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29 août 2018 3 29 /08 /août /2018 14:58

Bonjour les amis,

Avec " Le verger de marbre" d' Alex Taylor, on renoue avec la grande littérature policière, la meilleure qui soit, c' est à dire la littérature tout court.

Mais, avant de partager avec vous des commentaires personnels au sujet de cette oeuvre je vais laisser la parole ci-dessous à un internaute qui en parle très bien.

Toujours, pour vous mettre l' eau à la bouche, je vous invite à lire les critiques très pertinentes de IRIS29 et de CROSSROADS sur le lien ci-dessous, des critiques élogieuses auxquelles j'adhère à 100%.

Alors , je ne peux que confirmer les énormes qualités littéraires de ce court roman de 229 pages.

D' abord il y a l' environnement, le Kentucky profond, omniprésent, dont la nature imprègne et pétrit les caractères des personnages. Alex Taylor nous fait de très belles descriptions, très poétiques et aussi empreintes d' une extrême noirceur. 

Ses personnages sont imprégnés de croyances qui proviennent de la nuit des temps et ils interprètent, chacun à leurs façons, chaque manifestation de la nature, que ce soient les flots tourmentés de la Gasping River, le vol d' un vautour, où les gémissements du vent parmi les arbres.

L' accident tragique initial va dénouer des terribles tensions préexistantes entre tous les protagonistes qui vivent dans cette région rurale de manière ancestrale, avec leurs lourds secrets enfouis depuis toujours au fond de leurs mémoires. 

Et puis, il y aussi de vraies personnifications du Mal dans ce roman, notamment avec Doat Luncan, le caïd local vieillissant mais toujours aussi effrayant, qui semble vivre au dessus des lois, qui défie le shériff, et qui fixe ses propres règles contre lesquelles personne ne semble avoir assez de force pour pouvoir s' y opposer. Doat Luncan inquiétant à souhait, toujours accompagné par ses dobermans menaçants qui lui obéissent au doigt et à l' oeil.

Les dialogues sont très bien écrits et de manière très sobre. On est dans la cambrousse et on n' aime pas les bavards. Les sentiments s' expriment de manière minimaliste...Les mots sont souvent lourds de sens, et pleins de sous-entendus menaçants...

Et puis cette histoire échappe complètement à son cadre rural et prend une dimension à la fois tragique, universelle, mythologique et biblique aussi. C'est une histoire forte, âpre, avec des caractères très violents, et dans laquelle les liens de sang vont jouer un rôle prépondérant....Je n'en dirai pas plus.

Je vous laisse deux extraits pour que vous puissiez apprécier le style de l' auteur:

Voici d' abord une description :

Il se rallongea en regardant le ciel nocturne et sa pléiade d'étoiles qui lui donnaient l'aspect d'un tesson de faïence carbonisé, des éclats de lumière accumulée zigzaguant dans le vide, les queues de comètes maigrelettes soutenant la sombre coupole des cieux fissurés. Des étoiles s'éteignaient, là-haut. Des planètes étaient percutées, s'enfuyaient dans un lacis convexe et s'embrasaient en volutes troubles qui flamboyaient puis disparaissaient, mais lui était là, dans ce monde, à côté d'un feu dans la chaleur de la nuit

Et voici un un dialogue entre le shériff Elvis et un personnage trouble et provocateur:  

 "Mais je ne vous aime pas . Je pense qu'il faut que vous le sachiez . J'aime pas les choses que vous dites et j'aime pas votre façon de vous asseoir sur ma chaise . J'aime pas votre odeur et j'aime pas le fait que vous portiez un costume. Ça me rend nerveux et j'aime pas du tout être nerveux . (...)Je vais vous arrêter. (..)"
Seul le grincement de la chaise lui répondit .
Il leva les yeux , l'homme avait disparu...

Le verger de marbre...un puissant drame mythique au fin fond du Kentucky
Le verger de marbre...un puissant drame mythique au fin fond du Kentucky

PS: je vous mets en prime une photo que j' adore et dont l' ambiance est assez proche de celle du roman...

