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6 février 2017 1 06 /02 /février /2017 19:14

Bonjour les amis,

Samedi dernier s' était tenue en Espagne la cérémonie des GOYA ( équivalent hispanique des CESARS français).

Le GOYA du meilleur film espagnol a été attribué à La colère d' un homme patient,de Raúl Arévalo qui sortira en France aux alentours du 26 Avril prochain. 

Ce film avait été présenté au festival de Venise et avait bénéficié d' une très bonne réception de la part de la critique.

 

Acteur Raul Arevalo dont c' est la première réalisation

Acteur Raul Arevalo dont c' est la première réalisation

Voici le synopsis du film

Curro sort de prison au bout de huit ans : il est le seul à avoir été coincé lors du braquage d'une bijouterie à Madrid, et n’a pas dénoncé ses complices.A sa sortie, il est contacté par un mystérieux José, un homme solitaire et taciturne...

Ce film est un thriller d' une facture classique.Il commence par un mystère.Qui est José ? quelles sont ses motivations ? Et on comprendra rapidement qu' il s' agit d' une histoire de vengeance.

Alors, ce que j' ai apprécié dans ce film, c' est d' une part son classicisme, sa rigueur dramatique,l' originalité du scénario,sa simplicité et le rythme de la narration.Le film n' est pas trop long et ne se perd pas en méandres inutiles. On avance de manière intriguée avec nos trois héros Curro, sa copine Carmen et José, en se demandant ce que les manoeuvres de ce dernier vont  provoquer.

Mais j' ai surtout adoré dans ce film son REALISME DUR.On est scotché par certains personnages qui crèvent l' écran.Leur violence souvent contenue ( mais pas toujours) installe un climat et une tension à couper au couteau.Les personnages secondaires sentent la rue, la survie en milieu urbain...On est bien dans le Madrid des années de crise et il n' y a pas de héros glamour ici.Ça sent la sueur,les gueules mal rasées et les couteaux qui peuvent jaillir à tout instant.

Le film nous propose une vraie plongée dans différentes couches de la société espagnole:des quartiers populaires de Madrid jusqu' à l' ambiance joyeuse d' une fête villageoise dans la région de Ségovia.

Tous les personnages secondaires sont très bien caractérisés et authentiques.Ils sont plus vrais que nature.Que ce soit les petits loubards de banlieue qui s' entraînent dans une salle de boxe, ou les petites mamies qui connaissent les noms de tous les habitants du village depuis 3 ou 4  générations,ils sont tous criant de vérité.

Arévalo qui est un acteur très populaire en Espagne, s' est essayé pour la première fois derrière la caméra , et c' est plutôt une réussite.Il vient de signer un bon polar.

Il nous embarque dans une mortelle randonnée.Parfois on pense à Hitchtcock, à La nuit du chasseur,au Vieux fusil, et parfois on pense au film La Balance et à ses personnages secondaires si authentiques.

C' est du cinoche qui cogne, avec des personnages crédibles qui en ont et qui nous attrapent par les tripes.

Curro et Carmen forment un couple en crise qui nous émeut.Carmen qui est en plein doute...et Curro, lui, est un personnage très entier,au caractère impulsif,un loser, mais prêt à aller très loin pour tenter de ne pas perdre sa Carmen.

Arévalo sait aussi créer de belles montées de tensions dramatiques durant lesquelles le spectateur s' interroge, s' angoisse et imagine plusieurs issues possibles...

Les scènes de violence ne sont pas kitsch, ni complaisantes,ni gratuites, et nous saisissent d' effroi et d' horreur.

C' est un film où les "méchants" réapparaissent quelques années plus tard transformés par la vie, sous un visage parfois très humain, repenti ou très fragile.C' est la partie la plus originale du film.Le spectateur se demande si la vengeance a encore du sens,s' il s' identifie toujours au héros , et si celui-ci va finalement renoncer partiellement à son projet...Le film maintient le suspense.

Ira t' on jusqu' au bout ou non ?

