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12 février 2022 6 12 /02 /février /2022 13:30

Bonjour les amis,

Je ne suis pas un fan inconditionnel d'Almodóvar mais je suis plus attentif à ses productions depuis son DOULEUR ET GLOIRE que j'avais beaucoup aimé.

C'est donc fort logiquement que je me suis intéressé à MADRES PARALELAS, son dernier opus dont voici le synopsis:

Deux femmes, Janis et Ana, se rencontrent dans une chambre d'hôpital sur le point d’accoucher. Elles sont toutes les deux célibataires et sont tombées enceintes par accident. Janis, d'âge mûr, n'a aucun regret et durant les heures qui précèdent l'accouchement, elle est folle de joie. Ana en revanche, est une adolescente effrayée, pleine de remords et traumatisée. Janis essaie de lui remonter le moral alors qu'elles marchent telles des somnambules dans le couloir de l'hôpital. Les quelques mots qu'elles échangent pendant ces heures vont créer un lien très étroit entre elles, que le hasard se chargera de compliquer d'une manière qui changera leur vie à toutes les deux.

Il y a un problème avec ce film qui nous raconte deux histoires.

La première est très mélodramatique mais accroche le spectateur en raison d'une forte relation émotionnelle qui lie les deux mères. Le destin va leur jouer un drôle de tour et l'évolution de leurs rapports  capte toute l'attention et tout l'intérêt du spectateur.

Dans cette partie-là Almódovar nous offre le meilleur de lui-même, en pratiquant un cinéma subtil, sensible, transgressseur aussi, mais qui ne tombe jamais dans la moindre vulgarité.

Pénélope Cruz est nommée aux Oscars, ce qui en dit long sur la qualité de son interprétation. Par ailleurs elle a gagné le prix d'interprétation féminine à la Mostra de Venise où ce film était en compétition. Elle porte son rôle de manière très convaincante et on s'identifie au millimètre près à chacun de ses états d'âme. Milena Smit lui donne le change avec beaucoup de naturel, et de sensualité aussi.

MADRES PARALELAS...un film qui mêle le meilleur et le pire d'Almodóvar.

La deuxième histoire a un rapport avec la guerre civile espagnole et l'application d'une loi récente dite de "mémoire historique" qui oblige théoriquement le gouvernement à entreprendre des fouilles des fosses franquistes dans lesquelles gisent encore plus de 100 000 victimes qui n'ont pas eu droit à une sépulture digne de ce nom.

Almodóvar surfe de manière très opportuniste sur l'actualité politique espagnole pour vendre son image militante de "mec de gauche" à côté des familles des victimes du franquisme.Cette partie du film semble écrite pour les étrangers qui ne connaissent pas bien l'histoire d'Espagne, mais pour ceux qui comme moi vivent dans ce pays depuis longtemps, elle m'a paru trop didactique, trop militante, trop démonstrative, trop évidente...

C'est du marketing de gauche. Cette partie-là je l'ai déjà vue mille fois dans d'excellents reportages de la télévision espagnole avec des témoignages réels. Alors évidemment, je sature un peu de revoir ça dans une fiction...Je sature un peu beaucoup même ! Même si c'est tourné avec toute l'habileté du grand cinéaste de la Mancha.

Curieusement et paradoxalement, cette partie qui a gêné beaucoup d'espagnols (mais pas tous) sera peut-être celle qui séduira le plus le public étranger qui n'a jamais été bombardé comme nous de reportages sur ce thème.

Il n'en reste pas moins que cette deuxième histoire greffée de manière artificielle sur le récit bâcle un peu la première et laisse le public sur sa faim.

MADRES PARALELAS...un film qui mêle le meilleur et le pire d'Almodóvar.

Oui, cette deuxième histoire permet à Almodóvar de liquider un peu trop rapidement le devenir des relations entre Janis et Ana. On espérait un déchaînement passionnel et le cinéaste botte en touche avec ses histoires de fosses franquistes.

Circulez y'a plus rien à voir. Dommage !

Je ne voudrais surtout pas vous dissuader de voir ce film qui peut être perçu de manière très différente selon votre sensibilité. Certains penseront que ça ressemble à une série télé larmoyante (genre telenovela améliorée), d'autres seront emballés (comme l'académie des Oscars...rien que ça !) et d'autres comme moi en retirent une impression très mitigée, d'inabouti, avec le meilleur d'Almodóvar qui côtoie le pire.