Le verger de marbre...un puissant drame mythique au fin fond du Kentucky
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26 août 2018 7 26 /08 /août /2018 18:09

Bonjour les amis,

Ça y' est ! Je viens de finir la lecture de La disparition de Stephanie Mailer, le dernier roman de Joel Dicker, un volumineux pavé de 640 pages.

En voici le synopsis :

30 juillet 1994. Orphea, petite station balnéaire tranquille des Hamptons dans l’État de New York, est bouleversée par un effroyable fait divers: le maire de la ville et sa famille sont assassinés chez eux, ainsi qu’une passante, témoin des meurtres.
L’enquête, confiée à la police d’État, est menée par un duo de jeunes policiers, Jesse Rosenberg et Derek Scott. Ambitieux et tenaces, ils parviendront à confondre le meurtrier, solides preuves à l’appui, ce qui leur vaudra les louanges de leur hiérarchie et même une décoration.
Mais vingt ans plus tard, au début de l’été 2014, une journaliste du nom de Stephanie Mailer affirme à Jesse qu’il s’est trompé de coupable à l’époque.
Avant de disparaitre à son tour dans des conditions mystérieuses.

Ce roman qui est un page turner est écrit avec des allers et venues incessantes entre 1994, époque du quadruple crime, et 2014, époque de la reprise de l'enquête.

Il y a de nombreux personnages, tous intéressants, ce qui donne l' occasion à l'auteur de multiplier à l' infini les fausses pistes.

A noter que les 4 ou 5 personnages principaux du roman se relaient de manière continue pour nous narrer en parallèle les deux enquêtes : la passée et la présente.

L' intérêt est toujours soutenu et chaque chapitre apporte une révélation qui permet au lecteur de compléter peu à peu cet énorme puzzle.

Il faut souligner la maestria avec laquelle Dicker sait bâtir une histoire et composer un tableau labyrinthique dans lequel on ne se perd jamais. De ce point de vue, la construction et l' architecture mathématique du récit est impressionnante.

Simplement, le roman est très long et on s' essouffle un peu parfois : le lecteur impatient que je suis n' a pas forcément envie d' arriver à la 630 ème page pour comprendre ce qui chiffonne le héros à la 15 ème... Par ailleurs, Joel Dicker accumule un nombre incroyable d' événements, de rebondissements, de péripéties et de coïncidences qui rendent globalement son histoire complètement improbable, profondément invraisemblable. 

En fait la trajectoire de chaque personnage prise indépendamment est crédible, mais l'accumulation de toutes ces péripéties autour de la disparition de Stéphanie Mailer ne l' est plus...Tous les protagonistes du roman ont vécu des événements exceptionnels qui sortent de la normalité : c' est ça qui surcharge le récit et qui le rend un peu trop rocambolesque et  "baroque".

Mais, malgré tout, le lecteur tient le coup car les caractères son bien définis, les personnages bien campés, et chacun d' entre eux nous captive avec sa personnalité, sa trajectoire et ses problèmes personnels bien spécifiques auxquels on s'identifie.

Joel Dicker, tout en n' entrant pas de manière trop approfondie dans la psychologie de ses personnages ( certains d' entre eux sont simplement esquissés, d' autres sont assez stéréotypés) nous en dit suffisamment pour que notre imagination fasse le reste et pour que notre intérêt se maintienne. Dicker sait accrocher le lecteur...

 

 A noter qu' il y a aussi un roman dans le roman : ici, c' est une pièce de théâtre qui doit être montée par un metteur en scène un peu excentrique et j' ai retrouvé dans ce livre un humour assez proche de celui de Woody Allen dans le film COUPS DE FEU SUR BROADWAY, avec des situations loufoques et un peu délirantes...

Le roman aborde plusieurs genres donc : le polar, la comédie, le vaudeville, la farce...

On peut considérer que les romans antérieurs de Dicker La vérité sur l' affaire Harry Québert et   l' Histoire des Baltimore sont des oeuvres littéraires mais par contre, avec La disparition de Stephanie Mailer c' est moins sûr.

Ce livre c' est avant tout un scénario, une narration dense, riche, mais avec peu de passages soignés d' un point de vue strictement littéraire. De nombreux dialogues sont plats, même si certains d' entre eux sont assez drôles quand même...