"La colère d' un homme patient" de Raúl Arévalo...Une mortelle randonnée ibérique...
"La colère d' un homme patient" de Raúl Arévalo...Une mortelle randonnée ibérique...
"La colère d' un homme patient" de Raúl Arévalo...Une mortelle randonnée ibérique...
"La colère d' un homme patient" de Raúl Arévalo...Une mortelle randonnée ibérique...

Je ne vais pas parler de la fin,mais, alors que le film semblait se diriger vers une conclusion assez conventionnelle, Arévalo relance la tension dramatique et nous réserve quand même une petite surprise...

TARDE PARA LA IRA, c' est plutôt pas mal pour un premier film.Je ne me suis pas ennuyé une seule seconde et j' ai beaucoup aimé les trois personnages principaux.

"La colère d' un homme patient" de Raúl Arévalo...Une mortelle randonnée ibérique...
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4 février 2017 6 04 /02 /février /2017 08:39

Bonjour les amis,

Cette fois-ci je n' ai pas attendu 6 mois pour voir JACKIE le biopic de Pablo Larraín sur les 3 jours qui suivirent l' assassinat de JFK.

Ce fut, comme chacun sait, un attentat qui créa une vive commotion internationale et dont les répercussions marqueront pour très longtemps l' imaginaire collectif de la planète.

Larraín revient donc sur ces trois jours, et nous propose une reconstitution très minutieuse de cet épisode dramatique, vu à travers les yeux de Jackie.

Jackie qui saura faire des funérailles du président un moment-clé de notre histoire du XX ème siècle avec deux images fortes.

Elle-même accompagnant le cortège funèbre avec beaucoup de force, de courage, d' élégance et de dignité, et le salut de son fils devant la dépouille mortelle du père.

Deux moments, et deux images  qui vont parachever la naissance du Mythe des Kennedy dans l' imaginaire américain.

 

Le film commence quelques jours après l' attentat avec Jackie qui reçoit un journaliste pour lui raconter comment elle a vécu ces événements marquants qui ont secoué le Monde.

Alors qu' elle est encore traumatisée, on sent également chez elle une volonté de soigner l' héritage qui doit rester de son mari afin de l' installer dans l' histoire avec un grand H.Cette interview doit être aussi une possibilité pour elle de forger une image d' un JFK qui aurait pu devenir le Lincoln de sa génération. 

Alors, tout le monde sera d' accord pour dire que l' interprétation de Natalie Portman est impressionnante et extraordinaire.Le mimétisme avec son modèle est troublant.Elle est littéralement habitée par son rôle.

J' ai vu le film en version originale sous-titrée, et on peut apprécier le vrai travail que Portman a fait sur sa diction.

Jackie, à chaque fois qu' elle s' adresse à la télé ou aux journalistes, adopte un accent très affecté ( de la côte Est) presque doucereux.L' entendre parler de cette manière aujourd'hui  paraît exagéré mais quand on va voir les documents historiques, on se rend compte que cet accent excessivement glamour est bien fidèle à celui de son modèle.

Larraín nous montre une Jackie tourmentée,torturée mais a préféré ne pas égratigner le personnage , certainement plus complexe et ambigu que ne le montre le film, et s' attacher aux grandes qualités de son héroïne comme s' il voulait lui-aussi apporter sa contribution à l' élaboration du mythe des Kennedy.

C' est un point de vue qui est respectable mais parfois il pousse le bouchon un peu loin.Il y a un moment involontairement risible dans le film, quand Jackie dit au journaliste qu' elle aurait pu aussi rêver de devenir sténo ou vendeuse.Alors, sachez pour la petite histoire qu' elle faisait partie de la jet set,de l' " aristocratie américaine", que son père était un très riche agent de change à Wall Street, qu' elle est née le cul dans la soie et qu' elle ne risquait absolument pas de devenir ni vendeuse , ni sténo...lol !

