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28 décembre 2023 4 28 /12 /décembre /2023 12:04

Bonjour les amis,

La semaine dernière j'avais écrit un billet pas très tendre à l'égard de Gérard Depardieu en me centrant essentiellement sur son voyage en Corée du Nord et sur son comportement très irrespectueux de gros blaireau très grivois.

Toutefois, et face aux 13 plaintes déposées pour viols et abus sexuels, il faut maintenir deux principes:

1: - la présomption d'innocence à laquelle tout le monde a droit

2:-  éviter le tribunal médiatique et laisser la justice travailler sereinement

Il se trouve que 56 personnalités célèbres du cinéma viennent de signer une lettre publique pour réclamer à juste titre que ces deux principes soient respectés.

Rien à redire donc, si ce n'est qu'il y a aussi dans cette lettre une énorme maladresse qui, à mon sens, nuit à l'acteur.

Voici une des phrases extraite de cette lettre publique.

"Lorsqu’on s’en prend ainsi à Gérard Depardieu, c’est l’art que l’on attaque …"

Quelle connerie ! Une phrase typique d'artistes qui vivent dans leur monde et qui se regardent le nombril. C'est une phrase très malheureuse, inappropriée, qui enfonce Gégé. Personne n'est au dessus des lois, y compris les artistes, même si certains considèrent que Depardieu est un monstre sacré (ce qui n'est pas mon cas).

Ce n'est pas l'Art qui est attaqué mais le scandale est à la mesure de la notoriété du personnage.

Vraiment le monde du cinéma ne sait pas réagir correctement face aux attaques de la vague Mee Too.

Par ailleurs c'est un non-sens que des personnes célèbres vilipendent le tribunal médiatique et prétendent y mettre fin en le réalimentant elles-mêmes par des interventions en faveur de la moralité de l'acteur qui participent donc de ce même tribunal médiatique.

C'est aussi absurde qu'un général qui demanderait la fin des hostilités en faisant tirer 100 coups de canon contre l'ennemi. Ça ne marche pas !

J'aimerais revenir notamment sur les actrices célèbres que je ne citerai plus qui affirment que Depardieu est un grand seigneur incapable de commettre les délits dont il est accusé.

Encore une fois, et je me répète, on peut leur rétorquer. " Qu'est-ce qu'elles en savent, elles? "

En effet, en cas de culpabilité, il n'est pas interdit de penser que Depardieu ait été suffisemment intelligent pour brouiller les pistes, soigner son image avec les actrices célèbres et qu'il ait abusé de jeunes personnes vulnérables et fragiles. Ça, c'est maintenant à la justice de trancher...

Finalement plus les amis de Depardieu interviennent en sa faveur et plus ils horripilent tous ceux qui demandent un peu d'empathie pour les "supposées" victimes.

Le feu médiatique se réalimente de leurs maladresses.

Comme disait Voltaire: "Seigneur, protège-moi de mes amis !..."

Les interventions des amis provoquent des contre-réactions très pertinentes comme celle de Geneviève Sellier dans cet article de l'huffington.

La suspicion ne fait que croître d'autant plus qu'on sait maintenant qu'une certaine omertá a régné pendant des décennies dans le milieu du cinéma.

Un dernier point. J'ai cru comprendre que certaines chaînes TV déprogramment les films où apparaît l'acteur.

Encore une fois, on est dans le non-sens. Les chefs d'oeuvre du cinéma où il apparaît restent des chefs d'oeuvre. On ne va pas déprogrammer un film de François Truffaut parce que Depardieu pourrait éventuellement être condamné 50 ans plus tard. C'est absurde !

PS: Les ami(e)s de Gégé veulent à tout prix témoigner...du coup les victimes aussi...ce ne sont pas des accusations floues...faits précis...situés et datés...avec témoins...

Voici une autre lettre ouverte.

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1 mars 2020 7 01 /03 /mars /2020 07:21

Bonjour les amis,

Je viens de terminer le livre de Vanessa Springora intitulé LE CONSENTEMENT, et la première chose qui frappe l'esprit c'est qu'il ait fallu attendre 40 ans pour que ce livre nécessaire soit édité.