Ici, c' est l' histoire qui nous porte...le récit...l' enchevêtrement des événements et l'imagination décidément très fertile de l' auteur capable de créer de nombreuses sous-intrigues dans l' intrigue.

Le seul endroit du roman dans lequel j' ai trouvé une vraie qualité littéraire, une vraie patte de grand auteur, c' est quand l' agent de police Anna Kanner raconte sa tournée du matin dans la neige, avant que les habitants d' Orphea ne se réveillent...

Finalement, même si La disparition de Stephanie Mailer  n' est pas le meilleur des trois romans de Dicker que j' ai lus, je suis quand même content d' être allé jusqu'au bout et j' en ai aimé le dénouement. J' ai refermé la dernière page du livre avec satisfaction....Il est d' ailleurs très probable que je lirai le prochain roman de Dicker.

La disparition de Stephanie Mailer...

PS: Je vous mets en prime, la liste des principaux personnages du roman, et, comme dans tous les bon polars, le coupable est dans cette liste...

La disparition de Stephanie Mailer...
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22 août 2018 3 22 /08 /août /2018 17:22

Bonjour les amis,

Aujourd'hui j' aimerais partager avec vous deux anecdotes qui me paraissent emblématiques de ce que le tourisme de masse peut engendrer de non-sens, d'exigences déplacées, d'arrogances absurdes, voire de profondes offenses faites à des cultures autochtones.

Commençons par la Provence. Cette année, à cause de la canicule, les cigales se sont montrées un peu plus bruyantes que d' habitude et cela n' a pas été du goût de certains vacanciers qui ont demandé aux autorités de faire le nécessaire pour mettre fin à ces "nuisances".

Concrètement, ils ont demandé aux autorités locales de " pesticider " ces aimables insectes-chanteurs qui symbolisent à eux seuls toute une région, toute une culture, tout un univers...Giono, Pagnol et bien d' autres auteurs provençaux ont dû se retourner dans leurs tombes !

Alors, plutôt que de vouloir sulfater ces pauvres cigales, je conseillerais à ces touristes stressés et irritables la lecture des nombreux billets de Rosemar consacrés au chant de ces insectes...

Mais le pompon revient cette année à une octogénaire britannique qui a passé deux semaines de vacances en Espagne à Benidorm et qui a demandé à son agence d'être remboursée car il y avait trop d' espagnols à son goût, et que ça lui avait gâché ses vacances.

Lisez cet article édifiant mis en lien ci-dessous.

Alors là, c' est le bouquet !

L' agence aurait dû prévenir cette touriste qu' en allant à Benidorm il y avait un risque certain d' être en contact avec des espagnols..." Bin oui ma brave dame...attendez vous à croiser des espagnols en Espagne...C' est un risque qu' il va falloir assumer ! "

Par ailleurs, cette plainte de la vieille dame c' est quand même un peu le comble car s' il y a quelque chose de bien connu à Benidorm ( symbole du tourisme low-cost ) ce sont les nuisances provoquées par les touristes britanniques qui fichent le bazar, qui se livrent à tous les excès, aux pires beuveries, de manière continue jour et nuit...J' insiste sur le fait que les jeunes touristes qui festoient en bandes braillent à tue-tête jour et NUIT !

La plainte de cette dame anglaise a été très commentée avec beaucoup d' humour sur les réseaux espagnols qui en ont relevé le profond paradoxe absurde.

Alors, pour calmer l' indignation de cette vieille dame anglaise, voici quelques images des incidents provoqués par ses compatriotes à Benidorm ( là où elle se trouvait) pendant le Mundial de cette année au mois de Juillet...Il a fallu déployer d'importants dispositifs policiers pour contrôler les troubles à l' ordre public provoqués par ses compatriotes semant le chaos en ville.

Les touristes ça ose tout, c' est même à ça qu' on les reconnaît...

PS. Je vais en remettre une deuxième couche pour la dame anglaise si méprisante et si hautaine. 

L' une des pratiques à la mode chez les jeunes touristes c' est le balconning. Ça consiste à se jeter d' un balcon pour plonger dans une piscine.Tous les ans le balconning provoque des accidents, souvent mortels...Cette année, il y a eu un citoyen britannique qui a innové. Il est tombé d' un 6 ème étage pour avoir tenté de déféquer dehors à partir de son balcon à Magaluf, dans les Baléares.

