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7 mars 2024 4 07 /03 /mars /2024 08:40

Bonjour les amis,

Je suis peu suspect  de sympathies poutiniennes et j'ai toujours été en faveur d'un appui inconditionnel aux ukrainiens qui défendent leur intégrité territoriale, mais face à l'enlisement du conflit et à l'impossibilité technique de reconquérir les espaces repris par les russes l'heure est sans doute venue de repenser le rôle qui devrait être celui de l'occident.

Je vous engage, avant d'aller plus loin, à écouter une conférence du général allemand en retraite Harald Kujat sur le lien youtube ci-dessous. Je remercie au passage Caius qui m'a communiqué l'existence de cette vidéo. Ça dure 47 minutes mais ça vaut la peine de prendre son temps et d'écouter ce qui dit Kujat.

https://www.youtube.com/watch?v=w9q8oM1s3DU&t=389s

Le général expose d'abord le contexte international et historique dans lequel s'est effectuée l'agression contre l'Ukraine. Son point de vue me paraît souvent pertinent mais incomplet et je ne suis pas aussi affirmatif que lui sur le non-désir d'expansion ou d'influence de la Russie sur le continent eurasiatique. Je continue de croire qu'il y a une énorme différence entre les intentions affichées de Poutine et les faits.

Mais là n'est plus le problème aujourd'hui.

Si on s'en tient à l'aspect purement militaire du conflit le général démontre que les ukrainiens ne seront jamais en position de reconquérir leurs espaces volés par manque de munitions d'abord mais surtout par manque de combattants. L'arithmétique est obstinée et ne va pas en leur faveur.

Kujat n'est pas le premier à l'affirmer, et si ce qu'il dit est vrai l'aide financière et matérielle de l'occident ne fait qu'alimenter une machine de guerre qui cause d'énormes sacrifices humains sans que cela ne change absolument rien à la situation sur le terrain. Ceux qui meurent en ce moment meurent inutilement, malheureusement.

Dans un tel contexte il serait temps que nos gouvernants nous expliquent clairement quel est l'objectif de l'Occident et de notre aide par ailleurs très coûteuse.

S'ils nous disent que le but c'est d'aider les ukrainiens à reconquérir leur territoire on sait que c'est impossible sans un envoi massif de troupes de soutien de l'occident. On sait aussi que 70% de nos concitoyens y sont opposés car cela augmenterait très singulièrement le risque de guerre mondiale et d'extension du conflit.

 Donc, la question est simple:

Dans un tel contexte quel est notre nouvel objectif?

Alimenter un conflit éternel qui va envoyer à la mort des milliers de soldats sans rien changer à la situation actuelle sur le terrain?

Le général propose d'accepter d'ouvrir des négociations avec les Russes tant que c'est possible et de négocier ce qui est encore négociable.

Je me dis aussi que l'occident peut proposer  de geler le conflit et, en échange, de promettre à l'Ukraine de protéger et de blinder la partie non envahie de son territoire.

On peut même imaginer un cessez-le-feu sans négociations.

Il y a plein d'options possibles mais ce qui n'est pas concevable c'est d'alimenter de manière absurde une machinerie meurtrière qui n'amène absolument rien de neuf (une espèce de syndrome Verdun).

En fait je ne comprends pas pourquoi, dans une telle situation d'impasse, il n'y a pas l'organisation d'un grand sommet international de tous les pays qui appuient l'Ukraine pour redéfinir les objectifs des aides très substantielles qui leur sont demandées.

Pour moi, aujourd'hui 7 Mars 2024, la stratégie de l'occident est devenue illisible.

De deux choses l'une: ou cette stratégie n'est pas crédible...ou il y a un autre objectif occulte dont je ne suis pas informé.

PS: Voici un autre article du COUNTERPUNCH qui va dans le sens des propos du général KUJAT.

Vous noterez que ce n'est pas dans les grands médias occidentaux qu'on peut lire de tels articles...

PS nº 2 : N'étant pas expert en questions militaires il y a un truc que je regrette vraiment. C'est de ne pas pouvoir assister à un débat contradictoire entre Kujat et un représentant de l'Otan. La citoyenneté a besoin d'un tel débat.

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5 mars 2024 2 05 /03 /mars /2024 09:38

Bonjour les amis,

Dans la liste des meilleurs films sélectionnés pour la cérémonie des Oscars il y a LA ZONE D'INTÉRÊT de Jonathan Glazer qui a adapté le roman éponyme de Martin Amis.

Voici le synopsis suivi de la bande annonce:

Le commandant d’Auschwitz, Rudolf Höss, et sa femme Hedwig s’efforcent de construire une vie de rêve pour leur famille dans une maison avec jardin à côté du camp.

 

Cette fois-ci le parti pris n'est plus de nous montrer l'horreur des camps d'extermination (qu'on connaît pratiquement par coeur) mais de la juxtaposer d'une manière qui sidère le spectateur à la vie tranquille et bucolique de la famille du chef de camp.

Seule la bande-son lancinante, obsédante et omniprésente formée par les bruits du camp, les cris des gardiens et ceux des victimes, les clameurs confuses et angoissantes, les coups de feu sporadiques et le grondement sourd et continu des fours qui tournent à plein rendement nous laisse entendre que ce qui se trame au delà du mur d'enceinte de la propriété dépasse l'imagination. C'est la bande-son qui distille un malaise presque constant chez le spectateur, comme une toile de fond sonore dantesque, cauchemardesque.

Les qualités formelles du film sont indéniables. Voici un extrait de la critique du MONDE:

"Cadrages d’une rigueur maniaque, composition géométrique, fixité des plans, découpage au scalpel. Le dispositif mis en place par Glazer – dix caméras fixes postées à plusieurs endroits – place sous contrôle chacune des pièces de la maison et ce qui s’y joue."