Je terminerai en disant que le film de Larraín est un bon film, mais que ce n' est pas un film d' histoire, mais au contraire,qu' il raconte l' histoire d' une histoire... C' est un film qui nous raconte comment JACKIE a réussi à faire de son mari le personnage historique qu' il est devenu aujourd'hui, et comment elle a participé de manière très active à l' élaboration d' un mythe moderne.

 

Jackie...de Pablo Larraín

Notez dans ce film la dernière apparition de John Hurt ( décédé en ce 28 Janvier 2017) en prêtre confesseur de JACKIE, ce qui donne lieu à quelques bons dialogues. 

Jackie...de Pablo Larraín

Et puis, j' ai un petit souvenir personnel lié à ce film.

On entend dans un des salons de la Maison blanche le génial violoncelliste catalan Pau Casals interpréter devant le couple présidentiel EL CANT DELS OCELLS...le chant des oiseaux.

Jackie...de Pablo Larraín

Or, nous avons interprété également cette chanson  avec notre chorale en 2010...

Ne soyez pas surpris par la mauvaise qualité de l' éclairage: nous étions entrés un par un en chantant dans l' obscurité, éclairés par la seule lueur des bougies (et avec la caméra en pilotage automatique qui se perd complètement dans ses mises au point sauf à la fin du clip...par contre la bande son est correcte...et c' est ce qui est finalement le plus important).

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1 février 2017 3 01 /02 /février /2017 19:12

Bonjour les amis,

Tous les fans de progressive rock sont en deuil aujourd' hui.

La camarde vient encore de nous faucher l' un des nôtres.

John Wetton, le très charismatique bassiste et chanteur de King Crimson vient de nous laisser après avoir perdu sa bataille contre le cancer.

De très nombreux musiciens lui ont déjà rendu hommage sur youtube.

Vous trouverez sa biographie artistique sur le lien ci-dessous

Wetton a participé à beaucoup d' aventures musicales, notamment avec le groupe ASIA qu' il a créé mais moi je vais surtout vous parler de sa période dorée avec King Crimson.C' est dans ce groupe qu' il obtiendra une renommée internationale avec trois albums composés autour du trio qu' il formait avec Robert Fripp le guitariste, et Bill Bruford le batteur.

C' est l' une des plus belles trilogies de toute l' histoire du Rock progressif:

1973: Lark' s tongue in Aspic

1974: Starless and Bible Black

1974:Starless

Je vous propose en hommage à ce Grand qui vient de partir d' écouter le morceau STARLESS extrait de l' album du même nom.

40 ans plus tard, c' est toujours le même frisson qui me parcourt l' échine

 

Le voici, en train d' interpréter ce même morceau avec des petits jeunes dans un club à New-York en 2013 avant d' embrayer sur Easy Money ( toujours de King Crimson).

Il tenait encore une belle forme malgré ses ennuis de santé.Il est vraiment touchant sur ce document...

Une étoile du Rock progressif s' est éteinte.

Repose en paix John.

Ta voix résonnera longtemps... encore, encore et encore...

 

 

 

 

 

 

Une étoile du Rock progressif s' est éteinte...

Starless (Sans Étoiles)

 

Sundown dazzling day
Soleil tombant sur un jour étincelant
Gold through my eyes
De l'or dans les yeux
But my eyes turned within
Mais mes yeux, à l'intérieur
Only see
Ne voient
Starless and bible black
Qu'un noir de bible  sans étoiles (1)

Ice blue silver sky
Ciel d'argent bleu glacier,
Fades into grey
Se fond dans le gris
To a grey hope that oh years to be
Vers la grise espérance des années à venir
Starless and bible black
D'un noir de bible sans étoiles

Old friend charity
Compassion d'un vieil ami
Cruel twisted smile
Sourire cruel et tordu
And the smile signals emptiness
Et le sourire pour moi évoque
For me
Le vide
Starless and bible black
D'un noir de bible sans étoiles (1)

 