Quand je vous dis que les touristes ça ose tout !

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3 août 2018 5 03 /08 /août /2018 09:11

Bonjour les amis,

Deux grands rappeurs français ont exposé cette semaine leurs différends artistiques à l'aéroport d' Orly.

Quand deux grands artistes avant-gardistes exposent leurs différends à Orly...

Pour savoir ce qui s' est passé je vous invite à visionner la vidéo ci-dessous

Alors j' ai essayé d' en savoir plus en écoutant les explications des avocats respectifs de ces deux grands auteurs-compositeurs-interprètes, mais tout m' a semblé confus et contradictoire.

Et puis, d' un seul coup, une internaute a éclairé ma lanterne, et tout m' a paru plus lumineux...

Quand deux grands artistes avant-gardistes exposent leurs différends à Orly...

Et oui, bien sûr. La France, Terre de toutes les avant-gardes artistiques, où les intellectuels purs et passionnés, sans compromission avec la grande bourgeoisie hypocrite et corrompue, sont toujours prêts à en découdre au sujet d' éléments esthétiques novateurs et controversés. La France, berceau de la culture internationale et universelle, toujours prête à livrer de nouvelles batailles d' Hernani.

Booba et Kaaris s' inscrivent dans une tradition francophone pour que l' art triomphe, sans limites bourgeoises, et soit l' expression pure et sans concessions du génie de nouveaux créateurs indépendants.

Notez que le choix d' un aéroport international pour se livrer à une joute artistique n'est pas innocent. Un aéroport c' est une fenêtre symbolique sur le monde entier pour que la culture rap française puisse inonder la planète entière de ses lumières...

Alors, les rappeurs américains qui se trucident vulgairement à coups de Smith & Wessons dans les bas-quartiers de leurs grandes cités n' ont qu' à bien se tenir.

Le rap français, c' est la classe au dessus et, au train où vont les choses, il pourrait se convertir en nouvel Art Martial !

Quand deux grands artistes avant-gardistes exposent leurs différends à Orly...

PS: Y' a quand même un petit truc qui m' étonne.

J' ai pas encore entendu le ministre de l' intérieur annoncer qu' il allait mettre immédiatement un plan vigi-rappeurs en place dans toutes les gares, stations de métro, aéroports. collèges, lycées et écoles maternelles de France et de Navarre...

 

PS nº 2: Je redeviens sérieux juste deux secondes au sujet de ces rappeurs américains qu' on retrouve plus dans la rubrique  " Faits divers" que dans celle qui est destinée aux Arts et à la Culture ...Voici deux derniers exemples datent de Juin dernier.

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2 août 2018 4 02 /08 /août /2018 09:26

Bonjour les amis,

En ce moment c' est la canicule en France alors je vous laisse imaginer les températures qu' on a en Espagne, sans même vous parler du Maghreb où ils ont atteint les 51º C.

Comme disait Yves Montand dans le film  CLAIR DE FEMME, " on ne respìre pas, on expire..."

Un soleil ivre de rage tourne dans le ciel...

C' est l' occasion de réécouter une magnifique chanson de Bernard Lavilliers sur le Sertao, cette région désertique du Brésil.

Avec ces vers magnifiques.

" Un soleil ivre de rage tourne dans le ciel

et dévore le paysage de terre et de sel..."

Le soleil nous invite aussi à la lascivité, à la libération des corps et des sens...

Le soleil c' est aussi le Sud, le temps qui se fige, suspendu dans une sorte d' éternité...

Sous la chaleur écrasante du soleil, le temps s' arrête. Dans le silence pesant d'une sieste à peine interrompue par le bourdonnement d' une mouche, on peut remettre en perspective nos actions passées, méditer sur ce que nous sommes, sur certains échecs, sur nos vanités,et en rire tout simplement...On peut retrouver les sensations premières qui nous ramènent à la réalité et à la vérité des choses, et revenir au sens primitif du langage de l' amour et de l' amitié, un langage au delà des mots...et rêver de danser comme Zorba, tout simplement, en pleine fusion avec son cosmos.