Mais sur la fiche Allociné du film un spectateur (nommé Henner) a résumé à la perfection ce que j'ai ressenti moi-même:

"Ce n’est pas parce que l’on tient un sujet fort que le film est réussi. Bon c’est très bien réalisé, très bien joué mais avec des séquences difficilement compréhensibles et bizarrement l’émotion ne passe pas. Le propos ne se développe pas.Tout est dit en un quart d’heure et ensuite on tourne un peu en rond..."

Rien à dire de plus. Esthétiquement c'est très travaillé et chaque plan est composé comme un tableau. Parfois c'est allégorique comme, par exemple, la caméra qui s'approche et s'arrête sur une fleur: on entend les abeilles qui vrombissent, mais peu à peu, ce sont des cris lointains de suppliciés qu'on entend.

Malgré ce que dit Henner le film se laisse voir et il est moins assommant que certaines oeuvres cinématographiques d'Art et Essai "pour intellos" mais il m'a fallu passer une soixantaine de minutes pour comprendre qu'il ne m'apprendrait rien que je ne sache déjà sur les camps. J'en ai appris juste un peu plus sur la technologie des fours que les ingénieurs ont amélioré pour pouvoir les faire fonctionner de manière continue et augmenter les cadences. L'intérêt de cette oeuvre donc est ailleurs.

Ce que nous montre Jonathan Glazer c'est la vie au quotidien des nazis qui s'intéressent aux fleurs et aux petits oiseaux tout en cotoyant sans aucun état d'âme la pire des horreurs imaginables.

C'est une espèce d'équation impossible qu'on n'arrive pas à faire entrer dans notre esprit...et pourtant les nazis et leurs familles ont vécu cette horreur-là de cette manière-là. C'est cette banalité du Mal dont nous parlait Hannah Arendt. Le film montre cette banalité sans la justifier bien sûr et sans l'expliquer non plus car telle n'était pas le prétention du réalisateur. Hedwige, la femme de Rudolph Höss, très bien interprétée par Sandra Hüller, n'est dupe de rien et sait parfaitement ce qui se passe derrière le mur d'enceinte sans que ça n'altère son rêve de réalisation de vie familiale idéale à Auschwitz. Quand son mari est muté, elle ne le suit pas et insiste pour rester au camp avec les 5 enfants. Seule la mère d'Hedwige prend la décision de fuir loin de cette barbarie.

Il y a une scène vers la fin du film qui illustre bien cette forme d'absurdité et de monstruosité tragique. Höss est invité à une grande fête de dignitaires nazis dans un palace avec de grandes hauteurs sous plafonds et, au lieu de profiter pleinement de ce moment fort de sa carrière, il reste un peu à l'écart. Perdu dans ses pensées il essaie d'imaginer comment il faudrait s'y prendre d'un point de vue logistique pour arriver à gazer efficacement tous ces gens dans un tel espace assez vaste. Ce ne serait pas facile, songe-t-il. Höss est complètement "ailleurs" et happé dans son univers qui fabrique la mort de manière industrielle.

De quoi rappeller le titre de l'excellent roman de Robert Merle: LA MORT EST MON MÉTIER.

LA ZONE D'INTÉRÊT...un exercice de style glaçant...
LA ZONE D'INTÉRÊT...un exercice de style glaçant...
LA ZONE D'INTÉRÊT...un exercice de style glaçant...
LA ZONE D'INTÉRÊT...un exercice de style glaçant...
LA ZONE D'INTÉRÊT...un exercice de style glaçant...
LA ZONE D'INTÉRÊT...un exercice de style glaçant...
Certaines images sont filmées avec une caméra thermique...

Certaines images sont filmées avec une caméra thermique...

LA ZONE D'INTÉRÊT...un exercice de style glaçant...
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4 mars 2024 1 04 /03 /mars /2024 12:54

Bonjour les amis,

J'avais applaudi sur mon blog, il y a quelques semaines de cela, le premier film nord-américain anti-woke de Denys Arcand intitulé TESTAMENT en soulignant qu'il serait temps que les états-uniens produisent eux aussi un premier film qui s'attaque aux méfaits du wokisme.

C'est maintenant chose faite avec  AMERICAN FICTION, film de Cord Jefferson sélectionné pour les Oscars, qui est une adaptation du roman EFFACEMENT de Percival Everett.

Voici le synopsis suivi de la bande annonce.

Thelonious "Monk" Ellison, professeur d'anglais, écrit un roman satirique sous un pseudonyme, dans le but de dénoncer les hypocrisies de l'industrie de l'édition.

https://www.youtube.com/watch?v=9MY6KFvjnds

Ce qui m'a surpris dans ce film c'est le mélange des genres car il y a à la fois la satire et l'humour grinçant qui y sont très présents, mais tout cela est aussi immergé dans un drame familial grave et profond qui ne prête pas du tout à sourire et auquel il faut ajouter une rencontre entre Monk et Coraline qui nous plonge par ailleurs dans une tendre comédie romantique.

C'est Monk qui, par son attitude décalée et par son humour fin, provoque les situations drôlatiques, voire parfois complètement désopilantes. C'est aussi Monk qui, en tant que noir, en a plus que ras-le-bol d'être enfermé dans un personnage de supposée victime du racisme des blancs. Il doit affronter des blancs antiracistes très wokistes qui en font trop et qui se sentent constamment en dette vis-à-vis de lui. Mais ces mêmes blancs le cantonnent aussi dans un rôle et lui demandent de produire une culture black héritée des ghettos et du rap, une culture pleine de clichés et de stéréotypes, car c'est ça qui se vend et que les gens attendent de lui...Monk, éxaspéré, finit par un écrire un pastiche de roman "noir", une oeuvre à prendre au 2ème degré mais qui rencontre un succès au 1er degré, ce qui sera à l'origine de situations assez drôles et de quiproquos.