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9 février 2020 7 09 /02 /février /2020 20:59

Bonjour les amis,

J'essaie de me mettre un peu à jour, notamment avec les films qui ont décroché des nominations aux Oscars qui seront décernés demain. J'ai donc vu aujourd'hui DOLOR Y GLORIA du célèbre cinéaste espagnol Pedro Almodóvar.

Voici le synopsis:

Une série de retrouvailles après plusieurs décennies, certaines en chair et en os, d’autres par le souvenir, dans la vie d’un réalisateur en souffrance. Premières amours, les suivantes, la mère, la mort, des acteurs avec qui il a travaillé, les années 60, les années 80 et le présent. L’impossibilité de séparer création et vie privée. Et le vide, l’insondable vide face à l’incapacité de continuer à tourner.

Salvador Malla, le personnage central du film est si proche d'Almodovar qu'on ne peut que considérer que Dolor y Gloria est une oeuvre d'inspiration autobiographique, et aussi une oeuvre dans laquelle Almodóvar fait un grand travail d'introspection.

Au début du film on apprend que Malla  vit cloîtré depuis plusieurs années dans sa grande maison en proie à des douleurs articulaires et aussi à d'affreuses migraines. Mais il est aussi dépressif, en pleine crise d'inspiration, incapable d'envisager de se lancer dans un nouveau projet artistique malgré les sollicitations de son entourage.

Malla est arrivé à un point mort de sa vie...incapable d'avancer sans porter un regard sur ses oeuvres passées, et aussi sur sa trajectoire affective, et notamment sur les relations avec sa mère interprétée par Pénélope Cruz.

Malla hésite aussi. Il est plein d'incertitudes et provoque, de manière volontaire ou pas, des rencontres 40 ans plus tard avec certaines personnes qui ont compté dans sa vie, tout en redoutant ces retrouvailles qui pourraient lui apporter de cruelles désillusions.

Antonio Banderas interprète de manière remarquable les hésitations, les doutes et les incertitudes de Malla. 

On navigue donc dans ce film entre de fortes réminiscences de l'enfance  et des résurgences dans le présent de personnages du passé. 

Tous les personnages secondaires sont intéressants et apportent des éléments qui vont amener une fin très cohérente et assez somptueuse. Parmi ces personnages notons un acteur argentin oublié du grand public, accro à l'héroïne, mais qui n'a pas perdu sa flamme artistique et qui est suffisamment fort pour contrôler son addiction afin de pouvoir remonter sur les planches, le premier grand amour de Mallo qui est de passage dans la capitale, un peintre en bâtiments analphabète à qui Mallo-enfant a appris à lire et à écrire, une agent artistique toujours prête à veiller sur la santé physique et mentale de Mallo et sur sa carrière.

Almodóvar se met a nu de manière sincère, sans exhibitionnisme, sans vanité, sans artifices et finit par proposer au spectateur une des clés de la création artistique.

DOLOR Y GLORIA m'a profondément ému car le film touche certaines cordes sensibles universelles que nous portons tous en nous, que nous soyons créateur ou pas...Nous sommes tous le fruit de nos passions, de nos émotions, de notre propre histoire et parfois pour pouvoir avancer il nous faut nous réconcilier avec notre passé.

 

 

 

DOULEUR ET GLOIRE ou quand Almodóvar se met à nu, loin de tout artifice...
DOULEUR ET GLOIRE ou quand Almodóvar se met à nu, loin de tout artifice...
DOULEUR ET GLOIRE ou quand Almodóvar se met à nu, loin de tout artifice...
DOULEUR ET GLOIRE ou quand Almodóvar se met à nu, loin de tout artifice...
DOULEUR ET GLOIRE ou quand Almodóvar se met à nu, loin de tout artifice...
DOULEUR ET GLOIRE ou quand Almodóvar se met à nu, loin de tout artifice...
DOULEUR ET GLOIRE ou quand Almodóvar se met à nu, loin de tout artifice...
DOULEUR ET GLOIRE ou quand Almodóvar se met à nu, loin de tout artifice...
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