Revenons de manière un peu plus légère à cette terrible canicule qui frappe tout le continent européen.

Par ces grosses chaleurs, il est vain de lutter. Il faut avoir la sagesse d' écouter son corps, et ne pas faire de complexes à se reposer toute la sainte journée ou dès que c' est possible.

Par ces grosses chaleurs, il n' y a qu' un seul mot d' ordre.

 "On se met tous au vert...."

Comme le patron un peu piqué de la chanson BIG BOSS de Jonasz...

 

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27 juillet 2018 5 27 /07 /juillet /2018 10:21

Bonjour les amis,

Pas de vrai billet aujourd'hui. Juste une photo parodique à partager avec vous.

Des internautes facétieux se sont amusés à faire un photomontage de notre cher président en utilisant une scène culte de la fin du film SCARFACE de Brian de Palma. Vous savez, c' est cette scène hallucinée dans laquelle le chef de Cartel Toni Montana est assailli de toutes parts par les gangs rivaux...Un Toni Montana complètement dopé, qui plonge son nez dans des kilos de coke, qui a perdu le sens des réalités, et qui est prêt à livrer une guerre totale contre le monde entier.

Alors ça y' est.On a enfin retrouvé de quel film Macron s' est inspiré pour lancer son:

" Qu' ils viennent me chercher...."

 

Ils veulent la guerre...Et bien ce sera la guerre !

Il ne nous reste plus qu' à imaginer Toni "Manu" Montana balançant dans ses salons privés à ses fidèles lieutenants:

" Ils veulent la guerre....Et bien ce sera la guerre !!! ".... ...😂😂😂

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23 juillet 2018 1 23 /07 /juillet /2018 08:58

Bonjour les amis,

Un petit scandale dans le monde sportif et politique allemand vient de connaître son épilogue cette semaine avec la démission de Mesut Özil de la sélection allemande de football, la Manschaft.

Tout a commencé en Mai dernier quand les internationaux allemands d'origine turque Mesut Ozil et Ilkay Gündogan ont posé dans un hôtel londonien avec le président Turc Recep Erdogan, alors que celui-ci était en pleine campagne électorale.

 

Quand la photo d' Özil posant avec Erdogan finit par provoquer la démission de l' international allemand...

Cette photo n' a pas manqué de soulever un tollé en Allemagne d' autant plus que Özil avait signé un maillot pour le président turc avec ces mots:

«Pour mon très cher président, avec tout mon respect».

En pleine campagne électorale, les deux joueurs de l' équipe d' Allemagne ont apporté leur soutien implicite à un président conservateur passéiste, rétrograde, qui foule à ses pieds certains droits de l' homme comme la liberté d' expression, qui emprisonne ses opposants, qui a organisé des purges de milliers de fonctionnaires et qui est partisan d' un retour à un islam intégriste. Ils ont soutenu un président autoritaire qui tourne le dos aux principes laïcs de la république turque fondée par Atatürk et qui proclame haut et fort que la femme n' est pas l' égale de l' homme.

Je comprends la colère et l' indignation que la photo des joueurs a provoquées en Allemagne.

Özil se défend bien mal en disant qu' il voulait juste saluer le président de son pays d' origine. Il l' a fait au pire moment, et pas du tout de manière neutre !

 

Ózil a décidé de quitter l' équipe nationale plutôt que de reconnaître qu' il avait commis une erreur en soutenant un dirigeant politique très controversé en pleine campagne électorale.

Errare humanum est, perseverare diabolicum ...

L' erreur est humaine mais l' entêtement ( dans l' erreur) est diabolique.

Özil, qui est un joueur que j' admire, se plante complètement quand il accuse ses détracteurs de racisme. C' est lui, Özil, qui n' a pas su rester prudent et maintenir une certaine distance avec un dirigeant coupable de graves atteintes aux droits de l'homme qui sont incompatibles avec les valeurs du pays qui l' a accueilli et dont il défendait les couleurs.

C' est lui qui s' est mis tout seul dans une position intenable et qui doit maintenant en accepter les conséquences. 

Il y avait 50 000 façons de marquer son respect pour le pays de ses ancêtres, et Özil a choisi la moins cohérente et la plus coupable...Dommage !