Voici ce qu'on peut lire dans le magazine PREMIÈRE:

American Fiction parvient aussi à toucher lors de séquences familiales qui sonnent juste, et qui offrent un exemple crédible de ce que dénonce justement son héros, avec sa vie "normale" et pourtant compliquée : sa mère malade, son frère rejeté depuis son coming-out, ses problèmes d'argent, mais aussi cette pointe d'espoir donnée par des exemples positifs tels que la fidèle Lorraine (Myra Lucretia Taylor), toujours présente pour soutenir ses proches.

Trouver l'équilibre entre ce besoin de dénonciation légitime et l'envie de proposer un portrait réaliste d'un homme noir américain sans qu'il ne soit question de drogues ou de bavures policières est assez périlleux, et par endroits, American Fiction souffre de quelques lourdeurs tant il tient à réunir tous ses messages en un seul film, mais l'idée de fond est assez forte et bien abordée pour marquer les esprits.

Une impression plutôt mitigée donc.

Je me dois d'ajouter que le cinéma de Cord Jefferson reste toujours très élégant et sait toucher le coeur du spectateur, malgré certaines lourdeurs pointées du doigt à juste titre dans l'article de PREMIERE que j'ai mis en lien ci-dessous.

A noter également un très beau casting avec des acteurs que je ne connais pas vraiment mais qui apportent tous beaucoup de chaleur humaine et de réalisme social à ce film. J'ai par ailleurs particulièrement apprécié la romance entre Monk et Coraline qui est interprétée avec beaucoup de justesse et de charme par Erika Alexander.

Coraline (Erika Alexander) et Monk (Jeffrey Wright)

Coraline (Erika Alexander) et Monk (Jeffrey Wright)

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3 mars 2024 7 03 /03 /mars /2024 11:37

Bonjour les amis,

 En cette journée nationale de fête des grands-mères je partage avec vous une chanson d'une incroyable tendresse qu'on pourrait dédier à toutes les grands-mamans qui nous ont tant aimés sans jamais rien attendre en retour...Magnifique texte et musique de Béranger qui, à travers un hommage à sa grand-mère, nous livre une chanson universelle. Cette belle chanson de François Béranger est peut-être un peu oubliée et cette fête d'aujourd'hui me donne l'occasion de la remettre à l'honneur.

https://www.youtube.com/watch?v=IyOq8HopnY0

Quant à moi j'ai aujourd'hui une très forte pensée pour ma grand-mère maternelle, Rosa, qu'on appelait affecteusement "la Nànna", ce qui est la manière de désigner la grand-mère en dialecte calabrais: notez que pour que la prononciation de NÀNNA soit correcte il faut mettre l'accent tonique sur le premier A et surtout pas sur le deuxième. Bref, il faut éviter une prononciation à la française qui donnerait un autre sens qui n'a rien à voir. En plus le premier A sonne comme le mot UN et non pas comme la lettre A. 

Très forte pensée donc, pour ma grand-mère à moi, la "Nànna" qui m'a couvert de son amour bienveillant pendant les 34 premières années de ma vie...❤.

PS: Cette chanson de François Béranger que je partage aujourd'hui est pour moi doublement nostalgique car elle nous parle d'un passé révolu, de celui de la grande révolution industrielle et des souffrances et des sacrifices du petit peuple mais, par ailleurs, quand je l'avais entendue pour la première fois dans les années 80 j'avais l'espoir de l'avènement d'un monde meilleur, libéré des tares du grand capital. J'avais croisé Béranger à la fête de l'huma et il m'avait dédicacé l'un de ses disques. Je rêvais encore à l'arrivée d'un "socialisme à la française"...Or, ce temps-là, celui de cet espoir-là a également définitivement disparu...

Pour ma grand-mère...
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1 mars 2024 5 01 /03 /mars /2024 11:02

Bonjour les amis,

Aujourd'hui auront lieu les funérailles d'Alexeï Navalny dont la raison de la mort à 47 ans n'est toujours pas éclaircie et dont l'état de santé fragile avant son décès était directement imputable aux mauvais traitements qu'il avait subis et implique donc très directement et très personnellement  Vladimir Vladimirovitch Poutine.

La répression qui avait frappé Navalny fait suite à celles qu'ont subies Anna Politkosvsakaïa (assassinée sur contrat en 2006) Boris Nemtsov (criblé de balles aux abords du Kremlin en 2015), et Vladimir Kara-Mourza (qui purge une peine de 25 ans de réclusion).

Anna Politkosvsakaïa était au moment de son assassinat  en 2006 la 21 ème journaliste assassinée depuis l'élection de Poutine en 2000.

Pour ceux qui ont oublié qui était Boris Nemtsov il existe un livre intitulé LE RAPPORT NEMTSOV: POUTINE ET LA GUERRE qui a été publié en 2016.

 

Nouveau chantage nucléaire lamentable, honteux et inefficace de Poutine...

