne peuvent que nous mener vers une extinction pure et simple de notre civilisation et provoquer de grands drames humanitaires.C' est exactement ce genre de mythes qui ont nourri les habitants de l' île de Pâques, avant qu' ils ne disparaissent complètement jusqu' au dernier...Rappelons pour les néophytes que les colons de l' île de Pâques scièrent la branche sur laquelle ils étaient assis,qu' ils détruisirent la végétation de leur environnement composée entre autres de millions de palmiers et qu' ils se croyaient protégés par leurs Dieux...la suite on connaît....
2. Ceux qui, à l' opposé des premiers,croient que le chaos est inévitable et qu' il n' y a pas de réelle solution à chercher.Donc,ce n'est pas la peine de s' empoisonner notre existence d' aujourd' hui à résoudre un problème sans solutions: mieux vaut essayer de vivre pleinement ce qui nous reste de bon temps à prendre.C' est une position hédoniste complètement irresponsable et irréfléchie qui ne tient aucun compte des générations qui nous suivent et de l' héritage qu' on va leur laisser.
Pour faire bonne mesure, je vous avouerais que moi-même il m' arrive d' osciller avec des pensées intérieures qui passent alternativement de l' option 1 à l' option 2.
Face à ces deux pôles opposés,extrêmes mais tout aussi dangereux, je voudrais partager avec vous la lecture d' une interview de Pablo Servigne qui consacre sa vie à essayer de prévoir comment nous devrions réagir face à un effondrement global qui sera, selon lui, inévitable.
" Tout va s'effondrer. Alors... préparons la suite "
Le pic pétrolier, le climat qui se dérègle, la biodiversité qui disparaît... Les scientifiques nous bombardent de nouvelles alarmistes, mais que faire ? Prenons-les enfin au sérieux, préconi...
https://reporterre.net/Tout-va-s-effondrer-Alors-preparons-la-suite
Evidemment, ça a l' air pessimiste son constat mais il nous propose le seul vrai challenge qui mérite qu' on se remue les méninges tout de suite.Préparons la transition et ne perdons pas de temps.Essayons d' anticiper l' inéluctable et d' en minorer les effets.
Prévoir et préparer notre avenir est une tâche d' une énorme complexité et c' est l' action intelligente la plus difficile à accomplir pour l' humanité.
Les propos de Servigne et ses objectifs pourraient paraître prétentieux, voire risibles ( ce mec qui réfléchit tout seul, en chercheur indépendant, sur la manière de s' y prendre pour essayer de sauver l' humanité), et pourtant il s' intéresse à la seule chose qui devrait vraiment nous préoccuper tous...
Voici ce qu' on apprend de lui sur sa fiche wikipedia:
" Il a été invité par l' ancien euro député Yves Cochet à rédiger un rapport pour le groupe VERT/ALE au parlement européen sur l' avenir de l' agriculture en Europe.Ce rapport qui évoque la possibilité d' un effondrement imminent des systèmes alimentaires industriels en Europe a été présenté publiquement au parlement de Bruxelles le 17 Octobre 2013."
Plus loin on apprend que Pablo Servigne a travaillé avec d' autres collaborateurs sur la notion de résilience pour la transition écologique et l' effondrement.
Il propose 4 déclinaisons:la résilience commune, la résilience globale, la résilience locale et la résilience intérieure.Cette dernière se renforce lorsqu’on a pris acte des catastrophes qui ont lieu, et lorsque l’on fait le deuil du monde tel qu’on le connait( dans son fonctionnement, ses objectifs, etc...) . Cela implique de passer au-delà de l’effarement, de la colère et de la tristesse, et de réaliser les possibilités nouvelles de renouer avec soi-même, au plus profond ; et avec ses proches (amis, famille et/ou voisins), et envisager ainsi un vivre-ensemble qui part de l’intime, vers le local, le régional, puis le planétaire, voire le cosmique.
C' est très difficile de juger de la pertinence de ses idées, et seul l' avenir nous dira en quoi il avait peut-être raison.Malgré tout je crois qu' il met bien le doigt sur la manière dont nous allons affronter ces effondrements.Nous essaierons d' y répondre de manière collective, nationale et internationale.Mais dès que se feront sentir les premiers échecs les expériences collectives plus locales risquent de faire la différence.
Il est évident que certains pays seront mieux préparés que d' autres.La crise sera dure ( voire très dure) pour tout le monde, mais pour ceux qui ne seront pas à même de produire eux-mêmes de façon autonome ce dont ils ont besoin, cette crise sera probablement insurmontable...On peut donc imaginer que de petites communautés se seront mieux préparées pour résister et s' adapter.
Et puis d' un seul coup, en lisant Servigne j' ai eu un petit flash: je me suis dit que les amish américains qui vivent aujourd' hui comme au XVI ème siècle étaient peut-être finalement "en avance" sur nous...ou, en tout cas, qu' ils étaient mieux préparés que nous pour affronter cette grande transition.Ne vous méprenez pas: je ne dis pas qu' on va revenir au XVI ème siècle mais simplement que certains collectivités humaines qui vivent déjà en quasi autarcie ( sans besoins de machines industrielles, ni même d' électricité) sont mieux armées que d' autres pour affronter un avenir qui va être très dur.
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