La Manschaft se reconstruira sans lui. Il n' y a plus sa place.

Et puisqu' on parle d' incohérence , la triste mésaventure d' Özil me permet de mettre le doigt sur le paradoxe qui existe au sein de la communauté turque allemande. Erdogan enregistre un vif succès électoral au sein de cette communauté, alors que nombres de leurs membres seraient aujourd' hui incapables de vivre dans leur pays d' origine, sous la dure férule de l' actuel président, bien trop habitués qu' ils sont aux libertés dont ils jouissent en Allemagne.

Voila un comportement qui frise la schizophrénie.

Ces partisans d'Erdogan vivant à l' étranger votent massivement en faveur d' un président dont ils n' auront pas à subir les excès. Drôle de façon de soutenir leurs compatriotes qui sont restés au bled...

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20 juillet 2018 5 20 /07 /juillet /2018 08:19

Bonjour les amis,

Avant de vous parler de ma manière de célébrer la victoire des Bleus, j' aimerais faire un petit retour en arrière et vous rappeler que l' expatrié que je suis a vécu cette compétition de manière très particulière, loin des coups de klaxons et de l' effervescence des festivités gauloises.

Je me suis préparé lors de chaque match des Bleus de manière très professionnelle, intérieure, en étant mentalement très absorbé par l' objectif à atteindre, et en partageant à distance la concentration des joueurs de l' équipe de France.

Le jour de la victoire contre l' Argentine j' étais à Novelda, participant à une rencontre entre chorales, et à la fin du récital, lors du buffet froid offert par nos hôtes, je les ai gratifié d' une belle  Marseillaise interprétée à capella...

J' ai fait pareil que Macron. D' un seul coup cette victoire était la mienne, comme si c' était moi qui avait marqué chacun des buts...

Quand je m' approprie sans complexes la victoire des Bleus...

Plus on avançait dans la compétition, et plus j' étais dans la peau des joueurs et de l' entraîneur, partageant leur grande concentration avant chaque rencontre couperet.

A tel point que la veille de la finale, j' ai pris congé vers minuit de membres de ma famille en vacances dans ma région, en leur disant:

" Excusez-moi, mais il faut que je rentre... demain j' ai un gros match..."

Oui, je voulais être parfaitement en forme pour cette finale que nous avons finalement gagné.

Hier soir, lors d' une répétition avec ma chorale, deux camarades espagnoles que je n' avais pas vu mardi dernier sont venues me féliciter. J' ai accepté de bon gré leurs compliments chaleureux et affectueux, et à la fin de la répétition, et en guise de remerciements, je leur ai interprété une chanson française pour célébrer cette victoire. Pour ne pas me répéter, et ne pas chanter une deuxième fois la Marseillaise, je leur ai interprété la première strophe du Chant du départ, qui est, comme chacun sait, un chant révolutionnaire exalté à la gloire de la République attaquée par les maisons royales européennes de l' époque.

La victoire en chantant

Nous ouvre la barrière

La liberté guide nos pas..."

Qu' est-ce que ça m' a fait du bien de chanter ça pour mes amis espagnols qui ne connaissaient pas cette chanson ! Merci les Bleus de m' avoir offert ce moment de grâce !

Sachez par ailleurs que je chante toujours ce type de chanson au premier degré, comme un vrai acteur de théâtre, animé par la même foi que ceux qui l' ont composé et vibrant d' une profonde ardeur républicaine.

 "La République nous appelle,

Sachons vaincre ou sachons périr.:

Un Français doit vivre pour elle

Pour elle un français doit mourir !..."

Alors il se trouve que dimanche prochain nous donnerons un concert à Vergel ( qui est petite localité voisine de la mienne ) en compagnie d' une autre chorale venue d' Oliva.

Quand je m' approprie sans complexes la victoire des Bleus...

Et ma camarade Blanca ( membre de notre chorale) m' a dit qu' elle avait invité des amis français et qu' elle aimerait bien que je leur interprète cette VICTOIRE EN CHANTANT.

On verra. Ce n' est pas exclu. Mais il ne faudra pas me pousser deux fois pour que j' entonne le Chant du Départ...