Voici la présentation de l'éditeur:

Boris Nemtsov, l’un des principaux opposants russes, qu’on voyait en tête de toutes les manifestations de l’opposition, préparait un rapport sur «Poutine et la guerre» dans lequel il entendait montrer comment et pourquoi l’agression russe contre l’Ukraine avait été décidée. Pour ce faire, il avait commencé à rassembler des informations, convaincu qu’en Russie, à part Vladimir Poutine, personne n’avait besoin de cette guerre qui lui aura permis de faire remonter sa cote de popularité de 44 à 89 %. Boris Nemtsov n’a pas eu le temps d’achever son réquisitoire. Il a été abattu par des tueurs le 27 février 2015, sous les murs du Kremlin, sans qu’à ce jour la justice russe n’ait réussi à identifier un quelconque commanditaire. Ce Rapport est donc basé sur les informations qu’il avait réunies et sélectionnées. Ses notes manuscrites, les documents rassemblés par lui ont tous été utilisés pour la rédaction finale, qui reste une des rares tentatives de contrer la version du pouvoir, car en Russie, on le sait depuis Anna Politkovskâia, le courage politique se paie au prix fort. Composé de onze chapitres, le Rapport analyse les circonstances et la préparation programmée de l’annexion de la Crimée par les fameux «petits hommes verts», suivie d’un soi-disant référendum, et s’intéresse à la présence patente des services secrets et des militaires russes dans les «républiques» autoproclamées de Donetsk et de Lougansk. Le Rapport démonte patiemment la propagande officielle, relayée par les médias aux ordres. Pour les auteurs du Rapport Nemtsov, il est clair que la Russie, en plein revival stalinien comme le soulignait par ailleurs Svetlana Alexievitch, mène une vraie guerre contre l’Ukraine coupable de vouloir devenir un pays démocratique indépendant. II reste que le coût de cette politique aventuriste, malgré la popularité record de Poutine, risque d’être très lourd alors que les sanctions américaines et européennes conjuguées avec la chute des revenus pétroliers enfoncent chaque jour un peu plus la Russie dans une crise économique sans précédent.

La Cour européenne des droits de l'homme a estimé en 2023 que la Russie n'a pas mené une enquête adéquate et effective pour trouver les commanditaires du meurtre de l'opposant au Kremlin.

Mais revenons à Poutine, auteur de 5 guerres, qui apparaît de manière flagrante comme le président russe qui base son action politique sur LA GUERRE PERMANENTE, selon le titre du livre de Marie Mendras qui vient de paraître.

Dans son récent discours annuel à la nation Poutine a répondu aux propos de Macron qui disait que l'envoi de troupes en Ukraine était une hypothèse qui ne devait pas être écartée, en disant.

«Les conséquences de ces interventions seraient vraiment plus tragiques, Ils doivent comprendre que nous aussi avons des armes capables d’atteindre des cibles sur leur territoire. Tout ce qu’ils inventent en ce moment, en plus d’effrayer le monde entier, est une menace réelle de conflit avec utilisation de l’arme nucléaire et donc de destruction de la civilisation.»

Avec une telle réponse on comprend parfaitement pourquoi Poutine n'a pas d'autres choix que d'éliminer ses opposants qui le mettraient en face de ses mensonges criminels. Pour que la propagande soit entendue en Russie il faut absolument que le pouvoir muselle toute forme de liberté d'expression.

Macron parlait d'envoyer des troupes en Ukraine, pays sauvagement agressé par la Russie en violation flagrante du droit international, et non pas d'attaques sur la Russie, et il parlait encore moins d'usage d'armes nucléaires.

Encore une fois, Poutine s'enfonce dans une stratégie de terreur et de chantage à l'arme nucléaire en oubliant toutefois que l'histoire nous a appris depuis Hitler, à nous les occidentaux, que céder au chantage n'a jamais écarté le danger.

Puisque je parle d'Hitler je note dans les réactions des groupes politiques européens au récent discours de Poutine des attitudes en tous points comparables à celles des collabos pseudo-pacifistes durant la 2 ème guerre mondiale (collabos situés tant à l'extrême-gauche qu'à l'extrême-droite...et oui, l'histoire bégaie et tente de se répéter...sans succès...).

La seule chose qui ressort de ce discours honteux du président russe, un discours de chien enragé qui aboit, c'est qu'il ne faut surtout pas céder à la peur et nous prémunir de manière efficace contre ce tyran sanguinaire dont la longue liste des opposants éliminés témoigne de sa profonde et froide criminalité.

Les occidentaux n'utiliseraient jamais au grand jamais la bombe atomique et Poutine le sait parfaitement. On ne lui donnera jamais le pretexte de faire usage de son arsenal nucléaire. Donc son chantage c'est du bluff, c'est du flan...tout simplement...c'est le bluff d'un dirigeant criminel qui joue sa propre peau, qui ne s'est pas laissé d'autres options que d'avancer vers l'horreur qu'il a sciemment provoqué jusqu'au jour où ses propres concitoyens se débarrasseront de lui ou de ses héritiers. Mais ça c'est l'affaire des russkoffs.

Les occidentaux eux doivent se protéger, rester fermes sur les sanctions économiques et donner aux ukrainiens les moyens de résister à la peste poutinienne qui s'est abattue sur eux.

Donc, personnellement je n'ai pas les moyens de juger de la pertinence militaire d'un envoi de troupes en Ukraine, mais ça me paraitrait de toutes façons plus cohérent que d'inciter les ukrainiens à résister sans leur en donner les vrais moyens. Ceux qui brandissent le danger d'une escalade me font tristement sourire. On joue sur les mots: la 3 ème guerre mondiale on y est déjà de manière larvée...Le truc c'est donc de stopper net celui qui l'a déclenchée. Aider l'Ukraine c'est stopper net ce début de 3 ème guerre mondiale qu'on tente de nier.

PS: Suite à la publication de ce billet un ami m'a envoyé un article du COUNTERPUNCH que voici. 

Il y a dans cet article un certain nombre d'éléments qui n'apparaissent pas dans les grands médias habituels et qui devraient nous faire réfléchir sur la manière avec laquelle nous devrions aborder la suite de ce conflit.

Sans être forcément d'accord avec le point de vue des auteurs, ils soulèvent des points qui me paraissent essentiels.