(1) Phrase tirée d'une pièce radiophonique poétique de Dylan Thomas intitulée "Under Milk Wood"; une image qui a dû marquer King Crimson puisqu'il ont eux aussi intitulé l'album précédent "Red" ainsi. Sur la pochette de cet album [ "Starless & Bible Black" (1973)], on peut juste lire cette mention : "Thanks to DT. "La traduction française de cette pièce est "Au Bois Lacté",


 

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31 janvier 2017 2 31 /01 /janvier /2017 07:05

Bonjour les amis,

Ce matin en ouvrant mon PC j' ai découvert par hasard un remake féministe qui date de Juillet 2016  du WANNABE, le méga succès planétaire des Spice Girls.

Wannabe  est un morceau qui date de 1996.Je me souviens notamment de ma propre fille qui avait éxécuté une choréographie là dessus sur un podium avec 5 camarades de classe  lors d' un spectacle donné pour célébrer la fin de l' année scolaire.

Il se trouve qu' à l' approche du 20 ème anniversaire de ce morceau celui-ci a été choisi par l' organisation GLOBAL GOALS pour promouvoir l' égalité entre les sexes.

Ce clip qui fut présenté en septembre aux dirigeants de la planète à l' ONU fait participer des artistes de l' Inde,du Nigéria, de l' Afrique du Sud, des Etats-Unis et du Canada avec , entre autres, la collaboration de l' artiste de Bollywwod Jacqueline Fernandez et du trio anglais M.O .

La vidéo se termine sur un message simple et clair.

WHAT DO YOU REALLY WANT ?

Un message de nature à impulser les objectifs de l' ONU comme l' éducation pour tous,l' égalité des sexes,l' égalité salariale,la fin du mariage précoce des filles et de la violence sexiste.

 

What do you really want ?
What do you really want ?

La campagne a été promue par l' organisation GLOBAL GOALS et c' est effectivement une bonne idée car, si l' économie est globalisée, la lutte pour les droits fondamentaux devrait l' être également.

Voici un lien français de présentation de l' organisation et de ses différents objectifs...

Il ne me reste plus qu' à saluer cette initiative qui défend le droit des femmes et des filles d' une manière dynamique,fraîche et positive en utilisant la portée universelle du thème des Spice Girls.

Je passerai très probablement ce clip de 2 minutes à la fin des mes cours le 8 mars prochain, journée internationale des femmes.

PS: J' imagine que si ça avait été moi qui aurait dû le faire ce clip, ça aurait été bien  plus trash.

J' aurais fait un clip à la Tarantino ( mais pas rigolo ) avec des images de filles forcées à être mariées à des vieux ploucs, des mutilations à faire gerber la planète,des mineures travaillant en usine à fabriquer sur des cadences infernales des chaussures de sport, etc...etc...

J' aurais mis tout ça sur la musique de Misirlou qui cogne fort et  qu' on entend dans Pulp Fiction.

 

Bon, à chacun son style.Tous les registres sont bons pour défendre des droits.

Utiliser l' art,la musique, le chant, la danse et des messages positifs et humanistes comme le Wannabe...ou dénoncer de manière très crue une réalité parfois insoutenable.

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29 janvier 2017 7 29 /01 /janvier /2017 07:50

Bonjour les amis,

Vous savez tous que je suis un grand fan de pop Rock des années 70.Je ne suis pas imbattable sur ce sujet, mais j' en connais un bon rayon.

Comme dit Vladimir Kramnik ex-champion du monde du jeu d' échecs:

" Je ne connais pas toutes les ouvertures à fond, mais ce que je connais , je le connais bien..."

Et bien, moi, c' est pareil...Je ne connais pas tout, mais il y a des groupes et des albums complets que je connais par coeur.

Alors, quelle n' est pas ma surprise quand je découvre sur le net un GRAND artiste dont j' ignorais tout.