Springora y raconte comment elle a été victime de G.M. écrivain et prédateur sexuel qui bénéficiait de la complaisance du Tout Paris et du monde des Arts et des Lettres. Un prédateur qui se payait des voyages à Manille pour se taper des mineurs et qui se vantait ensuite de ses exploits lors de ses passages sur les plateaux télé de la capitale. Un prédateur qui avait fait l'apologie de la pédophilie dans son essai "Les moins de 16 ans".

LE CONSENTEMENT...ou quand un écrivain pédophile notoire est enfin publiquement dénoncé

Le CONSENTEMENT c'est l'histoire d'un piège qui se referme sur une jeune victime. Le livre de Springora nous explique très bien la dissymétrie profondément immorale qui existe entre une ado de 14 ans et un pédophile de 50 qui se fait passer pour un séducteur, c'est à dire à peu près la même dissymétrie qu'il peut y avoir entre le Loup et l'Agneau.

L'ado est à cet âge en pleine découverte de soi, de ses premiers émois et sentiments amoureux, de sa sensualité sous l'influence des signaux très forts que lui envoie son corps. L'ado ne peut envisager une relation avec une autre personne que sur la base d'un état amoureux très sincère alors que le pédophile lui n'est attiré que par la chair fraîche. Et pour s'en approprier, il embobinera sa victime dans un discours amoureux aussi faux que pervers. Bien évidemment l'ado n'a pas les moyens à cet âge-là de détecter l'imposture criminelle dont elle va être victime...

Le livre explique bien la stratégie particulièrement perverse, odieuse et préméditée avec laquelle G.M. amènera Vanessa dans son lit. Il la harcèlera de lettres, puis lui proposera un premier rendez-vous innocent en tout bien tout honneur : le piège tendu fonctionnera à la perfection. C'est tout simplement à vomir....et c'est d' autant plus à vomir qu'on a tous en tête le passage de G.M. à Apostrophes où il se vantait du "consentement" de ses victimes, où si c'est de justesse s'il ne se faisait pas passer pour un bienfaiteur de l'humanité. 

Bernard Pivot d'ailleurs vient de faire lui-aussi son mea culpa, et reconnaît ne pas avoir eu les mots adéquats durant son émission. Seule la canadienne Denise Bombardier avait réagi de manière indignée sur le plateau d'Apostrophes et avait fermement recadré G. M. en lui rappelant que dans son pays il serait en prison pour abus sexuels commis sur des enfants.

Le livre de Vanessa Springora permet de prendre conscience des séquelles et des conséquences définitives  du crime qui a été commis, comment Vanessa a été dépossédée de sa jeunesse, comment cette relation va perturber sa vie de femme et le rapport qu'elle aura ensuite avec les autres hommes de sa vie.

Enfin le livre nous parle aussi de l'incroyable complaisance coupable de l'entourage, à commencer par celle de la maman qui vivait séparée du père au moment des faits (...encore une fois les prédateurs savent bien profiter des pères absents...). Une maman qui, bluffée par G.M. auréolé de son image de "grand écrivain", n'a pas voulu voir l'ignoble piège dans lequel était tombée sa fille.

Mais on apprendra aussi que G.M. échappera à la brigade des mineurs qui n'enquêtera jamais sérieusement sur son cas, malgré des dénonciations anonymes. C'est tout simplement effarant.

Aujourd'hui les faits sont prescrits, et le livre de Springora est sa seule manière de dénoncer publiquement la véritable nature monstrueuse de G.M....C'en  est fini de sa postérité. Il restera dans notre mémoire pour ce qu'il a été : un affreux sagouin au sourire lubrique et concupiscent qui voulait se faire passer pour un esthète raffiné.

Le CONSENTEMENT c'est aussi une manière définitive de tordre le cou à tous ceux qui disent qu'il faut séparer l'homme de son Art. Aucun artiste n' est au dessus des lois...Aucun Art ne justifie le moindre crime, le moindre abus sexuel.

 

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