Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
9 octobre 2024 3 09 /10 /octobre /2024 10:22

Bonjour les amis,

Aujourd'hui 9 Octobre c'est en Espagne le jour de la communauté de Valencia dans laquelle je vis depuis plusieurs décennies.

Vous en saurez plus sur cette journée commémorative sur le lien ci-dessous.

Pour rendre hommage à une terre il n'y a rien de mieux qu'une chanson et je vous propose BALANSIYA qui est une sorte d'hymne récent, fruit de la collaboration de plusieurs artistes et groupes valenciens.

C'est une chanson qui revendique un patrimoine linguistique et culturel qui a souffert de répressions durant les années noires du franquisme, un patrimoine qui veut ressurgir aujourd'hui avec force et énergie. Par ailleurs, la langue valencienne doit continuer de se défendre aujourd'hui encore des attaques de certains partis de droite comme le PP (partido popular) ou de l'extrême-droite de VOX qui tentent de limiter sa présence à l'école ou dans les institutions et services publics.

https://www.youtube.com/watch?v=iCUACBxDJOg&t=4s

Voici les paroles originales en valencien qui est la langue co-officielle de ma région.

Una alqueria
estreles i flors
abraça l’aurora
un país de cançons
els joves dansen
la lluna ha mudat
no plores mare
que el cel està albat
ha mort la innocència
en l’han arrancat
ja no hem de mentir
per dir la veritat
la nostra alegria
no ens la dona el vi
és l’emoció pura
que ens batega al pit

La teua presència
és com una oració
pregue morir
si no visc no amb amor
tot l’univers està dins de tu
naveguen les barques
com rajos de llum
pels oceans
d’aigües sensorials
al centre de tot
on brolla qui soc
un camp magnètic
sense coordenades
melodies nues
de cançons sagrades

Palmes, postisses
guitarra i dolor
no et posem cara
però et sentim al cor
gemecs sense esquema
art de resistència
veus esguerrades
d’exili interior
negra és l’esperança
que es perd però se sent
verda és la mort
que no vol fer el dol
ara ho entenc i no puc callar
se m’eriça la pell
quan t’escolte cantar

Una sandinga,
una seguidilla
una malaguenya
una granaïna
la llavor germina
plora i s’extasia
quan s’obri en canal
la nostra ferida
redades, presons
expulsions i matances
no han pogut callar
l’emoció amb què cantes
et perseguiren
però tu et camuflares
prenyares per sempre
les nostres entranyes

A les nits de l’alqueria
hi ha llaüts i guitarrons
pintant les penes d’alegria
amb cançons de mil colors

Les cantarem tota la nit
no oblidarem
que ens van ferir
que la música és la sang
la festa i la tradició
del nostre País Valencià

A les nits de l’alqueria
a la lluna de Balansiya
Les nostres festes
seguirem cantant
amb la resiliència
que vam heretar
canviaren les lletres
per negar qui eren
i sobreviure
a les seues fogueres
memòria amputada
versos mutilats
queda un dolor íntim
que no hem oblidat
van cremar els llibres
però guardem al pit
la biblioteca
dels nostres sentits

No parle d’altres
parle de nosaltres
les arrels profundes
que ens van ocultar
negres jueves
morisques gitanes
filles prohibides      
de Balansiya
els teus melismes
són recitacions
la pena perviu
a les nostres cançons
et perseguiren
però tu et camuflares
prenyares per sempre
les nostres entranyes

 

Voici maintenant une traduction très sommaire, mot à mot, dont le mérite est surtout de vous donner une idée générale du sens des paroles cette chanson.

Une ferme
étoiles et fleurs
embrasse l'aube
un pays de chansons
les jeunes dansent
la lune a changé
ne pleure pas maman
que le ciel se lève
l'innocence est morte
ils nous l'ont arraché
nous n'avons plus besoin de mentir
Nous devons dire la vérité
notre joie
ce n'est pas le vin qui nous la donne
c'est l'émotion pure
celle qui bat dans notre poitrine

ta présence
c'est comme une prière
je t'en prie, meurs si je ne vis pas,
l'univers entier est en toi
les bateaux naviguent
comme des rayons de lumière
au bord des océans
des eaux sensorielles
au centre de tout
d'où vient qui je suis
un champ magnétique
sans coordonnées
mélodies nues
des chants sacrés


Battements de mains, castagnettes
guitare et douleur
nous ne te faisons pas face
mais nous te sentons dans nos cœurs
gémissements sans contours
art de la résistance
voix déformées
d'exil intérieur
Noire est l'espérance
qui se perd et qu'on n'entend plus
Verte est la mort
qui ne veut pas pleurer
maintenant je comprends et je ne peux pas me taire
j'attrape la chair de poule
quand je t'entends chanter

Une sandinga,
une malagueña
une chanson de Grenade
la graine germe
cris et extases
quand s'ouvre de manière béante
notre blessure
perquisitions, prisons
expulsions et meurtres
ils ne pouvaient pas nous taire
l'émotion avec laquelle tu chantes
ils t'ont pourchassé
mais toi tu t'es camouflé
laissant pour l'éternité une semence dans nos entrailles

Dans les nuits de la ferme
il y a des luths et des guitarrons
peindre les chagrins avec joie
avec des chansons aux mille couleurs

Nous les chanterons toute la nuit
nous n'oublierons pas
ça nous a fait mal
cette musique est le sang
la fête et la tradition
de notre pays valencien

Dans les nuits de la ferme
sur la lune de Balansiya
Nos soirées
nous continuerons à chanter
avec la résilience
dont nous avons hérité
ils ont changé les paroles
nier qui ils étaient
et survivre
à leurs feux de joie
mémoire amputée
vers mutilés
une douleur intime demeure
qu'on n'a pas oublié
ils ont brûlé les livres
mais nous gardons contre notre poitrine
la bibliothèque
de nos sens

Ne parle pas des autres
parle de nous
les racines profondes
qu'ils nous ont caché
juifs noirs
Maures gitans
filles interdites
depuis Balansiya
tes mélismes
ce sont des récitations
la pénalité perdure
dans nos chansons
ils t'ont poursuivi
mais tu t'es camouflé
et laissé pour l'éternité

une semence dans nos entrailles

Nota Bene. Explication du titre de cette chanson.

 La taïfa de Valence ou taïfa de Balansiya fut l'un des royaumes de taïfa fondés à l'éclatement du califat de Cordoue en 1010. Il dura jusqu'en 1238, année au cours de laquelle la conquête menée par Jacques Ier d'Aragon conduisit à l'instauration du royaume chrétien de Valence.

Entre 1094 et 1099, la taïfa de Valence est gouvernée par Rodrigue Díaz de Vivar, dit Le Cid.

 

Partager cet article
Repost0