Aujourd' hui je vous présente Joe Bonamassa que je ne connais pas moi-même...Et pourtant, ce mec est un monstre...Bon, j' ai une petite excuse quand même car il a commencé sa carrière dans les années 2000 à partir desquelles j' ai été un peu moins curieux des nouvelles productions musicales.Malgré tout, je me demande encore comment j' ai pu passer à côté d' un tel guitariste...

Ecoutez un seul morceau de Blues interprété en direct.

C' est époustouflant.Une énorme maîtrise technique qui lui permet d' offrir en public presque la même perfection technique qu' un album studio hyper travaillé. Bonamassa fait une belle et lente introduction du thème musical, passe à la partie chantée et puis nous offre ( à partir de 5 minutes) une des plus belles envolées guitaristiques que j' ai jamais entendues et qui me met la chair de poule.

Alors, comme je ne le connais pas mais que je vais l' écouter dans les jours qui viennent, voici , pour ceux que ça intéresse,sa biographie sur Wiki

Toujours pour les fans de blues que ça vous intéresse, sachez qu' il y a plein de liens youtube avec  d' autres de ses morceaux.

Ma seule conclusion de la journée sera donc:

MERCI à internet de me faire découvrir de tels artistes

Midnight Blues
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28 janvier 2017 6 28 /01 /janvier /2017 19:23

Bonjour les amis,

Je vous ai déjà parlé de mes élèves qui déambulent comme des zombis dans les couloirs du lycée avec leur portable à la main.

Et, bien, ma soeur vient de m' envoyer un clip en anglais absolument génial qui résume tout !

Pas besoin de traduction !

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28 janvier 2017 6 28 /01 /janvier /2017 10:36

Bonjour les amis,

Hier , je vous ai fait un petit topo sur  FRANTZ, le film de François Ozon qui parle d' amitiés et d' amours franco-allemandes.

J' ai été particulièrement sensible à cette histoire, et le film a provoqué un flash-back personnel, qui n'a rien à voir avec la première guerre mondiale, mais qui m' a replongé dans un épisode de ma vie affective...

C' était en 1981.Mitterrand venait d' être élu président et l' Europe entière s' interrogeait avec inquiétude sur son premier gouvernement dans lequel étaient entrés 6 ministres communistes ( j' étais moi-même affilié au PC à l' époque).

Je décide d' aller en Grande-Bretagne au mois de Juillet passer des vacances, avec une carte inter-rail qui me permettra de me déplacer librement, et gratuitement sur tout le territoire grand-breton.Mon idée c' était d' improviser mon voyage,sans route précise, et d' aller d' auberges de jeunesse en bed and breakfast, au gré de mes inspirations.

Donc, arrivé au mois de Juillet me voila embarqué vers la Grande -Bretagne.Premier arrêt à Londres où je passe deux ou trois jours et je décide ensuite d' aller vers l' Ecosse.

Dans le compartiment du train qui m' amène à Edimbourg, s' asseoit un jeune couple allemand.La jeune fille est très séduisante, de taille moyenne,au regard bleu clair,avec une jolie frimousse à la Claudia Schiffer, quelques tâches de rousseur,une chevelure blonde comme les blés coupée au carré, et des formes avantageuses et sensuelles qui ne pouvaient me laisser insensible.Une beauté très naturelle sans aucun artifice ni maquillage.

J' étais plongé dans la lecture de Perceval ou le conte du Graal.A l' époque le film EXCALIBUR de John Boorman triomphait sur tous les écrans et nous étions tous épris de légendes arthuriennes.

Pendant ma lecture, je sens que la jeune fille parle de moi en allemand à son ami qui semble approuver ce qu' elle dit.Puis, elle engage la conversation avec moi.Elle se présente.Elle s' appelle Petra, et son copain s' appelle Jürgen. Elle me demande si je suis en vacances, et puis, rapidement, au fil de la conversation elle me propose que nous découvrions Edimbourg ensemble tous les trois.J' accepte de bon gré l' invitation.

Dans les jours qui suivront, nous visiterons ensemble la ville et les alentours, irons dans les pubs ...On se raconte notre histoire personnelle, nos études, nos projets professionnels.