Quel est l'objectif des Etats-Unis et de l'Union Européenne ? Sommes-nous cohérents ?

J'avoue que je suis en plein doute...

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29 février 2024 4 29 /02 /février /2024 08:05

Bonjour les amis,

PAUVRES CRÉATURES de Yórgos Lánthimos est un film que j'attendais impatiemment et je dois avouer que je n'ai pas été déçu.

Voici le synopsis suivi de la bande-annonce.

Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
Bella est une jeune femme ramenée à la vie par le brillant et peu orthodoxe Dr Godwin Baxter. Sous sa protection, elle a soif d’apprendre. Avide de découvrir le monde dont elle ignore tout, elle s'enfuit avec Duncan Wedderburn, un avocat habile et débauché, et embarque pour une odyssée étourdissante à travers les continents. Imperméable aux préjugés de son époque, Bella est résolue à ne rien céder sur les principes d’égalité et de libération.

 

Je partage d'abord avec vous cette critique qui est proche de mon propre avis et ensuite j'ajouterai certains commentaires personnels.

Alors, je dois vous avouer que j'ai eu du mal à entrer dans le film car certaines images étaient (pour moi) à la limite du supportable. Rien que la tronche rafistolée de Daniel Defoe, il m'a fallu un certain temps pour m'y habituer et j'ai pratiquement détourné les yeux lors d'une scène de Bella qui s'amuse à charcuter un cadavre d'une manière qui fait littéralement froid dans le dos. Ceci étant dit, et après avoir vu le film dans son entier, je peux dire que ce n'est pas du voyeurisme gratuit car c'est l'un des objets de Lánthimos que de nous faire naviguer entre l'horreur et le merveilleux.

Je me maintenais donc dans une certaine réserve durant la première demie-heure, en me disant:" attendons la suite...".

Il se trouve que la suite (quand Bella part en voyage), est tout simplement somptueuse, déconcertante, drôle, délirante, inattendue, onirique et il me faudrait ajouter 50 000 adjectifs.

Chaque ville (que ce soit Lisbonne, Alexandrie, Paris ou Londres) nous donne droit à un esthétique rétro-futuriste foisonnante, si dense qu'il faudra que je revoie le film. Impossible de tout capter la première fois.

Je n'avais jamais rien vu d'aussi volcanique, explosif et éruptif depuis le cinéma de Ken Russel dans les années 70 ou celui plus récent de Tim Burton.

Les scènes de sexe sont très explicites, très crues, sans fausses pudeurs, et parfois surprenantes aussi. Elles sont filmées avec punch et maestria, et elles font complètement partie intégrante  du récit sur le parcours très féministe de Bella qui découvre son corps. Les hommes, et c'est le moins qu'on puisse dire, n'ont pas toujours le beau rôle (possessifs, violents, monstrueux, pervers,etc...mais pas tous heureusement, ouf !).

Et puis il y a beaucoup d'humour...humour noir et décalé, bien sûr.

La prestation d'Emma Stone est littéralement à couper le souffle !

C'est évident qu'elle a apporté son génie créatif personnel à celui de Lánthimos. Il paraît que celui-ci aurait dit qu'Emma Stone a tellement travaillé son personnage qu'elle en savait plus sur son film que lui-même. C'est dire !

Voilà ! PAUVRES CRÉATURES est un film à voir qui ne peut vous laisser indifférent, un film qu'on pourrait qualifier de gothique.

 

PAUVRES CRÉATURES un film d'une créativité sans limites...
PAUVRES CRÉATURES un film d'une créativité sans limites...

PS: Comme d'habitude j'ai vu le film sans rien savoir, et je n'avais même pas regardé la bande-annonce.

Ceci étant dit, et pour ceux qui l'ont déjà vu, l'article que je joins ci-dessous est intéressant.

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27 février 2024 2 27 /02 /février /2024 11:43

Bonjour les amis,

Ce billet d'aujourd'hui peut se lire indépendamment mais il est aussi la suite de celui qui est en lien ci-dessous et que j'avais consacré en janvier dernier à une première répétition de la messe de l'Homme armé de Karl Jenkins.

http://alea-jacta-est-ex-posteur.over-blog.com/2024/01/premiere-repetition-de-la-messe-de-l-homme-arme-de-karl-jenkins.html

Donc samedi dernier j'ai participé à la deuxième répétition chorale de cette oeuvre assez ambitieuse durant laquelle nous avons travaillé les 7 pièces qui manquaient encore et, on en a profité pour repasser aussi les 6 qui avaient été travaillées précédemment lors de la première répétition.

Généralement les répétitions se font en 4 phases.

1.- Exercices d'échauffement vocal tous ensemble

2.- Chacune des 4 cordes (sopranos-altos-ténors-basses) va travailler séparément son texte dans 4 locaux différents avec un directeur de chant assigné pour chaque corde

3.- On fait une petite pause d'une demie-heure durant laquelle on se restaure avec des pâtisseries moelleuses locales accompagnées de vin blanc doux non moins local et très bon pour la voix, la mistela

4.- Les 4 cordes se réunissent sous la direction du chef de chant pour interpréter tous ensemble l'oeuvre.

Parmi les 7 morceaux qui nous restaient à voir il y avait le KYRIE qui est un des moments forts de cette messe, un petit bijou de polyphonie vocale.

Voici ci-dessous un exemple de très belle interprétation.

https://www.youtube.com/watch?v=Pat3FEH7LFo&t=311s

A noter qu'il y a dans cette pièce une partie centrale intitulée "after palestrina" qui commence à 4 min 34 secondes et qui finit à 5 minutes 50 secondes. Les  quatre voix se décalent et pour que le rendu polyphonique soit somptueux il faut à tout prix être très rigoureux dans le respect des temps car si ce n'était pas le cas l'effet serait tout simplement brouillon et assez désastreux.