Vous le voyez les amis, les effets euphoriques de cette Coupe durent longtemps, et moi, j' en profite éhontément.

Mais c' est normal...je me suis tellement donné...cette victoire est un peu la mienne aussi.  😂

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19 juillet 2018 4 19 /07 /juillet /2018 08:43

Bonjour les amis,

ce matin je suis tombé sur un coup de gueule qui m'a fait du bien à entendre.

Alors je le partage avec vous.

 

 

Bravo Ramous pour son courage. Lui, mieux que quiconque peut interpeller et dénoncer ceux qui vivent dans la haine de l' autre, ceux qui s' enferment dans des systèmes archaïques et schizophrènes de pensée qui ne peuvent générer que violence et chaos.

Cette victoire de l' équipe de France, c' est le moment rêvé pour se retrouver tous, pour ne former qu' un seul peuple, une seule nation, riche et diverse.

Vive la République. Vive la France

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18 juillet 2018 3 18 /07 /juillet /2018 08:04

Bonjour les amis,

Obama qui rendait cette semaine un hommage à Nelson Mandela en a profité pour illustrer son discours en utilisant le parcours victorieux de l' équipe de France, avec un certain humour...

Alors, j' en profite moi-aussi pour aborder un sujet douloureux dont je n' ai pas parlé durant cette Coupe du Monde.

Cette finale entre une France multiethnique et une Croatie 100% blanche, européenne et catholique a donné lieu à une déferlante raciste sur les réseaux dans des pays comme l' Italie, la Bulgarie, la Hongrie, d' autres pays de l' est, etc.. et dans tous les milieux européens d' extrême-droite où le racisme s' exprime de manière toujours plus désinhibée.

Je vous mets en lien deux articles sur l' Italie, mais les comportements qui y sont dénoncés se retrouvent partout sur les réseaux européens.

Ces réactions me choquent tout autant que celles des joueurs français de 98 qui chantaient dans les vestiaires après l' élimination de l' Italie: " Dehors les italiens".

Ça aussi c' était nul et ça traduisait un manque de respect de l' adversaire : les français ne savent pas à quel point ces images de l' époque ont nui à leur image à l'étranger.

En ce qui concerne ces récentes réactions italiennes, il s' agit d' un double racisme qui s' exprime: un chauvinisme anti-gaulois, doublé du fait qu' on ne reconnaît pas au vainqueur le titre de champion. Ce ne serait  pas la France qui aurait gagné mais l' Afrique.

En tant que professeur qui a passé toute sa vie professionnelle dans le monde de l'éducation je suis tout simplement consterné par de tels comportements qui osent s' afficher.

J' ai l' impression ( fausse je l' espère) qu' on est revenu à l' âge des cavernes.

 

Alors, quand on écoute Obama, on se dit qu' il brasse des évidences, que ce n' est pas la peine de ressasser des vérités aussi premières...

On a envie de lui dire: " Pas la peine d' en faire des tonnes, mec ! C' est Ok..."

Et puis quand on voit ce qui circule sur les réseaux, on se dit que la bête immonde est toujours prête à ressurgir, que le contexte de crise globale vers laquelle nous nous dirigeons irrémédiablement va lui donner des ailes, et que plus que jamais, il faudra être vigilant et réexpliquer sans cesse et patiemment ce qui doit être la base de notre cohabitation et de notre humanité.

J' aimerais faire une dernière observation.

Il y a chez certains amateurs de football l' idée qu' il existe une culture footballistique propre à chaque pays. Cruyff pensait ça et c'est " partiellement" vrai, même si depuis ses  propos il faut mettre un petit bémol car le foot aussi s' est globalisé. 

Donc on peut défendre une idée culturelle nationale du foot. Par exemple, on peut trouver que cette première mi-temps de la France qui ne fait rien contre la Croatie et qui marque 2 buts ne lui ressemble pas, que ça manque de panache et qu' on est loin du carré magique formé par Platini et les siens.

Mais on ne peut jamais confondre une idée culturelle du foot avec une idée ethnique, génétique...parce que là, ça nous ramène à Cro-magnon contre néanderthal et on retombe dans les pires dérives de l' humanité.

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