Nous parlons beaucoup de musique, de cinéma, de littérature, de politique avec la gauche qui vient d' arriver au pouvoir...J' apprends beaucoup de choses sur la culture allemande. Jürgen se sent obligé, à un moment donné de me parler de son père qui a été pilote dans l' aviation allemande durant la seconde guerre mondiale , ce qui lui a , entre autres, provoqué une surdité. Jürgen me dit que son père n' aime pas parler de cet épisode de sa vie.Je ressens parfaitement chez ce jeune couple l' envie de ne pas cacher, de ne pas occulter cet épisode obscur de l' histoire de leurs parents qu' ils se sentent obligés d' assumer.

Bien évidemment, au cours de nos conversations, je prends bien soin de leur faire comprendre que pour nous, il est hors de question de faire porter à la nouvelle génération allemande le poids des pêchés du nazisme.Et que, par ailleurs, nous ne confondons pas soldats allemands de la Wehrmacht et nazis.

Je me sentais très bien avec ce couple avec lequel s' était noué une sincère amitié. Seulement,il y avait un petit problème quand même.J' étais de plus en plus sous le charme de Petra qui était très séduisante, et je trouvais que la situation devenait de plus en plus fausse et  malsaine vis-à-vis de Jürgen.

Donc, je prends la décision de continuer le voyage seul vers les îles Orcades et de prendre congé de mes amis allemands.Nous échangeons nos adresses et nous promettons de maintenir le contact, une fois de retour à la maison.

Mon voyage continue donc sans eux.Je suis sous le charme de ces îles du Nord, et de l' immense sérénité et quiétude qui s' en dégagent.Je décide ensuite de redescendre l' Ecosse par la côte Ouest jusqu' à arriver à l' île de Sky où je fais de magnifiques balades en solitaire dans des paysages de montagnes.

Je prends la décision d' aller en Irlande, et quand j' arrive à la gare de Dublin... SURPRISE SURPRISE...J' entends la voix d' une fille qui crie mon prénom dans mon dos.

Je me retourne et qui vois-je ? Petra et Jürgen qui sont là également.

Alors là, les amis, j' aime autant vous dire que j' ai un vrai coup au coeur, et que j' y vois presque un signe du destin.

Nous n' avions convenu de rien, et nous nous retrouvons, PAR HASARD, dans un autre pays.

Nous nous congratulons de ces retrouvailles imprévues.Chacun raconte ce qu' il a vécu pendant la semaine antérieure, et puis nous reprenons naturellement notre voyage ensemble, et découvrons les mille et un trésors de l' Irlande et ses fabuleux paysages.

Nous ferons la traversée de retour en bateau vers l' Angleterre ensemble.Cela restera l' un des plus beaux souvenirs de ces vacances. Petra qui était rayonnante.Nous étions confortablement installés dans un salon du bar, avec vue sur une très belle mer, en dégustant du Whisky. Je me souviens même de la marque.C' était du Dimple.

C' était évident que je devenais de plus en plus amoureux de Petra, mais il était hors de question de trahir Jürgen, ou de le tenter.Ce mec était vraiment sympa, et la seule chose que je pouvais faire c' était de l' envier secrètement, sans rien en laisser paraître.

J' ai essayé de la jouer "classe"...

Nous nous sommes définitivement quittés quelques jours plus tard sur le quai de la gare à Calais.

Et puis, une fois de retour chez moi, je suis resté avec leur adresse sur ma table de chevet.

Je n'ai plus jamais repris contact avec eux.La raison en était simple.J' avais bien trop envie de revoir Petra qui s' était transformée, peu à peu, en mon idéal féminin...

Aujourd' hui, quand je repense à cette histoire j' ai envie de me donner des baffes.Comment peut-on être aussi sot !

Petra était une vraie petite princesse nordique.Elle m' enchantait, et c' est elle qui était venue vers moi.Que me fallait-il attendre de plus pour réagir ? 