NB: je suppose que "Palestrina" est une référence au compositeur italien de musique sacrée Giovanni Pierluigi da Palestrina (1525-1594).

Enfin, pour que vous ayez une idée du travail qui se fait en répétition, je vous mets un autre lien où les 4 voix sont simplement accompagnées par un piano.

Sur la vidéo on voit bien sur la partition le système SATB ( sopranos-altos-ténors-basses) avec les 4 lignes superposées.

La partie polyphonique centrale after palestrina se situe cette fois-ci entre 4 minutes 09 secondes et 5 minutes 25 secondes.

https://www.youtube.com/watch?v=pjAsmUN24dU

Voici deux photos de cette répétition qui s'est faite avec deux pianos pour nous accompagner.

Cela s'est très bien passé et comme tout le monde avait "bien fait ses devoirs à la maison" la mise en place a été très rapide ce qui nous a donné le temps de travailler les nuances vocales d'interprétation.

Et puis c'est toujours un énorme plaisir d'être dirigé par Jaume Morell qui est à la fois exigeant, efficace dans le travail de mise en place, et doté d'un excellent humour qui met tout le monde de bonne humeur.

Bref, c'était le top...à suivre donc... 

Deuxième répétition de la messe de l'homme armé de Karl Jenkins
Deuxième répétition de la messe de l'homme armé de Karl Jenkins

PS: Pourquoi ce titre de messe de l'homme armé ?
Cette œuvre s’inscrit dans une tradition vieille de plusieurs siècles. Il existe une série de compositions de messes latines des années 1400 et 1500, toutes basées sur une chanson française particulière qui s'appelle L'homme armé - ou l'homme armé, celui qu'il faut craindre.
Finalement il aura fallu que ce soit ce gallois de Jenkins qui m'en apprenne sur la culture de mon pays...! 
Voici un extrait de la partition du moyen-âge dont s'est inspiré Jenkins pour écrire sa messe.

"L'homme armé"  Mellon Chansonnier, c. 1470

"L'homme armé" Mellon Chansonnier, c. 1470

Nous chantons ce texte-là durant la messe de Jenkins

Nous chantons ce texte-là durant la messe de Jenkins

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26 février 2024 1 26 /02 /février /2024 09:52

Bonjour les amis,

j'ai vu la semaine dernière avec beaucoup de plaisir sur une vidéo de l'INA un passage à Paris à la télé française des WALLACE COLLECTION. Le morceau s'intitulait DAYDREAM.

Rappelez-vous. Ça avait fait un carton en 1969.

https://www.youtube.com/watch?v=mG-QprtdB2k

Daydream (Rêverie)

Daydream, I fell asleep amid the flowers
Rêverie, je me suis endormi parmi les fleurs
For a couple of hours on a beautiful day
Pendant deux heures, durant un jour magnifique
Daydream, I dreamed of you amid the flowers
Rêverie, j'ai rêvé de toi parmi les fleurs
For a couple of hours, such a beautiful day !
Pendant deux heures, quel jour magnifique !
[Chorus]
[Refrain]
I dreamed of the places I've been with you
Je rêvais des endroits où je suis allé avec toi
How we sat with the stream flowing by
Comme quand nous étions assis près du ruisseau s'écoulant
And then when I kissed you and held you so near
Et ensuite quand je t'ai embrassée et serrée tout contre moi
Tell me why, tell me why you're so shy ?
Dis moi pourquoi, dis moi pourquoi tu fut si timide ?
Daydream, I fell asleep amid the flowers
Rêverie, je me suis endormi parmi les fleurs
For a couple of hours on a beautiful day
Pendant deux heures, durant un jour magnifique
Daydream, come share a dream amid the flowers
Rêverie, viens prendre part à un rêve parmi les fleurs
For a couple of hours on a beautiful day
Pendant deux heures, durant un jour magnifique
[Chorus]
[Refrain]
Daydream, I sing with you amid the flowers
Rêverie, je chante avec toi parmi les fleurs
For a couple of hours, singing all of the day
Pendant deux heures, chantant tout le jour durant

Petite immersion dans les années 70 avec les WALLACE COLLECTION et THE WALKERS...
Petite immersion dans les années 70 avec les WALLACE COLLECTION et THE WALKERS...

Donc je me suis régalé grâce à ce document vidéo très vintage, en admirant l'esthétique de l'époque, les coiffures à la Beatles, les chemises à jabots colorées et très kitchs, etc...A l'époque ils n'avaient peur de rien et ils n'hésitaient pas à mélanger du rock électrique avec des envolées assez symphoniques de violons. J'ai bien apprécié sur cet arrangement réalisé dans les studios d'Abbey Road (ceux-là mêmes des Beatles) la ligne de basse électrique qui sustente bien l'ensemble et aussi l'apport très judicieux de la flûte qui ajoute un beau relief musical au morceau.

En allant jeter un coup d'oeil sur la fiche wikipedia du groupe j'ai eu droit à 2 surprises.

D'abord j'étais persuadé que le groupe était anglais mais il n'en n'est rien. Les membres du groupe sont belges...

Fondé en 1968 à Bruxelles par Freddy Nieuland (batterie) et Sylvain Vanholme (guitare), le duo sera bientôt complété par le claviériste Marc Hérouet et le bassiste Christian Janssens. A la recherche d'un nouveau son, ils ont eu l'idée d'ajouter une touche classique à la musique pop. Complétée par l'éminent violoniste Raymond Vincent (de l'Orchestre National de Belgique) et le violoncelliste Jacques Namotte, cette recherche a finalement trouvé une voie. Le mélange de pop, de jazz et de musique classique est devenu la marque de fabrique de ce groupe.

