Bonjour les amis,
Comme nombre d' entre vous , je suis avec beaucoup de préoccupation les développements de la crise grecque, et je lis avec attention les commentaires des uns et des autres.Surtout j' essaie de comprendre s' il existe un argument, un seul argument, qui fasse qu' il ne faudrait pas accéder aux demandes réitérées d' Alexis Tsipras d' offrir une chance réelle à son pays de sortir de cet engrenage infernal créé par une dette qui s' élève à 170 % du PIB, c' est à dire, selon tous les économistes, une dette pratiquement impossible à rembourser sans une annulation partielle et sans une relance vigoureuse de l' économie.
Le rachat par le passé de la dette grecque par la BCE aura surtout eu comme effet de sauver les banques créancières essentiellement françaises et allemandes, plus qu' aider réellement les citoyens grecs qui ne verront pas un seul euro entrer dans leurs porte-monnaies.
Les différents plans proposés aux grecs n' ont fait qu' enfoncer davantage ce petit pays dans une crise humanitaire grave réduisant son PIB de 25 %.
Dans ce contexte dramatique de situation d' urgence j' ai lu l' article de BHL intitulé: " Ce n' est pas la démocratie qui a gagné en Grèce"
Ce n'est pas " la démocratie " qui a gagné en Grèce
Mr Bernard-Henri Lévy should seek the council of Kastoriades, in case he might start to comprehend the first thing about democracy. An alleged philosopher that claims that democracy is ...
Rarement je n' ai lu un article d' une telle mauvaise foi, faisant fi du martyre imposé au peuple grec , un martyre cruel et parfaitement inefficace.Jamais BHL ne fait mention du fait que l' UE n' a pas pris acte de la victoire électorale de SYRIZA et du clair souhait exprimé par les grecs de sortir de l' engrenage absurde et infernal imposé par la Troika.
Jamais BHL ne fait mention du fait que Tsipras a été l' objet de fortes pressions extérieures indignes et révoltantes visant à l' affaiblir, à l' isoler de la communauté internationale.
C' est dans un contexte de guerre froide que ce référendum a été organisé et gagné.Tsipras a réussi à créer une cohésion nationale autour de son projet pour la survie de son pays.
Ses adversaires visaient à le faire tomber et la manoeuvre a échoué.Quand je parle de manoeuvre je devrais plutôt dire ingérence directe quasi-illégale comme celle de la BCE interrompant l' accès des grecs à leur argent juste quelques jours avant le scrutin.Jamais de mémoire un pays n' aura été si ouvertement attaqué pour obtenir la chute électorale de son leader.
Dans ce contexte de peur et de terreur orchestrées par les instances européennes le résultat de dimanche dernier peut être salué comme un petit miracle,une leçon de courage et de dignité.
Enfin, Tsipras aura eu le mérite d' interpeller l' ensemble des européens sur le fonctionnement de l' UE et sur ses carences.Partout en Europe des lignes de fracture se dessinent autour de l' attitude à adopter face à la Grèce.Partout en Europe les forces sociales -démocrates sont mises en porte-à-faux,tiraillées entre leur discours qui se veut empreint de justice sociale, et une pratique politique qui n' hésite pas à livrer des peuples entiers à l' appétit cannibale et sans scrupules des forces néolibérales.
Moi aussi je suis partial, partiel. et sans doute de mauvaise foi, mais je me place du point de vue du faible,de celui qui est sacrifié avec l' acceptation complice de ses associés et qui n' a aucune chance de s' en sortir sans un fort acte de rébellion et sans la solidarité des forces populaires responsables au sein de l' union.
Je terminerai ce billet en rappellant que de nombreux pays de l' UE sont en situation vulnérable, avec des dettes très lourdes à assumer de l' ordre de 100 % du PIB, et l' échec patent des politiques austéritaires devraient incliner tous les responsables à sortir de leurs dogmes, de leur sainte orthodoxie de contrôle des déficits et à réfléchir à de nouveaux mécanismes de sortie de la crise et de meilleure répartition des richesses.