Difficile de ne pas penser à ce que serait ma réaction si je revivais cette même situation mais avec mon état d' esprit actuel.Une chose est sûre.J' aurais peut-être respecté Jürgen mais je ne serais pas parti sans laisser un indice clair à Petra que mon coeur était libre, et qu' il ne tenait qu' à elle de s' en saisir.

Alors, pour revenir au film de François Ozon, il y a un moment-clé dans le film: une scène sur un quai de gare, où j' ai envie de baffer l' un des personnages...mais pour être complètement sincère, c' est moi-même que j' avais envie de baffer....quand moi aussi j' ai dit au revoir sur un quai de gare à Petra, sans oser lui envoyer un signal clair et pas équivoque.

Une histoire d' amour et d' amitié franco-allemande...
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27 janvier 2017 5 27 /01 /janvier /2017 16:16

Bonjour les amis,

Comme d' habitude j' ai un petit métro de retard, et je viens de voir cette semaine " Frantz" de François Ozon.

Voici un bref résumé de l' argument dramatique.

Au lendemain de la guerre 14-18, dans une petite ville allemande, Anna se rend tous les jours sur la tombe de son fiancé, Frantz, mort sur le front en France. Mais ce jour-là, un jeune Français, Adrien, est venu se recueillir sur la tombe de son ami allemand. Cette présence à la suite de la défaite allemande va provoquer des réactions passionnelles dans la ville.

Ozon signe un film très académique, avec une reconstitution soignée de l' époque de l' immédiate après-première guerre mondiale,en utilisant de manière judicieuse le noir et blanc ( et en réservant l' usage de la couleur à certaines scènes).

Son film commence sur un mystère car on sent bien, dès le début, que le personnage d' Adrien n' est pas seulement qu' un ami de Frantz.

On se doute qu' il y a une situation fausse, ce qui génère un vrai malaise chez Adrien ( et aussi chez le spectateur).L' interprétation de Pierre Niney est assez époustouflante, tout en retenue, pleine de pudeur...Tout est dans le non-dit, dans le regard, dans les expressions. Ozon arrive à créer des ambiances tendues sans qu' il ne se passe pratiquement rien à l' écran.

Anna, la fiancée de Frantz essaie vainement de surmonter son deuil.Sa beauté suscite des convoitises dans le village. Paula Beer interprète avec beaucoup de justesse et de charisme la souffrance de cette jeune fiancée qui vient de perdre l' homme à qui elle s' était promise.Son visage rayonne et exprime à la fois la douleur,l' espoir et le désir de vivre.Elle est tout simplement sublime.

Dans la première partie du film, le spectateur souffre avec nos deux héros jusqu' à ce qu' Adrien finisse par libérer sa conscience.

Et à partir de ce moment-là,on quitte l' Allemagne et on revient en France où  le film s' engage dans une direction qui désoriente et intrigue le spectateur.

Adrien, sans le vouloir, a inversé une situation psychologique.Adrien est à la fois artiste, poète, et pacifiste tout comme Frantz l' était et il s' est produit une forme de transfert dont sera victime Anna.

Finalement c' est elle, Anna, la grande héroïne du film, elle qui va connaître deux grandes histoires d' amour complètement frustrées.

Quand le film se termine, on ressent un profond sentiment de déchirement...On est bouleversé.

Revenons à la facture de ce film.

Ozon a eu la bonne idée de faire des dialogues en allemand quand le film se déroule en  Allemagne , et en français lorsqu' il se déroule en France.C' est parfait et ça nous plonge de manière authentique dans chacun de ces deux pays.Au début du film, je trouvais que les dialogues allemands sonnaient un peu faux, froids et artificiels, mais ça s' arrange très vite dès que les liens entre Adrien et la famille de Frantz se resserrent.

Je n' insisterai pas sur les péripéties, et sur les autres personnages du film.

"Frantz" nous replonge dans une époque absurde de xénophobie, de patriotisme exacerbé,débile et criminel...