La deuxième surprise provient de l'écoute de DAYDREAM. En 1969, j'avais 11 ans et je n'avais pas encore de vraies connaissances musicales mais en réécoutant cette chanson 55 ans plus tard je me suis immédiatement rendu compte d'un emprunt absolument évident à Tchaikovski.

Ecoutez d'abord la ligne mélodique qui apparaît sur la vidéo des WALLACE COLLECTION à 44 secondes.

Et maintenant écoutez cet extrait du LAC DES CYGNES sur la vidéo ci-dessous à 25 secondes.

https://www.youtube.com/watch?v=EPS0r7RPgXo

La similitude est absolument indiscutable et la copie est tellement évidente qu'elle est complètement assumée par le groupe, et donc ce n'est pas vraiment un plagiat mais plutôt un emprunt.

A noter au passage que notre Cloclo national avait fait lui-même une reprise de qualité de cette chanson intitulée "Rêveries" mais, bien évidemment, je préfère et de loin l'original des Wallace.

La carrière des Wallace Collection durera 3 ans mais, finalement, le groupe sera et restera celui d'un seul morceau.

Sans les arrangements et le savoir-faire très british, jamais au grand jamais, DAYDREAM n'aurait pu devenir un succès planétaire. Les anglais dominaient  complètement les productions Rock et Pop car ils étaient tout simplement un cran au dessus, un très gros cran au dessus, disposant de vrais moyens et ne laissant absolument rien au hasard. Ils étaient les seuls en Europe qui avaient compris que la production musicale populaire est une vraie industrie avec ses genres, sous-genres, etc....à côté d'eux les européens faisaient souvent figure d'amateurs. Les anglo-saxons dominaient le monde de la musique pop durant les années 70 de la même manière que les italiens dominaient celui de la musique classique à l'époque de Mozart.

Il y a également un autre morceau de l'époque que vous pourriez attribuer à tort aux anglais. Il s'agit de THERE'S NO MORE CORN ON THE BRASOS de THE WALKERS

Encore une fois le nom du groupe est anglais pour des probables raisons de marketing mais la formation était hollandaise.

Ecoutez cette belle ballade un peu triste  qui fait appel à une flûte de pan.

https://www.youtube.com/watch?v=V4RA6xp5ZPU

There's no more corn on the Brazos
Il n'y a plus de maïs sur les Brazos
They grinded it all up in molasses
Ils ont tout broyé dans de la mélasse
Captain, don't you do me like you've done for shine,
Capitaine, ne me fais comme tu as fait pour Shine 
Well, you've driven that bully till he went stone blind,
Eh bien, tu as conduit cette brute jusqu'à ce qu'il devienne complètement aveugle
You've come on the river in 1904
Tu es venu sur la rivière en 1904
You could find many dead men on every turn of the road
On pouvait trouver beaucoup d'hommes morts à chaque tournant de la route
There's no more corn on the Brazos
Il n'y a plus de maïs sur le Brazos
They grinded it all up in molasses
Ils ont tout broyé dans de la mélasse
You've been on the river, 1910
Tu as été sur la rivière, 1910
Well, they're drivng the women like they drive the men
Eh bien, ils conduisent les femmes comme ils conduisent les hommes
There's no more corn on the Brazos
They grinded it all up in molasses

Petite immersion dans les années 70 avec les WALLACE COLLECTION et THE WALKERS...Petite immersion dans les années 70 avec les WALLACE COLLECTION et THE WALKERS...

Il n'y a plus de maïs sur le Brasos" a été écrit par le chanteur et bassiste Jean Innemee et produit par Innemee et le saxophoniste et claviériste Conny Peters . Il s'agit d'une adaptation de "Ain't No More Cane on This Brazos", une chanson traditionnelle chantée par les prisonniers du sud des États-Unis . Ces prisonniers devaient travailler dur. L'une de leurs tâches consistait à cueillir la canne à sucre sur les rives de la rivière Brazos au Texas , où l'État possédait de nombreuses plantations à la fin du XIXe et au début du XXe siècle.

Voilà , vous savez presque tout sur cette chanson.

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25 février 2024 7 25 /02 /février /2024 12:42

Bonjour les amis,

Après avoir pris connaissance de l'attribution du César du meilleur acteur à Arieh Worthalter pour son rôle dans LE PROCÈS GOLDMAN de Cédric Kahn j'ai eu la curiosité de visionner le film.

Bien m'en a pris car ce film est un chef d'oeuvre qui m'a marqué.

Voici le synopsis suivi de la bande-annonce:

En avril 1976, débute le deuxième procès de Pierre Goldman, militant d’extrême gauche, condamné en première instance à la réclusion criminelle à perpétuité pour quatre braquages à main armée, dont un ayant entraîné la mort de deux pharmaciennes. Il clame son innocence dans cette dernière affaire et devient en quelques semaines l’icône de la gauche intellectuelle. Georges Kiejman, jeune avocat, assure sa défense. Mais très vite, leurs rapports se tendent. Goldman, insaisissable et provocateur, risque la peine capitale et rend l’issue du procès incertaine.

D'entrée de jeu on retrouve bien dans ce film le climat politique fiévreux des années 70 secouées par les coups d'éclat des mouvements d'extrême-gauche. C'était l'époque de la bande à Baader, de la fraction armée rouge, d'action directe, des brigades rouges, etc...

Pierre Goldman, qui fût un "voyou révolutionnaire" mais aussi le chouchou d'une certaine intelligentsia parisienne, nous apparaît dans le box des accusés, le visage cadenassé, comme quelqu'un à la fois intransigeant mais aussi torturé pour ne pas avoir été à la hauteur de la mission qu'il s'était assigné.

Il se défend avec fougue, avec lyrisme, avec insolence, en clamant:  « Je suis innocent parce que je suis innocent ».

Goldman, assez égocentrique, parle souvent pour ses "fans"qui sont dans la salle d'audience et oublie qu'il risque sa tête. Il ne cherche pas à s'attirer la sympathie des jurés et se lance (contre l'avis et au désespoir de ses avocats) dans de graves accusations contre les institutions policières et judiciaires de son pays.

Les témoins qui se succèdent à la barre nous permettront de retracer son parcours très marqué par ses origines familiales (parents polonais, juifs, exilés et résistants) et aussi par ses orientations idéologiques révolutionnaires qui l'amèneront à rencontrer des guerrilleros en Amérique du Sud.

Goldman est parfois agaçant, trop imbu de lui-même et de sa foi en sa capacité de séduction de son auditoire à coups de formules, mais il a aussi une certaine classe et ne cherche jamais à se trouver des circonstances personnelles atténuantes pour certains méfaits dont il reconnaît être l'auteur.

Cela nous donne un personnage dostoievskien, torturé, complexe, un personnage de marginal exalté qui fait preuve d'une dialectique redoutable dans ses réponses au juge.

Les joutes oratoires du procès sont percutantes, très intenses, et ne laissent pas au spectateur le temps de souffler.

Cédric Kahn arrive à la fois à ne pas présenter Goldman comme un héros, tout en nous le rendant absolument captivant.

A un moment l'avocat de la partie civile exprime toute l'ambiguité du procès en affirmant: " Goldman, vous n'êtes pas un tueur mais vous avez tué...".

Je ne dévoilerai pas le verdict final au cas où vous ne le connaitriez pas mais peu importe. Ce n'est pas ce qui est le plus important dans ce film impressionnant.

Voici ce que dit le journal TELERAMA:

Ne pas prendre parti, rendre sa dignité à chacun, voilà ce qui fait toute la force bouleversante de ce film qui n’accable ni ne défend le voyou révolutionnaire, personnage comme frappé par la malédiction d’être né trop tôt ou trop tard, de s’être trompé d’époque.

PS: Je n'ai rien à reprocher à la mise en scène impeccable et tirée au cordeau de Cédric Kahn mais, toutefois, certaines manifestations très bruyantes de soutien dans le public durant les audiences m'ont paru peu crédibles. Le juge aurait fait immédiatement évacuer la salle, me semble-t-il...Par contre ces manifestations montrent bien l'état d'effervescence et d'exaltation de l'époque.

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21 février 2024 3 21 /02 /février /2024 10:08

Bonjour les amis,

Même quand j'essaie de penser à autre chose que Vladimir Poutine et  son pouvoir éminemment maléfique l'actualité me le remet constamment sous le nez. C'est ce qui vient de se produire encore une fois de plus avec une horrible histoire d'assassinat qui a eu lieu pas très loin de chez moi à Villajoyosa dans le sud-est de l'Espagne.

Voici les faits:

Tout indique donc que l'assassinat était un "contrat" qui a été préparé et éxécuté par une équipe de professionnels. Une voiture calcinée, probablement celle des tueurs, a été retrouvée dans une localité voisine.

Le directeur du Service russe de renseignement extérieur (SVR), Sergueï Narichkine, a noté que Kouzminov n'était rien d'autre qu'un "traître et criminel" qui "est devenu un cadavre moral au moment où il a planifié son sale et terrible crime" selon le journal « La Pravda ».

Chacun pensera ce qu'il veut de cette élimination mais, bien évidemment, cet assassinat contient un autre message inéquivoque qui sera entendu par tous les russes du monde entier.

Le message implicite est le suivant:

" Aucune personne considérée comme ennemie du pouvoir russe n'est en sécurité nulle part."

La terreur et le mépris des lois s'appliquent partout et ne se limitent pas aux frontières russes.

La mort de ce pilote s'ajoute à une longue liste de disparus de manière violente ou suspecte (y compris en Espagne).

Le lien wikipedia ci-dessous offre une synthèse de ces nombreux décès. Voici donc une fiche dont la lecture est assez édifiante.

 

Revenons à la disparition tragique de Navalny pour laquelle la responsabilité de Poutine (qui n'a rien fait pour éviter les mauvais traitements qu'a subis l'opposant) est directement et personnellement engagée.

Alors que tous les dirigeants occidentaux s'indignent de l'injustice et de la  cruauté du régime russe Trump a émis un communiqué dans lequel il ne condamne pas l'attitude du Kremlin.

Donald Trump a déclaré, lundi 19 février, que "la mort soudaine" en prison du principal opposant à Vladimir Poutine lui a "fait prendre de plus en plus conscience de ce qu'il se passe dans son pays."

Trump, qui n'a absolument aucune vergogne, ose se comparer à Navalny en se posant en victime des autorités de son pays. Il n'hésite pas à mettre sur le même plan la démocratie américaine avec la dictature poutinienne. L'ex-président et milliardaire Donald Trump qui est sous le coup de 4 graves inculpations différentes serait donc un martyre lui-aussi, ce qui a de quoi faire sourire: c'est à la fois surréaliste, grotesque et assez honteux.

Et puis il y a dans cette non-condamnation du Kremlin publiée dans le réseau social de Trump un autre message  qui est implicite.

C'est comme si Trump s'adressait directement à Poutine et lui disait:

" Si je reviens au pouvoir, toi et moi on va pouvoir s'entendre..."

C'est tout simplement effrayant, hallucinant et assez inquiétant !

https://www.noovo.info/nouvelle/voici-un-apercu-des-demeles-de-donald-trump-avec-la-justice-americaine.html

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