Le film dénonce les mensonges et les responsabilités des générations plus âgées qui ont envoyé leurs propres enfants à la grande boucherie.Mais tout ça, on le savait déjà...

Le film nous interpelle également sur le fait que deux pays qui sont culturellement si proches,  et qui ont tant de richesses artistiques à partager en sont venus à s' entre déchirer en sacrifiant leur jeunesse de la manière la plus absurde.

Mais ce qui émeut vraiment dans ce film c' est le personnage d'  Anna.C' est un magnifique rôle féminin qu' Ozon a offert à Paula Beer.

Anna, victime de la bêtise et de la barbarie humaine qui l' amputent de l' amour de sa vie...Anna qui se reprojette avec Adrien qui ne se rend pas compte qu' il est en train de provoquer des sentiments qui lui échappent.

Cette partie-là du film est la plus réussie de mon point de vue et nous rappelle des épisodes que nous avons tous vécu ou dont nous avons tous été témoin.

En effet, parfois, certaines personnes agissent comme Adrien,sont prostrées au fond de  leurs affres,ne voient plus qu' elles-mêmes, essaient de résoudre leurs graves dilemmes personnels et ne se rendent pas compte qu' elles sont en train de provoquer des bouleversements dans la  vie des autres.

Anna,c' est une héroïne magnifique,sensible,élégante,féminine,pudique,courageuse,forte et fragile,rayonnante,aimante,délicate et si belle ...C' est un personnage qui marque.C' est Anna qui permet à ce film d' être un grand film et qui lui donne un véritable souffle romantique.

 

 

 

 

 

A propos de "Frantz" de François Ozon
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25 janvier 2017 3 25 /01 /janvier /2017 23:19

Bonjour les amis,

Aujourd' hui je vous propose juste une récréation musicale,une petite bouffée d' oxygène pur....pur blues. 

C' est un papa ( Dave Crosby) qui accompagne à la guitare sa petite fille de 4 ans Claire Ryann.

Et ça donne ça:

 

Très attendrissant ce petit duo...et si cool .

Notez au passage que cette chanson est extrêmement difficile à interpréter et que la petite Claire s' en tire avec les honneurs et qu' elle sait aussi chanter avec ses tripes !

Voici la version originale de Randy Newman:You've got a friend in me

 

Voci la version qu' on entend dans le film TOY STORY

Mais revenons à ce petit duo qui m' a mis de bonne humeur: c' est aussi l' occasion de rappeler que de très nombreux artistes ont reçu une initiation musicale très tôt dans leur vie de la part de leurs parents.Par exemple, rien qu' en entendant leur maman chanter...

PS: Difficile de ne pas penser à moi-même, en voyant ce duo d' un père avec sa fille... quand je prenais ma guitare il y a 23 ans pour chanter A Nottingham avec ma fille.Ça a été une de ces petites satisfactions paternelles que l' on n' oublie pas.

Dommage que je n' aie pas de petite vidéo souvenir...

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21 janvier 2017 6 21 /01 /janvier /2017 11:25

Bonjour les amis,

Alors que le parti socialiste va célébrer ses primaires dans une atmosphère de déni des problèmes de cohabitation sociale provoquées par les exigences archaïques, rétrogrades et antiégalitaires de certaines populations issues de l' immigration, des voix comme celle de Céline Pina s' élèvent et interpellent certains des  candidats.

Demandez à un étranger de résumer la France en 3 mots.Il vous répondra:

Liberté, égalité et fraternité.

Alors Mille fois merci à Madame Pina pour défendre sans concessions ces trois piliers sacrés de notre République sans lesquels la France ne serait plus la France...et une démocratie ne serait plus tout à fait une démocratie.

Ne reste plus qu' à espérer que le peuple de " gôche" qui va voter à ces primaires fiche une raclée à ces candidats qui jouent avec les valeurs sacrées de la République en espérant en retirer des dividendes politiques...

Ces voix qui s' élèvent et que la gauche bien pensante ne veut pas entendre...
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